Les travailleurs de la construction du Québec défendent les normes de sécurité

Les travailleurs demandent que le rapport
du comité sur la sécurité des grutiers soit publié


Une grue renversée, novembre 2018

Le 28 février, le Comité indépendant sur la sécurité du métier de grutier a déposé son rapport au ministre du Travail du Québec. L'Union des opérateurs grutiers, qui est la section locale 791G affiliée à la FTQ-Construction, demande au ministre, au nom de la sécurité des travailleurs et du public, de rendre public immédiatement le rapport de même que les mémoires et témoignages qui ont été soumis au comité. Dans son communiqué émis le 28 février, le syndicat écrit :

« Depuis l'annonce de la création de ce comité en juillet 2018, les grutiers attendent impatiemment ses conclusions qui doivent confirmer l'importance que le nouveau gouvernement accorde à la sécurité des chantiers et des citoyens.

« Le local 791G, qui représente l'ensemble des grutiers, s'oppose à ces modifications réglementaires depuis plusieurs années. Parmi les efforts pour conscientiser les élus, le syndicat a multiplié les représentations auprès des différents acteurs, décideurs et instances gouvernementales afin de signifier ses préoccupations et ses solutions. »

Le ministre du Travail du gouvernement caquiste de François Legault a confirmé avoir reçu le rapport et a dit qu'il rencontrera d'abord les deux membres du comité et va décider de la suite des choses.

Les grutiers sont déterminés à remporter leurs deux revendications : que la nouvelle règlementation qui réduit de façon drastique la formation professionnelle obligatoire des grutiers soit retirée et que la formation obligation soit rétablie au niveau précédent, et qu'une table de concertation soit créée qui comprend toutes les parties concernées, dont les enseignants qui fournissent la formation professionnelle, pour étudier les problèmes relatifs au secteur des grutiers et à la sécurité sur les chantiers de construction.

Note

1. Cette réglementation adoptée l'an dernier a éliminé le caractère obligatoire de la formation professionnelle des grutiers, consistant en 870 heures de formation donnée par des professionnels dans une institution d'enseignement. La Commission de la construction du Québec (CCQ) et le gouvernement du Québec d'alors, le gouvernement libéral de Philippe Couillard, ont introduit, en concurrence avec cette formation professionnelle, une formation très inférieure de 150 heures donnée par les entreprises sur les chantiers. Ils ont aussi créé un cours d'à peine 80 heures pour les camions-flèches d'une capacité maximale de 30 tonnes, à la suite de quoi le travailleur qui réussit la formation devient conducteur qualifié de ces camions. C'est justement ce type de grues qui versent le plus et qui causent le plus de dommages. Tout cela sans avoir reçu l'approbation des grutiers ni même les avoir consultés. Les grutiers ont fait une contribution remarquable à la sécurité des travailleurs et du public en protestant sur plusieurs tribunes contre cette réglementation et ont finalement refusé de se présenter au travail pendant environ une semaine, en juin 2018, pour illustrer à quel point leur opposition est sérieuse. Ils se sont gagné un vaste appui parmi la population. Le gouvernement et la CCQ ont eu recours à la répression, par le biais d'une décision du Tribunal administratif du travail qui a déclaré que le geste des grutiers était une grève illégale et par les menaces de la CCQ de poursuivre les grutiers et de les accuser d'intimidation. Dans ce contexte de l'appui grandissant de la population pour les grutiers et de la détermination de ceux-ci à poursuivre leur lutte, le gouvernement a créé le comité sur la sécurité du métier de grutier.


Cet article est paru dans

Numéro 8 - 7 mars, 2019

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