1914 : La première édition de Rabotnitsa (La femme ouvrière), un journal pour les femmes de la classe ouvrière, est publiée en Russie. Le Comité central bolchévique crée un comité spécial pour organiser la Journée internationale des femmes. Des réunions ont lieu dans les usines et les lieux publics pour discuter des questions en lien avec l'oppression des femmes et pour élire des représentantes devant veiller à la mise en oeuvre des propositions adoptées à ces réunions au sein du nouveau comité. 1917 : En Russie, la Journée internationale des femmes de 1917 est une période de lutte intense contre le régime tsariste. Les travailleurs, dont les femmes des industries du textile et de la métallurgie, sont en grève dans la capitale, Saint-Pétersbourg. Le 8 mars (le 23 février selon le calendrier julien), des milliers de femmes travailleuses d'usine à Saint-Pétersbourg sont en grève, revendiquant le pain et la paix. Elles revendiquent « Du pain pour nos enfants » et « Que nos époux reviennent des tranchées ». C'est le début de la Révolution de février qui mènera à l'abdication du tsar et à la création d'un gouvernement provisoire qui reconnaît le suffrage universel ainsi que les droits égaux des femmes.
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Clara Zetkin (gauche) et Rosa Luxembourg, 1910 |
1920 : V.I. Lénine a une importante discussion avec Clara Zetkin, qu'elle relate dans la brochure Lénine sur la question des femmes, dans laquelle il affirme qu'il « faut absolument que nous créions un fort mouvement international des femmes, sur une base théorique claire ». Il rappelle l'expérience du rôle des femmes dans la révolution russe. Il dit, entre autres :
« À Petrograd, à Moscou, dans les villes et les centres industriels, comme à la campagne, les ouvrières ont eu dans la Révolution une conduite admirable. Sans elles, nous n'aurions pas vaincu, ou à peine vaincu. C'est mon opinion. Quelle vaillance elles ont montrée, et montrent encore ! Représentez-vous toutes les souffrances, toutes les privations qu'elles subissent. Et elles tiennent, parce qu'elles veulent maintenir le régime des Soviets, parce qu'elles veulent la liberté, le communisme. [...] Cela prouve les capacités des femmes et l'importance considérable que leur travail représente pour la société. La première dictature du prolétariat ouvre vraiment la voie à la complète égalité sociale de la femme. Elle supprime plus de préjugés que ne peut le faire toute la littérature féministe [...]. »
1921 : Le 8 mars devient officiellement la Journée internationale des femmes lorsque des femmes bulgares, membres du Secrétariat international des femmes de l'Internationale communiste, proposent une motion voulant que l'événement soit célébré partout dans le monde le 8 mars. Cette date est choisie pour rendre hommage aux femmes de la Révolution russe, reconnaissant ainsi leur rôle comme une contribution à la lutte des femmes pour leur émancipation sur le plan international.
1928 : Le premier rassemblement de la Journée internationale des femmes a lieu en Australie. Il est organisé par des femmes communistes pour exiger une journée de travail de huit heures, à travail égal, salaire égal, des congés annuels payés et un salaire décent pour les sans-emploi.
1937 : Des femmes espagnoles manifestent contre les forces fascistes du général Francisco Franco pour souligner la Journée internationale des femmes.
1943 : Les femmes italiennes soulignent la Journée internationale des femmes par de militantes manifestations contre le dictateur fasciste Benito Mussolini qui envoie leurs enfants mourir dans la Deuxième Guerre mondiale.
Ainsi, depuis 1911, la Journée internationale des femmes est à la fois une journée de célébration des femmes pour leurs droits et les droits de tous et une journée pour affirmer de manière militante l'opposition des femmes à la guerre et à l'agression impérialiste, et pour le droit des peuples de décider de leur avenir. L'esprit de cette journée a toujours été de souligner que pour remporter les droits des femmes et lutter pour la paix et la sécurité, les femmes doivent elles-mêmes être aux premiers rangs de ces luttes et des gouvernements qui représentent ces revendications.
Du XVIe au XIXe siècle : Une période de lutte anticoloniale et anti-esclavagiste dans les Amériques s'ouvre avec le début de la colonisation européenne vers la fin du XIVe siècle. Elle connaît un développement prodigieux au début du XIXe siècle avec le triomphe des anciens esclaves africains sur les Français lors de la Révolution haïtienne de 1804. Les femmes jouent un rôle central dans tous les aspects de cette révolte en organisant d'autres esclaves pour qu'ils refusent un travail dangereux, en pratiquant des rituels spirituels qui inspirent à se joindre à la cause de la liberté, par un travail de renseignement et en combattant contre les Français. Peu de temps après qu'Haïti ait gagné son indépendance et rejeté le joug de l'esclavage, une vague d'insurrections se produit dans les colonies établies par les Espagnols. Les femmes jouent également un rôle crucial dans ces rébellions, notamment en tant que dirigeantes au combat, et font preuve d'une bravoure exemplaire.
Nanny |
Anacaona est la première femme des Amériques à se soulever contre les conquérants espagnols. Elle naît en 1474 sur l'île d'Hispaniola (maintenant Haïti et République dominicaine), où Colomb a débarqué pour la première fois en décembre 1492. Lorsqu'elle apprend les abus que commettent les colonialistes contre les femmes des Caraïbes, elle mène le peuple de Xaragua à la résistance contre les Espagnols. Le Xaragua resta le seul territoire territoire insoumis à l'arrivée d'Ovando (nouveau gouverneur espagnol) en Ayiti en 1502. Elle sera poursuivie par Ovando durant 6 mois. À sa capture, il lui offre de l'épargner si elle devient sa concubine. Elle refuse et est pendue publiquement en 1504. Elle avait 29 ans.
« Nanny » également connue sous le nom de « Reine des Maroons » est née dans ce qui est aujourd'hui le Ghana en Afrique. Au début du XVIIIe siècle, elle dirige dans les collines de la Jamaïque une communauté d'Africains anciennement réduits en esclavage, connus sous le nom de Windward Maroons. Elle organise des raids dans les plantations britanniques pour libérer des centaines de personnes de l'esclavage qui continuent à lutter contre les colonialistes britanniques. Elle est une héroïne nationale de la Jamaïque, célèbre pour son succès en tant que dirigeante, tacticienne et stratège militaire.
Bartolina Sisa est une femme aymara qui se bat aux côtés de son mari, le chef Tupac Katari, et sa soeur Gregoria Apaza, à la tête d'une armée de 40 000 personnes dans une rébellion indigène contre les colonialistes espagnols dans le sud du Pérou (aujourd'hui la Bolivie). Ils assiègent la ville de La Paz pendant 184 jours, se retirent seulement après l'arrivée de nouvelles troupes coloniales de Lima et de Buenos Aires. Sisa et Katari sont trahies et capturées. Sisa est brutalement torturée mais ne divulgue aucune information. Après avoir été forcée de voir son mari noyé et écartelé publiquement, elle subit un sort tout aussi horrible moins d'un an plus tard. Son corps est ensuite coupé avec sa tête et ses membres exposés dans les villages autochtones pour envoyer un message d'avertissement le 5 septembre 1782. En son honneur, le 5 septembre est reconnu en Bolivie comme la Journée internationale de la femme autochtone.
Micaela Bastidas est la conseillère de son mari,
le dirigeant indépendantiste inca Tupac Amaru II,
et elle-même une dirigeante révolutionnaire à part
entière. Elle commande un bataillon d'insurgés et
est connue comme une stratège militaire audacieuse
et remarquable. En 1781, après un soulèvement
raté, elle est capturée par les Espagnols et
exécutée sur une place publique avec son mari et
un de leurs fils pour avoir organisé la rébellion.
Maria Andrea Parado de Bellido, une révolutionnaire indigène péruvienne, transmet des informations aux forces patriotes pour les aider dans leur lutte contre les royalistes espagnols. Capturée et amenée devant un peloton d'exécution en 1822, elle rejette l'offre de dernière minute de ses ravisseurs de lui épargner la vie si elle divulgue le nom de ses collaborateurs, déclarant : « Je ne suis pas ici pour vous divulguer des informations, mais pour me sacrifier pour la cause de liberté. »
Juana Azurduy de Padilla est une combattante de la guérilla qui se bat aux côtés de son mari, Manuel Ascencio Padilla, pour l'indépendance bolivienne. Elle se mérite le grade de lieutenant-colonel. Elle est connue pour son appui indéfectible aux peuples autochtones du Haut-Pérou et son leadership militaire. En 1815, au cours d'une bataille à Pintatora, elle quitte le champ de bataille pour donner naissance à son quatrième fils, revient quelques heures plus tard sur les lignes de front pour rallier ses troupes, et capture personnellement l'étendard des forces espagnoles vaincues.
En Colombie, Policarpa « La Pola » Salavarrieta est une espionne courageuse et efficace pour les forces révolutionnaires, faisant rapport sur les forces loyalistes et gagnant leurs soldats à la cause de l'indépendance. Capturée en 1817, à 22 ans et condamnée à mort pour haute trahison. Les mains liées, La Pola marche jusqu'à sa mort accompagnée de deux prêtres. Au lieu de répéter les prières qu'ils lui demandent de réciter pour sauver son âme, elle maudit les Espagnols et prédit leur prochaine défaite. Ses derniers mots devant le peloton d'exécution sont de rallier ses camarades d'armes : « J'ai plus qu'assez de courage pour subir cette mort et encore mille autres. N'oubliez pas mon exemple. » La Pola est une héroïne nationale de la Colombie.
L'héroïne révolutionnaire d'origine équatorienne
Manuela Saenz rejoint son compagnon, le libérateur
Simón Bolívar, sur le champ de bataille et joue un
rôle politique important pendant les guerres pour
libérer la Nouvelle-Grenade (aujourd'hui le
Venezuela, la Colombie et l'Équateur) de la
domination coloniale espagnole.
María Gertrudis Teodora Bocanegra Mendoza rejoint les forces de la guerre d'indépendance du Mexique (1810-1821) à ses débuts. Elle est une messagère qui aide à former un réseau de communication entre les principaux lieux de la rébellion. Elle est capturée en 1817 et soumise à la torture pour révéler les noms d'autres rebelles, ce qu'elle refuse fermement de faire, et est exécutée pour trahison.
Maria Quitéria (1792 –1853) de Bahia, au Brésil, se bat dans la guerre d'indépendance contre le Portugal habillée en homme. Elle est promue lieutenante et décorée de l'ordre impérial pour sa bravoure et ses compétences et est reconnue comme une héroïne nationale de son pays.
Juana de la Merced Trinidad (1815-1860), mieux connue sous le nom de Juana Saltitopa, militante dominicaine et femme militaire, est reconnue comme un symbole de l'héroïsme féminin pour ses efforts pendant la guerre d'indépendance.
Ana Betancourt, combattante de l'indépendance
cubaine, s'adresse en 1869 à l'Assemblée
constitutionnelle des patriotes cubains à Guáimaro
et déclare à l'occasion de la proclamation de la
première constitution anticoloniale
insurrectionnelle de Cuba : « Citoyens :
la femme cubaine a attendu avec patience et
résignation dans le coin sombre et calme de sa
maison, cette heure sublime, pour une juste
révolution pour briser son joug et libérer ses
ailes. [...] Vous avez détruit l'esclavage basé
sur la couleur en émancipant l'esclave. Le moment
est venu de libérer la femme ! »
Drapeau des patriotes planté par les combattants de Saint-Eustache en décembre 1837 |
1837-1838 : Les femmes prennent place aux côtés des hommes lors de la Rébellion de 1837 pour établir la nation québécoise et lutter contre la domination coloniale britannique. Lors de réunions publiques au printemps de 1837, avant la rébellion, des femmes comme Emily Boileau-Kimber jouent un rôle crucial. Parmi les autres femmes notables, mentionnons Julie Papineau, épouse de Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote. Elle est une personnalité politique à part entière et participe à la fondation d'un comité de femmes patriotes. Lorsque la lutte armée commence, les femmes aident à produire les balles et à fabriquer des cartouches pour la poudre à fusil.
Madame Masson et Madame Dumouchel, parmi les plus ardentes des Patriotes, conçoivent et tissent le premier drapeau québécois planté en décembre 1837 par les combattants de Saint-Eustache. Les femmes sont réputées pour leur compassion exceptionnelle dans le traitement de toutes les victimes du conflit, de quelque côté qu'elles soient. Émilie Gamelin se fait connaître pour son aide aux prisonniers politiques et aux rebelles capturés.
Sojourner Truth est une abolitionniste
afro-américaine et militante des droits des
femmes, plus connue pour son discours sur les
inégalités raciales prononcé en 1851 à l'Ohio
Women's Rights Convention. Elle est née esclave.
Vendue aux enchères à l'âge de 9 ans et deux
fois de plus par la suite, elle s'échappe avec sa
petite fille en 1826, prend le nom de
Sojourner Truth et consacre sa vie à la cause de
l'abolition de l'esclavage, des droits politiques
des femmes et de la réforme pénitentiaire. Connue
comme l'une des principales dirigeantes des
abolitionnistes, elle insiste sur le fait que la
communauté abolitionniste doit lutter pour les
droits civils des femmes noires comme des hommes.
En 1865, près de 100 ans avant le
mouvement pour les droits civiques aux États-Unis,
Truth tente de forcer la déségrégation des
tramways à Washington en utilisant des voitures
destinées aux blancs. Elle décède en 1883.
Née vers 1822, Harriet Tubman est une
abolitionniste afro-américaine et militante
politique pour le suffrage des femmes. Elle
échappe à l'esclavage et devient connue comme la
plus célèbre « chef de train » du chemin de fer
clandestin, le réseau secret de maisons sûres
utilisé pour ramener les fugitifs de l'esclavage
vers le nord. Année après année, elle revient dans
le sud pour servir de guide aux personnes qui
fuient l'esclavage. Elle n'est jamais capturée
malgré la récompense de 10 000 $
pour son arrestation. Tubman souffre toute sa vie
de son traitement brutal, y compris d'un
traumatisme crânien qui l'a laissée partiellement
sourde, mais cela ne l'arrête pas. Pendant la
guerre civile, elle travaille pour l'armée de
l'Union en tant que cuisinière et infirmière, mais
également en tant que scout et espionne armée.
Première femme à diriger une expédition armée
pendant la guerre, elle a dirigé le raid sur la
rivière Combahee, qui a libéré plus de 700
esclaves en Caroline du Sud. Elle est décédée à
l'âge de 93 ans et a été enterrée avec les
honneurs militaires au cimetière de Fort Hill à
Auburn, New York.
Mary Ann Shadd Cary |
Mary Ann Shadd Cary, née en 1823 dans le Delaware, est une activiste anti-esclavagiste et pour les droits des femmes et la première femme noire à fonder un journal en Amérique du Nord. En 1850, lorsque le Congrès des États-Unis adopte la Loi sur les esclaves fugitifs visant à décourager toute aide aux esclaves en fuite et à ordonner leur arrestation, Shadd s’établit au Canada où le reste de sa famille vient rapidement la rejoindre. En 1858, son père Abraham devient le premier noir à être élu au Canada, au poste de conseiller de la municipalité de Raleigh en Ontario. À Windsor, en Ontario, Mary Ann Shadd fonde une école intégrée racialement, démontrant son engagement à la lutte contre le racisme par l’éducation. Elle fonde également et est la rédactrice d’un journal hebdomadaire anti-esclavagiste, le Provincial Freeman. C’est le premier journal qui donne une voix aux Afro-Américains. Elle le publie jusqu’en 1861 dans le sud de l'Ontario. Après la guerre civile, Shadd retourne aux États-Unis où elle devient la deuxième femme afro-américaine à obtenir un diplôme de droit et se joint à l’Association nationale pour le suffrage des femmes et fait campagne aux côtés de Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton.
1849-1886 : Les guerres des Apaches, entre les États-Unis et diverses nations apaches se déroulent pendant cette période, une période particulièrement intense dans les guerres anticoloniales qui se déroulent du XVIIIe au XXe siècle. Parmi les chefs des Apaches se trouve la femme guerrière Lozen. Elle est la soeur d'un chef important, Victorio, qui à une occasion l'a décrite comme suit : « Lozen est ma main droite ... forte comme un homme, plus courageuse que la plupart et rusée dans sa stratégie. Lozen est un bouclier pour son peuple. » Selon un guerrier nommé Kaywaykla, elle était l'une des plus habiles des Apaches : « Elle pouvait monter, tirer et se battre comme un homme ; et je pense qu'elle avait plus de capacité à planifier une stratégie militaire que Victorio. »
1876 : Une série de batailles a lieu, connue plus tard sous le nom de la Grande Guerre des Sioux. Au cours d'un des conflits, la bataille de Rosebud Creek, la femme guerrière cheyenne du nord, Buffalo Calf Road Woman, sauve son frère blessé, le chef Comes in Sight. Sa bravoure motive le reste des Cheyennes à la victoire. Plus tard cette année-là, elle se bat aux côtés de son mari Black Coyote lors de la célèbre « Bataille de Little Bighorn ». La tradition orale des Cheyennes du nord lui attribue le fait d'avoir renversé de son cheval le lieutenant-colonel George Armstrong Custer avant qu'il meure à Little Bighorn.
1836 : Le mouvement des chartistes émerge en tant que mouvement de la classe ouvrière en Grande-Bretagne pour obtenir des droits politiques et investir la classe ouvrière du pouvoir, sur la base des principes démocratiques, mais aussi de la lutte contre la corruption. Bien que l'un de ses premiers objectifs soit le suffrage universel qui était réservé aux hommes propriétaires, les femmes y ont joué un rôle dirigeant. Parmi elles, il y a les femmes qui se sont fait valoir dans le mouvement pour l'abolition de l'esclavage sous l'empire britannique, dont plusieurs étaient des quakers. Plusieurs deviennent plus tard des dirigeantes du mouvement pour le vote des femmes qui s'est développé vers la fin du XIXe siècle.
1871 : Les femmes jouent un rôle exceptionnel dans la création et la défense de la Commune de Paris, qui est la première prise de pouvoir de l'État par le prolétariat et une des plus glorieuses pages de l'histoire de la classe ouvrière internationale. Avec l'Union des femmes comme organisation dirigeante, elles organisent les travailleuses sur les barricades, les postes d'ambulance et les cantines. L'Union des femmes les mobilise également pour lutter pour l'émancipation des femmes. Chaque arrondissement de Paris dispose de comités de l'Union pour le recrutement des femmes travailleuses militantes.
Nathalie Lemel, membre de l'Union des femmes, appelle les femmes à se joindre au travail : « Nous sommes arrivées au moment suprême, où nous devons pouvoir mourir pour notre nation. Plus de faiblesse ! Plus d'incertitude ! Toutes les femmes aux armes ! Toutes les femmes au devoir ! Versailles doit être anéanti ! »
Une autre combattante exceptionnelle est Louise Michel du Comité de vigilance de Montmartre, qui en est élue présidente. Le comité organise des ateliers, recrute des infirmières ambulancières, aide les femmes de soldats, envoie des conférencières dans les clubs, etc. Elle est combattante et travailleuse médicale au 61e bataillon de Montmartre.
1904 : L'Alliance internationale pour le vote des femmes est fondée à Berlin suite à des décennies de luttes des femmes pour le droit de suffrage universel, affirmant en même temps leur rôle sur toutes les questions brûlantes du jour, telles que l'abolition de l'esclavage et la défense des droits des travailleurs. Les femmes propriétaires obtiennent le droit de voter sur l'Île de Man en 1881. Les femmes de ce qui était à l'époque une colonie britannique, la Nouvelle-Zélande, obtiennent le droit de vote en 1893. En Australie, les femmes obtiennent progressivement le droit de vote entre 1894 et 1911. Au Canada, certaines femmes ont obtenu le droit de vote au niveau fédéral en 1917, alors qu'une grande partie des femmes non-autochtones ont obtenu le suffrage universel en 1918. En Grande-Bretagne et en Allemagne, les femmes peuvent voter dès 1918. En Autriche et dans les Pays-Bas, dès 1919. Et aux États-Unis, en 1920. Au Québec, 2020 est le 80e anniversaire du droit de vote des femmes qui n'a été obtenu qu'en 1940. Les femmes et les hommes autochtones, en vertu de la Loi sur les Indiens coloniale au Canada, n'ont pu voter qu'en 1960.
1936-1945 : Les femmes ont fait des
contributions remarquables du côté des
Républicains dans la Guerre civile espagnole
(1936-1939) et dans la défaite du fascisme nazi
pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).
Les femmes de littéralement tous les pays d'Europe
et d'Eurasie, conjointement avec les femmes de
toutes les Amériques, ont joué un rôle primordial
comme espionnes, messagères, radiotélégraphistes,
fabricantes de grenades et de bombes,
ambulancières, secouristes, saboteuses,
combattantes de guérilla, simples soldats,
tireuses d'élite et pilotes. Plusieurs sont
torturées sans jamais divulguer des
renseignements. Plusieurs sont exécutées – par
pendaison, guillotine, peloton ou sous les balles
d'un seul bourreau, dans les crématoires nazis, ou
à la suite des coups reçus ou aux conditions
insupportables des camps de prison nazis.
Neus Català est une femme catalane et une
communiste qui, lorsque les troupes de Franco ont
envahi la Barcelone en 1939, a
conduit 200 orphelins de la guerre civile
espagnole au-delà des montagnes enneigées des
Pyrénées jusqu'en France. Elle demeure en France
afin de combattre le fascisme nazi pendant la
Deuxième Guerre mondiale avec la résistance
française. Elle est finalement capturée par les
Allemands et déportée au camp de concentration
pour femmes à Ravensbruck puis à un camp de
travaux forcés où elle et ses camarades sabotent
les bombes et munitions qu'elles sont forcées de
produire. « Nous, femmes, n'étions pas des
assistantes », écrivait-elle plus tard dans
ses mémoires, « nous étions des
combattantes. » Neus Català décède le 13
avril 2019 à l'âge de 103 ans.
Assunta Adelaide Luigia Modotti Mondini, connue
sous le nom de « Tina Modotti », est née à Oudine,
dans la région Frioul-Vénétie Julienne, Italie, en
1896 et décédée au Mexique en 1942. Elle était
photographe et communiste révolutionnaire et a
contribué à la lutte contre le fascisme au sein du
Secours rouge international. Utilisant différents
pseudonymes, elle se rend dans des pays sous
domination fasciste pour aider les familles des
prisonniers politiques. Pendant la guerre civile
espagnole, elle organise l'évacuation vers le
Mexique et l'Union soviétique des enfants
orphelins de la guerre. En 1939, lorsque Barcelone
est occupée par les forces fascistes de Franco,
elle parvient à fuir au Mexique, y poursuivant son
travail auprès des réfugiés de la guerre civile
espagnole.
En Hollande, en 1940, les jeunes soeurs Freddie et Truus Oversteegen participent avec leur mère, une communiste, dans la distribution de journaux et de tracts illégaux pour la résistance. En 1941, les adolescentes commencent à entreprendre des missions plus périlleuses : sortir clandestinement des enfants juifs du pays, dynamiter des ponts et des chemins de fer, et attirer, embusquer et tuer des Allemands nazis et leurs collaborateurs hollandais.
Noor Inayat Khan est née en 1914 et grandit en France. Sa famille déménage en Grande-Bretagne en 1940. Dans sa volonté de contribuer à la défaite du fascisme hitlérien, elle devient membre des femmes auxiliaires de l'armée de l'air où elle suit une formation de radiotélégraphie. En 1943, elle est envoyée au coeur de la France occupée en tant qu'agent secret avec le réseau Prosper de la Résistance française. Le réseau, cependant, est hautement infiltré et la plupart de ses membres sont arrêtés. Dans une citation posthume saluant son courage moral et physique, il est dit que « Khan a refusé d'abandonner ce qui était devenu le poste le plus important et dangereux en France, bien qu'on lui ait offert la possibilité de retourner en Angleterre, parce qu'elle ne voulait pas laisser ses camarades français sans communications et elle espérait aussi pouvoir reconstituer son groupe ». Quelques mois plus tard, Khan est trahie et faite prisonnière par la Gestapo. Elle subit un interrogatoire des plus brutaux, mais ne divulgue que de faux renseignements. Elle est ensuite envoyée dans un camp de prisonniers en Allemagne et éventuellement à Dachau où elle et trois autres femmes agents sont exécutées en septembre 1944. Le dernier mot de Khan avant son exécution devant le peloton est : « Liberté ! »
Olga Benàrio Prestes est née en 1908 dans une famille juive de Munich. À l'âge de 15 ans, elle commence à travailler avec l'organisation clandestine de la jeunesse communiste allemande. Après son arrestation à la suite des accusations de « haute trahison » et après avoir aidé une camarade à fuir de prison, elle s'enfuit de l'Allemagne pour aller en Union soviétique où elle suit une formation militaire et stratégique. En 1934, elle a la responsabilité d'accompagner et de protéger le communiste brésilien Luis Carlos Prestes lorsque celui-ci sort de l'exil pour retourner au Brésil. Ils arrivent à Rio de Janeiro en plein coeur du soulèvement qu'appuie le Parti communiste contre le dictateur Getulio Vargas. Benàrio et Prestes sont arrêtés et en septembre ils sont extradés en Allemagne nazie. Au camp de prisonniers de Ravensbrück, elle poursuit son travail révolutionnaire antifasciste au sein d'un réseau clandestin de prisonniers communistes. En 1942, elle est envoyée aux chambres à gaz avec des centaines d'autres prisonniers politiques.
En Union soviétique, 800 000 femmes se rendent directement au Front de l'Est pendant la Grande Guerre patriotique, appellation de la Deuxième Guerre mondiale. Elles font partie des troupes régulières de l'Armée rouge et d'autres unités de combat.
Deux femmes ukrainiennes qui se sont démarquées sont la tireuse d'élite Lyudmila Pavlichenko qui a à son actif 309 ennemis tués, et la pilote Nadezhda Popova, membre du redouté escadron de bombardiers de nuit que les Allemands nommaient les « Sorcières de nuit ». Popova a mené 852 missions dangereuses en basse altitude dans un vieux biplan en contreplaqué et bien que son avion ait été abattu à de nombreuses reprises, elle en est sortie indemne.
En 1941, Zoya Kosmodemyanskaya, 18 ans, participe à une unité de sabotage menant des activités de guérilla contre les forces nazies qui occupent un village soviétique. Elle est capturée en pleine mission et torturée sans divulguer de renseignements. Le matin suivant, elle est pendue devant les villageois locaux, mais avant de mourir elle déclare du haut du gibet : « Je ne crains pas de mourir, camarades. C'est une joie que de mourir pour son peuple ! » Et à l'intention de ses exécuteurs allemands : « Vous me pendez maintenant, mais je ne suis pas seule. Nous sommes deux cents millions. Vous ne pouvez pas tous nous pendre. Je serai vengée par eux. » Zoya est la première femme à être déclarée Héros de l'Union soviétique pendant la guerre et elle devient un symbole populaire de la résistance.
En 1943, Lepa Radi, 17 ans, une communiste serbe bosniaque et membre des Partisans yougoslaves, est capturée alors qu'elle protège les femmes et les enfants qui fuient les forces nazies par un barrage de tirs sur les troupes SS en avancée. Elle est pendue après avoir été torturée sans rien divulguer. Avant d'être pendue, elle exhorte son peuple à se battre pour sa liberté et à ne pas capituler devant les malfaiteurs. Lorsqu'on lui offre un pardon de dernière minute à condition qu'elle divulgue le nom de ses camarades et dirigeants, elle réplique qu'elle ne trahira pas son peuple et que ses camarades se feront connaître le jour où ils vengeront sa mort.
D'autres femmes, comme Mala Zimetbaum, une juive de Belgique, a aussi confronté ses bourreaux de façon semblable, en se moquant d'eux et en les défiant, attirant sur elle un sort encore plus cruel. Mala est la première femme à s'évader du camp de prisonniers d'Auschwitz-Birkenau, mais a été capturée et exécutée.
(Sources : Archives du LML,
archives de HBRC, Wikipedia, People's Dispatch,
Global Research, ww2today, Upworthy.com,
Allthatisinteresting.com)
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