Statistiques du travail et écart entre les sexes
- En 2018, les employées âgées de 25
à 54 ans gagnaient en
moyenne 4,13 $ (ou 13,3 %) de
moins l'heure que leurs homologues de sexe
masculin. Autrement dit, ces femmes
gagnaient 87 cents pour chaque dollar gagné
par les hommes.
L'écart salarial entre les sexes s'est rétréci
entre 1998 et 2018
- L'écart entre les sexes du salaire horaire a
diminué de 1,04 $ (ou de 5,5 points
de pourcentage) depuis 1998, alors qu'il se
situait à 5,17 $ (ou 18,8 %).
- Le rétrécissement de l'écart salarial entre les
sexes entre 1998 et 2018 est en grande
partie attribuable aux changements dans la
répartition des hommes et des femmes entre les
professions, à la hausse du niveau de scolarité
atteint par les femmes et à la baisse de la
proportion d'hommes dans les emplois syndiqués.
- Les deux facteurs les plus importants à
l'origine de l'écart salarial restant entre les
sexes en 2018 étaient la répartition des femmes et
des hommes entre les industries, ainsi que la
surreprésentation des femmes dans l'emploi à temps
partiel. Il s'agissait aussi des mêmes principaux
facteurs explicatifs de l'écart en 1998.
Le salaire réel (ajusté pour tenir compte de
l'inflation) a augmenté plus rapidement chez les
femmes âgées de 25 à 54 ans que chez les
hommes de ce même groupe d'âge entre 1998 et
2018 (tableau 1). En particulier, le salaire
horaire moyen des femmes a augmenté
de 20,5 % au cours de la période, tandis
que celui des hommes s'est accru
de 12,9 %. Par conséquent, l'écart
salarial entre les sexes a diminué de 5,5
points de pourcentage, passant de 18,8 %
en 1998 à 13,3 % en 2018.
Le changement dans la répartition entre
les professions a joué un rôle clé
Entre 1998 et 2018, la répartition par
profession des hommes et des femmes a permis
d'expliquer un peu plus du quart (26,3 %) de
la réduction de l'écart salarial entre les sexes.
Des effets notables de rétrécissement provenaient
des professions en droit et services sociaux,
communautaires et gouvernementaux (8,5 %),
des professions en enseignement (7,7 %) et
des professions en affaires et en finance
(7,2 %). Ces trois groupes professionnels où
la rémunération est élevée employaient une
proportion plus forte de femmes du principal
groupe d'âge actif en 2018 qu'en 1998.
De même, la rémunération a augmenté plus
rapidement chez les femmes que chez les hommes
dans deux de ces trois groupes (professions en
droit et en services sociaux, communautaires et
gouvernementaux et professions en affaires et en
finance).
En dépit de l'effet positif net de la profession
sur le rétrécissement de l'écart salarial entre
les sexes, certaines professions ont contribué à
élargir l'écart, et plus précisément celles en
sciences naturelles et appliquées (-9,2 %),
ainsi que celles du personnel de supervision du
travail administratif et financier et du personnel
administratif (-7,4 %). Ces deux groupes
employaient une proportion plus importante
d'hommes du principal groupe d'âge actif en 2018
qu'en 1998, et la rémunération a aussi
augmenté plus rapidement chez les hommes que chez
les femmes dans les professions en sciences
naturelles et appliquées.
Les changements dans la répartition entre les
industries ont eu l'effet contraire
Même si les changements dans la répartition
entre les professions ont contribué à réduire
l'écart salarial entre les sexes entre 1998
et 2018, la répartition des hommes et des
femmes entre les industries a contribué à
l'élargir (-8,0 %). Cela est principalement
attribuable au secteur de la construction
(-14,0 %) où la rémunération est élevée, où
les hommes prédominent et où l'emploi a augmenté
au cours de la période. Le secteur de la
fabrication a contribué à contrer l'effet de celui
de la construction, et il a été à l'origine
de 7,3 % du rétrécissement de l'écart
durant la période de 20 ans. Cela est en
grande partie attribuable à la baisse de l'emploi
dans la fabrication qui s'est produite au cours de
la période, 25,2 % des hommes du
principal groupe d'âge actif travaillaient dans ce
secteur en 1998, comparativement
à 15,5 % en 2018.
L'augmentation du niveau de scolarité des
femmes
a contribué à rétrécir l'écart
L'augmentation du niveau de scolarité des femmes
par rapport à celui des hommes est le deuxième
déterminant en importance de la diminution de
l'écart salarial entre les sexes entre 1998
et 2018. Même si des proportions équivalentes
de femmes et d'hommes étaient titulaires d'un
diplôme universitaire au niveau du baccalauréat ou
à un niveau supérieur en 1998 (21,6 %
et 21,5 %, respectivement), la
proportion de femmes titulaires d'au moins un
baccalauréat a augmenté dans une plus grande
mesure au cours des 20 années suivantes que
la proportion équivalente d'hommes (+19,6 points
de pourcentage comparativement à +10,8 points de
pourcentage). Étant donné que les travailleurs
ayant un niveau de scolarité plus élevé gagnaient
davantage en moyenne, l'augmentation relative du
niveau de scolarité des femmes a été à l'origine
de 12,7 % de la réduction de l'écart
salarial entre les sexes qui s'est produite au
cours de cette période.
L'autre variable du capital humain, l'ancienneté,
a été à l'origine de 5,5 % de la
réduction de l'écart. Cela est dû pour une large
part à une baisse de l'ancienneté des hommes par
rapport à celle des femmes entre 1998
et 2018. En 2018, l'ancienneté moyenne
des femmes (89,4 mois) était supérieure à celle
des hommes (86,8 mois).
La moins grande syndicalisation chez les hommes
a aussi eu un effet de rétrécissement
Les autres variables des caractéristiques
d'emploi ont chacune représenté une part plus
faible du rétrécissement au cours de la période,
l'emploi à temps partiel et l'emploi dans le
secteur public se situant à 4,8 % dans
chaque cas, et la taille de l'entreprise,
à 3,1 %. Pour ce qui est de l'emploi à
temps partiel, l'effet de rétrécissement a été lié
à une baisse de la proportion de femmes
travaillant à temps partiel, celle-ci étant passée
de 21,0 % en 1998 à 16,0 %
en 2018. Parallèlement, le rétrécissement
attribuable à l'emploi dans le secteur public peut
être expliqué par une augmentation de la
proportion de femmes travaillant dans ce secteur
(34,1 % en 2018 comparativement
à 31,1 % en 1998), tandis que le
rendement de la rémunération pour ces travailleurs
a aussi augmenté. Enfin, la partie du
rétrécissement expliquée par la taille de
l'entreprise est attribuable principalement à une
augmentation de la proportion de femmes
travaillant pour de grandes entreprises (définies
comme comptant plus de 500 travailleurs), qui
ont tendance à avoir des primes salariales plus
élevées que les petites entreprises.
La majeure partie de l'écart restant est
expliquée
par la répartition entre les industries
La répartition des hommes et des femmes entre
les industries a permis d'expliquer la partie la
plus importante de l'écart salarial entre les
sexes, tant en 1998 (16,5 %)
qu'en 2018 (39,7 %). En outre, ce sont
les trois mêmes secteurs qui ont été à l'origine
de l'écart salarial entre les sexes les deux
années : construction (6,3 %
en 1998 et 17,7 % en 2018),
secteur manufacturier (8,5 % en 1998
et 9,1 % en 2018), et extraction
minière, exploitation en carrière, et extraction
de pétrole et de gaz (3,5 % en 1998
et 6,7 % en 2018). Ces trois
secteurs ont été principalement à l'origine de
l'écart salarial entre les sexes, tant
en 1998 qu'en 2018, du fait qu'ils
emploient des proportions substantiellement plus
importantes d'hommes que de femmes et en raison de
leurs salaires relativement élevés.
Parallèlement à l'industrie, la répartition entre
les professions a aussi contribué à expliquer une
petite partie de l'écart en 1998 (1,8 %)
et en 2018 (5,1 %). Parmi toutes les
professions, ce sont celles dominées par les
hommes dans les sciences naturelles et appliquées
qui ont contribué le plus à l'existence d'un écart
salarial, tant en 1998 qu'en 2018. Cela
est conforme aux résultats et montre que
l'augmentation de l'emploi et de la rémunération
des hommes dans ce groupe professionnel a eu pour
effet d'élargir l'écart au fil du temps.
L'emploi à temps partiel contribue à l'écart
Mis à part les différences entre les sexes au
chapitre de l'industrie et de la profession, la
surreprésentation des femmes dans l'emploi à temps
partiel a expliqué à elle seule une partie notable
de l'écart en 1998 (8,9 %) et 2018
(9,2 %). Même si la section précédente a
montré qu'une réduction du travail à temps partiel
chez les femmes a contribué au rétrécissement de
l'écart au cours de la période, et même si les
femmes ont subi une pénalité salariale moins
grande que les hommes pour leur travail à temps
partiel, la probabilité plus grande pour les
femmes de travailler à temps partiel a été un
facteur à l'origine de l'existence d'un écart
salarial entre les sexes, tant en 1998
qu'en 2018.
Même s'ils n'ont à peu près pas eu d'effet
en 1998, l'emploi dans le secteur public et
la syndicalisation ont tous deux contribué à
réduire l'écart en 2018, soit de -5,3 %
et de -3,4 %, respectivement. Cela va dans le
sens de la hausse de l'emploi dans le secteur
public pour les femmes et de la baisse de la
syndicalisation chez les hommes entre 1998
et 2018, dont il a été question précédemment.
Même si l'ancienneté a eu peu de répercussions
sur l'écart en 2018, la plus grande
ancienneté des hommes que des femmes en 1998
a permis d'expliquer une faible partie de l'écart
(2,3 %) à ce moment-là. La scolarité n'a à
peu près pas eu d'incidence sur l'écart
en 1998, mais elle a permis de le rétrécir
en 2018 (-4,8 %). Cette constatation
témoigne du fait qu'un plus grand nombre de femmes
que d'hommes étaient titulaires d'un diplôme
universitaire au niveau du baccalauréat ou à un
niveau supérieur en 2018.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 13 - 7 mars 2020
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Statistiques du travail et écart entre les sexes
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