Bannière
              du Marxiste-Léniniste

Numéro 13

7 novembre 2021


Le 44e Parlement

Le nouveau Conseil des ministres va causer
encore plus de dommages

Le «gouvernement par le Conseil des ministres» de Trudeau ne peut cacher l'utilisation des pouvoirs de prérogative
- Anna Di Carlo -


Les stratagèmes du Canada pour payer les riches
comme prétendues solutions à la crise climatique

La signification de la «feuille de route pour y arriver» de Trudeau
- Pauline Easton -


Pour cacher le besoin de renouveau démocratique et d'un gouvernement antiguerre

Trudeau milite pour créer un Centre de la «sécurité climatique»
de l'OTAN au Canada

- Tony Seed -

Attiser les passions par des propos non vérifiables – le modus operandi du premier ministre
- Le Renouveau -


À titre d'information
Les algorithmes de Facebook encouragent la violence,
la haine et les théories conspirationnistes

- Peggy Morton -

La «guerre cognitive», le nouveau domaine d'intérêt de l'OTAN


La dernière contestation par le gouvernement fédéral
de la décision du Tribunal des droits de la personne a des relents de coercition et de chantage

Opposons-nous à la discrimination raciste organisée par l'État et à l'irresponsabilité sociale! Le gouvernement doit rendre des comptes !

- Philip Fernandez -


104e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre

Un tournant décisif qui reste à compléter



Le 44e Parlement

Le nouveau Conseil des ministres
va causer encore plus de dommages

Le nouveau Conseil des ministres nommé par Justin Trudeau le 26 octobre dernier ne fera qu'aggraver les dommages causés par les élites dirigeantes sur la voie de la destruction antisociale et antinationale. Le choix des ministres reflète l'ordre du jour de ce gouvernement qui est de payer les riches avec les dépenses massives pour les projets d'infrastructure nécessaires pour répondre aux besoins de l'économie en raison de l'explosion de la révolution scientifique et technique. Tout le programme est centré sur la satisfaction des besoins des riches et puissants, pas du peuple.

Mais il y a plus encore à en juger par l'activité de Justin Trudeau et de ses ministres sur le plan international depuis la 44e élection générale. Les annonces d'accords internationaux signés depuis l'élection par les anciens et les nouveaux ministres démontrent amplement la soumission du Canada aux visées bellicistes des États-Unis et comment l'intégration du Canada à l'économie de guerre des États-Unis expose de plus en plus le Canada aux dangers de participation à leurs guerres d'agression et d'occupation et à leurs campagnes pour le changement de régime dans différents pays.

On comprend mieux la témérité du déclenchement d'une élection en situation de pandémie, le calcul du premier ministre Trudeau d'obtenir un gouvernement majoritaire qui lui permettrait de gouverner par décrets, comme Stephen Harper l'avait fait avant lui. Ayant maintenant perdu son pari, Justin Trudeau utilise les prérogatives de l'exécutif dans le domaine des affaires étrangères pour lier le Canada à tous ces accords internationaux qu'il imposera comme étant le devoir du Canada envers la primauté du droit international.

Tout cela est fait au nom de grands idéaux de paix et de démocratie, ce qui met en évidence une volonté de frauder l'histoire. Les mots qui sortent de la bouche du premier ministre sont ceux d'un flagorneur qui cherche à prouver qu'il est digne des louanges et de la bienveillance des États-Unis. Ils n'ont rien à voir avec une volonté de résoudre quelque problème que ce soit pour le monde, contrairement à ce qu'il prétend.

Le nouveau Conseil des ministres ne parviendra pas à contrôler les dommages que le gouvernement Trudeau cause sur tous les fronts du fait de son existence même. Ses prétentions de défendre les droits des femmes, la démocratie, l'environnement naturel et les droits des nations autochtones ne font qu'accentuer le manque de légitimité et de crédibilité du régime. Le penchant de l'armée pour la prédation sexuelle ne sera pas corrigé en nommant une femme à la Défense tant que ce ministère est sous la botte des impérialistes américains qui ne traitent personne comme des êtres humains. Le traitement brutal des femmes dans l'armée est conditionné par la culture impérialiste de la loi du plus fort.

Les droits des femmes ne peuvent être défendus tant que le Canada est membre de l'alliance belliciste qu'est l'OTAN et tant qu'il est partie aux guerres d'agression des États-Unis et aux sanctions économiques paralysantes contre des pays jugés inaptes à se gouverner parce que les États-Unis déclarent qu'ils ne sont pas démocratiques.

On ne défendra pas la liberté d'expression et on ne combattra pas l'incitation à la haine en cachant que ce sont les grandes entreprises et les gouvernements à leur service qui répandent les théories du complot, attisent les passions, propagent la haine, le racisme et la misogynie, puis accusent les simples Canadiens d'être xénophobes, suprématistes blancs, racistes et sexistes. En poursuivant la fusion du ministère de la Sécurité publique du Canada et du Homeland Security des États-Unis, dont la raison d'être est de fomenter la violence, de supprimer la dissidence et d'emprisonner les Afro-Américains, les Latinos, les pauvres et les Autochtones qui luttent pour leurs droits, le Canada révèle son propre penchant pour la détention indéfinie et l'emprisonnement disproportionné des Autochtones, des Noirs et des pauvres. La diffusion de calomnies invérifiables pour menacer les pays qui défendent leur souveraineté et refusent de se soumettre au soi-disant ordre fondé sur des règles des impérialistes américains, qui considèrent les États-Unis comme indispensables et tous les autres comme superflus, fait également partie de l'incitation à la haine.

La promesse que tous les problèmes liés aux promesses non tenues seront résolus comme par magie par la nomination de ministres qui sont priés de « faire mieux » est une fausse promesse de trop. Elle ne sert qu'à dissimuler toutes les manoeuvres auxquelles le gouvernement se livre au nom d'intérêts privés étroits. Ces prétentions finissent généralement par être exposées lorsque les travailleurs se battent contre la fraude, comme la promesse de programme national de garderies qui s'avérera encore une fois un stratagème pour payer les riches. Cette reconfiguration du Conseil des ministres ne rétablira pas la crédibilité démocratique d'un système de gouvernance axé sur la politisation d'intérêts privés.

De même, peu importe quel joli visage on donne au ministère de l'Environnement, les stratagèmes pour payer les riches vont continuer d'être le fondement des programmes créés au nom de l'emploi et d'une économie verte.

Les nominations au Conseil des ministres révèlent qu'il est temps de faire place au renouveau. Les Canadiens doivent discuter eux-mêmes de la situation et s'engager dans une action qui place l'être humain au centre de tout pouvoir décisionnel.

Haut de page


Le «gouvernement par le Conseil des ministres»
de Trudeau ne peut cacher l'utilisation des pouvoirs de prérogative

https://www.cpcml.ca/francais/Images2013/RenouveauDemocratique/120414-Montreal-Etudiants12.jpgEn 2015, lorsque les Canadiens ont exprimé leur rejet catégorique du gouvernement par décret de Stephen Harper, Justin Trudeau a déclaré que « le pays est de nouveau gouverné par le Conseil des ministres ». C'était une supercherie, car la tendance à concentrer de plus en plus les pouvoirs n'a pas du tout été inversée. Bien au contraire, le gouvernement recourt de plus en plus à la « prérogative royale » pour imposer des décisions au corps politique et le parlement est devenu de plus en plus impotent. Non seulement les députés n'ont pas leur mot à dire sur les décisions qu'on leur demande d'entériner, mais les ministres non plus. Leur rôle se limite à annoncer et à défendre ce qu'on leur dit.

Selon Justin Trudeau, dans son Conseil des ministres les décisions sont prises sur la base d'une discussion collaborative. Elles sont fondées sur la science et respectent les promesses électorales. Les ministres, a-t-il dit, parlent en leur nom propre et ne sont pas soumis à des directives injustifiées du Bureau du premier ministre.

Tout cela est faux. Les structures du gouvernement, de haut en bas, sont basées sur celles créées au XVIIe siècle qui consacrent une personne d'État fictive que tous les membres du gouvernement et le premier ministre lui-même jurent de servir et de protéger.

Alors que l'institution des Communes contre les pouvoirs absolus du monarque a mis des limites à la prérogative royale, sous le néolibéralisme, les transformations gouvernementales, légales et structurelles ont mis des limites aux pouvoirs des Communes. Le gouvernement par décret s'appuyant sur la prérogative royale est devenu la nouvelle norme. Qui décide des politiques à établir et des mesures à prendre, quand et pour qui ? Certainement pas le peuple.

Les serments prêtés par les parlementaires sont les suivants :

Serment d'allégeance de tous les députés
« Moi, __________, je jure (déclare) fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth II, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs. Ainsi Dieu me soit en aide. »

Serment prêté par les membres du Conseil privé
« Moi, __________, je jure (déclare) solennellement et sincèrement que j'agirai en fidèle et loyal serviteur de Sa Majesté la Reine Elizabeth II, en ma qualité de membre du Conseil privé de Sa Majesté pour le Canada. J'exprimerai fidèlement, honnêtement et en toute vérité, mon sentiment et mon opinion sur toute chose traitée, débattue et résolue en Conseil. Je tiendrai secret tout ce qui me sera confié ou révélé en cette qualité, ou tout ce dont il sera traité secrètement en Conseil. J'agirai en toutes circonstances comme il convient à un fidèle et loyal serviteur de Sa Majesté. Ainsi Dieu me soit en aide. »

Serment d'office
« Moi, __________, je promets et jure (déclare) solennellement et sincèrement, qu'au mieux de ma compétence et de ma connaissance, j'exécuterai loyalement et fidèlement les pouvoirs et je m'acquitterai des responsabilités qui m'ont été confiés en qualité de... Ainsi Dieu me soit en aide. »

Si la personne préfère affirmer son allégeance, le mot « jure » sera alors remplacé par le mot « déclare » et l'expression « Ainsi Dieu me soit en aide » sera omise. Mais ils n'ont pas d'autre choix que de servir la Reine, c'est-à-dire les intérêts privés qui font la loi. Il n'y a aucune référence au peuple ou à la volonté du peuple. Dire que c'est une démocratie représentative et que le gouvernement est élu par le peuple est la première fraude. Dire que Justin Trudeau gouverne par l'intermédiaire de son Conseil des ministres est la seconde.

Il ne faut pas permettre à ce gouvernement de causer d'autres torts au corps politique et à l'humanisation de l'environnement naturel et social, qui est la cause des peuples du monde. Il est temps de faire place au renouveau !

Haut de page


Les stratagèmes du Canada pour payer les riches
comme prétendues solution à la crise climatique

La signification de la «feuille de route
pour y arriver» de Trudeau


Les jeunes manifestent lors de la Conférence des Nations unies sur le climat COP26,
le 2 novembre 2021.

Le 29 octobre, le premier ministre Trudeau a prononcé une allocution devant une réunion conjointe des membres du Sénat et de la Chambre des représentants des Pays-Bas. Ses commentaires ont été suivis d'un échange avec eux, comprenant des questions sur les politiques du Canada en matière de crise climatique, en prévision du sommet COP26 sur le point de commencer. L'échange a révélé comment Trudeau ne cesse d'inventer de nouvelles façons d'éviter de répondre à une question d'une manière qui ne soit pas obscurantiste.

Le député néerlandais Jesse Klaver, chef du parti de la Gauche verte, a demandé pourquoi les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada sont inférieurs à ceux proposés par l'Union européenne. Jesse Klaver a demandé pourquoi les préoccupations exprimées par le Canada à l'égard de la crise climatique ne se traduisent pas par des objectifs ambitieux en matière d'émissions.

Selon la transcription de la conférence de presse, Justin Trudeau a déclaré que la lutte contre les changements climatiques ne peut être définie uniquement par des cibles; celles-ci doivent également être assorties d'un plan réaliste visant à orienter l'économie vers des sources d'énergie plus propres. Le Canada, en tant que grand producteur de pétrole et de gaz, est difficilement comparable à un pays comme les Pays-Bas qui exploite moins de combustibles fossiles, a-t-il déclaré.

« Une grande partie de l'énergie est consacrée à la définition de cibles plutôt qu'à l'élaboration d'un plan concret ou d'une feuille de route pour y parvenir », a déclaré Justin Trudeau.

Lors d'un sommet international sur le climat en avril, Justin Trudeau a promis que le Canada réduirait ses émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. Cela « réduirait les émissions totales beaucoup plus que l'objectif présenté pour la première fois par l'ancien gouvernement conservateur et accepté par l'ancienne ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, lors des négociations climatiques de Paris en 2015 », indique un journaliste du bureau parlementaire de la CBC.

« L'un des engagements que j'ai pris à Paris il y a six ans, alors même que le Canada faisait preuve de leadership en matière de climat, était que nous n'irions pas de l'avant en annonçant des cibles avant d'avoir un plan réel et concret pour les atteindre, et c'est ce à quoi nous travaillons depuis quelques années », a déclaré Justin Trudeau à Jesse Klaver.

Selon Justin Trudeau, le Canada est « manifestement sur la bonne voie pour atteindre 36 % de moins que les objectifs de 2005 » et s'efforcera d'aller encore plus loin, car cela accélère la transition vers l'abandon des combustibles fossiles.

Pour savoir pourquoi Justin Trudeau s'est exprimé avec autant de confiance, il faut se pencher sur les tractations, marchandages et accords qui sortiront de la Conférence COP26 et sur le rôle des financiers mondiaux dirigés par Mark Carney[1] , envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l'action climatique. Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada puis de la Banque d'Angleterre, a été chargé d'amasser les milliers de milliards de dollars contrôlés par diverses entités privées pour les accords verts qui doivent être mis en place. Depuis des décennies, les oligarques financiers mettent en place des structures réglementaires et organisationnelles pour mettre les financiers directement responsables et transformer les gouvernements nationaux en leurs facilitateurs.

Lorsque Mark Carney a été nommé à ce poste, il a déclaré avoir constitué une équipe pour accomplir « une tâche simple mais vitale ... à accomplir d'ici la COP26 ... toutes les bases nécessaires pour que chaque décision financière tienne compte des changements climatiques ». Il décrit l'objectif de cette tâche comme « une réorganisation fondamentale du système financier afin que tous les aspects de la finance investissements, prêts, produits dérivés, produits d'assurance, marchés entiers tiennent compte systématiquement des répercussions de leurs actions sur la course vers le zéro net ». L'objectif est un système financier dans lequel le changement climatique est un déterminant de la valeur au même titre que la qualité de crédit, les taux d'intérêt ou la technologie, où l'incidence d'une activité sur le changement climatique est un nouveau vecteur, un nouveau déterminant, de la valeur. »

Mark Carney a lancé deux projets d'organisation du capital financier : la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ) et l'Alliance bancaire Net Zéro (NZBA). Il existe également une Net-Zero Insurance Alliance (NZIA). Mark Carney se vante que quelque « 1 300 des plus grandes entreprises mondiales soutenues par des institutions financières contrôlant des bilans totalisant plus de 170 000 milliards de dollars, notamment les plus grandes banques, les plus grands fonds de pension, les plus grands gestionnaires d'actifs et les plus grands assureurs » se sont engagés dans ce nouveau système financier qui comprendra des éléments comme de nouvelles normes pour les rapports annuels et les prospectus d'entreprises calqués sur le modèle Envron afin de montrer qui est digne et qui ne l'est pas d'être le bénéficiaire des fonds qui circulent pour l'économie « nette zéro ».

Le fait de servir ces entreprises et leurs financiers, et de trafiquer avec elles dans des organismes supranationaux par lesquels les pouvoirs exécutifs sont exercés, permet également de comprendre pourquoi Trudeau devait déclencher des élections pour tenter d'obtenir un gouvernement majoritaire afin de prétendre qu'il a le mandat de faire passer ces mesures.

Cependant, l'élite dirigeante mondiale ne se laisse pas abattre par le fait de ne pas obtenir de majorité et est déterminée à faire passer son ordre du jour en utilisant la diversion selon laquelle le problème est celui des extrémistes qui représentent le plus grand danger pour la sécurité dans des conditions de crise climatique.

La prise de contrôle des politiques climatiques par les oligarques financiers du monde a été déclarée lors de la cérémonie d'ouverture de la COP26 par Charles, prince de Galles, qui est aujourd'hui présenté comme le prochain roi du Canada et le chef potentiel du Commonwealth, qui n'est pas une poste « héréditaire », dans un avenir relativement proche. Il a déclaré aux dirigeants mondiaux réunis que les « initiatives indépendantes menées en parallèle » ne suffiraient pas pour faire face à la crise climatique et affirmé que « l'ampleur et la portée de la menace à laquelle nous sommes confrontés exigent une solution globale, au niveau des systèmes ».

Sans honte, le prince a déclaré aux dirigeants réunis : « Nous avons besoin d'une vaste campagne de style militaire pour mobiliser la force du secteur privé mondial. Avec des milliers de milliards à sa disposition, bien au-delà du PIB mondial et avec le plus grand respect au-delà même des gouvernements des dirigeants du monde, il offre la seule perspective réelle de réaliser une transition économique fondamentale. »

Quant à la question qui s'impose en arrière-plan : « qui paie, et comment ? », la réponse donnée a été la suivante : « Nous devons aligner les investissements privés sur ces stratégies sectorielles pour aider à financer les efforts de transition, ce qui signifie renforcer la confiance des investisseurs afin de réduire le risque financier. »

« Plus de 300 chefs d'entreprise et investisseurs institutionnels de premier plan m'ont dit qu'à côté des promesses faites par les pays, ils avaient besoin de signaux de marché clairs, convenus au niveau mondial, afin d'avoir la confiance nécessaire pour investir sans que les poteaux de but ne bougent soudainement », a annoncé le « Prince ».

Il est clair pour les peuples du monde que c'est à eux de régler leurs comptes avec ce nouvel ordre financier anti-peuple extrémiste qui est en train de se mettre en place et qui va avoir des répercussions très importantes sur leurs vies. Chacun doit revendiquer ce qu'il doit revendiquer dans la société et ne pas laisser les décisions prises dans son dos et à ses dépens décider de l'issue des crises qui se produisent parce que les élites dirigeantes sont devenues un poids énorme et insupportable. Les solutions qui favorisent la classe ouvrière et le peuple sont sensées et doivent prévaloir.

Note

1. Marc Carney est l'un des plus grands courtiers en finance du monde, il est lui-même un détenteur de richesse secondaire avec une valeur nette de 35 millions de dollars US. Il est actuellement vice-président de Brookfield Asset Management et responsable des investissements de transition. Son travail chez Brookfield est décrit comme « le développement de produits pour les investisseurs qui combineront des résultats sociaux et environnementaux positifs avec de solides rendements ajustés au risque ». De 2013 à 2020, il a occupé le poste de gouverneur de la Banque d'Angleterre, après avoir été gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013. Il a été président du Conseil de stabilité financière de 2011 à 2018. Avant 2008, il a travaillé chez Goldman Sachs, ainsi qu'au ministère canadien des Finances. Il est également membre du conseil consultatif mondial de la Pacific Investment Management Company (PIMCO), qui appartient à son tour à Allianz SE, dont les principales participations comprennent Apple, Microsoft, Amazon, Facebook, United Health Car, Alphabet et Tesla.

Marc Carney est également devenu membre du conseil d'administration de Stripe, une entreprise technologique mondiale qui construit des infrastructures économiques pour l'Internet. Il a été nommé au conseil d'administration en février 2021 comme quelqu'un qui bénéficiera à l'entreprise « alors qu'elle déploie ses efforts en matière de climat au niveau mondial, permettant à des millions d'entreprises d'apporter plus de financement aux technologies émergentes de suppression du carbone ». L'entreprise ajoute que le rôle de Mark Carney aux Nations unies lui a permis de « galvaniser l'action climatique et le financement privé avant la prochaine conférence COP26 à Glasgow ».

M. Carney est également membre du Groupe des Trente, du Conseil de fondation du Forum économique mondial, et siège aux conseils d'administration de Bloomberg Philanthropies, du Peterson Institute for International Economics et du Hoffman Institute for Global Business and Society de l'Institut européen d'administration des Affaires.

Les citations attribuées à M. Carney dans cet article sont tirées de son livre «Value(s) : Building a Better World for All», publié en mars 2021 par McClelland and Stewart.

Haut de page


Pour cacher le besoin de renouveau démocratique
et d'un gouvernement antiguerre

Trudeau milite pour créer un Centre de la «sécurité climatique» de l'OTAN au Canada

Pendant sa visite aux Pays-Bas à la fin du mois d'octobre, Justin Trudeau s'est dit en faveur de la création d'un groupe d'experts de l'OTAN au Canada. Ce serait un ajout stratégique à la vingtaine de centres de ce genre déjà en opération dans le monde. On le décrit comme un « centre d'excellence pour étudier les menaces à la sécurité posées par le changement climatique ».

Justin Trudeau a d'abord annoncé son intention de demander aux alliés d'appuyer le développement d'un tel centre au cours du sommet de l'OTAN à Bruxelles en juin. Dans Anti-Bellum, « un journal au sujet des menaces de l'OTAN contre la paix mondiale », Rick Rozoff souligne : « Ils espèrent avoir le projet et le processus de négociation en place cette année ou l'année prochaine et commencer à bâtir le centre comme tel en 2023...

« Les départements de la Défense du Pentagone et de la Grande-Bretagne développent des plans de sécurité climatique depuis plus d'une décennie. [...]

« Ils sont basés surtout dans les pays européens, et se consacrent à l'étude des opérations civiles-militaires, la cyberdéfense, la médicine militaire, la sécurité énergétique, la guerre de mines navale, l'antiterrorisme, les opérations par temps froids, entre autres...

« Justin Trudeau a dit que ce sont les valeurs et la sécurité pour lesquelles les forces alliées ont combattu qui sont en péril.

« Ce ne sont pas seulement les théoriciens du complot et les personnes marginalisées et en colère en ligne, a-t-il lancé. Ce sont aussi des acteurs étatiques qui utilisent la désinformation, la propagande et la cyberguerre pour nuire à nos économies, à nos démocraties et saper la foi des gens dans les principes qui nous unissent.' »

« Justin Trudeau a dit que la Chine 'pose d'énormes défis dans le monde entier aux démocraties et à nos systèmes commerciaux'. »

Justin Trudeau n'est que le porte-voix de la propagande de l'OTAN. Il a fait cette annonce en même temps qu'il répétait ses balivernes au sujet de menaces provenant d'extrémistes de droite et de gauche. Il parle ainsi en dépit des révélations au sujet de Facebook et de Twitter qui montrent qu'ils ont consciemment utilisé leurs algorithmes pour propager massivement la désinformation, inciter les passions, répandre la haine, les théories conspirationnistes et le désordre social, tout en prétendant que c'était l'oeuvre des jeunes et d'autres et qu'il s'agit d'un reflet de l'« opinion publique ». Aucune action n'est prise pour tenir ces intérêts privés responsables, mais des gens comme Trudeau continuent de répéter leur mantra pour justifier la création d'un « groupe d'experts » de l'OTAN et adopter des législations pour criminaliser la parole et les protestations.

On ne doit pas le permettre.

Haut de page


Attiser les passions par des propos non vérifiables – le modus operandi du premier ministre

Des remarques faites par le premier ministre Justin Trudeau lors du « Forum international de Malmö sur la mémoire de l'Holocauste et la lutte contre l'antisémitisme » soulèvent la controverse. L'événement a eu lieu le 13 octobre en Suède. Dans un discours prononcé par vidéoconférence, le premier ministre a blâmé les « groupes extrémistes d'extrême-droite et d'extrême-gauche » pour « la montée de la haine, de la peur et de la méfiance ». Justin Trudeau a dit à l'auditoire : « Nous vivons actuellement une période où, partout dans le monde, nous constatons une augmentation de la polarisation, de l'extrémisme ou de la radicalisation, y compris dans certaines des démocraties libérales les plus ouvertes du monde. Dans nos élections, dans notre discours public et dans les communications courantes sans parler des médias sociaux nous assistons à une montée de l'intolérance. Nous voyons les organisations extrémistes d'extrême-droite et d'extrême-gauche qui poussent à la suprématie blanche, à l'intolérance, à la radicalisation, à la promotion de la haine, de la peur et de la méfiance au-delà des frontières, mais aussi à l'intérieur des frontières. »

Justin Trudeau parle comme s'il était la victime ou une partie neutre dans la promotion de la haine, du racisme et de la violence contre les femmes organisés par l'État. Nous verrons ce qu'il cherche à accomplir avec ces remarques sur les « groupes extrémistes d'extrême-gauche et d'extrême-droite », et cette façon d'associer cela à des thèmes sensibles comme la suprématie blanche, la radicalisation, la promotion de la haine, etc. Tout cela sert un objectif intéressé, comme le montrent ses tentatives antérieures de blâmer ceux qu'il appelle « extrémistes » pour des choses qu'il a lui-même rejetées ou reniées comme un empereur (comme la représentation proportionnelle) ou qu'il a condamnées (comme l'« ingérence étrangère » et le « discours haineux »). C'est un exemple typique de la démagogie qui consiste à calomnier et diffamer ce qui est appelé « l'extrémisme d'extrême-gauche » sans préciser de qui il s'agit.

C'est devenu le nouveau modus operandi des impérialistes et des réactionnaires qui cherchent à répandre la peur de la Chine et de la Russie et à préparer la guerre. Le gouvernement du Canada, son premier ministre et les partis cartellisés donnent un exemple parfait de cette tactique qui consiste à dire des choses qui ne peuvent être vérifiées. Ils créent un ennemi de toute pièce et l'accusent de différentes choses, surtout de choses qu'ils font eux-mêmes.

Cette politique crasse a pour effet d'abaisser le niveau du discours politique à un point tel que celui-ci devient inexistant. Puis ils accusent les extrémistes d'attiser les passions, de provoquer des divisions alors que ce sont eux qui créent l'hystérie pour éviter d'avoir à rendre des comptes de leurs actions de façon rationnelle.

Le Canadian Anti-Hate Network (Réseau canadien contre la haine) a condamné les remarques de Justin Trudeau, déclarant que son assimilation des « antiracistes et antifascistes aux suprémacistes blancs et à l'extrême-droite est de la désinformation. C'est irresponsable. Et cela nécessite des excuses[1]. »

« Le Cabinet du premier ministre ne s'excuse pas. Dans une déclaration à PressProgress, il a indiqué que Justin Trudeau maintient ses propos. » PressProgress ajoute que l'attaché de presse du Cabinet du premier ministre, Alex Wellstead, a réitéré la position de Justin Trudeau, mais a refusé d'identifier les groupes auxquels il fait référence[2].

Le premier ministre Justin Trudeau, en particulier, s'est fait le porte-parole de l'obsession de la classe dirigeante concernant les groupes extrémistes, qui sert à détourner l'attention de la guerre civile qui fait rage dans les rangs de la classe dirigeante aux États-Unis, laquelle déborde au Canada et se manifeste dans la rivalité pour le pouvoir au Canada.

Chaque fois que l'argumentation rationnelle lui fait défaut, et c'est toujours le cas, Justin Trudeau recourt à la répétition des dogmes reçus, qui comprennent les vociférations contre les extrémistes. En 2017, lorsqu'il est revenu sur sa promesse électorale de mettre fin au système électoral majoritaire uninominal à un tour et qu'il a décidé unilatéralement de ne pas donner suite à la recommandation d'un comité multipartite de la Chambre des communes d'introduire un système de représentation proportionnelle, il a dit que la représentation proportionnelle constituerait une menace pour le Canada, car elle permettrait aux partis « extrémistes » de remporter des sièges à la Chambre des communes. Il a laissé entendre que seules les forces qui se regroupent dans des partis de type « grande tente » qui, selon lui, représentent les opinions et les intérêts de tous, sont légitimes. C'est sans compter que les membres de son propre parti, de son caucus parlementaire et de son cabinet qui ne suivent pas la ligne sont aussi déclarés persona non grata.

Maintenant, pour détourner l'attention du caractère élitiste et non représentatif du système électoral et de la gouvernance fondés sur les partis, Justin Trudeau parle constamment de la menace à la démocratie libérale qui viendrait selon lui de l'« ingérence étrangère » et de l'« extrémisme ». En fait, ce sont plutôt les expressions antidémocratiques des institutions libérales déchaînées qui menacent la démocratie libérale. Par exemple, Justin Trudeau est allé jusqu'à charger le ministère responsable des institutions démocratiques de déployer des forces de sécurité nationale et la police secrète le Centre de la sécurité et des télécommunications et le Service canadien du renseignement de sécurité pour surveiller le discours politique pendant les élections et entre les élections.

À l'heure où le Parlement s'apprête à reprendre ses travaux et que les libéraux menacent d'aller de l'avant avec leur projet de loi « contre la haine » qui renforcera la surveillance et le contrôle d'État des médias sociaux et de l'Internet en général, l'opposition à cette orientation antidémocratique de l'élite dirigeante va certainement grandir.

Les Canadiens n'ont jamais accepté le modus operandi de l'élite dirigeante qui consiste typiquement à blâmer le peuple pour le racisme organisé par l'État, la promotion et l'acceptation institutionnelles de la violence contre les femmes et la violence entre factions pour camoufler l'offensive contre la liberté de conscience, la liberté d'expression et les libertés politiques en général et la gouvernance par décret. Un des principaux objectifs visés est d'empêcher le peuple d'aborder le besoin de renouveau politique. Toutefois, le besoin de renouveau politique qui placera le processus et les institutions démocratiques sous le contrôle du peuple, au lieu d'un système de représentation bidon, est un besoin objectif. Il existe en raison du conflit entre l'Autorité et les Conditions l'Autorité qui ne s'accorde plus avec les exigences de l'époque. Le danger pour les institutions démocratiques ne vient pas d'une construction mentale appelée « extrémisme de gauche » et « extrémisme de droite », mais de la corruption inhérente aux institutions qui ne peuvent plus justifier objectivement leur existence.

La déclaration d'intolérance de Justin Trudeau, faite dans des forums internationaux, sur ce qui constitue une menace pour la démocratie représente en fait une escalade de l'offensive des puissants intérêts économiques regroupés sur les plans national et supranational qui ont pris le contrôle des institutions de gouvernance partout où ils le peuvent.

Notes

1. Le Canadian Anti-Hate Network (CAHN) est une organisation canadienne à but non lucratif qui surveille les groupes et les crimes haineux au Canada.

2. En 2013, l'Institut Broadbent a lancé PressProgress, qui se décrit comme « la source la plus partagée au Canada pour les nouvelles et les informations progressistes ».

(Le Renouveau, 22 novembre 2021)

Haut de page


À titre d'information

Les algorithmes de Facebook encouragent la violence, la haine et les théories conspirationnistes

Le Wall Street Journal a publié une série d'articles portant le nom Facebook Files sur la base de dizaines de milliers de pages de recherche interne fournie par une ancienne employée de Facebook, Frances Haugen. Cette dernière a ensuite témoigné devant un sous-comité du Sénat américain.

L'information contenue dans les documents ainsi que l'expérience des gens avec Facebook montrent que les algorithmes de Facebook servent à promouvoir et à « amplifier » l'incitation à la violence, y compris la violence communale, les contenus racistes, misogynes et homophobes ainsi que la division du peuple. Les algorithmes actuels sont secrets; on connaît leur impact, mais pas exactement comment ils fonctionnent.

Facebook a introduit des nouveaux algorithmes en 2018 parce que l'« engagement » était à la baisse, ce qui constituait une menace pour ses profits. Les gens passaient moins de temps sur Facebook. C'est toujours le cas et les nouveaux marchés de Facebook ne sont pas en Amérique du Nord, l'Inde à elle seule ayant 340 millions d'utilisateurs Facebook. Les nouveaux algorithmes, selon Facebook, visaient à encourager l'« engagement » entre amis et familles, etc., présentant Facebook comme une plateforme où tous sont des « participants égaux ».

Les Facebook Files ont révélé des documents internes qui montrent que Facebook était très conscient que les algorithmes servaient à « amplifier les publications à sensation », y compris l'incitation à la violence, le contenu raciste et misogyne, la promotion de la haine et de l'autodépréciation, etc. C'est ce qui ressort des Facebook Files et d'autres commentaires comme tels, tandis que d'autres réseaux médiatiques ont publié d'autres informations basées sur des documents censurés qui ont été présentés aux audiences du comité du Sénat américain. La recherche interne de Facebook en est arrivée à la conclusion que les algorithmes ont eu un impact négatif sur le discours public. Les propositions mises de l'avant par les groupes Facebook créés à l'interne pour étudier la question ont été largement ignorées parce que les mettre en oeuvre « réduirait l'engagement » et aurait un impact négatif sur la poursuite du profit maximum.

On laisse entendre que ce contenu qui est nuisible à la société est « amplifié » parce que les gens y réagissent, commentent, partagent et « aiment ». En fait, les algorithmes ont changé la façon dont les médias des nouvelles fonctionnent, alors que ces médias se plaignent à Facebook que les articles de nouvelles ou d'actualité sur un sujet comme manger santé n'avaient plus d'« amplitude ». Les partis politiques qui forment les systèmes gouvernementaux de partis du cartel ont aussi reconnu que Facebook avait changé sa façon d'encadrer ses plateformes.

L'« amplification » par Facebook de ce qu'il appelle des publications à sensation, ainsi que le recours aux faux comptes et aux comptes multiples à utilisateur unique (SUMA) pour publier du matériel que les algorithmes préféreront, change complètement la donne en présentant un faux portrait de ce qui est « populaire ». Par exemple, un rapport indique que huit personnes étaient à l'origine de la fausse information au sujet de la COVID-19 et de ses impacts négatifs qui sont devenus « viraux » c'est-à-dire que les algorithmes de Facebook les ont rendues « virales ». Il ne s'agit pas de savoir ce que les personnes utilisant leur propre nom et leur propre compte disent et partagent en réalité. Les dirigeants, les experts et les médias s'emparent ensuite de l'hystérie créée par les algorithmes pour déclarer que « les gens » sont racistes, misogynes, extrémistes, etc.

Ce que les audiences sur Facebook ont aussi fait ressortir c'est que les normes de la collectivité régissant les publications violentes et tout ce que les intérêts secrets particuliers doivent retirer, ne s'appliquent pas aux politiciens ayant des sièges à l'assemblée législative ou des postes au cabinet, aux « personnalités connues », au monde du spectacle, etc. Des millions d'utilisateurs considérés comme des VIP ne sont pas forcés de respecter les « normes de la collectivité ». Facebook a recours à un programme appelé « Xcheck » qui en 2020 comprenait 5,8 millions de personnes qui étaient sur la « liste blanche » et dispensées de respecter les normes habituelles. Elles peuvent publier ce qu'elles veulent impunément : soit elles ne seront pas supprimées, soit elles ne le seront qu'avec l'approbation des hauts dirigeants de Facebook, soit elles ne le seront qu'après avoir eu le temps de devenir viral.

Le fait que par le biais de faux comptes et de SUMA d'énormes montants de contenu peuvent être publiés est aussi significatif. Les algorithmes de Facebook permettent à un utilisateur unique ayant plusieurs comptes Facebook de créer une importante circulation que les algorithmes vont promouvoir. Les chercheurs Facebook ont trouvé que les liens populaires auprès des « grands utilisateurs » étaient associés de façon disproportionnée à de la fausse information, et que le contenu viral penchait vers les théories conspirationnistes, le discours haineux et les canulars. Facebook prétend qu'il retire régulièrement les faux comptes, bien que les chercheurs d'entendent pour dire qu'il n'y a pas d'approche systématique. Les SUMA ne vont pas à l'encontre de ses normes, et les comptes multiples sont considérés comme une importante source de nouveaux comptes. Évidemment, certains SUMA sont légitimes, alors que quelqu'un peut avoir un compte strictement pour communiquer avec sa famille et ses amis proches, et un autre pour communiquer avec le public. Cependant, Facebook ne joue pas franc jeu pour ce qui est de l'importance des faux comptes ou des SUMA dans son bilan financier, ni du lien qu'ils ont dans ce qu'il appelle « l'utilisation intensive » ni le lien qu'il a trouvé avec la haine, la violence, la fausse information et les théories conspirationnistes. Les chercheurs ont également mené des dizaines d'expériences au cours desquelles ils ont découvert que plus la vitesse et la longueur d'une chaîne de partage augmentaient, plus il y avait de chances que le contenu soit toxique.

Des chercheurs de Facebook ont créé un compte pour une personne fictive qu'ils ont nommée Carol Smith. Son compte était l'un des autres « utilisateurs » fictifs créés en 2019 et 2020 par les chercheurs qui étudiaient l'effet des algorithmes introduits en 2018. Smith se décrivait comme une mère politiquement conservatrice de Wilmington, en Caroline du Nord, s'intéressant à la politique, à l'éducation des enfants et au christianisme, et suivant Fox News et le président de l'époque, Donald Trump. En deux jours seulement, Facebook recommandait à Smith de rejoindre des groupes dédiés à QAnon. En l'espace d'une semaine, son fil d'actualités était rempli de groupes et de pages qui avaient violé les propres règles de Facebook, y compris celles contre les discours de haine et la désinformation, a rapporté NBC News. Le chercheur a décrit l'expérience de Smith sur Facebook comme « un barrage de contenu extrême, conspirationniste et graphique ». Cette conclusion a été répétée de manière cohérente avec d'autres comptes de personnes fictives créés par les chercheurs. Ces conclusions ont été incluses dans les documents présentés à la Securities and Exchange Commission et fournis au Congrès sous forme expurgée.

Enfin, les documents indiquent que Facebook n'a pas retenu toutes les recommandations de son propre personnel qui demandaient les changements requis aux algorithmes pour empêcher leur rôle actif dans la promotion de la haine, la violence et le contenu raciste, misogyne et homophobe. Il « expérimente » plutôt avec ce qu'il appelle des « réseaux de désagrégation nuisibles », ce qui veut dire que c'est Facebook qui décide quels groupes ou organisations créent un « préjudice social », puis prive le groupe de nouveaux membres et minimise les connexions entre ses membres existants. Tout groupe ou organisation ainsi ciblé verrait son contenu « rétrogradé » dans les fils d'actualité, et les utilisateurs ne seraient pas notifiés de ses publications. Les documents montrent que Facebook a activement supprimé le « Mouvement du Parti patriotique » après le saccage du Capitole le 6 janvier et un groupe allemand appelé Querdenken. Il n'a pas été révélé si cette suppression est activement utilisée à l'heure actuelle contre d'autres groupes et organisations.

Haut de page


La «guerre cognitive», le nouveau
domaine d'intérêt de l'OTAN

« Dans la guerre cognitive, l'esprit humain est le champ de bataille. Le but est d'agir non seulement sur la pensée des personnes, mais également sur leurs actes. Lorsqu'elle est menée de main de maître, la guerre cognitive façonne et influence les croyances et les comportements des individus et des groupes au profit des objectifs tactiques ou stratégiques d'un agresseur. Dans sa forme la plus extrême, elle peut diviser, voire morceler une société tout entière, à un point où celle-ci n'aurait alors plus la volonté collective de résister aux intentions de l'adversaire. Un opposant pourrait en théorie subjuguer une société sans recourir à la force brute ou à la coercition. »

C'est ainsi que l'université Johns Hopkins et l'Imperial College de Londres décrivent le nouveau domaine appelé « guerre cognitive ». Leur article, publié dans la Revue de l'OTAN du 20 mai, dit vouloir promouvoir le débat sur les questions de sécurité. La Revue de l'OTAN souligne que les opinions exprimées par les auteurs sont les leurs et ne prétendent pas constituer la position ou la politique officielle de l'OTAN ou des gouvernements membres. Elles replacent le nouveau domaine de la « guerre cognitive » dans le contexte de toute une série de défis dans des espaces de confrontation nouveaux, espaces qui naissent parfois des innovations ou des ruptures technologiques. Les domaines de l'espace et du cyberespace, par exemple, sont nés de l'évolution des technologies des missiles, des satellites, de l'informatique, des télécommunications et de l'interconnexion des réseaux. Le nouveau domaine appelé guerre cognitive est quant à lui rendu possible par l'utilisation de plus en plus répandue des médias et des réseaux sociaux et de leurs messageries et des technologies liées aux appareils mobiles.

Objectifs de la guerre cognitive

Voici un extrait de l'article en question :

Les buts de la guerre cognitive peuvent être limités et s'inscrire dans des horizons à court terme. Ils peuvent aussi être d'ordre stratégique, avec des campagnes menées sur plusieurs décennies. Une seule et même campagne pourrait porter sur un but limité, par exemple empêcher qu'une manoeuvre militaire se déroule comme prévu, ou imposer la modification d'une politique publique donnée. À l'inverse, plusieurs campagnes successives pourraient être lancées dans l'objectif à long terme de déstabiliser des sociétés ou des alliances dans leur ensemble, en instillant le doute au sujet de la gouvernance, en subvertissant les processus démocratiques, en déclenchant des troubles publics ou en provoquant des mouvements séparatistes. »

Combiner les effets des armes

Au cours du siècle dernier, l'intégration novatrice de l'infanterie portée, des blindés et de l'armée de l'air a débouché sur une nouvelle forme de guerre de manoeuvre, qui brisa alors toute résistance. Aujourd'hui, la guerre cognitive intègre des capacités faisant appel au cyber, à l'information, à la psychologie et à l'ingénierie sociale pour parvenir à ses fins. Elle tire parti d'internet et des médias sociaux pour cibler des personnalités influentes, des groupes spécifiques ou de très nombreux individus que ce soit de manière sélective ou en série dans une société donnée (au sens de communauté).

Elle tente d'instiller le doute, d'introduire des messages contradictoires, de polariser l'opinion, de radicaliser certains groupes et d'inciter ces derniers à adopter des comportements susceptibles d'ébranler ou de diviser une société par ailleurs solidaire. De plus, l'utilisation généralisée des médias sociaux et des technologies intelligentes dans les pays de l'Alliance peut rendre ces derniers particulièrement vulnérables à ce type d'attaques.

Les infox deviennent superflues

Il est bon de savoir que la guerre cognitive n'a pas besoin de recourir à des informations fallacieuses, ou infox, pour parvenir à ses fins. Il suffit en effet d'un document officiel embarrassant, piraté à partir de la messagerie d'un responsable public et partagé anonymement sur un média social ou diffusé de manière ciblée à des groupes d'opposition sur un réseau social, pour créer de la dissension.

Une campagne menée sur les réseaux sociaux, qui déchaîne les passions d'influenceurs, peut très rapidement donner une dimension virale à des controverses. Des groupes actifs sur les médias sociaux pourraient alors être incités à organiser des manifestations et à descendre dans la rue. Dans ces circonstances, un démenti officiel ou une réponse ambiguë des pouvoirs publics viendrait ajouter à la confusion ou au doute ou faire émerger des discours divergents chez certaines catégories de population.

Si les faux comptes sur les médias sociaux ou les bots, avec leurs messages automatisés, peuvent renforcer cette dynamique, ils ne sont pas indispensables (une étude récente du MIT a montré que les seules émotions de la surprise et du dégoût suffisaient pour que les messages se répandent comme une traînée de poudre, repartagés en une fraction de seconde par des utilisateurs ordinaires et non par des bots).

L'intelligence de nos appareils

Un exemplaire papier de votre journal favori ne sait pas quels articles vous préférez lire. Votre tablette, elle, le sait. La publicité que vous avez vue dans le journal ne sait pas que vous êtes allé en magasin acheter le produit mis en avant; votre smartphone, si. L'éditorial que vous lisez ne sait pas que vous l'avez partagé volontiers avec certains de vos plus proches amis. Votre plateforme de réseau social, si.

Nos applications de médias sociaux conservent la trace de nos intérêts et de nos opinions; nos smartphones enregistrent où nous allons et avec qui nous passons du temps; nos réseaux sociaux surveillent qui nous fréquentons et qui nous évitons. Et nos moteurs de recherche et plateformes de commerce électronique utilisent ces traces pour convertir nos préférences et nos opinions en actions, en nous encourageant, par des stimuli, à acquérir des produits ou des services que nous n'aurions pas achetés autrement.

Jusqu'ici, les sociétés de consommation en ont constaté et accepté les avantages. La tablette nous suggère des articles de presse qu'elle sait conformes à nos centres d'intérêt, car elle veut en permanence entretenir notre attention. Les publicités qui s'affichent correspondent à nos goûts, eux-mêmes définis à partir de nos achats précédents. Des codes de réduction s'affichent sur notre smartphone pour nous encourager à nous arrêter dans un magasin qui, par une étrange coïncidence, se trouve justement sur notre chemin. Les réseaux sociaux présentent des opinions auxquelles nous souscrivons pleinement. Nos cercles d'amis sur les réseaux sociaux partagent également ces opinions, les autres étant discrètement supprimés des listes d'amis ou laissés de côté.

En somme, nous vivons de plus en plus dans une bulle de confort où les nouvelles, les opinions, les offres ou les personnes désagréables ou dérangeantes sont rapidement exclues — si tant est qu'elles apparaissent. Le danger réside dans la possible fragmentation de la société en une myriade de petites bulles séparées les unes des autres et heureuses de l'être. À mesure que cette séparation grandit, chacune des bulles est davantage susceptible d'être déstabilisée ou perturbée au moindre contact.

L'animation et les transactions caractéristiques de la place publique, le débat libre au sein d'un forum public, l'idée d'une res publica (chose publique) commune dans une société pluraliste : toutes ces influences modératrices pourraient se voir amoindries et atténuées, et nos sensibilités s'en trouver plus facilement perturbées. Ce qui était autrefois une société ouverte et dynamique se transforme aujourd'hui en une multitude de microsociétés fermées qui cohabitent sur le même territoire, sujet aux fractures et à la confusion.

Nos esprits « ramollis »

Les médias sociaux et les appareils intelligents peuvent également contribuer à amoindrir nos capacités cognitives. L'utilisation des médias sociaux peut en effet renforcer les biais cognitifs et la propension à l'erreur dans la prise de décision décrits par le comportementaliste Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel, dans son livre Thinking, Fast and Slow, traduit en français sous le titre Système 1/Système 2 : les deux vitesses de la pensée.

Les fils d'actualité et les moteurs de recherche qui présentent des résultats conformes à nos préférences renforcent notre biais de confirmation, qui nous fait interpréter les informations nouvelles comme venant confirmer nos idées préconçues. Les applications de messagerie des réseaux sociaux communiquent rapidement à leurs utilisateurs de nouvelles informations, engendrant ainsi un biais de récence, qui nous fait surestimer l'importance des évènements récents par rapport au passé plus lointain. Les réseaux sociaux jouent le rôle d'élément de preuve sociale, phénomène expliquant que nous copiions ce que font les autres et souscrivions à leurs actions et croyances pour nous fondre dans nos groupes sociaux, lesquels deviennent alors des chambres de réverbération du conformisme et de la pensée de groupe.

Le rythme effréné auquel messages et actualités sont diffusés et la nécessité perçue d'y réagir rapidement encouragent la pensée rapide (le « système 1 », intuitif et émotionnel) par opposition à la pensée lente (le « système 2 », siège de la raison et du jugement). Même les groupes de presse sérieux et reconnus publient désormais des gros titres accrocheurs pour encourager la diffusion virale de leurs articles.

Le temps consacré à la lecture des contenus est réduit, alors même que la fréquence des partages augmente. Les systèmes de messagerie des réseaux sociaux sont optimisés pour la diffusion de brèves qui font souvent abstraction d'éléments de contexte ou de nuance importants. Cela peut favoriser la propagation d'informations mal interprétées, volontairement ou non, ou encore de récits biaisés. La faible durée de vie des contenus publiés sur les médias sociaux, associée au choc des images, peut en outre empêcher le lecteur d'appréhender les motivations et les valeurs d'autrui.

La sensibilisation, une nécessité

Dans la guerre cognitive, l'avantage revient à celui qui prend l'initiative et qui choisit l'heure, le lieu et le mode de l'offensive. La guerre cognitive peut être livrée au moyen de nombreux vecteurs et médias. L'accessibilité des médias sociaux permet à l'adversaire de facilement cibler les individus, les groupes sélectionnés et le public grâce aux messageries des réseaux sociaux, à l'empreinte qu'il aura marquée sur les médias sociaux, à la publication sélective de documents, au partage de vidéos, etc. Les capacités cyber rendent possible le recours au harponnage, au piratage et au suivi des personnes et des réseaux sociaux.

Pour mettre en place une défense adéquate, il faut au minimum avoir conscience qu'une campagne de guerre cognitive est en cours. Cela suppose une capacité d'observation et d'orientation, qui permettra aux décideurs de prendre une décision puis de passer à l'action. Il existe ici des solutions technologiques permettant de répondre à certaines questions clés : est-ce qu'une campagne est en cours ? D'où émane-t-elle ? Qui tire les ficelles ? Quels pourraient être ses buts ? Nos recherches montrent que, dans ces campagnes, certaines caractéristiques se répètent et qu'elles peuvent être rangées en différentes catégories. Elles peuvent parfois même jouer le rôle de « signatures » propres à certains auteurs et, ainsi, faciliter l'identification de ces derniers.

Il pourrait se révéler particulièrement utile de disposer d'un système de suivi et d'alerte pour la guerre cognitive. Une telle solution technologique pourrait en effet simplifier le repérage d'une campagne de guerre cognitive dès son lancement, et en suivre la progression. Ce système pourrait comporter un tableau de bord rassemblant des données issues d'un large éventail de médias sociaux, de médias audiovisuels, de messageries et de réseaux sociaux. Ce tableau de bord afficherait des cartes géographiques et dresserait une cartographie sociale montrant l'évolution dans le temps des campagnes présumées.

On pourrait ainsi dégager des liens et des récurrences caractéristiques à partir de l'origine — graphique et virtuelle — des publications sur les médias sociaux, des messages et des articles de presse, et à partir des sujets traités, des marqueurs émotionnels et linguistiques, du rythme de publication et d'autres facteurs. Il serait également possible d'établir des liens entre les activités de certains comptes sur les médias sociaux (par exemple, des partages, des commentaires ou des interactions) et les heures auxquelles ces activités ont lieu. Enfin, le recours à l'apprentissage automatique et à des algorithmes de reconnaissance des formes pourrait aider à repérer et à classer rapidement les nouvelles campagnes, sans qu'une intervention humaine soit nécessaire.

Un tel système permettrait un suivi en temps réel et l'envoi d'alertes rapides aux décideurs de l'OTAN et de l'Alliance, ce qui les aiderait à concevoir des réponses adéquates à ces campagnes aux différents stades de leur évolution.

De la résilience

Depuis les débuts de l'Alliance, l'OTAN joue un rôle essentiel lorsqu'il s'agit de promouvoir et d'améliorer la préparation du secteur civil de ses pays membres. L'article 3 du traité fondateur de l'OTAN consacre le principe de résilience, selon lequel les pays membres de l'Alliance « maintiendront et accroîtront leur capacité individuelle et collective de résistance à une attaque armée ». Cela suppose notamment d'assurer la continuité de l'État et la fourniture de services essentiels, notamment de systèmes de communication civils résilients.

Aujourd'hui, l'OTAN pourrait se pencher sur les moyens de prendre l'initiative dans les travaux de définition des attaques cognitives, d'aider les membres de l'Alliance à ne pas baisser la garde, et d'encourager la mise au point d'infrastructures de communications civiles et de cadres publics d'enseignement plus solides, afin de renforcer la capacité de résistance et de réponse.

Haut de page


La dernière contestation par le gouvernement fédéral de la décision du Tribunal des droits de la personne a des relents de coercition et de chantage

Opposons-nous à la discrimination raciste organisée par l'État et à l'irresponsabilité sociale! Le gouvernement doit rendre des comptes!

Le gouvernement fédéral a une nouvelle fois déposé un appel devant la Cour fédérale pour faire annuler la décision rendue en 2019 par le Tribunal canadien des droits de la personne (TCDP), selon laquelle une compensation doit être versée aux enfants autochtones et à leurs familles. Le gouvernement fédéral utilise ce dernier appel pour forcer les victimes autochtones des pratiques racistes du Canada en matière de financement de la protection de l'enfance à accepter une compensation moindre que celle accordée par le TCDP. Sinon, l'affaire traînera devant les tribunaux pendant des années ! Cela sent la coercition et le chantage de la part des libéraux de Trudeau qui essaient de faire croire qu'il s'agit simplement d'une procédure prévue par la loi.

Prétendant être socialement responsable, la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a qualifié cette affaire d'« appel préventif » qui sera suspendu pendant que les parties s'assoient ensemble et tentent de négocier un accord à l'amiable. Si les victimes ne « négocient » pas un accord à la convenance du gouvernement fédéral, le gouvernement libéral poursuivra ses recours juridiques.

L'appel fait valoir qu'en concluant à une discrimination systémique, le Tribunal canadien des droits de la personne a outrepassé sa compétence. Il soutient également que l'approche unique d'une compensation égale pour toutes les victimes est injustifiée. Si l'appel du gouvernement est entendu, on peut supposer que chaque enfant et parent victime devra démontrer un traumatisme individuel spécifique, ce qui déterminera le montant de l'indemnisation à verser. Le gouvernement, malgré toutes ses larmes de crocodile sur les souffrances et le stress post-traumatique subis par les peuples autochtones, a l'effronterie de faire une telle chose. Cela ne doit pas passer !

En 2019, le Tribunal canadien des droits de la personne a statué qu'Ottawa a « délibérément ou de façon inconsidérée » fait subir un traitement discriminatoire aux enfants des Premières Nations vivant dans les réserves en sous-finançant les services à l'enfance et à la famille. Il a estimé que les conditions qui ont conduit à la saisie d'enfants autochtones par les services de protection de l'enfance étaient le résultat direct de ces actes délibérés et insouciants du gouvernement canadien.

Le TCDP a ordonné à Ottawa de verser le maximum que le tribunal pouvait accorder, soit 40 000 dollars de compensation à chaque enfant ainsi qu'à chaque parent et grand-parent victime de cette pratique raciste. La décision a été motivée par l'énormité du crime commis. Le TCDP a déclaré que « cette indemnité est réservée aux cas les plus graves. La formation estime que le retrait inutile d'enfants de vos foyers, de vos familles et de vos collectivités peut être considéré comme le pire scénario possible, comme il en sera discuté plus loin, et qu'il constitue une violation de vos droits fondamentaux de la personne. La formation souligne le fait que l'indemnité ne pourra jamais être considérée comme proportionnelle aux torts qui vous ont été causés, et que le fait de l'accepter ne constitue pas une reconnaissance qu'elle correspond à la valeur du préjudice subi. Aucune indemnité ne pourra jamais vous permettre de récupérer ce que vous avez perdu. »

Plus de 50 000 enfants, parents ou grands-parents victimes doivent être indemnisés à la suite de la décision du TCDP.

Une deuxième ordonnance du TCDP a confirmé le principe de Jordan, qui oblige le gouvernement fédéral à veiller à ce que les services sociaux et de santé essentiels aux enfants autochtones soient inclusifs et fournis sans délai. Cela inclut la prestation de services aux enfants qui n'ont pas de « statut » en vertu de la Loi sur les Indiens.

Cela fait maintenant 14 ans que les poursuites ont d'abord été entamées contre le gouvernement fédéral. C'est asssez ! Les recours juridiques brutaux et inhumains du gouvernement canadien pour faire annuler les décisions du TCDP et/ou forcer les victimes des pratiques racistes du Canada en matière de protection de l'enfance autochtone à négocier une indemnisation inférieure à celle qui a été ordonnée. C'est terminé ! Pas au nom du peuple canadien ! Cette parodie de justice doit cesser. Non à l'injustice coloniale !

Justice pour les enfants et les familles autochtones, maintenant !

(Avec des informations de CBC, CTV, et APTN)

Haut de page


104e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre

Un tournant décisif qui reste à compléter


Des organisations communistes de Russie et des représentants de partis politiques et d'organisations démocratiques et progressistes de plus de 80 pays se sont unis dans une marche et un rassemblement à Moscou à l'occasion du 100e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre le 7 novembre 2017.

Le 7 novembre marque le 104e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre 1917. En « dix jours qui ébranlèrent le monde », le tout premier État ouvrier socialiste a été créé en Russie. L'architecte de cette révolution, le grand Lénine, parlant de sa signification historique, a dit qu'elle a entamé la tâche de compléter la révolution démocratique commencée en Angleterre dans les années 1660. Les anciennes formes de gouvernance fondées sur la démocratie libérale et une société civile bourgeoise ont été remplacées par de nouvelles formes. Une société civile socialiste a ainsi été créée avec le plein emploi, l'éducation gratuite, les soins de santé gratuits et le logement pour tous et sans impôts. Elle assurait l'égalité politique devant la loi, une démocratie complète avec le droit d'élire et d'être élu, sans les privilèges de classe et sans classes exploiteuses. Elle a affirmé que la paix, la prospérité, la liberté et l'unité fraternelle des peuples ne sont pas une utopie, une chimère, elles sont réalisables et elles sont la nécessité de notre époque.

Aujourd'hui, la lie des classes dirigeantes déchues de cette époque est obsédée par le spectre du communisme qui la hante chaque fois qu'elle se livre à des activités contraires aux intérêts du peuple. Elle a créé un stéréotype du socialisme qui est le produit de son imagination dérangée, dominée par une obsession morbide de sa propre disparition. C'est ce que nous avons vu aux États-Unis quand le camp Trump a déclaré qu'un vote pour son adversaire était un vote pour le socialisme. C'est également le cas de la propagande impérialiste diffamatoire contre le Parti communiste chinois ou la Russie de Poutine qui sont qualifiés de régimes autoritaires devant être mis au pas et forcés d'adopter l'ordre constitutionnel adopté aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada et dans d'autres pays. Cet ordre constitutionnel est une démocratie de type Wesminster basée sur la théorie du contrat social du XVIIe siècle, née de la guerre civile des années 1660 en Angleterre. Bien que dépassé et ne répondant plus aux besoins du XXIe siècle, le gouvernement par prérogatives ministérielles est censé être le paradigme de la démocratie. Le soi-disant ordre international fondé sur des règles que ces puissances préconisent aujourd'hui est en fait le paradigme d'un gouvernement autoritaire; néanmoins, des accusations sont lancées contre ceux qui sont considérés comme des rivaux pour le contrôle des sources de ressources bon marché, de la main-d'oeuvre, des marchés pour l'exportation de capitaux et des zones d'influence. Tout cela est utilisé pour détourner l'attention des travailleurs et des peuples du monde de la façon dont les décisions sont prises, de la façon de créer un système capable de canaliser efficacement toutes les ressources humaines et matérielles de leurs pays d'une manière qui les favorise. Cela ne peut se faire en imposant un régime de pouvoir de police comme le font les impérialistes américains et leurs alliés, y compris le Canada.

Il faut reconnaître où se trouve le pouvoir de décision si l'on veut concevoir un système qui le mette entre les mains du peuple. Il est important d'étudier les réalisations de l'Union soviétique et des démocraties populaires sur ce front, les difficultés auxquelles elles ont été confrontées et la cause de ces difficultés. Si un travail théorique n'est pas effectué pour fournir des définitions modernes de la démocratie, du pouvoir populaire, du pouvoir de la majorité, de l'intérêt public et de toutes les autres questions connexes, les cercles dominants continueront d'usurper le pouvoir politique et de l'exercer contre les intérêts de la classe ouvrière et du peuple.

En fait, plus s'intensifie la contre-révolution lancée depuis la chute de l'ancienne Union soviétique, plus grandit l'importance de la Grande Révolution d'Octobre pour l'histoire de l'humanité. C'est la restauration du capitalisme en Union soviétique qui a conduit à son effondrement en 1989-1991. C'était un échec du capitalisme et non pas du socialisme. Depuis, les conséquences de l'offensive néolibérales brutales et antisociales et les guerres menées par les États-Unis pour obtenir des changements de régime et la domination ont causé des torts considérables aux peuples du monde et à la planète Terre.

Dans les conditions de repli de la révolution, le monde s'éveille maintenant à la nécessité de faire le point sur ce que veut dire avoir une société comme celle qui a vu le jour il y a un peu plus d'un siècle quand la Russie soviétique a été établie et que le pouvoir soviétique a créé une société nouvelle dans laquelle les travailleurs décidaient de toutes les questions d'une manière qui favorisait leurs intérêts.

Les conditions du présent obligent toutes les personnes concernées à regarder les événements les plus importants du passé sous l'angle du présent pour contribuer à assurer l'avenir. Partout dans le monde, les peuples luttent pour créer de nouvelles formes fondées sur des principes démocratiques qui investissent le peuple du pouvoir de décision souverain de manière à répondre aux exigences du XXIe siècle.

La Révolution d'Octobre a porté au pouvoir les forces qui sommeillaient au sein de la société ancienne. Les ouvriers, les paysans, l'intelligentsia et les autres travailleurs ont créé pour la première fois de l'histoire de l'humanité un pouvoir qui les favorisait. Non seulement la Révolution d'Octobre a-t-elle porté au pouvoir une classe entièrement nouvelle, la classe ouvrière, mais elle a également inspiré les ouvriers et les opprimés de tous les pays à s'engager sur la même voie.

La crise créée par la Première Guerre mondiale a été résolue en faveur du peuple, car la Révolution d'Octobre a mis fin à cette guerre la plus meurtrière de l'histoire que se livraient les puissances impérialistes pour le repartage du monde.


Lénine proclame le pouvoir soviétique le 26 octobre 1917 à la réunion historique du Deuxième Congrès des Soviets de toute la Russie à l'Institut Smolny.

Ce fut la première révolution créant une société entièrement nouvelle. Le socialisme est apparu sur la scène de l'histoire mondiale, comme l'avait prédit Karl Marx. La pratique de la révolution prolétarienne a inauguré une période entièrement nouvelle, celle de l'abolition de l'exploitation de l'être humain par l'être humain et de la création d'une société fondée sur la classe ouvrière constituant la nation et la construisant à son image.

Le fondateur et le dirigeant du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), Hardial Bains, a souligné que pendant toute la période qui a suivi la Révolution d'Octobre, « les peuples ont été profondément imprégnés de changement. Tout indique que de grands bouleversements sont à la veille de se produire qui vont encore une fois renouveler la société. Les travailleurs n'ont pas le choix que d'en venir à la conclusion que les préjugés et les dogmes ne sauraient remplacer une conscience claire et l'analyse scientifique, qui seules peuvent mettre un terme à la crise qui sévit dans la sphère des idées et placer le développement de la connaissance au service du peuple, et qu'il s'agit là de la préparation idéologique nécessaire au renouveau[1]. »

« Cette période de l'histoire indique la nécessité revoir les événements de l'histoire avec un esprit ouvert, en s'appuyant sur le corps de connaissances acquises et sur l'expérience de la vie elle-même pour tirer les conclusions qui s'imposent. Saisir le présent et bien comprendre ce qui se passe devant soi est devenu crucial pour pouvoir repousser les notions obscures selon lesquelles les événements de l'histoire sont l'oeuvre de forces maléfiques, au lieu de les voir comme d'importants jalons sur la grande voie de la civilisation[2]. »

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue la Grande Révolution d'Octobre avec un grand optimisme révolutionnaire, en gardant toujours à l'esprit que c'est aux travailleurs de décider de leur avenir. C'est leur obstination à renouveler le monde d'aujourd'hui qui renforce la détermination du Parti à répondre à l'appel de l'histoire.

Notes

1. Le Marxiste-Léniniste quotidien, 7 novembre 1992

2. Le Marxiste-Léniniste, 3 novembre 2018

(Archives du LML. Photo de teleSUR)

Vidéo

Haut de page


(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)

PDF

ARCHIVES | ACCUEIL

Site Web: www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca