Tout en oeuvre pour s'opposer aux
préparatifs de guerre des États-Unis dans la
péninsule coréenne !
Pour dénucléariser la péninsule coréenne, les États-Unis doivent officiellement mettre fin à la guerre de Corée et faire la paix avec la RPDC
- Philip Fernandez -
L'administration Biden a
annoncé le 30 avril qu'elle avait terminé son
examen de la politique américaine à l'égard de la
République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Sans donner plus de détails, le porte-parole de la
Maison-Blanche a déclaré : « Notre objectif reste
la dénucléarisation complète de la péninsule
coréenne. Avec une compréhension claire que les
efforts des quatre dernières administrations n'ont
pas permis d'atteindre cet objectif [...] Notre
politique appelle à une approche calibrée et
pratique qui est ouverte à la diplomatie avec la
RPDC et l'explorera [...]. »
Si les États-Unis étaient vraiment intéressés par
la dénucléarisation de la péninsule coréenne, il
n'y a aucun mystère sur ce qu'ils doivent faire.
Les États-Unis doivent officiellement mettre fin à
leur état de guerre contre la RPDC en signant un
traité de paix et s'engager dans des relations
pacifiques avec ce pays. Cela signifie qu'il faut
mettre un terme aux menaces constantes d'agression
militaire, notamment à la centaine d'exercices
militaires conjoints de petite et de grande
envergure que les États-Unis mènent conjointement
avec la République de Corée (RdC), le Japon et
d'autres alliés, dont le Canada, ainsi qu'aux
menaces de « décapitation » des dirigeants de la
RPDC et aux menaces d'annihilation nucléaire. Cela
signifie qu'il faut mettre fin aux sanctions
économiques et politiques brutales et illégales
imposées par les États-Unis à la RPDC, qui
constituent une forme de guerre économique et de
punition collective contre un petit pays qui
affirme son droit à l'existence et refuse de
capituler. Ces sanctions font partie de la
stratégie américaine pour diviser le peuple coréen
et justifier la présence militaire des États-Unis
dans la péninsule, avec pour objectif global un
changement de régime en RPDC afin que toute la
péninsule puisse être nucléarisée et sous diktat
américain, aux portes de la Chine et de la Russie.
En Corée du sud, des militants marchent depuis
plus de 40 jours en faveur de la construction d'un
chemin de fer unique pour la paix en Corée, dans
le but de relancer et de développer le projet de
chemin de fer intercoréen qui a été mis à mal par
l'ingérence des États-Unis dans les relations
intercoréennes. Parmi les participants à la marche
figurent des cheminots, des personnes dont les
familles ont été séparées par la division de la
Corée par les États-Unis ainsi que des
syndicalistes et des organisations religieuses et
de la société civile. On voit ici les marcheurs à
Cheonan le 12 juin 2021.
La RPDC a indiqué à
maintes reprises qu'elle souhaite la paix ; elle
veut que la nation coréenne, au nord comme au sud,
règle les contradictions de la péninsule par ses
propres moyens, sans ingérence ni intervention
étrangère. Elle a participé aux pourparlers à six
organisés par la Chine entre 2003 et 2009,
auxquels participaient la Chine, la Russie, le
Japon, les États-Unis et la République de Corée,
dans l'objectif de dénucléariser la péninsule
coréenne, mais elle s'est retirée lorsqu'il est
apparu que les États-Unis souhaitaient la
dénucléarisation de la RPDC, mais pas de la
péninsule coréenne. En outre, les États-Unis ont
constamment violé tous les accords signés lors des
négociations, à chaque étape, tout en continuant à
armer l'ensemble de la République de Corée.
Aujourd'hui, 28 500 soldats américains restent sur
place aux côtés d'un arsenal massif d'armes
mortelles, notamment conventionnelles, nucléaires
et chimiques, faisant de la Corée du sud
l'avant-poste le plus militarisé de l'impérialisme
américain dans le monde.
Dans l'intérêt de la paix, la RPDC a également
signé des accords à plusieurs reprises avec le
gouvernement de la République de Corée pour mettre
fin aux hostilités, instaurer la confiance et
renforcer les liens afin de surmonter plus de 70
ans de division imposée de force par les
États-Unis et contre la volonté du peuple coréen.
La RPDC s'est engagée à travailler avec la
République de Corée à la réunification pacifique
de la Corée sur la base d'une confédération à deux
systèmes socio-économiques différents du nord et
du sud. Elle attend toujours que la RdC remplisse
ses obligations de mettre fin aux exercices
militaires conjoints et aux autres actes
d'agression sur la base de la déclaration
historique de Panmunjom signée par les deux Corées
en avril 2018.
La seule raison pour laquelle la RPDC a acquis
des armes nucléaires en premier lieu – s'appuyant
sur ces propres réalisations scientifiques et
technologiques – était de se défendre contre les
menaces constantes de guerre nucléaire et
conventionnelle et les répétitions de menaces
d'agression par les forces armées américaines et
de la RdC, ces dernières restant sous le
commandement des États-Unis et non de la RdC. En
outre, ce sont les États-Unis qui ont introduit
les premières armes nucléaires en RdC en 1958, en
violation de l'accord d'armistice de 1953, et ils
ont continué à le faire.
Dans son rapport au VIIIe
Congrès du Parti du travail de Corée en janvier de
cette année, le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un a
souligné que la clé de l'établissement d'une
nouvelle relation entre la RPDC et les États-Unis
est la cessation de la politique hostile des
États-Unis envers elle. Le rapport clarifie
notamment la position du Parti de vouloir
approcher les États-Unis sur la base du principe
de répondre à la puissance par la puissance et à
la bonne volonté par la bonne volonté à l'avenir.
Cependant, le dirigeant de la RPDC, s'appuyant
sur l'expérience du peuple coréen avec les
administrations américaines successives, a
également déclaré que la RPDC avait une évaluation
très réaliste de ce qu'elle pouvait attendre des
résultats des élections présidentielles
américaines. Dans son rapport au VIIIe Congrès du
Parti du travail de Corée, il note que « peu
importe qui accède au pouvoir aux États-Unis, les
véritables intentions de la politique des
États-Unis à l'égard de la RPDC ne changeront
jamais ». Le rapport souligne la nécessité d'une
stratégie « adroite » envers les États-Unis, tout
en élargissant de façon soutenue la solidarité
avec les forces anti-impérialistes et
indépendantes du monde.
Kim Jong Un a réaffirmé que la RPDC a atteint une
capacité de défense nationale si élevée qu'« elle
peut contenir de façon préventive la menace venant
de forces hostiles à l'extérieur de notre
territoire, et à l'avenir toute exacerbation des
tensions dans la péninsule coréenne aurait comme
conséquence une déstabilisation de la sécurité des
forces qui nous menacent ». Il a également
souligné que la RPDC, contrairement aux
États-Unis, est « un État nucléaire responsable »
qui « n'utilisera pas ses armes nucléaires à moins
que les forces hostiles agressives ne tentent de
recourir à leurs armes nucléaires contre elle ».
Dans son discours à la
session conjointe du Congrès le 29 avril, le
président américain Biden a désigné l'Iran et la
RPDC comme des « menaces pour la sécurité
américaine et la sécurité du monde » et s'est
engagé à répondre à ces « menaces posées par ces
deux pays par la diplomatie, ainsi que par une
dissuasion sévère ». Ainsi, l'évaluation du
dirigeant de la RPDC selon laquelle il n'y aurait
aucun changement dans la politique américaine
envers la RPDC avec la nouvelle administration
s'est avérée correcte. L'« approche pragmatique »
de la « diplomatie » et de la « dissuasion sévère
» de Biden est que la fin – qui est de faire
renoncer la RPDC à son droit d'être – justifie les
moyens. Une telle approche ne trompe personne,
surtout pas le peuple coréen, et comme les
diverses approches intéressées des administrations
précédentes, elle échouera. Ni le chantage, ni la
ruse ni le recours à la force ne fera plier la
RPDC.
La désinformation sur les « droits humains » que
les États-Unis propagent contre la RPDC fait
partie de leur arsenal pour diaboliser cette
dernière et maintenir un état de guerre afin de
justifier leur occupation de la péninsule
coréenne, d'encercler la Chine et de projeter la
domination américaine dans la région
indopacifique. Elle vise également à détourner
l'attention de leurs propres crimes au pays et à
l'étranger, à tenter d'arrêter le mouvement du
peuple coréen en faveur de la paix et de la
réunification, et à détourner l'opposition du
monde à l'impérialisme américain, qui est la plus
grande menace pour l'humanité et la paix mondiale.
S'exprimant le 2 mai en opposition aux remarques
grossières du porte-parole du département d'État
le 28 avril, qui a dit que l'administration Biden
travaillera avec ses alliés « pour sensibiliser à
la situation flagrante des droits humains en Corée
du nord, enquêter sur les abus et les violations »
lors de la soi-disant « Semaine de la liberté en
Corée du nord »[1],
le ministère des Affaires étrangères de la RPDC a
souligné que les États-Unis ne sont guère en
position de parler des droits humains, ayant «
infligé des souffrances et des douleurs indicibles
au peuple de la RPDC avec leur politique hostile
brutale ».
Le ministère des Affaires étrangères de la RPDC a
cité le bilan quotidien de la mort de « personnes
innocentes en raison de l'inégalité sociale et de
la discrimination raciale » aux États-Unis, et le
bilan horrible de plus d'un demi-million de morts
en raison de l'intervention inadéquate pour
endiguer la pandémie de COVID-19 et protéger la
vie humaine. La RPDC a également indiqué que plus
de 40 000 personnes meurent chaque année de la
violence liée aux armes à feu aux États-Unis et a
souligné que ce sont les États-Unis qui doivent
faire l'objet d'une enquête et être sanctionnés
pour les violations flagrantes des droits humains
dans le pays et à l'étranger. La RPDC a condamné
les États-Unis comme étant un « champ de ruines
des droits humains ».
Les peuples du Canada et du monde entier peuvent
attester ces observations de la RPDC et que
l'appel à soumettre les États-Unis à une enquête
pour les crimes généralisés en matière de droits
humains au pays et à l'étranger est justifié.
Depuis sa fondation en 1948, la RPDC a défendu
par principe sa souveraineté, son indépendance et
l'honneur de la nation coréenne. Elle a demandé la
fin de l'occupation militaire de la Corée par les
États-Unis et la fin de tous les actes d'hostilité
et d'agression dirigés contre elle par les
États-Unis et leurs alliés. Ses efforts héroïques
pour maintenir la paix dans la péninsule coréenne
constituent une contribution à la paix mondiale et
méritent l'appui inconditionnel et indéfectible de
toutes les personnes éprises de justice et de paix
au Canada et dans le monde.
Troupes américaines, hors
de Corée !
Tous pour la paix dans la péninsule coréenne
!
Note
1. La «
Semaine de la liberté en Corée du nord » est
organisée et parrainée par la Defence Forum
Foundation, une soi-disant ONG dirigée par
d'anciens militaires américains, des
politiciens, des chefs religieux et des cadres
du secteur privé, dont la mission est : «
Maintenir l'Amérique forte. Promouvoir la
liberté, la démocratie et les droits humains à
l'étranger. » La présidente de l'organisation
est Suzanne Shultz, qui est également présidente
honoraire de Free North Korea Radio, du North
Korea People's Liberation Front et
vice-présidente du Committee for Human Rights in
North Korea. Elle est également membre du
conseil d'administration de Christian Solidarity
Worldwide-USA, toutes ces organisations sont
impliquées dans la diffusion constante de
mensonges anticommunistes sur les violations des
droits humains en RPDC afin de justifier les
sanctions illégales et autres actes de guerre et
d'agression contre ce petit pays, et d'aider la
« diplomatie » américaine à obtenir un
changement de régime en RPDC.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 15 - 15 juin 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2021/Articles/LS51151.HTM
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