Numéro 86 - 19 décembre 2020
Des stratagèmes pour payer les riches hors
de contrôle
L'arrogance du droit de monopole
- K.C. Adams -
• La
corruption gouvernementale dépasse les bornes
• La
fraude derrière la Subvention salariale
d'urgence du Canada
États-Unis
• La
majorité des votes du Collège électoral vont à
Joe Biden
• La
Cour suprême rejette la poursuite du Texas
cherchant à invalider les votes dans quatre
États
- Voice of Revolution -
• Un
discours de guerre civile sur la sécession et la
trahison
- Kathleen Chandler -
• Le
financement du Pentagone pour la guerre et les
armes est adopté, mais non l'aide aux
travailleurs en réponse à la COVID-19
• Dix-neuf
faits tragiques sur l'économie de la COVID-19
- Bill Quigley -
Des stratagèmes pour payer les
riches hors de contrôle
- K.C. Adams -
Les oligarques mondiaux qui contrôlent l'économie
et les gouvernements se sont distribué des
milliards de dollars de fonds publics en utilisant
comme excuse la pandémie. Au lieu d'augmenter les
investissements dans les programmes sociaux et de
mobiliser le peuple pour lutter contre la
COVID-19, ils ont détourné les ressources
publiques vers leurs propres coffres pour
accroître leur fortune et renforcer leurs
privilèges de classe et leur contrôle de
l'économie.
L'arrogance du droit de monopole est telle que
les oligarques proclament ouvertement leur « droit
» d'accaparer les richesses produites par les
travailleurs et les fonds publics recueillis par
l'État.
Alain Bédard, président et chef de la direction
du cartel du secteur du transport en Amérique du
Nord TFI International, a utilisé la Subvention
salariale d'urgence du Canada (SSUC) pour que le
gouvernement fédéral verse 63 millions de dollars
à son entreprise. C'est la somme que l'entreprise
avait reçue à la fin septembre et elle continuera
d'empocher des fonds publics puisque le
gouvernement a prolongé le programme de subvention
salariale dans la nouvelle année.
Les 63 millions de
dollars de fonds publics reçus par la société de
Bédard ont rapidement disparu dans les comptes de
son cartel, indiscernables dans la masse de
revenus bruts annuels de plus d'un milliard de
dollars. Malgré la pandémie et l'urgence déclarée
par l'État, et avec les fonds publics dans ses
coffres, TFI International a versé à ses
actionnaires et directeurs quelque 45 millions de
dollars en dividendes, racheté des actions pour 9
millions de dollars, distribué 20 millions de
dollars en options d'achat aux dirigeants de
l'entreprise et, comme insulte à la classe
ouvrière, licencié 1 600 travailleurs.
La nouvelle de la continuation des paiements
de la SSUC, du versement de dividendes aux
actionnaires, du rachat d'actions, de l'offre
d'options d'achat d'actions aux administrateurs,
de l'augmentation des revenus et bénéfices bruts
et du licenciement de 1 600 travailleurs a fait
monter en flèche le cours des actions de TFI à la
Bourse de New York, augmentant ainsi la richesse
virtuelle de ses propriétaires. Contrairement aux
travailleurs licenciés, les cadres dirigeants de
l'entreprise et les actionnaires ont tellement
profité de la subvention qu'à l'automne le PDG a
décidé d'augmenter le versement de dividendes de
12 %.
Des grondements d'insatisfaction ont commencé à se
faire entendre dans les médias sociaux quand on a
appris que des fonds publics allaient à des
entreprises rentables ou que l'argent versé par le
gouvernement était tout simplement remis aux
propriétaires et aux dirigeants ou utilisé pour
racheter des actions afin d'augmenter la valeur
des actions. Des reportages ont été publiés
indiquant que les fonds publics distribués à des
intérêts privés étaient utilisés pour grossir les
poches des riches.
Parmi ces derniers, il y a les exploitants de
foyers de soins de longue durée Extendicare et
Sienna Senior Living. Ces entreprises ont versé à
leurs actionnaires 74 millions de dollars sur les
157 millions de dollars de fonds publics qu'elles
ont reçus du gouvernement. Pendant ce temps, les
travailleurs et les résidents de leurs
établissements ont continué de souffrir de la
situation horrible dans ces résidences, et le
nombre de décès dus à la COVID-19 a atteint 480 au
début de l'automne.
Le Financial Post a découvert que 68
grandes entreprises ont reçu 1,03 milliard de
dollars de la SSUC au cours des deuxième et
troisième trimestres de 2020, mais qu'elles ont
versé à la même période plus de 5 milliards de
dollars en dividendes à leurs investisseurs.
Nombre de ces sociétés, comme TFI International,
ont mis en place des programmes de rachat
d'actions pour racheter des millions de dollars en
actions au cours de ces deux trimestres, ont
distribué des options d'achat d'actions à leurs
dirigeants et ont versé des dividendes importants
à leurs actionnaires.
Certains médias et
certains économistes ont critiqué le stratagème
pour payer les riches qui porte le nom de SSUC,
disant qu'il est mal conçu et mal présenté, ce qui
le laisse ouvert à la critique. Certains ont fait
remarquer que dans d'autres pays, les plans des
gouvernements pour payer les salaires des
travailleurs à la place des entreprises privées
étaient mieux déguisés et moins évidents à travers
la corruption. L'économie est maintenant vue
ouvertement comme une économie corrompue qui paie
les riches, sous le contrôle de l'oligarchie
mondiale et en mal d'une nouvelle direction.
Au sujet du stratagème pour payer les riches
appelé Subvention salariale d'urgence du Canada,
le Financial Post cite le professeur
Richard Leblanc de l'Université de York qui dit :
« Pensez à ce qui se passe : les contribuables
subventionnent indirectement les paiements versés
aux actionnaires. C'est tout à fait inacceptable.
»
Un autre professeur, Michel Magnan, qui enseigne
la gouvernance d'entreprise à l'Université
Concordia, affirme à propos de ce stratagème
particulier pour payer les riches : « Si vous
rachetez vos actions, c'est parce que vous n'avez
pas besoin de liquidités. Alors si vous n'avez pas
besoin de liquidités, pourquoi en recevez-vous ? »
La théorie des riches du ruissellement
économique
Outré par les critiques, le PDG de TFI
International, Alain Bédard, a déclaré au Journal
de Montréal, parlant au nom de tous les
oligarques : « On n'est pas gênés » de prendre 63
millions de dollars des fonds publics et en même
temps de remettre 45 millions de dollars aux
actionnaires sous forme de dividendes, de donner
20 millions de dollars en options d'achat
d'actions aux dirigeants et d'utiliser 9 millions
de dollars pour racheter des actions afin de faire
monter le prix de l'action. « Ne pas la prendre
[la subvention], ç'aurait été comme de refuser une
exemption fiscale, de dire 'nous, on est plus
catholiques que le pape'. Il faut quand même être
honnête : nous, on est en business pour les
actionnaires à servir les clients. »
Beaucoup dans les
médias et certains économistes répugnent à
critiquer les stratagèmes pour payer les riches et
se portent plutôt à la défense de la corruption et
du droit de monopole parce qu'ils ne veulent pas
être vus comme discutant d'une alternative. On
pourrait penser qu'avec les crises économiques
récurrentes et les systèmes flagrants pour payer
les riches, certains économistes seraient portés à
examiner la situation un peu plus en profondeur et
à discuter d'une nouvelle direction et d'un
nouveau but pour l'économie, de manière à mettre
fin aux crises récurrentes et à la corruption.
Mais non, le plus souvent on trouve dans les
médias ceux qui reprennent sans vergogne la
théorie néolibérale du « ruissellement économique
», qui consiste à dire que payer les riches est un
moyen de sortir d'une crise. La richesse sociale
doit d'abord aller aux riches avant de « ruisseler
» en direction de ceux qui la produisent. C'est du
moins ce qu'on prétend. Et si les stratagèmes pour
payer les riches sous prétexte qu'il y aura des
ruissellements pour le peuple sont institués par
ceux qui détiennent le pouvoir, comment cela
peut-il être de la corruption ? D'ailleurs,
disent-ils, il n'y a pas d'autre façon possible.
Pourtant, les rapports dans les médias semblent
indiquer que la richesse ne « ruisselle » pas du
tout vers le peuple, elle remonte au contraire
vers les oligarques mondiaux qui se sont
massivement enrichis pendant la pandémie. Le cours
des actions des plus grands cartels sur la plupart
des marchés boursiers impérialistes a atteint des
sommets en 2020, alors que le chômage reste élevé,
que la pauvreté et l'insécurité alimentaire sont
d'une ampleur inquiétante et que de nombreuses
petites et moyennes entreprises luttent pour leur
survie.
La logique sans principe de la fin justifie les
moyens
Si on le prend au mot, l'économiste du monde du
travail de l'Université de Waterloo Mikal Skuterud
pourrait être considéré comme un apologiste du
droit de monopole et de la logique sans principe
que la fin justifie les moyens. Il a déclaré à CBC
News : « L'objectif numéro un [de la SSUC] était
de débloquer des fonds pour soutenir l'économie.
Dans la mesure où cela n'a pas sauvé d'emplois,
mais a aidé à maintenir certaines entreprises à
flot – je ne pense pas que ce soit quelque
chose qui devrait être critiqué. » En d'autres
termes, la fin, qui est que payer les riches
pourrait produire quelque chose de bon, justifie
la corruption endémique de la SSUC. Skuterud
semble admettre que peu d'emplois ont été « sauvés
», mais qu'en fin de compte le programme a aidé
l'économie, alors c'est un bon résultat qui
justifie les moyens corrompus.
S'organiser pour donner une nouvelle direction
et
un nouveau but à l'économie
Les Canadiens doivent prendre conscience de ce
qui se passe et exiger clairement de la classe
politique qu'elle arrête de payer les riches
et augmente les investissements dans les
programmes sociaux! Ceux qui contrôlent le
trésor public et l'utilisent pour augmenter leur
richesse ne doivent pas pouvoir s'en tirer à bon
compte. Cette pratique devrait être illégale, les
gouvernements doivent également rendre des comptes
pour cette corruption. Une nouvelle direction et
un nouveau but pour l'économie au service du
peuple et de la société sont non seulement
possibles, mais nécessaires et cela commence par
l'intensification de la lutte pour arrêter de
payer les riches !
La seule façon de sortir de ce gâchis est de
développer la mobilisation politique du peuple
pour une nouvelle orientation de l'économie et de
la politique qui défend les droits de tous et
toutes. Il est nécessaire de bâtir le Nouveau de
manière pratique pour combattre le monopole des
cercles dirigeants sur les prises de décision et
l'utilisation de la force.
Une enquête de CBC News intitulée « The Big
Spend » a révélé que des milliards de dollars
d'aide fédérale liée à la pandémie sont allés à
des entreprises qui réalisent ce que la CBC
appelle des « profits considérables ». Bon
nombre d'entreprises qui reçoivent une partie de
l'aide de 240 milliards de dollars liée à la
pandémie distribuent en même temps des dividendes
aux actionnaires, donnent des options d'achat
d'actions aux dirigeants et continuent
d'exproprier la valeur ajoutée de la nouvelle
valeur que produisent leurs travailleurs. Cette
corruption flagrante de payer les riches est
maintenant considérée comme « normale » et «
un droit » de faire des affaires au Canada.
Un reportage de la
série porte sur la Subvention salariale d'urgence
du Canada (SSUC). Jusqu'en décembre, 50
milliards de dollars ont été remis à
environ 356 000 entreprises par le biais
de la SSUC pour payer les salaires de leurs
employés. Le programme a été prolongé jusqu'à
l'année prochaine et le total des paiements
devrait dépasser 100 milliards de dollars.
Selon le gouvernement, cet argent était destiné à
aider les petits commerces de détail et autres
entreprises à conserver l'emploi de leurs
travailleurs. Les petits détaillants en
particulier risquent de faire faillite car les
confinements forcés dus à la COVID-19 les ont
durement frappés. Cependant, bon nombre des plus
puissants cartels mondiaux l'utilisent comme un
stratagème pour payer les riches, créant une
arnaque aux proportions inégalées.
La majorité des entreprises qui bénéficient de la
subvention salariale ne sont pas cotées en bourse
et, selon le droit de propriété privée, n'ont pas
à publier leurs états financiers. Selon CBC News,
il n'y a pratiquement pas d'information accessible
au public « sur les entreprises qui ont reçu de
l'argent, combien elles en ont reçu ou ce qu'elles
en ont fait. Seules les entreprises cotées en
bourse doivent divulguer leurs états
financiers. »
Sur les milliers qui reçoivent des subventions,
CBC News n'a pu identifier que 213
entreprises parce qu'elles sont cotées à la Bourse
de Toronto. Ces entreprises ont indiqué avoir reçu
des paiements de la SSUC dans leurs documents
publics.
« Même avec leurs états financiers, il est
impossible pour des comptables extérieurs à
l'entreprise de déterminer combien de travailleurs
ont été aidés par la subvention », écrit CBC
News qui affirme que le gouvernement Trudeau a été
très peu coopérant pour ce qui est d'obtenir des
informations détaillées.
Selon les chiffres officiels du gouvernement, qui
n'identifient pas les entreprises, un total de 380
entreprises ont reçu plus de 5 millions de
dollars chacune en soutien de la SSUC, tandis que
près de 3 500 entreprises ont reçu
entre 1 et 5 millions de dollars. Le
plus grand bénéficiaire de la SSUC parmi ceux qui
ont déclaré publiquement leurs états financiers
est Air Canada, qui a déclaré jusqu'à
présent 492 millions de dollars en
subventions salariales. L'Imperiale (Imperial Oil)
est la deuxième avec 120 millions de dollars.
Le fabricant mondial de pièces automobiles Linamar
arrive au troisième rang avec 108,06 millions
de dollars. Les 20 principaux bénéficiaires
cotés en bourse de fonds provenant de la SSUC qui
ont été identifiés par CBC News ont jusqu'à
présent reçu une aide gouvernementale totale
de 1,693 milliard de dollars. Parmi les
entreprises bénéficiaires identifiées, 32 ont
reçu plus de 20 millions de dollars chacune.
Cinquante-trois entreprises ont reçu plus
de 10 millions de dollars chacune du
programme de la SSUC. Ces 53 entreprises ont
en même temps, « distribué collectivement près
de 2 milliards de dollars aux actionnaires
entre avril et septembre ». Au moins sept de
ces entreprises ont également archeté des actions
cet été pour augmenter le cours de leurs actions,
tandis que d'autres ont distribué des options
d'achat d'actions aux dirigeants.
Treize des entreprises identifiées comme recevant
des subventions ont augmenté leur revenu net
depuis le début de l'année, pendant la pandémie,
par rapport à 2019. Ces treize incluent
Leon's, qui a reçu 32 millions de dollars de
la SSUC et Extendicare qui a empoché 82,2
millions de dollars. Extendicare est l'un des plus
grands opérateurs privés et à but lucratif de
soins de longue durée et à domicile au Canada,
avec plus de 23 000 travailleurs.
Extendicare et Sienna Senior Living Inc., une
autre société privée de soins de longue durée, ont
reçu plus de 157 millions de dollars en
argent fédéral et provincial lié à la COVID-19
pour payer les riches. Tout en recevant ces fonds
publics, elles ont transféré un total combiné
de 74 millions de dollars en dividendes à
leurs actionnaires. « Pendant ce temps, rapporte
CBC, plus de 480 résidents et employés sont
morts de la COVID-19 dans les résidences de soins
de ces entreprises en Ontario. »
L'entreprise de
services d'entretien d'immeubles GDI, qui a
reçu 29,4 millions de dollars de la SSUC,
compte plus de 20 000 travailleurs au
Canada et aux États-Unis. La société « prospère
dans un contexte de demande accrue de services de
nettoyage », rapporte CBC News. Le revenu
brut de la société a augmenté de plus
de 10 % pendant la pandémie, avec un «
revenu trimestriel record » en juillet, août
et septembre 2020. GDI a déclaré un profit
net en hausse de plus de 300 % par
rapport à l'année dernière et le cours de ses
actions a « atteint un record absolu ».
Malgré toutes ces « bonnes nouvelles », le
gouvernement lui a donné près de 30 millions
de dollars « pour aider à payer les salaires de
ses employés ».
Des milliards de dollars du programme d'aide du
gouvernement lié à la pandémie vont aux
entreprises dont les profits sont en hausse,
malgré le ralentissement économique général et
l'effondrement de milliers de petites entreprises,
le chômage massif et les problèmes sociaux. Le
gouvernement aura versé plus de 100 milliards
de dollars aux termes de la SSUC d'ici la fin du
programme l'an prochain. Il dit que ce programme
est destiné à aider les entreprises qui luttent
pour garder les employés sur leur liste de paie,
mais refuse de donner des détails spécifiques sur
les entreprises et le nombre de travailleurs
concernés. CBC News affirme que l'Agence du revenu
du Canada, qui administre la SSUC, refuse toujours
de divulguer les noms des bénéficiaires du
programme et de donner plus de détails, et que la
ministre fédérale du Revenu Diane Lebouthillier et
la ministre des Finances et vice-première ministre
Chrystia Freeland refusent de répondre aux
questions au sujet du programme.
Sous prétexte d'aider les travailleurs à
conserver leur emploi et à empêcher la faillite
des petites entreprises, le gouvernement a
distribué des milliards de dollars dans des
stratagèmes pour payer les riches tout en gardant
les détails secrets. La corruption des
gouvernements au Canada dépasse les bornes; ils se
livrent à ces pratiques malgré la très grande
demande du côté des besoins de la population. Les
oligarques mondiaux et leurs intérêts privés
décident du scénario à suivre et les gouvernements
ne font que l'exécuter. Les médias monopolisés
garantissent que le peuple n'entend pas parler de
la résistance, il entend seulement parler des
luttes intestines des riches pour savoir qui
contrôle les institutions de l'État et comment le
butin est divisé.
Seuls les travailleurs mobilisés politiquement
peuvent mettre fin à la corruption avant qu'elle
ne détruise le Canada et le monde entier dans des
crises et des guerres sans fin.
L'économiste Michael Smart de l'Université de
Toronto a effectué une analyse préliminaire
des 50,6 milliards de dollars que le
gouvernement fédéral a dépensés jusqu'à présent
dans le cadre du programme de la Subvention
salariale d'urgence du Canada (SSUC). D'entrée de
jeu il affirme : « Il est important de
comprendre que ces paiements ne vont pas à des
travailleurs individuels. Ils vont aux
entreprises. Et je ne crois pas qu'ils permettent
de sauver un grand nombre d'emplois. Cela signifie
que les paiements deviennent des bénéfices
d'entreprise. »
Une enquête de CBC News révèle que beaucoup de
grandes entreprises qui ont reçu des millions de
dollars dans le cadre de ce programme ont dépensé
des sommes considérables pour des éléments non
salariaux, tels que le versement de dividendes aux
actionnaires, le rachat d'actions, les options
d'achat d'actions pour la rémunération des cadres,
etc., toutes des choses qui sont permises par la
SSUC.
Les entreprises,
explique l'économiste, utilisent la subvention
pour compenser les salaires versés aux employés.
L'argent finit par subventionner tous les employés
inscrits sur la liste de paie, et pas seulement
ceux qui risquent d'être licenciés en raison de la
pandémie. En conséquence, le gouvernement a fini
par payer 14 500 dollars par mois aux
entreprises pour chaque emploi qui aurait été
sauvé sur une période de quatre semaines, soit
environ 188 000 dollars par emploi par
an. Il est impossible de déterminer exactement
combien d'emplois ont réellement été sauvés, car
les gouvernements et les entreprises refusent de
rendre des comptes. La CBC et d'autres qui se sont
penchés sur la question affirment qu'il est
impossible d'obtenir des informations des
entreprises et du gouvernement sur les emplois
spécifiques et le nombre d'emplois réellement
sauvés, car un mur de silence est dressé protège
cette information. Même si les programmes et les
projets utilisent des fonds publics, les
gouvernements qui distribuent l'argent et les
oligarques qui le reçoivent brandissent le droit
de propriété privée pour maintenir l'affaire
secrète et empêcher toute enquête et toute
révélation de ce qui se passe réellement.
L'économiste de l'Université de Toronto doute que
les emplois qu'on dit avoir « sauvés » avec
ce programme, du moins dans les grandes
entreprises, auraient disparu sans les
subventions. « Le problème est que les paiements
de la SSUC sont versés pour tous les travailleurs
des entreprises touchées, et pas seulement pour
ceux qui risquent de subir des pertes de revenus,
écrit-il. La SSUC est donc un moyen très coûteux
de protéger les travailleurs vulnérables. La
plupart des emplois financés par la SSUC
existeraient encore en l'absence de la
subvention. »
Comme preuve que la SSUC a peu d'impact sur
l'emploi, l'économiste a analysé l'impact de la
réduction des taux de subvention qui a commencé en
septembre, mais qui a ensuite été arrêtée. « Alors
que les réformes de septembre ont entraîné une
baisse substantielle de la subvention moyenne par
travailleur, écrit-il, il n'y a pas eu de chute
importante du nombre d'entreprises candidates ou
de travailleurs soutenus. Ces éléments laissent
croire que la subvention ne permet pas en fait de
sauver beaucoup d'emplois et que le coût par
emploi sauvé est donc élevé. »
L'auteur soutient que « si les subventions jouent
un rôle important dans la prévention des pertes
d'emploi, alors les réductions de septembre
auraient dû entraîner une augmentation des
licenciements dans les entreprises aidées, et une
diminution du nombre de travailleurs aidés par le
programme à partir de septembre. Mais ce n'est pas
ce que démontrent les données agrégées. »
Son étude des réformes de septembre révèle qu'une
augmentation de 10 % du taux de
subvention n'entraîne qu'une augmentation
de 1,1 % de l'emploi dans les
entreprises touchées. Comme l'impact estimé de la
subvention sur l'emploi est faible, la plupart des
emplois subventionnés par la SSUC existeraient
encore si le taux de subvention était encore
réduit.
Il reproche ensuite au gouvernement « d'avoir
cessé ces réformes, gelé les taux de subvention et
prolongé le programme en 2021. La décision
d'arrêter les réformes de septembre était une
erreur et une suppression progressive des
subventions devrait recommencer maintenant. »
Avec la prolongation jusqu'à l'année prochaine, «
la SSUC est maintenant la plus grande composante
de la réponse d'Ottawa à la pandémie, devançant
même la Prestation canadienne d'urgence (PCU) et
ses successeurs. [...] La SSUC est une subvention
pouvant aller jusqu'à 75 % des dépenses
salariales admissibles de pratiquement toutes les
entreprises canadiennes qui ont connu une baisse
de leurs revenus depuis le début de
l'année 2020. En vertu de ce programme, plus
de 50 milliards de dollars ont été versés
à 350 000 entreprises différentes
jusqu'à présent, et les dépenses actuelles
tournent autour de 1,2 milliard de dollars
par semaine. »
Il convient de noter qu'une « baisse de
revenus » peut s'appliquer à une filiale
d'une grande entreprise ou même un département
alors que le reste de l'entreprise continue de
fonctionner et d'exproprier la valeur ajoutée de
la valeur produite par ses travailleurs.
Michael Smart écrit : « Si les fonds de la
SSUC ne permettent pas de sauver beaucoup
d'emplois, cela signifie qu'ils finissent par se
retrouver dans les bénéfices de l'entreprise.
[...] Nous avons appris qu'un grand détaillant a
en fait utilisé ses paiements de la SSUC pour
financer le versement d'un dividende spécial aux
actionnaires cette année. » L'économiste fait
référence à un article paru le 23 novembre
dans le Toronto Star qui titrait : «
Leon's a reçu près de 30 millions de dollars
en subventions gouvernementales – maintenant il
affiche des profits records et augmente le montant
qu'il verse aux actionnaires. »
L'évaluation de la SSUC que fait l'économiste de
l'Université de Toronto est qu'« elle n'a pas
ciblé les emplois les plus menacés pendant le
confinement ». C'est le moins qu'on puisse
dire.
(L'analyse complète de Michael Smart est
disponible sur le site Finances
of the Nation. L'article de CBC News se
trouve ici
États-Unis
Les grands électeurs certifiés par les
responsables des élections de chaque État et
approuvés par le gouverneur se sont réunis
le 14 décembre pour voter pour le président
et le vice-président. Actuellement, tous les États
désignent les grands électeurs en fonction des
votes exprimés, sauf le Maine et le Nebraska qui
donnent le vote de tous les grands électeurs au
candidat qui a obtenu la majorité relative et non
la majorité absolue. Pour cette élection, il y
avait 535 grands électeurs, et 306 votes
sont allés à Joe Biden et 232 à Donald Trump.
Après le vote, Joe
Biden a déclaré : « La flamme de la
démocratie a été allumée il y a longtemps dans ce
pays. Et nous savons désormais que rien – ni même
une pandémie ou un abus de pouvoir – ne peut
éteindre cette flamme ». Faisant référence à
la poursuite judiciaire du Texas qui appelle à
l'annulation du vote dans quatre États et qui a
été rejetée par la Cour suprême le 11
décembre, il a ajouté : « C'est une position
extrême que nous n'avons jamais vue auparavant.
Une position qui a refusé de respecter la volonté
du peuple, de respecter l'état de droit et
d'honorer notre Constitution. »
Le chef de la majorité républicaine au Sénat,
Mitch McConnell, l'un des principaux hommes de
main de Donald Trump, qui a également souligné
l'importance de défendre les arrangements
existants, a déclaré : « Notre système de
gouvernement dispose de processus pour déterminer
qui sera assermenté le 20 janvier. » Il
a ajouté que « le Collège électoral s'est
prononcé. Alors aujourd'hui, je tiens à féliciter
le président élu Joe Biden. » Il ne l'avait
pas fait jusque-là. Après la décision de la Cour
suprême de rejeter la poursuite du Texas, Trump a
gazouillé : « Nous venons juste de commencer à
nous battre ». Il n'a pas concédé la victoire
à Biden jusqu'à présent.
Au Michigan, un État où Trump avait tenté de
faire annuler le vote et avait appelé les
dirigeants républicains de la Chambre et du Sénat
à présenter une liste de grands électeurs en sa
faveur, les deux ont plutôt parlé de maintenir les
arrangements existants. Le président de la
Chambre, Lee Chatfield, a déclaré qu'il « ne peut
pas imaginer risquer nos normes, traditions et
institutions pour adopter une résolution modifiant
rétroactivement les grands électeurs en faveur de
Trump. » Il a ajouté que si la Chambre du
Michigan devait former une nouvelle liste de
grands électeurs, « je crains que nous perdions
notre pays pour toujours. Cela entraînerait
vraiment une destruction mutuelle garantie pour
chaque élection future en ce qui concerne le
Collège électoral. »
Il est évident que l'on craint de plus en plus
que les conflits persistants représentés par le
refus de Trump de concéder n'aient pas
seulement semé le doute sur l'élection, mais
qu'ils minent encore davantage les arrangements
constitutionnels existants qui garantissent le
pouvoir des oligarques. Face au dysfonctionnement
de ces arrangements, aux conflits frôlant la
guerre civile violente, le respect de la
Constitution – qui n'a pas empêché la dernière
guerre civile – demeure la seule solution
proposée.
Le Congrès doit encore accepter le vote du
Collège électoral. Le Sénat et la Chambre des
représentants se réunissent le 6 janvier lors
d'une session conjointe présidée par le
vice-président Pence, en tant que président du
Sénat. Il est chargé de compter les votes du
Collège électoral de chaque État. Si au moins un
membre de chaque chambre s'oppose par écrit aux
votes électoraux d'un État en particulier, la
Chambre et le Sénat se réunissent séparément pour
débattre de la question. Les deux chambres doivent
voter un appui à l'objection, sinon les votes sont
comptés comme prévu par l'État. En cas d'égalité,
le vote certifié par le gouverneur de l'État
décide du résultat.
Les républicains de Géorgie se sont réunis
le 14 décembre et ont élu une liste de grands
électeurs en faveur de Trump, bien que le
gouverneur ait certifié la victoire de Biden et
que les votes du Collège électoral soient allés à
Biden. Les républicains n'ont pas encore envoyé
leur propre liste de grands électeurs au Congrès,
mais ils pourraient le faire. D'autres membres
individuels, tels que ceux qui appuient la
poursuite au Texas, pourraient également s'y
opposer. Jusqu'à présent, aucun sénateur ne s'est
manifesté et McConnell les a exhortés à ne pas le
faire, tentant d'éviter un vote qui pourrait
diviser davantage les républicains. Au moins
quatre sénateurs républicains ont déclaré qu'ils
s'opposeraient à une telle initiative :
Patrick J. Toomey de la Pennsylvanie, Susan
Collins du Maine, Lisa Murkowski de l'Alaska et
Mitt Romney de l'Utah. Cela suffirait à bloquer
tout effort visant à renverser les résultats du
Collège électoral. Compte tenu de tout cela, Trump
est plus susceptible de poursuivre d'autres
avenues, bien que ses partisans puissent persister
dans cette même voie.
- Voice of Revolution -
Le procureur général de l'État du Texas Ken
Paxton a entamé une poursuite le 7 décembre,
directement à la Cour suprême, dans laquelle il
demande à la cour d'invalider les élections en
Géorgie, au Michigan, en Pennsylvanie et au
Wisconsin, ce qui pourrait placer Joe Biden en
dessous du seuil des 270 votes requis au
Collège électoral pour remporter l'élection. La
poursuite demande à la cour de rejeter les votes
enregistrés et de plutôt laisser la législature de
chaque État décider de la liste des grands
électeurs au Collège électoral. La Cour a rejeté
la requête le 11 décembre.
Contrairement aux plus de 50 autres
poursuites intentées sans succès par Donald Trump
et ses alliés alléguant une fraude, Donald Trump a
tenté d'en faire une question constitutionnelle,
ce qui relève de la compétence de la Cour suprême.
Comme le cas concernait une dispute entre des
États, il pouvait passer outre aux tribunaux
inférieurs et être adressé directement à la Cour
suprême.
La poursuite indiquait : « La question
constitutionnelle n'est pas si les électeurs ont
commis une fraude, mais si les représentants de
l'État ont violé la loi en assouplissant
systématiquement les mesures assurant l'intégrité
du vote au point de rendre la fraude
indétectable. » Selon la requête, il n'était
pas nécessaire de prouver qu'une fraude a été
commise, « il est uniquement nécessaire de
démontrer que les élections dans les États
défendeurs ont dévié matériellement de la
'manière' de choisir les grands électeurs établis
par leurs législatures d'État respectives ».
Il faut noter que les changements effectués dans
les quatre États, tels que l'expansion des votes
par la poste, ont été aussi effectués au Texas et
dans la plupart des États du pays. En plus, la
poursuite concernait uniquement l'élection
présidentielle et non l'élection du Congrès et les
élections d'État, bien que chaque électeur reçoive
un seul bulletin de vote pour toutes ces
élections. L'argument présenté est intéressé et
irrationnel et vise à entraîner tout le monde dans
un débat irrationnel. Il est impossible de
réfléchir à une solution rationnelle qui favorise
le peuple lorsque toutes sortes de divisions,
entre les États, entre les États et le
gouvernement fédéral, et au sein de l'électorat,
sont fomentées.
Alors que les autres poursuites alléguaient des
fraudes dans des États en particulier, la
poursuite du Texas a directement servi à dresser
des groupes d'États les uns contre les autres. Les
procureurs généraux de 17 autres États s'y
sont joints, dont la moitié sont des États du sud[1]. En
plus, 126 des 196 républicains de la
Chambre des représentants ont aussi déposé un
mémoire en appui à la poursuite.
Les quatre États visés, la Géorgie, la
Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin, ont
tous contesté la poursuite. Les procureurs
généraux de 20 autres États et du District de
Columbia ont déposé un mémoire en appui aux quatre
États. Il s'agit de la Caroline du Nord, la
Virginie, la Californie et l'État de New York[2]. Le procureur
général du Connecticut William Tong a dit : «
Il s'agit ni plus ni moins d'une tentative de coup
juridique qui risque de détruire l'union. Cette
poursuite va sans doute échouer parce qu'elle est
une disgrâce pour le système judiciaire qui ne
repose sur aucun fait. Cependant, avant d'échouer,
elle va causer un dommage immense et durable à la
profession juridique et à la communauté des
procureurs généraux... »
La Pennsylvanie a écrit : « La cour ne doit
pas entériner cet abus séditieux du processus
judiciaire et doit envoyer un signal clair et sans
équivoque qu'un tel abus ne doit jamais se
reproduire. » Le gouverneur républicain et le
procureur général de la Géorgie, qui ont fait face
à des menaces et à un harcèlement de la part de
Trump et de ses forces, ont dit que la Géorgie a
fait « ce que la Constitution lui donne le pouvoir
de faire ».
Le sénateur républicain du Texas John Cornys a
rejeté la poursuite en disant qu'il ne comprend
pas pourquoi le Texas essaie de dicter comment les
autres États doivent tenir leurs élections.
Le procureur général républicain de l'Ohio a
refusé d'appuyer la poursuite et les gouverneurs
républicains de l'Utah et du Wyoming ont fait de
même. Le gouverneur du Wyoming, où Trump a
remporté 70 % des votes enregistrés, a
dit que lui-même et son procureur général «
croient que cette affaire pourrait avoir des
conséquences inattendues en ce qui concerne le
principe constitutionnel que l'État du Wyoming
chérit, que les États sont souverains et libres de
se gouverner eux-mêmes ».
Cette affaire soulève le rôle des États, de leurs
lois électorales, de leurs législatures, des
électeurs du Collège électoral et du gouvernement
fédéral, et les représentants élus des deux camps
prétendent que la Constitution est de leur côté.
Aussi, les procureurs généraux, qui ont pourtant
fait le serment de soutenir la Constitution et les
lois de l'État, se font concurrence avec des
arguments souvent irrationnels qui remettent en
question les lois qu'ils ont juré soutenir.
Leur propre système judiciaire est en désarroi et
menace de « détruire l'union ».
Le 11 décembre, la Cour suprême n'a pas
permis que la requête soit déposée, disant qu'il
n'est pas de la compétence du Texas de contester
la loi électorale d'autres États. Le juge Alito,
appuyé par le juge Thomas, a soulevé une question
technique, disant que la poursuite pouvait être
déposée, mais que la Cour n'allait pas accepter de
l'entendre. « Je n'accorderais pas d'autre
réparation et je n'exprime aucun point de vue sur
quelque autre question », a-t-il dit.
Donald Trump a dit ceci en appui à la requête du
Texas : « C'est celui qui compte. Notre pays
a besoin d'une victoire » et « Nous allons
bientôt apprendre ce que signifie le mot 'courage'
et sauver notre pays ». À la suite du
jugement, il a condamné la Cour suprême et
dit : « Pas de sagesse. Pas de
courage ».
Auparavant, le 8 décembre, la Cour suprême
avait émis un autre jugement dans lequel elle
refusait d'accorder une mesure injonctive pour
l'une des poursuites de Trump en Pennsylvanie.
Cette poursuite, qui demandait elle aussi que la
législature de l'État décide de la liste des
grands électeurs, avait été rejetée par la Cour
suprême de la Pennsylvanie. Il est rare que la
Cour suprême des États-Unis intervienne sur un
jugement de la cour d'un État sur une loi de
l'État.
La persistance de Trump à réclamer une
intervention fédérale dans des élections qui
reposent sur les États est une indication de la
restructuration des élections que lui-même et ses
alliés cherchent à accomplir. Les poursuites, même
lorsqu'elles sont rejetées, sont un moyen de
promouvoir le besoin d'un plus grand contrôle
fédéral sur les élections, y compris sur la façon
d'enregistrer, de compter et de certifier les
votes.
Trump et ses alliés poursuivent leurs efforts
pour s'investir du pouvoir de la présidence. Cela
comprend les menaces de violence contre les
représentants des États, républicains et
démocrates. Trump est aussi en position de
fomenter la violence en ayant recours aux milices
armées pour attaquer le peuple et essayer de
justifier une déclaration d'urgence nationale
avant l'assermentation de Joe Biden le 20
janvier. Déjà, les « Proud Boys », une de ces
milices, ont déchiré et brûlé des bannières de
Black Lives Matter dans des églises
afro-américaines de Washington. Les membres des
milices y sillonnent les rues et attaquent les
résidents sans être inquiétés par la police. Les
masses de gens qui se sont dressés pour la justice
et l'égalité et la défense du droit de vote
continuent d'être prêtes à agir si Trump fomente
encore plus de violence ou refuse de quitter la
Maison-Blanche. Des manifestations dans plusieurs
villes sont déjà prévues pour le 31 décembre
et le 20 janvier.
Voice of
Revolution est une publication de
l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.
Notes
1. Les
procureurs généraux des États suivants appuient
la poursuite du Texas : Alabama, Arkansas,
Floride, Indiana, Kansas, Louisiane,
Mississippi, Missouri, Montana, Nebraska, Dakota
du Nord, Oklahoma, Caroline du Sud, Dakota du
Sud, Tennessee, Utah et la Virginie-Occidentale.
2. Les
procureurs généraux des États suivants
s'opposent à la poursuite du Texas :
Californie, Connecticut, Colorado, Delaware,
Hawaii, Illinois, Maine, Maryland,
Massachusetts, Minnesota, Nevada, New Jersey,
Nouveau-Mexique, New York, Caroline du Nord,
Oregon, Rhode Island, Vermont, Virginie et
Washington, District de Columbia.
- Kathleen Chandler -
La Guerre civile américaine s'est terminée
officiellement il y a 155 ans. Pourtant, un
discours de guerre civile mentionnant la sécession
et la trahison est devenu chose commune. La
poursuite du Texas qui a demandé à la Cour suprême
d'annuler les votes présidentiels en Géorgie, au
Michigan, en Pennsylvanie et au Wisconsin a dressé
des groupes d'États les uns contre les
autres, 17 en faveur et 20 contre, et
les deux côtés disent défendre la Constitution.
Lorsqu'il a entendu le jugement de la Cour
suprême contre la poursuite du Texas, le chef des
républicains du Texas a dit : « Peut-être que
les États respectueux des lois devraient s'allier
et former une Union d'États qui respecteraient la
Constitution. » Opposé à la poursuite, le
procureur général de l'État a dit qu'elle « risque
de détruire l'union » et qu'elle constituait
un « abus séditieux du processus
judiciaire ».
Le représentant du New Jersey Bill Pascrell a
envoyé une lettre à la présidente de la Chambre
Nancy Pelosi le 11 décembre dans laquelle il
traite de traîtres les 126 représentants
républicains de la Chambre qui ont appuyé la
requête du Texas. Il a gazouillé : « « Je demande
aujourd'hui aux leaders de la Chambre de refuser
que siège tout membre qui essaie de renverser
l'élection et de faire de Donald Trump un
dictateur non élu. » Citant un amendement de
la Guerre civile (section 3 du 14e
amendement), il a dit que « le texte du 14e
amendement interdit expressément aux membres du
Congrès de s'engager dans une rébellion contre les
États-Unis ». Cet amendement a été écrit «
pour empêcher la destruction des États-Unis de
l'extérieur et de l'intérieur », a-t-il dit[1], ajoutant que
le fait de refuser un siège à ces 126 membres
« nettoierait notre gouvernement de tous les
traîtres et de tous les autres qui cherchent à
détruire l'union ». Une pétition circule
largement en ce moment qui appelle les gens à
demander à Nancy Pelosi de ne pas laisser siéger
ces représentants.
Pelosi n'a pas répondu directement. Cependant,
dans une lettre à ses collègues du 11
décembre, elle a parlé des 126 républicains
de la Chambre et dit que la poursuite du Texas «
viole les principes qui sont enchâssés dans notre
démocratie américaine ». Elle a évoqué la
déclaration de la Pennsylvanie au sujet d'un «
abus séditieux du processus judiciaire » et a
conclu sa lettre en disant : « En tant que
membres du Congrès, nous faisons le serment
solennel d'appuyer et de défendre la Constitution.
Les républicains subvertissent la Constitution par
leur assaut irresponsable et vain contre notre
démocratie qui menace d'éroder sérieusement la
confiance du public dans nos institutions
démocratiques les plus sacrées. »
Ce même discours des deux côtés de la dispute
montre en fait que la Constitution n'a que peu
d'autorité en ce qui concerne la résolution des
disputes. Les deux côtés prétendent s'appuyer sur
la Constitution. La facilité avec laquelle ils se
lancent des accusations de sécession et de
trahison ou affirment « défendre les institutions
sacrées » montre qu'ils perdent la tête et le
sens des réalités.
Si les « institutions démocratiques
sacrées », notamment le Congrès et les
élections, permettaient de résoudre les disputes
comme c'était prévu quand elles ont été conçues,
personne ne lancerait des appels aux milices
armées de voyous ou ne demanderait à la Cour
suprême d'intervenir dans les affaires des États
ou ne lancerait des appels à la sécession ou à
former une nouvelle union pour « nettoyer le
Congrès des traîtres ».
Ces institutions ne s'accordent pas aux
conditions d'aujourd'hui où les conflits entre les
intérêts privés cherchant à tirer profit des
stratagèmes pour payer les riches sont infinis et
ne répondent pas aux besoins de notre époque
d'investir le peuple du pouvoir souverain.
Même si Trump quitte ses fonctions, ce qu'il n'a
pas encore accepté de faire, les conflits entre
les factions dominantes tendent vers une guerre
civile violente ouverte. L'élection de Joe Biden
n'éliminera pas ces conflits. Son ordre du jour
est tout aussi dicté par l'oligarchie financière
dirigeante qui cherche à dominer, et non à
tolérer, les limitations à son pouvoir qui sont
posées par différents niveaux d'autorité, les
niveaux fédéral, étatique, municipal et autres.
Cela comprend aussi les expressions de
souveraineté nationale de pays qui refusent de se
soumettre aux intérêts privés étrangers,
particulièrement à ceux des États-Unis. Bien que
Biden et ceux qui s'alignent derrière lui
s'expriment d'une manière différente que Trump en
ce qui concerne la mise en oeuvre de l'ordre du
jour de l'impérialisme américain, leur façon de
faire se heurtera avec encore plus de force aux
revendications de la classe ouvrière et du peuple
des États-Unis et des peuples du monde. La
subordination des besoins sociaux aux demandes de
l'économie de guerre parasitaire est déjà évidente
dans le fait que le Congrès a adopté à une
écrasante majorité le financement du Pentagone
de 740 milliards de dollars pour la guerre et
les armes, alors qu'il n'a pas adopté les mesures
d'aide relatives à la COVID-19 et persiste à
menacer de fermer le gouvernement le 21
décembre.
Le déshonneur que cette élection a apporté aux «
institutions démocratiques des États-Unis »,
comme les appelle Nancy Pelosi, donnera
certainement lieu à des appels à des réformes
électorales pourvu qu'elles ne servent pas à
investir le peuple du pouvoir et servent au
contraire à renforcer le pouvoir des riches en
établissant un plus grand contrôle fédéral sur le
processus électoral. Les réformes pourraient
comprendre un vote direct pour la position de
président et l'élimination du Collège électoral.
La plupart des poursuites de Donald Trump
s'attaquent au système électoral actuel qui repose
sur les États, notamment la façon dont les
électeurs du Collège électoral sont choisis et qui
a le pouvoir de décider dans le cas de disputes.
Des représentants de la Géorgie, de la
Pennsylvanie, de l'Arizona et d'ailleurs réclament
eux aussi des changements aux lois électorales.
Tous ces changements sont proposés au nom de la
préservation de nos « institutions démocratiques
sacrées », de la « démocratie » et du «
rétablissement de la confiance du public ».
Seul le peuple, en
s'organisant politiquement sur la base de son
propre ordre du jour, peut donner naissance aux
changements qui lui confèrent le pouvoir
décisionnel du début à la fin. Cela comprend des
assemblées populaires pour décider des politiques
et présenter les réclamations que les gens sont en
droit de faire en tant qu'êtres humains et la
sélection des représentants parmi nos pairs afin
que tous soient sur un pied d'égalité et aient la
même information sur les problèmes et les
solutions.
Il y a longtemps que le public a perdu confiance
dans les élections parce qu'il considère que ce
sont les élections des riches, par les riches et
pour les riches. La solution n'est pas de
restaurer la confiance dans les institutions
dysfonctionnelles, mais d'en bâtir de nouvelles.
L'avenir se bâtit en développant les collectifs et
les organisations dans lesquels les membres sont
égaux et prennent les décisions ensemble, les
mettent en oeuvre et assument ensemble la
responsabilité des résultats.
Partout aux États-Unis, les travailleurs, les
femmes et les jeunes de toutes les origines
nationales et de tous les milieux poursuivent
leurs efforts à s'unir dans l'intérêt du peuple.
Les luttes pour les droits sont des luttes pour le
pouvoir, ce qui est le problème principal posé et
à résoudre, lequel comprend la demande de pouvoir
décisionnel et d'un contrôle sur la police, les
budgets et les services de santé.
Note
1.
Amendement 14, section 3 :
« Nul ne sera sénateur ou
représentant au Congrès, ou électeur des
président et vice-président, ni n'occupera
aucune charge civile ou militaire du
gouvernement des États-Unis ou de l'un
quelconque des États, qui après avoir prêté
serment, comme membre du Congrès, ou
fonctionnaire des États-Unis, ou membre d'une
législature d'État, ou fonctionnaire exécutif ou
judiciaire d'un État, de défendre la
Constitution des États-Unis, aura pris part à
une insurrection ou à une rébellion contre eux,
ou donné aide ou secours à leurs ennemis. Mais
le Congrès pourra, par un vote des deux tiers de
chaque Chambre, lever cette incapacité. »
Le 11 décembre, le Congrès a adopté à très
forte majorité un budget 740,5
milliards $ pour le Pentagone, ses armes et
ses guerres. C'est pour un an seulement. Le vote à
la Chambre des représentants pour la Loi sur
l'autorisation de la défense nationale
(NDAA) a été 335-78 et au Sénat 84-13.
Les deux suffisent à la majorité des deux tiers,
nécessaire pour annuler une menace de veto du
président Trump. Il dispose de dix jours (les
dimanches non compris), c'est-à-dire avant
le 23 décembre, pour mettre son veto, la
signer ou lui permettre de devenir loi sans sa
signature.
Le sénateur Jim
Inhofe de l'Oklahoma et président de la Commission
des services armés du Sénat a clairement exprimé
la position proguerre du Congrès en ce qui
concerne les fonds publics : « Il y a une
raison pour laquelle ce projet de loi est adopté
chaque année depuis 59 ans : c'est le plus
important projet de loi que nous ferons toute
l'année. » Les choses sont différentes pour
l'aide en réponse à la COVID-19.
Selon Jim Inhofe, et le vote au Congrès plus
généralement, c'est le financement du Pentagone «
qui rend notre pays plus sûr et qui soutient nos
troupes qui le défendent ». Le peuple, avec
ses nombreuses et vastes manifestations, a fait
valoir que la sécurité ne reposait pas sur l'usage
de la force et de la violence, à l'étranger ou au
pays. L'affirmation des droits du peuple, y
compris le droit à la santé, au logement, à
l'emploi, à la sécurité et à la paix, est ce qui
rend le pays et le monde plus sûrs et non les
troupes et les armes.
Les États-Unis ont de loin le plus gros budget
militaire de la planète, plus que les 10 pays
suivants réunis. Lorsque le financement comprend
celui de la sécurité intérieure, des services de
police et de l'incarcération, il représente
environ 64,5 % de tous les fonds
discrétionnaires fédéraux. Diverses sources
supplémentaires de fonds pour la guerre dans le
budget général portent les fonds du Pentagone à
plus de 1 billion $ chaque année.
Le vote du Congrès reflète l'économie de guerre
et le gouvernement de guerre des États-Unis, que
le président protège nécessairement. Joe Biden le
fera, tout comme Barack Obama, George Bush et les
autres l'ont fait avant lui. C'est une économie et
un gouvernement qui garantissent le financement de
la guerre, des agressions et ingérences de toutes
sortes à l'étranger, la police militarisée et la
violence dans le pays, tandis que le bien-être de
la population est laissé au hasard.
La menace horrible de la fermeture du
gouvernement toujours présente
Le 18 décembre le Congrès a adopté une mesure
provisoire de deux jours qui prolonge la menace
d'une fermeture complète du gouvernement jusqu'au
lundi 21 décembre, mais on ne sait pas encore si
un accord sera conclu le dimanche 20 décembre pour
le projet de loi omnibus sur le budget ou pour
tout financement de l'aide reliée à la COVID-19.
Le Congrès a adopté la National Defense
Authorization Act (NDAA) pour le Pentagone, mais
il n'a pas adopté le budget global ni aucune aide
pour répondre à la COVID-19. Au lieu de cela, un
autre budget provisoire a été adopté pour fournir
un financement gouvernemental jusqu'au 18
décembre, maintenant jusqu'au 21 décembre. Bien
que cela ait évité la fermeture du gouvernement
le 11 décembre, et encore le 18 décembre,
cela n'a rien fait pour apaiser les craintes et
l'anxiété des gens concernant leurs emplois, sans
parler du financement des secours contre la
COVID-19. Cela comprend la priorisation des fonds
pour les personnes, comme des soins de santé
gratuits pour tous dans le besoin, des équipements
de protection individuelle (ÉPI) gratuits, des
tests et d'autres aspects.
Les actions des travailleurs de la santé et
d'autres travailleurs de première ligne et de
nombreuses organisations communautaires ont
également mis de l'avant la revendication d'un
budget qui garantit les droits humains
fondamentaux et non le contrôle policier et
davantage de stratagèmes pour payer les riches en
faveur des monopoles géants. Si le budget devait
être décidé par le peuple, il ne fait aucun doute
que le financement du Pentagone serait
considérablement réduit, que les programmes pour
payer les riches cesseraient et que le financement
des services sociaux augmenterait.
Les 300 milliards de dollars nécessaires
pour garantir les chèques
de 1 200 $ émis précédemment pour
la plupart des adultes, ce qui est un financement
très insuffisant, pourraient être financés même
avec la moitié seulement du budget du Pentagone.
Plusieurs autres pays fournissent des chèques
mensuels couvrant jusqu'à 80 à 90 %
des salaires. Des revendications sont également
mises de l'avant pour garantir que toutes les
personnes dans le besoin, y compris les millions
d'immigrants sans papiers et leurs enfants, soient
incluses dans les paiements en espèces.
Avec une économie
aussi riche que celle des États-Unis, le problème
n'est pas un manque de fonds, mais la direction du
pays basée sur une économie de guerre et un
gouvernement de guerre. C'est le contrôle privé de
la richesse produite par les travailleurs par une
poignée d'oligarques pour leurs propres intérêts
privés. En effet, les 651 milliardaires du
pays ont gagné tellement de richesse juste pendant
la pandémie de coronavirus qu'ils pourraient payer
intégralement un chèque de relance unique
de 3 000 $ pour chaque enfant,
femme et homme aux États-Unis – et seraient
toujours plus riches qu'ils ne l'étaient avant la
crise.
Refusant de s'attaquer à cette réalité de la
propriété privée intéressée et de leur économie de
guerre, les élus accentuent les menaces qu'aucun
secours ou budget ne sera adopté le 18 décembre,
malgré la flambée des cas et des décès de la
COVID-19, maintenant plus de 300 000, et les
hôpitaux bondés et incapables de pourvoir aux
patients ou aux travailleurs. C'est un crime.
La prise de décision doit être entre les mains du
peuple. Les représentants élus doivent se retirer
ou rejoindre le peuple alors qu'il s'organise pour
son droit de gouverner et de décider.
(Photos : LML, VOR, California
Nurses Assn)
- Bill Quigley -
87 millions
87 millions de travailleurs perdront un congé
de maladie COVID mandaté par le gouvernement
fédéral à la fin du mois de décembre à moins que
le Congrès n'agisse pour prolonger la loi.
50 millions
50 millions de personnes sont aujourd'hui
confrontées à la faim au moins une fois par mois,
dont 1 enfant sur 4. Le taux d'adultes
qui n'ont parfois ou souvent pas assez à manger
est le double dans les foyers noirs et latinos,
selon Associated Press.
30 millions
30 millions de personnes sont menacées
d'expulsion au 31 décembre 2020, date à
laquelle le moratoire actuel sur les expulsions
des Centres de contrôle des maladies prend fin. Il
y a eu une augmentation de 70 % du
nombre de personnes qui paient leur loyer par
carte de crédit.
16 millions
16 millions de chômeurs ont déjà perdu ou
perdront leurs allocations de chômage fédérales
d'ici le 26 décembre 2020. 4,4
millions de personnes ont déjà épuisé leurs
allocations fédérales et 12 millions de
personnes supplémentaires risquent de perdre leurs
allocations de chômage d'ici le 26
décembre 2020 à moins que le Congrès n'adopte
de nouvelles lois, selon la Century Foundation.
12 millions
Pas moins de 12 millions de personnes qui
avaient droit au chèque de relance
de 1 200 $ ne l'ont jamais reçu.
10 millions
Deux grands cabinets d'avocats nationaux et
plusieurs chaînes nationales de restaurants ont
reçu chacun 10 millions $ du Programme
de protection des chèques de paie. Plus
de 25 % des 500 milliards $ d'aide
sont allés à seulement 1 % des
emprunteurs.
7 millions
Il y a 7 millions d'Américains de plus, soit
environ 11 %, qui vivent maintenant dans
la pauvreté qu'il y a des mois, lorsque le
programme fédéral d'indemnisation du chômage en
cas de pandémie de 600 $ fonctionnait. (NBC
News)
2,2 millions
Depuis janvier, 2,2 millions de femmes ont
perdu ou quitté leur emploi ou ne cherchent plus
de travail parce que les mères ont été obligées de
choisir entre s'occuper de leurs enfants ou leurs
emplois.
1,5 million
Les écoles ont perdu la trace
de 400 000 élèves sur le nombre record
de 1,5 million d'enfants sans-abri aux
États-Unis pendant la pandémie. (Semaine de
l'éducation)
1,4 million
Un million quatre cent mille enfants ont été
testés positifs à la COVID-19. (Académie
américaine de pédiatrie).
110 000
110 000 restaurants ont fermé
définitivement, selon la National Restaurant
Association.
106 000
Au moins 106 000 résidents et membres
du personnel des foyers pour personnes âgées sont
décédés de COVID-19 au début de décembre, soit
environ 39 % de l'ensemble des décès
signalés. (NBC News)
600 %
Les taux d'échec en mathématiques et en anglais
ont récemment bondi de 600 % parmi les
élèves à faible revenu de certains districts
scolaires du Maryland. Les élèves des écoles
primaires nationales accusent un retard
considérable en mathématiques et les pourcentages
peuvent même être pires parce qu'un grand
pourcentage d'élèves n'étaient même pas présents
lors du test. Plusieurs États signalent que
beaucoup moins d'enfants se sont inscrits à
l'école cet automne qu'il y a un an.
400 %
Les taux d'infection de COVID-19
sont 400 % plus élevés dans les prisons
étatiques et fédérales que parmi le grand public
et le taux de mortalité est plus de deux fois plus
élevé. Commission nationale sur la COVID-19 et la
justice pénale.
200 %
Le risque d'être exposé à la COVID-19 à
l'épicerie est deux fois plus élevé dans les
quartiers à faible revenu que dans les quartiers à
revenu élevé.
37 %
Les Afro-Américains sont 37 % plus
susceptibles de mourir de la COVID-19 que les
Blancs. Les Asiatiques sont 53 % plus
susceptibles et les Hispaniques 16 %.
31 %
Il y a eu une augmentation de 31 % des
visites aux urgences en santé mentale pour les
enfants depuis le début de la pandémie et une
augmentation totale de 24 % des visites
aux urgences pour les enfants. (centres de
contrôle et prévention des maladies)
16 %
Les demandes d'inscription aux collèges sont en
baisse de 16 % pour les étudiants de
première génération et les étudiants à faible
revenu.
13
Dans 13 États, les prestations de chômage
sont en dessous du seuil de pauvreté fédéral de
245 $ par semaine selon le Bureau de la
responsabilité gouvernementale.
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individuellement, cliquer sur le titre de
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