|
|||
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue le 8 mars, Journée internationale des femmes, avec la ferme conviction que les travailleuses continueront d'être aux premiers rangs dans la bataille pour le renouveau du processus politique et de la société, lequel exige que le peuple soit investi du pouvoir de décider. Les femmes communistes ont montré au cours de cette période, comme par le passé, qu'elles voient la discrimination fondée sur le sexe comme une question d'émancipation de la classe ouvrière. La mobilisation des femmes travailleuses pour le renouveau du processus politique est un pas dans cette direction. La période actuelle est une période de repli de la révolution caractérisée par une offensive antisociale brutale, la destruction de la nation et la poursuite de plans d'agression et de guerre des gouvernements et des intérêts impérialistes qui les dominent. Loin de perdre son rôle dirigeant, c'est la classe ouvrière qui doit offrir une alternative à la régression imposée à la société. Les travailleuses jouent un rôle crucial à cet égard, avant tout en veillant à ne pas se laisser détourner ou leurs forces dissipées par des questions qui ne les placent pas au centre des développements. Elles doivent, comme tous les travailleurs, être politiques, élaborer leur programme et l'appliquer à tous les secteurs de la société. La Journée internationale des femmes est une occasion appropriée cette année, en pleine pandémie de COVID-19, pour les travailleuses de s'engager envers la cause de leur propre émancipation qui est liée à l'émancipation de l'ensemble de la classe ouvrière. Dans le cours des événements durant cette dernière période, les femmes occupant des postes de pouvoir et de privilège ont dit qu'elles protégeraient les femmes, mais elles restent insensibles à la situation critique des travailleuses à la maison et des femmes dans le monde entier qui portent le poids des attaques menées pour enrichir les riches. Elles ne proposent pas les réformes nécessaires pour améliorer les conditions de vie et de travail des femmes plutôt que de les laisser s'aggraver. L'imposition des institutions dites de démocratie libérale aux pays dont les ressources sont convoitées par les impérialistes a accru leur asservissement. Les travailleuses ne confient pas leur sort à celles et ceux qui occupent des positions de pouvoir et de privilège et qui disent exercer le pouvoir en leur nom parce que c'est un gaspillage de leur énergie. Au contraire, elles formulent leurs propres revendications, parlent en leur propre nom et luttent pour leurs droits dans le cadre de la lutte pour les droits de toutes et tous. Ce n'est qu'ainsi que toutes les femmes peuvent être émancipées. Les travailleuses avancées doivent adhérer au Parti, bâtir des organisations de base pour l'émancipation des femmes sur leur lieu de travail, ouvertes à tous les travailleurs, sans distinction de sexe, et doivent exceller en politique sous la bannière du renouveau démocratique du processus politique. Le PCC(M-L) saisit cette occasion pour exprimer son soutien entier à toutes les femmes qui luttent pour l'émancipation à l'échelle mondiale et pour saluer la participation croissante des femmes aux affaires politiques. Le Parti condamne toutes les attaques racistes et les actes d'impunité policière et autres actes d'oppression et d'humiliation des femmes, condamne les enlèvements et les viols et autres formes de brutalité et de terreur pratiquées par les cercles dirigeants à leur encontre, exige la libération de tous celles et ceux qui sont emprisonnés pour leurs actions politiques et exige que tous ceux qui commettent des crimes contre les femmes soient punis. Avec optimisme et confiance dans les capacités des femmes communistes et de toutes les travailleuses combattantes, nous rendons hommage aux femmes combattantes partout et leur adressons nos salutations militantes. Entrevues avec des femmes qui dirigent par l'exemple Sarah-Jane Shaw, métallo, opératrice de ligne de production à Stelco à HamiltonNous luttons encore pour l'égalité aux endroits de travail, par exemple pour obtenir les mêmes opportunités que les hommes. Il existe encore une perception que les femmes ne peuvent pas faire les mêmes tâches que les hommes et nous devons encore nous battre sur cette question. La main-d'oeuvre à Stelco est principalement masculine et les femmes sont la minorité, et nous sommes encore traitées de manière différente et n'avons pas les mêmes opportunités que les hommes. Les choses s'améliorent, mais il reste beaucoup à faire. Nous sommes environ 500 travailleurs de la production à Stelco et il y a environ 40 femmes. J'ai vécu une expérience personnelle dans cette lutte. La compagnie formait des travailleurs masculins qui avaient moins d'ancienneté que moi pour des postes pour lesquels je voulais être formée. La compagnie pouvait agir ainsi parce que nous étions tous payés au même taux, alors ils choisissaient qui ils voulaient. Nous n'avons pas accepté cela, nous avons déposé des griefs et nous les avons remportés, j'ai obtenu la formation, mais ces situations se produisent encore. Il a fallu faire des griefs pour que j'obtienne cette formation. Mon syndicat, la section 1005 du Syndicat des métallos, fait un très bon travail pour que les femmes obtiennent des opportunités de formation si elles le désirent. Dans l'industrie, en général, les femmes se sentent intimidées à l'idée de même postuler pour des emplois dans des établissements industriels à cause de ce qui s'est produit par le passé. Et ces emplois ne conviennent pas à toutes les femmes. Je sais que j'ai des amies qui ne s'intégreraient pas bien dans cet environnement parce qu'il est essentiellement masculin, fait plus pour les hommes que pour les femmes parce que nous sommes en si petit nombre. Prenez notre vestiaire par exemple. Il a besoin d'être modernisé. Il a d'abord été utilisé par les hommes, a été condamné il y a plusieurs années et c'est maintenant ce vestiaire que nous utilisons. C'est un endroit vraiment décrépit. Ils sont censés en avoir commandé un nouveau qui devait commencer à être utilisé l'automne dernier, mais il n'est toujours pas là. En tant que femme faisant partie d'une main-d'oeuvre à prédominance masculine, nous avons fait beaucoup de chemin grâce à notre éthique de travail, mais à mon avis il y a encore beaucoup à faire. Il y a des femmes à Stelco qui ont beaucoup participé dans la lutte lorsque Stelco a eu recours à la protection de la faillite et dans toutes les luttes au fil des ans, et sont actives dans le syndicat et dans toutes les luttes menées par la section locale 1005. J'ai bon espoir que l'avenir apportera du changement et de meilleures opportunités pour celles qui commencent leur carrière en ce moment. J'ai 21 ans d'ancienneté et je veux que les choses s'améliorent pour les nouvelles travailleuses sur la base du travail que nous avons fait.
Shannon Horner, métallo en OntarioPour les femmes travailleuses dans l'industrie de l'acier et l'industrie lourde en général, la santé et la sécurité sont une des préoccupations principales. Il s'agit d'un environnement dominé par les hommes et parfois les conditions ne correspondent pas à l'époque en ce qui a trait à l'inclusion des femmes dans les plans liés à la santé et la sécurité. Nous travaillons à des solutions, mais les choses vont lentement. Les femmes apportent une grande valeur et sont un actif extraordinaire en milieu industriel. Nous amenons des points de vue différents à ce type d'industrie et nous fournissons un bon exemple à nos filles et à nos soeurs. Une des choses qui préoccupent les femmes travailleuses est l'humanisation de l'industrie et du monde. Nous avons des perspectives différentes et nous apportons ce qu'on appelle des « qualités relationnelles » à l'industrie. Je ne dis pas que les hommes n'ont pas ces qualités relationnelles, mais les femmes par exemple vont porter plus d'attention à des problèmes comme la santé mentale. L'industrie de l'acier n'est pas connue comme une industrie qui prend soin des êtres humains, mais le monde dans lequel on vit a besoin de changement, a besoin de s'humaniser. La santé et la sécurité en milieu industriel sont
quelque chose de complexe et les problèmes sont
nombreux. La santé comprend les aspects mentaux,
émotionnels et physiques. Vous devez être en bonne
santé dans les trois aspects pour être productifs
et en sécurité. Historiquement, la santé mentale
et émotionnelle n'a pas été une grande priorité.
Le monde change et nous devons faire des
changements et considérer les gens de façon
holistique. La santé mentale doit devenir une
priorité globale. Les femmes jouent un rôle actif
pour aider l'humanité à évoluer en humanisant la
société. Je prends l'exemple de comment les travailleurs
de la santé, qui sont en majorité des femmes, ne
sont pas valorisés à leur juste mesure bien qu'ils
et elles jouent un rôle vital. Je suis une mère
monoparentale avec quatre enfants, dont un ayant
des besoins spéciaux complexes et je connais la
valeur des travailleuses de la santé vers qui nous
nous
tournons en temps de crise, comme la pandémie. Je
crois à la résilience de l'esprit humain et
qu'ensemble nous pouvons envisager un changement
dans le monde et le réaliser. (Photo: FTQ)
Geneviève Royer, orthopédagogue au secondaireAvec la pandémie, nous sommes confrontés à des besoins encore plus criants dans le système d'éducation pour assurer la sécurité des élèves et du personnel et aussi sécuriser les élèves qui font face à des difficultés d'apprentissage et des retards encore plus grands dans la situation chaotique qui est créée dans l'éducation. Nous devons intervenir sur-le-champ, de manière collective, et non pas chacun comme individu devant la direction, pour corriger les situations qui se présentent. Nous devons agir plus rapidement qu'auparavant, sur une base quotidienne. Plus que jamais, les revendications que nous avons mises de l'avant depuis des années, comme la réduction de la taille des classes et l'amélioration des services aux élèves en difficulté, sont nécessaires pour stabiliser la situation, mais elles sont toujours ignorées. Maintenant, nous devons faire tout cela en pleine période de négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. Nous faisons face à la poursuite de la restructuration de l'État dont le système d'éducation pour servir les intérêts privés, et cette restructuration prive les enseignants de toute voix dans la détermination des conditions de travail. Avec la pandémie, la gouvernance par décret a été renforcée. Aux tables, les négociateurs qui représentent le gouvernement nous disent encore qu'ils n'ont pas de mandat pour négocier sur la base de nos revendications, et cela après 67 rencontres de négociation. Les enseignants discutent ferme en ce moment, parce que nous voyons bien qu'il faut rediscuter et repenser les formes traditionnelles du régime de négociation encadrées par l'État, comme la conciliation-médiation suivie de rapports, puis les votes de mandat de grève, et après cela les avis de grève, etc. La pandémie elle-même nous force à repenser ces choses. Nous discutons de la façon de mener la discussion et des actions au sein de l'opinion publique pour la mobiliser et forcer le gouvernement à rendre des comptes pour son rejet de nos revendications, alors que nous sommes les mieux placés pour savoir quels arrangements sont nécessaires pour faire face à la crise dans l'éducation, que la pandémie a encore aggravée. Il faut que notre voix devienne influente dans la prise de décision sur les affaires qui nous concernent et qui sont importantes pour le système d'éducation et le bien-être et l'avenir de la jeunesse. Les femmes forment 76 % du personnel enseignant du primaire et du secondaire, et elles sont des plus actives dans tous les aspects de la lutte, y compris dans la discussion actuelle sur comment aller de l'avant dans les conditions de la crise sanitaire.
Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS (Centre intégré de santé et de services sociaux) de Laval-CSNDans le réseau de la santé, plus du trois quarts des employés sont des femmes. C'est nous qui tenons le système de santé à bout de bras. Nous traitons nos patients comme nos familles, mais nous voudrions être traitées nous aussi correctement. Juste au point de vue salarial, il n'y a pas d'avancée depuis environ 20 ans. Nous ne suivons même pas le coût de la vie. Les femmes forment la majorité des bas salariés dans le réseau de la santé. Pourtant, travailler dans le réseau de la santé c'est une dévotion. Il faut vraiment que tu aies cela à coeur. Si tu prends mon CISSS à moi, nous avons toutes les missions du réseau de la santé. Nous prenons soin de la population, des personnes depuis l'intérieur du ventre de la mère jusqu'à la fin de leur vie. Nous avons la mission famille-enfant-jeunesse, la mission hospitalière, la mission des centres jeunesse, la mission des CRDI pour les patients autistes, la réhabilitation avec l'Hôpital juif de réadaptation, les CHSLD, les CLSC, le maintien à domicile, etc. Toutes les tranches de la société sont représentées et ce sont majoritairement les femmes qui en prennent soin. Je pense que ce qu'on fait n'est plus valorisé. Quand j'ai commencé dans le réseau il y a 34 ans, c'est quasiment une position sociale que j'avais. Tout le monde m'enviait. J'avais un bon salaire et de bonnes conditions de travail. Pendant toutes ces années, je n'ai même pas eu dix dollars d'augmentation de salaire. Je regarde mes compagnes de travail, il y en a tellement qui sont des mères monoparentales. Moi-même j'ai élevé deux enfants sans pension alimentaire, uniquement avec un salaire. Il faut qu'on recommence à reconnaître le travail
des femmes, qu'on leur donne de bonnes conditions
et un bon salaire pour qu'on puisse continuer à
prendre soin de tous les gens qui font partie de
la population qui sont comme les membres de notre
famille. (Photo: CSN)
Anne-Marie Taylor, opératrice au ravitaillement en carburant à l'Aéroport international de CalgaryL'aéroport ressemble à une ville fantôme. Notre zone de ravitaillement en carburant à l'aéroport est exploitée par un consortium de grandes compagnies aériennes et de certains transporteurs de fret. Il contrôle les installations et tout l'équipement. Nous ravitaillons tous les avions en carburant, conduisons les camions, travaillons dans les bureaux et dans un endroit souterrain appelé le parc de réservoirs. Bien que ces grandes compagnies aient la responsabilité de l'exploitation et de l'entretien des installations, c'est nous, en tant que travailleurs individuels, qui avons pris en main la question de la sécurité pendant la pandémie. Je ne laisse passer aucun problème relatif à la sécurité. Je suis membre des Teamsters et j'ai été active dans mon syndicat quand je travaillais dans l'industrie des télécommunications. Dans notre dos, le consortium donne des ordres et les tentatives d'éroder nos conditions de travail sont constantes. Jusqu'à tout récemment, il n'y avait pratiquement pas de conditions de santé et de sécurité. Nos employés les plus vigilants ont été les femmes. Dès le début, une travailleuse à temps partiel au parc de réservoirs a donné l'exemple en portant un masque. J'ai apporté des produits de nettoyage et désinfecté toutes les surfaces possibles. De notre propre initiative, certaines d'entre nous se sont mises à porter le masque. Mais ni notre compagnie ni le consortium ou le gouvernement n'ont rendu le port du masque obligatoire à ce moment-là. Alors que la pandémie progressait, les parents de certains de nos collègues de travail sont décédés de la COVID-19 et, plus tard, certains de nos travailleurs et leurs conjoints ont contracté la COVID-19. À un moment donné, quelques procédures de sécurité, certaines pas vraiment pratiques dans notre espace de travail, ont été mises en place, sans inclure le port du masque obligatoire. Nous sommes en contact les uns avec les autres et avec les autres employés d'aéroport et avec les camionneurs qui livrent le carburant. Des centaines de travailleurs ont perdu leur emploi et ceux qui travaillent encore ont le droit de le faire en sécurité. J'ai alerté tous les travailleurs que j'ai pu rejoindre lorsqu'un travailleur du parc de réservoirs a été déclaré positif afin qu'ils prennent leurs précautions. J'ai encouragé mes collègues de travail à faire la même chose. Chaque camionneur a été gardé informé jusqu'à ce que l'employé qui avait contracté la COVID revienne au travail. Ceci se passait au moment où le premier cas a été déclaré. Encore une fois, notre employeur et le consortium n'ont pas pris leur responsabilité ! Finalement, quelques mesures de sécurité ont été mises en place. Ce sont seulement ces dernières semaines qu'une vérification de sécurité en ce qui concerne la COVID a été effectuée. Des cours de formation ont été mis sur pied, dans les espaces confinés seulement, et cela alors que la pandémie était à l'oeuvre depuis longtemps, et la personne assurant la formation ne portait même pas le masque. Ceux et celles d'entre nous qui reconnaissent la nécessité continuent de diriger par l'exemple et vont continuer de le faire. Nous avons été grandement aidés par l'exemple donné par les travailleurs d'Air Canada, qui suivent toujours les protocoles de sécurité. Nous leur parlons sur le tarmac et je suis certaine qu'ils ont contribué à pousser le consortium à mettre en place finalement des mesures plus strictes dans notre secteur. Cela montre que nous devons tous travailler ensemble et défendre les droits de chacun.
Kathleen Mpulubusi, factrice à EdmontonJe suis factrice alors je vais parler principalement de ce qui s'est produit à mon centre de facteurs et factrices. Lorsque la pandémie a commencé à nous frapper, Postes Canada ne prenait pas vraiment la situation au sérieux. Dès le début, le syndicat a réclamé des masques et la distanciation sociale. Au début, le port du masque n'était pas un grand enjeu, la question était de garder l'endroit propre. La manutention du courrier crée beaucoup de saletés. Il y a beaucoup de poussière de papier et nos endroits de travail sont sales et ne sont pas bien nettoyés. Le syndicat a demandé du désinfectant pour les mains et du désinfectant à chaque poste de travail, des produits de nettoyage appropriés, des masques, des gants et un protocole de désinfection de nos véhicules. Postes Canada a compris que nous allions exercer notre droit de refus si nécessaire, comme nous l'avons toujours fait. Postes Canada a accepté notre requête d'engager du personnel d'entretien supplémentaire pour travailler le jour. Je suis membre du comité de santé et sécurité de mon lieu de travail. Nous passons beaucoup de temps à parler à nos collègues de travail de ce que nous devrions faire. Nos endroits de travail sont bondés, en particulier le matin. Le syndicat a proposé de diviser les groupes de travail, de deux heures de début de quart de travail à quatre heures, avec du chevauchement entre les quarts de travail. Nous avons établi un arrangement de type échiquier afin que si vous travaillez à une case, il n'y ait personne à côté de vous ou derrière vous. À l'endroit de travail, il y avait beaucoup d'enjeux en ce qui concerne le nettoyage et la distanciation sociale. Des mesures à prendre comme l'espacement des pauses-café et des pauses-repas, l'espacement des gens au sein des équipements et le nettoyage. Les masques n'ont pas été obligatoires avant août ou septembre. Il y a eu quelques arrêts de production, surtout à mon centre, pour y amener des équipes spécialisées dans la désinfection, nettoyer l'endroit de travail puis ramener tout le monde au travail. Dans l'ensemble, à Edmonton, nous avons été relativement épargnés comparativement à Toronto qui a connu de fortes éclosions et où un travailleur est décédé. Le facteur clé pour nous garder en sécurité a été que la section locale s'est montrée très proactive dès le début et a forcé Postes Canada à prendre au sérieux la question d'adopter des protocoles. Postes Canada s'intéressait d'abord aux coûts et n'était pas prête à payer pour fournir ce dont nous avions besoin. Nous avons démontré, pour l'avenir, la valeur de garder nos endroits de travail propres. L'air est meilleur et il y a moins de poussière de papier. J'ai participé à deux reprises à l'organisation
d'un droit de refus de masse à mon endroit de
travail, et la
direction locale savait que nous le referions si
nécessaire.
Nous avons invoqué ce droit contre les heures
supplémentaires obligatoires et lorsque Postes
Canada a
introduit une méthode de livraison à deux liasses
par
laquelle nous étions censés
trier le courrier tout en faisant notre route afin
de réduire le
temps de tri au poste, allonger les itinéraires et
réduire le personnel. (Photo: FTQ)
Laura Chesnik, enseignante au primaire, cohôte de l'Éducation est un droit et candidate du PMLC à Windsor en OntarioPour notre propre santé mentale, nous devons faire en sorte que quand nous disons Non, c'est Non ! La décision récente du gouvernement Ford de reporter la semaine de relâche de mars du 15 au 19 mars au 12 au 16 avril est un décret de plus d'une série de décrets gouvernementaux avec lesquels les éducateurs sont frappés chaque jour. Il n'est pas possible de prédire ce que le gouvernement va faire car il refuse de mobiliser les gens concernés à quelque niveau que ce soit. Cela a des retombées sur nos écoles alors que les horaires, les classes et la routine sont virés à l'envers du jour au lendemain. Vous ne pouvez pas planifier ou prédire, en tant qu'individu ou enseignant ou travailleur de l'éducation ou en tant que parent avec des enfants, dans une telle situation. Cela entraîne un stress immense pour nous et les enfants, puis rend notre stress encore plus intense parce que nous nous inquiétons pour nos étudiants. Beaucoup de personnes prennent des congés de maladie en raison de symptômes physiques causés par cette situation. L'argument principal du gouvernement pour le report de la semaine de relâche était de « limiter les possibilités de rassemblement ». Le gouvernement a prétendu que ce sont les rassemblements à l'extérieur des écoles qui ont causé les éclosions de cas de COVID-19 parmi les enfants d'âge scolaire. Mais où sont les mesures de santé publique de base pour garantir par exemple une ventilation adéquate et le dépistage de masse - pas un dépistage ciblé « là où nous le décidons », mais un dépistage disponible sur une base de masse ? Où sont les normes minimales de distanciation dans les écoles ? Où sont les congés de maladie payés qui permettent aux familles de demeurer à la maison sans problème lorsque les parents ou les enfants sont symptomatiques ? Si le gouvernement n'assure pas ces conditions, sa prétention que le report de la semaine de relâche de mars visait à maintenir la COVID-19 hors de nos écoles révèle un manque total de franchise et, selon moi, est même criminelle lorsqu'on considère que le gouvernement blâme les élèves et leurs familles pour l'éclosion des cas au lieu d'accomplir son devoir envers le peuple. Il est clair que l'annulation de la semaine de relâche en mars ajoute au stress, car la relâche nous aurait permis de prendre une pause et de réfléchir. Les parents sont également à la merci des décisions qui sont prises sans eux, qui les forcent par exemple à choisir, en pleine deuxième vague, quel sera leur modèle d'apprentissage (face-à-face, virtuel ou par documents papier) pour le reste de l'année. Vous devinez que plusieurs familles de plus ont choisi le modèle virtuel, ce qui a forcé la réorganisation des classes, le changement de classe d'étudiants, la mobilisation de nouveaux enseignants, etc. Face à tout cela, nous n'allons pas nous laisser transformer en victimes du virus ou de l'indifférence criminelle de notre gouvernement envers notre santé et notre sécurité, y compris notre santé mentale. Il n'y aura jamais de fin si nous nous appuyons sur le gouvernement ou si nous nous contentons de nous plaindre d'à quel point ils sont mauvais et d'attendre une élection. Non c'est Non ! Les éducateurs mettent de l'avant des revendications pour changer nos conditions de travail dans nos écoles, par exemple avec des ÉPI adéquats dont des masques N95, un dépistage adéquat, une ventilation adéquate dans chacune de nos salles et pas uniquement dans l'école dans son ensemble. Jusqu'à maintenant, on nous dit que l'école « respecte ou dépasse les normes » sans répondre à nos questions spécifiques pour que nous ayons l'esprit en paix ou prenions des mesures. Quand les revendications ne sont pas satisfaites ou sont hors du contrôle de l'école ou du conseil scolaire, refuser d'accepter ce qui est inacceptable devient de plus en plus une façon d'affirmer notre humanité. À cet égard, le point de départ est notre droit de refuser d'accepter des choses qui sont manifestement dangereuses. Il s'agit d'affirmer notre droit à la liberté d'expression et de conscience de prendre position pour notre propre santé et sécurité en défendant les droits de tous à la santé et à la sécurité. À mesure que les choses évoluent, je crois que de plus en plus d'enseignants et de travailleurs de l'éducation vont trouver les façons de dire Non! dans ces conditions difficiles. Prendre des congés de maladie et faire des exercices de respiration ne résout pas le problème. C'est en prenant en main notre responsabilité sociale de faire en sorte que notre Non signifie Non, que nous protégeons notre santé mentale.
(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.) Site web : www.pccml.ca Email : forumouvrier@cpcml.ca |