Les enseignants en grève à Scranton réclament les conditions requises pour l'enseignement et pour l'apprentissage
Les enseignants et enseignantes à Scranton, en Pennsylvanie, la
ville natale de Joe Biden, ont déclenché la grève le 3 novembre. Au
nombre de près de 900, les membres du personnel enseignant et de
soutien ont participé à des lignes de piquetage aux écoles de l'un des
plus grands districts de la région, où 82 % des
familles sont démunies.
Le
lundi 1er novembre, environ 400 enseignants et personnel en
éducation, en grande partie des femmes, ont participé à une réunion de
la commission scolaire pour exiger un financement accru et rejeter les
plans de la commission pour des classes avec plus d'élèves, des journées
d'école prolongées et des attaques contre les régimes
de santé. Malgré qu'ils ont reçu près de 60 millions de dollars en
fonds de secours pour la pandémie, les représentants de la commission
scolaire prétendent qu'ils ne peuvent augmenter les salaires sans
procéder à d'importantes coupures dans le régime de santé. À la réunion, les porte-paroles de la commission scolaire ont menacé
quiconque allait en grève de retirer leur régime de santé au complet.
Les 400 se sont levés à l'unisson, chantant « Solidarité mes
frères », ont quitté la salle pour se retrouver mercredi matin sur
les lignes de piquetage. Sur leurs chandails rouges, l'objectif de leur
lutte était clair : « Défendons l'éducation
publique ! ».
Les enseignants et le personnel de soutien sont sans convention
collective depuis 2017, donc sans augmentation de salaire, sans
échelles de salaires basées sur l'ancienneté, et sans avantages sociaux
bonifiés. À la réunion de la commission scolaire, des douzaines de
personnes ont parlé des compressions dévastatrices que les étudiants et
les
enseignants endurent depuis quatre ans, comme les coupures
anti-éducation dans les programmes pour les arts et la musique, les
bibliothèques et l'éducation préscolaire. Le district scolaire a déjà
perdu 100 personnes victimes des compressions et épuisées de devoir
enseigner dans des conditions non sécuritaires qui se sont détériorées
autant pour
elles-mêmes que pour leurs élèves.
Les enseignants et le personnel de soutien participent aux réunions
de la commission scolaire depuis plusieurs mois et travaillent sans
relâche avec les parents, par le biais, entre autres, de piquets
d'information. Ils rapportent que la communauté appuie résolument les
enseignants en grève. Plusieurs automobilistes klaxonnent en appui aux
piqueteurs, les entreprises locales leur fournissent des repas, les
parents viennent les retrouver et, le 2 novembre, à la veille de la
grève, trois candidats appuyés par le syndicat ont été élus à des
postes au sein de la commission scolaire.
Rosemary Boland, la présidente de la Fédération des enseignantes et
enseignants de Scranton, a souligné : « L'administration doit
assumer ses responsabilités pour ses actions et corriger son tir afin de
protéger la santé, la sécurité et le mieux-être de chaque enfant de nos
écoles. »
Cet article est paru dans
Numéro 107 - 15 novembre 2021
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