Les mineurs de charbon poursuivent leur grève de plusieurs mois


Des mineurs de charbon défilent dans la ville de New York, le 4 novembre 2021.

Les mineurs de charbon de l'Alabama sont en grève contre Warrior Met depuis le 1er avril et poursuivent leur lutte. Ils ont déjà rejeté une proposition de contrat. Les 1 100 travailleurs persistent à tenir des piquets de grève et se sont à nouveau rendus à New York pour affronter BlackRock, qui détient une participation majoritaire dans Warrior Met. BlackRock est l'un des plus grands financiers du monde, responsable de la fermeture de nombreuses installations et de la réalisation de coups d'argent rapides tout en éliminant massivement des emplois et en attaquant les salaires et les conditions de travail.

Le 4 novembre, les travailleurs ont manifesté au siège social de BlackRock. Cinq personnes ont été arrêtées au cours de cette action, qui faisait suite à des protestations similaires en juin et juillet. En outre, Warrior Met a obtenu une injonction pour restreindre les activités de piquets de grève des United Mine Workers of America (UMWA) sur leurs sites. Ils ont affirmé que la violence sur les piquets de grève avait « atteint un niveau dangereux », dans une situation où c'est l'entreprise qui a été violente.

L'ordonnance interdit pratiquement toute activité qui perturbe les opérations de l'entreprise, y compris « le piquetage ou toute autre activité à moins de 300 mètres de toute entrée des installations » et qui interfère avec « la conduite et l'exploitation des affaires de Warrior et des activités de soutien, y compris le piquetage de masse ». Elle permet en fait à l'entreprise de faire appel à autant de briseurs de grève que possible, tout en essayant de forcer les grévistes à se soumettre.

L'ordonnance d'interdiction temporaire est la dernière d'une série de provocations de l'entreprise contre la grève en cours. Depuis des semaines, l'entreprise mène une campagne de dénigrement en multipliant les provocations. Elle a notamment engagé une société de relations publiques, Sitker and Company, pour dépeindre les grévistes comme « violents » dans les journaux et sur les médias sociaux. Sur une page YouTube commanditée par l'entreprise, une vidéo de surveillance a été publiée, qui prétend montrer des grévistes qui « attaquent » un briseur de grève. En fait, on y voit un véhicule foncer directement sur des mineurs sur la ligne de piquetage. Tout au long de la grève, de nombreux piqueteurs et leurs épouses ont été heurtés par des véhicules, et au moins un mineur a été hospitalisé pour ses blessures. Comme le dit l'un d'entre eux : « On a tiré sur des mineurs tard dans la nuit. Les policiers ne se soucient pas des mineurs et ne font pas grand-chose lorsqu'on leur signale une fusillade ou une agression par véhicule, qui continuent de se produire. Pendant ce temps, les policiers escortent tous les jours l'autobus qui amène les briseurs de grève. »

La convention actuelle avec le syndicat a été négociée alors que Warrior Met émergeait de la procédure de faillite de l'ancienne Walter Energy, qui a déclaré faillite en 2016. Comme l'ont vécu de nombreux travailleurs aux États-Unis et au Canada, la faillite est un vol légalisé. Elle est utilisée pour garantir des profits massifs tout en s'attaquant aux travailleurs. Les mineurs de charbon ont été contraints de faire de nombreuses concessions en matière de salaire, d'avantages sociaux, de congés, d'heures supplémentaires et d'autres domaines. Ils exigent que tout soit rétabli et que les salaires et la sécurité soient améliorés. Comme d'autres grévistes, ils ont reçu un large soutien.

Pour plus de détails, voir « Rassemblement de masse des travailleurs devant le siège social de BlackRock à New York : Les mineurs de charbon de l'Alabama en grève adoptent le slogan audacieux Nous sommes un ! », LML numéro 9,1er août 2021.


Cet article est paru dans

Numéro 107 - 15 novembre 2021

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