TABLE DES MATIÈRES
Tout en oeuvre pour
s'opposer aux préparatifs de guerre des États-Unis
dans la péninsule coréenne !
• Pour
dénucléariser la péninsule coréenne, les
États-Unis doivent officiellement mettre fin à
la guerre de Corée et
faire la paix avec la RPDC
- Philip Fernandez -
• Les
États-Unis accroissent l'intégration de la
République de Corée
à leur machine de guerre
- Nick Lin -
• Un
crime contre la paix – le Canada prolonge l'«
opération Neon » contre la RPDC
- Margaret Villamizar -
• Webinaire
international sur la situation actuelle
et les développements en RPDC
Des anniversaires importants
• L'héritage
du soulèvement de Gwangju exige que
les États-Unis soient chassés de Corée
• Les
Déclarations conjointes Nord-Sud fournissent des
lignes directrices pour résoudre les problèmes
non résolus
auxquels est confronté le peuple coréen
Tout en oeuvre pour s'opposer aux
préparatifs de guerre des États-Unis dans la
péninsule coréenne !
- Philip Fernandez -
L'administration Biden a
annoncé le 30 avril qu'elle avait terminé son
examen de la politique américaine à l'égard de la
République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Sans donner plus de détails, le porte-parole de la
Maison-Blanche a déclaré : « Notre objectif reste
la dénucléarisation complète de la péninsule
coréenne. Avec une compréhension claire que les
efforts des quatre dernières administrations n'ont
pas permis d'atteindre cet objectif [...] Notre
politique appelle à une approche calibrée et
pratique qui est ouverte à la diplomatie avec la
RPDC et l'explorera [...]. »
Si les États-Unis étaient vraiment intéressés par
la dénucléarisation de la péninsule coréenne, il
n'y a aucun mystère sur ce qu'ils doivent faire.
Les États-Unis doivent officiellement mettre fin à
leur état de guerre contre la RPDC en signant un
traité de paix et s'engager dans des relations
pacifiques avec ce pays. Cela signifie qu'il faut
mettre un terme aux menaces constantes d'agression
militaire, notamment à la centaine d'exercices
militaires conjoints de petite et de grande
envergure que les États-Unis mènent conjointement
avec la République de Corée (RdC), le Japon et
d'autres alliés, dont le Canada, ainsi qu'aux
menaces de « décapitation » des dirigeants de la
RPDC et aux menaces d'annihilation nucléaire. Cela
signifie qu'il faut mettre fin aux sanctions
économiques et politiques brutales et illégales
imposées par les États-Unis à la RPDC, qui
constituent une forme de guerre économique et de
punition collective contre un petit pays qui
affirme son droit à l'existence et refuse de
capituler. Ces sanctions font partie de la
stratégie américaine pour diviser le peuple coréen
et justifier la présence militaire des États-Unis
dans la péninsule, avec pour objectif global un
changement de régime en RPDC afin que toute la
péninsule puisse être nucléarisée et sous diktat
américain, aux portes de la Chine et de la Russie.
En Corée du sud, des militants marchent depuis
plus de 40 jours en faveur de la construction d'un
chemin de fer unique pour la paix en Corée, dans
le but de relancer et de développer le projet de
chemin de fer intercoréen qui a été mis à mal par
l'ingérence des États-Unis dans les relations
intercoréennes. Parmi les participants à la marche
figurent des cheminots, des personnes dont les
familles ont été séparées par la division de la
Corée par les États-Unis ainsi que des
syndicalistes et des organisations religieuses et
de la société civile. On voit ici les marcheurs à
Cheonan le 12 juin 2021.
La RPDC a indiqué à
maintes reprises qu'elle souhaite la paix ; elle
veut que la nation coréenne, au nord comme au sud,
règle les contradictions de la péninsule par ses
propres moyens, sans ingérence ni intervention
étrangère. Elle a participé aux pourparlers à six
organisés par la Chine entre 2003 et 2009,
auxquels participaient la Chine, la Russie, le
Japon, les États-Unis et la République de Corée,
dans l'objectif de dénucléariser la péninsule
coréenne, mais elle s'est retirée lorsqu'il est
apparu que les États-Unis souhaitaient la
dénucléarisation de la RPDC, mais pas de la
péninsule coréenne. En outre, les États-Unis ont
constamment violé tous les accords signés lors des
négociations, à chaque étape, tout en continuant à
armer l'ensemble de la République de Corée.
Aujourd'hui, 28 500 soldats américains restent sur
place aux côtés d'un arsenal massif d'armes
mortelles, notamment conventionnelles, nucléaires
et chimiques, faisant de la Corée du sud
l'avant-poste le plus militarisé de l'impérialisme
américain dans le monde.
Dans l'intérêt de la paix, la RPDC a également
signé des accords à plusieurs reprises avec le
gouvernement de la République de Corée pour mettre
fin aux hostilités, instaurer la confiance et
renforcer les liens afin de surmonter plus de 70
ans de division imposée de force par les
États-Unis et contre la volonté du peuple coréen.
La RPDC s'est engagée à travailler avec la
République de Corée à la réunification pacifique
de la Corée sur la base d'une confédération à deux
systèmes socio-économiques différents du nord et
du sud. Elle attend toujours que la RdC remplisse
ses obligations de mettre fin aux exercices
militaires conjoints et aux autres actes
d'agression sur la base de la déclaration
historique de Panmunjom signée par les deux Corées
en avril 2018.
La seule raison pour laquelle la RPDC a acquis
des armes nucléaires en premier lieu – s'appuyant
sur ces propres réalisations scientifiques et
technologiques – était de se défendre contre les
menaces constantes de guerre nucléaire et
conventionnelle et les répétitions de menaces
d'agression par les forces armées américaines et
de la RdC, ces dernières restant sous le
commandement des États-Unis et non de la RdC. En
outre, ce sont les États-Unis qui ont introduit
les premières armes nucléaires en RdC en 1958, en
violation de l'accord d'armistice de 1953, et ils
ont continué à le faire.
Dans son rapport au VIIIe
Congrès du Parti du travail de Corée en janvier de
cette année, le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un a
souligné que la clé de l'établissement d'une
nouvelle relation entre la RPDC et les États-Unis
est la cessation de la politique hostile des
États-Unis envers elle. Le rapport clarifie
notamment la position du Parti de vouloir
approcher les États-Unis sur la base du principe
de répondre à la puissance par la puissance et à
la bonne volonté par la bonne volonté à l'avenir.
Cependant, le dirigeant de la RPDC, s'appuyant
sur l'expérience du peuple coréen avec les
administrations américaines successives, a
également déclaré que la RPDC avait une évaluation
très réaliste de ce qu'elle pouvait attendre des
résultats des élections présidentielles
américaines. Dans son rapport au VIIIe Congrès du
Parti du travail de Corée, il note que « peu
importe qui accède au pouvoir aux États-Unis, les
véritables intentions de la politique des
États-Unis à l'égard de la RPDC ne changeront
jamais ». Le rapport souligne la nécessité d'une
stratégie « adroite » envers les États-Unis, tout
en élargissant de façon soutenue la solidarité
avec les forces anti-impérialistes et
indépendantes du monde.
Kim Jong Un a réaffirmé que la RPDC a atteint une
capacité de défense nationale si élevée qu'« elle
peut contenir de façon préventive la menace venant
de forces hostiles à l'extérieur de notre
territoire, et à l'avenir toute exacerbation des
tensions dans la péninsule coréenne aurait comme
conséquence une déstabilisation de la sécurité des
forces qui nous menacent ». Il a également
souligné que la RPDC, contrairement aux
États-Unis, est « un État nucléaire responsable »
qui « n'utilisera pas ses armes nucléaires à moins
que les forces hostiles agressives ne tentent de
recourir à leurs armes nucléaires contre elle ».
Dans son discours à la
session conjointe du Congrès le 29 avril, le
président américain Biden a désigné l'Iran et la
RPDC comme des « menaces pour la sécurité
américaine et la sécurité du monde » et s'est
engagé à répondre à ces « menaces posées par ces
deux pays par la diplomatie, ainsi que par une
dissuasion sévère ». Ainsi, l'évaluation du
dirigeant de la RPDC selon laquelle il n'y aurait
aucun changement dans la politique américaine
envers la RPDC avec la nouvelle administration
s'est avérée correcte. L'« approche pragmatique »
de la « diplomatie » et de la « dissuasion sévère
» de Biden est que la fin – qui est de faire
renoncer la RPDC à son droit d'être – justifie les
moyens. Une telle approche ne trompe personne,
surtout pas le peuple coréen, et comme les
diverses approches intéressées des administrations
précédentes, elle échouera. Ni le chantage, ni la
ruse ni le recours à la force ne fera plier la
RPDC.
La désinformation sur les « droits humains » que
les États-Unis propagent contre la RPDC fait
partie de leur arsenal pour diaboliser cette
dernière et maintenir un état de guerre afin de
justifier leur occupation de la péninsule
coréenne, d'encercler la Chine et de projeter la
domination américaine dans la région
indopacifique. Elle vise également à détourner
l'attention de leurs propres crimes au pays et à
l'étranger, à tenter d'arrêter le mouvement du
peuple coréen en faveur de la paix et de la
réunification, et à détourner l'opposition du
monde à l'impérialisme américain, qui est la plus
grande menace pour l'humanité et la paix mondiale.
S'exprimant le 2 mai en opposition aux remarques
grossières du porte-parole du département d'État
le 28 avril, qui a dit que l'administration Biden
travaillera avec ses alliés « pour sensibiliser à
la situation flagrante des droits humains en Corée
du nord, enquêter sur les abus et les violations »
lors de la soi-disant « Semaine de la liberté en
Corée du nord »[1],
le ministère des Affaires étrangères de la RPDC a
souligné que les États-Unis ne sont guère en
position de parler des droits humains, ayant «
infligé des souffrances et des douleurs indicibles
au peuple de la RPDC avec leur politique hostile
brutale ».
Le ministère des Affaires étrangères de la RPDC a
cité le bilan quotidien de la mort de « personnes
innocentes en raison de l'inégalité sociale et de
la discrimination raciale » aux États-Unis, et le
bilan horrible de plus d'un demi-million de morts
en raison de l'intervention inadéquate pour
endiguer la pandémie de COVID-19 et protéger la
vie humaine. La RPDC a également indiqué que plus
de 40 000 personnes meurent chaque année de la
violence liée aux armes à feu aux États-Unis et a
souligné que ce sont les États-Unis qui doivent
faire l'objet d'une enquête et être sanctionnés
pour les violations flagrantes des droits humains
dans le pays et à l'étranger. La RPDC a condamné
les États-Unis comme étant un « champ de ruines
des droits humains ».
Les peuples du Canada et du monde entier peuvent
attester ces observations de la RPDC et que
l'appel à soumettre les États-Unis à une enquête
pour les crimes généralisés en matière de droits
humains au pays et à l'étranger est justifié.
Depuis sa fondation en 1948, la RPDC a défendu
par principe sa souveraineté, son indépendance et
l'honneur de la nation coréenne. Elle a demandé la
fin de l'occupation militaire de la Corée par les
États-Unis et la fin de tous les actes d'hostilité
et d'agression dirigés contre elle par les
États-Unis et leurs alliés. Ses efforts héroïques
pour maintenir la paix dans la péninsule coréenne
constituent une contribution à la paix mondiale et
méritent l'appui inconditionnel et indéfectible de
toutes les personnes éprises de justice et de paix
au Canada et dans le monde.
Troupes américaines, hors
de Corée !
Tous pour la paix dans la péninsule coréenne
!
Note
1. La «
Semaine de la liberté en Corée du nord » est
organisée et parrainée par la Defence Forum
Foundation, une soi-disant ONG dirigée par
d'anciens militaires américains, des
politiciens, des chefs religieux et des cadres
du secteur privé, dont la mission est : «
Maintenir l'Amérique forte. Promouvoir la
liberté, la démocratie et les droits humains à
l'étranger. » La présidente de l'organisation
est Suzanne Shultz, qui est également présidente
honoraire de Free North Korea Radio, du North
Korea People's Liberation Front et
vice-présidente du Committee for Human Rights in
North Korea. Elle est également membre du
conseil d'administration de Christian Solidarity
Worldwide-USA, toutes ces organisations sont
impliquées dans la diffusion constante de
mensonges anticommunistes sur les violations des
droits humains en RPDC afin de justifier les
sanctions illégales et autres actes de guerre et
d'agression contre ce petit pays, et d'aider la
« diplomatie » américaine à obtenir un
changement de régime en RPDC.
- Nick Lin -
Capture d'écran de la conférence de presse tenue
à la fin de la rencontre du 21 mai 2021
entre le président Moon Jae-in de la République de
Corée (RdC)
et le président des États-Unis Joe Biden
Le 21 mai, le président Moon Jae-in de la
République de Corée (RdC) a rencontré le président
des États-Unis Joe Biden à la Maison-Blanche. Il
est le deuxième chef d'État que Biden a rencontré
face à face, après la visite du premier ministre
japonais Yoshihide Suga le 16 avril. L'objectif
principal de donner la priorité à ces deux chefs
d'État est que l'impérialisme américain sous la
direction de Joe Biden militarise davantage ces «
alliés » américains et les intègre encore plus à
la machine de guerre impérialiste américaine.
C'est de mauvais augure pour la paix dans la
péninsule coréenne, la région et le monde.
Lors de la conférence de presse à la fin de la
réunion, Biden a dit, entre autres choses : «
Notre partenariat est fondé sur notre engagement
indéfectible en faveur d'une sécurité partagée.
Notre alliance est depuis longtemps le pilier de
la paix, de la sécurité, de la prospérité, et la
région revêt de plus en plus d'importance, et nous
le faisons ensemble [...] J'étais reconnaissant
que nos deux nations aient pu conclure rapidement
en mars un nouvel accord de partage des coûts pour
les forces en Corée, ce qui profitera à nos deux
peuples. »
Il a parlé d'une «
approche commune vis-à-vis la République populaire
démocratique de Corée et de la menace persistante
des programmes nucléaire et de missiles de la
RPDC... nos deux pays partagent également la
volonté de s'engager diplomatiquement avec la RPDC
pour prendre des mesures pragmatiques qui
réduiront les tensions alors que nous avançons
vers notre objectif ultime de dénucléariser la
péninsule coréenne ».
Joe Biden a ajouté : « Le partenariat
États-Unis-RdC va également au-delà des objectifs
de la péninsule. Ils abordent des enjeux d'intérêt
régional et mondial grâce à une coopération
renforcée avec des partenaires de la région,
notamment l'ANASE, le Quad [les États-Unis, le
Japon, l'Australie et l'Inde], et la coopération
trilatérale avec le Japon. »
Le président Moon a pour sa part déclaré que «
s'appuyer sur les accords passés, y compris la
déclaration conjointe de Singapour, tout en
adoptant une approche calibrée et pratique pour
rechercher une diplomatie avec la Corée du nord
est en effet une direction de la politique
nord-coréenne de l'administration Biden qui est la
bienvenue. Dans le cours de notre réexamen, nos
deux pays se sont étroitement coordonnés, ce que
je note avec beaucoup d'appréciation [...] Le
président Biden a également exprimé son soutien au
dialogue et à la coopération intercoréens. Dans le
cadre d'une étroite coopération avec les
États-Unis, nous travaillerons à faciliter les
progrès dans les relations intercoréennes afin de
parvenir à un cercle vertueux de dialogue entre
les États-Unis et la RPDC. Lorsqu'une sécurité
solide est fermement en place, nous pouvons
préserver et faire la paix. Nous avons tous deux
convenu de renforcer davantage notre posture de
défense commune et réaffirmé notre engagement à
une transition basée sur les conditions vers un
contrôle opérationnel en temps de guerre ».
Moon a ajouté : « C'est également avec plaisir
que je vous annonce la fin des directives révisées
sur les missiles. L'Accord sur les mesures
spéciales signé au début de l'administration Biden
entre la RdC et les États-Unis sur le partage des
charges montre au monde la robustesse de notre
alliance en tant que mesure symbolique et
pratique. »
L'« Accord sur les mesures spéciales » oblige le
peuple de la RdC à assumer les coûts croissants du
maintien de 28 500 soldats américains et de leurs
armes dans son pays, une augmentation de 13 % à
1,3 milliard de dollars US cette année et de 6,1 %
par an pour les quatre prochaines années. C'est un
accord extrêmement impopulaire auprès du peuple
coréen et un grand nombre de Coréens veulent que
l'armée américaine quitte la Corée. Les «
directives révisées sur les missiles » font
référence à la levée d'un accord imposé en 1979
dans lequel les États-Unis « restreignaient » la
capacité de la République de Corée à développer
des missiles balistiques d'une portée supérieure à
500 km. Les « directives révisées » permettront à
la République de Corée de développer des missiles
balistiques à portée intermédiaire d'une portée de
1 000 à 1 500 kilomètres pour atteindre des cibles
au-delà de la péninsule coréenne.
Piquetage devant la Maison-Blanche, 15 février
2021
Ces déclarations de Joe Biden et de Moon Jae-in
sont une provocation flagrante contre le peuple
coréen, les peuples d'Asie de l'Est et du monde.
Ces plans de guerre déstabiliseront la paix
fragile dans la péninsule coréenne et constituent
un acte d'agression direct contre la RPDC et la
Chine. La servilité de Moon Jae-in à la
Maison-Blanche révèle une fois de plus le niveau
de domination des États-Unis sur la République de
Corée. Chose encore plus importante, ce que Moon
Jae-in a dit constitue une violation de tous les
accords conclus à ce jour entre les deux Corées, y
compris la Déclaration conjointe Nord-Sud du 15
juin 2000 dont l'anniversaire est ce mois-ci.
Lorsque Moon Jae-in a apposé son nom à la
Déclaration historique de Panmunjom sur la paix,
la prospérité et la réunification de la péninsule
coréenne le 27 avril 2018, il a promis que la
République de Corée travaillerait avec la RPDC
pour promouvoir la paix dans la péninsule
coréenne. Tout cela ne voulait rien dire à la
Maison-Blanche.
Pour symboliser l'alliance RdC-États-Unis, le
président Moon a décerné une médaille d'honneur à
la Maison-Blanche au colonel Ralph Puckett Jr.,
vétéran américain de la guerre de Corée, âgé de 93
ans, puis a annoncé de façon honteuse : « ... sur
la base de l'alliance RdC-États-Unis, enracinée
dans les nobles sacrifices de nos héros, nos deux
nations inaugureront sans aucun doute un nouvel
avenir ensemble. »
Le 31 mai, la RPDC a dénoncé les États-Unis pour
avoir levé les « directives révisées sur les
missiles », donnant à son « allié » la République
de Corée le « feu vert » pour constituer
rapidement son arsenal de missiles balistiques
pour l'agression et la guerre avec les pays
voisins. Elle a fait observer, par l'intermédiaire
de l'expert en affaires internationales Kim Myong
Chol, qu'une telle décision montre qui est
responsable de l'augmentation des tensions dans la
péninsule coréenne et du maintien du deux poids,
deux mesures - sanctionnant la RPDC pour son
arsenal de missiles d'autodéfense tout en
permettant à ses « alliés » de constituer leur
arsenal de missiles en toute impunité. Kim a
judicieusement fait remarquer que cette «
concession » à la République de Corée sert en fait
à renforcer l'emprise des États-Unis sur le sud de
la Corée. Il a ajouté que le plan se retournerait
contre eux car la cible de la RPDC n'est pas
l'armée de la République de Corée mais les
États-Unis et a souligné que la RPDC renforcera sa
capacité de défense pour faire face à cette
nouvelle menace. Il a averti les États-Unis que «
ceux qui sèment le vent récolteront la tempête ».
Toutes les personnes éprises de paix et de
justice au Canada et dans le monde doivent
dénoncer cette dernière provocation des États-Unis
et de leur « allié » la République de Corée contre
le peuple coréen. Cela pose de graves dangers dans
la péninsule coréenne et à la paix mondiale. C'est
la position de principe de la RPDC et la ferme
défense du droit à l'existence du peuple coréen
qui ont maintenu la paix et l'équilibre dans la
péninsule coréenne. L'alliance agressive entre les
États-Unis et la République de Corée doit être
démantelée et les fauteurs de guerre américains
expulsés par les efforts du peuple coréen soutenus
par toute l'humanité éprise de paix et de justice.
- Margaret Villamizar -
Depuis 2019, les Forces armées canadiennes sont
déployées pour mettre en oeuvre le régime de
sanctions des États-Unis contre la République
populaire démocratique de Corée (RPDC) dans le
cadre de ce qu'on appelle l'opération Neon,
qui donnera suite aux « opérations ponctuelles
d'application des sanctions menées en 2018 ».
L'opération Neon n'est pas une opération
mandatée par l'ONU mais une tentative des
États-Unis d'imposer un blocus naval contre la
RPDC avec ses propres troupes d'exécutants «
volontaires » en haute mer.[1]
Dans un récent communiqué de presse, le ministère
de la Défense nationale a annoncé que l'opération
Neon serait prolongée jusqu'au 20 avril
2023.
Selon le ministère de la Défense nationale (MDN),
l'opération Neon « est la contribution du
Canada aux efforts multinationaux visant à
surveiller et à décourager les activités de
contournement des sanctions maritimes de la Corée
du nord et comprend des ressources aériennes et
maritimes ainsi que du personnel des Forces armées
canadiennes ». Selon le MDN, cette opération est «
un exemple tangible et retentissant de
l'engagement du Canada dans la région de
l'Asie-Pacifique et dans la lutte contre les
menaces qui pèsent sur l'ordre international fondé
sur des règles »[2]. On dit
que l'opération déploie 300 marins et « une
frégate, un navire de ravitaillement et un aéronef
de patrouille à long rayon d'action pour
surveiller les zones maritimes où se déroulent des
activités nord-coréennes de contournement des
sanctions, notamment la mer de Chine orientale ».
La mer de Chine orientale est entourée par la
Chine à l'ouest, la Corée au nord, le Japon à
l'est et Taïwan au sud. Le MDN écrit : « Ces
ressources et ce personnel militaires s'emploient
à localiser les activités nord-coréennes et à les
décourager ainsi qu'à recueillir des preuves sur
les transferts entre navires de matières visées
par les sanctions (principalement des produits
pétroliers raffinés comme le diesel). » Le coût
annuel de l'opération est estimé à 8,3 millions de
dollars.
L'apaisement du Canada envers la politique
impérialiste américaine en Corée et ailleurs n'est
pas nouveau et les Canadiens de tous les horizons
s'y opposent depuis longtemps car ils ne sont pas
d'accord que le Canada soit au service des
États-Unis et de son bellicisme. Le gouvernement
canadien s'est déshonoré en participant à la
Guerre de Corée pour servir les objectifs des
impérialistes américains de renforcer leur prise
de contrôle de la nation coréenne et contre la
République populaire nouvellement fondée du peuple
chinois. Avec l'opération Neon, qui est une
des nombreuses mesures prises par les
gouvernements canadiens pour intégrer le Canada
dans la machine de guerre des États-Unis, le
Canada met en oeuvre un régime de sanctions
injuste qui impose de graves privations au peuple
coréen et est une violation des droits humains du
peuple de la RPDC. C'est un non-sens que le
gouvernement canadien prétende que la mise en
oeuvre de sanctions arbitraires et injustes
imposées par les États-Unis et d'autres à la RPDC
défend un ordre international fondé sur les règles
et les droits humains, alors qu'en réalité les
sanctions sont une violation du droit
international.
Le
Canada participe à l'imposition de sanctions
contre la RPDC depuis 2006. Les sanctions visent
les transferts de fonds de la RPDC, l'exportation
de matériaux pouvant être liés aux armes, les
produits pétroliers et de gaz naturel,
l'électronique, les véhicules ; l'importation de
matériaux liés aux armements, de matériaux de
construction, de minéraux et de minerais, de
fruits de mer, de produits agricoles et plus
encore. Il faut aussi se rappeler que, bien que le
Canada ait officiellement établi des relations
diplomatiques formelles avec la RPDC en 2000, il
n'a rien fait en pratique pour développer ces
relations. Tout ceci vise à donner une légitimité
à la désinformation des impérialistes américains
au sujet de la RPDC.
L'implication du Canada dans la mise en oeuvre
des sanctions en 2018 a été précédée d'une entente
signée le 12 janvier 2018 par laquelle 17 pays ont
déclaré un embargo maritime global contre la RPDC.
La RPDC, qui n'a agressé aucun pays mais qui fait
seulement tout ce qu'elle peut pour affirmer son
droit d'être, a dit de ces sanctions qu'elles sont
un acte de guerre. Comme l'avait souligné LML
à ce moment-là : « Depuis la tenue de la
Conférence navale de Londres en 1909, c'est un
principe accepté par le droit international que le
blocus est un acte de guerre. Dans ce sens, le
recours au blocus est permis uniquement entre pays
belligérants. Il n'existe pas de règle du droit
international qui justifie un blocus supposément
pacifique, qui se réfère à une pratique des
puissances coloniales du XIXe siècle et du début
du XXe siècle. En 1916, les États-Unis ont lancé
cet avertissement à la France : 'Les États-Unis ne
reconnaissent pas ce droit d'une puissance
étrangère de faire obstruction à l'exercice des
droits commerciaux de pays non concernés, ce qui
revient à l'exercice d'un blocus alors qu'il n'y a
pas d'état de guerre[3].'
»
Ainsi, par sa participation dans l'Opération
Neon, qui constitue un acte de guerre, le
Canada est impliqué dans la violation des
conditions de l'Accord d'armistice qui a mis fin
aux combats de la Guerre de Corée et dont
l'objectif ultime est de conclure un traité de
paix entre la RPDC et les États-Unis. C'est un
crime contre la paix, le crime de guerre le plus
grave en vertu du droit international. Les
activités criminelles comme l'opération Neon ne
doivent pas passer. Elles mettent en lumière la
nécessité que le Canada ait un gouvernement
antiguerre qui permet aux Canadiens de participer
à l'élaboration d'une politique étrangère qui
défend le droit international et les relations
pacifiques entre les peuples et les pays, et qui
n'entraîne pas le Canada dans les rouages de la
machine de guerre impérialiste des États-Unis.
Notes
1. Selon le
ministère de la Défense nationale, les autres
pays concernés sont l'Australie, la France, le
Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et
les États-Unis.
2.
« La conception d'un ordre international
fondé sur des règles et le rôle de la mesure,
des normes et de l'action humaine pour
progresser d'ouverture en ouverture » – Centre
d'études idéologiques – Supplément du LML,
11 juin 2021
3. «
Les Sanctions contre la RPDC », Margaret
Villamizar, Supplément du LML hebdomadaire, 13
janvier 2018
Célébrations à la suite de la conclusion réussie
du VIIIe Congrès du PTC, le 14 janvier 2021
Le 21 mai, les Amis de la Corée
(Grande-Bretagne) ont organisé un webinaire très
vivant et informatif sur la situation actuelle en
République populaire démocratique de Corée (RPDC)
et dans la péninsule coréenne. Des participants de
la Grande-Bretagne et du Canada ont pris part à la
discussion qui a été une occasion d'apprendre et
d'échanger des opinions sur le sujet.
Andy Brooks, secrétaire général du Nouveau Parti
communiste de Grande-Bretagne et président des
Amis de la Corée (Grande-Bretagne), a souhaité la
bienvenue aux personnes présentes et les a
remerciées de leur participation, en particulier
les participants du Canada. Il a présenté Michael
Chant, secrétaire général du Parti communiste
révolutionnaire de Bretagne
(marxiste-léniniste) et secrétaire des Amis de la
Corée (Grande-Bretagne), qui a présidé
l'événement. Celui-ci a expliqué le déroulement du
programme et a présenté Leslie Larkum –
compositrice, violoniste et enseignante – qui a
joué la pièce traditionnelle coréenne Arirang,
l'hymne du mouvement pour la réunification, que
les participants ont grandement appréciée.
Dans la première présentation, Michael Chant a
donné un aperçu historique de la lutte de la RPDC
pour son droit d'être depuis plus de 70 ans face à
l'agression, la guerre et les sanctions brutales
des États-Unis. Il a souligné la position de
principe de la RPDC de défendre sa souveraineté et
sa dignité en toutes circonstances, et a discuté
des récents développements dans ce pays, mis en
lumière par les décisions prises lors du VIIIe
Congrès du Parti du travail de Corée qui a eu lieu
à Pyongyang en janvier dernier. Le trait principal
du VIIIe Congrès, a-t-il dit, est qu'il a réitéré
la détermination de la RPDC à défendre sa
conception du monde Juche d'appui sur
soi, à renforcer son économie indépendante afin de
contrer le régime de sanctions brutales imposé par
les Anglo-Américains, et à se défendre contre les
menaces et l'agression des États-Unis et d'autres.
La Grande-Bretagne participe aux sanctions
illégales imposées par l'Union Européenne contre
la RPDC, a souligné Michael Chant, bien qu'elle se
soit retirée de l'UE. Il a dit que dans la période
actuelle, la RPDC va développer et consolider ses
relations internationales en appui à la cause de
la paix et de la justice partout, tendant une main
amicale à quiconque fait de même. Il a souligné
qu'en ce qui concerne ses relations avec les
États-Unis, la RPDC n'entretient aucune illusion
et ne s'engagera dans des relations que sur la
base de « la bonne volonté en réponse à la bonne
volonté et de la puissance en réponse à la
puissance ».
Le prochain à prendre la parole a été Dermot
Hudson, président de l'Association d'amitié avec
la Corée en le Royaume-Uni. Il a informé les
participants du travail de l'Association pour
bâtir des relations de peuple à peuple entre les
deux pays, appuyer les justes positions de la RPDC
à la défense de la paix dans la péninsule coréenne
et contrer la désinformation au sujet de la RPDC
par les médias monopolisés. Entre autres choses,
il a souligné qu'à la lumière des atrocités
commises par Israël contre les Palestiniens, la
RPDC avait toujours été solidaire du peuple
palestinien, lui offrant de l'aide matérielle et
politique depuis plusieurs décennies. Il a rappelé
aux participants que la réunion avait lieu au même
moment que le 41e anniversaire du soulèvement de
Gwangju lorsque les étudiants et les travailleurs
de cette ville se sont soulevés et ont pris le
pouvoir pendant plusieurs jours en mai 1980 en
défiance de la dictature militaire de Chun Doo
Hwan en Corée du sud appuyée par les États-Unis,
et ont affirmé leur droit à la démocratie et leur
droit de s'investir du pouvoir. Dermot Hudson a
indiqué que le 21 mai était aussi le premier jour
de la réunion Moon-Biden à Washington et qu'il ne
croyait pas qu'il en sortirait quelque chose de
positif pour le peuple coréen.
Le dernier orateur a été Philip Fernandez,
porte-parole de la Commission de la vérité sur la
Corée (chapitre canadien). Il a expliqué comment
la nouvelle politique de l'administration Biden
vis-à-vis la RPDC basée sur une approche
pragmatique de « diplomatie et de ferme dissuasion
» était vouée à l'échec puisque les relations
étrangères de la RPDC sont fondées sur les
principes et la défense de son droit d'être.
Contrairement à la désinformation propagée par le
système impérialiste d'États comme quoi la RPDC
agit en violation des droits humains, ce sont les
sanctions accablantes imposées par les États-Unis,
le Canada, la Grande-Bretagne et d'autres qui sont
des violations flagrantes des droits humains et un
châtiment collectif du peuple de la RPDC, qui fait
tout ce qu'il peut pour défendre les droits du
peuple contre cette agression, a dit Philip
Fernandez.
Il a aussi mentionné, entre autres choses, qu'à
chaque fois que le peuple coréen a fait des
progrès dans le développement des relations
intercoréennes et la consolidation du mouvement
pour la réunification, les impérialistes
américains sont intervenus pour saboter ces
efforts. Dans le contexte des élections qui auront
lieu l'année prochaine en Corée du sud, Philip
Fernandez a souligné que les États-Unis
travaillent en coulisses pour installer au pouvoir
le Parti Pouvoir au peuple, un parti
anticommuniste, dans le but de miner les relations
entre le nord et le sud et de repousser la
Déclaration historique de Panmunjom de 2018 qui
avait permis à toute la nation coréenne d'espérer
une consolidation des relations intercoréennes. Un
des politiciens du Parti Pouvoir au peuple, qui
siège à la législature, Tae Yong-Ho, qui a fait
défection à l'ambassade de la RPDC à Londres en
2016, fait maintenant partie de la campagne
anti-RPDC visant à calomnier et isoler le lieu
même de sa naissance, a souligné Philip Fernandez.
Il a dit que lors d'une récente entrevue, Tae
Yong-Ho a traité la RPDC d' « État esclavagiste »
et qu'il a chanté les louanges de la
Grande-Bretagne en tant que terre de « liberté, de
démocratie et de droits humains ».
Le facteur décisif de l'avenir de la Corée est le
peuple coréen lui-même, et non un individu ou une
puissance quelconque, et sa quête de paix et de
réunification l'emportera un jour, a souligné
Philip Fernandez à la fin de sa présentation.
À la suite des présentations, Michael Chant a
informé les participants que l'ambassade de la
RPDC à Londres avait fait parvenir un message de
salutations et ses meilleurs voeux de succès aux
participants de la réunion.
Dans la discussion qui a suivi, l'importance de
prendre la parole à la défense de la RPDC et de
son droit d'être dans le contexte des attaques
continues contre elle par les impérialistes
américains et leurs alliés a été soulignée. Les
participants étaient animés du sentiment de
poursuivre la discussion fructueuse de cette
rencontre.
L'événement s'est terminé avec la vidéo d'une
visite à une école de musique de Pyongyang en 2013
au moment des célébrations du 60e anniversaire de
la Victoire de la Guerre de libération de la
Patrie, suivie d'une courte vidéo de la prestation
de l'Internationale à la fin du VIIIe
Congrès du Parti du travail de Corée.
Des anniversaires importants
Le soulèvement populaire de Gwangju a eu lieu du
18 au 28 mai 1980 dans la ville de Gwangju dans le
sud-ouest de la République de Corée (RdC). Ce fut
une glorieuse action révolutionnaire entreprise
par les étudiants, les travailleurs, les femmes et
les jeunes pour affirmer leur droit de gouverner
leur propre pays. Ils se sont soulevés contre la
domination de la Corée par les États-Unis et la
dictature militaire de Chun Doo-hwan qui la
représentait. Depuis qu'ils ont divisé la Corée
par la force au 38e parallèle au lendemain de la
capitulation du Japon en 1945, les impérialistes
américains ont tout fait pour maintenir cette
division par la force, notamment en déclenchant la
guerre de Corée le 25 juin 1950, au cours de
laquelle près de quatre millions d'hommes, de
femmes et d'enfants coréens ont péri.
Ainsi, le peuple coréen, dont la contribution à
la victoire des Alliés lors de la Deuxième Guerre
mondiale est sans égale, a été criminellement
privé de son droit à l'autodétermination. Au lieu
de cela, un gouvernement anticommuniste de type
américain, au service des monopoles américains et
des propriétaires fonciers et capitalistes
coréens, a été imposé dans le sud en 1948, au nom
de la démocratie, de la liberté et des droits de
l'homme. C'est la même rengaine intéressée que
l'administration Biden colporte aujourd'hui pour
maintenir une emprise militaire sur la Corée et
justifier la militarisation et l'intégration
accrues de la République de Corée à la machine de
guerre américaine.
Le Soulèvement populaire
de Gwangju était une réponse collective à la loi
martiale imposée par la dictature de Chun Doo-hwan
en mai 1980. Chun Doo-hwan avait accédé au pouvoir
par un coup d'État orchestré par l'administration
américaine Carter après l'assassinat du président
Park Chung-hee, le dictateur militaire
anticommuniste pro-américain qui avait dirigé la
République de Corée d'une main de fer de 1963 à sa
mort en 1979. Chun Doo-hwan a imposé la loi
martiale pour tenter d'écraser les actions
populaires du peuple sud-coréen qui exigeait la
démocratie et un gouvernement civil.
Selon des reportages et des témoignages de gens
sur place, le Soulèvement populaire de Gwangju a
débuté le matin du 18 mai par des manifestations
étudiantes lorsque plus de 600 étudiants se sont
rassemblés à l'université nationale de Chonnam
pour défier le nouveau décret militaire qui
fermait les universités et étouffait toute
dissidence politique. La police ne pouvant
contenir la résistance organisée du peuple, le
régime a fait appel à une unité des Forces
spéciales de l'armée formée pour des missions
d'assaut pour écraser le soulèvement. Les Forces
spéciales ont utilisé des gaz lacrymogènes, des
matraques et des balles en caoutchouc pour
réprimer le soulèvement, ce qui a accru la
résistance alors que les travailleurs, les
commerçants et les parents sont descendus dans la
rue pour défendre les jeunes. Les soldats ont
alors ouvert le feu, tuant près de 200 personnes
et faisant des centaines de blessés.
Le 20 mai, près de 10 000
personnes ont manifesté contre cette terreur et
cette violence. Dans le contexte de la
militarisation très poussée de la société, il y
avait de nombreuses caches d'armes dans les
principaux endroits de travail en Corée du sud.
Les manifestants ont saisi ces armes et ont
réquisitionné des bus, des taxis et même des
véhicules blindés de transport de troupes et formé
des milices armées pour combattre l'armée. Un
quotidien produit par les étudiants, le Militants'
Bulletin, a permis de tenir tout le monde
informé et de combattre la désinformation des
médias qui criminalisait le soulèvement et tentait
de diviser ses rangs. Face à l'opposition armée
résolue du peuple, les forces spéciales ont été
contraintes de se retirer.
Les cinq jours qui ont suivi sont sans précédent
dans l'histoire de la Corée du sud. La population
a créé un Comité de solidarité des citoyens et un
Comité de solidarité des étudiants qui ont
travaillé pour organiser le peuple et assurer le
bien-être de chacun. Des réseaux de
ravitaillement, de soins médicaux et de transport
ont été organisés, et des discussions politiques
animées ont eu lieu alors que les gens se
rassemblaient pour discuter et organiser la suite
de leur résistance.
Le 24 mai, 15 000 personnes ont participé à un
service commémoratif en l'honneur de ceux qui ont
été tués par les forces spéciales aux premiers
jours du début du soulèvement. Le 25 mai, environ
50 000 personnes se sont réunies pour un
rassemblement à Gwangju et ont adopté une
résolution exigeant l'abolition de la loi martiale
et à la libération du prisonnier politique Kim
Dae-jung, qui allait être élu huitième président
de la République de Corée[1].
Alors que la population de Gwangju continuait
d'affirmer ses revendications politiques, le
président des États-Unis, Jimmy Carter, qui avait
fait campagne sur un programme de « politique
étrangère axée sur les droits de l'homme », est
intervenu directement pour écraser ce qui était
considéré comme une menace pour les intérêts
stratégiques des États-Unis dans la région. Le
Conseil national de sécurité des États-Unis s'est
réuni à la Maison Blanche le 24 mai pour planifier
une réponse. Par la suite, le général américain
John A. Wickham Jr, commandant du commandement des
forces combinées américano-coréennes, a ordonné au
général Chun Doo-hwan de redéployer la 20e
division de l'armée de la RdC de la zone
démilitarisée (DMZ) séparant la République
populaire démocratique de Corée (RPDC) et la
République de Corée vers Gwangju pour écraser le
soulèvement. Ce plan a été retardé de trois jours,
le temps qu'une flottille de la marine américaine
dirigée par le porte-avions USS Midway soit
déployée dans les eaux coréennes, au cas où des
renforts seraient nécessaires[2].
Le 27 mai, à 3 h 30 du matin, les forces armées
de la République de Corée ont attaqué Gwangju dans
le cadre de l'opération Fascinating Vacations.
La population de Gwangju a résisté courageusement
à l'assaut militaire dirigé par les États-Unis
contre elle. Au cours des combats qui ont suivi,
des milliers de civils ont été tués et près de 15
000 personnes ont été blessées. Plus de 1 500
personnes ont été arrêtées et d'innombrables
autres ont été torturées et exécutées
sommairement. Des dizaines de militants ont été
arrêtés, jugés et exécutés et d'autres ont été
jetés en prison. En l'espace d'un an, le général
Chun s'est autoproclamé président de la République
de Corée et a entamé une campagne de terreur
contre les communistes, les socialistes, les
gauchistes et toute autre force progressiste qui
remettrait en cause son régime militaire soutenu
par les États-Unis. Cependant, les travailleurs et
le peuple de la République de Corée ont poursuivi
leur lutte organisée contre l'impérialisme
américain et ses marionnettes locales, et ont
finalement mis fin aux dictatures militaires en
République de Corée à la fin de 1990.
En ce 41e anniversaire du Soulèvement populaire
de Gwangju, Le Marxiste-Léniniste lance
un appel à tous à intensifier leur soutien à la
juste lutte de l'héroïque peuple coréen contre
l'occupation militaire américaine de la Corée du
sud, à s'opposer résolument au chantage nucléaire
des États-Unis et à leurs provocations militaires
contre la RPDC et à appuyer la lutte du peuple de
Corée qui depuis plus de 70 ans combat pour
réunifier en toute indépendance et de manière
pacifique sa nation divisée et affirmer son droit
d'être.
Saluons
l'héritage historique du Soulèvement de
Gwangju !
Troupes américaines hors de
Corée !
La Corée est une !
Mur commémoratif des personnes tuées pendant le
Soulèvement populaire de Gwangju
Notes
1. En tant
que président de la République de Corée de 1998
à 2003, Kim Dae-jung a joué un rôle déterminant
dans la coopération avec le dirigeant de la
RPDC, Kim Jong Il, pour renforcer les relations
intercoréennes, ce qui a conduit à la signature
de l'historique Déclaration conjointe Nord-Sud
du 15 juin 2000 à Pyongyang, qui a ouvert un
nouveau chapitre audacieux dans la lutte du
peuple coréen pour la paix et la réunification.
Kim Dae-jung a également veillé à ce que les
victimes de la violence et de la terreur d'État
parrainées par les États-Unis à Gwangju soient
honorées. Il a inauguré des événements
commémoratifs annuels pour les victimes à partir
de 1997 et a fait du cimetière de Gwangju, où
des centaines de victimes sont enterrées, le
Cimetière national du soulèvement démocratique
du 18 mai.
2. Base de
données en ligne des 4 000 documents
déclassifiés du gouvernement américain sur le
rôle des États-Unis dans le soulèvement de
Gwangju en 1980.
L'Arche de la réunification à Pyongyang, RPDC
Les anniversaires de deux importantes
déclarations conjointes entre la République
populaire démocratique de Corée (RPDC) et la
République de Corée (RdC) ont eu lieu en avril et
juin de cette année. La Déclaration conjointe
Nord-Sud a été signée le 15 juin 2000 par le feu
dirigeant de la RPDC Kim Jong Il et le feu
président de la République de Corée Kim Dae-jung,
à Pyongyang, la capitale de la RPDC. La
Déclaration conjointe du 15 juin a créé le
fondement pour le renforcement des liens entre les
Coréens du nord et du sud et pour travailler
ensemble afin de trouver des solutions aux
problèmes communs. Ce faisant, ils ont pris des
mesures pratiques pour faire avancer la
réunification nationale selon leurs propres
conditions et avancer ensemble en tant que pays
uni et indépendant vers un avenir brillant et
prospère.
Le 27 avril 2018, la déclaration historique de
Panmunjom pour la paix, la prospérité et la
réunification de la péninsule coréenne a été
signée par le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un et
le dirigeant de la RdC Moon Jae-in à Panmunjom où
les États-Unis ont divisé la Corée en 1945. Cette
déclaration historique a inspiré le peuple coréen
dont le désir de réunification pacifique de la
nation coréenne sans ingérence extérieure est
primordial. Le peuple et les familles qui
composent la nation coréenne, qui est un peuple
homogène avec une histoire de plus de 5 000 ans,
ont été divisés depuis la guerre de Corée en
raison du refus des États-Unis de signer un traité
de paix et de mettre en oeuvre les termes de
l'Accord d'armistice. Les États-Unis ont été
contraints de conclure cet accord avec la RPDC
lorsque, malgré toute leur puissance militaire et
les crimes qu'ils ont commis contre le peuple
coréen, ils n'ont pas été en mesure d'occuper
toute la péninsule coréenne.
Par la suite, de 2000 à 2008, sous la direction
des présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun qui
ont adhéré à la Déclaration conjointe, des progrès
ont été réalisés dans le renforcement des
relations intercoréennes, notamment la création en
2002 du complexe industriel de Kaesong juste au
nord de la zone démilitarisée. Ce projet réussi
entrepris par la RPDC et la RdC à avantage
réciproque, a vu 123 entreprises sud-coréennes,
employant 800 travailleurs de la RdC et 53 000 de
la RPDC, produire une grande variété de textiles,
de céramiques et d'autres produits pour le marché
intérieur et l'exportation.
Copie des pages de la Déclaration
conjointe Nord-Sud
|
La Déclaration conjointe du 15 juin 2000 a été
suivie par l'Accord du 4 octobre 2007 entre la RdC
et la RPDC, qui a développé et renforcé les
progrès réalisés à la suite de la Déclaration
conjointe du 15 juin 2000.
Les États-Unis, cependant, ne permettraient pas
la résolution pacifique des problèmes en suspens
dans la péninsule coréenne. Ils ont intensifié
leur ingérence dans les affaires de la RdC pour
faire reculer ces développements positifs. Ils ont
fait élire deux personnes anticommunistes et
corrompues en tant que présidents de la République
de Corée, Lee Myung-bak, un ancien maire de Séoul,
puis Park Gyeun-hye, fille du deuxième président
de la République de Corée, Park Chung-hee, un
dictateur anticommuniste qui avait servi dans
l'armée impérialiste japonaise. Ils ont commencé à
saboter le travail effectué par les
administrations précédentes pour en 2016.
Après la destitution de Park Gyeun-hye pour
corruption, lors de l'élection présidentielle de
mai 2017, Moon Jae-in a réussi à devenir président
sur la base de sa promesse de revitaliser les
relations nord-sud. En coopérant avec les
dirigeants de la RPDC, cela a conduit à l'adoption
de la deuxième Déclaration commune historique - la
Déclaration de Panmunjom pour la paix, la
prospérité et l'unification de la péninsule
coréenne, signée entre Kim Jong Un et Moon Jae-in
le 27 avril, 2018. Cet accord historique a
réaffirmé tous les accords précédents et est allé
plus loin, en déclarant, entre autres mesures
importantes, que les deux parties s'abstiendraient
de se livrer à des provocations militaires. Cette
déclaration a été célébrée à juste titre par le
peuple coréen et l'humanité éprise de paix comme
un grand pas en avant pour les relations
intercoréennes et pour la paix dans la péninsule
coréenne et dans le monde.
Ce qui a continué de faire obstacle aux
aspirations du peuple coréen et à son projet
d'édification nationale, ce sont les machinations
et la perfidie des impérialistes américains, qui
étaient responsables de la division de la Corée en
1945 et qui continuent de maintenir la Corée
divisée aujourd'hui et comme une poudrière pour
les armes américaines de tous types, y compris les
armes nucléaires.
Aussi, les États-Unis ont systématiquement
utilisé le Conseil de sécurité de l'ONU et ses
alliés dans la guerre de Corée, comme le Canada,
pour imposer des sanctions économiques de plus en
plus sévères contre la RPDC afin de l'étrangler
jusqu'à ce qu'elle se soumette. La domination
militaire, économique et politique et la
militarisation de la RdC par les impérialistes
américains et leurs tentatives d'étrangler la RPDC
jusqu'à la soumission visent toutes à réaliser les
efforts des impérialistes américains pour
contrôler toutes les affaires des pays d'Asie de
l'Est et la région Asie-Pacifique. Dans le
processus, les États-Unis ont armé davantage la
RdC afin de maintenir la présence de leurs forces
armées en Asie du Nord-Est et de servir de camp
avancé pour menacer la Chine et la Russie.
La RdC est également l'un
des plus gros acheteurs d'armes américaines.
Malgré le fait que le point 2 de la Déclaration de
Panmunjom déclare que la RdC et la RPDC «
déploieront des efforts conjoints pour atténuer la
tension militaire aiguë et éliminer pratiquement
le danger de guerre sur la péninsule coréenne »,
dans la pratique, cela n'a pas encore été possible
et les militants pour la paix et la réunification
continuent de travailler assidûment pour dépêtrer
le sud de l'armée américaine et de ses objectifs
agressifs dans la région[1].
Quelles que soient les machinations intéressées
des impérialistes américains et de leurs
conciliateurs au Canada et ailleurs, il n'en reste
pas moins que le facteur décisif pour la paix dans
la péninsule coréenne et la réunification de la
nation coréenne est le peuple coréen lui-même, au
côté des peuples du monde agissant avec lui. C'est
cet esprit qui est inscrit dans la Déclaration
commune du 15 juin 2000, que le peuple coréen ne
permettra jamais d'effacer. C'est son défi aux
menaces et au diktat américain qui exprime les
trois principes qui guident le mouvement de
réunification coréen : la réunification sera
réalisée de manière indépendante sans ingérence
extérieure, grâce à l'unité politique du peuple
coréen malgré ses différences idéologiques, et de
manière pacifique.
Il n'y a pas de meilleur moment que le 21e
anniversaire de la Déclaration conjointe du 15
juin 2000, pour que le peuple canadien intensifie
son appui à la lutte courageuse et déterminée du
peuple coréen pour parvenir à la paix, à la
réunification et au progrès de la Corée.
Des athlètes coréens du nord et du sud font leur
entrée lors des cérémonies d'ouverture des jeux
olympiques à Pyeonchang, le 9 février 2018, sous
le drapeau de la réunification.
Note
1. En 1953,
après la guerre de Corée, le Traité de défense
mutuelle entre les États-Unis et la République
de Corée a été imposé par les États-Unis, ce qui
oblige la RdC à participer aux exercices de
guerre annuels Key Resolve et Foal Eagle, qui
sont des tentatives à peine voilées de menacer
la RPDC et ses soutiens, la Chine et la Russie.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
PDF
ARCHIVES | ACCUEIL
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|