Numéro 13 - 7 mars 2020
Les femmes à la tête de la lutte pour les
droits de tous et toutes
Célébrons la Journée
internationale des femmes
• Sur
la question des femmes, l'hypocrisie du
gouvernement libéral est sans limites
- Christine Dandenault -
Faits et chiffres sur la condition des femmes au
Canada
• Les femmes, les enfants
et les aînés sont les plus
touchés par la pauvreté
• De
plus en plus de femmes et d'enfants sont
refoulés des refuges
• Statistiques
du travail et écart entre les sexes
Soutenons les droits ancestraux des peuples
autochtones
- Tous avec les Wet'suwet'en
• Le
gouvernement fédéral ne peut échapper à sa
responsabilité
envers les peuples autochtones
- Barbara Biley -
• Débrayage
national des étudiants le 4 mars en solidarité
avec les Wet'suwet'en
Célébrons le 57e anniversaire
de la fondation des Internationalistes
• Le
vibrant héritage reçu par le PCC(M-L)
Supplément
Journée internationale des femmes 2020
• Les
femmes aux premiers rangs de la lutte pour la
paix,
la liberté et la démocratie
Les femmes à la tête de la lutte
pour les droits de tous et toutes
Les femmes partout dans le monde organisent des
rassemblements, des marches et des rencontres de
toutes sortes le 8 mars, Journée
internationale des femmes, pour saluer et célébrer
leur lutte pour affirmer leurs droits et pour la
paix, la liberté et la démocratie. La Journée
internationale des femmes est l'occasion pour les
femmes d'affirmer leur droit à avoir un mot à dire
et un contrôle sur les affaires de la société et
de saluer les femmes d'aujourd'hui ainsi que
celles qui, au cours de l'histoire, ont défriché
le chemin pour les femmes et la société. La lutte
pour affirmer les droits collectifs et individuels
des femmes fait partie de la lutte pour défendre
les droits et pour l'émancipation de tous et
toutes. Elle fait partie de la lutte de la classe
ouvrière pour devenir la nation et investir le
peuple du pouvoir souverain.
Il y a cent dix
ans, la Journée internationale des femmes a été
créée pour mettre en lumière la lutte des femmes
pour leurs droits en tant qu'ouvrières et pour le
droit de voter et de prendre la place qui leur
appartient à l'avant-garde dans tous les domaines
de l'activité humaine. Elle est aussi devenue une
journée pour souligner l'opposition des femmes à
la guerre et à l'agression. Durant les premières
années de ce mouvement, plusieurs femmes se sont
démarquées par leur courage en s'opposant à la
Première Guerre impérialiste mondiale et cette
tradition vit toujours dans la lutte résolue
aujourd'hui pour établir des gouvernements
antiguerre et assurer la victoire de la paix.
En célébrant la Journée internationale des
femmes, les femmes parlent en leur nom et
affirment leurs droits particuliers en tant que
reproductrices de la vie et leur revendication
d'une société où tous les êtres humains peuvent
s'épanouir. Cette société ne peut exister que
lorsque le bien-être et les besoins des femmes et
des enfants qu'elles portent sont mis au premier
plan.
La lutte pour affirmer les droits
Les femmes sont au coeur de la bataille pour
affirmer le droit à la parole, le droit de
s'organiser et de décider, le droit de participer
consciemment et activement aux prises de décision
et à la mise en oeuvre de ces décisions qui ont
des incidences sur leur vie. Les femmes ont dit Non,
c'est non ! à toute forme de
discrimination et d'affront à leur dignité en tant
que personnes humaines. La position « Pas sans
consentement ! » est une affirmation du
droit de décider.
En
opposition aux droits des femmes, les
gouvernements et les institutions de l'État
intensifient leur offensive antisociale par la
destruction de l'éducation, de la santé et des
soins aux aînés, ainsi que des soins aux plus
vulnérables. Ces assauts antisociaux visent les
secteurs de travail dans lesquels les femmes sont
majoritaires et fournissent les soins et les
services dont le peuple et la société ont besoin.
Les mouvements en plein essor partout au pays
contre l'offensive antisociale sont dirigés par
les travailleurs qui sont en majorité des femmes
dans les services publics. Elles ont lancé le cri
de ralliement : Augmentez les
investissements dans les programmes sociaux et
Arrêtez de payer les riches ! pour
faire du Canada un lieu favorable à l'être humain.
À toutes les périodes de l'histoire, les femmes
ont combattu le patriarcat sous toutes ses formes,
y compris le droit du père et le droit du mari.
Elles ont même dû se battre pour être reconnues
légalement en tant que personnes. Les femmes n'ont
finalement pu témoigner dans un procès en tant que
victimes d'agression que dans les
années 1980.
Dans les endroits de travail, elles luttent pour
mettre sur pied leurs collectifs pour défendre
leurs droits et riposter aux attaques des cercles
dirigeants et des employeurs contre le droit des
travailleurs de s'organiser dans leurs collectifs
à la défense de leur réclamation à la valeur
qu'ils produisent et sur le plan des conditions de
travail. Au coeur de la lutte contre l'offensive
antisociale en éducation, en santé et dans
d'autres secteurs des services publics, les femmes
affirment leur droit de travailleuses de décider
quels salaires et quelles conditions de travail
leur sont acceptables et leur permettront de faire
leur travail adéquatement et dans la dignité sans
que cela ne leur soit dicté par l'élite
impérialiste dirigeante.
Les femmes sont aux premières lignes dans la lutte
contre la destruction de l'éducation et des
services de santé et les attaques contre les
droits des personnes qui fournissent ces services.
De haut en bas : Québec, Ontario et Alberta.
Sur le plan politique, comme les vieilles formes
de gouvernance et d'institutions se sont avérées
incapables de résoudre quelque problème que ce
soit, les femmes ont fait leur la question de «
qui décide » et « qui contrôle » et la
nécessité du renouveau démocratique et de
l'affirmation politique du peuple. Les femmes
exigent le droit de diriger la société côte à côte
avec les hommes et tous les secteurs de la
société, de résoudre les problèmes tels qu'ils se
posent et de veiller à ce que ces solutions soient
acceptables pour la majorité. Les femmes refusent
de se soumettre à un système caduc et
dysfonctionnel dominé par les partis cartels qui
servent les intérêts privés d'une minorité et par
les pouvoirs exécutifs de police qui peuvent agir
avec impunité pour décider des affaires
économiques, politiques et sociales du peuple et
de la société.
Ne laissons pas l'élite dominante récupérer la
Journée internationale des femmes
La Marche commémorative des femmes 2018 à
Vancouver exigeant des comptes du gouvernement sur
son échec à mettre fin à la violence contre les
femmes
Les représentants de l'oligarchie financière
défendent leur propre interprétation de la Journée
internationale des femmes parce que leur but est
de priver les femmes d'une conception du monde qui
sert leurs intérêts et leurs droits. L'élite
dominante a réduit ce qui est important et
significatif pour les femmes à une liste
d'épicerie de « ce que nous avons réalisé »
et « ce qu'il reste à faire ». On laisse
entendre que l'État et les institutions
gouvernementales sont à l'avant-garde dans la
lutte des droits des femmes et que ces mêmes
institutions sont les exécutrices responsables de
ce qui reste à faire sur ce front. Ainsi, ces
élites tentent d'exclure les femmes et de réduire
leur rôle à celui de « faire pression sur l'élite
dirigeante » pour qui le succès est mesuré en
fonction du nombre de femmes qui occupent des
postes de pouvoir et qu'on voit à la télévision
dans des positions de pouvoir au service de
l'oligarchie financière, à moins, bien sûr, que
l'une d'elles ne pose des questions et refuse de
le faire. Les femmes ont pu voir sans équivoque ce
qui arrive aux femmes dans les cabinets des partis
cartels qui tergiversent face à leur devoir de
servir l'élite impérialiste dirigeante et « font
l'erreur » de se tenir debout face à la
corruption et au diktat des oligarques.
Les gouvernements
des partis cartels et les institutions de l'État
prétendent défendre les droits des femmes et
d'autres nobles idéaux mais, bien sûr, tout dépend
de « ce qui est possible ». Verser des
milliards de dollars pour payer les riches et
accroître les dépenses militaires, cependant, est
toujours quelque chose de « possible »
puisque cela sert les intérêts étroits de
l'oligarchie financière. D'autre part, un
programme national de garderies faisant partie du
droit de tous à l'éducation et de l'affirmation
des droits des femmes ne relève plus du «
possible » et pendant des décennies accumule
la poussière sur les tablettes des énoncés de
politique. L'élite dirigeante et ses gouvernements
refusent de reconnaître que dans l'existence
socialisée et l'économie du monde moderne, le soin
des enfants et des aînés est une responsabilité
sociale.
Les gouvernements et les institutions de l'État
socialement irresponsables de l'oligarchie
financière refusent même de réparer les torts
historiques, de bâtir de nouvelles relations de
nation à nation avec les peuples autochtones et de
verser des réparations pour tout ce que les
colonialistes ont volé et les crimes qu'ils ont
commis. L'élite dirigeante veut chasser les
peuples autochtones de leurs territoires pour «
rendre les territoires disponibles » à
l'exploitation des ressources naturelles. C'est le
scandale impardonnable d'un Canada moderne qui
refuse de résoudre la crise du logement
autochtone, la pénurie d'eau potable et la
suppression d'une économie viable qui engendre le
chômage de masse, la pauvreté, le désespoir et le
suicide parmi les jeunes, ainsi que l'infamie des
femmes et filles autochtones assassinées et
disparues.
Le violent assaut et l'arrestation des
matriarches d'Unist'ot'en sur leur territoire non
cédé au cours d'une cérémonie pour rendre hommage
aux femmes et filles autochtones assassinées et
disparues le 10 février exposent à nouveau la
réalité de l'État canadien raciste dissimulée
derrière les paroles mielleuses ainsi que
l'hypocrisie d'une fausse réconciliation.
L'affirmation du droit d'être des matriarches, des
femmes et des jeunes autochtones et tous les
autres nous inspire au plus haut point. Leur
position résolue et courageuse et leur refus de se
laisser intimider par la police et les tribunaux
coloniaux leur ont mérité un appui d'un océan à
l'autre et même ailleurs dans le monde.
Dans l'esprit de bâtir le Nouveau ensemble et de
faire avancer le mouvement d'affirmation des
droits des femmes, célébrons ensemble la Journée
internationale des femmes et engageons-nous à
bâtir les organisations nécessaires pour remporter
la bataille pour la paix, la liberté et la
démocratie.
L'Union des femmes démocratiques du Canada a été
fondée lors de la Journée internationale des
femmes de 1981 pour diriger le travail
d'organisation des femmes dans la lutte pour
l'émancipation. Hardial Bains, le fondateur
et dirigeant du PCC(M-L) participe à une
manifestation à cette occasion.
- Christine Dandenault -
À la Journée internationale des femmes 2019 à
Montréal
Le 24 février, Condition féminine Canada a
annoncé que le thème choisi pour le 8
mars 2020, Journée internationale des femmes,
est « #GrâceàVous ». Compte tenu du manque de
respect pour les femmes qui est exprimé dans
chaque aspect de la vie au pays à cause du
programme des gouvernements de tous niveaux de
payer les riches, tout ce que le gouvernement peut
dire en cette occasion est hypocrite et offensant.
Condition féminine Canada explique le thème en
ces mots : « L'autonomisation des femmes et
des filles en vue de leur assurer une
participation égale à la vie économique, sociale
et politique offre d'importants avantages aux
personnes de tous genres. Elle accroît la
prospérité économique, favorise la paix et la
sécurité, soutient l'équité et la justice dans
notre société et, enfin, crée des communautés plus
heureuses et plus saines ». À qui Condition
féminine Canada dit-elle ces choses ? Aux
enseignantes et aux travailleuses de l'éducation
qui mènent la lutte d'un océan à l'autre ?
Aux fonctionnaires qui font face aux coupures de
services, qui affectent surtout les femmes ?
Aux infirmières et aux professionnelles de la
santé dont les conditions de travail les empêchent
de fournir les services de santé comme elles
doivent le faire ? Est-ce que Condition
féminine Canada s'adresse ainsi aux mères, aux
soeurs, aux tantes et aux grands-mères autochtones
qui font face à l'injustice coloniale et aux abus
chaque jour de leur vie ? S'adresse-t-elle
aux femmes migrantes, des minorités nationales et
racialisées dont les droits sont bafoués de façon
régulière ?
Les femmes sont
invitées à utiliser un cliquable pour écouter les
expériences personnelles des femmes qui sont
promues par Condition féminine Canada comme des
exemples à suivre, comme si c'est la faute des
femmes si elles n'ont pas « réussi ». On y
promeut par exemple qu'employer plus de femmes
permet d'augmenter le produit intérieur brut du
Canada ! C'est condescendant et un effort
pour justifier les conditions de travail
intenables des femmes, et c'est une tentative de
détourner l'attention du problème principal auquel
toute la classe ouvrière du Canada fait face, soit
que les travailleurs ne contrôlent ni la direction
de l'économie ni leurs conditions d'emploi.
Par un tour de passe-passe, Condition féminine
Canada nie la responsabilité du gouvernement
canadien de reconnaître et garantir les droits des
femmes, dont le droit d'être payées au même
salaire que leurs collègues masculins pour le même
travail. Elle nie que les conditions des femmes
s'aggravent dans tous les aspects de la vie à
cause de l'offensive antisociale de l'élite
dirigeante, notamment la précarisation des
conditions de travail et la pauvreté, de même que
la violence contre les femmes et les abus contre
les aînées.
En plus de nier les conditions des femmes et la
réalité de l'offensive antisociale, Condition
féminine Canada, en parlant des « avantages »
de la « participation égale à la vie économique,
sociale et politique », donne comme point de
référence et objectif aux femmes le même système
et le même processus politique actuels qui privent
le peuple de pouvoir et qui s'appuient de plus en
plus sur les pouvoirs de police de l'État pour
imposer le diktat de l'oligarchie financière et
criminaliser la lutte du peuple pour ses droits.
C'est précisément contre ce système et ce
processus que les enseignantes, les travailleuses
de l'éducation, les travailleuses de la santé, les
fonctionnaires et les femmes autochtones luttent
avec courage en ce 8 Mars. Elles sont aux
premiers rangs de la lutte pour s'investir
elles-mêmes et investir le peuple du pouvoir afin
de fournir une nouvelle direction à l'économie et
aux affaires politiques.
En l'absence d'une garantie des droits des femmes
et avec le statu quo politique comme objectif, la
prospérité, la paix et la sécurité invoquées par
Condition féminine Canada ne peuvent être autre
chose que la prospérité de l'infime élite
dirigeante qui contrôle l'économie, qui est
belliqueuse et qui criminalise les luttes des
peuples.
La prospérité de l'oligarchie financière requiert
l'emploi des femmes à de bas salaires, à des
conditions précaires, sur appel, sans
sécurité ; elle requiert le trafic des êtres
humains, et l'exploitation des femmes migrantes,
en tant que femmes et migrantes. Pour ce qui est
de la paix et la sécurité, le gouvernement essaie
de rallier les femmes aux activités guerrières des
États-Unis, alors que le Canada joue un rôle
d'apaiseur avec ses propres activités d'ingérence,
de sales manigances et d'agression au Venezuela,
en Haïti et ailleurs pour maintenir la domination
impérialiste américaine et écraser tout projet
d'édification nationale pour le bien-être du
peuple et contrôlé par lui.
Nul doute que dans son « #GrâceàVous »,
Condition féminine Canada a en tête des femmes
comme Chrystia Freeland qui participe très bien,
de façon égale, aux affaires politiques, en étant
une championne de plein droit de la domination
impérialiste américaine et du changement de régime
par l'organisation de coups d'État contre les
peuples du Venezuela, de la Bolivie et d'autres
pays. En ce qui concerne l'équité et la justice,
il est clair que ceux qui utilisent ce langage au
sein de l'élite dirigeante n'ont jamais eu à vivre
avec 700 $ par mois, ou souffert de la
faim et de la pauvreté ou eu recours aux banques
alimentaires.
Les femmes n'ont rien à faire des #GrâceàVous. La
lutte des femmes pour leur émancipation est une
lutte collective pour humaniser l'environnement
naturel et social en mettant de l'avant les
réclamations qui reviennent à chacun et chacune en
tant qu'être humain. Par leurs actions, les femmes
se font entendre, elles prennent des décisions
collectives qui avancent leur cause sur toutes les
questions qui les concernent. C'est ainsi qu'elles
traitent des problèmes du présent. Les actions
qu'elles mènent ici et maintenant déterminent
l'avenir que nous voulons laisser à nos enfants.
Faits et
chiffres sur la condition des femmes au Canada
Une étude
commanditée en 2018 par Angus Reid montre que
les femmes sont plus susceptibles que les hommes
de connaître la pauvreté. L'étude a examiné les
expériences rapportées sur une base volontaire par
des Canadiens en ce qui a trait à leurs
difficultés financières. Elle permet d'établir que
16 % des Canadiens pourraient être classés
comme « en difficulté » sur le plan
économique. Cela signifie qu'ils ont constamment
de la difficulté à couvrir les dépenses de base, y
compris la nourriture, les services publics, les
vêtements d'hiver, le logement et les soins
dentaires, et peuvent avoir à recourir à des
services tels que les « prêts sur salaire »
et les banques alimentaires pour s'en sortir.
Soixante pour cent des personnes en difficulté
sont des femmes, tandis que quarante pour cent
sont des hommes.
Certains groupes de femmes ont des taux de
pauvreté plus élevés et sont plus susceptibles que
d'autres d'être pauvres. La prévalence des faibles
revenus parmi les groupes de femmes et de filles
suivants est particulièrement élevée :
- Femmes et filles autochtones étant des
Indiennes inscrites ou des Indiennes issues de
traités : 32,3 %
- Femmes et filles des Premières Nations :
34,3 %
- Femmes et filles métisses : 21,8 %
- Femmes et filles inuites : 28 %
- Femmes handicapées : 23 % (sur la base des
données de 2014)
- Femmes immigrantes (celles qui ont immigré au
Canada entre 2011 et le 10
mai 2016) : 31,4 %
- Mères seules et leurs enfants : 30,4 %
- Enfants (0 à 17 ans) vivant avec des mères
célibataires : 42 % (contre 25,5 %
des enfants dans les familles monoparentales
masculines et 11 % dans les familles
biparentales)
- Femmes âgées de 65 ans et plus :
16,3 % (selon les données de 2015)
Dans certaines
régions du pays, les taux de pauvreté sont
effroyablement élevés. Par exemple, 50 % des
enfants inscrits des Premières Nations au Canada
vivent dans la pauvreté ; ce chiffre passe
à 64 % en Saskatchewan et
à 62 % au Manitoba.
Plus de 235 000 Canadiens vivent en
itinérance chaque année. Une nuit donnée, plus
de 35 000 Canadiens sont sans domicile. Les
femmes qui sont mères seules entrent dans des
refuges deux fois plus que les familles
biparentales. La violence au foyer contre les
femmes et les enfants est un facteur qui contribue
à leur itinérance. Lorsque les femmes deviennent
sans-abri, elles courent également un risque accru
de violence, d'agression sexuelle et
d'exploitation.
En 25 ans, la pauvreté des enfants et des
familles a augmenté de 25 %, passant
de 15,8 % des enfants en 1989
à 19,1 % des enfants en 2012.
Rapport de Statistique Canada sur la pauvreté
Statistique Canada rapporte, sur la base de la
mesure de faible revenu fondée sur un panier de
consommation, qu'en 2018, environ 3.2
millions de Canadiens, soit 8,7 % de la
population, vit sous le seuil officiel de pauvreté
au Canada.[1]
Pour les moins de 18 ans, le taux de pauvreté
était de 8,2 %, soit
environ 566 000 enfants.
Pour les personnes vivant dans des familles
comptant un couple, le taux de pauvreté des
enfants était de 5,8 %,
contre 26,2 % pour celles des familles
monoparentales dirigées par une femme. En d'autres
termes, les enfants vivant dans des familles
monoparentales dirigées par des femmes sont
presque trois fois plus susceptibles de vivre dans
la pauvreté que ceux vivant dans des familles
comptant un couple.
Environ 216 000 personnes âgées
de 65 ans et plus, soit 3,5 % de la
population âgée, vivaient en 2018 dans la
pauvreté, avec 1,7 % des personnes âgées
qui vivent dans des familles vivant dans la
pauvreté, contre 7,9 % des personnes
âgées seules, soit un taux six fois plus élevé.
Le taux de faible revenu global basé sur la
mesure de faible revenu était en 2018
de 12,3 % pour les enfants et
de 14,3 % pour les personnes âgées.[2]
Comment le Canada se compare-t-il ?
En mars 2019, l'Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE) a indiqué
que le taux de pauvreté relative du Canada
de 12,4 % était « légèrement
supérieur » à la moyenne des pays membres de
l'OCDE, qui est de 11,7 %. Alors que les
taux de pauvreté des personnes âgées étaient
inférieurs à la moyenne par rapport à d'autres
pays de l'OCDE, les taux de pauvreté des enfants
et des jeunes au Canada étaient supérieurs à la
moyenne de l'OCDE.
L'OCDE a également
indiqué que le Canada se classe parmi les cinq
premiers pays de l'OCDE qui ont la plus forte
proportion de ménages possédant leur propriété
avec une hypothèque (41 % de tous les
ménages). Il a noté que le fardeau du coût du
logement est particulièrement onéreux pour les
personnes à faible revenu - 48 % des
propriétaires à faible revenu ayant une hypothèque
ont consacré plus de 40 % de leur revenu
disponible à une hypothèque en 2016, la
cinquième part la plus élevée parmi les pays de
l'OCDE, et que le même indicateur diminue
à 43 % pour les locataires à faible
revenu.
En ce qui concerne les problèmes de sécurité,
l'OCDE a noté que 7 % des hommes au Canada ne
se sentaient pas en sécurité lorsqu'ils marchaient
seuls la nuit dans la ville ou le quartier où ils
vivaient en 2016-2017. La part des
Canadiennes qui se sentent en danger est
considérablement plus élevée, à 27 %,
mais toujours inférieure à celle de nombreux pays
de l'OCDE, où 32 % des femmes en moyenne
ne se sentent pas en sécurité.
Notes
1. Selon la mesure du
panier de consommation, une famille vit dans la
pauvreté si elle n'a pas suffisamment de revenus
pour acheter un panier précis de biens et services
dans sa collectivité.
2. Selon la mesure du
faible revenu, les individus vivent dans une
situation de faible revenu si le revenu après
impôt de leur ménage tombe en dessous de la moitié
du revenu médian après impôt, ajusté en fonction
de la taille du ménage. Le revenu médian après
impôt des familles canadiennes et des personnes
seules était de 61 400 $
en 2018.
Un reportage de la
CBC diffusé le 5 mars indique qu'en
novembre 2019, 620 femmes et
enfants en moyenne par jour ont été refoulés des
refuges pour victimes de violence conjugale au
Canada. Dans plus de 80 % des cas, des
personnes ont été refoulées parce que le refuge
était plein. Le reportage note que les données
sont incomplètes, car elles sont basées sur un peu
plus de la moitié des 527 refuges que la CBC
a contactés.
Non seulement le nombre de personnes refusées
chaque jour se compte-t-il par centaines, mais il
augmente. Les chiffres de Statistique Canada
montrent que le nombre a augmenté
de 69 %, allant de 539 en 2014
à 911 en 2018, selon les données de tous
les refuges du pays.
La même source d'information note également que
les refuges pour victimes de violence conjugale
sont obligés de refouler des femmes et des enfants
en nombre important dans toutes les grandes villes
du Canada.
Le manque de logements abordables met les loyers
hors de portée pour de nombreuses femmes qui
utilisent les refuges, et force certaines à vivre
avec leurs agresseurs.
Même lorsque les femmes peuvent accéder à des
refuges d'urgence, leur séjour est souvent limité
de un à trois mois.
- En 2018, les employées âgées de 25
à 54 ans gagnaient en
moyenne 4,13 $ (ou 13,3 %) de
moins l'heure que leurs homologues de sexe
masculin. Autrement dit, ces femmes
gagnaient 87 cents pour chaque dollar gagné
par les hommes.
L'écart salarial entre les sexes s'est rétréci
entre 1998 et 2018
- L'écart entre les sexes du salaire horaire a
diminué de 1,04 $ (ou de 5,5 points
de pourcentage) depuis 1998, alors qu'il se
situait à 5,17 $ (ou 18,8 %).
- Le rétrécissement de l'écart salarial entre les
sexes entre 1998 et 2018 est en grande
partie attribuable aux changements dans la
répartition des hommes et des femmes entre les
professions, à la hausse du niveau de scolarité
atteint par les femmes et à la baisse de la
proportion d'hommes dans les emplois syndiqués.
- Les deux facteurs les plus importants à
l'origine de l'écart salarial restant entre les
sexes en 2018 étaient la répartition des femmes et
des hommes entre les industries, ainsi que la
surreprésentation des femmes dans l'emploi à temps
partiel. Il s'agissait aussi des mêmes principaux
facteurs explicatifs de l'écart en 1998.
Le salaire réel (ajusté pour tenir compte de
l'inflation) a augmenté plus rapidement chez les
femmes âgées de 25 à 54 ans que chez les
hommes de ce même groupe d'âge entre 1998 et
2018 (tableau 1). En particulier, le salaire
horaire moyen des femmes a augmenté
de 20,5 % au cours de la période, tandis
que celui des hommes s'est accru
de 12,9 %. Par conséquent, l'écart
salarial entre les sexes a diminué de 5,5
points de pourcentage, passant de 18,8 %
en 1998 à 13,3 % en 2018.
Le changement dans la répartition entre
les professions a joué un rôle clé
Entre 1998 et 2018, la répartition par
profession des hommes et des femmes a permis
d'expliquer un peu plus du quart (26,3 %) de
la réduction de l'écart salarial entre les sexes.
Des effets notables de rétrécissement provenaient
des professions en droit et services sociaux,
communautaires et gouvernementaux (8,5 %),
des professions en enseignement (7,7 %) et
des professions en affaires et en finance
(7,2 %). Ces trois groupes professionnels où
la rémunération est élevée employaient une
proportion plus forte de femmes du principal
groupe d'âge actif en 2018 qu'en 1998.
De même, la rémunération a augmenté plus
rapidement chez les femmes que chez les hommes
dans deux de ces trois groupes (professions en
droit et en services sociaux, communautaires et
gouvernementaux et professions en affaires et en
finance).
En dépit de l'effet positif net de la profession
sur le rétrécissement de l'écart salarial entre
les sexes, certaines professions ont contribué à
élargir l'écart, et plus précisément celles en
sciences naturelles et appliquées (-9,2 %),
ainsi que celles du personnel de supervision du
travail administratif et financier et du personnel
administratif (-7,4 %). Ces deux groupes
employaient une proportion plus importante
d'hommes du principal groupe d'âge actif en 2018
qu'en 1998, et la rémunération a aussi
augmenté plus rapidement chez les hommes que chez
les femmes dans les professions en sciences
naturelles et appliquées.
Les changements dans la répartition entre les
industries ont eu l'effet contraire
Même si les changements dans la répartition
entre les professions ont contribué à réduire
l'écart salarial entre les sexes entre 1998
et 2018, la répartition des hommes et des
femmes entre les industries a contribué à
l'élargir (-8,0 %). Cela est principalement
attribuable au secteur de la construction
(-14,0 %) où la rémunération est élevée, où
les hommes prédominent et où l'emploi a augmenté
au cours de la période. Le secteur de la
fabrication a contribué à contrer l'effet de celui
de la construction, et il a été à l'origine
de 7,3 % du rétrécissement de l'écart
durant la période de 20 ans. Cela est en
grande partie attribuable à la baisse de l'emploi
dans la fabrication qui s'est produite au cours de
la période, 25,2 % des hommes du
principal groupe d'âge actif travaillaient dans ce
secteur en 1998, comparativement
à 15,5 % en 2018.
L'augmentation du niveau de scolarité des
femmes
a contribué à rétrécir l'écart
L'augmentation du niveau de scolarité des femmes
par rapport à celui des hommes est le deuxième
déterminant en importance de la diminution de
l'écart salarial entre les sexes entre 1998
et 2018. Même si des proportions équivalentes
de femmes et d'hommes étaient titulaires d'un
diplôme universitaire au niveau du baccalauréat ou
à un niveau supérieur en 1998 (21,6 %
et 21,5 %, respectivement), la
proportion de femmes titulaires d'au moins un
baccalauréat a augmenté dans une plus grande
mesure au cours des 20 années suivantes que
la proportion équivalente d'hommes (+19,6 points
de pourcentage comparativement à +10,8 points de
pourcentage). Étant donné que les travailleurs
ayant un niveau de scolarité plus élevé gagnaient
davantage en moyenne, l'augmentation relative du
niveau de scolarité des femmes a été à l'origine
de 12,7 % de la réduction de l'écart
salarial entre les sexes qui s'est produite au
cours de cette période.
L'autre variable du capital humain, l'ancienneté,
a été à l'origine de 5,5 % de la
réduction de l'écart. Cela est dû pour une large
part à une baisse de l'ancienneté des hommes par
rapport à celle des femmes entre 1998
et 2018. En 2018, l'ancienneté moyenne
des femmes (89,4 mois) était supérieure à celle
des hommes (86,8 mois).
La moins grande syndicalisation chez les hommes
a aussi eu un effet de rétrécissement
Les autres variables des caractéristiques
d'emploi ont chacune représenté une part plus
faible du rétrécissement au cours de la période,
l'emploi à temps partiel et l'emploi dans le
secteur public se situant à 4,8 % dans
chaque cas, et la taille de l'entreprise,
à 3,1 %. Pour ce qui est de l'emploi à
temps partiel, l'effet de rétrécissement a été lié
à une baisse de la proportion de femmes
travaillant à temps partiel, celle-ci étant passée
de 21,0 % en 1998 à 16,0 %
en 2018. Parallèlement, le rétrécissement
attribuable à l'emploi dans le secteur public peut
être expliqué par une augmentation de la
proportion de femmes travaillant dans ce secteur
(34,1 % en 2018 comparativement
à 31,1 % en 1998), tandis que le
rendement de la rémunération pour ces travailleurs
a aussi augmenté. Enfin, la partie du
rétrécissement expliquée par la taille de
l'entreprise est attribuable principalement à une
augmentation de la proportion de femmes
travaillant pour de grandes entreprises (définies
comme comptant plus de 500 travailleurs), qui
ont tendance à avoir des primes salariales plus
élevées que les petites entreprises.
La majeure partie de l'écart restant est
expliquée
par la répartition entre les industries
La répartition des hommes et des femmes entre
les industries a permis d'expliquer la partie la
plus importante de l'écart salarial entre les
sexes, tant en 1998 (16,5 %)
qu'en 2018 (39,7 %). En outre, ce sont
les trois mêmes secteurs qui ont été à l'origine
de l'écart salarial entre les sexes les deux
années : construction (6,3 %
en 1998 et 17,7 % en 2018),
secteur manufacturier (8,5 % en 1998
et 9,1 % en 2018), et extraction
minière, exploitation en carrière, et extraction
de pétrole et de gaz (3,5 % en 1998
et 6,7 % en 2018). Ces trois
secteurs ont été principalement à l'origine de
l'écart salarial entre les sexes, tant
en 1998 qu'en 2018, du fait qu'ils
emploient des proportions substantiellement plus
importantes d'hommes que de femmes et en raison de
leurs salaires relativement élevés.
Parallèlement à l'industrie, la répartition entre
les professions a aussi contribué à expliquer une
petite partie de l'écart en 1998 (1,8 %)
et en 2018 (5,1 %). Parmi toutes les
professions, ce sont celles dominées par les
hommes dans les sciences naturelles et appliquées
qui ont contribué le plus à l'existence d'un écart
salarial, tant en 1998 qu'en 2018. Cela
est conforme aux résultats et montre que
l'augmentation de l'emploi et de la rémunération
des hommes dans ce groupe professionnel a eu pour
effet d'élargir l'écart au fil du temps.
L'emploi à temps partiel contribue à l'écart
Mis à part les différences entre les sexes au
chapitre de l'industrie et de la profession, la
surreprésentation des femmes dans l'emploi à temps
partiel a expliqué à elle seule une partie notable
de l'écart en 1998 (8,9 %) et 2018
(9,2 %). Même si la section précédente a
montré qu'une réduction du travail à temps partiel
chez les femmes a contribué au rétrécissement de
l'écart au cours de la période, et même si les
femmes ont subi une pénalité salariale moins
grande que les hommes pour leur travail à temps
partiel, la probabilité plus grande pour les
femmes de travailler à temps partiel a été un
facteur à l'origine de l'existence d'un écart
salarial entre les sexes, tant en 1998
qu'en 2018.
Même s'ils n'ont à peu près pas eu d'effet
en 1998, l'emploi dans le secteur public et
la syndicalisation ont tous deux contribué à
réduire l'écart en 2018, soit de -5,3 %
et de -3,4 %, respectivement. Cela va dans le
sens de la hausse de l'emploi dans le secteur
public pour les femmes et de la baisse de la
syndicalisation chez les hommes entre 1998
et 2018, dont il a été question précédemment.
Même si l'ancienneté a eu peu de répercussions
sur l'écart en 2018, la plus grande
ancienneté des hommes que des femmes en 1998
a permis d'expliquer une faible partie de l'écart
(2,3 %) à ce moment-là. La scolarité n'a à
peu près pas eu d'incidence sur l'écart
en 1998, mais elle a permis de le rétrécir
en 2018 (-4,8 %). Cette constatation
témoigne du fait qu'un plus grand nombre de femmes
que d'hommes étaient titulaires d'un diplôme
universitaire au niveau du baccalauréat ou à un
niveau supérieur en 2018.
Soutenons les droits ancestraux
des peuples autochtones
- Tous avec les Wet'suwet'en
- Barbara Biley -
Les Jeunes autochtones pour les Wet'suwet'en
créent un espace cérémonial sur la pelouse
de l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique, le 4 mars, et demandent
au premier ministre et au gouvernement de la
province d'être redevables de leurs actes et de
venir les rencontrer. (T.
Coste)
Il y a beaucoup de spéculation au sujet du
contenu de l'accord conclu entre les représentants
des gouvernements fédéral et provincial et les
chefs héréditaires wet'suwet'en et d'autres
personnes lorsqu'ils se sont rencontrés à
Smithers, dans le nord de la Colombie-Britannique,
du 27 au 1er mars. L'ex-député néodémocrate
Nathan Cullen a été sollicité par le gouvernement
de la Colombie-Britannique pour faciliter les
pourparlers. Les rapports indiquent que les
réunions ont mené à une entente entre les
Wet'suwet'en et les gouvernements fédéral et
provincial sur la reconnaissance des droits et des
titres ancestraux. Les Wet'suwet'en ne vont pas
divulguer les détails de l'entente avant les
discussions au sein de la nation wet'suwet'en,
devant débuter bientôt.
Selon les reportages, l'entente ne traite pas du
problème toujours non résolu du pipeline de
Coastal GasLink. La construction et l'exploitation
du pipeline sur le territoire des Wet'suwet'en
n'ont toujours pas le consentement des chefs
héréditaires.
Ces derniers demandent depuis le début du mois de
janvier que les premiers ministres Trudeau et
Horgan les rencontrent, en tant qu'égaux, dans un
rapport de nation à nation, et cette demande a été
refusée à de multiples reprises par les deux
premiers ministres. Une des jeunes qui a pris la
parole lors de la conférence de presse devant
l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique
le 26 février a bien expliqué la raison. Elle
a dit : « La raison pour laquelle John Horgan
et Trudeau refusent de rencontrer ces chefs, c'est
que dès qu'ils les rencontrent, ils viennent
d'affirmer que les chefs sont les dirigeants et
propriétaires légitimes de leurs propres
territoires. Nous savons tous que cela n'a pas de
sens d'un point de vue économique que Trudeau et
Horgan ne rencontrent pas les chefs, alors nous
devons nous demander pourquoi ils refusent. Le
fonds de l'affaire est qu'ils ne veulent pas
donner à notre peuple la reconnaissance que nous
possédons nos propres territoires, car
alors chaque fois qu'ils voudront faire
passer un projet sur nos terres, nous allons
pouvoir dire non. »
Devant la poursuite des actions de solidarité et
de perturbation à travers le pays, Justin Trudeau
ne cesse de dire que son gouvernement veut une «
solution pacifique et durable », mais il
refuse de reconnaître la cause profonde du
problème qu'il prétend vouloir résoudre. Lorsque
le chef du NPD, Jagmeet Singh, lui a demandé
le 26 février à la Chambre des Communes s'il
s'engageait à rencontrer les chefs héréditaires
wet'suwet'en, il a rejeté le blâme pour la
situation actuelle sur les Wet'suwet'en. Il a
dit : « J'ai déjà expliqué qu'il existe
plusieurs voix au sein de la communauté
wet'suwet'en : il y a des chefs héréditaires,
des chefs élus de même que des dirigeants de la
communauté. Un premier ministre qui s'assoirait
trop rapidement avec un des groupes s'ingérerait
dans le travail qu'ils doivent faire, sans
ingérence extérieure, pour déterminer leur voie
vers l'avant. Je suis bien sûr ouvert à un
engagement constructif, mais d'une façon
appropriée. »
En parlant ainsi, Trudeau laisse entendre que le
problème est que les Wet'suwet'en sont divisés et
qu'ils ont besoin de s'entendre entre eux. Il
oublie toutefois de mentionner cet élément crucial
que le gouvernement fédéral a créé un soi-disant
troisième niveau de gouvernement élu afin de
maintenir le pouvoir décisionnel hors de
l'atteinte du peuple. Ceux qu'il appelle les
représentants élus représentent la Couronne et non
le peuple. Leur rôle est de faire en sorte que le
peuple accepte tout et se taise, tout cela au nom
de la démocratie. En ce qui concerne les
dirigeants d'affaires et d'autres représentants
d'intérêts spéciaux, personne ne leur a jamais
demandé d'être les porte-paroles des gens. Les
deux systèmes de gouvernance, la loi ancestrale
sur le territoire non cédé et les conseils de
bande élus imposés par la Loi sur les Indiens
sur les réserves, ne sont pas compatibles, car
le premier n'est pas reconnu tandis que le
deuxième fait partie intégrante de la dépossession
des peuples autochtones. Il doit être abrogé parce
qu'il fait partie du legs colonial.
En ce qui concerne les différences d'opinion,
elles existent dans toute la société canadienne au
sujet des enjeux relatifs au développement des
ressources et à la façon de maintenir et
d'humaniser l'environnement naturel et social.
Tant que les gouvernements de divers niveaux ne
permettront pas que se tienne une discussion de
manière à ce que les communautés puissent explorer
leurs options sur la base de leur propre
perspective et en établissent leurs propres points
de référence, ces différences ne peuvent pas être
résolues. Les gens sont donc montés les uns contre
les autres bien qu'ils aspirent aux mêmes choses,
à savoir un moyen de subsistance, un développement
durable et un environnement naturel et social
sain. Au lieu de permettre la discussion et que le
peuple tire les conclusions qui s'imposent, le
gouvernement de la Colombie-Britannique est en
train d'imposer le pipeline de Coastal GasLink
bien que les chefs héréditaires n'aient pas
consenti au tracé du pipeline sur le territoire
dont ils ont la responsabilité. Le gouvernement
provincial a délivré les permis pour Coastal
GasLink bien que la compagnie n'ait pas obtenu ce
consentement. Le gouvernement a forcé
l'application de la décision au moyen d'une force
d'occupation militarisée de la GRC qui harcèle les
gens de manière illégale et s'ingère dans la vie
de ceux qui vivent et travaillent sur le
territoire. La GRC a lancé deux assauts violents
et chassé des Wet'suwet'en de leur propre
territoire. C'est le comble de l'arrogance que de
suggérer que le « problème » est « les
divisions chez les Wet'suwet'en » et que
Trudeau, le dirigeant du gouvernement canadien,
aide à améliorer la situation en ne « s'assoyant
pas trop rapidement avec un des groupes ».
Lorsque les premiers ministres Trudeau et Horgan
parlent de réconciliation, ils veulent dire que
les peuples autochtones doivent se réconcilier
avec le libre accès à leur territoire pour les
entreprises de ressources, tandis que les
gouvernements fédéral et provincial agissent comme
leurs agents et la GRC comme leur homme de main.
Tant que cette façon de voir les choses dominera,
les enjeux fondamentaux ne seront pas traités et
la lutte des peuples autochtones pour affirmer
leurs droits va se poursuivre.
L'accord qui a été conclu à Smithers a créé
l'espoir que le gouvernement fédéral et celui de
la province reconnaissent les droits ancestraux
des Wet'suwet'en, 23 ans après la décision de
la Cour suprême dans le cas Delgamuukw qui
a demandé aux gouvernements provinciaux et fédéral
d'en arriver à un règlement politique du déni
historique des droits ancestraux des peuples
autochtones. Que l'accord conclu à Smithers soit
accepté ou non par les Wet'suwet'en, le problème
demeure l'enjeu immédiat, à savoir le pipeline
Coastal GasLink. Le travail qui avait été suspendu
par Coastal GasLink pendant les pourparlers a
repris le 2 mars bien que les chefs
héréditaires et les défenseurs de la terre du camp
Unist'ot'en continuent de déclarer leur
opposition. La GRC, qui s'était retirée pendant
les pourparlers, a aussi repris ses patrouilles
sur le territoire wet'suwet'en.
Les blocus ferroviaires en Ontario et au Québec
ont été levés la semaine dernière, mais les
actions en appui aux réclamations des
Wet'suwet'en, dont les débrayages étudiants dans
tout le pays le 4 mars, se poursuivent. Lors
d'une de ces actions, des centaines d'étudiants se
sont joints aux jeunes autochtones qui ont occupé
les marches de l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique pour exprimer leur appui à la
juste position des défenseurs de la terre
wet'suwet'en.
Université de la Colombie-Britannique, Vancouver
Université Simon Fraser, Burnaby
Winnipeg
Université de Windsor
Université de l'Ouest de l'Ontario, London
Guelph
Ottawa
Halifax
Célébrons le 57e anniversaire
de la fondation des Internationalistes
Les Internationalistes ont été fondés à
l'Université de la Colombie-Britannique le 13
mars 1963 sous la direction de Hardial
Bains. Le progrès ininterrompu de leur travail a
mené à la fondation du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) à Montréal le 31
mars 1970. Les réalisations des
Internationalistes dans la préparation des
conditions subjectives pour la fondation du
PCC(M-L) demeurent à ce jour les fondements
hérités par le Parti.
Les Internationalistes ont une signification dans
la vie du Parti aujourd'hui parce que leurs
positions et leur programme étaient basés sur les
conditions réelles du pays. Ils ont élaboré une
théorie au cours de la lutte pour changer ces
conditions. Ils se sont appuyés sur la classe
ouvrière pour fixer l'objectif permettant de
résoudre la crise en sa faveur à chaque période
afin d'ouvrir la voie au progrès de la société.
Toute déviation ou opposition aux positions
fondamentales aurait conduit à la destruction des
Internationalistes et du PCC(M-L) également.
Les
positions fondamentales des
Internationalistes
• Le
programme des
Internationalistes était basé
sur les
conditions réelles du pays.
• Les Internationalistes
ont élaboré une théorie dans
le cours
de la lutte pour changer ces
conditions.
• Les Internationalistes
se sont appuyés sur la classe
ouvrière
pour fixer l'objectif de
résoudre la crise en sa faveur
à chaque
période afin d'ouvrir la voie
au progrès de la société.
|
|
Le PCC(M-L) a hérité des Internationalistes son
indépendance d'action et de pensée. L'insistance à
penser par eux-mêmes pour éclairer leur travail et
ouvrir une voie vers l'avant et à ne pas dépendre
de telle ou telle analyses venues d'ailleurs a
permis tant aux Internationalistes qu'au PCC(M-L)
de sortir victorieux de périodes extrêmement
compliquées sans compromettre leurs principes et
positions fondamentales ni fusionner avec la mode
du jour.
Journal publié par les
Internationalistes à partir de 1969
|
Pendant les années 1960, il était à la mode
de reprendre telle ou telle idée et d'en faire un
document sur la base duquel chercher à établir
l'unité. Il était à la mode également de suivre
aveuglément l'Union soviétique et d'autres pays
sans procéder à une analyse indépendante des
conditions du pays dans lequel nous agissons et
pensons. À l'époque comme aujourd'hui, les partis
communistes doivent examiner l'expérience des
autres pays dans l'optique de faire avancer le
mouvement de la classe ouvrière et de ses alliés
chez eux, en alliance avec les travailleurs de
tous les pays. La lutte ne pouvait progresser en
se basant sur l'Union soviétique, la République
populaire de Chine, la Yougoslavie ou tout autre
pays plutôt que sur l'analyse concrète du Canada.
Cette indépendance d'action et de pensée s'est
avérée cruciale pour le Parti.
Cela est on ne peut plus évident aujourd'hui. La
défense militante de son indépendance d'action et
de pensée héritée des Internationalistes fait que
le Parti se tient fermement sur ses deux pieds et
est capable de s'orienter dans les circonstances
complexes qui caractérisent ce tournant historique
où les anciennes formes sont dépassées et les
nouvelles formes n'ont pas encore été créées.
Ceux qui vivent de la pensée des autres et
succombent à la désinformation officielle de
l'État ne peuvent créer rien qui soit vivant ni
inspirer les travailleurs à aller de l'avant et à
bâtir le nouveau. Tôt ou tard, ceux qui répètent
ce que disent les forces désuètes s'effondrent.
C'est le sort de ceux qui se créent une existence
à répéter des phrases, qui refusent d'analyser les
événements en cours et qui n'appliquent pas les
positions, la ligne et les guides à l'action du
Parti de manière vivante.
Le 50e anniversaire du PCC(M-L)
Le PCC(M-L) célèbre
le 57e anniversaire de la fondation des
Internationalistes dans le contexte du 50e
anniversaire de sa fondation le 31
mars 2020. Le Parti a aujourd'hui son
programme pour le renouveau en réponse aux
conditions d'aujourd'hui. Il a hérité des
Internationalistes cette qualité qui consiste à
toujours baser son action politique sur sa propre
analyse de la situation nationale et
internationale sans succomber à l'attrait de telle
ou telle idée. Cette qualité se retrouve dans
l'intégralité de l'analyse de la période actuelle
que l'on trouve dans les pages du Marxiste-Léniniste
et de Forum ouvrier, et dans son programme
d'action politique « Arrêtez de payer les
riches ; augmentez les investissements dans
les programmes sociaux ! »
Au fur et à mesure que les conditions ont changé,
les analyses et les programmes politiques ont
changé, tandis que la théorie connue sous le nom
de pensée marxiste-léniniste contemporaine, que
les Internationalistes ont commencé à élaborer à
leur époque, a continué de se renforcer. Le rôle
joué par la théorie se voit dans le travail sur
différents fronts. Les Internationalistes et le
Parti ont pu utiliser la force organisatrice et
mobilisatrice de la pensée marxiste-léniniste
contemporaine qui s'est développée à mesure que le
travail sur le front théorique a acquis de
l'expérience et de l'expertise au cours
des 57 dernières années. La théorie se
développe dans la mesure où elle éclaire la voie à
suivre sur la base des conclusions tirées de la
nouvelle expérience acquise ici au Canada et par
la classe ouvrière internationale dans tous les
domaines.
La classe ouvrière est la classe de l'ici présent
et de l'avenir. La tâche du mouvement émancipateur
de la classe ouvrière est de créer une société
nouvelle sans exploitation de l'être humain par
l'être humain. Le dogmatisme et la répétition de
phrases des classes et des partis obsolètes qui se
disent démocratiques, mais forment un cartel
réactionnaire pour garder le peuple à l'écart du
pouvoir se voient dans le double discours pendant
les élections et les promesses sans lendemain
d'apporter des solutions aux problèmes de la
société. Ils se fondent sur la fausse croyance
idéologique dogmatique que leur système est le
système le plus avancé que les humains puissent
créer et la forme finale de la démocratie.
En saluant le travail des Internationalistes, le
PCC(M-L) attire l'attention sur certains de ses
traits saillants. Ceux-ci n'ont pas été développés
de manière dogmatique à partir d'idées, mais en
fonction des conditions et de l'analyse de la
situation changeante et en prenant en
considération les conclusions qui se sont ajoutées
à la théorie au fil du temps. Ce faisant, la
politique pratique et le bilan du travail à chaque
étape enrichissent la théorie et la rendent
applicable aux conditions contemporaines.
Plus que jamais auparavant, c'est la politique
pratique et non l'adhésion à tel ou tel «
isme » qui est cruciale pour atteindre un
objectif précis défini par le peuple. La
concrétisation d'une ligne de marche n'a lieu que
dans le cadre d'un travail politique, la politique
pratique, c'est-à-dire le travail pour investir le
peuple du pouvoir de décision souverain plutôt que
d'être représenté par des élus qui suivent une
ligne de parti. Aujourd'hui, le véritable pouvoir
politique est exercé par les fonctions exécutives
et le pouvoir de police, par l'entremise d'une
personne de l'État fictive qui impose sa volonté à
la majorité pour le compte des intérêts de classe
étrangers d'une minorité.
Le PCC(M-L) salue le 57e anniversaire de la
fondation des Internationalistes et tous les
membres qui ont contribué à leur travail avec la
conviction que la lutte de la classe ouvrière et
de ses alliés pour exercer un contrôle sur les
décisions qui affectent leur vie affirmera en
pratique leur désir de paix, de liberté et de
démocratie dans la forme d'un gouvernement
antiguerre qui fait naître et incarne une
personnalité démocratique complètement nouvelle.
La classe ouvrière se constituera en la nation et
investira le peuple du pouvoir souverain pour
créer une société sans exploitation de l'être
humain par l'être humain.
Vive notre
Parti !
Vive l'oeuvre de son fondateur, le
camarade Hardial Bains !
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individuellement, cliquer sur le titre de
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