Les femmes à la tête de la lutte pour les droits de tous et toutes

Célébrons la Journée internationale des femmes

Les femmes partout dans le monde organisent des rassemblements, des marches et des rencontres de toutes sortes le 8 mars, Journée internationale des femmes, pour saluer et célébrer leur lutte pour affirmer leurs droits et pour la paix, la liberté et la démocratie. La Journée internationale des femmes est l'occasion pour les femmes d'affirmer leur droit à avoir un mot à dire et un contrôle sur les affaires de la société et de saluer les femmes d'aujourd'hui ainsi que celles qui, au cours de l'histoire, ont défriché le chemin pour les femmes et la société. La lutte pour affirmer les droits collectifs et individuels des femmes fait partie de la lutte pour défendre les droits et pour l'émancipation de tous et toutes. Elle fait partie de la lutte de la classe ouvrière pour devenir la nation et investir le peuple du pouvoir souverain.

Il y a cent dix ans, la Journée internationale des femmes a été créée pour mettre en lumière la lutte des femmes pour leurs droits en tant qu'ouvrières et pour le droit de voter et de prendre la place qui leur appartient à l'avant-garde dans tous les domaines de l'activité humaine. Elle est aussi devenue une journée pour souligner l'opposition des femmes à la guerre et à l'agression. Durant les premières années de ce mouvement, plusieurs femmes se sont démarquées par leur courage en s'opposant à la Première Guerre impérialiste mondiale et cette tradition vit toujours dans la lutte résolue aujourd'hui pour établir des gouvernements antiguerre et assurer la victoire de la paix.

En célébrant la Journée internationale des femmes, les femmes parlent en leur nom et affirment leurs droits particuliers en tant que reproductrices de la vie et leur revendication d'une société où tous les êtres humains peuvent s'épanouir. Cette société ne peut exister que lorsque le bien-être et les besoins des femmes et des enfants qu'elles portent sont mis au premier plan.

La lutte pour affirmer les droits

Les femmes sont au coeur de la bataille pour affirmer le droit à la parole, le droit de s'organiser et de décider, le droit de participer consciemment et activement aux prises de décision et à la mise en oeuvre de ces décisions qui ont des incidences sur leur vie. Les femmes ont dit Non, c'est non ! à toute forme de discrimination et d'affront à leur dignité en tant que personnes humaines. La position « Pas sans consentement ! » est une affirmation du droit de décider.

En opposition aux droits des femmes, les gouvernements et les institutions de l'État intensifient leur offensive antisociale par la destruction de l'éducation, de la santé et des soins aux aînés, ainsi que des soins aux plus vulnérables. Ces assauts antisociaux visent les secteurs de travail dans lesquels les femmes sont majoritaires et fournissent les soins et les services dont le peuple et la société ont besoin. Les mouvements en plein essor partout au pays contre l'offensive antisociale sont dirigés par les travailleurs qui sont en majorité des femmes dans les services publics. Elles ont lancé le cri de ralliement : Augmentez les investissements dans les programmes sociaux et Arrêtez de payer les riches ! pour faire du Canada un lieu favorable à l'être humain.

À toutes les périodes de l'histoire, les femmes ont combattu le patriarcat sous toutes ses formes, y compris le droit du père et le droit du mari. Elles ont même dû se battre pour être reconnues légalement en tant que personnes. Les femmes n'ont finalement pu témoigner dans un procès en tant que victimes d'agression que dans les années 1980.

Dans les endroits de travail, elles luttent pour mettre sur pied leurs collectifs pour défendre leurs droits et riposter aux attaques des cercles dirigeants et des employeurs contre le droit des travailleurs de s'organiser dans leurs collectifs à la défense de leur réclamation à la valeur qu'ils produisent et sur le plan des conditions de travail. Au coeur de la lutte contre l'offensive antisociale en éducation, en santé et dans d'autres secteurs des services publics, les femmes affirment leur droit de travailleuses de décider quels salaires et quelles conditions de travail leur sont acceptables et leur permettront de faire leur travail adéquatement et dans la dignité sans que cela ne leur soit dicté par l'élite impérialiste dirigeante.



Les femmes sont aux premières lignes dans la lutte contre la destruction de l'éducation et des services de santé et les attaques contre les droits des personnes qui fournissent ces services. De haut en bas : Québec, Ontario et Alberta.

Sur le plan politique, comme les vieilles formes de gouvernance et d'institutions se sont avérées incapables de résoudre quelque problème que ce soit, les femmes ont fait leur la question de « qui décide » et « qui contrôle » et la nécessité du renouveau démocratique et de l'affirmation politique du peuple. Les femmes exigent le droit de diriger la société côte à côte avec les hommes et tous les secteurs de la société, de résoudre les problèmes tels qu'ils se posent et de veiller à ce que ces solutions soient acceptables pour la majorité. Les femmes refusent de se soumettre à un système caduc et dysfonctionnel dominé par les partis cartels qui servent les intérêts privés d'une minorité et par les pouvoirs exécutifs de police qui peuvent agir avec impunité pour décider des affaires économiques, politiques et sociales du peuple et de la société.

Ne laissons pas l'élite dominante récupérer la
Journée internationale des femmes


La Marche commémorative des femmes 2018 à Vancouver exigeant des comptes du gouvernement sur son échec à mettre fin à la violence contre les femmes

Les représentants de l'oligarchie financière défendent leur propre interprétation de la Journée internationale des femmes parce que leur but est de priver les femmes d'une conception du monde qui sert leurs intérêts et leurs droits. L'élite dominante a réduit ce qui est important et significatif pour les femmes à une liste d'épicerie de « ce que nous avons réalisé » et « ce qu'il reste à faire ». On laisse entendre que l'État et les institutions gouvernementales sont à l'avant-garde dans la lutte des droits des femmes et que ces mêmes institutions sont les exécutrices responsables de ce qui reste à faire sur ce front. Ainsi, ces élites tentent d'exclure les femmes et de réduire leur rôle à celui de « faire pression sur l'élite dirigeante » pour qui le succès est mesuré en fonction du nombre de femmes qui occupent des postes de pouvoir et qu'on voit à la télévision dans des positions de pouvoir au service de l'oligarchie financière, à moins, bien sûr, que l'une d'elles ne pose des questions et refuse de le faire. Les femmes ont pu voir sans équivoque ce qui arrive aux femmes dans les cabinets des partis cartels qui tergiversent face à leur devoir de servir l'élite impérialiste dirigeante et « font l'erreur » de se tenir debout face à la corruption et au diktat des oligarques.

Les gouvernements des partis cartels et les institutions de l'État prétendent défendre les droits des femmes et d'autres nobles idéaux mais, bien sûr, tout dépend de « ce qui est possible ». Verser des milliards de dollars pour payer les riches et accroître les dépenses militaires, cependant, est toujours quelque chose de « possible » puisque cela sert les intérêts étroits de l'oligarchie financière. D'autre part, un programme national de garderies faisant partie du droit de tous à l'éducation et de l'affirmation des droits des femmes ne relève plus du « possible » et pendant des décennies accumule la poussière sur les tablettes des énoncés de politique. L'élite dirigeante et ses gouvernements refusent de reconnaître que dans l'existence socialisée et l'économie du monde moderne, le soin des enfants et des aînés est une responsabilité sociale.

Les gouvernements et les institutions de l'État socialement irresponsables de l'oligarchie financière refusent même de réparer les torts historiques, de bâtir de nouvelles relations de nation à nation avec les peuples autochtones et de verser des réparations pour tout ce que les colonialistes ont volé et les crimes qu'ils ont commis. L'élite dirigeante veut chasser les peuples autochtones de leurs territoires pour « rendre les territoires disponibles » à l'exploitation des ressources naturelles. C'est le scandale impardonnable d'un Canada moderne qui refuse de résoudre la crise du logement autochtone, la pénurie d'eau potable et la suppression d'une économie viable qui engendre le chômage de masse, la pauvreté, le désespoir et le suicide parmi les jeunes, ainsi que l'infamie des femmes et filles autochtones assassinées et disparues.

Le violent assaut et l'arrestation des matriarches d'Unist'ot'en sur leur territoire non cédé au cours d'une cérémonie pour rendre hommage aux femmes et filles autochtones assassinées et disparues le 10 février exposent à nouveau la réalité de l'État canadien raciste dissimulée derrière les paroles mielleuses ainsi que l'hypocrisie d'une fausse réconciliation. L'affirmation du droit d'être des matriarches, des femmes et des jeunes autochtones et tous les autres nous inspire au plus haut point. Leur position résolue et courageuse et leur refus de se laisser intimider par la police et les tribunaux coloniaux leur ont mérité un appui d'un océan à l'autre et même ailleurs dans le monde.

Dans l'esprit de bâtir le Nouveau ensemble et de faire avancer le mouvement d'affirmation des droits des femmes, célébrons ensemble la Journée internationale des femmes et engageons-nous à bâtir les organisations nécessaires pour remporter la bataille pour la paix, la liberté et la démocratie.

L'Union des femmes démocratiques du Canada a été fondée lors de la Journée internationale des femmes de 1981 pour diriger le travail d'organisation des femmes dans la lutte pour l'émancipation. Hardial Bains, le fondateur et dirigeant du PCC(M-L) participe à une manifestation à cette occasion.

Supplément
  Journée internationale des femmes 2020

Les femmes aux premiers rangs de la lutte pour la paix, la liberté et la démocratie





Sur la question des femmes, l'hypocrisie du gouvernement libéral est sans limites


À la Journée internationale des femmes 2019 à Montréal

Le 24 février, Condition féminine Canada a annoncé que le thème choisi pour le 8 mars 2020, Journée internationale des femmes, est « #GrâceàVous ». Compte tenu du manque de respect pour les femmes qui est exprimé dans chaque aspect de la vie au pays à cause du programme des gouvernements de tous niveaux de payer les riches, tout ce que le gouvernement peut dire en cette occasion est hypocrite et offensant.

Condition féminine Canada explique le thème en ces mots : « L'autonomisation des femmes et des filles en vue de leur assurer une participation égale à la vie économique, sociale et politique offre d'importants avantages aux personnes de tous genres. Elle accroît la prospérité économique, favorise la paix et la sécurité, soutient l'équité et la justice dans notre société et, enfin, crée des communautés plus heureuses et plus saines ». À qui Condition féminine Canada dit-elle ces choses ? Aux enseignantes et aux travailleuses de l'éducation qui mènent la lutte d'un océan à l'autre ? Aux fonctionnaires qui font face aux coupures de services, qui affectent surtout les femmes ? Aux infirmières et aux professionnelles de la santé dont les conditions de travail les empêchent de fournir les services de santé comme elles doivent le faire ? Est-ce que Condition féminine Canada s'adresse ainsi aux mères, aux soeurs, aux tantes et aux grands-mères autochtones qui font face à l'injustice coloniale et aux abus chaque jour de leur vie ? S'adresse-t-elle aux femmes migrantes, des minorités nationales et racialisées dont les droits sont bafoués de façon régulière ?

Les femmes sont invitées à utiliser un cliquable pour écouter les expériences personnelles des femmes qui sont promues par Condition féminine Canada comme des exemples à suivre, comme si c'est la faute des femmes si elles n'ont pas « réussi ». On y promeut par exemple qu'employer plus de femmes permet d'augmenter le produit intérieur brut du Canada ! C'est condescendant et un effort pour justifier les conditions de travail intenables des femmes, et c'est une tentative de détourner l'attention du problème principal auquel toute la classe ouvrière du Canada fait face, soit que les travailleurs ne contrôlent ni la direction de l'économie ni leurs conditions d'emploi.

Par un tour de passe-passe, Condition féminine Canada nie la responsabilité du gouvernement canadien de reconnaître et garantir les droits des femmes, dont le droit d'être payées au même salaire que leurs collègues masculins pour le même travail. Elle nie que les conditions des femmes s'aggravent dans tous les aspects de la vie à cause de l'offensive antisociale de l'élite dirigeante, notamment la précarisation des conditions de travail et la pauvreté, de même que la violence contre les femmes et les abus contre les aînées.

En plus de nier les conditions des femmes et la réalité de l'offensive antisociale, Condition féminine Canada, en parlant des « avantages » de la « participation égale à la vie économique, sociale et politique », donne comme point de référence et objectif aux femmes le même système et le même processus politique actuels qui privent le peuple de pouvoir et qui s'appuient de plus en plus sur les pouvoirs de police de l'État pour imposer le diktat de l'oligarchie financière et criminaliser la lutte du peuple pour ses droits. C'est précisément contre ce système et ce processus que les enseignantes, les travailleuses de l'éducation, les travailleuses de la santé, les fonctionnaires et les femmes autochtones luttent avec courage en ce 8 Mars. Elles sont aux premiers rangs de la lutte pour s'investir elles-mêmes et investir le peuple du pouvoir afin de fournir une nouvelle direction à l'économie et aux affaires politiques.

En l'absence d'une garantie des droits des femmes et avec le statu quo politique comme objectif, la prospérité, la paix et la sécurité invoquées par Condition féminine Canada ne peuvent être autre chose que la prospérité de l'infime élite dirigeante qui contrôle l'économie, qui est belliqueuse et qui criminalise les luttes des peuples.

La prospérité de l'oligarchie financière requiert l'emploi des femmes à de bas salaires, à des conditions précaires, sur appel, sans sécurité ; elle requiert le trafic des êtres humains, et l'exploitation des femmes migrantes, en tant que femmes et migrantes. Pour ce qui est de la paix et la sécurité, le gouvernement essaie de rallier les femmes aux activités guerrières des États-Unis, alors que le Canada joue un rôle d'apaiseur avec ses propres activités d'ingérence, de sales manigances et d'agression au Venezuela, en Haïti et ailleurs pour maintenir la domination impérialiste américaine et écraser tout projet d'édification nationale pour le bien-être du peuple et contrôlé par lui.

Nul doute que dans son « #GrâceàVous », Condition féminine Canada a en tête des femmes comme Chrystia Freeland qui participe très bien, de façon égale, aux affaires politiques, en étant une championne de plein droit de la domination impérialiste américaine et du changement de régime par l'organisation de coups d'État contre les peuples du Venezuela, de la Bolivie et d'autres pays. En ce qui concerne l'équité et la justice, il est clair que ceux qui utilisent ce langage au sein de l'élite dirigeante n'ont jamais eu à vivre avec 700 $ par mois, ou souffert de la faim et de la pauvreté ou eu recours aux banques alimentaires.

Les femmes n'ont rien à faire des #GrâceàVous. La lutte des femmes pour leur émancipation est une lutte collective pour humaniser l'environnement naturel et social en mettant de l'avant les réclamations qui reviennent à chacun et chacune en tant qu'être humain. Par leurs actions, les femmes se font entendre, elles prennent des décisions collectives qui avancent leur cause sur toutes les questions qui les concernent. C'est ainsi qu'elles traitent des problèmes du présent. Les actions qu'elles mènent ici et maintenant déterminent l'avenir que nous voulons laisser à nos enfants.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 13 - 7 mars 2020

Lien de l'article:
Les femmes à la tête de la lutte Pour les droits de tous et toutes: Célébrons la Journée internationale des femmes - Christine Dandenault


    

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