Une élection générale est appelée
en Grande-Bretagne
Les travailleurs donnent une voix à leur propre ordre du jour
Le jeudi 12
décembre, une élection générale aura lieu dans
tout l'État portant le nom de Royaume-Uni. Les
élections ont été déclenchées à la suite de
l'adoption de la Loi sur une élection générale
anticipée 2019 par le parlement
britannique. L'appel à la tenue d'une élection
générale survient après une longue liste de
tentatives infructueuses pour résoudre les
contradictions au sein de la classe dirigeante
britannique sur la direction de l'économie
britannique afin de satisfaire le plus possible
les revendications de l'oligarchie financière, et
la lutte des États-Unis pour la domination
mondiale et leurs préparatifs de guerre. Ces
contradictions se sont exprimées sous la forme de
rester ou non membre de l'Union européenne. Ni le
référendum sur le Brexit, ni les élections
générales suivantes qui ont été déclenchées pour
obtenir une solide majorité en faveur des
pourparlers sur le Brexit, ni une série de votes
infructueux à la Chambre des communes pour obtenir
l'approbation d'un accord ou d'un autre n'ont
réglé le problème. Au contraire, les divisions au
sein du gouvernement, entre les factions appelées
partis politiques et au sein des partis politiques
eux-mêmes n'ont jamais été aussi tranchées que
maintenant. Parallèlement à cela, la crise de
crédibilité et de légitimité dans laquelle sont
plongées les soi-disant institutions démocratiques
libérales est plus profonde que jamais. Cette
crise concerne aussi la forme de gouvernement et
la forme de prise de décision. La confiance dans
le gouvernement, les partis qui forment un système
de partis cartel et la Chambre des communes est à
son plus bas et la confiance en une élection pour
régler les problèmes fait également défaut.
Le Parti communiste révolutionnaire de
Grande-Bretagne (marxiste-léniniste) explique
ainsi cette situation : « En définitive,
l'élection ne réglera rien pour les cercles
dirigeants qui sont enlisés dans leur propre
guerre civile. Le vieux système parlementaire et
ses mécanismes électoraux ont fait leur temps. Ils
ne permettent plus le passage du pouvoir d'un
parti au pouvoir à un parti de l'opposition qui
représente lui aussi le statu quo. L'élite
dirigeante ne réussit plus à trouver un champion
qui puisse lui offrir la moindre stabilité. »
Les travailleurs britanniques veulent un parti
des travailleurs qui ne fasse pas partie du statu
quo. Cela nécessite de bloquer les factions au
sein même du Parti travailliste qui soutiennent un
ordre du jour néolibéral et le statu quo de
pouvoir et de privilèges qui ont causé des ravages
à l'économie britannique au cours de cette
période. En détruisant l'État-providence, la
classe dirigeante a privatisé les systèmes de
soins de santé, d'éducation et les services
publics, ainsi que les transports, et a transféré
d'autres secteurs de l'économie à la production de
guerre et aux oligopoles qui font du maraudage
dans tous les pays du monde.
Le PCRGB(M-L) écrit : « La classe ouvrière
et le peuple peuvent faire une différence en
refusant de voter pour l'establishment, en
empêchant à tout le moins les conservateurs de
former un gouvernement majoritaire, seuls, en
alliance ou en coalition avec tout autre parti, et
en affirmant puissamment leurs propres
préoccupations et leur propre ordre du jour, sans
abandonner la lutte pour leurs droits et
intérêts. »
« Le dysfonctionnement du vieux système
parlementaire de 'démocratie représentative' met
en lumière la nécessité que le peuple utilise
cette élection pour parler en son propre nom, et
en ce sens, prendre ses affaires en main. Il ne
s'agit pas seulement de mener une campagne dont le
peuple est le moteur, mais de répondre à la
nécessité de l'heure qui veut que le peuple
s'investisse lui-même du pouvoir. »
Le PCRGB(M-L) appelle le peuple à rejeter l'ordre
du jour pour ou contre le Brexit, que les cercles
dirigeants veulent lui imposer. Il l'appelle à
prendre en main l'ordre du jour des préoccupations
populaires.
« Cette élection fournit l'occasion à la classe
ouvrière et au peuple de parler en leur propre
nom. Elle leur fournit l'occasion de se mobiliser
pleinement pour le renouveau démocratique »,
dit le Parti.
Se servir de l'élection pour discuter et donner
une voix
aux préoccupations du peuple
« La convocation d'une élection n'est qu'une
vaine tentative de mettre fin à l'impasse dans
laquelle est embourbé le parlement et de résoudre
les contradictions au sein des cercles dirigeants
sur la question du Brexit. L'élection n'a pas été
convoquée par l'establishment pour investir le
peuple du pouvoir de décider de la direction à
venir de la société, mais pour imposer un ordre du
jour et tenter de justifier le statu quo et de
prétendre que le peuple lui a accordé un mandat.
La classe ouvrière et le peuple n'accepteront pas
cette situation remplie de cynisme et sont
déterminés à tout mettre en oeuvre pour faire
valoir leur propre ordre du jour », écrit le
Parti.
« Cette élection a été marquée dès le début par
ses manigances et ses magouilles. Elle est à peine
déclenchée que déjà les spéculations vont bon
train sur les alliances et les jeux de coulisse
possibles, ce qui est devenu la norme du système
de partis cartels rongé par la crise et un exemple
de l'incapacité chronique de prédire les
résultats.
« Suite à l'interrègne du gouvernement May, qui
avait tenté de représenter tant bien que mal une
stabilité par le biais d'un gouvernement de
pouvoirs de police et qui a subi un échec dans sa
tentative de remporter une majorité de sièges sur
cette base, l'avènement de Boris Johnson a sonné
le glas d'une situation stable et fonctionnelle
pour la politique britannique.
« De plus, la façon de présenter les problèmes
vise à priver le peuple d'une conception qui lui
permet de bien apprécier la situation de guerre
civile qui sévit au sein des factions dominantes
et d'établir son propre ordre du jour. La
désinformation présente le peuple comme étant
divisé en camps opposés. Il faut tout faire pour
défendre l'unité du peuple et rejeter cette
division.
« Au moyen de cette polarisation du corps
politique, le discours et la présentation des
choses visent à ce que tous les yeux soient
tournés vers les dirigeants des partis cartels et
à faire croire que le problème en est un de
personnalités.
« Les manoeuvres, la division et la
catégorisation liées aux 'valeurs', par exemple,
ont comme objectif d'empêcher le peuple de penser
par lui-même et de parler en son propre nom, comme
le font les sondages et les commentaires
incessants des soi-disant experts. Le fait de tout
réduire à une question de nombres et de tactiques
sert à obscurcir les relations humaines qui
existent réellement ainsi que les problèmes réels
issus de ces relations.
« Dans ces conditions qui font en sorte que le
peuple ne décide pas du processus électoral, des
candidats ou de leurs programmes, et ne détermine
pas ce qu'on appelle les enjeux électoraux, et en
dépit de toutes les entraves et tentatives de
préserver les vieux arrangements, le peuple doit
créer les conditions qui permettront l'émergence
d'une nouvelle personnalité démocratique.
« Dans cette élection, il faut organiser la
discussion, une discussion qui permet à tout le
monde de présenter sa propre pensée. Plutôt que de
succomber aux pressions de mener les campagnes
traditionnelles et les débats avec période de
questions, nous pouvons mettre fin à la division
entre candidats et électeurs en trouvant de
nouvelles formes par lesquelles aucun participant
n'est réduit à faire partie d'un panel ou à
simplement poser des questions et tous sont plutôt
encouragés à exprimer leurs expériences et
présenter leurs points de vue.
« Le Parti communiste révolutionnaire de
Grande-Bretagne (marxiste-léniniste) et ses
activistes s'engagent formellement à intervenir en
ce sens dans les jours et les semaines qui
suivent. »
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 27 - 10 novembre 2019
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Une élection générale est appelée
En Grande-Bretagne: Les travailleurs donnent une voix à Leur propre ordre du jour
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