7 mars 2019
Les
travailleurs
et les jeunes de l'Ontario s'opposent
à l'offensive du gouvernement Ford
Projet de
loi
66 anti-travailleurs en deuxième lecture
PDF
Manifestation contre le projet de loi 66 devant le bureau de
circonscription du ministre de l'Environnement de l'Ontario Rod
Phillips
à Ajax, le 12 janvier 2019
Alcoa/Rio
Tinto
manipule
la
clause
de
« force majeure » pour
réaliser ses objectifs antiouvriers
• Les travailleurs demandent que le
gouvernement Legault force Alcoa/Rio Tinto à respecter ses
engagements dans son contrat d'énergie - Pierre
Chénier
• Les travailleurs d'ABI en lockout
vont
discuter d'une offre de la compagnie et tenir un vote
Les travailleurs
de la
construction du Québec défendent les normes de
sécurité
• Les travailleurs demandent que le
rapport du
comité sur la sécurité des grutiers soit
publié
Notre sécurité est dans la lutte pour les droits de
tous
• Une coalition de groupes d'aides
familiales
migrantes et d'alliés poursuit sa campagne pour la
résidence permanente immédiate - Peggy
Morton
La fonction
publique
fédérale
• Une journée d'action pour
tenir le
gouvernement responsable du système de paye
Phénix
Les travailleurs et les jeunes de
l'Ontario s'opposent
à l'offensive du gouvernement Ford
Le projet de loi 66 du gouvernement Ford de
l'Ontario, la Loi de 2019 visant à rétablir
la
compétitivité de l'Ontario, est maintenant en
deuxième lecture à l'Assemblée
législative.
Il sera ensuite renvoyé à un comité pour
étude et amendements, article par article. Le projet de
loi 66 est un projet de loi omnibus qui
modifie 18 lois concernant le travail, l'environnement, les
garderies, l'agriculture, l'éducation, etc. Son objectif
déclaré est d'éliminer les formalités
administratives pour les entreprises afin de «
rétablir la
compétitivité » de l'Ontario. [1]
Au cours de la
deuxième lecture, les députés du Parti
progressiste-conservateur au pouvoir répètent
à
l'unisson le mantra néolibéral du gouvernement Ford
en
faisant abstraction du vécu des travailleurs de l'Ontario.
Ils
affirment que les formalités administratives obligent les
« propriétaires d'entreprises à remplir des
tâches administratives au
lieu de développer leurs
activités ».
Il est clair que ces députés n'ont pas lu le projet
de
loi omnibus de 14 000 mots et ont reçu un
argumentaire
de vente conçu pour supprimer toute discussion, en
particulier
sur le coût humain de la campagne du gouvernement Ford
contre
« la bureaucratie qui fait perdre des
emplois ». Un des arguments
répétés
à l'infini est que le secteur de la fabrication en Ontario
a
perdu 300 000 emplois depuis 2002 et que cela est
dû au fait que les entreprises ontariennes sont trop
occupées à remplir des formulaires pour
développer
leurs activités. Ils répètent
également que
l'Ontario
compte 380 000 règlements, de loin le nombre le
plus
élevé au pays, ce qui correspond à peu
près
au nombre d'emplois perdus dans le secteur de la fabrication. Les
faits
et la logique importent peu dans ce discours dénué
d'analyse et d'arguments scientifiques.
Il y a eu plusieurs fermetures d'usines majeures
et
réductions de personnel d'usines en Ontario au cours des
dernières années et dans aucun de ces cas ceux
qui possèdent et contrôlent ces usines n'ont pu
attribuer
cela
à la paperasserie administrative — pas Heinz, ni Kellogg,
ni
Caterpillar, ni US Steel, ni GM qui vient d'annoncer la fermeture
de
son usine d'Oshawa.
La destruction du secteur manufacturier en Ontario est
essentiellement
attribuable à la contradiction inhérente entre le
caractère socialisé de l'économie et le
caractère privé du contrôle et de la
propriété par des intérêts rivaux. Ces
intérêts privés rivaux empêchent
l'économie socialisée de réaliser son
potentiel de
reproduction élargie pour garantir les droits et voir au
bien-être de tous les Canadiens.
Le contrôle étranger, principalement
américain, exacerbe cette contradiction non résolue
de
l'économie ontarienne. Les oligarques rivaux ont le
pouvoir
politique de faire tout ce qu'ils veulent, quel que soit le tort
fait
au facteur humain et à l'économie. Leurs
intérêts et leurs opérations mondiales sont
tout ce
qui compte et la seule chose qui
vaille d'être discutée.
L'argument absurde que l'existence de 380 000
règlements a causé la perte de quelque 300 000
emplois dans le secteur manufacturier est présenté
avec
hyperbole à l'Assemblée législative pour
éliminer la discussion et le développement d'une
opinion
publique sur les véritables problèmes de
l'économie
de l'Ontario et sur les mesures dangereuses incluses dans le
projet de
loi 66.
Des députés conservateurs ont
cité
comme exemple les dispositions du projet de loi 66 qui
abrogeront
la Loi sur la réduction
des
toxiques d'ici la fin de 2021.
Voici ce qu'un député conservateur a
déclaré :
« Je voudrais passer à
l'annexe 5 du
projet de loi, qui indique l'intention du gouvernement d'abolir
la Loi
sur la réduction des toxiques d'ici la fin
de 2021.
Dans sa
formule actuelle, cette loi oblige les entreprises à
signaler
l'utilisation de ces substances et à trouver des moyens de
réduire leurs émissions. C'est l'un des plus gros
tigres en papier du gouvernement et il faut beaucoup de papier,
monsieur le Président.
« Le seul
accomplissement de la loi au cours de ses neuf années
d'existence a été de générer plus de
papier
et d'augmenter le nombre de personnes qui font du travail de
papier.
Tout ce travail est déjà effectué dans le
cadre du
Plan fédéral de gestion des produits chimiques. La
seule
différence est que le plan du gouvernement
fédéral
exige que
les entreprises fassent quelque chose concernant l'utilisation de
produits dangereux. Le plan fédéral est robuste,
fondé sur des données scientifiques, et toutes les
provinces sauf l'Ontario y ont recours. Créer des
dédoublements inutiles ne protège en rien la
santé
ou la sécurité de l'Ontario, ni
l'économie. »
Ceux qui connaissent la Loi sur la réduction des
toxiques
notent qu'elle ne couvre pas le même éventail de
problèmes que le programme fédéral. Le
député conservateur soulève l'affaire comme
une
simple diversion et donne l'impression que l'élimination
de
cette loi n'aurait pas de
conséquences importantes,
qu'il importe peu que les entreprises n'aient même pas
à
signaler leur utilisation de substances toxiques à une
autorité publique ontarienne. Beaucoup contestent cette
affirmation et croient que cela est fait pour laisser les
entreprises
s'autoréglementer dans un secteur si préoccupant
pour la
population.
Le gouvernement Ford use de sophismes pour
conclure
qu'il ferait aussi bien d'abroger la loi parce qu'elle n'est plus
qu'un
obstacle bureaucratique à cause de l'insouciance des
gouvernements libéraux précédents qui l'ont
réduite à une production de rapports. L'Ontario a
connu de graves tragédies telles que l'empoisonnement
massif au
mercure de la Première Nation de Grassy Narrows,
qui remonte aux années 1960 et se poursuit encore.
Soustraire l'utilisation de produits toxiques à toute
autorité publique et réduire cela à une
affaire de
bureaucratie qui freine l'élan des entreprises n'est rien
de
moins que criminel. Cela montre une fois de plus à quel
point de
puissants intérêts privés ont pris le
contrôle des gouvernements à
tous les niveaux. Les modifications à la Loi sur l'eau saine
prévues
dans le projet de loi 66 créeraient les conditions
d'une
autre tragédie comme celle de Walkerton en 2000.
L'annexe 10 est peut-être la partie la
plus
controversée du projet de loi 66. L'opposition
était
si rapide et massive que le gouvernement avait dit qu'elle serait
retirée, mais cela n'a pas encore été fait.
Le
cabinet Ford dit maintenant que l'annexe 10 sera
retirée au
niveau des
comités. Cela signifie qu'elle pourrait en fait être
modifiée au lieu
d'être retirée ou encore transférée
dans
d'autres
parties du projet de loi.
C'est l'annexe 10 qui permet aux
municipalités d'adopter des « règlements
municipaux
sur l'aménagement ouvert aux affaires ». Elles
devront prouver que ces règlements vont conduire à
la
création de nombreux emplois, basés sur une formule
arithmétique qui tient compte du nombre de
résidents de
la municipalité. Si le projet de
la municipalité est approuvé par le ministre des
Affaires
municipales et du Logement, les dispositions de neuf lois
environnementales cesseront de s'appliquer à la zone
visée par le règlement. Les municipalités et
leurs
résidents s'opposent à cette annexe par principe,
parce
que
cela soustrait le gouvernement à sa responsabilité
sociale, et exigent son
abrogation pure et simple.
La deuxième
lecture
a également abordé d'autres aspects du projet de
loi,
tels que l'annexe 9, qui modifie la Loi de 1995 sur
les
relations de travail afin de considérer les
municipalités et certains conseils locaux, conseils
scolaires,
hôpitaux, collèges, universités et organismes
publics comme des employeurs qui ne sont pas
liés à la construction. Cela signifie que les
syndicats
qui représentent actuellement les employés de ces
agences
et institutions, qui sont ou pourraient être
employés dans
le secteur de la construction, ne les représenteront plus
une
fois
le projet de loi adopté. Toute convention collective liant
l'employeur et le syndicat cesse de s'appliquer dans la
mesure où elle s'applique à l'industrie de la
construction. Cela vise clairement à mettre fin à
la
syndicalisation dans les travaux de construction effectués
par
ces organismes publics et à faire obstacle au droit des
travailleurs de négocier collectivement leurs salaires et
leurs
conditions. Les travaux de construction sont par
définition
limités dans le
temps et vont d'un secteur à l'autre. Les travailleurs de
la
construction ont toujours eu de la difficulté à se
défendre collectivement et cette atteinte à leur
droit
que contient l'annexe 9 leur rendra la tâche encore
plus
difficile. Les députés du gouvernement Ford disent
que
cette partie du projet de loi vise à limiter l'argent qui
va
dans les
poches des travailleurs de la construction en contournant les
conventions collectives qui garantissent les salaires et les
conditions
de travail. Cela arrive à un moment où les taux de
mortalité et d'accidents dans le secteur de la
construction en
Ontario continuent d'augmenter et où les travailleurs se
mobilisent contre cette dangereuse tendance.
La deuxième lecture du projet de
loi 66
convainc encore plus les travailleurs ontariens que ce projet de
loi
doit être retiré. Les mesures
normatives et la réglementation qui offrent une protection
à la population ne doivent
pas être abrogées. La tragédie de
Lac-Mégantic au Québec a été
causée
en grande partie par la suppression de la réglementation
suivant
le faux argument que la réglementation est un obstacle au
développement de l'activité des entreprises
ferroviaires.
Note
1. Pour plus d'information sur
ce que
contient le projet de loi, lire « Le
coût humain de la campagne du gouvernement Ford contre la
'papaparesserie tueuse d'emploi' » de Pierre
Chénier
dans Le Marxiste-Léniniste du 26
janvier 2019.
Alcoa/Rio Tinto manipule la clause
de
« force majeure »
pour réaliser ses objectifs antiouvriers
- Pierre Chénier -
Manifestation des travailleurs d'ABI, le premier mars 2019,
devant
le
bureau de circonscription du premier ministre François
Legault
On porte beaucoup attention dans le lockout
actuel,
imposé par Alcoa/Rio Tinto aux travailleurs d'ABI depuis
plus
d'un an, à la clause de force majeure qui existe dans le
contrat
d'hydroélectricité entre le gouvernement du
Québec, Hydro-Québec et Alcoa. Depuis le
début du
lockout le 11 janvier 2018, le recours à la clause de
force
majeure pour libérer le cartel de la plus grande partie de
ses
obligations de paiements, a privé Hydro-Québec de
plus
de 250
millions de dollars en électricité
réservée
pour la compagnie.
Alors que les
travailleurs
demandent que le cartel respecte son contrat, qui lui accorde des
taux
préférentiels sur son électricité, le
gouvernement Legault se cache derrière la farce de la
«
force majeure », privant Hydro-Québec et les
Québécois d'une vaste somme d'argent et
finançant
en partie ce lockout injuste et cet assaut contre le
moyen de subsistance des travailleurs et de la communauté.
Les
Québécois demandent avec une force de conviction
toujours
plus grande que le gouvernement Legault fasse appliquer le
contrat
d'énergie et ne permette pas à Alcoa/Rio Tinto
d'attaquer
les travailleurs du Québec et de violer ses obligations
sociales
en toute impunité.
Le gouvernement du Québec et
Hydro-Québec
ont accordé de nouveaux tarifs d'électricité
à un taux préférentiel pour les trois
alumineries
d'Alcoa au Québec, à Bécancour, Deschambault
et
Baie-Comeau, qui sont entrés en vigueur le 1er
janvier 2015. Le contrat prévoit qu'un bloc
d'électricité est réservé à
Alcoa,
qu'Hydro-Québec est obligé de produire et qu'Alcoa
doit
payer. L'arrangement comprend une clause de force majeure qui est
ainsi
définie :
« L'expression 'Force majeure' signifie
tout
événement imprévisible, irrésistible
et
échappant au contrôle d'une Partie qui retarde,
interrompt
ou empêche l'exécution, totale ou partielle par
cette
Partie de ses obligations en vertu du Contrat (notre
souligné) ; sans restreindre la portée de
ce
qui précède, l'un ou l'autre des
événements suivants constitue un
événement
de Force majeure : guerre, embargo, insurrection, invasion,
émeute, rébellion, troubles sociaux,
épidémie, inondation, incendie, explosion, foudre,
tremblement de terre, verglas, orage, sabotage, conflit de
travail,
grève, piquetage ou lock-out (y compris les conflits de
travail,
grèves, piquetages et
lock-out chez la Partie invoquant la Force majeure), ainsi que
tout
acte, omission et toute contrainte par une cour ou par une
autorité publique (incluant le défaut ou retard
d'émission de permis requis malgré les efforts
raisonnables entrepris à cet
égard). »
« La Partie affectée par un cas
de
Force majeure voit ses obligations suspendues dans la mesure
seulement
et en autant qu'elle agisse avec diligence raisonnable afin
d'éliminer ou de corriger les causes et les effets de
cette
Force majeure. Cependant, le règlement des conflits de
travail,
grèves, piquetages et lock-out est laissé à
l'entière
discrétion de la Partie affectée qui fait face
à
ces difficultés. »
Les nouveaux tarifs préférentiels
d'électricité ont été consentis par
le
gouvernement et Hydro-Québec à la suite de la
menace
d'Alcoa de fermer ses trois alumineries à compter du 1er
janvier 2015 si de nouveaux tarifs, encore plus bas que le
tarif
préférentiel de l'époque, ne lui
étaient
pas consentis. Dans le cadre de cette
négociation et de la signature de nouveaux contrats, sous
menace
de fermeture, la clause de force majeure qui était
contenue dans
les contrats précédents a aussi été
reconduite.
Aujourd'hui, le gouvernement dit qu'il doit
respecter
les termes du contrat et qu'il a les mains liées. Mis
à
part le fait que les cartels mondiaux imposent ces contrats
à
sens unique aux autorités publiques pour servir leurs
intérêts étroits, le contrat stipule
clairement que
la force majeure doit être « imprévisible,
irrésistible et échappant au
contrôle d'une Partie ». Ce lockout
planifié et
calculé ne peut absolument pas être décrit
comme un
événement « imprévisible,
irrésistible et échappant au contrôle d'une
Partie ». Il est entièrement sous le
contrôle
d'ABI et aurait pu être évité. Le fait que le
contrat se contredise lui-même en donnant entière
discrétion à la compagnie de
résoudre le lockout montre que ces intérêts
privés supranationaux ont usurpé le contrôle
des
autorités partout où ils opèrent et dictent
leur
volonté étroite.
Avant que le cartel Alcoa/Rinto Tinto ne
décrète le lockout, la compagnie s'est
retirée
deux fois de la table des négociations, au lieu de
terminer la
négociation : en novembre 2018 et en
décembre 2018. En décembre, la compagnie a
fait une
offre dite finale, disant que si les travailleurs la rejetaient,
elle
ne négocierait plus.
Les travailleurs d'ABI devant le bureau du premier ministre
François Legault le 1er mars 2019
Les travailleurs ont résisté
à cet
ultimatum et à ces menaces, et rejeté cette offre
après le temps des Fêtes, les 9 et 10
janvier, 2019, soulignant cependant qu'elle pourrait servir
de
base à une entente et qu'on n'était pas loin d'un
règlement. Alors que le syndicat demandait une rencontre
avec la
compagnie pour expliquer la
raison du rejet de l'offre, Alcoa a immédiatement
fermé
l'usine et imposé un lockout aux travailleurs
à 3
heures dans la nuit du 11 janvier 2018. La compagnie n'a pas
simplement décrété un lockout mais a
fermé
les deux tiers des cuves, ce qui demande une planification
considérable tant pour la fermeture que pour le
redémarrage.
C'était évidemment un geste planifié et pas
du
tout hors du contrôle de la compagnie. En 2004, lors
de la
grève des travailleurs d'ABI, Alcoa avait continué
à faire fonctionner l'ensemble des cuves pendant environ
un
mois. Le refus de négocier du cartel, même
après
s'être fait dire qu'un règlement était en
vue,
était une violation évidente
d'une négociation collective de bonne foi mais aucune
autorité publique n'est intervenue pour lui demander des
comptes
ou le forcer à payer pour le bloc d'énergie qui lui
est
réservé.
Il existait des alternatives à ce lockout
d'Alcoa/Rio Tinto qui ne peut pas prétendre que sa
décision n'était pas entièrement la sienne,
ou
qu'elle était hors de son contrôle et
imprévisible.
Les lockouts sont devenus monnaie courante aujourd'hui de la part
des
cartels mondiaux, qui utilisent leur immense richesse et leur
influence
sur les
autorités publiques et la production mondiale et leur
contrôle des marchés pour isoler des groupes de
travailleurs et les forcer à se soumettre à leurs
demandes.
Le lockout de Bécancour se produit au
même
moment où, en Australie occidentale, Alcoa a amené
le
tribunal national des relations de travail de l'Australie
à
annuler la convention collective de 1 500 travailleurs,
en
vertu du Fair Work Act 2009. Les conditions de
travail
des travailleurs sont maintenant régies par les
lois des normes minimales du travail, ce qui veut dire que toutes
les
protections qui étaient inscrites dans leur convention
collective, relatives à la sécurité
d'emploi,
à la sous-traitance et à d'autres affaires connexes
sont
éliminées, sans parler des pertes en salaires, en
avantages sociaux et en prestations de retraite. Cette
réalisation d'Alcoa en Australie nous
indique-t-elle où la compagnie s'en va au
Québec ?
Est-ce
que le long déroulement du lockout a été
manipulé de façon à produire un
résultat
semblable à ce qui a été imposé en
Australie, de connivence avec le gouvernement ?
En dépit de la formulation de la clause de
« force majeure » dans le contrat
d'Hydro-Québec avec Alcoa qui laisse le règlement
du
lockout à l'entière discrétion de la
compagnie,
l'idée-même de « force majeure »
implique
qu'elle se produit en dehors du contrôle des humains. En
anglais,
on appelle aussi une « force
majeure » un « acte de Dieu ». Ce qui
se
passe à ABI n'est pas hors du contrôle de la
compagnie. Au
contraire, il s'agit d'une manipulation de la « force
majeure » pour accomplir des objectifs antiouvriers.
Si le
rapport de forces est si profondément à sens
unique,
c'est justement parce que le gouvernement intervient
objectivement du côté de l'entreprise en refusant de
la
rappeler à l'ordre pour sa manipulation de la clause de
«
force majeure ». Si la compagnie était
obligée
de payer ce qu'elle doit en vertu du contrat depuis 14 mois,
quand
elle a mis les travailleurs en lockout, elle ne serait pas si
confiante
qu'elle peut imposer ses demandes aux
travailleurs qui sont sans salaire depuis ce temps-là.
Le gouvernement du Québec refuse de
défendre les Québécois et prend partie pour
le
cartel mondial Alcoa/Rio Tinto. Déclarer que ce lockout
bien
planifié est hors du contrôle du cartel est une
sinistre
blague et cela démontre que le gouvernement est un pantin
de
l'oligarchie financière mondiale. Le gouvernement du
Québec doit faire son
devoir et forcer ABI à respecter le contrat et payer pour
le
bloc d'énergie qui lui est réservé, lever le
lockout et s'engager dans une véritable négociation
avec
les travailleurs de l'aluminerie et leur syndicat.
Les travailleurs d'ABI devant le bureau de circonscription
du
député Donald Martel, le 1er
mars 2019
Les travailleurs en lockout de l'aluminerie ABI
à
Bécancour vont se prononcer en assemblée
générale le 11 mars sur l'offre de leur
employeur.
L'offre que le cartel a déposée le 4 mars
comprend
une convention collective pour chacune des trois unités
d'accréditations syndicales et un protocole de retour au
travail.
Le syndicat a annoncé qu'il
présentera
son analyse et son point de vue sur l'offre en assemblée
générale. À la suite de l'analyse que le
comité de négociation en a faite, le
président de
la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, qui
représente les travailleurs en lockout, a toutefois
confirmé que cette offre ressemble beaucoup à ce
qui était sur la table lorsqu'ABI a rompu les
négociations à la mi-février. Quant au
protocole
de retour au travail, il n' a jamais fait l'objet de
discussions.
« Pour ce qui
est du
contenu des conventions collectives, cela reprend essentiellement
le
compte rendu de négociations dont nos membres ont pris
connaissance lors de la dernière assemblée
générale. Par souci de transparence,
l'exécutif
syndical a choisi de soumettre l'offre patronale en question au
scrutin
secret », a expliqué Clément
Masse.
La direction d'ABI a émis un
communiqué
de presse le 4 mars, dont plusieurs disent qu'elle vise
à
détourner l'attention des questions importantes auxquelles
les
travailleurs font face.
Dans son communiqué, le cartel met d'abord l'accent sur
l'offre
d'augmentation salariale, qu'elle chiffre
à 2,55 % par
année en
moyenne. Le syndicat a dit dès le début que les
salaires
ne sont pas un enjeu de la négociation. L'enjeu est
l'insistance
de la compagnie à éliminer les emplois
syndiqués
stables et à les remplacer par du travail à contrat
précaire.
Le communiqué du cartel obscurcit la
question
épineuse de la sécurité d'emploi pour les
travailleurs présents et à venir. On y lit :
«
Cette offre permettra à tous les employés
présentement en lockout de revenir au travail. Elle inclut
une
réorganisation du travail qui respecte l'ancienneté
et
qui ne prévoit aucune mise à pied. La convention
proposée procurera de la flexibilité, capturera
l'attrition d'une vague de retraites en cours et
améliorera la
productivité. »
C'est la formule contournée habituelle du
cartel
mondial qui ne dit pas franchement ce qui va arriver des emplois
syndiqués et de la sécurité et des avantages
qu'apporte une position permanente. La vague de prises de
retraite est
très forte à ABI et elle le sera encore plus dans
les
mois et les années à venir alors que la
main-d'oeuvre va
être
rajeunie. Cette utilisation de l'attrition comme moyen de
réaliser la « flexibilité » et
d'«
améliorer la productivité » ouvre la
porte
à l'élimination d'emplois syndiqués à
la
faveur des prises de retraite, au profit d'une sous-traitance des
emplois à des conditions très inférieures
à
la fois pour les travailleurs contractuels syndiqués et
non
syndiqués et pour la communauté.
Avec
l'accélération de l'attrition, le cartel entend
créer une situation où le nombre de travailleurs
syndiqués ayant des avantages sociaux inscrits dans des
conventions collectives négociées deviendrait
inférieur au nombre des travailleurs précaires
à
contrat ayant peu ou pas d'avantages sociaux et dépourvus
de
droits syndicaux. Les
travailleurs précaires deviennent la cible de l'objectif
de
« flexibilité » et d' «
amélioration de la productivité » du
cartel,
un objectif qui est au service de ses intérêts
privés étroits et non des intérêts des
travailleurs du Québec et de leurs communautés. Les
attaques contre les travailleurs et leurs droits et contre leur
réclamation à la
valeur qu'ils produisent, au nom de la productivité et de
la
compétitivité, sont devenues l'obsession
irrationnelle
des cartels mondiaux et de leurs propriétaires
multimilliardaires. Les cartels se plaignent constamment de la
«
surproduction » qui existe dans des secteurs comme
l'aluminium et l'acier mais demandent quand même un
accroissement de la productivité de la part de la classe
ouvrière pour défaire la «
surproduction » de la concurrence.
La domination qu'exercent les cartels mondiaux
sur la
vie des travailleurs et sur tout projet d'édification
nationale
digne de ce nom est au centre de ces conflits. Le lockout brutal
imposé par le cartel Alcoa/Rio Tinto aux 1 030
travailleurs d'ABI depuis plus d'un an démontre la
nécessité d'une nouvelle direction de
l'économie
et
d'un projet d'édification nationale.
Forum ouvrier félicite les
travailleurs
d'ABI pour la contribution qu'ils font à la lutte à
la
défense des droits des travailleurs et des droits de tous
dans
cette situation difficile. Tous les travailleurs du Québec
et du
Canada sont avec vous et vous souhaitent une très bonne
assemblée générale d'évaluation de la
situation.
Les travailleurs de la construction
du
Québec défendent les normes de
sécurité
Une grue renversée, novembre 2018
Le 28 février, le Comité
indépendant sur la sécurité du métier
de
grutier a déposé son rapport au ministre du Travail
du
Québec. L'Union des opérateurs grutiers, qui est la
section locale 791G affiliée à la
FTQ-Construction,
demande au ministre, au nom de la sécurité des
travailleurs et du public, de rendre public immédiatement
le
rapport
de même que les mémoires et témoignages qui
ont
été soumis au comité. Dans son
communiqué
émis le 28 février, le syndicat
écrit :
« Depuis
l'annonce de
la création de ce comité en juillet 2018, les
grutiers attendent impatiemment ses conclusions qui doivent
confirmer
l'importance que le nouveau gouvernement accorde à la
sécurité des chantiers et des citoyens.
« Le local 791G, qui représente
l'ensemble des grutiers, s'oppose à ces modifications
réglementaires depuis plusieurs années. Parmi les
efforts
pour conscientiser les élus, le syndicat a
multiplié les
représentations auprès des différents
acteurs,
décideurs et instances gouvernementales afin de signifier
ses
préoccupations et ses
solutions. »
Le ministre du Travail du gouvernement caquiste
de
François Legault a confirmé avoir reçu le
rapport
et a dit qu'il rencontrera d'abord les deux membres du
comité et
va décider de la suite des choses.
Les grutiers sont déterminés
à
remporter leurs deux revendications : que la nouvelle
règlementation qui réduit de façon drastique
la
formation professionnelle obligatoire des grutiers soit
retirée
et que la formation obligation soit rétablie au niveau
précédent, et qu'une table de concertation soit
créée qui comprend toutes les parties
concernées,
dont les enseignants qui fournissent la formation
professionnelle,
pour étudier les problèmes relatifs au secteur des
grutiers et à la sécurité sur les chantiers
de
construction.
Note
1. Cette
réglementation
adoptée l'an dernier a éliminé le
caractère obligatoire de la formation professionnelle des
grutiers, consistant en 870 heures de formation
donnée par
des professionnels dans une institution d'enseignement. La
Commission
de la construction du Québec (CCQ) et le gouvernement du
Québec d'alors, le gouvernement libéral de Philippe
Couillard, ont introduit, en concurrence avec cette formation
professionnelle, une formation très inférieure
de 150 heures donnée par les entreprises sur les
chantiers.
Ils ont aussi créé un cours d'à
peine 80
heures pour les camions-flèches d'une capacité
maximale
de 30 tonnes, à la suite de quoi le travailleur qui
réussit la formation devient conducteur qualifié de
ces
camions. C'est justement ce type de grues qui versent le plus et
qui
causent le plus de dommages. Tout cela sans avoir reçu
l'approbation des grutiers ni même les avoir
consultés.
Les grutiers ont fait une contribution remarquable à la
sécurité des travailleurs et du public en
protestant sur
plusieurs tribunes contre cette réglementation et ont
finalement
refusé de se présenter au travail pendant environ
une
semaine, en juin 2018, pour illustrer à quel point
leur
opposition est sérieuse. Ils se sont gagné un vaste
appui
parmi la population. Le gouvernement et la CCQ ont eu
recours à la répression, par le biais d'une
décision du Tribunal administratif du travail qui a
déclaré que le geste des grutiers était une
grève illégale et par les menaces de la CCQ de
poursuivre
les grutiers et de les accuser d'intimidation. Dans ce contexte
de
l'appui grandissant de la population pour les grutiers et de la
détermination de ceux-ci à
poursuivre leur lutte, le gouvernement a créé le
comité sur la sécurité du métier de
grutier.
Notre sécurité est
dans la
lutte pour les droits de tous
- Peggy Morton -
Une coalition de groupes d'aides familiales
migrantes et
d'alliés et la campagne « La résidence
permanente
maintenant » ont émis un communiqué de
presse
conjoint le 25 février en réponse aux nouveaux
projets pilotes que le gouvernement fédéral a
annoncés deux jours plus tôt.[1]
Le
communiqué mentionne que les projets annoncés par
le
gouvernement sont une réponse directe à la
vigoureuse
campagne qui demande la résidence permanente
immédiate
pour toutes les aides familiales migrantes
(www.LandedStatusNow.ca).
On lit dans le communiqué que le
gouvernement a
répondu à la campagne et fait certaines concessions
mais
a laissé de côté des questions importantes.
Le
communiqué mentionne que l'annonce du gouvernement
s'applique
aux travailleuses du Québec qui font face à
l'exploitation et au déni de leurs droits.
Par leur campagne « La résidence
permanente maintenant », les aides familiales ont
parlé avec fierté du travail essentiel qu'elles
accomplissent, dont la société a besoin pour
pouvoir
fonctionner. Elles parlent avec amour social des enfants, des
aînés fragiles et des personnes ayant des besoins
spéciaux dont elles prennent soin. Elles
parlent aussi de la douleur qu'elles éprouvent à
quitter
leurs familles et de leurs conditions de travail précaires
à cause du caractère antisocial du système
d'immigration et des lois du travail.
Le communiqué mentionne que le
gouvernement a
fait quelques concessions en réponse à la campagne
pour
les droits des aides familiales. Celles-ci vont maintenant avoir
le
droit d'amener leur famille avec elles au Canada ; les
permis de
travail à occupation spécifique ne seront plus
liés à un employeur unique et une fenêtre de
trois
mois est ouverte pour les aides qui sont venues au Canada en
vertu du
projet pilote de 2014 qui leur permettra de demander la
résidence permanente sous des conditions
modifiées.
Cependant, le gouvernement n'a pas satisfait la
revendication la plus importante des aides familiales et des
autres
travailleurs migrants, soit la résidence permanente
immédiate. Le statut temporaire et sans droits garantis
des
aides familiales les rend vulnérables aux abus et à
la
surexploitation. Il faut que cela cesse !
Projets pilotes sur le soin des enfants et des
personnes ayant des besoins médicaux
élevés
La séparation forcée des familles
des
aides familiales est une honte pour le Canada, une forme barbare
de
servitude. La majorité des aides familiales sont des
femmes ; elles viennent au Canada pour s'occuper des enfants
et
des aînés fragiles et elles doivent laisser leurs
familles
derrière elles. Cela doit cesser.
Cette photo parue dans les médias
sociaux
le Jour de la Famille concerne la séparation forcée
des
aides de leur
famille.
|
Le gouvernement a promis que le nouveau programme
mettra
fin à la séparation des familles et permettra aux
aides
familiales d'amener leur famille avec elles. Leurs conjoints vont
recevoir des permis de travail ouverts et leurs enfants des
permis
d'étudier. Ces changements restent cependant des
énoncés de politique et des ordonnances
ministérielles non spécifiques et ne sont pas des
mesures
concrètes qui garantissent les droits des aides
familiales.
La Coalition des aides familiales migrantes fait
remarquer que le gouvernement doit faire ces changements en
pratique
pour tous. Si les enfants vont recevoir des « permis
d'étudier », est-ce que cela veut dire qu'ils
deviendront des « étudiants
internationaux »
devant payer des frais de scolarité exorbitants ? Les
aides
familiales s'occupent des personnes ayant des handicaps et des
besoins
médicaux élevés mais elles ne peuvent pas
amener
leur famille entière si un de ses membres souffre d'un
handicap.
Cela est inacceptable et doit cesser.
En plus, de nombreuses aides familiales devront
tout de
même laisser leurs enfants derrière elles à
cause
du statut temporaire de leur travail, de
l'inégalité
salariale entre les hommes et les femmes et des bas salaires
reliés aux emplois traditionnellement féminins qui
ne
leur permettent pas de faire face au coût de la vie au
Canada.
Pour mettre fin à l'impact de la
séparation des familles, il faut aussi que les
gouvernements
provinciaux appliquent leurs propres lois. En dépit des
lois qui
disent que les heures commencent à être
payées en
temps supplémentaires après 40 heures, de
nombreuses
aides familiales doivent vivre près de la résidence
de
leur employeur à
cause de leur bas salaire et doivent travailler de longues
heures, sans
congés et sans paie de temps supplémentaire.
Les aides familiales posséderont
maintenant un
permis de travail à occupation spécifique
plutôt
qu'un permis lié à un employeur unique. C'est une
réalisation positive de la lutte que les aides familiales
mènent depuis des années. Les permis de travail
liés à un employeur unique rendent les travailleurs
migrants très vulnérables aux mauvais
traitements et ont été utilisés par nombre
d'employeurs pour retenir le salaire et les avantages sociaux
auxquels
ils avaient droit en vertu des contrats et des normes du travail
et les
forcer à travailler de longues heures sans salaire.
En vertu des nouveaux projets pilotes, la demande
des
travailleuses pour la résidence permanente va être
examinée avant qu'elles commencent à travailler au
Canada. Une fois qu'elles obtiennent leur permis de travail et
ont
travaillé deux ans, elles peuvent faire une demande de
résidence permanente. Par contre, l'exigence d'une
éducation
équivalente à une année d'étude
postsecondaire au Canada et d'une meilleure connaissance de
l'anglais
introduite en 2014 n'a pas été
abandonnée.
Voie d'accès provisoire pour les aides
familiales
Le ministre fédéral Ahmed Hussein a
annoncé qu'une Voie d'accès provisoire pour les
aides
familiales sera ouverte du 4 mars au 4 juin 2019.
Plusieurs aides familiales qui sont venues au Canada
après 2014 ont réalisé qu'après
avoir
complété 24 mois de travail, elles ne
pouvaient
toujours pas demander la
résidence permanente parce qu'elles ne possédaient
pas
les équivalences en maîtrise de l'anglais et en
éducation. Plusieurs d'entre elles ont accumulé de
lourdes dettes pour payer les trafiquants d'êtres humains
déguisés en « consultants en
immigration » et en « recruteurs ».
Ces
trafiquants d'êtres humains extorquent de grandes sommes
d'argent au nom de trouver des emplois au Canada puis laissent de
nombreuses travailleuses sans espoir de devenir résidentes
permanentes et citoyennes canadiennes.
Le gouvernement Trudeau dit comprendre la
situation des
aides familiales et qu'il examinera la situation vécue par
les
aides qui sont venues au Canada après 2014 sous les
anciens
critères. Pendant cette fenêtre de trois mois qui
s'ouvre
cette année, les travailleuses peuvent demander la
résidence permanente après 12 mois de
travail au lieu de 24 et une éducation postsecondaire
ne
sera pas requise. Le gouvernement s'est aussi engagé
à
accélérer le traitement à l'intérieur
de
cette petite fenêtre de trois mois. Les organisations des
travailleurs migrants font remarquer que de nombreuses aides
familiales
pourraient bien ne pas savoir que cette fenêtre existe
avant
qu'elle soit fermée. En plus, les travailleuses qui sont
devenues sans papier ne peuvent l'utiliser. Ces choses doivent
être corrigées immédiatement et
le droit à la résidence permanente accordé
à tous les travailleurs migrants vivant et travaillant au
Canada
en ce moment.
Le gouvernement n'a rien fait pour faire cesser
l'extorsion des travailleurs par les trafiquants d'êtres
humains,
que ce soit au Canada ou à l'étranger. Aucune
autorité publique n'a été établie
afin de
remplacer ces trafiquants pour que les droits des migrants soient
respectés pendant le processus de recrutement et
après
qu'ils soient acceptés, ou
pour fournir une compensation aux pays qui ont formé leurs
résidents pour qu'ils deviennent des travailleurs
productifs.
En plus, Immigration, Réfugiés et
Citoyenneté Canada n'acceptera qu'un maximum
de 2 750
demanderesses principales (le chiffre ne comprend pas les membres
des
familles) par année en vertu des projets pilotes pour les
gardiennes d'enfants et les aides de maintien à domicile.
Cette
réduction des demandes a été
introduite en dépit de la demande croissante de
travailleurs
dans le programme pour les personnes à besoins
médicaux
élevés et pour un programme national de garderies
pour
les enfants et pour un programme de soins public, moderne et
humain
pour les aînés.
Le statut de résidence permanente tout de
suite !
Le ministre Hussein parle des nouveaux projets
pilotes
comme s'il
s'agissait de « projets d'immigration » alors
que ce
n'est pas le cas. La bataille de plusieurs décennies pour
obtenir le statut de résidence permanente à
l'arrivée pour tous les travailleurs migrants ne peut
être
éclipsée en parlant de « projet
d'immigration ». La
voie vers la garantie des droits pour tous est toujours
semée
d'obstacles et de dangers. Les travailleurs sociaux et d'autres
personnes ne sont pas des travailleurs temporaires et leur statut
ne
devrait pas non plus être temporaire.
Le gouvernement prétend comprendre
l'importance
de la résidence permanente. En annonçant sa
politique
publique de voie provisoire aux aides familiales, le gouvernement
a
déclaré : « Le ministère a
également appris que les aides familiaux migrants font
face
à des obstacles spécifiques que leur statut
temporaire ne
fait qu'exacerber. Par exemple, la
nature sexospécifique et isolée de la profession
d'aide
familial, les nombreux cas d'ententes de travail de «
résidence chez l'employeur » malgré le
retrait
de l'exigence officielle à cet égard en 2014,
et la
dépendance des aides familiaux envers leur employeur pour
obtenir et fournir la preuve d'expérience de travail au
Canada
dont ils
ont besoin pour être admissibles à la
résidence
permanente.... [En 2014] les critères du programme ont
été modifiés de manière à ce
qu'ils
concordent davantage avec l'approche du gouvernement consistant
à sélectionner les immigrants économiques en
fonction de leur capacité de réussir leur
établissement économique au
Canada. »
Ces programmes et énoncés
politiques ont
été mis en place par arrêté
ministériel et sont même appelés projets
pilotes
temporaires. Ce ministre ou un autre ministre peut les changer
d'un
trait de plume ou les laisser arriver à
échéance.
C'est ce que l'on appelle la « primauté du
droit » et ce que l'élite dirigeante
considère
comme «
légal » et même «
constitutionnel ». De cette manière, le
gouvernement facilite la traite des êtres humains et le
déni de droits à grande échelle.
Nos félicitations vont aux travailleurs
sociaux,
à leurs organisations et à tous ceux qui ont
fermement
défendu les droits de tous et toutes. Par leur courage de
parler
et de s'organiser malgré leur situation précaire,
ils ont
obligé le gouvernement à faire certaines
concessions.
Cette situation requiert que les travailleurs et leurs
alliés
apportent
leur soutien entier à la poursuite de la lutte pour
l'obtention
du statut de résident permanent maintenant !
Note
1. Le 23
février, le
ministre d'Immigration, Réfugiés et
Citoyenneté
Canada (IRCC), Ahmed Hussein, a annoncé la création
de
deux nouveaux projets pilotes quinquennaux visant à
remplacer le
Programme des soins aux personnes ayant des besoins
médicaux
élevés. Les projets initiaux ont
été introduits en 2014 et se terminent en
novembre 2019. Le ministre Hussein a annoncé les
nouveaux
projets en tant que « programmes pilotes
d'immigration » qui « permettront aux aides
familiaux
de venir au Canada avec leur famille et leur offriront une voie
d'accès vers la résidence
permanente ».
La fonction publique
fédérale
Journée d'action à Ottawa le 28
février 2019
Les travailleurs de la fonction publique
fédérale ont organisé une Journée
d'action
le 28 février pour exiger que justice soit rendue et
que le
système de paye Phénix soit réparé
immédiatement pour mettre fin au désastre que
vivent des
milliers de travailleurs. Près de 500 travailleurs se
sont
rassemblés dans le centre-ville
d'Ottawa et ont bloqué l'entrée de deux des plus
importants édifices du gouvernement
fédéral.
Les travailleurs fédéraux fournissent des services
essentiels aux Canadiens, lesquels sont la réalisation
pratique
des droits sociaux et politiques du peuple. Les travailleurs qui
les
dispensent doivent pouvoir jouir de conditions adéquates
nécessaires à
l'accomplissement de leur important travail, y compris la
tranquillité d'esprit de savoir que leur employeur, le
Conseil
du Trésor du Canada, va les payer avec promptitude et dans
les
règles de l'art.
Dans son appel à l'action du 28
février, l'Alliance de la fonction publique du Canada
affirme : « À l'occasion du troisième
anniversaire de Phénix, les membres de l'AFPC se
rassembleront
pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il prenne
urgemment des
mesures. Le 28 février, l'AFPC manifestera dans la
région de
la capitale nationale en vue de démarrer une série
d'actions à travers le pays. Voici ses
revendications : des
mesures plus concrètes pour réduire
l'arriéré, un échéancier
précis pour
mettre fin au cauchemar Phénix et l'indemnisation de
centaines
de milliers de fonctionnaires touchés. »
L'AFPC explique que depuis la Journée
d'action
du 28 février 2018, le syndicat a obtenu les
gains
suivants :
- Suspension du recouvrement des
trop-payés, des
avances de salaire d'urgence (ASU) et des paiements prioritaires
jusqu'à ce que tous les problèmes de paye aient
été réglés. En d'autres mots, les
fonctionnaires recevront tout l'argent qui leur est dû
avant
d'avoir à rembourser les trop-payés ou les avances
de
salaire d'urgence qu'ils ont
reçues.
- Que le Conseil du Trésor accepte
désormais les réclamations liées aux pertes
financières attribuables à Phénix.
- L'abolition du remboursement brut des
trop-payés, pour rembourser à l'employeur
uniquement le
montant net du trop-payé reçu au cours d'une
année
antérieure plutôt que le montant brut (qui comprend
l'impôt ainsi que les cotisations au RPC et les cotisations
d'assurance-emploi prélevés).
L'AFPC dit aussi : « Au début
de 2019, le Centre des services de paye de la fonction
publique
était toujours confronté à un
arriéré de plus de 280 000 dossiers. Et
après trois années d'utilisation de Phoenix,
environ les
deux tiers des données relatives aux ressources humaines
sont
encore entrés tardivement, ce qui pose des
problèmes de
rémunération dans
l'ensemble. Phoenix continue également de retarder la mise
en
oeuvre de nos conventions collectives et le paiement
rétroactif
dû à nos membres. »
Selon certaines estimations, le coût global pour
réparer
le système de paye Phénix excèdera 1,2
milliards
de dollars et le tout ne sera pas complété
avant 2022-2023. Le syndicat exige
du gouvernement qu'il :
- fournisse des dédommagements à
tous les
employés de la fonction publique pour les énormes
difficultés financières et émotionnelles
qu'ils
ont subies à cause de Phoenix ;
- fournisse le personnel et la formation
supplémentaires nécessaires pour aider les membres
des
centres de contact clientèle et du Centre de paye de la
fonction
publique, réduire le nombre de cas Phoenix en veillant
à
ce que les données relatives aux ressources humaines
soient
entrées à temps, élimine
l'arriéré
des affaires Phoenix, y compris la
mise en oeuvre des conventions collectives et l'octroi d'une
rémunération rétroactive ;
- fournisse un calendrier clair et responsable
pour
stabiliser Phoenix, éliminer les arriérés et
passer à un nouveau système de
rémunération.
L'offre gouvernementale pour la
négociation
ajoute encore à l'insulte
Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, 28
février 2019
Malgré la détermination des
travailleurs
de la fonction publique fédérale à
poursuivre leur
travail en dépit des difficultés
créées par
Phénix, le gouvernement vient de déposer une offre
inacceptable.
Le 10 décembre 2018, le syndicat
notait : « Le gouvernement libéral a
déposé une série de contre-offres
carrément
offensantes dans le cadre des pourparlers entre le syndicat et le
Conseil du Trésor. Après des mois de
piétinement
et d'offres insultantes, les équipes de négociation
représentant 90 000
fonctionnaires ont déclaré l'impasse et
demandé la
mise sur pied d'une commission de l'intérêt public
pour
faire avancer les négociations.
« Le
gouvernement
propose en effet un maigre 0,75 % d'augmentations
salariales
annuelles pendant quatre ans, ce qui est bien en dessous du taux
d'inflation, et refuse que les augmentations s'appliquent
rétroactivement dès le début de la
période
couverte par la convention collective. Il demande
également que
la nouvelle entente
entre en vigueur 365 jours après sa signature, ce qui
se
traduira essentiellement par un gel salarial de deux ans pour les
membres de l'AFPC.
« Le gouvernement de Justin Trudeau n'est
pas fichu de nous faire une offre sérieuse, alors que nos
membres attendent toujours d'être payés
correctement,
presque trois ans après le lancement de Phénix.
C'est
scandaleux !, tonne Chris Aylward, président national
de
l'AFPC. Il y a plus de six mois que nous essayons de
convaincre le gouvernement de négocier de manière
juste
et respectueuse — de toute évidence, c'est
l'impasse. »
« Le premier ministre Trudeau a promis
d'établir de meilleures relations avec les fonctionnaires,
des
relations fondées sur le respect, mais les agissements de
la
semaine dernière sont bien loin de cette promesse. C'est
une
trahison, pure et simple. »
Selon l'AFPC, le Conseil du Trésor n'a pas
non
plus donné suite à ses revendications importantes,
comme
la conciliation travail-vie personnelle, la charge de travail,
les
congés et le recours aux agences de placement temporaire.
Il
termine en disant : « Nous sommes contrariés et
nous
ne laisserons pas le gouvernement s'en tirer ainsi.
Chaque jour, les membres de l'AFPC vont travailler, ne sachant
pas
s'ils seront payés correctement. Leurs conditions de
travail
doivent refléter leur dévouement et la valeur de
leur
travail. Nous ne baisserons pas les bras tant que nous
n'obtiendrons
pas des conditions de travail dignes de nos
membres. »
Forum ouvrier appelle
tout
le
monde
à être
solidaire avec les travailleurs de la fonction publique
fédérale dans leur lutte pour leurs droits et leur
dignité.
Valcartier, Québec
Thunder Bay, Ontario
Fraser Valley, Colombie-Britannique
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