Les méthodes envisagées pour
éviter la violence postélectorale
Faire appel au Congrès et au 25e amendement de la Constitution dans l'espoir d'une «transition pacifique»
Une façon dont la classe dirigeante des
États-Unis envisage d'assurer une transition
pacifique en cas de contestation de l'élection du
président le 3 novembre serait d'utiliser
le 25e amendement de la Constitution.
Le 25e amendement a été adopté en 1967
après l'assassinat du président John F. Kennedy.
Il a été utilisé trois fois depuis lors, lorsqu'un
président en exercice a subi une intervention
chirurgicale et a donc été « incapable d'exercer
les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa
charge ». Dans un tel cas, le président nomme
temporairement le vice-président, généralement
pour quelques heures seulement. Cependant,
l'amendement permet également au cabinet, avec le
vice-président, de voter pour destituer un
président.
À peine trois semaines avant l'élection, Nancy
Pelosi, la présidente de la Chambre des
représentants, a présenté un projet de loi qui
sert à mettre en oeuvre la partie de l'amendement
qui dit : « Si le vice-président, ainsi
qu'une majorité des principaux fonctionnaires des
départements exécutifs ou de tel autre organisme
désigné par une loi promulguée par le
Congrès. » Son projet de loi demande la
création d'un tel organisme. Cet « autre
organisme » servirait à contourner le
cabinet.
Le projet de loi prévoit la création d'une
commission permanente du Congrès qui déterminerait
si le 25e amendement doit être invoqué. Elle
serait composée de 16 membres, dont la moitié
serait choisie par les législateurs républicains
et l'autre moitié par les législateurs démocrates,
et un(e) président(e). La moitié des membres de la
commission seraient des médecins et l'autre moitié
seraient d'anciens hauts fonctionnaires du bureau
exécutif qui travailleraient de concert avec le
vice-président. La commission déterminerait si le
président est incapable de s'acquitter de ses
fonctions pour une raison quelconque, médicale ou
autre. S'ils votent pour révoquer le président, le
vice-président prend le relais en tant que
président.
Nancy Pelosi a déclaré que le projet de loi,
présenté lorsque le président Trump a contracté la
COVID-19, n'avait rien à voir avec sa maladie et
ne serait repris qu'après les élections. Le moment
choisi pour ce projet de loi indique donc une
inquiétude quant à ce que Trump pourrait faire
s'il perd les élections. Nancy Pelosi tente de
mettre en place un mécanisme pour que le Congrès
intervienne afin de régler le problème sans
intervention militaire d'aucune sorte.
De nombreux républicains se sont distancés des
déclarations de Donald Trump selon lesquelles il
resterait en fonction s'il perd les élections. Si,
comme prévu, les démocrates obtiennent la majorité
au Sénat, on pense que le projet de loi pourrait
être adopté.
Le nouveau Congrès siégera le 3 janvier. Si
le projet de loi pouvait être adopté avec
suffisamment de voix, il pourrait contrecarrer
tout veto et être mis en place.
Selon les spéculations, le vice-président Mike
Pence, un politicien de longue date, partirait
alors pacifiquement. C'est le mécanisme important
que les forces de l'establishment ont imaginé pour
empêcher le recours aux forces armées et le
déclenchement d'une guerre civile violente entre
les factions en guerre de la classe dirigeante.
Ce dont ces calculs ne tiennent pas compte, c'est
que les contradictions dans les rangs de la classe
dirigeante ont une base matérielle. Elles ne
disparaîtront pas par une manoeuvre artificielle.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 69 - 2 novembre 2020
Lien de l'article:
Les méthodes envisagées pour
éviter la violence postélectorale: Faire appel au Congrès et au 25e amendement de la Constitution dans l'espoir d'une «transition pacifique»
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|