Les États-Unis accroissent l'intégration de la République de Corée à leur machine de guerre
- Nick Lin -
Capture d'écran de la conférence de presse tenue
à la fin de la rencontre du 21 mai 2021
entre le président Moon Jae-in de la République de
Corée (RdC)
et le président des États-Unis Joe Biden
Le 21 mai, le président Moon Jae-in de la
République de Corée (RdC) a rencontré le président
des États-Unis Joe Biden à la Maison-Blanche. Il
est le deuxième chef d'État que Biden a rencontré
face à face, après la visite du premier ministre
japonais Yoshihide Suga le 16 avril. L'objectif
principal de donner la priorité à ces deux chefs
d'État est que l'impérialisme américain sous la
direction de Joe Biden militarise davantage ces «
alliés » américains et les intègre encore plus à
la machine de guerre impérialiste américaine.
C'est de mauvais augure pour la paix dans la
péninsule coréenne, la région et le monde.
Lors de la conférence de presse à la fin de la
réunion, Biden a dit, entre autres choses : «
Notre partenariat est fondé sur notre engagement
indéfectible en faveur d'une sécurité partagée.
Notre alliance est depuis longtemps le pilier de
la paix, de la sécurité, de la prospérité, et la
région revêt de plus en plus d'importance, et nous
le faisons ensemble [...] J'étais reconnaissant
que nos deux nations aient pu conclure rapidement
en mars un nouvel accord de partage des coûts pour
les forces en Corée, ce qui profitera à nos deux
peuples. »
Il a parlé d'une «
approche commune vis-à-vis la République populaire
démocratique de Corée et de la menace persistante
des programmes nucléaire et de missiles de la
RPDC... nos deux pays partagent également la
volonté de s'engager diplomatiquement avec la RPDC
pour prendre des mesures pragmatiques qui
réduiront les tensions alors que nous avançons
vers notre objectif ultime de dénucléariser la
péninsule coréenne ».
Joe Biden a ajouté : « Le partenariat
États-Unis-RdC va également au-delà des objectifs
de la péninsule. Ils abordent des enjeux d'intérêt
régional et mondial grâce à une coopération
renforcée avec des partenaires de la région,
notamment l'ANASE, le Quad [les États-Unis, le
Japon, l'Australie et l'Inde], et la coopération
trilatérale avec le Japon. »
Le président Moon a pour sa part déclaré que «
s'appuyer sur les accords passés, y compris la
déclaration conjointe de Singapour, tout en
adoptant une approche calibrée et pratique pour
rechercher une diplomatie avec la Corée du nord
est en effet une direction de la politique
nord-coréenne de l'administration Biden qui est la
bienvenue. Dans le cours de notre réexamen, nos
deux pays se sont étroitement coordonnés, ce que
je note avec beaucoup d'appréciation [...] Le
président Biden a également exprimé son soutien au
dialogue et à la coopération intercoréens. Dans le
cadre d'une étroite coopération avec les
États-Unis, nous travaillerons à faciliter les
progrès dans les relations intercoréennes afin de
parvenir à un cercle vertueux de dialogue entre
les États-Unis et la RPDC. Lorsqu'une sécurité
solide est fermement en place, nous pouvons
préserver et faire la paix. Nous avons tous deux
convenu de renforcer davantage notre posture de
défense commune et réaffirmé notre engagement à
une transition basée sur les conditions vers un
contrôle opérationnel en temps de guerre ».
Moon a ajouté : « C'est également avec plaisir
que je vous annonce la fin des directives révisées
sur les missiles. L'Accord sur les mesures
spéciales signé au début de l'administration Biden
entre la RdC et les États-Unis sur le partage des
charges montre au monde la robustesse de notre
alliance en tant que mesure symbolique et
pratique. »
L'« Accord sur les mesures spéciales » oblige le
peuple de la RdC à assumer les coûts croissants du
maintien de 28 500 soldats américains et de leurs
armes dans son pays, une augmentation de 13 % à
1,3 milliard de dollars US cette année et de 6,1 %
par an pour les quatre prochaines années. C'est un
accord extrêmement impopulaire auprès du peuple
coréen et un grand nombre de Coréens veulent que
l'armée américaine quitte la Corée. Les «
directives révisées sur les missiles » font
référence à la levée d'un accord imposé en 1979
dans lequel les États-Unis « restreignaient » la
capacité de la République de Corée à développer
des missiles balistiques d'une portée supérieure à
500 km. Les « directives révisées » permettront à
la République de Corée de développer des missiles
balistiques à portée intermédiaire d'une portée de
1 000 à 1 500 kilomètres pour atteindre des cibles
au-delà de la péninsule coréenne.
Piquetage devant la Maison-Blanche, 15 février
2021
Ces déclarations de Joe Biden et de Moon Jae-in
sont une provocation flagrante contre le peuple
coréen, les peuples d'Asie de l'Est et du monde.
Ces plans de guerre déstabiliseront la paix
fragile dans la péninsule coréenne et constituent
un acte d'agression direct contre la RPDC et la
Chine. La servilité de Moon Jae-in à la
Maison-Blanche révèle une fois de plus le niveau
de domination des États-Unis sur la République de
Corée. Chose encore plus importante, ce que Moon
Jae-in a dit constitue une violation de tous les
accords conclus à ce jour entre les deux Corées, y
compris la Déclaration conjointe Nord-Sud du 15
juin 2000 dont l'anniversaire est ce mois-ci.
Lorsque Moon Jae-in a apposé son nom à la
Déclaration historique de Panmunjom sur la paix,
la prospérité et la réunification de la péninsule
coréenne le 27 avril 2018, il a promis que la
République de Corée travaillerait avec la RPDC
pour promouvoir la paix dans la péninsule
coréenne. Tout cela ne voulait rien dire à la
Maison-Blanche.
Pour symboliser l'alliance RdC-États-Unis, le
président Moon a décerné une médaille d'honneur à
la Maison-Blanche au colonel Ralph Puckett Jr.,
vétéran américain de la guerre de Corée, âgé de 93
ans, puis a annoncé de façon honteuse : « ... sur
la base de l'alliance RdC-États-Unis, enracinée
dans les nobles sacrifices de nos héros, nos deux
nations inaugureront sans aucun doute un nouvel
avenir ensemble. »
Le 31 mai, la RPDC a dénoncé les États-Unis pour
avoir levé les « directives révisées sur les
missiles », donnant à son « allié » la République
de Corée le « feu vert » pour constituer
rapidement son arsenal de missiles balistiques
pour l'agression et la guerre avec les pays
voisins. Elle a fait observer, par l'intermédiaire
de l'expert en affaires internationales Kim Myong
Chol, qu'une telle décision montre qui est
responsable de l'augmentation des tensions dans la
péninsule coréenne et du maintien du deux poids,
deux mesures - sanctionnant la RPDC pour son
arsenal de missiles d'autodéfense tout en
permettant à ses « alliés » de constituer leur
arsenal de missiles en toute impunité. Kim a
judicieusement fait remarquer que cette «
concession » à la République de Corée sert en fait
à renforcer l'emprise des États-Unis sur le sud de
la Corée. Il a ajouté que le plan se retournerait
contre eux car la cible de la RPDC n'est pas
l'armée de la République de Corée mais les
États-Unis et a souligné que la RPDC renforcera sa
capacité de défense pour faire face à cette
nouvelle menace. Il a averti les États-Unis que «
ceux qui sèment le vent récolteront la tempête ».
Toutes les personnes éprises de paix et de
justice au Canada et dans le monde doivent
dénoncer cette dernière provocation des États-Unis
et de leur « allié » la République de Corée contre
le peuple coréen. Cela pose de graves dangers dans
la péninsule coréenne et à la paix mondiale. C'est
la position de principe de la RPDC et la ferme
défense du droit à l'existence du peuple coréen
qui ont maintenu la paix et l'équilibre dans la
péninsule coréenne. L'alliance agressive entre les
États-Unis et la République de Corée doit être
démantelée et les fauteurs de guerre américains
expulsés par les efforts du peuple coréen soutenus
par toute l'humanité éprise de paix et de justice.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 15 - 15 juin 2021
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