Forum ouvrier

Numéro 107 - 15 novembre 2021

États-Unis

Un grand mouvement de grèves
est en cours


Les mineurs de charbon en grève de l'Alabama se rendent au siège social de Blackrock
à New York, le 4 novembre 2021.

Deux offres rejetées : les travailleurs de John Deere rejettent un régime à trois vitesses et les attaques contre les régimes de retraite
Les mineurs de charbon poursuivent leur grève de plusieurs mois
Les métallos en grève en Ohio et en Virginie de l'Ouest rejettent les concessions de la compagnie
Des milliers de travailleurs de la santé font la grève pour exiger des conditions de travail sécuritaires
Les enseignants en grève à Scranton réclament les conditions requises pour l'enseignement et pour l'apprentissage
Les travailleurs de la transformation des aliments s'opposent aux attaques contre leurs conditions de travail


États-Unis

Un grand mouvement de grèves est en cours

Dans tous les États-Unis, les travailleurs de nombreuses industries et services sont en grève pour défendre leurs droits et les droits de ceux qu'ils servent. Ils rejettent les demandes pour plus de concessions et affirment que les concessions ne sont pas une solution ! Nombreux sont ceux qui s'opposent aux systèmes à deux vitesses qui s'attaquent aux jeunes travailleurs, souvent en réduisant considérablement les salaires et en éliminant les pensions et les prestations de soins de santé obtenues grâce aux luttes déterminées des travailleurs actuels et retraités. Les travailleurs de John Deere, les mineurs, les enseignants, les travailleurs du secteur de la santé, de l'alimentation et d'autres secteurs prennent position et rejettent les attaques antisociales des oligopoles géants.

À bien des égards, ils expriment la nécessité d'une nouvelle direction de l'économie qui garantisse des droits, notamment des conditions sécuritaires pour toutes et tous, des salaires, des avantages sociaux et des pensions acceptables pour les travailleurs eux-mêmes. Tout ceci appartient de droit aux travailleurs et, en tant que producteurs, les travailleurs ne sont pas un coût, comme le prétendent les oligopoles, mais les créateurs de la richesse. Les travailleurs, ainsi que ceux qu'ils servent, défendent leurs droits dans une situation où les oligopoles persistent dans leur offensive antisociale.

Nous applaudissons tous ces efforts et sommes solidaires de tous ceux qui sont engagés dans ces batailles. Vous trouverez ci-dessous des résumés de certaines d'entre elles. Les travailleurs d'un grand nombre de petits sites de production ont été ou sont toujours en grève.

Pour une liste complète de toutes les grèves actuelles et récentes des travailleurs aux États-Unis, cliquez ici. Pour envoyer des messages d'appui ou contribuer matériellement d'une manière ou d'une autre, contactez les sections locales des syndicats en grève.

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Deux offres rejetées : les travailleurs de John Deere rejettent un régime à trois vitesses et les attaques contre les régimes de retraite

Ligne de piquetage à l'usine John Deere à Denver au Colorado, le 22 octobre 2021

Le 12 novembre, les Travailleurs unis de l'automobile (TUA) ont émis une déclaration intitulée « La grève se poursuit pendant le vote de ratification » qui annonce que John Deere a présenté « une nouvelle offre, la meilleure et la dernière, à l'équipe de négociation des TUA » qui sera présentée aux membres pour ratification. Les travailleurs de John Deere sont en grève depuis le 14 octobre et ont rejeté deux offres de la compagnie. Près de 10 000 travailleurs participent à la grève dans 13 usines au Colorado, en Géorgie, en Illinois, en Iowa et au Kansas. C'est la première grève en 35 ans contre la plus importante compagnie d'équipement agricole et de construction au monde. Plus de 90 % des membres des TUA (UAW) à Deere ont rejeté la première convention collective qu'on leur a proposée.

Les sections locales en grève sont :

Section locale 74, Ottumwa, Iowa (John Deere Ottumwa Works)
Section locale 94, Dubuque, Iowa (John Deer)
Section locale 186, Denver, Colorado (John Deere)
Section locale 434, Moline, Illinois (John Deere)
Section locale 450, Des Moines, Iowa (John Deere Des Moines Works)
Section locale 472, Covington, Géorgie (John Deere)
Section locale 2366, Coffeyville, Kansas (John Deere Coffeyville Works)

Depuis qu'ils ont déclenché la grève, les membres tiennent des lignes de piquetage 24 heures par jour 7 jours/semaine. Les sections locales ont imprimé des chandails où on peut lire : « Jugés essentiels en 2020. Prouvez-le en 2021. Assemblage impossible à la maison ». Le 18 octobre, plusieurs sections locales ont appelé à une large participation aux piquetages du matin. À Waterloo, en Iowa, les membres ont rapporté qu'il y a eu un refoulement pendant trois heures de salariés et d'employés de la direction qui tentaient de traverser la ligne de piquetage. À Davenport, la durée a été de deux heures et demie. Une « démonstration de force » massive par la section locale 865 à Harvester Works De Deere à East Moline, en Illinois, a attiré 1 000 piqueteurs qui ont formé une ligne couvrant 15 pâtés de maisons. Les travailleurs poursuivent leur lutte en adoptant des tactiques similaires.

Ils ont aussi reçu un appui massif de leurs communautés, des agriculteurs et de plusieurs autres.

Les travailleurs insistent pour éliminer un régime à deux vitesses mis en place en 1997. Les conditions, les salaires et les avantages sociaux sont si différents que les travailleurs parlent d'un avant et un après 1997. Ceux qui ont été embauchés après 1997 ont des salaires considérablement inférieurs et n'ont pas de régime de santé à la retraite. Maintenant, Deere veut un troisième régime pour les futurs travailleurs qui comprend les mêmes coupures et l'inéligibilité aux régimes de retraite.

Comme d'autres monopoles, Deere offre des augmentations de salaire qui sont en fait des baisses de salaires car elles sont inférieures au taux d'inflation actuel qui est de 5 %. L'entente de principe de 6 ans rejetée comprenait une augmentation de salaire de 2 % pour la première année. En 2022, 2024 et 2026, les travailleurs auraient reçu des sommes forfaitaires de 2 % plutôt que des augmentations de salaires, une méthode qui vise à réduire encore plus les salaires et les montants eux-mêmes sont bien en deçà de l'inflation. L'augmentation réelle des salaires n'est que de 5 %.

Comme l'a dit un représentant de Milan en Illinois : « En 1997, Deere a rapporté un revenu net de 817 millions de dollars. En 2021, il prévoit faire 5,7 milliards. » Pendant ce temps, le salaire de base à Deere est passé d'un peu moins de 15 dollars en 1997 à un peu plus de 20 dollars avec l'offre actuelle. « Alors que les profits de Deere ont augmenté de près de 700 % depuis 1997, notre pouvoir d'achat a diminué de 35 %. »

Bien que les travailleurs de Deere sont considérés comme étant « absolument essentiels » parce qu'ils fabriquent de l'équipement agricole, leurs droits sont brutalement attaqués. Deere a aussi proposé de mettre fin au moratoire sur la fermeture de l'usine, de mettre fin à la paie de temps supplémentaire après 8 heures, d'éliminer l'ancienneté dans les échelles salariales et de forcer les travailleurs à payer 20 % de leurs primes d'assurance-santé, et a proposé plusieurs autres concessions draconiennes. La grève a fait reculer Deere sur certaines de ces concessions, mais le système à trois vitesses, la baisse de salaire et d'autres concessions sont toujours présents.

La compagnie a aussi cherché à obtenir des injonctions auprès des tribunaux pour empêcher les lignes de piquetage et d'autres activités syndicales. Dans un cas, ils ont obtenu l'injonction, et dans un autre, non. Un juge a rejeté la demande de Deere de limiter le piquetage de son usine Des Moines Works à Ankeny, en Iowa, disant qu'après avoir présenté plusieurs heures de vidéos de sécurité, Deere n'avait pas réussi à prouver que les membres des TUA avaient fréquemment eu recours à des activités illégales. Dans l'autre cas, le juge a accordé une injonction provisoire contre les grévistes qui pénètrent sur le terrain de la compagnie à l'usine Davenport Works ou entravent son entrée et ses sorties. Il a limité le nombre de piqueteurs à un maximum de 4 à chaque barrière de l'usine.

Les travailleurs demeurent déterminés et persistent dans leur lutte et maintiennent des lignes de piquetage 24/7. Ils sont déterminés à faire reculer la compagnie sur la question des régimes à deux et à trois vitesses et à obtenir des salaires et des conditions de travail qu'ils jugent acceptables.


Les travailleurs de John Deere en grève à Des Moines en Iowa, le 18 octobre 2021

(Photos : TUA)

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Les mineurs de charbon poursuivent leur grève
de plusieurs mois


Des mineurs de charbon défilent dans la ville de New York, le 4 novembre 2021.

Les mineurs de charbon de l'Alabama sont en grève contre Warrior Met depuis le 1er avril et poursuivent leur lutte. Ils ont déjà rejeté une proposition de contrat. Les 1 100 travailleurs persistent à tenir des piquets de grève et se sont à nouveau rendus à New York pour affronter BlackRock, qui détient une participation majoritaire dans Warrior Met. BlackRock est l'un des plus grands financiers du monde, responsable de la fermeture de nombreuses installations et de la réalisation de coups d'argent rapides tout en éliminant massivement des emplois et en attaquant les salaires et les conditions de travail.

Le 4 novembre, les travailleurs ont manifesté au siège social de BlackRock. Cinq personnes ont été arrêtées au cours de cette action, qui faisait suite à des protestations similaires en juin et juillet. En outre, Warrior Met a obtenu une injonction pour restreindre les activités de piquets de grève des United Mine Workers of America (UMWA) sur leurs sites. Ils ont affirmé que la violence sur les piquets de grève avait « atteint un niveau dangereux », dans une situation où c'est l'entreprise qui a été violente.

L'ordonnance interdit pratiquement toute activité qui perturbe les opérations de l'entreprise, y compris « le piquetage ou toute autre activité à moins de 300 mètres de toute entrée des installations » et qui interfère avec « la conduite et l'exploitation des affaires de Warrior et des activités de soutien, y compris le piquetage de masse ». Elle permet en fait à l'entreprise de faire appel à autant de briseurs de grève que possible, tout en essayant de forcer les grévistes à se soumettre.

L'ordonnance d'interdiction temporaire est la dernière d'une série de provocations de l'entreprise contre la grève en cours. Depuis des semaines, l'entreprise mène une campagne de dénigrement en multipliant les provocations. Elle a notamment engagé une société de relations publiques, Sitker and Company, pour dépeindre les grévistes comme « violents » dans les journaux et sur les médias sociaux. Sur une page YouTube commanditée par l'entreprise, une vidéo de surveillance a été publiée, qui prétend montrer des grévistes qui « attaquent » un briseur de grève. En fait, on y voit un véhicule foncer directement sur des mineurs sur la ligne de piquetage. Tout au long de la grève, de nombreux piqueteurs et leurs épouses ont été heurtés par des véhicules, et au moins un mineur a été hospitalisé pour ses blessures. Comme le dit l'un d'entre eux : « On a tiré sur des mineurs tard dans la nuit. Les policiers ne se soucient pas des mineurs et ne font pas grand-chose lorsqu'on leur signale une fusillade ou une agression par véhicule, qui continuent de se produire. Pendant ce temps, les policiers escortent tous les jours l'autobus qui amène les briseurs de grève. »

La convention actuelle avec le syndicat a été négociée alors que Warrior Met émergeait de la procédure de faillite de l'ancienne Walter Energy, qui a déclaré faillite en 2016. Comme l'ont vécu de nombreux travailleurs aux États-Unis et au Canada, la faillite est un vol légalisé. Elle est utilisée pour garantir des profits massifs tout en s'attaquant aux travailleurs. Les mineurs de charbon ont été contraints de faire de nombreuses concessions en matière de salaire, d'avantages sociaux, de congés, d'heures supplémentaires et d'autres domaines. Ils exigent que tout soit rétabli et que les salaires et la sécurité soient améliorés. Comme d'autres grévistes, ils ont reçu un large soutien.

Pour plus de détails, voir « Rassemblement de masse des travailleurs devant le siège social de BlackRock à New York : Les mineurs de charbon de l'Alabama en grève adoptent le slogan audacieux Nous sommes un ! », LML numéro 9,1er août 2021.

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Les métallos en grève en Ohio et en Virginie de l'Ouest rejettent les concessions de la compagnie

Quatre cent cinquante travailleurs de Special Metals Corporation, une usine d'alliages de nickel à Huntington, en Virginie de l'Ouest, ont déclenché la grève le 1er octobre. Les membres de la section locale 40 du Syndicat des Métallos ont rejeté les baisses de salaire réclamées par la compagnie, une augmentation des cotisations à une assurance-maladie privée et d'autres concessions affectant leurs conditions de travail. Les travailleurs produisent des « superalliages » résistants aux températures élevées et utilisés dans les aéronefs militaires et civils, les missiles, les appareils de forage en haute mer et l'équipement utilisé dans l'espace. Special Metals exerce ses activités comme filiale de Precision Castparts basé en Oregon qui lui-même fait partie du cartel de placement mondial contrôlé par Berkshire Hathway appartenant à l'oligarque Warren Buffet.

Les travailleurs de produits tubulaires d'ArcelorMittal gagnent des améliorations

Cinq cents métallos qui étaient en grève depuis le 1er novembre à l'usine de produits tubulaires d'ArcelorMittal à Shelby, en Ohio, ont approuvé une nouvelle convention le 11 novembre. Les membres de la section locale 3057 du Syndicat des Métallos avaient déclenché la grève pour défendre leurs droits et leur réclamation à la valeur qu'ils produisent. Ils étaient particulièrement préoccupés par les questions liées aux soins de santé, aux régimes de retraite et à la longueur de la journée et de la semaine de travail. Brian Sealy, le représentant du district 1 des Métallos a dit au journal Mansfield News : « Il s'agit d'une convention de 4 ans qui garantit des congés, une réduction des cotisations aux soins de santé, de bonnes augmentations chaque année et des augmentations aux régimes de retraite chaque année. »

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Des milliers de travailleurs de la santé font la grève pour exiger des conditions de travail sécuritaires

Les infirmières de l'hôpital Mercy obtiennent une amélioration de l'affectation du personnel et des conditions de travail

Les travailleurs de l'hôpital Mercy de Buffalo ont fait la grève pendant plus de 35 jours, depuis le 1er octobre, pour exiger une affectation de personnel et des conditions de travail sécuritaires et de meilleurs salaires. Ils ont rejoint plusieurs centaines d'infirmières de Worcester, Massachusetts, en grève à l'hôpital St. Vincent depuis le 8 mars et plus de 900 travailleurs d'entretien et de services à l'hôpital Cabell Huntington en Virginie de l'Ouest qui ont déclenché la grève le 3 novembre. Comme de nombreux travailleurs de la santé, ils ont tous été contraints de travailler dans des conditions dangereuses, notamment en ce qui concerne l'affectation du personnel. Comme le font remarquer les infirmières de tout le pays, il n'y a pas de pénurie d'infirmières mais une pénurie de conditions de travail sécuritaires. Le travail difficile qu'elles accomplissent est devenu encore plus difficile pendant la pandémie. Nombre d'entre elles, dans tout le pays, sont toujours confrontées au manque d'équipement de protection individuelle, de tests de dépistage, de jours de maladie payés pour la mise en quarantaine, etc.

La grève à l'hôpital Mercy a mobilisé environ 2 500 infirmières, employés de bureau, personnel de service et personnel technique, et a mis de l'avant la revendication d'un ratio d'une infirmière pour quatre patients dans les zones médico-chirurgicales, soit le minimum requis. En outre, une grande partie du personnel a des salaires équivalents au seuil de pauvreté, y compris les travailleurs des services environnementaux et les aides diététiciennes, qui gagnent aussi peu que 13,45 dollars de l'heure. Ces travailleurs sont en contact direct avec la COVID et pourtant ils gagnent moins que ceux de McDonald's et d'autres établissements similaires de restauration rapide.

Tous sont membres des sections locales 1133 et 1168 des Travailleurs en Communications d'Amérique (CWA). La main-d'oeuvre, essentiellement féminine, s'est jointe aux piquets de grève et a reçu le soutien des patients et des membres de la communauté qui apprécient ses efforts considérables pour fournir des soins et exiger la sécurité des patients. Alors que Catholic Health a prétendu ne pas avoir les moyens d'augmenter les salaires, elle a payé des briseurs de grève 150 dollars de l'heure pour occuper des postes d'infirmières, soit plus du triple des salaires actuels, et a dépensé des dizaines de millions de dollars pour maintenir l'hôpital ouvert. Le 1er novembre, Catholic Health a également cessé de payer les avantages sociaux en soins de santé afin d'exercer un chantage sur les infirmières et le personnel pour les forcer à retourner au travail.

Une entente de principe a été conclue le 4 novembre et a été ratifiée à une écrasante majorité lors des réunions des 6 et 7 novembre. Selon CWA, l'accord prévoit des ratios d'affectation du personnel garantis qui font en sorte que Mercy devra embaucher environ 400 personnes. « Grâce à la détermination inébranlable et aux sacrifices de nos membres au cours des cinq dernières semaines, ces hôpitaux catholiques sont désormais les premiers à New York, et certains des seuls au pays à garantir des niveaux de personnel sécuritaires », a déclaré Debora Hayes, directrice régionale de CWA..

Hôpital Cabell Huntington

Les travailleurs en grève de l'hôpital Cabell Huntington sont membres du district 1199 du Syndicat international des employés de service (SIES). Les infirmières auxiliaires, les techniciens de laboratoire, le personnel d'entretien et de nettoyage ont rejeté une proposition de convention collective de l'entreprise qui augmentait considérablement les primes d'assurance-maladie privée et réduisait le salaire net. Il va sans dire que les travailleurs ont été soumis à un stress énorme pendant l'urgence sanitaire de la pandémie, la Virginie occidentale ayant récemment connu des éclosions particulièrement graves de la variante Delta de la COVID-19.

Hôpital St. Vincent

La grève à l'hôpital St. Vincent se poursuit. L'entreprise privée propriétaire de l'hôpital, Tenet Health, a annoncé des bénéfices de 448 millions de dollars pour le troisième trimestre, qui seraient en partie dus à l'augmentation des admissions aux urgences et des procédures chirurgicales.

Kaiser Permanente

Les travailleurs en grève et les ingénieurs biomédicaux des établissements de Vallejo de Kaiser Permanente seront rejoints sur le piquet de grève dans tout le nord de la Californie le 19 novembre par deux mille cliniciens, psychologues, thérapeutes et travailleurs sociaux spécialisés dans la santé mentale. Les travailleurs déclarent qu'ils se tiendront aux côtés de leurs collègues déjà en grève et exigeront que « Kaiser négocie de bonne foi pour réparer son système de soins de santé mentale défectueux qui laisse les patients attendre jusqu'à trois mois pour un rendez-vous de thérapie et des thérapeutes submergés par des charges de travail écrasantes ».

Des piquets de grève seront installés devant les hôpitaux Kaiser de Vallejo, San Francisco, Sacramento, Fresno, Santa Rosa, Oakland et San Jose à partir de 6 heures du matin le 19 novembre. L'action de masse est en solidarité avec les membres de la section locale 39 du Syndicat des mécaniciens de machines fixes, qui font la grève aux installations Kaiser du nord de la Californie depuis le 18 septembre.

« Chaque fois que nous avons fait la grève pour exiger de meilleurs soins pour nos patients, les ingénieurs se sont joints à nous sur les piquets de grève », a déclaré Willow Thorsen, une assistante sociale de Kaiser à Santa Rosa dans un communiqué de presse. « Nous faisons la grève maintenant pour défendre nos collègues et nos patients qui se voient refuser les soins dont ils ont besoin. »

Les cliniciens en santé mentale de Kaiser, représentés par le Syndicat national des travailleurs de la santé (NUHW), sont sans contrat depuis le 1er octobre. Le géant Kaiser a rejeté les propositions syndicales visant à augmenter les effectifs, à recruter davantage de thérapeutes bilingues et issus des minorités et à alléger les charges de travail insoutenables qui entraînent une augmentation du taux de rotation dans les cliniques Kaiser.

« Kaiser refuse de voir à quel point ses patients souffrent lorsqu'ils essaient d'accéder à des soins de santé mentale », a dit Kenneth Rogers, un psychologue chez Kaiser à Sacramento. « Il n'y a aucune norme clinique qui demande de faire attendre les patients un mois ou plus entre deux rendez-vous, et les thérapeutes partent parce que nous ne pouvons pas fournir des soins conformes à l'éthique. »

Pour accroître la pression sur Kaiser afin de parvenir à un règlement qui réponde à leurs droits et revendications, le NUHW a émis un autre préavis de grève touchant les pharmacies Kaiser de consultation externe, qui durera du 15 au 22 novembre.

Un sondage mené par le syndicat auprès des cliniciens en santé mentale de Kaiser, publié plus tôt cette année, a révélé que :

« 80 % ont déclaré que leurs cliniques manquent de personnel pour fournir des soins appropriés et opportuns aux patients;

« 65 % ont déclaré que chaque jour, ils doivent planifier des rendez-vous de suivi plus tard que ce qui est cliniquement approprié pour leurs patients;

« 87 % ont déclaré que les rendez-vous hebdomadaires de psychothérapie individuelle ne sont pas disponibles pour les patients qui en ont besoin;

« 55 % ont déclaré qu'au cours des six derniers mois, ils ont envisagé de quitter Kaiser. »

Sal Rosselli, président du Syndicat national des travailleurs de la santé, qui représente les cliniciens en santé mentale de Kaiser en Californie et à Hawaï, a déclaré : « Le refus de Kaiser d'envisager ne serait-ce que des propositions visant à augmenter le personnel et à améliorer les soins montre qu'il n'est pas sérieux dans sa volonté de travailler avec les cliniciens pour réparer son système de soins de santé mentale. »

Kaiser Permanente gère 39 hôpitaux et plus de 700 cabinets médicaux, avec plus de 300 000 employés, dont plus de 80 000 médecins et infirmières. Selon le NUHW, les états financiers annuels les plus récents de Kaiser font état de profits de 13,8 milliards de dollars et de réserves de liquidités s'élevant à 44 milliards de dollars.

La grève prévue de 32 000 travailleurs du secteur de la santé en Californie est évitée

Les syndicats représentant des milliers de travailleurs de Kaiser Permanente, qui avaient prévu de faire la grève le 15 novembre, ont annoncé le 13 novembre qu'une entente de principe a été conclue. Le syndicat United Nurses Associations of California/Union of Health Care Professionals avait planifié de déclencher la grève en opposition aux demandes de Kaiser qui visaient à « réduire davantage les salaires des employés actuels et à sabrer les salaires des nouveaux employés dans le contexte d'une crise nationale du personnel de la santé », avait déclaré le syndicat. Les travailleurs de la santé, environ 21 000 infirmières diplômées, pharmaciens, sages-femmes, kinésithérapeutes et ergothérapeutes, infirmières praticiennes et adjoints au médecin, font partie de l'Alliance des syndicats de la santé, qui comprend 21 sections locales représentant 52 000 travailleurs.

Kaiser veut créer un régime à deux niveaux d'échelles salariales régionales pour toutes les personnes embauchées après 2022, ce qui signifie une réduction considérable des salaires et des avantages sociaux. Les systèmes à deux vitesses sont inhabituels dans le secteur des soins de santé et les travailleurs considèrent qu'il s'agit d'une menace sérieuse pour tous, d'autant plus que Kaiser est considéré comme un acteur majeur du secteur. Comme l'a dit un travailleur, « le régime à deux vitesses trouve une fissure et crée un canyon ».

La proposition placerait également certains nouveaux embauchés dans une catégorie inférieure aux taux de salaires de départ actuels chez McDonald's ou dans les entrepôts d'Amazon. « Si on a le choix entre faire des hamburgers ou transporter des patients de la COVID à la morgue pour le même salaire, le choix devient évident », a dit un technicien de mobilité de longue date.

Opposition dans tout le pays au modèle de soins « tout seul à la maison »

En outre, les infirmières de l'État s'organisent pour bloquer les efforts de Kaiser qui visent à mettre en place un modèle de soins de santé de type « restez à domicile ». Sous l'impulsion de National Nurses United (NNU), les travailleurs de la santé s'organisent pour empêcher Kaiser, ainsi que la clinique Mayo et Medically Home d'imposer ce que les infirmières appellent le « tout seul à la maison ». Comme l'indique leur appel, « Imaginez que vous vous rendiez aux urgences pour une maladie grave et que le personnel médical convienne que vous devez être hospitalisé immédiatement – mais au lieu de vous admettre, on vous renvoie chez vous avec un iPad, un moniteur et la promesse de 'soins virtuels'. Pas de soins pratiques, pas d'infirmières diplômées et d'autres prestataires 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour surveiller ces légers changements révélateurs de votre état, personne pour vous tenir la main ou calmer vos craintes. » Cela détruit les attentes et la disponibilité de soins infirmiers sécuritaires et professionnels dans un cadre hospitalier.

Ce projet, déjà mis à l'épreuve dans deux hôpitaux, permettra à Kaiser de fermer des lits d'hôpitaux, d'utiliser du personnel sous-traitant et moins cher, d'éliminer des infirmières et d'autres membres du personnel tout en continuant à être remboursé par les assureurs et Medicare – tout cela aux dépens des patients et de la sécurité des soins. Ce plan est dangereux et met la vie des patients en danger à bien des égards, tout en transférant la charge des soins à des membres de la famille non formés, très probablement des femmes qui doivent déjà s'occuper des enfants, des personnes âgées, etc.

Le NNU a célébré le premier anniversaire de son Réseau de défense nationale qui rassemble des travailleurs de la santé et des personnes de tous horizons pour s'organiser afin de défendre les droits des travailleurs de la santé, des patients et de leurs communautés.

Il dit : « Nous sommes unis avec les infirmières de Kaiser, nos alliés communautaires et les patients par nos demandes d'augmentation des effectifs du personnel et que :

- Kaiser doit immédiatement mettre fin à tous les contrats « tout seul à la maison » avec des groupes comme Medically Home;
- Kaiser doit mettre fin aux contrats de sous-traitance qui mettent en danger la sécurité des patients et violent le contrat des infirmières;
- Kaiser doit embaucher plus d'infirmières en soins directs pour mettre en place les effectifs de personnel en fonction de l'acuité des besoins du patient;
- le jugement clinique des infirmières doit être la pierre angulaire des soins aux patients, et non des technologies et des algorithmes basés sur des conclusions préconçues.

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Les enseignants en grève à Scranton réclament les conditions requises pour l'enseignement
et pour l'apprentissage

Les enseignants et enseignantes à Scranton, en Pennsylvanie, la ville natale de Joe Biden, ont déclenché la grève le 3 novembre. Au nombre de près de 900, les membres du personnel enseignant et de soutien ont participé à des lignes de piquetage aux écoles de l'un des plus grands districts de la région, où 82 % des familles sont démunies.

Le lundi 1er novembre, environ 400 enseignants et personnel en éducation, en grande partie des femmes, ont participé à une réunion de la commission scolaire pour exiger un financement accru et rejeter les plans de la commission pour des classes avec plus d'élèves, des journées d'école prolongées et des attaques contre les régimes de santé. Malgré qu'ils ont reçu près de 60 millions de dollars en fonds de secours pour la pandémie, les représentants de la commission scolaire prétendent qu'ils ne peuvent augmenter les salaires sans procéder à d'importantes coupures dans le régime de santé. À la réunion, les porte-paroles de la commission scolaire ont menacé quiconque allait en grève de retirer leur régime de santé au complet. Les 400 se sont levés à l'unisson, chantant « Solidarité mes frères », ont quitté la salle pour se retrouver mercredi matin sur les lignes de piquetage. Sur leurs chandails rouges, l'objectif de leur lutte était clair : « Défendons l'éducation publique ! ».

Les enseignants et le personnel de soutien sont sans convention collective depuis 2017, donc sans augmentation de salaire, sans échelles de salaires basées sur l'ancienneté, et sans avantages sociaux bonifiés. À la réunion de la commission scolaire, des douzaines de personnes ont parlé des compressions dévastatrices que les étudiants et les enseignants endurent depuis quatre ans, comme les coupures anti-éducation dans les programmes pour les arts et la musique, les bibliothèques et l'éducation préscolaire. Le district scolaire a déjà perdu 100 personnes victimes des compressions et épuisées de devoir enseigner dans des conditions non sécuritaires qui se sont détériorées autant pour elles-mêmes  que pour leurs élèves.

Les enseignants et le personnel de soutien participent aux réunions de la commission scolaire depuis plusieurs mois et travaillent sans relâche avec les parents, par le biais, entre autres, de piquets d'information. Ils rapportent que la communauté appuie résolument les enseignants en grève. Plusieurs automobilistes klaxonnent en appui aux piqueteurs, les entreprises locales leur fournissent des repas, les parents viennent les retrouver et, le 2 novembre, à la veille de la grève, trois candidats appuyés par le syndicat ont été élus à des postes au sein de la commission scolaire.

Rosemary Boland, la présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de Scranton, a souligné : « L'administration doit assumer ses responsabilités pour ses actions et corriger son tir afin de protéger la santé, la sécurité et le mieux-être de chaque enfant de nos écoles. »

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Les travailleurs de la transformation des aliments s'opposent aux attaques contre
leurs conditions de travail

En grève depuis le 5 octobre, les travailleurs de Kellogg persistent
à dire non aux concessions


Les travailleurs en grève chez Kellogg à Lancaster, en Pennsylvanie, 8 novembre 2021

Les travailleurs de Kellogg sont toujours sur la ligne de piquetage, exigeant de mettre fin au système salarial à deux vitesses imposé en 2015 et qui force plusieurs travailleurs à travailler pour des salaires inférieurs avec très peu d'avantages sociaux. Près de 1 400 travailleurs ont débrayé le 5 octobre à Battle Creek, au Michigan, à Lancaster, en Pennsylvanie, à Memphis, au Tennessee et à Omaha, au Nebraska. Les travailleurs jouissent d'un vaste appui, comme en témoigne un rassemblement de centaines de personnes au siège social de Kellogg à Battle Creek, le 27 octobre. Les travailleurs de Kellogg, comme ceux de Nabisco et de Frito-Lay qui ont aussi fait la grève l'an dernier, font partie du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la boulangerie, de la confiserie, du tabac et des minoteries (BCTGM). Quoique relativement petit (environ 65 000 au total) le syndicat a maintenant organisé des grèves avec la participation de milliers de personnes contre les trois principaux monopoles, à chaque fois sur des questions de temps supplémentaire obligatoire, de salaires à deux vitesses et des cotisations/prestations liées aux avantages sociaux. Kellogg exige présentement de nouvelles coupures au régime de santé, aux régimes de retraite, aux congés statutaires payés et aux vacances, aux augmentations en fonction du coût de la vie et aux emplois syndiqués. La compagnie veut aussi éliminer les régimes de retraite pour les futurs travailleurs.

En 2015, la compagnie a menacé de fermer une de ses quatre usines pour ensuite imposer un système à deux vitesses, alors que 30 % de la main-d'oeuvre était considérée comme « transitoire » et l'autre 70 % comme employés réguliers à temps plein. Les travailleurs « transitoires » font environ 12 dollars de moins de l'heure que les autres employés à temps plein, et les primes d'assurances sont plus élevées, le temps alloué aux vacances est moindre et il n'y a pas de régime de retraite. En acceptant les concessions, les travailleurs ont pensé qu'ils allaient pouvoir être transférés vers un poste régulier mais cela n'est pas arrivé. Maintenant ils sont en grève pour exiger l'élimination du système à deux vitesses et pour défendre des régimes de retraite pour tous.

En outre, les travailleurs ont régulièrement été forcés de travailler des journées de 12 à 16 heures, 7 jours sur 7, sans journées de congé ni vacances. La pandémie a fait en sorte que les exigences sont encore plus grandes pour augmenter la production de céréales comme Corn Flakes, Rice Crispies, Frosted Flakes et Fruit Loops.

Avec la présente grève, les travailleurs rejettent les plans de Kellogg de forcer les jeunes et les relativement nouveaux travailleurs à faire le même travail dans des conditions inférieures – comme le font déjà plusieurs monopoles. Les conditions à deux vitesses sont une façon de diviser les travailleurs et d'affaiblir le syndicat, mais les travailleurs refusent de faire plus de concessions et prennent position. Comme l'a dit un travailleur : « Nous sommes dehors à nous battre contre un système à deux vitesses et pour que la prochaine génération de travailleurs ait le même salaire et les mêmes avantages sociaux. »

Grève des travailleurs de Nabisco : « Nous sommes plus nombreux qu'eux »

Les travailleurs de Nabisco ont été en grève pendant un mois en août, comme plusieurs travailleurs face aux menaces de fermeture et aux coupures dans les régimes de santé. Déjà, deux usines ont été déménagées au Mexique et deux autres ont fermé plus tôt cette année, à Fair Lawn, au New Jersey et à Atlanta en Géorgie. Dans les négociations qui viennent juste de se conclure par une entente, Nabisco exigeait un régime de santé à deux vitesses et 3 plages horaires de 12 heures comprenant les fins de semaine, sans payer les travailleurs en temps supplémentaire (le salaire étant normalement à temps et demi les fins de semaine et à temps double le dimanche). Les travailleurs ont refusé. Nabisco a immédiatement coupé leur régime de santé, une tactique souvent utilisée contre les grévistes. Mais les travailleurs ont tenu le coup. Ils ont pu bloquer le régime de santé à deux vitesses et conserver la paie de temps supplémentaire ainsi que les mêmes horaires de travail que les travailleurs actuels. Aussi, les cotisations de l'employeur aux régimes 401(k) des travailleurs seront doublées. Nabisco pourra toutefois fixer l'horaire à trois quarts de travail de douze heures les fins de semaine durant lesquels les nouveaux travailleurs seront forcés de travailler sans toucher la paie pour le temps supplémentaire.

La tentative d'imposer des quarts de travail de 12 heures sans temps supplémentaire était un des principaux points de litige, surtout compte tenu que la plupart des travailleurs sont obligés maintenant de faire du temps supplémentaire. Pour plusieurs, ce serait l'équivalent d'une baisse de 20 000 dollars annuellement de paie en temps supplémentaire. En outre, sur la base de leur expérience, plusieurs savaient que 12 heures se transformeraient en 16. Bien que certains travailleurs étaient en colère face aux attaques contre les nouveaux travailleurs et, voyant cette attaque comme une première étape vers l'élimination des gains comme la paie de temps supplémentaire pour tous les travailleurs, l'entente a été ratifiée.

La grève a été déclenchée à Portland, en Oregon, le 10 août et s'est propagée aux deux autres boulangeries américaines à Richmond, en Virginie, et à Chicago ainsi que dans des centres de distribution à Aurora, au Colorado, et Norcross, en Géorgie. Les travailleurs fabriquent les biscuits Oreos, les croustilles Chips Ahoy, les craquelins Ritz et Saltines, entre autres produits.

Les grévistes se sont joints à des organisations et des syndicats locaux pour se donner plus de force. À Portland, les organisations locales ont tenu des rassemblements hebdomadaires le samedi, qui ont attiré des centaines d'alliés. Des « brigades de boycott » sont ensuite sortis pour distribuer des dépliants et placarder les supermarchés d'autocollants disant « N'achetez pas du Nabisco ! Respectez la grève ! ». Des membres des Thorns de Portland, l'équipe féminine de soccer professionnel, ont participé aux lignes de piquetage, comme l'ont fait les Teamsters, les infirmières, les menuisiers et des collègues travaillant dans des épiceries à l'extérieur de l'État.

Des alliés ont organisé une visite en pleine nuit à un hôtel Marriott local pour exiger qu'il arrête d'abriter des briseurs de grève, klaxonnant et faisant crier leurs alarmes d'auto pour bien passer le message. Des activistes de Portland, dont plusieurs avaient participé aux récentes batailles contre la violence et les meurtres aux mains des policiers, ont bloqué des camionnettes remplies de briseurs de grève pour les empêcher d'entrer ou de sortir de l'usine. Munis de pancartes, ils ont aussi bloqué le chemin de fer, convaincant ainsi un conducteur de train syndiqué de reculer le train qui transportait des ingrédients à l'usine. Plusieurs personnes ont participé à recueillir 91 000 dollars au moyen d'un fonds de grève en ligne.

Peu importe comment ils ont voté par rapport à l'entente, les travailleurs ont été inspirés par l'appui qu'ils ont reçu et se sont engagés à joindre les rassemblements d'autres travailleurs luttant pour leurs droits. « Nous sommes plus nombreux qu'eux » était l'esprit qui en animait plusieurs.

Les travailleurs de Frito-Lay font la grève pour mettre fin à des semaines de travail de 84 heures

Les travailleurs de Frito-Lay à Topeka, au Kansas, ont déclenché une grève de 19 heures en juillet pour mettre fin au temps supplémentaire obligatoire et aux semaines de travail de 84 heures à 12 heures par jour, 7 jours sur 7. La nouvelle convention collective de 2 ans garantit au moins une journée de congé par semaine. Malgré une augmentation de salaire de 4 % sur 2 ans, elle est tout de même inférieure au taux d'inflation actuel de 5 % par année.

Les travailleurs de l'usine de Topeka exigeaient qu'on mette fin aux doubles et triples quarts de travail et ont voté contre la première offre de convention collective. Plusieurs d'entre eux travaillaient des quarts de travail éreintants de 12 heures dans des conditions de chaleur extrême avec aussi peu que 8 heures entre les quarts de travail. Même s'ils sont des travailleurs de première ligne, ils ne reçoivent pas de prime de risque pendant la pandémie. Ils prennent la parole sur les préoccupations touchant à la sécurité, y compris les longues heures, et ont débrayé en partie pour cette raison.

Frito-Lay, le fabricant des produits appelés Cheetos, Doritos, Ruffles et d'autres aliments préemballés, est une filiale de Pepsi Co, l'oligopole d'aliments et de breuvages basé à New York. Les travailleurs ont produit 4,5 milliards de dollars en revenus seulement au cours du deuxième trimestre, représentant 23 % des revenus de PepsiCo.

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