Marche mondiale des femmes
- 28 octobre 2019 -
La Marche Mondiale des Femmes salue la rébellion
de la jeunesse chilienne qui a donné l'exemple de
son courage depuis jeudi 17 octobre dernier.
Nous sommes solidaires du peuple chilien qui,
fatigué des politiques néolibérales qui lui
enlèvent ses droits, se joint aux protestations
des étudiants et étudiantes du secondaire.
Nous embrassons
solidairement toutes les femmes chiliennes qui se
joignent aux manifestations d'insatisfaction avec
leurs chaudrons. Elles témoignent de façon claire
de leur engagement pour la vie.
Le peuple chilien vit une perte continue de ses
droits sociaux, économiques et culturels. Sa rage
est née de la hausse des prix de l'eau et des
restrictions à son accès, de la loi sur la
migration, de l'approbation du TTPP11 et de ses
conséquences pour les petits producteurs dans le
pillage de leurs territoires aux mains de
l'extractivisme, de la non-reconnaissance du droit
des femmes de choisir leur corps et de la violence
systémique à l'égard des femmes, du peuple
Mapuche, des migrants, des étudiants et des
travailleurs et travailleuses.
Les protestations et manifestations sont
l'expression accablante du rejet des Chiliens de
l'État néolibéral qui impose sa démocratie sous la
médiation des ressources et des intérêts
capitalistes et de leurs grandes entreprises de
communication. Les gens dans la rue ont clairement
fait savoir qu'ils ne voulaient pas laisser les
capitalistes continuer à transformer leur vie en
marchandises, qu'ils ne voulaient plus que l'État
subventionne le secteur privé et les entreprises
au prix de la précarité de la vie des femmes, de
la classe ouvrière, de l'éducation et de la santé
publique aux dépens de la vie elle-même.
Nous sommes plus que jamais au Chili avec la
Marche mondiale des femmes. Notre étreinte atteint
particulièrement les familles attristées par la
réaction excessive du gouvernement et de la
police.
Nous répudions fermement le gouvernement Piñera
qui utilise les stratégies de Pinochet pour tenter
de réprimer les manifestations.
Nous répudions la criminalisation et la
banalisation des manifestations. Nous rejetons
fermement l'application de la Loi sur la
sécurité intérieure de l'État laquelle
constitue une atteinte manifeste aux droits
démocratiques les plus fondamentaux et rappelle
les pires moments de la dictature. Nous exigeons
la démilitarisation des rues et la reconnaissance
du droit de protestation que possède le peuple.
Nous faisons un appel aux membres de l'armée
chilienne pour leur rappeler qu'ils et elles font
partie du peuple, que leurs familles et leurs
communautés sont dans la rue et qu'aucun ordre ne
peut être respecté à l'encontre du devoir de
protéger le peuple.
En Amérique et partout dans le monde, continuons
à marcher contre le néolibéralisme et
l'autoritarisme jusqu'à que toutes et tous soyons
libres !
Nous résistons pour vivre, nous marchons pour
transformer.
(28 octobre 2019)
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 27 - 10 novembre 2019
Lien de l'article:
Marche mondiale des femmes - 28 octobre 2019
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