Numéro 69 - 2 novembre 2020

Questions importantes à la veille des élections aux États-Unis

Le peuple est prêt à affronter
le résultat du vote

26 août 2020: le Mur des mamans à Portland protège les manifestants contre
la violence d'État. (N. Howar)

La menace de recours aux forces armées et aux forces
fédérales après l'élection


Les méthodes envisagées pour éviter la violence postélectorale

Faire appel au Congrès et au 25e amendement de la Constitution dans l'esproit d'une «transition pacifique»

Le rôle du Congrès et du Collège électoral


À titre d'information
Le XXVe amendement de la Constitution des États-Unis


Discussion

Les illusions que la Constitution américaine peut
résoudre les problèmes d'aujourd'hui

- Kathleen Chandler -



Questions importantes à la veille des élections aux États-Unis

Le peuple est prêt à affronter
le résultat du vote


Le Syndicat  international du débardage et de l'entreposage a tenu des débrayages et des manifestations pour célébrer le Juneteenth le19 juin 2020 à Oakland et dans d'autres ports.

Le 3 novembre est jour d'élection aux États-Unis et les gens se tiennent prêts. Un des résultats possibles est qu'aucun des candidats à la présidence ne sera déclaré vainqueur le soir de l'élection en raison du grand nombre de bulletins de vote par la poste à cause de la pandémie. Au matin du 2 novembre, plus de 95 millions de personnes ont déjà voté, dont des dizaines de millions par la poste. Certains États ne peuvent pas commencer le dépouillement avant le jour du scrutin.

Au moins six de ces États pourraient aller dans un sens ou dans l'autre : l'Arizona, la Floride, le Michigan, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin. En Arizona, en Floride et en Caroline du Nord, les votes peuvent être comptés avant le jour de l'élection. Dans le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, ils ne le peuvent pas. De même, pour de nombreux États, les bulletins de vote par la poste peuvent être acceptés pendant plusieurs jours après l'élection. Les six États qui pourraient aller dans un sens ou dans l'autre représentent un total de 101 votes du collège électoral. Il faut 270 votes du Collège électoral pour assurer l'élection d'un candidat. Si les résultats sont serrés, il ne sera pas possible d'annoncer un vainqueur, qu'il s'agisse de Donald Trump ou de Joe Biden.

Le 26 octobre, Donald Trump a déclaré qu'« il faut un total final le 3 novembre ». Il a également continué de répéter qu'avec le grand nombre de votes postaux, l'élection sera une fraude qu'il n'acceptera que s'il en est le vainqueur. Il a menacé d'utiliser les forces fédérales et les forces armées s'il y a résistance à sa contestation des résultats et affirme qu'il ne quittera pas son poste. Le 1er novembre, il a dit que ses avocats vont contester le vote dès la fermeture des bureaux de scrutin le 3 novembre, laissant entendre qu'il tenterait sa chance d'abord par les voies légales.

La colère générale suscitée par l'ensemble du processus électoral cette année est telle que les gens anticipent une élection serrée et se tiennent prêts à passer à l'action. Les 70 000 membres du Conseil syndical de Rochester ont adopté le 8 octobre une résolution appelant à une grève générale si Donald Trump ne respecte pas le résultat de l'élection. Le président du Conseil syndical de Rochester Dan Maloney était un des dirigeants de la grève de six semaines à GM en 2019. Il a dit que le conseil espèrait que la résolution déclenche un débat national. La résolution dit notamment que le conseil « s'oppose fermement à toute tentative de subversion, de distorsion, de déformation ou de non-respect du résultat final de l'élection présidentielle de 2020 ». Il note également la qualité « diminuée » des institutions existantes et demande que les tribunaux ne soient pas utilisés pour décider des résultats.

Le dirigeant de l'AFL-CIO, Richard Trumka, a déclaré : « Les démocraties ne sont pas garanties par les juges ou les avocats. La survie de notre république démocratique dépend de nous. » Parlant de la Pennsylvanie, il a dit : « Des millions d'électeurs du Commonwealth, et non pas neuf juges, décideront des élections de 2020. »

C'est signe que si la contestation du vote se rend jusqu'à la Cour suprême, les travailleurs et leurs syndicats ne l'accepteront pas.

L'appel à la grève générale intervient à un moment où le niveau de grève est déjà élevé aux États-Unis, avec 1 160 grèves depuis mars. Le grand nombre de grèves est en partie dû à la force du large mouvement pour l'égalité et les droits, à la colère contre les conditions de non-respect de la sécurité des travailleurs avec la COVID-19 et à la position ferme des travailleurs qui affirment qu'ils assument leurs responsabilités sociales et enjoignent le gouvernement à assumer les siennes.

Si les opinions divergent sur les élections et la démocratie actuelle, il est clair que les travailleurs s'organisent en tant que force sociale pour jouer un rôle dans la vie politique du pays. Leur rôle n'est pas seulement de voter, de produire et de consommer, ils jouent aussi un rôle de premier plan dans les prises de décision concernant la direction du pays. C'est le sens de l'appel à la grève générale.

En outre, une coalition de coalitions a été formée, appelée Protect the Results (Protégeons les résultats). Elle a déjà annoncé plus de 470 actions, peut-être dès le 4 novembre. La coalition déclare : « Dans le cas où Donald Trump perdrait l'élection et refuserait de concéder ou saperait les résultats, le réseau de partenaires de Protect the Results demandera à ses membres d'entre en action et mènera une action coordonnée pour protéger notre démocratie. » Au nombre des organisations membres, il y a des syndicats tels que le Syndicat international des employés de service et le Communications Workers of America qui comptent de nombreux travailleurs de première ligne, Black Lives Matter, ainsi que des organisations d'écologistes, de jeunes, de militants pour les droits des immigrants, de militants antiguerre et de nombreux autres regroupements. Il y a déjà plus de 160 coalitions et organisations participantes réparties dans les principales villes du pays, au sud et au nord.

Diverses autres organisations préparent également un déploiement aux bureaux de vote pour défendre le droit de vote et pour pouvoir témoigner par la suite si le résultat est contesté. Il est évident, si l'on se fie aux nombreuses prises de position, que le problème n'est pas simplement Trump, mais bien que le peuple veut un plus grand rôle dans la prise de décisions qui concernent l'avenir du pays. Beaucoup sont déjà actifs dans la lutte pour la justice et l'égalité, et aussi pour la santé et le logement compte tenu de la pandémie de la COVID-19. La signification de l'expression « notre démocratie » est de plus en plus débattue. Beaucoup rejettent le système actuel qui exclut les candidats des tiers partis, produit des candidats que les gens n'aiment pas, rend difficile pour les travailleurs de se présenter et d'être élus, encourage la suppression d'électeurs par différents moyens et, dans l'ensemble, maintient le peuple à l'écart du pouvoir.

Des débats ont également lieu sur le contrôle des services de police et des budgets, et sur la nécessité d'une démocratie créée par le peuple et qui sert les intérêts du peuple. Les actions pour exiger des comptes après le 3 novembre servent à soulever cette nécessité dans l'esprit des gens et à lui donner suite en pratique.


Voice of Revolution est publié par l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.

(Photos : A. Markovich, Protect the Results, T. Eytan)

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La menace de recours aux forces armées et aux forces fédérales après l'élection


30 mai 2020. La police militaire a été déployée à Washington contre les gens qui manifestaient contre la violence et l'impunité policières à la suite du meurtre de George Floyd.

La possibilité d'une absence de « transition pacifique » à l'issue de cette élection suscite beaucoup d'inquiétudes tant parmi les riches qu'au sein de la population. Une violence ouverte pourrait éclater entre les différentes factions des riches qui se disputent la présidence. Des milices armées racistes et hitlériennes pourraient être utilisées par l'État pour fomenter la violence contre les citoyens. Le président Trump a menacé d'utiliser les forces armées contre tous ceux et celles, y compris les élus et les manifestants, qui refusent de l'accepter comme président s'il décide de se déclarer vainqueur. Pour sa part, Joe Biden a déclaré que les militaires escorteront Donald Trump hors de la Maison-Blanche s'il perd et refuse de partir. Le président ne sera pas assermenté avant le 20 janvier 2021, ce qui fait que toute la période allant du 3 novembre au 20 janvier sera sans doute marquée par des manoeuvres et des violences de toutes sortes de la part des gouvernements à tous les niveaux.

L'inquiétude parmi les cercles dirigeants est telle que le Quincy Institute for Responsible Statescraft (QI), fondé par les milliardaires Charles Koch et George Soros et censé réunir la « droite » et la « gauche », a organisé un webinaire intitulé : « Le rôle des forces armées américaines dans une élection contestée ». Il pose les questions suivantes : « Quel rôle les forces armées américaines pourraient-elles jouer si les résultats de la prochaine élection présidentielle sont contestés ? Comment les forces armées peuvent-elles rester apolitiques et ne pas succomber à la politique électorale ? Comment une crise liée aux élections pourrait-elle affecter la relation entre le peuple américain et les forces armées des États-Unis, dont les sondages continuent de dire qu'elles sont l'institution la plus fiable en Amérique ? Et quelles sont les responsabilités constitutionnelles des forces armées si le président devait refuser de quitter ses fonctions lors d'une élection contestée ?[1] »

Il ressort clairement de ces questions qu'une des possibilités évoquées est que les forces armées, « l'institution la plus fiable », prennent elles-mêmes le contrôle de la situation au nom de la préservation de l'union et de la Constitution. Si les actions du président, comme le refus de partir, sont considérées comme illégales, alors le rôle de l'armée serait considéré comme étant de faire respecter la loi.

Tous les soldats prêtent serment à la Constitution contre les ennemis tant étrangers que nationaux; ils ne prêtent pas serment au président. En même temps, le serment des soldats enrôlés, qui pourraient être appelés à l'action, inclut l'obéissance aux ordres légitimes du président et de leurs officiers supérieurs[2].

On craint également que les forces armées, qui ont été utilisées contre les rébellions des Afro-Américains dans le passé, ne perdent toute crédibilité si elles interviennent. Le 1er juin à Washington, Donald Trump a utilisé la police militaire contre des manifestants au square Lafayette et 1 600 soldats étaient postés en attente. Avec les manifestations en cours dans de nombreuses villes et les centaines d'autres prévues si Donald Trump conteste les résultats des élections, ainsi que d'éventuelles grèves, Donald Trump pourrait bien appeler à l'intervention militaire. Lorsqu'il a menacé de le faire il y a quelque temps, plusieurs généraux et soldats en service actif s'y étaient opposés. Certains membres de la Garde nationale déployés dans les villes ont refusé d'attaquer les manifestants.

Dans de telles conditions, les cercles dirigeants ne sont pas en mesure de prévoir comment les forces armées et les généraux et les amiraux agiront dans le cas d'une élection contestée. Par exemple, un amiral qui a longtemps commandé les Navy SEALs, a récemment déclaré dans un article du Wall Street Journal qu'il avait voté pour Joe Biden. « Si nous ne choisissons pas le bon leader, nous paierons très cher notre négligence et notre manque de perspicacité », a-t-il déclaré. Les Navy SEALs sont bien connus pour leurs opérations secrètes en dehors de l'encadrement de la loi. Le rôle que d'autres services de police pourraient jouer est un autre facteur d'incertitude. Les services de l'immigration et des douanes (ICE) et des douanes et de la protection des frontières (CBP) ont fait savoir qu'ils soutiennent Donald Trump, ce qui est un facteur dont il faut bien tenir compte. Il y a aussi les services secrets.

Il n'y a pas de forces armées unifiées aux États-Unis et la rivalité au sein et entre l'armée de terre, la marine, les Marines, l'armée de l'air et la nouvelle force spatiale est intense. La même chose vaut pour la CIA et d'autres agences de renseignement. Les garder unifiés et sous le contrôle du président en tant que commandant en chef est non seulement essentiel, mais aussi une responsabilité qui incombe au président dont le devoir est de préserver l'union.

Un des principaux points en litige est qu'arrivera-t-il si l'élection est contestée jusqu'à l'assermentation, le 20 janvier ? Si Joe Biden gagne et que Donald Trump refuse de partir, qui sera alors le commandant en chef et comment les forces rivales seront-elles réunies ?

Que ces scénarios se réalisent ou non, le fait même que ces questions se posent montre que les arrangements actuels ne fonctionnent plus et que les élites dirigeantes s'efforcent par tous les moyens d'occuper l'espace de changement de manière à perpétuer leur domination. Cela montre la futilité de faire appel à des institutions et à une Constitution qui sont impuissantes à répondre aux besoins du présent. Qui plus est, cela montre la futilité de maintenir le peuple à l'écart du pouvoir.

Les conditions d'une guerre civile se sont accentuées tout au long de cette période récente. Il s'agit notamment des conflits au sein des forces armées et entre celles-ci et le président, puis entre les gouvernements des États et le gouvernement fédéral concernant la COVID-19, l'immigration, le financement et le maintien de l'ordre et celles entre les agences de police et de renseignement locales, des États et fédérales, chacune d'elles armée jusqu'aux dents.

Une élection est censée résoudre les conflits entre les factions en donnant la méthode établie pour déclarer un vainqueur. Elle est censée bloquer le recours à la violence entre des rivaux, lesquels sont censés respecter les règles, comme par exemple concéder la défaite. Or, la fraude, la corruption, la manipulation et la perturbation sont devenues si extrêmes, dans les conditions où des intérêts privés rivaux cherchent à usurper le pouvoir de l'État à leurs fins, que les règles ne s'appliquent plus concernant la méthode traditionnelle de règlement des différends. Les élections ne servent plus à résoudre pacifiquement les conflits et c'est l'anarchie et la violence qui l'emportent.

Les conditions sont tout sauf pacifiques à cause de la répression continue des protestations et de l'ingérence dans l'élection des membres du cabinet, des généraux et des diplomates, tout cela de pair avec les menaces d'utiliser les forces armées contre le peuple et pour prendre le contrôle de la présidence.

La vigilance est de rigueur. Le peuple continue de défendre ses droits et de rejeter l'utilisation des forces armées et de la police contre ses aspirations. D'un océan à l'autre, les travailleurs et les jeunes montrent la voie à suivre pour affronter toute éventualité. L'institution d'une démocratie populaire capable de résoudre les problèmes sociaux et politiques sans recourir à la force est le problème posé et à résoudre.

Notes

1. Parmi les intervenants : Andrew Bacevich, président de l'Institut Quincy et colonel de l'armée à la retraite; Mark Hertling, général de l'armée à la retraite avec 37 ans de service, qui a été commandant en Europe, à Bagdad et en Irak et qui a servi dans l'administration Obama; Amber Smith, également de l'armée, qui a servi en Afghanistan et en Irak et qui faisait partie du département de la Défense de Trump. Kelley Beaucar Vlahos, conseillère principale à QI et coanimatrice du podcast conservateur The Empire Has No Clothes, était la modératrice.

2. Serment d'office des officiers : « Je, [nom], jure solennellement [ou affirme] que je soutiendrai et défendrai la Constitution des États-Unis contre tous les ennemis, étrangers et nationaux; que j'aurai une foi et une allégeance sincères en celle-ci; que j'assumerai cette obligation librement, sans aucune réserve mentale ni intention de me soustraire à cette obligation; et que je remplirai bien et fidèlement les devoirs de la fonction dans laquelle je vais entrer. Que Dieu me vienne en aide. »

Serment d'office pour les soldats enrôlés : « Je, [nom du militaire], jure [ou affirme] solennellement que je soutiendrai et défendrai la Constitution des États-Unis d'Amérique contre tous les ennemis, étrangers et nationaux; que je serai fidèle et loyal envers elle; et que j'obéirai aux ordres du Président des États-Unis et aux ordres des officiers nommés au-dessus de moi, conformément aux règlements et au Code uniforme de justice militaire. Que Dieu me vienne en aide. »

(Photos : R. Pineda, B. Anderson Photo)

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Les méthodes envisagées pour éviter la violence postélectorale

Faire appel au Congrès et au 25e amendement de la Constitution dans l'espoir d'une «transition pacifique»

Une façon dont la classe dirigeante des États-Unis envisage d'assurer une transition pacifique en cas de contestation de l'élection du président le 3 novembre serait d'utiliser le 25e amendement de la Constitution. Le 25e amendement a été adopté en 1967 après l'assassinat du président John F. Kennedy. Il a été utilisé trois fois depuis lors, lorsqu'un président en exercice a subi une intervention chirurgicale et a donc été « incapable d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge ». Dans un tel cas, le président nomme temporairement le vice-président, généralement pour quelques heures seulement. Cependant, l'amendement permet également au cabinet, avec le vice-président, de voter pour destituer un président.

À peine trois semaines avant l'élection, Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, a présenté un projet de loi qui sert à mettre en oeuvre la partie de l'amendement qui dit : « Si le vice-président, ainsi qu'une majorité des principaux fonctionnaires des départements exécutifs ou de tel autre organisme désigné par une loi promulguée par le Congrès. » Son projet de loi demande la création d'un tel organisme. Cet « autre organisme » servirait à contourner le cabinet.

Le projet de loi prévoit la création d'une commission permanente du Congrès qui déterminerait si le 25e amendement doit être invoqué. Elle serait composée de 16 membres, dont la moitié serait choisie par les législateurs républicains et l'autre moitié par les législateurs démocrates, et un(e) président(e). La moitié des membres de la commission seraient des médecins et l'autre moitié seraient d'anciens hauts fonctionnaires du bureau exécutif qui travailleraient de concert avec le vice-président. La commission déterminerait si le président est incapable de s'acquitter de ses fonctions pour une raison quelconque, médicale ou autre. S'ils votent pour révoquer le président, le vice-président prend le relais en tant que président.

Nancy Pelosi a déclaré que le projet de loi, présenté lorsque le président Trump a contracté la COVID-19, n'avait rien à voir avec sa maladie et ne serait repris qu'après les élections. Le moment choisi pour ce projet de loi indique donc une inquiétude quant à ce que Trump pourrait faire s'il perd les élections. Nancy Pelosi tente de mettre en place un mécanisme pour que le Congrès intervienne afin de régler le problème sans intervention militaire d'aucune sorte.

De nombreux républicains se sont distancés des déclarations de Donald Trump selon lesquelles il resterait en fonction s'il perd les élections. Si, comme prévu, les démocrates obtiennent la majorité au Sénat, on pense que le projet de loi pourrait être adopté.

Le nouveau Congrès siégera le 3 janvier. Si le projet de loi pouvait être adopté avec suffisamment de voix, il pourrait contrecarrer tout veto et être mis en place.

Selon les spéculations, le vice-président Mike Pence, un politicien de longue date, partirait alors pacifiquement. C'est le mécanisme important que les forces de l'establishment ont imaginé pour empêcher le recours aux forces armées et le déclenchement d'une guerre civile violente entre les factions en guerre de la classe dirigeante.

Ce dont ces calculs ne tiennent pas compte, c'est que les contradictions dans les rangs de la classe dirigeante ont une base matérielle. Elles ne disparaîtront pas par une manoeuvre artificielle.

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Le rôle du Congrès et du Collège électoral

La Constitution des États-Unis prévoit un processus électoral qui garantit le pouvoir des hommes de propriété et maintient la plus grande faction – connue sous le nom de classe non possédante, comme le disaient les pères fondateurs – hors du pouvoir. Le Collège électoral, utilisé uniquement pour les élections présidentielles, fait partie de cet arrangement. Il a été établi comme un mécanisme contre « le pouvoir de la rue » pour assurer le maintien du pouvoir par les propriétaires fonciers – aujourd'hui les oligarques au pouvoir (ce qu'on retrouve à l'Article II et dans le 12e amendement). Le Collège électoral faisait partie du compromis avec le système de travail forcé par l'esclavage, comme l'ensemble de la Constitution d'ailleurs. Les développements qui se déroulent aujourd'hui montrent de plus en plus à quel point la Constitution et son processus électoral sont un compromis qui favorise les oligarques, en opposition à une démocratie du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Bien que certaines modifications aient été apportées, telles que l'accord sur la tenue d'une élection populaire pour le président, le système fondamental décrit dans la Constitution demeure intact. Le Collège électoral comprend actuellement 538 grands électeurs, partagés entre les États et le district de Columbia. Les votes de grands électeurs sont accordés en fonction du nombre de représentants de chaque État à la Chambre des représentants, plus deux pour les sénateurs d'État. Chaque État sélectionne les électeurs au Collège électoral, les démocrates et les républicains ayant chacun préparé une liste d'électeurs. Bien que le district de Columbia ne soit pas un État, il a droit à trois grands électeurs. Le candidat qui obtient une pluralité de voix dans l'État reçoit les votes de tous les électeurs de cet État (à l'exception du Maine et du Nebraska qui utilisent un système de représentation proportionnelle). Les électeurs de chaque État se réunissent ensuite après l'élection pour certifier les résultats des élections pour leur État. Selon la loi, ces résultats doivent être complétés et soumis au Congrès le premier lundi suivant le deuxième mercredi de décembre qui, en 2020, tombe le 14 décembre.

Le nouveau Congrès, qui siégera le 3 janvier et se réunira en une session commune, est alors tenu de valider les résultats. Il s'agit d'une formalité car le résultat est déjà bien établi. Cependant, si cette année devait être différente parce que les résultats dans certains États sont contestés, ou si aucun candidat n'obtient les 270 voix requises au Collège électoral, il appartiendra à la Chambre des représentants de trancher. Cela se fait par ce qu'on appelle une « élection de dernier recours ». Chaque délégation d'État n'a qu'une seule voix. Selon le déroulement des élections de novembre, même si la nouvelle Chambre est composée d'une majorité de démocrates, ce vote de dernière instance pourrait encore favoriser les républicains puisque les délégations d'État peuvent être majoritairement républicaines ou démocrates.

La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a déjà avisé les membres du Congrès de se préparer à un tel vote. Étant donné les sérieuses préoccupations en ce qui a trait au potentiel de violence, à la fois entre les factions rivales et contre le peuple, y compris par l'armée, la certification du vote par le Congrès pourrait servir à atténuer les risques. Cela ne se produirait pas nécessairement selon les lignes de parti, car l'enjeu serait alors d'éviter la guerre civile. Bien entendu, si aucun compromis ne peut être atteint, le vote du Collège électoral pourrait lui-même accroître les dangers de guerre civile.

Certains croient que si Trump est défait par une pluralité de votes suffisamment importante et que Biden obtient les votes nécessaires du Collège électoral dans les États non contestés, Trump concédera la défaite. C'est pourquoi le camp Biden insiste tant sur l'importance d'aller voter. Cependant, cela suppose que les électeurs sont convaincus que leur droit de vote ne sera pas remis en question, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Une grande partie des Américains n'est pas en mesure d'exercer son droit de vote. C'est donc aussi un facteur qui accroît l'inquiétude que l'issue des élections ne soit pas pacifique.

Il est également vrai que Trump a déclaré le 1er novembre qu'il enverrait immédiatement ses avocats demander des recomptages dans les États susceptibles d'être contestés, comme la Pennsylvanie, le Michigan, la Caroline du Nord et le Wisconsin. Cela indique qu'il tentera d'abord des moyens légaux et demandera une décision de la Cour suprême en sa faveur plutôt que de déclarer immédiatement la victoire comme il a menacé de le faire. Cependant, plusieurs doutent de la légitimité d'une décision de la Cour suprême étant donné la confirmation rapide de la nomination par Trump de la juge Amy Barrett,. Déjà, des syndicats et des représentants ont exigé qu'il n'y ait aucune ingérence de la Cour suprême. Et avec ou sans décision de la cour, la Chambre des représentants doit encore certifier le vote. Ainsi, des divisions et des violences encore plus grandes pourraient se produire.

De plus, depuis que George W. Bush a défait le vice-président démocrate sortant Al Gore après une victoire serrée et contestée qui impliquait une décision de la Cour suprême d'arrêter un recomptage en Floride, l'anarchie aux États-Unis est érigée en autorité. La violence a été utilisée pour régler des conflits tant aux États-Unis qu'à l'étranger. Une transition pacifique exige qu'il y ait des politiques et des mécanismes pour régler les différends entre les factions, alors qu'aucun n'existe. Même les factions au sein de la classe dirigeante sont si changeantes et qu'il y a autant de voix en elles qu'il y a de personnes qui les composent qu'on ne peut s'attendre à voir des négociations qui aboutiront à quelque chose de substantiel. C'est seulement par l'affirmation des revendications que le peuple des États-Unis est en droit de faire qu'on obtiendra des résultats différents.

Quel que soit le résultat de cette élection, la seule chose qui soit certaine est que la crise de légitimité et de crédibilité dans laquelle la démocratie et les institutions américaines sont embourbées va continuer. Aucun des deux candidats n'aura le consentement du peuple.

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À titre d'information

Le XXVe amendement de
la Constitution des États-Unis

Section 1. En cas de destitution, décès ou démission du président, le vice-président deviendra président.

Section 2. En cas de vacance du poste de vice-président, le président nommera un vice-président qui entrera en fonction dès que sa nomination aura été approuvée par un vote majoritaire des deux Chambres du Congrès.

Section 3. Si le président fait parvenir au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite leur faisant connaître son incapacité d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge, et jusqu'au moment où il les avisera par écrit du contraire, ces pouvoirs seront exercés et ces devoirs seront remplis par le vice-président en qualité de président par intérim.

Section 4. Si le vice-président, ainsi qu'une majorité des principaux fonctionnaires des départements exécutifs ou de tel autre organisme désigné par une loi promulguée par le Congrès, font parvenir au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite les avisant que le président est dans l'incapacité d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge, le vice-président assumera immédiatement ces fonctions en qualité de président par intérim. Par la suite, si le président fait parvenir au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite les informant qu'aucune incapacité n'existe, il reprendra ses fonctions, à moins que le vice-président et une majorité des principaux fonctionnaires des départements exécutifs ou de tel autre organisme désigné par une loi promulguée par le Congrès ne fassent parvenir dans les quatre jours au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite affirmant que le président est incapable d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge. Le Congrès devra alors prendre une décision; s'il ne siège pas, il se réunira dans ce but dans un délai de 48 heures. Si, dans les 21 jours qui suivront la réception par le Congrès de cette dernière déclaration écrite, ou dans les 21 jours qui suivront la date de la réunion du Congrès, si le Congrès n'est pas en session, ce dernier décide par un vote des deux tiers des deux Chambres que le président est incapable d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge, le vice-président continuera à exercer ces fonctions en qualité de président par intérim; dans le cas contraire, le président reprendra l'exercice desdites fonctions. »

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Discussion

Les illusions que la Constitution américaine peut résoudre les problèmes d'aujourd'hui

Alors que les gens anticipent qu'une crise postélectorale pourrait éclater en raison d'une contestation des élections présidentielles américaines, plusieurs espèrent pouvoir compter sur la Constitution des États-Unis pour résoudre les problèmes. Il y a parmi eux de nombreuses personnes des forces armées ainsi que des représentants élus. Si Trump perd mais refuse de partir, les forces armées pourraient agir pour le démettre de ses fonctions, invoquant qu'il agit à l'encontre de la Constitution et que c'est leur responsabilité de défendre la Constitution. Plusieurs juristes et d'autres experts se sont déjà mis de la partie. Le peuple américain, quant à lui, se prépare à s'opposer à toute intervention militaire, laquelle, entre autres choses, serait vraisemblablement utilisée contre lui.

Ce qui devient de plus en plus évident, c'est que les arrangements de gouvernance existants basés sur la Constitution ne peuvent résoudre aucun problème quel qu'il soit  qu'ils s'agisse de celui d'individus, de collectifs ou de la société en général. Une nouvelle direction et de nouveaux arrangements sont nécessaires. Les revendications mises de l'avant par la résistance du peuple montrent déjà que celui-ci prend en main cette question comme un sujet de haute préoccupation. Les revendications pour l'exclusion de la police des communautés, pour le définancement et le désarmement de la police et pour ne pas la remplacer par des entrepreneurs privés sont parmi les nombreuses revendications qui indiquent la préoccupation populaire pour de nouveaux arrangements.

Depuis un bon moment, certains professent que si seulement le président respectait la Constitution et que le Congrès exerçait ses pouvoirs, tels celui de déclarer la guerre, les problèmes pourraient être résolus. Par exemple, l'ancien secrétaire de la Défense, le général à la retraite James Mattis, a parlé de l'ordre que Trump avait donné de réprimer brutalement les manifestants du district de Columbia en ayant recours à la police militaire et à la Garde nationale, au FBI, au Service de l'immigration et de l'application des règles douanières (ICE), aux services secrets et à d'autres. Il a dit : « Nous savons que nous pouvons faire mieux que l'abus dont a fait preuve l'autorité exécutive et dont nous avons été témoins au Square Lafayette. Nous devons rejeter et tenir responsables les autorités en place qui se moquent de notre Constitution. C'est seulement sur la base d'une nouvelle voie  ce qui, en somme, veut dire revenir à la voie première de nos idéaux fondateurs  que nous serons à nouveau un pays digne de respect et d'admiration au pays et à l'étranger. »

Comme d'autres au sein des forces armées et parmi les représentants élus, James Mattis tente de montrer qu'il est du côté du peuple. En même temps, il n'appelle pas à suivre une nouvelle voie, mais à s'en tenir à la très vieille voie de la Constitution  qui elle-même a été un compromis entre le pouvoir esclavagiste et de l'esclavage salarié, d'une part, et les pères fondateurs, de l'autre.

Les appels à une constitution qui, dès les premiers jours, a enchâssé les inégalités inhérentes dans la société d'alors et a servi à les perpétuer, plutôt qu'à les résoudre, sont vraiment futiles.

Comment peut-on expliquer, autrement, que la Constitution, avec sa Déclaration des droits, ses 13e, 14e et 15e amendements sur le système de travail esclavagiste et « l'égalité devant la loi », requiert d'autres lois comme la Loi sur les droits civils et la Loi sur le droit de vote, ainsi que l'intervention répétée du gouvernement fédéral au nom de la « réforme » des services de police et de la « protection » du droit de vote ? Toutes ces lois ne sont pas des expressions de la vitalité de la Constitution, mais du fait qu'elle est anachronique et qu'elle ne peut garantir l'égalité et la reddition de comptes ou même empêcher le président d'utiliser en toute impunité les pouvoirs de police.

Mattis passe clairement sous silence le serment d'office du président, qui est écrit dans la Constitution et qui confère ces pouvoirs de police. Le président remplit ses fonctions de président sur la base des pouvoirs de police du président et ceci est la principale raison pour laquelle la Constitution n'a pas et ne peut pas empêcher ces actions ou tenir le président responsable de crimes, même avec la procédure de destitution. Le serment d'investiture du président se lit comme suit : « Je jure (ou affirme) solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis. »

Alors qu'un des buts fondamentaux de la Constitution était d'éviter la tyrannie, aujourd'hui, le peuple et ses revendications pour la justice, l'égalité et la reddition de comptes sont de plus en plus criminalisés. Nous l'avons vu partout au pays, dans une ville après l'autre, alors que les services de police ont exercé la violence contre les manifestants, se servant d'armes chimiques telles que les gaz lacrymogènes, et sont organisés comme une force armée pour contrôler et réprimer le peuple, qui est considéré l'ennemi. Les commentaires du secrétaire de la Défense Mark Esper ont renforcé cela lorsqu'il a publiquement lancé l'appel à la Garde nationale de « dominer l'espace de combat ».

Accuser ses adversaires de sédition est aussi de plus en plus fréquent.

On dit du problème actuel qu'il est le résultat d'individus comme Trump qui refuse de respecter la constitution ou de policiers racistes ou de milices ou des justiciers. On détourne ainsi l'attention du fait que c'est l'appareil d'État les forces militaires et les nombreuses agences fédérales telles qu'ICE en passant par les services de police racistes et militarisés et tout le système pénal et carcéral  qui fonctionne non pas pour protéger et servir le peuple, mais pour maintenir les riches au pouvoir et marginaliser le peuple. C'est un appareil d'État qui est protégé et maintenu par la Constitution qui a été conçue pour protéger les riches et leur propriété privée, et non les droits du peuple sur la base des droits des êtres humains en tant qu'êtres humains et de l'égalité des membres du corps politique.

Ceci est bien illustré par les sauvetages massifs et répétés des monopoles et des capitalistes financiers par le gouvernement alors que les droits du peuple sont bafoués. Dès les premiers jours, la Constitution a enchâssé l'asservissement des Africains, le génocide contre les peuples autochtones et l'exclusion des femmes et de tous, à l'exception des hommes blancs propriétaires (ces mêmes pères fondateurs), de tout mot à dire dans la gouvernance.

Une constitution se mesure à sa capacité d'harmoniser les intérêts individuels, collectifs et généraux

La Constitution est le miroir des relations sociales de la société et elle structure le gouvernement afin qu'il préserve et perpétue ces relations, y compris les nombreuses inégalités qui sont évidentes dans la société. Elle sert à maintenir le peuple hors du pouvoir, alors qu'aujourd'hui la solution est dans la création de nouvelles formes et d'un nouveau contenu qui habilitent le peuple à gouverner et à décider. C'est la société, avec son ensemble de relations humaines, qui est la base de l'État, et non l'inverse. La Constitution ne définit pas la démocratie et l'appareil d'État qu'elle met en place ne la définit pas lui non plus. Au contraire, ce sont la société et ses relations qui le font. Changer ces relations de pouvoir est une partie intégrante de la réalisation du changement qui avantage le peuple.

Dans la situation historique actuelle, le conflit entre les forces productives et les relations sociales de production est à la source des crises économiques et politiques qui s'approfondissent, de l'instabilité et du déséquilibre. Les forces productives, dont fait partie la classe ouvrière moderne, dépassent de beaucoup les limites des relations sociales capitalistes de production, marquées par la propriété privée alors que la production moderne est socialisée.

Comme nous le voyons, les propriétaires privés du capital imposent leurs réclamations à la société en vertu du droit qu'ils ont au monopole de la force de l'appareil d'État. En revendiquant la légitimité du contrôle du droit d'utiliser le monopole de la force et de la coercition, les propriétaires du capital restreignent et limitent les réclamations de la classe ouvrière et du peuple. Mais comme les gens, avec leurs conditions de vie, voient à quel point ils sont restreints en ce qui concerne la satisfaction de leurs besoins, cette légitimité et cette autorité sont remises en question. Cette remise en question va beaucoup plus loin que les crimes de Trump et son illégitimité, et touche à l'enjeu de qui est apte à gouverner aujourd'hui ?

Les discussions sur ce que signifie la sécurité et la protection de nos communautés, de nos écoles, de nos villes et de notre pays visent à fournir des réponses. La lutte ne se limite pas aux forces de police, si on en a besoin de plus ou de moins, mais pose le problème de qui doit contrôler l'usage de la force et les décisions qui affectent la vie du peuple. Ce qu'il faut faire pour réaliser ce contrôle est le sujet de la discussion. Les efforts pour faire dévier le débat vers un appui à la Constitution servent à priver le peuple de pouvoir et à faire en sorte qu'imaginer l'avenir ne porte pas sur de nouveaux arrangements de gouvernance pour enchâsser une démocratie moderne qui est l'oeuvre du peuple.

On mesure une constitution à sa capacité de régler les conflits d'intérêts en société, individuels, collectifs et les intérêts généraux de la société et de l'humanité dans son ensemble. Ces intérêts proviennent de la société elle-même, de l'ensemble des relations humaines entre les humains et entre les humains et la nature. Cela forme un ensemble et la Constitution joue un rôle pour régler et systématiser les relations et les conflits d'intérêts auxquels elles donnent naissance. Les intérêts se rapportent aux droits, les droits des individus et des collectifs. Les harmoniser signifie les mettre à un même niveau, en leur trouvant une équivalence, de sorte que l'individu n'est pas mis en opposition au collectif ou vice-versa, mais que les deux sont considérés comme étant sur le même pied. C'est uniquement s'ils sont mis sur le même pied qu'un équilibre peut être trouvé.

Il est évident que la Constitution des États-Unis ne résout pas et ne peut pas résoudre ces problèmes en harmonisant ces harmonise. Au contraire, elle bloque cette voie et enchâsse les divisions et l'inégalité dans la société, et contribue à les institutionnaliser.

La résistance du peuple établit une nouvelle direction dans les affaires politiques, une direction qui ne s'appuie pas sur la vieille Constitution désuète et son legs qui habilite les descendants des « propriétaires de race blanche », quels qu'ils soient. La résistance du peuple se place sans équivoque du côté de la lutte pour le Nouveau, une démocratie qui est l'oeuvre du peuple dans laquelle « nous, le peuple », prenons les décisions. Les institutions modernes de gouvernement et une constitution moderne peuvent être développées à mesure que le peuple fait progresser sa lutte pour placer le pouvoir décisionnel entre ses propres mains.

(Photos : VOR, J. Shah, We Are Dissenters)

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