Laura Chesnik, enseignante au primaire, cohôte de l'Éducation est un droit et candidate du PMLC à Windsor en Ontario
Pour notre propre santé mentale, nous devons
faire en sorte que quand nous disons Non, c'est
Non !
La décision récente du gouvernement Ford de
reporter la semaine de relâche de mars du 15
au 19 mars au 12 au 16 avril est un
décret de plus d'une série de décrets
gouvernementaux avec lesquels les éducateurs sont
frappés chaque jour. Il n'est pas possible de
prédire ce que le gouvernement va faire car il
refuse de
mobiliser les gens concernés à quelque niveau que
ce soit.
Cela a des retombées sur nos écoles alors que les
horaires, les classes et la routine sont virés à
l'envers du jour au lendemain. Vous ne pouvez pas
planifier ou prédire, en tant qu'individu ou
enseignant ou travailleur de l'éducation ou en
tant que parent avec des enfants, dans une telle
situation. Cela entraîne un stress immense pour
nous et les
enfants, puis rend notre stress encore plus
intense parce que nous nous inquiétons pour nos
étudiants. Beaucoup de personnes prennent des
congés de maladie en raison de symptômes physiques
causés par cette situation.
L'argument principal du
gouvernement pour le report de la semaine de
relâche était de « limiter les possibilités de
rassemblement ». Le gouvernement a prétendu
que ce sont les rassemblements à l'extérieur des
écoles qui ont causé les éclosions de cas de
COVID-19 parmi les enfants d'âge scolaire. Mais où
sont les mesures de santé
publique de base pour garantir par exemple une
ventilation adéquate et le dépistage de masse -
pas un dépistage ciblé « là où nous le
décidons », mais un dépistage disponible sur
une base de masse ? Où sont les normes
minimales de distanciation dans les écoles ?
Où sont les congés de maladie payés qui permettent
aux
familles de demeurer à la maison sans problème
lorsque les parents ou les enfants sont
symptomatiques ?
Si le gouvernement n'assure pas ces conditions,
sa prétention que le report de la semaine de
relâche de mars visait à maintenir la COVID-19
hors de nos écoles révèle un manque total de
franchise et, selon moi, est même criminelle
lorsqu'on considère que le gouvernement blâme les
élèves et leurs familles pour l'éclosion des cas
au lieu
d'accomplir son devoir envers le peuple.
Il est clair que l'annulation de la semaine de
relâche en mars ajoute au stress, car la relâche
nous aurait permis de prendre une pause et de
réfléchir. Les parents sont également à la merci
des décisions qui sont prises sans eux, qui les
forcent par exemple à choisir, en pleine deuxième
vague, quel sera leur modèle d'apprentissage
(face-à-face,
virtuel ou par documents papier) pour le
reste de l'année. Vous devinez que plusieurs
familles de plus ont choisi le modèle virtuel, ce
qui a forcé la réorganisation des classes, le
changement de classe d'étudiants, la mobilisation
de nouveaux enseignants, etc.
Face à tout cela, nous n'allons pas nous laisser
transformer en victimes du virus ou de
l'indifférence criminelle de notre gouvernement
envers notre santé et notre sécurité, y compris
notre santé mentale. Il n'y aura jamais de fin si
nous nous appuyons sur le gouvernement ou si nous
nous contentons de nous plaindre d'à quel point
ils sont
mauvais et d'attendre une élection. Non c'est
Non ! Les éducateurs mettent de l'avant des
revendications pour changer nos conditions de
travail dans nos écoles, par exemple avec des ÉPI
adéquats dont des masques N95, un dépistage
adéquat, une ventilation adéquate dans chacune de
nos salles et pas uniquement dans l'école dans son
ensemble. Jusqu'à maintenant, on nous dit que
l'école « respecte ou dépasse les normes »
sans répondre à nos questions spécifiques pour que
nous ayons l'esprit en paix ou prenions des
mesures.
Quand les revendications ne sont pas satisfaites
ou sont hors du contrôle de l'école ou du conseil
scolaire, refuser d'accepter ce qui est
inacceptable devient de plus en plus une façon
d'affirmer notre humanité. À cet égard, le point
de départ est notre droit de refuser d'accepter
des choses qui sont manifestement dangereuses. Il
s'agit d'affirmer
notre droit à la liberté d'expression et de
conscience de prendre position pour notre propre
santé et sécurité en défendant les droits de tous
à la santé et à la sécurité. À mesure que les
choses évoluent, je crois que de plus en plus
d'enseignants et de travailleurs de l'éducation
vont trouver les façons de dire Non! dans ces
conditions difficiles. Prendre des congés de
maladie et faire des exercices de respiration ne
résout pas le problème. C'est en prenant en main
notre responsabilité sociale de faire en sorte que
notre Non signifie Non, que nous protégeons notre
santé mentale.
Cet article est paru dans
Numéro 14 - 8 mars 2021
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