Faits et
chiffres sur la condition des femmes au Canada
Les femmes, les enfants et les aînés sont les plus touchés par la pauvreté
Une étude
commanditée en 2018 par Angus Reid montre que
les femmes sont plus susceptibles que les hommes
de connaître la pauvreté. L'étude a examiné les
expériences rapportées sur une base volontaire par
des Canadiens en ce qui a trait à leurs
difficultés financières. Elle permet d'établir que
16 % des Canadiens pourraient être classés
comme « en difficulté » sur le plan
économique. Cela signifie qu'ils ont constamment
de la difficulté à couvrir les dépenses de base, y
compris la nourriture, les services publics, les
vêtements d'hiver, le logement et les soins
dentaires, et peuvent avoir à recourir à des
services tels que les « prêts sur salaire »
et les banques alimentaires pour s'en sortir.
Soixante pour cent des personnes en difficulté
sont des femmes, tandis que quarante pour cent
sont des hommes.
Certains groupes de femmes ont des taux de
pauvreté plus élevés et sont plus susceptibles que
d'autres d'être pauvres. La prévalence des faibles
revenus parmi les groupes de femmes et de filles
suivants est particulièrement élevée :
- Femmes et filles autochtones étant des
Indiennes inscrites ou des Indiennes issues de
traités : 32,3 %
- Femmes et filles des Premières Nations :
34,3 %
- Femmes et filles métisses : 21,8 %
- Femmes et filles inuites : 28 %
- Femmes handicapées : 23 % (sur la base des
données de 2014)
- Femmes immigrantes (celles qui ont immigré au
Canada entre 2011 et le 10
mai 2016) : 31,4 %
- Mères seules et leurs enfants : 30,4 %
- Enfants (0 à 17 ans) vivant avec des mères
célibataires : 42 % (contre 25,5 %
des enfants dans les familles monoparentales
masculines et 11 % dans les familles
biparentales)
- Femmes âgées de 65 ans et plus :
16,3 % (selon les données de 2015)
Dans certaines
régions du pays, les taux de pauvreté sont
effroyablement élevés. Par exemple, 50 % des
enfants inscrits des Premières Nations au Canada
vivent dans la pauvreté ; ce chiffre passe
à 64 % en Saskatchewan et
à 62 % au Manitoba.
Plus de 235 000 Canadiens vivent en
itinérance chaque année. Une nuit donnée, plus
de 35 000 Canadiens sont sans domicile. Les
femmes qui sont mères seules entrent dans des
refuges deux fois plus que les familles
biparentales. La violence au foyer contre les
femmes et les enfants est un facteur qui contribue
à leur itinérance. Lorsque les femmes deviennent
sans-abri, elles courent également un risque accru
de violence, d'agression sexuelle et
d'exploitation.
En 25 ans, la pauvreté des enfants et des
familles a augmenté de 25 %, passant
de 15,8 % des enfants en 1989
à 19,1 % des enfants en 2012.
Rapport de Statistique Canada sur la pauvreté
Statistique Canada rapporte, sur la base de la
mesure de faible revenu fondée sur un panier de
consommation, qu'en 2018, environ 3.2
millions de Canadiens, soit 8,7 % de la
population, vit sous le seuil officiel de pauvreté
au Canada.[1]
Pour les moins de 18 ans, le taux de pauvreté
était de 8,2 %, soit
environ 566 000 enfants.
Pour les personnes vivant dans des familles
comptant un couple, le taux de pauvreté des
enfants était de 5,8 %,
contre 26,2 % pour celles des familles
monoparentales dirigées par une femme. En d'autres
termes, les enfants vivant dans des familles
monoparentales dirigées par des femmes sont
presque trois fois plus susceptibles de vivre dans
la pauvreté que ceux vivant dans des familles
comptant un couple.
Environ 216 000 personnes âgées
de 65 ans et plus, soit 3,5 % de la
population âgée, vivaient en 2018 dans la
pauvreté, avec 1,7 % des personnes âgées
qui vivent dans des familles vivant dans la
pauvreté, contre 7,9 % des personnes
âgées seules, soit un taux six fois plus élevé.
Le taux de faible revenu global basé sur la
mesure de faible revenu était en 2018
de 12,3 % pour les enfants et
de 14,3 % pour les personnes âgées.[2]
Comment le Canada se compare-t-il ?
En mars 2019, l'Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE) a indiqué
que le taux de pauvreté relative du Canada
de 12,4 % était « légèrement
supérieur » à la moyenne des pays membres de
l'OCDE, qui est de 11,7 %. Alors que les
taux de pauvreté des personnes âgées étaient
inférieurs à la moyenne par rapport à d'autres
pays de l'OCDE, les taux de pauvreté des enfants
et des jeunes au Canada étaient supérieurs à la
moyenne de l'OCDE.
L'OCDE a également
indiqué que le Canada se classe parmi les cinq
premiers pays de l'OCDE qui ont la plus forte
proportion de ménages possédant leur propriété
avec une hypothèque (41 % de tous les
ménages). Il a noté que le fardeau du coût du
logement est particulièrement onéreux pour les
personnes à faible revenu - 48 % des
propriétaires à faible revenu ayant une hypothèque
ont consacré plus de 40 % de leur revenu
disponible à une hypothèque en 2016, la
cinquième part la plus élevée parmi les pays de
l'OCDE, et que le même indicateur diminue
à 43 % pour les locataires à faible
revenu.
En ce qui concerne les problèmes de sécurité,
l'OCDE a noté que 7 % des hommes au Canada ne
se sentaient pas en sécurité lorsqu'ils marchaient
seuls la nuit dans la ville ou le quartier où ils
vivaient en 2016-2017. La part des
Canadiennes qui se sentent en danger est
considérablement plus élevée, à 27 %,
mais toujours inférieure à celle de nombreux pays
de l'OCDE, où 32 % des femmes en moyenne
ne se sentent pas en sécurité.
Notes
1. Selon la mesure du
panier de consommation, une famille vit dans la
pauvreté si elle n'a pas suffisamment de revenus
pour acheter un panier précis de biens et services
dans sa collectivité.
2. Selon la mesure du
faible revenu, les individus vivent dans une
situation de faible revenu si le revenu après
impôt de leur ménage tombe en dessous de la moitié
du revenu médian après impôt, ajusté en fonction
de la taille du ménage. Le revenu médian après
impôt des familles canadiennes et des personnes
seules était de 61 400 $
en 2018.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 13 - 7 mars 2020
Lien de l'article:
: Les femmes, les enfants et les aînés sont les Plus touchés par la pauvreté
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