18 mars 2020
Les travailleurs s'organisent à l'échelle
du pays pour défendre les droits de tous
Mobilisons tous les travailleurs pour
que la crise de la COVID-19 soit résolue
en leur faveur
• Les travailleurs face à
la nécessité d'agir
À titre d'information
• Des
mesures strictes et globales sont recommandées
de toute urgence pour contenir la COVID-19 et
protéger la population
Mobilisation
du facteur humain/conscience sociale dans la
lutte contre la pandémie de la COVID-19: les
travailleurs prennent la parole
• Les travailleurs du
secteur public du Nouveau-Brunswick passent à
l'action
• Le Conseil du travail de
Vancouver et du district appelle à des actions
urgentes pour les travailleurs et leurs familles
• Les travailleurs de la
santé de l'Ontario demandent de l'équipement de
protection
• Les travailleurs du
transport en commun de Toronto et Mississauga
demandent de l'équipement de protection
• Todd Parsons, président
du Syndicat des travailleurs du Nord, dans les
Territoires du Nord-Ouest
• Simon Lévesque,
responsable de la santé et de la sécurité à la
FTQ-Construction
Opinion sur
une question de grande préoccupation
• L'urgence nationale
annoncée au Québec fait ressortir ce qui est
absent - Pierre Soublière
Les travailleurs s'organisent à
l'échelle du pays pour défendre les droits de tous
Forum ouvrier salue tous les
travailleurs du Canada dont les contributions
rendent la vie possible, en particulier dans le
contexte de toute la mobilisation pour contenir la
maladie à coronavirus 19 (COVID-19).
L'objectif immédiat est d'aplanir la courbe afin
que des vies soient sauvées et que le système de
santé ne soit pas submergé.
Un grand défi auquel les travailleurs font face,
surtout dans la santé mais dans les autres
services également, est comment traiter des
conséquences de la destruction néolibérale qui n'a
cessé de miner la capacité du système de santé de
veiller adéquatement sur ceux qui en ont besoin.
Le défi posé est de protéger les travailleurs en
fournissant de l'équipement de protection
individuelle (EPI) à tous ceux qui en ont besoin,
de fournir des conditions de travail qui assurent
la sécurité des patients et des travailleurs et
d'assurer des soins adéquats dans chaque domaine,
que ce soit dans les hôpitaux, les cliniques, les
établissements de soins de longue durée ou les
autres établissements. On doit s'attendre à ce que
les gouvernements à tous niveaux, qui ont effectué
ce saccage et la privatisation pour payer les
riches, vont faire ce que la situation exige
uniquement si les travailleurs mettent de l'avant
leurs réclamations comme ils doivent le faire et
gardent l'initiative dans leurs mains, afin de
décider comment les choses doivent être organisées
et fonctionner, en mandatant leurs syndicats de
faire ce qu'il faut faire et en prenant d'autres
mesures.
Le Centre ouvrier du PCC(M-L) a reçu des
nouvelles inspirantes de travailleurs de toutes
les sphères de l'économie qui mobilisent leurs
collègues pour que les droits de tous soient
soutenus. La première nouvelle est venue de
travailleuses d'une grande chaîne d'alimentation
qui sont entrées en action pour établir le calme
parmi les gens au magasin qui étaient pris dans le
feu roulant de l'achat en panique. Elles ont pris
la situation en main et tous ont été servis d'une
façon ordonnée. De nombreux clients ont
chaleureusement remercié ces femmes, non seulement
pour avoir instauré le calme mais pour avoir
démontré que les travailleurs ont un rôle
important à jouer pour influencer le déroulement
de cette crise.
Les travailleurs ne peuvent pas uniquement
demander que les gouvernements soutiennent leurs
droits, ils doivent s'activer pour faire en sorte
que leurs droits et les droits de tous soient
défendus, que les autorités démontrent de la bonne
foi ou non. Les travailleurs s'activent dans tous
les secteurs, d'abord et avant tout dans le
secteur de la santé, mais aussi dans cette
situation où il faut trouver comment les parents,
les enseignants et les familles vont garantir
qu'on s'occupe des enfants des parents qui ne
peuvent pas rester à la maison avec eux.
En Ontario, le gouvernement a annoncé la
fermeture non seulement des écoles mais de toutes
les garderies agréées, sans expliquer quelles
mesures il met en place pour s'assurer que les
parents qui doivent aller travailler ne soient pas
abandonnés à leur sort. Cela montre qu'il revient
aux travailleurs de s'activer collectivement pour
prendre la situation en main d'une manière qui
leur est favorable. Il y a plusieurs façons de
faire en sorte que les gouvernements accèdent à
leurs revendications.
Aujourd'hui,
le 18 mars, le premier ministre Justin Trudeau a
annoncé les mesures économiques que le
gouvernement met en place. Forum
ouvrier lance l'appel aux organisations et
aux collectifs des travailleurs à compter sur
eux-mêmes pour comprendre ce que ces mesures
signifient pour eux. Ils doivent faire en sorte
que les revendications mises de l'avant par les
syndicats et les conseils du travail soient
satisfaites de manière adéquate et non noyées dans
des reports et par d'autres moyens, ce qui fait
que chacun doit se débrouiller juste pour avoir
accès à ce qui lui revient de droit. Les
revendications des syndicats comprennent :
- des congés de
maladie payés pour tous les travailleurs, dont des
congés payés pour tous les travailleurs qui sont
en quarantaine ou qui doivent s'isoler ;
- un moratoire immédiat sur toutes les
évictions ;
- un moratoire immédiat sur les paiements de loyer
et d'hypothèques pour les travailleurs qui sont en
quarantaine ou doivent s'isoler à cause de la
COVID-19 ;
- l'élimination du délai d'attente pour les
travailleurs qui accèdent à l'assurance-emploi à
la suite de mises à pied causées par la COVID-19,
l'extension des prestations de l'AE pour ceux qui
sont sans emploi et ont épuisé leurs prestations
et l'admissibilité aux prestations pour ceux qui
n'y sont pas admissibles parce qu'ils n'ont pas
travaillé assez d'heures.
En plus, tous les travailleurs, dont les
travailleurs contractuels et autonomes, qui sont
mis à pied ou privés de revenu pendant cette crise
doivent recevoir une rémunération. Il est clair
également qu'une chaîne d'approvisionnement
nationale devrait être mise sur pied sur une base
permanente. Cela contribuera beaucoup à humaniser
l'environnement naturel et social et à mitiger la
crise financière à laquelle on s'attend, comme une
conséquence des mesures d'urgence.
Forum ouvrier appelle tous ses lecteurs à
être constamment en lien avec les membres de leur
famille à l'échelle du pays, avec leurs collègues
de travail et les organisations dans leurs
quartiers, afin de s'occuper des sans-abri, des
aînés et de tous ceux qui sont dans le besoin.
Toutes sortes d'initiatives sont prises, comme
l'affichage d'informations dans les halls des
immeubles d'appartements ou les ascenseurs ou sur
les babillards des endroits de travail, ou sur les
médias sociaux, afin que les lignes de
communications soient maintenues en tout temps. La
distanciation sociale devrait être facilitée
et pratiquée dans les endroits de travail, partout
où c'est possible, de concert avec les mesures
d'hygiène.
Les crises révèlent l'étoffe dont un peuple est
fait. Le Canada peut établir sa propre chaîne
d'approvisionnement interne et on peut éviter que
les rayons soient vides ou qu'il y ait du stockage
ou de la panique, qui sont habituellement causés
par des intérêts privés qui cherchent à tirer
profit de la situation. La propagation des
coronavirus ne signifie pas que les travailleurs
sont incapables d'établir leurs propres programmes
pour que la situation soit maîtrisée et qu'ils
exercent leur un contrôle sur elle. Rendre les
gouvernements redevables requiert la mise en
oeuvre de positions pratiques qui font en sorte
que la crise est résolue à l'avantage du peuple.
Dans ce numéro, Forum ouvrier porte à
votre attention la déclaration du Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste), « Des mesures
strictes et globales sont recommandées de toute
urgence pour contenir la maladie et protéger la
population », dont nous reproduisons des
extraits.
La lutte de l'humanité contre la pandémie
COVID-19 requiert que les travailleurs jouent leur
rôle dirigeant, en faisant en sorte que les
mesures nécessaires sont mises en oeuvre pour
contenir la maladie et protéger la population et
que personne n'est abandonné à son sort.
On a vu ces dernières semaines des traits précis
de la réponse des travailleurs.
Les travailleurs et leurs syndicats ont déclaré
que la lutte contre la pandémie est la priorité
numéro un de leur mouvement en ce moment et les
syndicats, à l'échelle du pays, ont reporté des
congrès, des votes de grève et la tenue de
négociations dans les semaines et les mois qui
viennent pour concentrer leurs efforts sur la
lutte à la pandémie.
Les travailleurs appuient largement les mesures
strictes et globales que l'Organisation mondiale
de la santé (OMS) a recommandées pour contenir la
COVID-19 et protéger la population, notamment la
quarantaine, le dépistage, le traçage des
contacts, la distanciation sociale et la
mobilisation directe de la population et de la
communauté. Les travailleurs demandent que les
gouvernements de tous niveaux au Canada assument
pleinement leur responsabilité de mettre en oeuvre
les recommandations de l'OMS de façon responsable.
En assumant
leur responsabilité, les travailleurs portent une
attention particulière à la situation des
travailleurs qui sont aux premières lignes du
système de santé et à tous les travailleurs des
services publics, y compris le transport en
commun, afin qu'ils ne tombent pas malades et
soient capables de veiller sur les gens. Le
problème de garantir aux travailleurs l'équipement
de protection individuelle (EPI) approprié est
crucial, comme est crucial le congé de travail,
lorsque le travailleur croit être infecté du
virus, sans pénalité financière ou autre.
L'équipement de protection individuelle est aussi
en train de devenir un enjeu important dans le
secteur privé, notamment dans les grandes chaînes
de commerce de détail où les gens magasinent par
milliers pour acheter les produits dont ils ont
besoin dans le cadre de la pandémie.
Les travailleurs prennent en main de soutenir le
moyen de subsistance des travailleurs, lorsque
celui-ci est touché, notamment par la mise en
quarantaine, ou la perte d'emploi à la suite de la
fermeture d'endroits de travail ou de l'annulation
d'événements culturels ou d'autres événements pour
lesquels les gens sont employés de façon
sporadique.
Les travailleurs considèrent que tous ces gens
sont des travailleurs qui doivent être défendus et
protégés, quelles que soient les conditions
particulières dans lesquelles ils se trouvent à
cause des aléas de cette économie et des décisions
néolibérales néfastes qui prévalent depuis plus de
20 ans et sur lesquelles ils cherchent de toutes
leurs forces à exercer leur contrôle.
Qu'ils soient des travailleurs migrants, des
chômeurs ou des travailleurs de l'économie dite à
la demande, ou des travailleurs soi-disant
autonomes, ou qu'ils soient syndiqués ou non, ou
des aînés, il faut s'assurer de trouver les moyens
pour que les gouvernements et l'élite dirigeante
soutiennent leur moyen de subsistance. Tout doit
être examiné de façon créative pour que la qualité
humaine de tous soit défendue et affirmée. Déjà,
on a appris qu'au Québec les travailleurs
autonomes de l'événementiel et du spectacle sont
en train de mettre sur pied une organisation qui
prendra en main, entre autres problèmes, la
question de leur moyen de subsistance alors que
les événements culturels ont presque entièrement
été annulés pour une période indéterminée.
Il faut s'organiser, obtenir et faire circuler
l'information alors que les événements et les
annonces de programmes par les gouvernements de
tous niveaux se succèdent très rapidement. Il faut
faire en sorte que les travailleurs prennent la
parole au sujet des réclamations qui doivent être
faites afin que la situation soit humanisée par le
soutien au bien-être de tous.
Forum ouvrier ouvre ses pages à cette
lutte contre la pandémie et aux préoccupations,
aux revendications et aux initiatives des
travailleurs face à celle-ci. Dans ce numéro de Forum
ouvrier, les travailleurs trouveront des
entrevues et des déclarations de travailleurs et
de syndicats sur ce sujet.
Conférence de presse à Queen's Park, le 12 mars
2020, organisée par les professionnels de la santé
représentés par le Réseau pour la santé et le
travail décent, pour demander des mesures de
protection pour tous les travailleurs.
À titre
d'information
L'Organisation mondiale
de la santé (OMS) a recommandé des mesures
strictes et globales pour contenir la maladie à
coronavirus 19 (COVID-19) et protéger la
population, notamment la quarantaine, le
dépistage, le traçage des contacts, la
distanciation sociale et la mobilisation directe
de la population et de la communauté.
Le 11 mars, l'OMS a évalué que la COVID-19
pouvait être qualifié de pandémie. Une pandémie
est quand une nouvelle maladie pour laquelle les
êtres humains n'ont pas d'immunité se propage dans
le monde au-delà des attentes. Une distinction est
que la propagation de la maladie dans diverses
régions n'est plus uniquement attribuée aux
voyageurs. C'est la première fois qu'une pandémie
est causée par un coronavirus. L'OMS affirme
également que c'est la première pandémie « qui
peut être contrôlée ».
L'OMS estime le taux de mortalité actuel à
environ 3,4 %. Aux États-Unis, il est
estimé à environ 5 %. Même s'il était
de 1 %, il serait toujours dix fois plus
élevé que celui de la grippe saisonnière normale.[1] Les rapports indiquent
également une différence marquée entre les cas
diagnostiqués officiellement et les cas réels. Le
temps requis aux patients pour se faire dépister
et d'autres facteurs, y compris le très faible
taux de dépistage aux États-Unis, entraînent un
écart entre le nombre de cas signalés et le nombre
réel. On peut s'attendre à ce que le nombre réel
soit de 10 à 100 fois le nombre
rapporté. Cela signifie qu'il existe déjà des
dizaines de milliers de cas en Amérique du Nord,
sinon plus.
Des mesures strictes et socialement responsables
sont requises
La mondialisation, y compris la livraison dite
juste-à-temps de biens, de services et même
d'êtres humains a rapproché le monde par une
socialisation sans précédent. Même si certains
pays n'ont encore vu aucun cas de la maladie, nous
sommes tous dans le même bateau en tant
qu'humanité ayant un intérêt commun à contenir le
coronavirus et à protéger les populations. Les
gouvernements à tous les niveaux doivent assumer
l'entière responsabilité de la mise en oeuvre
responsable des recommandations de l'OMS.[2] Tous ceux qui travaillent à
domicile doivent continuer d'être payés au même
taux. Tous ceux qui ont été licenciés à la suite
de la fermeture de lieux de travail doivent être
indemnisés. Les gouvernements ont encouragé la
privatisation, la sous-traitance et la
précarisation de la plupart des emplois, en
particulier dans le secteur des services, et ils
doivent maintenant garantir que tous les
travailleurs contractuels et indépendants
reçoivent une rémunération pendant cette période
spéciale. Ceux qui travaillent dans la soi-disant
économie à la demande où les intérêts privés
utilisent des applications logicielles pour
favoriser leurs intérêts étroits et où les
travailleurs doivent être disponibles sur demande
pour une tâche à la fois, doivent également
recevoir une compensation pendant cette période
spéciale s'ils doivent eux aussi être placés en
quarantaine ou soumis à des conditions
d'isolement.
La réalité d'une économie et d'une vie
socialisées exige que les gouvernements nationaux
assument leur responsabilité sociale de contenir
ce virus en utilisant les mesures de santé
publique recommandées par l'OMS étant donné
l'absence de contre-mesures pharmaceutiques. Ils
doivent mettre tout le poids de l'économie et des
institutions publiques et privées pour appuyer la
mise en oeuvre de ces mesures et à la protection
de la population, en veillant à ce que tous ceux
qui ont besoin d'aide la reçoivent.
« Quand on veut, on peut »
L'adage « quand on veut,
on peut » s'applique dans les circonstances.
Malgré l'état décrépit de bon nombre
d'établissements de santé et la pénurie de lits et
de personnel infirmier et de personnel d'autres
métiers, à cause de l'offensive antisociale
brutale à laquelle les gouvernements ont soumis
notre société pour favoriser les riches, comme
dans toute crise, des bâtiments et des équipements
peuvent être réquisitionnés et mis en place. Un
personnel qualifié peut être embauché et formé
pour répondre aux besoins, tout en prenant les
précautions nécessaires pour protéger toutes les
personnes concernées. Cela peut être fait et doit
être fait !
Les travailleurs doivent s'unir dans l'action à
tous les niveaux et déterminer comment ils peuvent
contribuer à rendre efficaces la quarantaine,
l'isolement volontaire et les autres mesures
strictes requises et satisfaire les réclamations
qu'ils sont en droit de faire aux gouvernements à
tous les niveaux. La quarantaine est une première
mesure très importante et les gens peuvent
s'informer des directives à suivre. S'ils ont
besoin d'aide, ils doivent appeler les services
d'info-santé qui ont été établis et décrire leurs
symptômes et suivre les instructions. Des tests et
un traitement complets doivent être fournis à tous
ceux qui en ont besoin. En fermant les différents
lieux de rassemblement pendant 14 jours, qui
est la période d'incubation de ce virus, puis en
évaluant si le virus a été contenu sur la base de
résultats vérifiables et en suivant
méticuleusement les instructions de l'OMS, le
Canada peut faire sa contribution pour contenir et
réduire cette pandémie planétaire.
Quant aux travailleurs, ils peuvent jouer leur
rôle en s'exprimant et en faisant les réclamations
qu'ils sont en droit de faire à la société et aux
gouvernements. Cela comprend une compensation pour
la période pendant laquelle ils sont absents du
travail à cause de fermetures et des mesures
prises pour protéger les employés de la fonction
publique qui effectuent un travail essentiel dans
les secteurs des soins de la santé et de
l'éducation et dans tous les services sociaux, y
compris les soins à domicile, les soins de longue
durée et les soins aux jeunes, aux personnes âgées
et à d'autres personnes en détresse. Pour ceux qui
effectuent des travaux de vente d'articles
essentiels tels que la nourriture, les médicaments
et les produits d'hygiène nécessaires, ou dans le
transport ou tout autre service essentiel, des
dispositions doivent être prises pour remplacer
les travailleurs qui doivent se mettre en
quarantaine ou en isolement à domicile ou qui sont
hospitalisés, et pour protéger ceux qui
travaillent toujours.
Personne ne doit être laissé à lui-même pour ce
qui est de s'orienter et de faire face à la
situation en tant que familles ou individus
pendant cette pandémie. Toutes les organisations
sociales, en particulier les syndicats, les clubs
sociaux et les associations de toutes sortes,
doivent passer à l'action pour s'assurer que leurs
membres soient informés et pris en charge.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) a appelé ses organisations à
travers le pays à s'informer de la situation de
leurs membres et sympathisants pour s'assurer que
chacun soit à l'abri et informé, et à organiser la
mise en oeuvre des mesures de protection
prescrites là où c'est nécessaire non seulement
dans les foyers et les quartiers mais aussi dans
les endroits de travail et les maisons
d'éducation.
Tous les individus et collectifs sont appelés à
s'unir dans l'action pour jouer leur rôle et agir
de manière responsable dans toutes les conditions
et circonstances pour humaniser l'environnement
social et naturel et donner sens et substance à la
nécessité d'activer le facteur humain/conscience
sociale et mettre les êtres humains en contrôle de
leur condition. En prenant des mesures conscientes
pour s'assurer que personne ne se retrouve dans
une situation de devoir se débrouiller seul, les
travailleurs canadiens proclameront fièrement que
cette humanité est en mesure de maîtriser les
problèmes auxquels l'humanité est confrontée et
qu'ils ont joué leur rôle.
Tout en oeuvre
pour l'application des mesures nécessaires
pour contenir la COVID-19
et protéger la population !
Tenez les gouvernements à tous les niveaux
responsables de la mise en oeuvre complète
et responsable des mesures de santé publique
recommandées !
Une humanité, une lutte !
Tous à la défense des droits de tous !
Note
1. Selon l'OMS, la
quarantaine fait référence à « la restriction des
activités ou la séparation des personnes qui ne
sont pas malades, mais qui peuvent avoir été
exposées à un agent infectieux ou à une maladie,
dans le but de surveiller les symptômes et de
détecter précocement les cas ». Elle peut
être volontaire ou obligatoire, selon les
circonstances. La mise en quarantaine est
différente de l'isolement, qui est « la séparation
des personnes malades ou infectées des autres,
afin de prévenir la propagation de l'infection ou
de la contamination ». L'isolement signifie
rester à l'intérieur et éviter complètement le
contact avec d'autres personnes dans la mesure du
possible pour ceux qui ont été testés positifs
pour la COVID-19, attendent d'être testés ou
attendent les résultats de leur test. On parle
parfois d'isolement volontaire lorsque des
individus agissent d'eux-mêmes pour mettre en
oeuvre les mesures nécessaires à leur domicile ou
dans un autre endroit comme une chambre d'hôtel
lors d'un voyage.
L'Autorité de la santé publique du Canada indique
que lorsque la quarantaine et l'isolement ou
isolement volontaire sont entrepris à un niveau
individuel, ils sont considérés comme des
approches de distanciation sociale, comme le sont
les mesures telles que l'évitement des foules, des
mesures et des fermetures dans les écoles et les
lieux de travail, les annulations de
rassemblements publics ou de masse, etc. Pour plus
de détails,
cliquez ici.
Pour les directives provisoires de l'OMS sur la
mise en quarantaine dans le contexte de
l'endiguement de la maladie à coronavirus
(COVID-19), cliquez
ici.
Mobilisation du facteur
humain/conscience sociale dans
la lutte contre la pandémie de la COVID-19: les
travailleurs prennent la parole
Les travailleurs et leurs organisations partout
au pays prennent des mesures pratiques pour se
mobiliser afin d'aplanir la courbe de la pandémie.
Dix sections locales du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP) du Nouveau-Brunswick, qui
représentent 15 000 travailleurs du
secteur public, ont collectivement proposé des
mesures concrètes au gouvernement provincial pour
veiller à ce que leurs membres soient déployés de
façon consciente et efficace dans la lutte contre
le virus et pour aider le peuple.
Le gouvernement provincial a annoncé la fermeture
de tous les services gouvernementaux
non-essentiels. Seuls les travailleurs du secteur
public assignés à des tâches névralgiques
resteront au travail. Les syndicats ont
collectivement accepté et proposé un plan de
redéploiement et de réassignation d'employés du
service public des secteurs moins névralgiques
vers des emplois qui contribueront à la lutte
contre la pandémie.
Simon Ouellette, représentant des communications
du SCFP, a dit que les sections locales ont
accepté de suspendre certaines clauses de la
convention collective sur la mobilité des employés
pour assurer une réponse rapide et un déploiement
des employés du secteur public pour les réassigner
à d'autres endroits de travail au cours de cette
situation urgente.
Les membres du SCFP des parties des secteurs
publics I, II et IV peuvent être réassignés, a
confirmé Ouellette. Ces secteurs
comprennent :
Partie I
-Section locale 1190 : Manoeuvres et
métiers
-Section locale 1251 : Soins et services
en établissement
-Section locale 1840 : Sténographes
judiciaires
-Section locale 1418 : Responsables de
programmes de réhabilitation, de thérapie, de
récréation et de culture
Partie II
-Section locale 2745 : Personnel de
soutien en éducation
-Section locale 1253 : Conseil des
syndicats des districts scolaires du
Nouveau-Brunswick
-Partie IV
-Section locale 5017 : Collèges
communautaires (anglophones) du Nouveau-Brunswick
-Section locale 5026 : Collèges
communautaires (francophones) du Nouveau-Brunswick
-Section locale 963 : Société des
alcools du Nouveau-Brunswick
-Section 1866 : Travail sécuritaire,
Nouveau-Brunswick
Ouellette a fait valoir que les dirigeants
syndicaux sont en communication constante avec
leurs membres dans toutes les régions du service
public. « Nous avons de l'information essentielle,
pratique et courante sur ce qui se passe sur les
premières lignes. Nous sommes confiants que le
gouvernement verra l'importance que nous
participions aux discussions sur comment répondre
à la crise. Les membres du SCFP sont fiers de
servir le public et dirigeront par l'exemple dans
ces moments difficiles. Soyez rassurés, cette
crise ne fait qu'accroître notre détermination à
remporter ce combat. »
Le Conseil exécutif du Conseil du travail de
Vancouver et du district reconnaît le danger que
pose la pandémie actuelle de la COVID-19. Le virus
présente un risque grave pour de nombreuses
personnes sur nos lieux de travail et dans nos
communautés, et nous applaudissons toutes les
mesures prises pour aplanir la courbe de cette
pandémie et empêcher sa propagation.
Les travailleurs responsables du
nettoyage sur les traversiers de la
Colombie-Britannique, qui sont aux
premières lignes pour protéger les
travailleurs et les passagers des
traversiers, gagnent la reconnaissance
syndicale, le 15 mars 2020, au milieu de
la pandémie.
|
Nous avons récemment annoncé notre décision
d'annuler notre réunion ordinaire de mars en
réponse à la COVID-19. Nous annulons également
toutes les réunions qui devaient se tenir dans nos
bureaux jusqu'à nouvel ordre. Nous continuerons de
surveiller la situation et d'évaluer s'il est
approprié d'accueillir d'autres événements prévus.
Étant donné que nos prochains cours de formation
syndicale sont prévus en mai et juin, nous ne
prévoyons pas l'annulation de ces événements pour
le moment, mais nous surveillerons la situation et
informerons les personnes inscrites de tout
changement à mesure qu'on s'approche de ces dates.
Nous voulons également prendre un moment pour
reconnaître les efforts de tous les travailleurs
de première ligne, avec un merci spécial au
personnel médical et aux premiers intervenants qui
sont aux premières lignes pour traiter les cas
potentiels de la COVID-19 et protéger le bien-être
des patients et du public.
Mais la pandémie représente un danger pour plus
que notre santé. Le bien-être financier des
travailleurs est également menacé, exacerbé par
les crises du logement et de l'accessibilité du
logement qui existaient déja. Aujourd'hui, un
nombre incalculable de travailleurs risquent de ne
pas pouvoir mettre de la nourriture sur leurs
tables, payer leurs loyers ou leurs hypothèques,
et d'affronter d'autres épreuves aux conséquences
potentiellement désastreuses.
Alors que le
gouvernement fédéral a annoncé l'octroi d'une aide
de 10 milliards de dollars aux entreprises
par le biais de la Banque de développement du
Canada, l'aide directe aux travailleurs fait
toujours défaut. Il y a quelques jours, nous avons
demandé au gouvernement de la
Colombie-Britannique, par l'entremise du ministre
du Travail, de décréter des congés de maladie
payés afin de protéger les travailleurs qui se
sentent mal ou qui doivent s'isoler. Il est
essentiel de prendre des mesures à cet égard pour
veiller à ce que les travailleurs ne soient pas
contraints, par nécessité économique, d'être
présents au travail pendant leur maladie et de se
mettre eux-mêmes et les autres en danger.
Nous demandons à tous les niveaux de gouvernement
de collaborer à la mise en oeuvre d'un programme
d'urgence pour les travailleurs, qui comprend
notamment :
- des congés de
maladie payés pour tous les travailleurs, y
compris des congés payés pour tous les
travailleurs mis en quarantaine ou tenus de
s'isoler ;
- un moratoire immédiat sur toutes les évictions
de domicile ;
- un moratoire immédiat sur les paiements de loyer
et d'hypothèques pour les travailleurs mis en
quarantaine ou tenus de s'isoler à cause de la
COVID-19 ;
- suppression de la période d'attente pour les
travailleurs ayant accès à l'assurance-emploi à la
suite de mises à pied liées à la COVID-19.
Nous notons que cette situation évolue rapidement
et des impacts supplémentaires continuent
d'apparaître. Par conséquent, il convient de
reconnaître que d'autres mesures pourraient encore
être nécessaires de la part du gouvernement.
Des mesures vigoureuses et proactives visant à
contenir la propagation du virus et des mesures
audacieuses pour protéger l'accès au logement et
le bien-être économique des travailleurs sont
toutes deux requises de manière urgente pour
garantir la meilleure récupération possible face à
cette pandémie. C'est maintenant le temps pour le
gouvernement d'agir.
Les syndicats des soins de santé de l'Ontario
tiennent une conférence de presse commune,
le 13 mars 2020.
Les quatre principaux syndicats des soins de
santé en Ontario soulignent qu'une des meilleures
protections pour les Ontariens pendant la pandémie
de COVID-19 est de s'assurer que les travailleurs
de la santé sont en bonne santé et reçoivent tout
ce dont ils ont besoin pour continuer à
travailler. Ils demandent une collaboration
honnête et franche du gouvernement ontarien afin
de s'assurer que les travailleurs de la santé
reçoivent toute la protection dont ils ont besoin
pour s'acquitter de leur devoir envers la
population.
Les quatre syndicats, qui représentent plus d'un
quart de million de travailleurs de la santé en
Ontario, sont l'Association des infirmières et
infirmiers de l'Ontario (ONA), le Conseil des
syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (OCHU) du
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP),
le Syndicat international des employés de service
(SEIU) et le Syndicat des employés de la fonction
publique de l'Ontario (SEFPO).
La confiance des travailleurs réside dans leur
capacité à être actifs dans la situation afin que
les réclamations qu'ils sont en droit de faire
soient satisfaites sans délai. Dans une
déclaration publiée par les syndicats le 13
mars, ceux-ci mettent l'accent sur la demande des
travailleurs de première ligne en fournitures
d'équipement de protection individuelle (EPI).
L'équipement requis n'est pas aisément disponible
en ce moment dans un certain nombre d'endroits de
travail. Il va sans dire qu'un équipement de
protection et une formation appropriés insufflent
confiance aux travailleurs de la santé, qui
peuvent alors maintenir un climat de calme dans la
population.
Les syndicats portent à l'attention du public un
document divulgué qui montre que le gouvernement
édulcore les directives concernant le niveau
approprié d'équipement personnel pour les
travailleurs de santé qui sont aux premières
lignes. Ils expriment leur profonde inquiétude
face aux « directives laxistes émises et à la
disponibilité et à la pertinence limitées des
équipements de protection individuelle (EPI) pour
la protection pendant la pandémie ».
Les quatre syndicats exhortent le gouvernement à
suivre le principe de précaution, ce qui signifie
qu'il vaut mieux pécher par excès de prudence pour
protéger les travailleurs. Des EPI pour le
contact, les gouttelettes et la transmission dans
l'air ambiant doivent être fournis à tous les
travailleurs de santé de première ligne, selon les
syndicats. Ils soulignent que la façon dont le
virus est transmis n'est pas encore entièrement
comprise. À l'heure actuelle, les organisations
médicales et de lutte contre les maladies
infectieuses affirment qu'il existe plusieurs
façons de transmettre le virus, notamment des
gouttelettes - transmission par éternuements ou
toux ; le contact - transmission par contact
d'une personne infectée ou la transmission dans
l'air ambiant - petites particules dans l'air. Si
la transmission se fait par l'air ambiant, les
travailleurs de la santé de première ligne
devraient tous avoir des masques N95, que portent
en ce moment les paramédics de l'Ontario. Les
masques N95 sont la norme de protection contre les
particules en suspension dans l'air. Les masques
chirurgicaux ne protègent pas les travailleurs de
la santé contre ces particules. Les syndicats
exhortent le gouvernement de l'Ontario à cesser
d'être réticent à fournir cet équipement de
protection sous prétexte que la communauté
médicale et scientifique n'est pas unanime pour
convenir que la transmission par l'air ambiant est
une des façons dont le virus se propage. Il doit
être fourni, avec tout autre équipement dont ils
ont besoin, disent les syndicats.
De nombreux membres du personnel des soins de
santé de l'Ontario ont vécu l'épidémie de syndrome
respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2002-2004
et ont appris de nombreuses leçons sur la lutte
contre les infections et les meilleures pratiques.
Ils ont des solutions et veulent une collaboration
honnête et franche du gouvernement pendant cette
période difficile.
Infographie affichée par les infirmières
canadiennes.
La section locale 113 du Syndicat uni du
transport (SUT), qui représente près
de 12 000 travailleurs du transport en
commun de la région de York et de Toronto, demande
à la Commission du transport de Toronto (TTC)
d'augmenter les mesures de précaution en matière
de santé pour les travailleurs en raison de la
pandémie du coronavirus (COVID-19). Le syndicat
demande notamment que la Commission permette aux
travailleurs de se protéger en portant des masques
médicaux au travail. Le syndicat demande à la TTC
de se préoccuper davantage de la protection du
public et moins de comment ces mesures sont
perçues par le public. Si les travailleurs du SUT
sont d'avis, que pour des raisons de santé, ils
doivent porter un masque au travail, la section
locale 113 du STU va leur donner tout son
appui, dit le syndicat. En ce moment, les employés
de la TTC et Metrolinx ne sont pas autorisés à
porter des masques au travail. (Metrolinx est
l'agence provinciale responsable de la
planification du transport régional dans la région
métropolitaine de Toronto et la région de
Hamilton.) Les dirigeants de Metrolinx prétendent
que porter des masques donne l'impression aux
clients que les risques sont plus élevés qu'ils ne
le sont en réalité et qu'ils seraient donc moins
portés à respecter d'autres mesures essentielles
telles que l'hygiène des mains.
« Les travailleurs
du transport en commun ont le droit de protéger
leur santé comme le font d'innombrables passagers
de la TTC en portant des masques dans les métros,
les tramways et les autobus », lit-on dans un
communiqué du syndicat émis le 6 mars. Le
syndicat demande pourquoi, s'il n'y a pas de
risque pour la santé, la TTC donne-t-elle au
personnel responsable de désinfecter les véhicules
de l'équipement de protection et pourquoi
demande-t-elle à ses employés du transport adapté
Wheel-Trans de porter des masques au
travail ? Le syndicat déclare que si la
COVID-19 est dangereuse pour ces travailleurs,
elle l'est pour tous les autres.
Les travailleurs de la section locale 1572
du SUT à Mississauga réclament aussi que leurs
chauffeurs du transport en commun puissent porter
des masques et des gants au travail. Forum
ouvrier s'est entretenu récemment avec le
président de la section locale Jack Jackson. Voici
ce qu'il nous a dit :
« Nos travailleurs se sentent vulnérables, étant
des travailleurs de première ligne. Plusieurs de
nos membres ont des membres de leur famille qui
sont des personnes âgées ou malades et ils ne
veulent pas revenir à la maison contaminés. Nous
avons discuté avec le ministère du Travail trois
fois pour que nos préoccupations soient prises en
compte, mais jusqu'à maintenant, cela n'a pas
donné les résultats escomptés. Nous continuons de
demander des masques et des gants aux endroits de
travail. »
Jackson a dit qu'une autre préoccupation majeure
pour les travailleurs et le syndicat était
l'établissement d'un processus de quarantaine pour
les travailleurs. « L'employeur n'a aucun plan ni
protocole en place pour retirer du travail ces
travailleurs qui ont peut-être été exposés ou
prendre d'autres mesures semblables. Nous
demandons que des protocoles et des mesures soient
mis en place, mais au moment où on se parle, il
n'y en a pas. L'employeur continue de dire qu'il
se fie à la Région de Peel ou à Santé Canada. En
somme, si le gouvernement ne mandate pas notre
employeur pour qu'il agisse, celui-ci va continuer
de s'en tenir au statu quo. C'est un
problème », a-t-il dit.
« Par exemple, il a été confirmé qu'un monsieur
qui a été passager sur nos autobus était atteint
de la COVID-19. Nous avons pensé que ce qui était
le plus logique était de retirer immédiatement ces
personnes de notre service, le personnel des
autobus qu'il avait empruntés et les travailleurs
responsables de l'entretien et du nettoyage des
autobus. Selon nous, il s'agissait d'un petit
nombre de travailleurs, qui avaient peut-être été
exposés, et il valait mieux les retirer du travail
et ne pas mettre plus de travailleurs ou le public
en péril. Comme il s'agit d'une période
d'incubation de 14 jours, quelqu'un peut
sembler être en bonne santé pendant sept ou dix
jours et tout d'un coup les symptômes apparaissent
et il est trop tard puisque d'autres ont été
exposés. »
« Évidemment, il y a toutes sortes de
préoccupations dans les divers systèmes de
transport ou aux autres endroits de travail, mais
ce sont sans doute les préoccupations les plus
urgentes en ce qui nous concernent », a-t-il
ajouté. « Nous reconnaissons que les temps sont
difficiles, mais je crois qu'il vaut mieux pêcher
par excès de prudence afin de protéger tout le
monde. »
Il existe toujours beaucoup d'incertitude parmi
les membres du Syndicat des travailleurs du Nord
(STN) au sujet de la COVID-19. Nous travaillons
avec plusieurs de nos employeurs pour veiller à ce
que des politiques soient mises en place pour
protéger les travailleurs. Nous l'avons fait en
particulier avec nos plus grands employeurs, comme
le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, la
société d'Énergie des Territoires du Nord-Ouest et
la mine de diamant Ekati. Le coronavirus est parmi
nous depuis maintenant plusieurs semaines, mais la
situation évolue de jour en jour. Le gouvernement
des Territoires du Nord-Ouest et le STN sont en
communication constante pour examiner l'impact non
seulement sur les services publics mais aussi sur
le public en général.
Ici, dans les Territoires du Nord-Ouest, nous
sommes une très petite communauté avec des
ressources limitées. Une grande partie de l'appui
en soins de santé nous vient de l'Alberta ou
d'Ottawa. Plusieurs de nos résidents, lorsqu'ils
ont des problèmes d'ordre médical, se font soigner
à l'extérieur des Territoires du Nord-Ouest. Dans
les Territoires comme tels, la capacité de soigner
les patients ayant de graves maladies pulmonaires
est limitée. Nous avons des appareils
respiratoires bien qu'en nombre limité, et, avec
notre employeur, nous tentons de mieux comprendre
la situation. Nous sommes préoccupés par la santé
et la sécurité de nos travailleurs de première
ligne. Nous avons demandé que l'employeur s'assure
que l'équipement de protection individuelle
adéquat est fourni et facilement disponible pour
les travailleurs de première ligne. Il est
important que l'accès à cet équipement soit aisé,
que ce soit dans le domaine de la santé ou dans
tous les autres services gouvernementaux. Nous
devons faire en sorte que les travailleurs de
première ligne puissent avoir de l'équipement de
protection individuelle lorsqu'ils assument leurs
responsabilités.
Nous avons aussi des clauses dans nos conventions
collectives qui protègent les travailleurs, telle
cette entente avec le gouvernement des Territoires
du Nord-Ouest qui prévoit qu'advenant un cas comme
celui-ci, les employés puissent avoir des congés
payés. C'est important que l'on puisse s'occuper
non seulement de nos membres, mais du public en
général. Nous sommes dans une situation difficile
et nous travaillons avec le gouvernement pour
fournir des services publics fiables pour nos
résidents.
On ne doit pas banaliser le problème de la
propagation de la maladie. Il y a des mesures qui
sont mises en place, mais, comme c'est le cas
habituellement, on a l'impression que la
construction est laissée de côté.
Nous avons beaucoup
de questionnements. Cela fait longtemps qu'on dit
que la question de l'hygiène au travail au niveau
de la construction est négligée. Cela fait des
années qu'on se bat pour avoir des conditions
sanitaires adéquates. Nous avons eu un nouveau
règlement en 2016 qu'on se bat pour faire
appliquer. Le règlement est très précis sur la
question des toilettes. Nous sommes le seul milieu
de travail au Québec où on est obligé de préciser
que les toilettes doivent être chauffées, aérées,
qu'il doit y avoir une toilette à chasse, de l'eau
tempérée, du savon, du papier hygiénique, une
poubelle, sinon nous n'obtiendrons rien. Encore
là, il y a des employeurs qui ne respectent pas le
règlement. En plus, le règlement ne couvre pas les
chantiers de construction sur lesquels il y
a 24 travailleurs et moins. Il n'y a rien de
prévu dans ces cas-là pour que l'employeur soit
obligé de fournir de l'eau et du savon pour que le
travailleur se lave les mains. La première mesure
de prévention pour éviter que le virus se propage
c'est le lavage des mains. Et de tels chantiers
constituent la très vaste majorité des chantiers
au Québec. Nous intensifions notre travail pour
que tous les chantiers de construction aient accès
à des toilettes adéquates.
Il y a de sérieux problèmes sur les gros
chantiers aussi. Par exemple, on ferme des cabanes
à sucre parce que les gens y mangent côte-à-côte,
mais sur les gros chantiers, les travailleurs
mangent dans des roulottes de chantier et ils
mangent côte-à-côte. La distance d'un mètre n'est
pas respectée. Les mesures sont déclarées
inapplicables dans la construction et c'est contre
cela qu'on se bat. Nous demandons par exemple
qu'il y ait des espaces de repas convenables qui
peuvent accueillir les travailleurs en maintenant
la distance nécessaire entre eux.
Un problème que nous avons en ce moment c'est que
dès qu'il y a un travailleur qui tousse, on veut
le congédier. Il y a des travailleurs qui fument
et qui toussent depuis longtemps. On fait face à
une situation dans laquelle ou bien aucune mesure
n'est prise ou alors on a des mesures comme
celles-là où on s'en prend aux travailleurs s'ils
ont une condition particulière. Aujourd'hui même,
il y a un maître-d'oeuvre qui a dit à un
travailleur de quitter le chantier parce qu'il
toussait.
Nous demandons que tout ce que le gouvernement
demande aux citoyens et dans le domaine du travail
s'applique aussi aux chantiers de construction. En
plus, il faut suivre l'évolution de la situation
en ce qui concerne la maladie, et si on doit en
arriver à une réorganisation du travail qui
implique un ralentissement de la production, on
doit s'y préparer. Il faut planifier les choses
tout de suite.
Opinion sur une question de grande
préoccupation
- Pierre Soublière -
Compte tenu de tous les problèmes quotidiens
dans le secteur des soins de santé, y compris les
conditions de travail désastreuses des
travailleurs de la santé telles que les réductions
de personnel et les heures supplémentaires
obligatoires, il vient à l'esprit que les
travailleurs de la santé travaillent déjà dans des
conditions d'urgence nationale. Ces conditions
difficiles ont des répercussions directes sur la
qualité des soins aux patients.
Pendant la pandémie de la COVID-19, les
responsables de la santé appellent déjà les
infirmières à la retraite à travailler pour la
ligne de santé 811 en raison d'un manque de
personnel et d'une surcharge d'appels. Malgré cet
appel fait aux retraités pour combler cette
lacune, certains hauts fonctionnaires insistent
pour dire que le système de santé est prêt à faire
face à une crise et tout ce que les gens doivent
faire est de pratiquer la distanciation sociale, «
s'isoler » et travailler à domicile et le
système de santé prendra soin du reste.
Dans toutes
les annonces, le diable est dans les détails. Les
annonces ne tiennent pas compte des problèmes
concrets actuels dans le secteur de la santé, des
compressions effectuées depuis des années ou de
l'expérience directe des personnes et de leurs
circonstances particulières comme l'âge, les
handicaps, la famille, la situation dans les
garderies, les fonds d'urgence disponibles, le
logement ou la situation en ce qui concerne le
travail.
La possibilité de travailler à domicile est une
très bonne mesure lorsque c'est possible mais une
grande majorité de travailleurs ne peuvent pas le
faire. Il en va de même pour de nombreuses
personnes forcées de se débrouiller seules
lorsqu'elles sont en isolement. Pour que la
quarantaine soit efficace, elle doit être
organisée collectivement pour que les besoins de
tous soient satisfaits.
Une chose nous préoccupe grandement : lorsque les
gouvernements appellent les gens à agir de manière
responsable, peuvent-ils être pris au
sérieux ? Les gouvernements à tous les
niveaux mènent depuis des décennies une offensive
antisociale en utilisant des excuses creuses
telles que les déficits qu'il faut réduire et les
dettes publiques qui doivent être payées avant que
quoi que ce soit de positif puisse être fait.
Face aux actions socialement irresponsables de
l'élite dirigeante en position de contrôle, tout
le monde devrait noter que la classe ouvrière agit
de manière responsable sans relâche, année après
année, lorsqu'elle produit les biens nécessaires
et fournit les services dont le peuple et la
société ont besoin pour exister. Lorsque les
travailleurs demandent à améliorer leurs
conditions de vie, leur propre santé et sécurité
et celle de la société tout entière, ils agissent
de manière responsable car cela améliore les
conditions sociales de tous.
Les gouvernements n'ont pas besoin de dire aux
travailleurs d'agir de manière responsable ;
au contraire, ils devraient se regarder dans le
miroir et évaluer les actions socialement
irresponsables dans lesquelles ils se sont engagés
depuis 30 ans.
Cette pandémie met en évidence la nécessité de
renouveler le processus politique afin qu'en temps
« normal » comme en temps d'urgence
nationale, les besoins, les préoccupations, les
suggestions et les opinions de tous les membres de
la société et de leurs collectifs deviennent
partie intégrante du processus décisionnel. Et
cela ne doit pas être fait de manière
superficielle, par des consultations bidon, mais
de manière pratique, avec de nouvelles formes et
de véritables institutions démocratiques où la
participation active consciente des individus et
de leurs collectifs à la prise de décision est
organisée.
Aujourd'hui, les prises de décision sont
concentrées entre les mains de quelques-uns qui
servent invariablement les intérêts privés étroits
des riches oligarques qu'ils représentent. Les
temps exigent qu'on bâtisse quelque chose de
différent, où les membres de la société et leurs
collectifs, et surtout ceux qui sont aux premières
lignes en tant que travailleurs, se représentent
eux-mêmes au gouvernement selon des manières et
des formes pratiques qu'ils développent et qui
leur permettent d'avoir un contrôle direct sur les
événements qui touchent leur vie.
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