La fonction publique fédérale

Une journée d'action pour tenir le gouvernement responsable du système de paye Phénix


Journée d'action à Ottawa le 28 février 2019

Les travailleurs de la fonction publique fédérale ont organisé une Journée d'action le 28 février pour exiger que justice soit rendue et que le système de paye Phénix soit réparé immédiatement pour mettre fin au désastre que vivent des milliers de travailleurs. Près de 500 travailleurs se sont rassemblés dans le centre-ville d'Ottawa et ont bloqué l'entrée de deux des plus importants édifices du gouvernement fédéral.

Les travailleurs fédéraux fournissent des services essentiels aux Canadiens, lesquels sont la réalisation pratique des droits sociaux et politiques du peuple. Les travailleurs qui les dispensent doivent pouvoir jouir de conditions adéquates nécessaires à l'accomplissement de leur important travail, y compris la tranquillité d'esprit de savoir que leur employeur, le Conseil du Trésor du Canada, va les payer avec promptitude et dans les règles de l'art.

Dans son appel à l'action du 28 février, l'Alliance de la fonction publique du Canada affirme : « À l'occasion du troisième anniversaire de Phénix, les membres de l'AFPC se rassembleront pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il prenne urgemment des mesures. Le 28 février, l'AFPC manifestera dans la région de la capitale nationale en vue de démarrer une série d'actions à travers le pays. Voici ses revendications : des mesures plus concrètes pour réduire l'arriéré, un échéancier précis pour mettre fin au cauchemar Phénix et l'indemnisation de centaines de milliers de fonctionnaires touchés. »




Ottawa, 28 février 2019

L'AFPC explique que depuis la Journée d'action du 28 février 2018, le syndicat a obtenu les gains suivants :

- Suspension du recouvrement des trop-payés, des avances de salaire d'urgence (ASU) et des paiements prioritaires jusqu'à ce que tous les problèmes de paye aient été réglés. En d'autres mots, les fonctionnaires recevront tout l'argent qui leur est dû avant d'avoir à rembourser les trop-payés ou les avances de salaire d'urgence qu'ils ont reçues.

- Que le Conseil du Trésor accepte désormais les réclamations liées aux pertes financières attribuables à Phénix.

- L'abolition du remboursement brut des trop-payés, pour rembourser à l'employeur uniquement le montant net du trop-payé reçu au cours d'une année antérieure plutôt que le montant brut (qui comprend l'impôt ainsi que les cotisations au RPC et les cotisations d'assurance-emploi prélevés).

L'AFPC dit aussi : « Au début de 2019, le Centre des services de paye de la fonction publique était toujours confronté à un arriéré de plus de 280 000 dossiers. Et après trois années d'utilisation de Phoenix, environ les deux tiers des données relatives aux ressources humaines sont encore entrés tardivement, ce qui pose des problèmes de rémunération dans l'ensemble. Phoenix continue également de retarder la mise en oeuvre de nos conventions collectives et le paiement rétroactif dû à nos membres. »

Selon certaines estimations, le coût global pour réparer le système de paye Phénix excèdera 1,2 milliards de dollars et le tout ne sera pas complété avant 2022-2023. Le syndicat exige du gouvernement qu'il :

- fournisse des dédommagements à tous les employés de la fonction publique pour les énormes difficultés financières et émotionnelles qu'ils ont subies à cause de Phoenix ;

- fournisse le personnel et la formation supplémentaires nécessaires pour aider les membres des centres de contact clientèle et du Centre de paye de la fonction publique, réduire le nombre de cas Phoenix en veillant à ce que les données relatives aux ressources humaines soient entrées à temps, élimine l'arriéré des affaires Phoenix, y compris la mise en oeuvre des conventions collectives et l'octroi d'une rémunération rétroactive ;

- fournisse un calendrier clair et responsable pour stabiliser Phoenix, éliminer les arriérés et passer à un nouveau système de rémunération.

L'offre gouvernementale pour la négociation ajoute encore à l'insulte


Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, 28 février 2019

Malgré la détermination des travailleurs de la fonction publique fédérale à poursuivre leur travail en dépit des difficultés créées par Phénix, le gouvernement vient de déposer une offre inacceptable.

Le 10 décembre 2018, le syndicat notait : « Le gouvernement libéral a déposé une série de contre-offres carrément offensantes dans le cadre des pourparlers entre le syndicat et le Conseil du Trésor. Après des mois de piétinement et d'offres insultantes, les équipes de négociation représentant 90 000 fonctionnaires ont déclaré l'impasse et demandé la mise sur pied d'une commission de l'intérêt public pour faire avancer les négociations.

« Le gouvernement propose en effet un maigre 0,75 % d'augmentations salariales annuelles pendant quatre ans, ce qui est bien en dessous du taux d'inflation, et refuse que les augmentations s'appliquent rétroactivement dès le début de la période couverte par la convention collective. Il demande également que la nouvelle entente entre en vigueur 365 jours après sa signature, ce qui se traduira essentiellement par un gel salarial de deux ans pour les membres de l'AFPC.

« Le gouvernement de Justin Trudeau n'est pas fichu de nous faire une offre sérieuse, alors que nos membres attendent toujours d'être payés correctement, presque trois ans après le lancement de Phénix. C'est scandaleux !, tonne Chris Aylward, président national de l'AFPC. Il y a plus de six mois que nous essayons de convaincre le gouvernement de négocier de manière juste et respectueuse -- de toute évidence, c'est l'impasse. »

« Le premier ministre Trudeau a promis d'établir de meilleures relations avec les fonctionnaires, des relations fondées sur le respect, mais les agissements de la semaine dernière sont bien loin de cette promesse. C'est une trahison, pure et simple. »

Selon l'AFPC, le Conseil du Trésor n'a pas non plus donné suite à ses revendications importantes, comme la conciliation travail-vie personnelle, la charge de travail, les congés et le recours aux agences de placement temporaire. Il termine en disant : « Nous sommes contrariés et nous ne laisserons pas le gouvernement s'en tirer ainsi. Chaque jour, les membres de l'AFPC vont travailler, ne sachant pas s'ils seront payés correctement. Leurs conditions de travail doivent refléter leur dévouement et la valeur de leur travail. Nous ne baisserons pas les bras tant que nous n'obtiendrons pas des conditions de travail dignes de nos membres. »

Forum ouvrier appelle tout le monde à être solidaire avec les travailleurs de la fonction publique fédérale dans leur lutte pour leurs droits et leur dignité.

Valcartier, Québec


Thunder Bay, Ontario


Fraser Valley, Colombie-Britannique

(Photos: SCFP, Ottawa and District Labour Council.)


Cet article est paru dans

Numéro 8 - 7 mars, 2019

Lien de l'article:
La fonction publique fédérale: Une journée d'action pour tenir le gouvernement responsable du système de paye Phénix


    

Site Web:  www.pccml.ca   Email:  redaction@cpcml.ca