Forum ouvrier

18 mars 2020

Les travailleurs s'organisent à l'échelle
du pays pour défendre les droits de tous

Mobilisons tous les travailleurs pour
que la crise de la COVID-19 soit résolue
en leur faveur


Les travailleurs face à la nécessité d'agir


À titre d'information

Des mesures strictes et globales sont recommandées de toute urgence pour contenir la COVID-19 et protéger la population

Mobilisation du facteur humain/conscience sociale dans la lutte contre la pandémie de la COVID-19: les travailleurs prennent la parole
Les travailleurs du secteur public du Nouveau-Brunswick passent à l'action
Le Conseil du travail de Vancouver et du district appelle à des actions urgentes pour les travailleurs et leurs familles
Les travailleurs de la santé de l'Ontario demandent de l'équipement de protection
Les travailleurs du transport en commun de Toronto et Mississauga demandent de l'équipement de protection
Todd Parsons, président du Syndicat des travailleurs du Nord, dans les Territoires du Nord-Ouest
Simon Lévesque, responsable de la santé et de la sécurité à la FTQ-Construction

Opinion sur une question de grande préoccupation
L'urgence nationale annoncée au Québec fait ressortir ce qui est absent  - Pierre Soublière


Les travailleurs s'organisent à l'échelle du pays pour défendre les droits de tous

Mobilisons tous les travailleurs pour que la crise de la COVID-19 soit résolue en leur faveur

Forum ouvrier salue tous les travailleurs du Canada dont les contributions rendent la vie possible, en particulier dans le contexte de toute la mobilisation pour contenir la maladie à coronavirus 19 (COVID-19). L'objectif immédiat est d'aplanir la courbe afin que des vies soient sauvées et que le système de santé ne soit pas submergé.

Un grand défi auquel les travailleurs font face, surtout dans la santé mais dans les autres services également, est comment traiter des conséquences de la destruction néolibérale qui n'a cessé de miner la capacité du système de santé de veiller adéquatement sur ceux qui en ont besoin. Le défi posé est de protéger les travailleurs en fournissant de l'équipement de protection individuelle (EPI) à tous ceux qui en ont besoin, de fournir des conditions de travail qui assurent la sécurité des patients et des travailleurs et d'assurer des soins adéquats dans chaque domaine, que ce soit dans les hôpitaux, les cliniques, les établissements de soins de longue durée ou les autres établissements. On doit s'attendre à ce que les gouvernements à tous niveaux, qui ont effectué ce saccage et la privatisation pour payer les riches, vont faire ce que la situation exige uniquement si les travailleurs mettent de l'avant leurs réclamations comme ils doivent le faire et gardent l'initiative dans leurs mains, afin de décider comment les choses doivent être organisées et fonctionner, en mandatant leurs syndicats de faire ce qu'il faut faire et en prenant d'autres mesures.

Le Centre ouvrier du PCC(M-L) a reçu des nouvelles inspirantes de travailleurs de toutes les sphères de l'économie qui mobilisent leurs collègues pour que les droits de tous soient soutenus. La première nouvelle est venue de travailleuses d'une grande chaîne d'alimentation qui sont entrées en action pour établir le calme parmi les gens au magasin qui étaient pris dans le feu roulant de l'achat en panique. Elles ont pris la situation en main et tous ont été servis d'une façon ordonnée. De nombreux clients ont chaleureusement remercié ces femmes, non seulement pour avoir instauré le calme mais pour avoir démontré que les travailleurs ont un rôle important à jouer pour influencer le déroulement de cette crise.

Les travailleurs ne peuvent pas uniquement demander que les gouvernements soutiennent leurs droits, ils doivent s'activer pour faire en sorte que leurs droits et les droits de tous soient défendus, que les autorités démontrent de la bonne foi ou non. Les travailleurs s'activent dans tous les secteurs, d'abord et avant tout dans le secteur de la santé, mais aussi dans cette situation où il faut trouver comment les parents, les enseignants et les familles vont garantir qu'on s'occupe des enfants des parents qui ne peuvent pas rester à la maison avec eux.

En Ontario, le gouvernement a annoncé la fermeture non seulement des écoles mais de toutes les garderies agréées, sans expliquer quelles mesures il met en place pour s'assurer que les parents qui doivent aller travailler ne soient pas abandonnés à leur sort. Cela montre qu'il revient aux travailleurs de s'activer collectivement pour prendre la situation en main d'une manière qui leur est favorable. Il y a plusieurs façons de faire en sorte que les gouvernements accèdent à leurs revendications.

Aujourd'hui, le 18 mars, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé les mesures économiques que le gouvernement met en place. Forum ouvrier lance l'appel aux organisations et aux collectifs des travailleurs à compter sur eux-mêmes pour comprendre ce que ces mesures signifient pour eux. Ils doivent faire en sorte que les revendications mises de l'avant par les syndicats et les conseils du travail soient satisfaites de manière adéquate et non noyées dans des reports et par d'autres moyens, ce qui fait que chacun doit se débrouiller juste pour avoir accès à ce qui lui revient de droit. Les revendications des syndicats comprennent :

- des congés de maladie payés pour tous les travailleurs, dont des congés payés pour tous les travailleurs qui sont en quarantaine ou qui doivent s'isoler ;
- un moratoire immédiat sur toutes les évictions ;
- un moratoire immédiat sur les paiements de loyer et d'hypothèques pour les travailleurs qui sont en quarantaine ou doivent s'isoler à cause de la COVID-19 ;
- l'élimination du délai d'attente pour les travailleurs qui accèdent à l'assurance-emploi à la suite de mises à pied causées par la COVID-19, l'extension des prestations de l'AE pour ceux qui sont sans emploi et ont épuisé leurs prestations et l'admissibilité aux prestations pour ceux qui n'y sont pas admissibles parce qu'ils n'ont pas travaillé assez d'heures.

En plus, tous les travailleurs, dont les travailleurs contractuels et autonomes, qui sont mis à pied ou privés de revenu pendant cette crise doivent recevoir une rémunération. Il est clair également qu'une chaîne d'approvisionnement nationale devrait être mise sur pied sur une base permanente. Cela contribuera beaucoup à humaniser l'environnement naturel et social et à mitiger la crise financière à laquelle on s'attend, comme une conséquence des mesures d'urgence.

Forum ouvrier appelle tous ses lecteurs à être constamment en lien avec les membres de leur famille à l'échelle du pays, avec leurs collègues de travail et les organisations dans leurs quartiers, afin de s'occuper des sans-abri, des aînés et de tous ceux qui sont dans le besoin. Toutes sortes d'initiatives sont prises, comme l'affichage d'informations dans les halls des immeubles d'appartements ou les ascenseurs ou sur les babillards des endroits de travail, ou sur les médias sociaux, afin que les lignes de communications soient maintenues en tout temps. La distanciation sociale devrait être facilitée  et pratiquée dans les endroits de travail, partout où c'est possible, de concert avec les mesures d'hygiène.

Les crises révèlent l'étoffe dont un peuple est fait. Le Canada peut établir sa propre chaîne d'approvisionnement interne et on peut éviter que les rayons soient vides ou qu'il y ait du stockage ou de la panique, qui sont habituellement causés par des intérêts privés qui cherchent à tirer profit de la situation. La propagation des coronavirus ne signifie pas que les travailleurs sont incapables d'établir leurs propres programmes pour que la situation soit maîtrisée et qu'ils exercent leur un contrôle sur elle. Rendre les gouvernements redevables requiert la mise en oeuvre de positions pratiques qui font en sorte que la crise est résolue à l'avantage du peuple.

Dans ce numéro, Forum ouvrier porte à votre attention la déclaration du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), « Des mesures strictes et globales sont recommandées de toute urgence pour contenir la maladie et protéger la population », dont nous reproduisons des extraits.

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Les travailleurs face à la nécessité d'agir

La lutte de l'humanité contre la pandémie COVID-19 requiert que les travailleurs jouent leur rôle dirigeant, en faisant en sorte que les mesures nécessaires sont mises en oeuvre pour contenir la maladie et protéger la population et que personne n'est abandonné à son sort.

On a vu ces dernières semaines des traits précis de la réponse des travailleurs.

Les travailleurs et leurs syndicats ont déclaré que la lutte contre la pandémie est la priorité numéro un de leur mouvement en ce moment et les syndicats, à l'échelle du pays, ont reporté des congrès, des votes de grève et la tenue de négociations dans les semaines et les mois qui viennent pour concentrer leurs efforts sur la lutte à la pandémie.

Les travailleurs appuient largement les mesures strictes et globales que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandées pour contenir la COVID-19 et protéger la population, notamment la quarantaine, le dépistage, le traçage des contacts, la distanciation sociale et la mobilisation directe de la population et de la communauté. Les travailleurs demandent que les gouvernements de tous niveaux au Canada assument pleinement leur responsabilité de mettre en oeuvre les recommandations de l'OMS de façon responsable.

En assumant leur responsabilité, les travailleurs portent une attention particulière à la situation des travailleurs qui sont aux premières lignes du système de santé et à tous les travailleurs des services publics, y compris le transport en commun, afin qu'ils ne tombent pas malades et soient capables de veiller sur les gens. Le problème de garantir aux travailleurs l'équipement de protection individuelle (EPI) approprié est crucial, comme est crucial le congé de travail, lorsque le travailleur croit être infecté du virus, sans pénalité financière ou autre. L'équipement de protection individuelle est aussi en train de devenir un enjeu important dans le secteur privé, notamment dans les grandes chaînes de commerce de détail où les gens magasinent par milliers pour acheter les produits dont ils ont besoin dans le cadre de la pandémie.

Les travailleurs prennent en main de soutenir le moyen de subsistance des travailleurs, lorsque celui-ci est touché, notamment par la mise en quarantaine, ou la perte d'emploi à la suite de la fermeture d'endroits de travail ou de l'annulation d'événements culturels ou d'autres événements pour lesquels les gens sont employés de façon sporadique.

Les travailleurs considèrent que tous ces gens sont des travailleurs qui doivent être défendus et protégés, quelles que soient les conditions particulières dans lesquelles ils se trouvent à cause des aléas de cette économie et des décisions néolibérales néfastes qui prévalent depuis plus de 20 ans et sur lesquelles ils cherchent de toutes leurs forces à exercer leur contrôle.

Qu'ils soient des travailleurs migrants, des chômeurs ou des travailleurs de l'économie dite à la demande, ou des travailleurs soi-disant autonomes, ou qu'ils soient syndiqués ou non, ou des aînés, il faut s'assurer de trouver les moyens pour que les gouvernements et l'élite dirigeante soutiennent leur moyen de subsistance. Tout doit être examiné de façon créative pour que la qualité humaine de tous soit défendue et affirmée. Déjà, on a appris qu'au Québec les travailleurs autonomes de l'événementiel et du spectacle sont en train de mettre sur pied une organisation qui prendra en main, entre autres problèmes, la question de leur moyen de subsistance alors que les événements culturels ont presque entièrement été annulés pour une période indéterminée.

Il faut s'organiser, obtenir et faire circuler l'information alors que les événements et les annonces de programmes par les gouvernements de tous niveaux se succèdent très rapidement. Il faut faire en sorte que les travailleurs prennent la parole au sujet des réclamations qui doivent être faites afin que la situation soit humanisée par le soutien au bien-être de tous.

Forum ouvrier ouvre ses pages à cette lutte contre la pandémie et aux préoccupations, aux revendications et aux initiatives des travailleurs face à celle-ci. Dans ce numéro de Forum ouvrier, les travailleurs trouveront des entrevues et des déclarations de travailleurs et de syndicats sur ce sujet.


Conférence de presse à Queen's Park, le 12 mars 2020, organisée par les professionnels de la santé représentés par le Réseau pour la santé et le travail décent, pour demander des mesures de protection pour tous les travailleurs.

(Photos : FO, section locale 401 des TUAC, D. Ladd)

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À titre d'information

Des mesures strictes et globales sont
recommandées de toute urgence pour contenir la COVID-19 et protéger la population


L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé des mesures strictes et globales pour contenir la maladie à coronavirus 19 (COVID-19) et protéger la population, notamment la quarantaine, le dépistage, le traçage des contacts, la distanciation sociale et la mobilisation directe de la population et de la communauté.

Le 11 mars, l'OMS a évalué que la COVID-19 pouvait être qualifié de pandémie. Une pandémie est quand une nouvelle maladie pour laquelle les êtres humains n'ont pas d'immunité se propage dans le monde au-delà des attentes. Une distinction est que la propagation de la maladie dans diverses régions n'est plus uniquement attribuée aux voyageurs. C'est la première fois qu'une pandémie est causée par un coronavirus. L'OMS affirme également que c'est la première pandémie « qui peut être contrôlée ».

L'OMS estime le taux de mortalité actuel à environ 3,4 %. Aux États-Unis, il est estimé à environ 5 %. Même s'il était de 1 %, il serait toujours dix fois plus élevé que celui de la grippe saisonnière normale.[1] Les rapports indiquent également une différence marquée entre les cas diagnostiqués officiellement et les cas réels. Le temps requis aux patients pour se faire dépister et d'autres facteurs, y compris le très faible taux de dépistage aux États-Unis, entraînent un écart entre le nombre de cas signalés et le nombre réel. On peut s'attendre à ce que le nombre réel soit de 10 à 100 fois le nombre rapporté. Cela signifie qu'il existe déjà des dizaines de milliers de cas en Amérique du Nord, sinon plus.

Des mesures strictes et socialement responsables sont requises

La mondialisation, y compris la livraison dite juste-à-temps de biens, de services et même d'êtres humains a rapproché le monde par une socialisation sans précédent. Même si certains pays n'ont encore vu aucun cas de la maladie, nous sommes tous dans le même bateau en tant qu'humanité ayant un intérêt commun à contenir le coronavirus et à protéger les populations. Les gouvernements à tous les niveaux doivent assumer l'entière responsabilité de la mise en oeuvre responsable des recommandations de l'OMS.[2] Tous ceux qui travaillent à domicile doivent continuer d'être payés au même taux. Tous ceux qui ont été licenciés à la suite de la fermeture de lieux de travail doivent être indemnisés. Les gouvernements ont encouragé la privatisation, la sous-traitance et la précarisation de la plupart des emplois, en particulier dans le secteur des services, et ils doivent maintenant garantir que tous les travailleurs contractuels et indépendants reçoivent une rémunération pendant cette période spéciale. Ceux qui travaillent dans la soi-disant économie à la demande où les intérêts privés utilisent des applications logicielles pour favoriser leurs intérêts étroits et où les travailleurs doivent être disponibles sur demande pour une tâche à la fois, doivent également recevoir une compensation pendant cette période spéciale s'ils doivent eux aussi être placés en quarantaine ou soumis à des conditions d'isolement.

La réalité d'une économie et d'une vie socialisées exige que les gouvernements nationaux assument leur responsabilité sociale de contenir ce virus en utilisant les mesures de santé publique recommandées par l'OMS étant donné l'absence de contre-mesures pharmaceutiques. Ils doivent mettre tout le poids de l'économie et des institutions publiques et privées pour appuyer la mise en oeuvre de ces mesures et à la protection de la population, en veillant à ce que tous ceux qui ont besoin d'aide la reçoivent.

« Quand on veut, on peut »

L'adage « quand on veut, on peut » s'applique dans les circonstances. Malgré l'état décrépit de bon nombre d'établissements de santé et la pénurie de lits et de personnel infirmier et de personnel d'autres métiers, à cause de l'offensive antisociale brutale à laquelle les gouvernements ont soumis notre société pour favoriser les riches, comme dans toute crise, des bâtiments et des équipements peuvent être réquisitionnés et mis en place. Un personnel qualifié peut être embauché et formé pour répondre aux besoins, tout en prenant les précautions nécessaires pour protéger toutes les personnes concernées. Cela peut être fait et doit être fait !

Les travailleurs doivent s'unir dans l'action à tous les niveaux et déterminer comment ils peuvent contribuer à rendre efficaces la quarantaine, l'isolement volontaire et les autres mesures strictes requises et satisfaire les réclamations qu'ils sont en droit de faire aux gouvernements à tous les niveaux. La quarantaine est une première mesure très importante et les gens peuvent s'informer des directives à suivre. S'ils ont besoin d'aide, ils doivent appeler les services d'info-santé qui ont été établis et décrire leurs symptômes et suivre les instructions. Des tests et un traitement complets doivent être fournis à tous ceux qui en ont besoin. En fermant les différents lieux de rassemblement pendant 14 jours, qui est la période d'incubation de ce virus, puis en évaluant si le virus a été contenu sur la base de résultats vérifiables et en suivant méticuleusement les instructions de l'OMS, le Canada peut faire sa contribution pour contenir et réduire cette pandémie planétaire.

Quant aux travailleurs, ils peuvent jouer leur rôle en s'exprimant et en faisant les réclamations qu'ils sont en droit de faire à la société et aux gouvernements. Cela comprend une compensation pour la période pendant laquelle ils sont absents du travail à cause de fermetures et des mesures prises pour protéger les employés de la fonction publique qui effectuent un travail essentiel dans les secteurs des soins de la santé et de l'éducation et dans tous les services sociaux, y compris les soins à domicile, les soins de longue durée et les soins aux jeunes, aux personnes âgées et à d'autres personnes en détresse. Pour ceux qui effectuent des travaux de vente d'articles essentiels tels que la nourriture, les médicaments et les produits d'hygiène nécessaires, ou dans le transport ou tout autre service essentiel, des dispositions doivent être prises pour remplacer les travailleurs qui doivent se mettre en quarantaine ou en isolement à domicile ou qui sont hospitalisés, et pour protéger ceux qui travaillent toujours.

Personne ne doit être laissé à lui-même pour ce qui est de s'orienter et de faire face à la situation en tant que familles ou individus pendant cette pandémie. Toutes les organisations sociales, en particulier les syndicats, les clubs sociaux et les associations de toutes sortes, doivent passer à l'action pour s'assurer que leurs membres soient informés et pris en charge.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a appelé ses organisations à travers le pays à s'informer de la situation de leurs membres et sympathisants pour s'assurer que chacun soit à l'abri et informé, et à organiser la mise en oeuvre des mesures de protection prescrites là où c'est nécessaire non seulement dans les foyers et les quartiers mais aussi dans les endroits de travail et les maisons d'éducation.

Tous les individus et collectifs sont appelés à s'unir dans l'action pour jouer leur rôle et agir de manière responsable dans toutes les conditions et circonstances pour humaniser l'environnement social et naturel et donner sens et substance à la nécessité d'activer le facteur humain/conscience sociale et mettre les êtres humains en contrôle de leur condition. En prenant des mesures conscientes pour s'assurer que personne ne se retrouve dans une situation de devoir se débrouiller seul, les travailleurs canadiens proclameront fièrement que cette humanité est en mesure de maîtriser les problèmes auxquels l'humanité est confrontée et qu'ils ont joué leur rôle.

Tout en oeuvre pour l'application des mesures nécessaires pour contenir la COVID-19
et protéger la population !
Tenez les gouvernements à tous les niveaux responsables de la mise en oeuvre complète
et responsable des mesures de santé publique recommandées !
Une humanité, une lutte !
Tous à la défense des droits de tous !

Note

1. Selon l'OMS, la quarantaine fait référence à « la restriction des activités ou la séparation des personnes qui ne sont pas malades, mais qui peuvent avoir été exposées à un agent infectieux ou à une maladie, dans le but de surveiller les symptômes et de détecter précocement les cas ». Elle peut être volontaire ou obligatoire, selon les circonstances. La mise en quarantaine est différente de l'isolement, qui est « la séparation des personnes malades ou infectées des autres, afin de prévenir la propagation de l'infection ou de la contamination ». L'isolement signifie rester à l'intérieur et éviter complètement le contact avec d'autres personnes dans la mesure du possible pour ceux qui ont été testés positifs pour la COVID-19, attendent d'être testés ou attendent les résultats de leur test. On parle parfois d'isolement volontaire lorsque des individus agissent d'eux-mêmes pour mettre en oeuvre les mesures nécessaires à leur domicile ou dans un autre endroit comme une chambre d'hôtel lors d'un voyage.

L'Autorité de la santé publique du Canada indique que lorsque la quarantaine et l'isolement ou isolement volontaire sont entrepris à un niveau individuel, ils sont considérés comme des approches de distanciation sociale, comme le sont les mesures telles que l'évitement des foules, des mesures et des fermetures dans les écoles et les lieux de travail, les annulations de rassemblements publics ou de masse, etc. Pour plus de détails, cliquez ici.

Pour les directives provisoires de l'OMS sur la mise en quarantaine dans le contexte de l'endiguement de la maladie à coronavirus (COVID-19), cliquez ici.

(Extrait d'un article du numéro du 14 mars 2020 du Marxiste-Léniniste)

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Mobilisation du facteur humain/conscience sociale dans
la lutte contre la pandémie de la COVID-19: les travailleurs prennent la parole

Les travailleurs du secteur public
du Nouveau-Brunswick passent à l'action

Les travailleurs et leurs organisations partout au pays prennent des mesures pratiques pour se mobiliser afin d'aplanir la courbe de la pandémie.

Dix sections locales du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) du Nouveau-Brunswick, qui représentent 15 000 travailleurs du secteur public, ont collectivement proposé des mesures concrètes au gouvernement provincial pour veiller à ce que leurs membres soient déployés de façon consciente et efficace dans la lutte contre le virus et pour aider le peuple.

Le gouvernement provincial a annoncé la fermeture de tous les services gouvernementaux non-essentiels. Seuls les travailleurs du secteur public assignés à des tâches névralgiques resteront au travail. Les syndicats ont collectivement accepté et proposé un plan de redéploiement et de réassignation d'employés du service public des secteurs moins névralgiques vers des emplois qui contribueront à la lutte contre la pandémie.

Simon Ouellette, représentant des communications du SCFP, a dit que les sections locales ont accepté de suspendre certaines clauses de la convention collective sur la mobilité des employés pour assurer une réponse rapide et un déploiement des employés du secteur public pour les réassigner à d'autres endroits de travail au cours de cette situation urgente.

Les membres du SCFP des parties des secteurs publics I, II et IV peuvent être réassignés, a confirmé Ouellette. Ces secteurs comprennent :

Partie I
-Section locale 1190 : Manoeuvres et métiers
-Section locale 1251 : Soins et services en établissement
-Section locale 1840 : Sténographes judiciaires
-Section locale 1418 : Responsables de programmes de réhabilitation, de thérapie, de récréation et de culture

Partie II
-Section locale 2745 : Personnel de soutien en éducation
-Section locale 1253 : Conseil des syndicats des districts scolaires du Nouveau-Brunswick

-Partie IV
-Section locale 5017 : Collèges communautaires (anglophones) du Nouveau-Brunswick
-Section locale 5026 : Collèges communautaires (francophones) du Nouveau-Brunswick
-Section locale 963 : Société des alcools du Nouveau-Brunswick
-Section 1866 : Travail sécuritaire, Nouveau-Brunswick

Ouellette a fait valoir que les dirigeants syndicaux sont en communication constante avec leurs membres dans toutes les régions du service public. « Nous avons de l'information essentielle, pratique et courante sur ce qui se passe sur les premières lignes. Nous sommes confiants que le gouvernement verra l'importance que nous participions aux discussions sur comment répondre à la crise. Les membres du SCFP sont fiers de servir le public et dirigeront par l'exemple dans ces moments difficiles. Soyez rassurés, cette crise ne fait qu'accroître notre détermination à remporter ce combat. »

(Source : SCFP-Nouveau-Brunswick)

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Le Conseil du travail de Vancouver et
du district appelle à des actions urgentes pour
les travailleurs et leurs familles

Le Conseil exécutif du Conseil du travail de Vancouver et du district reconnaît le danger que pose la pandémie actuelle de la COVID-19. Le virus présente un risque grave pour de nombreuses personnes sur nos lieux de travail et dans nos communautés, et nous applaudissons toutes les mesures prises pour aplanir la courbe de cette pandémie et empêcher sa propagation.

Les travailleurs responsables du nettoyage sur les traversiers de la Colombie-Britannique, qui sont aux premières lignes pour protéger les travailleurs et les passagers des traversiers, gagnent la reconnaissance syndicale, le 15 mars 2020, au milieu de la pandémie.

Nous avons récemment annoncé notre décision d'annuler notre réunion ordinaire de mars en réponse à la COVID-19. Nous annulons également toutes les réunions qui devaient se tenir dans nos bureaux jusqu'à nouvel ordre. Nous continuerons de surveiller la situation et d'évaluer s'il est approprié d'accueillir d'autres événements prévus. Étant donné que nos prochains cours de formation syndicale sont prévus en mai et juin, nous ne prévoyons pas l'annulation de ces événements pour le moment, mais nous surveillerons la situation et informerons les personnes inscrites de tout changement à mesure qu'on s'approche de ces dates.

Nous voulons également prendre un moment pour reconnaître les efforts de tous les travailleurs de première ligne, avec un merci spécial au personnel médical et aux premiers intervenants qui sont aux premières lignes pour traiter les cas potentiels de la COVID-19 et protéger le bien-être des patients et du public.

Mais la pandémie représente un danger pour plus que notre santé. Le bien-être financier des travailleurs est également menacé, exacerbé par les crises du logement et de l'accessibilité du logement qui existaient déja. Aujourd'hui, un nombre incalculable de travailleurs risquent de ne pas pouvoir mettre de la nourriture sur leurs tables, payer leurs loyers ou leurs hypothèques, et d'affronter d'autres épreuves aux conséquences potentiellement désastreuses.

Alors que le gouvernement fédéral a annoncé l'octroi d'une aide de 10 milliards de dollars aux entreprises par le biais de la Banque de développement du Canada, l'aide directe aux travailleurs fait toujours défaut. Il y a quelques jours, nous avons demandé au gouvernement de la Colombie-Britannique, par l'entremise du ministre du Travail, de décréter des congés de maladie payés afin de protéger les travailleurs qui se sentent mal ou qui doivent s'isoler. Il est essentiel de prendre des mesures à cet égard pour veiller à ce que les travailleurs ne soient pas contraints, par nécessité économique, d'être présents au travail pendant leur maladie et de se mettre eux-mêmes et les autres en danger.

Nous demandons à tous les niveaux de gouvernement de collaborer à la mise en oeuvre d'un programme d'urgence pour les travailleurs, qui comprend notamment :

- des congés de maladie payés pour tous les travailleurs, y compris des congés payés pour tous les travailleurs mis en quarantaine ou tenus de s'isoler ;
- un moratoire immédiat sur toutes les évictions de domicile ;
- un moratoire immédiat sur les paiements de loyer et d'hypothèques pour les travailleurs mis en quarantaine ou tenus de s'isoler à cause de la COVID-19 ;
- suppression de la période d'attente pour les travailleurs ayant accès à l'assurance-emploi à la suite de mises à pied liées à la COVID-19.

Nous notons que cette situation évolue rapidement et des impacts supplémentaires continuent d'apparaître. Par conséquent, il convient de reconnaître que d'autres mesures pourraient encore être nécessaires de la part du gouvernement.

Des mesures vigoureuses et proactives visant à contenir la propagation du virus et des mesures audacieuses pour protéger l'accès au logement et le bien-être économique des travailleurs sont toutes deux requises de manière urgente pour garantir la meilleure récupération possible face à cette pandémie. C'est maintenant le temps pour le gouvernement d'agir.

(Photo : Fédération du travail de la Colombie-Britannique)

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Les travailleurs de la santé de l'Ontario demandent de l'équipement de protection


Les syndicats des soins de santé de l'Ontario tiennent une conférence de presse commune,
le 13 mars 2020.

Les quatre principaux syndicats des soins de santé en Ontario soulignent qu'une des meilleures protections pour les Ontariens pendant la pandémie de COVID-19 est de s'assurer que les travailleurs de la santé sont en bonne santé et reçoivent tout ce dont ils ont besoin pour continuer à travailler. Ils demandent une collaboration honnête et franche du gouvernement ontarien afin de s'assurer que les travailleurs de la santé reçoivent toute la protection dont ils ont besoin pour s'acquitter de leur devoir envers la population.

Les quatre syndicats, qui représentent plus d'un quart de million de travailleurs de la santé en Ontario, sont l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario (ONA), le Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (OCHU) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Syndicat international des employés de service (SEIU) et le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO).

La confiance des travailleurs réside dans leur capacité à être actifs dans la situation afin que les réclamations qu'ils sont en droit de faire soient satisfaites sans délai. Dans une déclaration publiée par les syndicats le 13 mars, ceux-ci mettent l'accent sur la demande des travailleurs de première ligne en fournitures d'équipement de protection individuelle (EPI). L'équipement requis n'est pas aisément disponible en ce moment dans un certain nombre d'endroits de travail. Il va sans dire qu'un équipement de protection et une formation appropriés insufflent confiance aux travailleurs de la santé, qui peuvent alors maintenir un climat de calme dans la population.

Les syndicats portent à l'attention du public un document divulgué qui montre que le gouvernement édulcore les directives concernant le niveau approprié d'équipement personnel pour les travailleurs de santé qui sont aux premières lignes. Ils expriment leur profonde inquiétude face aux « directives laxistes émises et à la disponibilité et à la pertinence limitées des équipements de protection individuelle (EPI) pour la protection pendant la pandémie ».

Les quatre syndicats exhortent le gouvernement à suivre le principe de précaution, ce qui signifie qu'il vaut mieux pécher par excès de prudence pour protéger les travailleurs. Des EPI pour le contact, les gouttelettes et la transmission dans l'air ambiant doivent être fournis à tous les travailleurs de santé de première ligne, selon les syndicats. Ils soulignent que la façon dont le virus est transmis n'est pas encore entièrement comprise. À l'heure actuelle, les organisations médicales et de lutte contre les maladies infectieuses affirment qu'il existe plusieurs façons de transmettre le virus, notamment des gouttelettes - transmission par éternuements ou toux ; le contact - transmission par contact d'une personne infectée ou la transmission dans l'air ambiant - petites particules dans l'air. Si la transmission se fait par l'air ambiant, les travailleurs de la santé de première ligne devraient tous avoir des masques N95, que portent en ce moment les paramédics de l'Ontario. Les masques N95 sont la norme de protection contre les particules en suspension dans l'air. Les masques chirurgicaux ne protègent pas les travailleurs de la santé contre ces particules. Les syndicats exhortent le gouvernement de l'Ontario à cesser d'être réticent à fournir cet équipement de protection sous prétexte que la communauté médicale et scientifique n'est pas unanime pour convenir que la transmission par l'air ambiant est une des façons dont le virus se propage. Il doit être fourni, avec tout autre équipement dont ils ont besoin, disent les syndicats.

De nombreux membres du personnel des soins de santé de l'Ontario ont vécu l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2002-2004 et ont appris de nombreuses leçons sur la lutte contre les infections et les meilleures pratiques. Ils ont des solutions et veulent une collaboration honnête et franche du gouvernement pendant cette période difficile.


Infographie affichée par les infirmières canadiennes.

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Les travailleurs du transport en commun de Toronto et Mississauga demandent de l'équipement de protection

La section locale 113 du Syndicat uni du transport (SUT), qui représente près de 12 000 travailleurs du transport en commun de la région de York et de Toronto, demande à la Commission du transport de Toronto (TTC) d'augmenter les mesures de précaution en matière de santé pour les travailleurs en raison de la pandémie du coronavirus (COVID-19). Le syndicat demande notamment que la Commission permette aux travailleurs de se protéger en portant des masques médicaux au travail. Le syndicat demande à la TTC de se préoccuper davantage de la protection du public et moins de comment ces mesures sont perçues par le public. Si les travailleurs du SUT sont d'avis, que pour des raisons de santé, ils doivent porter un masque au travail, la section locale 113 du STU va leur donner tout son appui, dit le syndicat. En ce moment, les employés de la TTC et Metrolinx ne sont pas autorisés à porter des masques au travail. (Metrolinx est l'agence provinciale responsable de la planification du transport régional dans la région métropolitaine de Toronto et la région de Hamilton.) Les dirigeants de Metrolinx prétendent que porter des masques donne l'impression aux clients que les risques sont plus élevés qu'ils ne le sont en réalité et qu'ils seraient donc moins portés à respecter d'autres mesures essentielles telles que l'hygiène des mains.

« Les travailleurs du transport en commun ont le droit de protéger leur santé comme le font d'innombrables passagers de la TTC en portant des masques dans les métros, les tramways et les autobus », lit-on dans un communiqué du syndicat émis le 6 mars. Le syndicat demande pourquoi, s'il n'y a pas de risque pour la santé, la TTC donne-t-elle au personnel responsable de désinfecter les véhicules de l'équipement de protection et pourquoi demande-t-elle à ses employés du transport adapté Wheel-Trans de porter des masques au travail ? Le syndicat déclare que si la COVID-19 est dangereuse pour ces travailleurs, elle l'est pour tous les autres.

Les travailleurs de la section locale 1572 du SUT à Mississauga réclament aussi que leurs chauffeurs du transport en commun puissent porter des masques et des gants au travail. Forum ouvrier s'est entretenu récemment avec le président de la section locale Jack Jackson. Voici ce qu'il nous a dit :

« Nos travailleurs se sentent vulnérables, étant des travailleurs de première ligne. Plusieurs de nos membres ont des membres de leur famille qui sont des personnes âgées ou malades et ils ne veulent pas revenir à la maison contaminés. Nous avons discuté avec le ministère du Travail trois fois pour que nos préoccupations soient prises en compte, mais jusqu'à maintenant, cela n'a pas donné les résultats escomptés. Nous continuons de demander des masques et des gants aux endroits de travail. »

Jackson a dit qu'une autre préoccupation majeure pour les travailleurs et le syndicat était l'établissement d'un processus de quarantaine pour les travailleurs. « L'employeur n'a aucun plan ni protocole en place pour retirer du travail ces travailleurs qui ont peut-être été exposés ou prendre d'autres mesures semblables. Nous demandons que des protocoles et des mesures soient mis en place, mais au moment où on se parle, il n'y en a pas. L'employeur continue de dire qu'il se fie à la Région de Peel ou à Santé Canada. En somme, si le gouvernement ne mandate pas notre employeur pour qu'il agisse, celui-ci va continuer de s'en tenir au statu quo. C'est un problème », a-t-il dit.

« Par exemple, il a été confirmé qu'un monsieur qui a été passager sur nos autobus était atteint de la COVID-19. Nous avons pensé que ce qui était le plus logique était de retirer immédiatement ces personnes de notre service, le personnel des autobus qu'il avait empruntés et les travailleurs responsables de l'entretien et du nettoyage des autobus. Selon nous, il s'agissait d'un petit nombre de travailleurs, qui avaient peut-être été exposés, et il valait mieux les retirer du travail et ne pas mettre plus de travailleurs ou le public en péril. Comme il s'agit d'une période d'incubation de 14 jours, quelqu'un peut sembler être en bonne santé pendant sept ou dix jours et tout d'un coup les symptômes apparaissent et il est trop tard puisque d'autres ont été exposés. »

« Évidemment, il y a toutes sortes de préoccupations dans les divers systèmes de transport ou aux autres endroits de travail, mais ce sont sans doute les préoccupations les plus urgentes en ce qui nous concernent », a-t-il ajouté. « Nous reconnaissons que les temps sont difficiles, mais je crois qu'il vaut mieux pêcher par excès de prudence afin de protéger tout le monde. »

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Todd Parsons, président du Syndicat des travailleurs du Nord, dans les Territoires du Nord-Ouest

Il existe toujours beaucoup d'incertitude parmi les membres du Syndicat des travailleurs du Nord (STN) au sujet de la COVID-19. Nous travaillons avec plusieurs de nos employeurs pour veiller à ce que des politiques soient mises en place pour protéger les travailleurs. Nous l'avons fait en particulier avec nos plus grands employeurs, comme le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, la société d'Énergie des Territoires du Nord-Ouest et la mine de diamant Ekati. Le coronavirus est parmi nous depuis maintenant plusieurs semaines, mais la situation évolue de jour en jour. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le STN sont en communication constante pour examiner l'impact non seulement sur les services publics mais aussi sur le public en général.

Ici, dans les Territoires du Nord-Ouest, nous sommes une très petite communauté avec des ressources limitées. Une grande partie de l'appui en soins de santé nous vient de l'Alberta ou d'Ottawa. Plusieurs de nos résidents, lorsqu'ils ont des problèmes d'ordre médical, se font soigner à l'extérieur des Territoires du Nord-Ouest. Dans les Territoires comme tels, la capacité de soigner les patients ayant de graves maladies pulmonaires est limitée. Nous avons des appareils respiratoires bien qu'en nombre limité, et, avec notre employeur, nous tentons de mieux comprendre la situation. Nous sommes préoccupés par la santé et la sécurité de nos travailleurs de première ligne. Nous avons demandé que l'employeur s'assure que l'équipement de protection individuelle adéquat est fourni et facilement disponible pour les travailleurs de première ligne. Il est important que l'accès à cet équipement soit aisé, que ce soit dans le domaine de la santé ou dans tous les autres services gouvernementaux. Nous devons faire en sorte que les travailleurs de première ligne puissent avoir de l'équipement de protection individuelle lorsqu'ils assument leurs responsabilités.

Nous avons aussi des clauses dans nos conventions collectives qui protègent les travailleurs, telle cette entente avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest qui prévoit qu'advenant un cas comme celui-ci, les employés puissent avoir des congés payés. C'est important que l'on puisse s'occuper non seulement de nos membres, mais du public en général. Nous sommes dans une situation difficile et nous travaillons avec le gouvernement pour fournir des services publics fiables pour nos résidents.

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Simon Lévesque, responsable de la santé et de la sécurité à la FTQ-Construction

On ne doit pas banaliser le problème de la propagation de la maladie. Il y a des mesures qui sont mises en place, mais, comme c'est le cas habituellement, on a l'impression que la construction est laissée de côté.

Nous avons beaucoup de questionnements. Cela fait longtemps qu'on dit que la question de l'hygiène au travail au niveau de la construction est négligée. Cela fait des années qu'on se bat pour avoir des conditions sanitaires adéquates. Nous avons eu un nouveau règlement en 2016 qu'on se bat pour faire appliquer. Le règlement est très précis sur la question des toilettes. Nous sommes le seul milieu de travail au Québec où on est obligé de préciser que les toilettes doivent être chauffées, aérées, qu'il doit y avoir une toilette à chasse, de l'eau tempérée, du savon, du papier hygiénique, une poubelle, sinon nous n'obtiendrons rien. Encore là, il y a des employeurs qui ne respectent pas le règlement. En plus, le règlement ne couvre pas les chantiers de construction sur lesquels il y a 24 travailleurs et moins. Il n'y a rien de prévu dans ces cas-là pour que l'employeur soit obligé de fournir de l'eau et du savon pour que le travailleur se lave les mains. La première mesure de prévention pour éviter que le virus se propage c'est le lavage des mains. Et de tels chantiers constituent la très vaste majorité des chantiers au Québec. Nous intensifions notre travail pour que tous les chantiers de construction aient accès à des toilettes adéquates.

Il y a de sérieux problèmes sur les gros chantiers aussi. Par exemple, on ferme des cabanes à sucre parce que les gens y mangent côte-à-côte, mais sur les gros chantiers, les travailleurs mangent dans des roulottes de chantier et ils mangent côte-à-côte. La distance d'un mètre n'est pas respectée. Les mesures sont déclarées inapplicables dans la construction et c'est contre cela qu'on se bat. Nous demandons par exemple qu'il y ait des espaces de repas convenables qui peuvent accueillir les travailleurs en maintenant la distance nécessaire entre eux.

Un problème que nous avons en ce moment c'est que dès qu'il y a un travailleur qui tousse, on veut le congédier. Il y a des travailleurs qui fument et qui toussent depuis longtemps. On fait face à une situation dans laquelle ou bien aucune mesure n'est prise ou alors on a des mesures comme celles-là où on s'en prend aux travailleurs s'ils ont une condition particulière. Aujourd'hui même, il y a un maître-d'oeuvre qui a dit à un travailleur de quitter le chantier parce qu'il toussait.

Nous demandons que tout ce que le gouvernement demande aux citoyens et dans le domaine du travail s'applique aussi aux chantiers de construction. En plus, il faut suivre l'évolution de la situation en ce qui concerne la maladie, et si on doit en arriver à une réorganisation du travail qui implique un ralentissement de la production, on doit s'y préparer. Il faut planifier les choses tout de suite.

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Opinion sur une question de grande préoccupation

L'urgence nationale annoncée au Québec
fait ressortir ce qui manque

Compte tenu de tous les problèmes quotidiens dans le secteur des soins de santé, y compris les conditions de travail désastreuses des travailleurs de la santé telles que les réductions de personnel et les heures supplémentaires obligatoires, il vient à l'esprit que les travailleurs de la santé travaillent déjà dans des conditions d'urgence nationale. Ces conditions difficiles ont des répercussions directes sur la qualité des soins aux patients.

Pendant la pandémie de la COVID-19, les responsables de la santé appellent déjà les infirmières à la retraite à travailler pour la ligne de santé 811 en raison d'un manque de personnel et d'une surcharge d'appels. Malgré cet appel fait aux retraités pour combler cette lacune, certains hauts fonctionnaires insistent pour dire que le système de santé est prêt à faire face à une crise et tout ce que les gens doivent faire est de pratiquer la distanciation sociale, « s'isoler » et travailler à domicile et le système de santé prendra soin du reste.

Dans toutes les annonces, le diable est dans les détails. Les annonces ne tiennent pas compte des problèmes concrets actuels dans le secteur de la santé, des compressions effectuées depuis des années ou de l'expérience directe des personnes et de leurs circonstances particulières comme l'âge, les handicaps, la famille, la situation dans les garderies, les fonds d'urgence disponibles, le logement ou la situation en ce qui concerne le travail.

La possibilité de travailler à domicile est une très bonne mesure lorsque c'est possible mais une grande majorité de travailleurs ne peuvent pas le faire. Il en va de même pour de nombreuses personnes forcées de se débrouiller seules lorsqu'elles sont en isolement. Pour que la quarantaine soit efficace, elle doit être organisée collectivement pour que les besoins de tous soient satisfaits.

Une chose nous préoccupe grandement : lorsque les gouvernements appellent les gens à agir de manière responsable, peuvent-ils être pris au sérieux ? Les gouvernements à tous les niveaux mènent depuis des décennies une offensive antisociale en utilisant des excuses creuses telles que les déficits qu'il faut réduire et les dettes publiques qui doivent être payées avant que quoi que ce soit de positif puisse être fait.

Face aux actions socialement irresponsables de l'élite dirigeante en position de contrôle, tout le monde devrait noter que la classe ouvrière agit de manière responsable sans relâche, année après année, lorsqu'elle produit les biens nécessaires et fournit les services dont le peuple et la société ont besoin pour exister. Lorsque les travailleurs demandent à améliorer leurs conditions de vie, leur propre santé et sécurité et celle de la société tout entière, ils agissent de manière responsable car cela améliore les conditions sociales de tous.

Les gouvernements n'ont pas besoin de dire aux travailleurs d'agir de manière responsable ; au contraire, ils devraient se regarder dans le miroir et évaluer les actions socialement irresponsables dans lesquelles ils se sont engagés depuis 30 ans.

Cette pandémie met en évidence la nécessité de renouveler le processus politique afin qu'en temps « normal » comme en temps d'urgence nationale, les besoins, les préoccupations, les suggestions et les opinions de tous les membres de la société et de leurs collectifs deviennent partie intégrante du processus décisionnel. Et cela ne doit pas être fait de manière superficielle, par des consultations bidon, mais de manière pratique, avec de nouvelles formes et de véritables institutions démocratiques où la participation active consciente des individus et de leurs collectifs à la prise de décision est organisée.

Aujourd'hui, les prises de décision sont concentrées entre les mains de quelques-uns qui servent invariablement les intérêts privés étroits des riches oligarques qu'ils représentent. Les temps exigent qu'on bâtisse quelque chose de différent, où les membres de la société et leurs collectifs, et surtout ceux qui sont aux premières lignes en tant que travailleurs, se représentent eux-mêmes au gouvernement selon des manières et des formes pratiques qu'ils développent et qui leur permettent d'avoir un contrôle direct sur les événements qui touchent leur vie.

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