104e anniversaire de la Grande Révolution socialiste
d'Octobre
Un tournant décisif qui reste à compléter
Des
organisations communistes de Russie et des représentants de partis
politiques et d'organisations démocratiques et progressistes de plus de
80 pays se sont unis dans une marche et un rassemblement à Moscou à
l'occasion du 100e anniversaire de la Grande Révolution socialiste
d'Octobre le 7 novembre 2017.
Le 7 novembre marque le 104e anniversaire de la Grande Révolution
socialiste d'Octobre 1917. En « dix jours qui ébranlèrent le monde », le
tout premier État ouvrier socialiste a été créé en Russie. L'architecte
de cette révolution, le grand Lénine, parlant de sa signification
historique, a dit
qu'elle a entamé la tâche de compléter la révolution démocratique
commencée en Angleterre dans les années 1660. Les anciennes formes de
gouvernance fondées sur la démocratie libérale et une société civile
bourgeoise ont été remplacées par de nouvelles formes. Une société
civile socialiste a ainsi
été créée avec le plein emploi, l'éducation gratuite, les soins de santé
gratuits et le logement pour tous et sans impôts. Elle assurait
l'égalité politique devant la loi, une démocratie complète avec le droit
d'élire et d'être élu, sans les privilèges de classe et sans classes
exploiteuses. Elle a
affirmé que la paix, la prospérité, la liberté et l'unité fraternelle
des peuples ne sont pas une utopie, une chimère, elles sont réalisables
et elles sont la nécessité de notre époque.
Aujourd'hui,
la lie des classes dirigeantes déchues de cette époque est obsédée par
le spectre du communisme qui la hante chaque fois qu'elle se livre à des
activités contraires aux intérêts du peuple. Elle a créé un stéréotype
du socialisme qui est le produit de son imagination dérangée, dominée
par une obsession morbide de sa propre disparition. C'est ce que nous
avons vu aux États-Unis quand le camp Trump a déclaré qu'un vote pour
son adversaire était un vote pour le socialisme. C'est également le cas
de la propagande impérialiste diffamatoire contre le Parti communiste
chinois ou la
Russie de Poutine qui sont qualifiés de régimes autoritaires devant être
mis au pas et forcés d'adopter l'ordre constitutionnel adopté aux
États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada et dans d'autres pays. Cet
ordre constitutionnel est une démocratie de type Wesminster basée sur la
théorie du contrat
social du XVIIe siècle, née de la guerre civile des années 1660 en
Angleterre. Bien que dépassé et ne répondant plus aux besoins du XXIe
siècle, le gouvernement par prérogatives ministérielles est censé être
le paradigme de la démocratie. Le soi-disant ordre international fondé
sur des règles que ces
puissances préconisent aujourd'hui est en fait le paradigme d'un
gouvernement autoritaire; néanmoins, des accusations sont lancées
contre ceux qui sont considérés comme des rivaux pour le contrôle des
sources de ressources bon marché, de la main-d'oeuvre, des marchés pour
l'exportation de capitaux
et des zones d'influence. Tout cela est utilisé pour détourner
l'attention des travailleurs et des peuples du monde de la façon dont
les décisions sont prises, de la façon de créer un système capable de
canaliser efficacement toutes les ressources humaines et matérielles de
leurs pays d'une manière
qui les favorise. Cela ne peut se faire en imposant un régime de pouvoir
de police comme le font les impérialistes américains et leurs alliés, y
compris le Canada.
Il faut reconnaître où se trouve le pouvoir de décision si l'on veut
concevoir un système qui le mette entre les mains du peuple. Il est
important d'étudier les réalisations de l'Union soviétique et des
démocraties populaires sur ce front, les difficultés auxquelles elles
ont été confrontées et
la cause de ces difficultés. Si un travail théorique n'est pas effectué
pour fournir des définitions modernes de la démocratie, du pouvoir
populaire, du pouvoir de la majorité, de l'intérêt public et de toutes
les autres questions connexes, les cercles dominants continueront
d'usurper le pouvoir
politique et de l'exercer contre les intérêts de la classe ouvrière et
du peuple.
En fait, plus s'intensifie la contre-révolution lancée depuis la
chute de l'ancienne Union soviétique, plus grandit l'importance de la
Grande Révolution d'Octobre pour l'histoire de l'humanité. C'est la
restauration du capitalisme en Union soviétique qui a conduit à son
effondrement en 1989-1991.
C'était un échec du capitalisme et non pas du socialisme. Depuis, les
conséquences de l'offensive néolibérales brutales et antisociales et les
guerres menées par les États-Unis pour obtenir des changements de régime
et la domination ont causé des torts considérables aux peuples du monde
et à la
planète Terre.
Dans les conditions de repli de la révolution, le monde s'éveille
maintenant à la nécessité de faire le point sur ce que veut dire avoir
une société comme celle qui a vu le jour il y a un peu plus d'un siècle
quand la Russie soviétique a été établie et que le pouvoir soviétique a
créé une société
nouvelle dans laquelle les travailleurs décidaient de toutes les
questions d'une manière qui favorisait leurs intérêts.
Les conditions du présent obligent toutes les personnes concernées à
regarder les événements les plus importants du passé sous l'angle du
présent pour contribuer à assurer l'avenir. Partout dans le monde, les
peuples luttent pour créer de nouvelles formes fondées sur des principes
démocratiques
qui investissent le peuple du pouvoir de décision souverain de manière à
répondre aux exigences du XXIe siècle.
La Révolution d'Octobre a porté au pouvoir les forces qui
sommeillaient au sein de la société ancienne. Les ouvriers, les paysans,
l'intelligentsia et les autres travailleurs ont créé pour la première
fois de l'histoire de l'humanité un pouvoir qui les favorisait. Non
seulement la Révolution
d'Octobre a-t-elle porté au pouvoir une classe entièrement nouvelle, la
classe ouvrière, mais elle a également inspiré les ouvriers et les
opprimés de tous les pays à s'engager sur la même voie.
La crise créée par la Première Guerre mondiale a été résolue en
faveur du peuple, car la Révolution d'Octobre a mis fin à cette guerre
la plus meurtrière de l'histoire que se livraient les puissances
impérialistes pour le repartage du monde.
Lénine proclame le pouvoir soviétique le 26 octobre 1917 à la
réunion historique du Deuxième Congrès des Soviets de toute la Russie à
l'Institut Smolny.
Ce fut la première révolution créant une société entièrement
nouvelle. Le socialisme est apparu sur la scène de l'histoire mondiale,
comme l'avait prédit Karl Marx. La pratique de la révolution
prolétarienne a inauguré une période entièrement nouvelle, celle de
l'abolition de l'exploitation de
l'être humain par l'être humain et de la création d'une société fondée
sur la classe ouvrière constituant la nation et la construisant à son
image.
Le fondateur et le dirigeant du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), Hardial Bains, a souligné que pendant toute la
période qui a suivi la Révolution d'Octobre, « les peuples ont été
profondément imprégnés de changement. Tout indique que de grands
bouleversements sont à la veille de
se produire qui vont encore une fois renouveler la société. Les
travailleurs n'ont pas le choix que d'en venir à la conclusion que les
préjugés et les dogmes ne sauraient remplacer une conscience claire et
l'analyse scientifique, qui seules peuvent mettre un terme à la crise
qui sévit dans la sphère
des idées et placer le développement de la connaissance au service du
peuple, et qu'il s'agit là de la préparation idéologique nécessaire au
renouveau[1]. »
« Cette période de l'histoire indique la nécessité revoir les
événements de l'histoire avec un esprit ouvert, en s'appuyant sur le
corps de connaissances acquises et sur l'expérience de la vie elle-même
pour tirer les conclusions qui s'imposent. Saisir le présent et bien
comprendre ce qui se
passe devant soi est devenu crucial pour pouvoir repousser les notions
obscures selon lesquelles les événements de l'histoire sont l'oeuvre de
forces maléfiques, au lieu de les voir comme d'importants jalons sur la
grande voie de la civilisation[2]. »
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue la Grande
Révolution d'Octobre avec un grand optimisme révolutionnaire, en gardant
toujours à l'esprit que c'est aux travailleurs de décider de leur
avenir. C'est leur obstination à renouveler le monde d'aujourd'hui qui
renforce la
détermination du Parti à répondre à l'appel de l'histoire.
Notes
1. Le Marxiste-Léniniste quotidien, 7 novembre 1992