Numéro 30 - 16 novembre 2019
Le coup d'État
contre la République plurinationale
de Bolivie et son président
Le Canada doit
cesser d'être l'instrument
des opérations de changement de
régime des États-Unis!
Aux côtés du
peuple bolivien, exigeons la réintégration du président qu'il a élu!
Grand rassemblement de résistance au coup d'État à El
Alto, le 13 novembre 2019
• La Bolivie
sous le gouvernement d'Evo Morales
• Derrière le
coup d'État raciste en Bolivie
- Danny Shaw, Conseil des
affaires hémisphériques -
À titre d'information
• Enregistrements
audio
de
politiciens américains et leaders
de l'opposition bolivienne ourdissant le coup d'État
Expressions de la solidarité anti-impérialiste
• Des actions
militantes en appui au peuple bolivien
• Discussion
sur les développements politiques
dans les Amériques et les Caraïbes
• 28e
victoire de Cuba à l'Assemblée générale de l'ONU:
échanges animés avec la consule de Cuba à Montréal
• Le Canada
doit cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela!
Respectez les normes diplomatiques et internationales!
• Debout avec
Haïti! Justice, dignité, réparations
- Marie Dimanche, Frantz André et
Yves Engler -
Calendrier d'événements
Le coup d'État contre la République
plurinationale de Bolivie et son président
Rassemblement d'enseignants des régions rurales à La Paz, le 13
novembre 2019, pour exiger que le gouvernement autoproclamé du coup
d'État se retire du pouvoir.
Les événements de la semaine passée en Bolivie montrent
clairement que nous sommes témoins de l'aboutissement d'un coup d'État
militaire contre le président Evo Morales, qui a été réélu à l'élection
générale du 20 octobre, et le Mouvement pour le socialisme (MAS) qu'il
dirige et qui a remporté une majorité de sièges au Sénat et à la
Chambre des députés.
Il existe des preuves irréfutables
démontrant que les événements survenus la semaine dernière sont liés
aux efforts des États-Unis pour influencer et prendre le contrôle des
forces militaires et policières de la région par le biais de programmes
mis en place à cette fin. En outre, des cassettes audio laissent voir
que certains politiciens américains et fonctionnaires de l'ambassade
ont collaboré avec des officiers de l'armée, des membres de
l'opposition boliviens à la retraite et d'autres pour organiser et
financer les actions violentes et déstabilisatrices qui ont eu lieu,
ainsi que la création d'un gouvernement parallèle dans l'éventualité
d'une autre victoire d'Evo à l'issue de l'élection. L'existence d'un
tel plan est corroboré par le fait que, selon Evo, un membre de son
équipe de sécurité lui aurait dit qu'on lui avait offert 50 000 dollars
pour le remettre à Evo à ses ennemis politiques.
Faisant preuve de mauvaise conscience, le gouvernement
Trudeau refuse de se rendre à l'évidence. Dans ses déclarations,
Affaires mondiales ne mentionne jusqu'à présent que la « démission » du
président Morales et sa disposition à appuyer « une solution
institutionnelle qui permettra à une administration intérimaire
temporaire de se préparer à de nouvelles élections et d'éviter un vide
de pouvoir ». Cela signifie que le Canada soutient la sénatrice de
l'opposition Jeanine Añez qui, comme Juan Guaido au Venezuela, s'est
déclarée présidente intérimaire en violation de la constitution, et
dans ce cas avec le soutien de l'armée (on voit un officier l'aider à
mettre l'écharpe présidentielle lors de son assermentation). Après
s'être emparée de la présidence, Añez a nommé son propre cabinet et,
contredisant la prétention que son gouvernement n'était qu'un
gouvernement « intérimaire » en place jusqu'à la tenue d'une nouvelle
élection, elle a immédiatement entrepris dans un esprit revanchard de
démanteler les programmest les mesures de tous types mis en place par
le gouvernement du MAS. Si la « présidente » par intérim réussit à
s'imposer, il n'y a pas qu'Evo qui se verra interdire de se présenter à
l'élection, mais tous les candidats du MAS. Entre-temps, la police et
l'armée ont reçu le feu vert pour attaquer et arrêter arbitrairement
ceux qui résistent au coup d'État, dont beaucoup appartiennent aux
nations autochtones. En date du 16 décembre, 23 décès ont été signalés,
bon nombre par balles.
Dans les opérations de changement de régime au Venezuela
et en Bolivie, le Canada a joué un rôle important au sein de
l'Organisation des États Américains (OÉA) pour que le regroupement
déclare des élections illégitimes ou frauduleuses lorsqu'elles ne
produisent pas les résultats escomptés. Ensuite il s'associe aux forces
du coup pour destituer illégalement les présidents et les gouvernements
élus par le peuple.
Dans le cas de la récente élection en Bolivie, des
analyses distinctes des résultats réalisés par différents experts ne
corroborent pas les prétendues conclusions de la vérification réalisée
pour le compte l'OÉA. Toutes les études ont conclu que le nombre
d'irrégularités rapportées n'était pas significatif et que la
suppression des votes dits suspects en faveur d'Evo n'aurait pas changé
sa victoire au premier tour. (Voir à ce sujet « What Happened in
Bolivia's 2019 Vote Count ? Role of the OAS Electoral Observation
Mission » du Center for Economic and Policy Research). Tout cela
permet de croire que les prétendues irrégularités rapportées par
l'équipe de l'OÉA - qui n'étaient pas des cas de fraude et
n'établissaient pas la preuve tangible de fraude - étaient le prétexte
attendu pour demander le rejet complet des résultats et demander la
tenue de nouvelles élections, permettant ainsi aux forces du coup
d'État de dire qu'Evo a été élu par la « fraude » et de prendre leurs
mesures contre lui. Au nom de qui le Canada a-t-il aidé à instiguer
cette contestation ?
Marches en provenance de 20 États de la Bolivie vers les quartiers
généraux du gouvernement
pour soutenir Evo Morales, le 15 novembre 2019
Le Canada a joué un rôle similaire dans d'autres coups
d'État ou tentatives de coup d'État orchestrés par les États-Unis dans
l'hémisphère sud durant ce siècle, notamment contre le président
Jean-Bertrand Aristide en Haïti en 2004 et contre le président Manuel
Zelaya au Honduras en 2009. Dans ces deux cas, les chefs et les
gouvernements visés par un changement de régime tentaient de tracer une
voie de développement indépendant pour leur pays, en donnant la
priorité aux besoins des travailleurs et des plus vulnérables, au lieu
d'appliquer les dures solutions néolibérales dictées par le FMI qui ont
détruit l'économie nationale de bien des pays et semé la misère dans le
monde. Dans ces deux cas, outre le rôle qu'il a joué dans le soutien
aux coups d'État perpétrés contre ces présidents, le Canada, sous des
gouvernements conservateurs et libéraux, est intervenu pour empêcher
les forces populaires d'élire le gouvernement de leur choix en
s'empressant de soutenir des coups électoraux pour garantir le maintien
au pouvoir des gouvernements néolibéraux et de l'appareil répressif
qu'ils n'hésitent pas à utiliser contre le peuple en toute impunité.
Le fait que le Canada ait été sollicité par les
États-Unis pour diriger le Groupe de Lima, prétendument pour « rétablir
la démocratie au Venezuela », montre quel genre de démocratie, de
droits humains et de primauté du droit il défend. Le Groupe de Lima est
un regroupement de gouvernements parmi les plus corrompus, répressifs,
non démocratiques et violateurs des droits humains, parmi lesquels le
Brésil, le Chili, la Colombie, le Honduras, le Pérou — tous confrontés
à des crises de légitimité et une répudiation généralisée chez eux.
L'hypocrisie du gouvernement Trudeau semble n'avoir
aucune limite. D'une part, il fait des déclarations interminables en
son propre nom ou en tant que membre du Groupe de Lima sur la
destruction de l'ordre démocratique et constitutionnel au Venezuela,
justifiant des mesures punitives par l'OÉA. Non seulement le peuple
vénézuélien s'oppose-t-il résolument au changement de régime, mais les
tentatives du Canada dans ce sens n'ont jamais réussi faute du soutien
nécessaire au sein de l'OÉA. En même temps, il ferme les yeux sur
l'assaut de l'oligarchie contre la constitution et la démocratie, ainsi
que contre la vie du peuple bolivien qui demande le retour de son
président légitime. C'est l'oligarchie raciste qui se venge maintenant
des « Indiens » qu'elle méprise.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
appelle les Canadiens à soutenir sans réserve le peuple bolivien qui
exige la réintégration de son président élu, Evo Morales, et à exiger
que le gouvernement du Canada cesse son ingérence flagrante dans les
affaires de la Bolivie et du Venezuela, en violation de la Charte de
l'ONU, du droit international et des normes de la diplomatie. Toute
l'hypocrisie libérale sur la tenue d'élections libres et équitables,
les droits humains et un « ordre international fondé sur des règles »
ne fera pas oublier cette réalité.
Célébrations à la suite de l'élection du président Evo Morales pour un
quatrième mandat, le 29 octobre 2019
1. La Bolivie est passée du statut de pays le plus
pauvre des Amériques à celui de pays ayant la plus forte croissance
dans les Amériques ;
2. La Bolivie a augmenté son PIB de 400 pour cent ;
3. Les 8 bases militaires américaines en Bolivie
ont été éliminées, et Evo a expulsé la DEA (Drug Enforcement
Administration) et la CIA de son pays ;
4. Le gaz et l'eau ont été nationalisés (ils sont
maintenant déclarés droits humains afin qu'ils ne puissent plus être
privatisés) ;
5. La récupération du gaz naturel pour le mettre au
service du peuple bolivien a soutenu le développement de cette grande
nation ;
6. Douze usines de lithium, 3 usines de
ciment, 2 usines d'automobiles et 28 usines de textile ont
été construites ;
7. 12 694 coopératives ont été créées ;
8. La discrimination contre la majorité de la
population, à savoir la population autochtone, a été éliminée et la
Bolivie est devenue la République plurinationale de Bolivie, qui a
reconnu constitutionnellement l'autodétermination et la culture des
peuples autochtones ;
9. La moitié des postes publics sont occupés par des
femmes, dont 68 % sont autochtones ;
10. Le salaire minimum a augmenté de 1 000
pour cent ;
11. La Bolivie a lancé son premier satellite, le Tupac
Katari, [du nom d'un dirigeant autochtone Aymara qui a dirigé une
rébellion contre les Espagnols en 1781-1782] ;
12. Le gouvernement bolivien a exercé le pouvoir de
concert avec les mouvements sociaux, de sorte que la Bolivie a été
gouvernée main dans la main avec le peuple ;
13. Le gouvernement Morales été un promoteur de la
culture et du respect de l'environnement, selon le concept « Aimer la
Pachamama » (la Terre mère) ;
14. Un régime de retraite à partir de 65 ans a été créée
;
15. Un programme de financement a été créé pour tous les
étudiants boliviens ;
16. L'analphabétisme est passé de 22,7 %
à 2,3 % ;
17. Plus de 25 000 kilomètres de routes ont
été construits ;
18. 134 hôpitaux ont été construits ;
19. 7 191 centres sportifs ont été construits ;
20. 1 100 écoles ont été construites ;
21. Une nouvelle Constitution a été adoptée qui donne
des droits aux travailleurs, aux paysans, aux étudiants, aux femmes et
aux peuples autochtones.
- Danny Shaw, Conseil des affaires
hémisphériques -
Le dimanche 10 novembre, vers 16 heures (heure
normale de l'Est), le président et vice-président démocratiquement élus
de la Bolivie, Evo Morales et Alvaro Garcia, ont été contraints de
démissionner. Ce n'était pas des démissions volontaires, contrairement
à ce que rapportent CNN, le New York Times et le reste des
médias corporatifs, et elles n'ont pas été acceptées par l'Assemblée
législative comme le prévoit la Constitution de la Bolivie.[1] Il s'agissait d'un coup d'État usant de
menaces et de brutalité contre Morales, Garcia, des membres du cabinet,
des représentants du Congrès et leurs familles. Le commandant en chef
de l'armée et le chef de la police bolivienne ont demandé la démission
de Morales en termes non équivoques.[2]
Les forces du coup d'État, dirigées par le président du Comité
Pro-Santa Cruz, Luis Fernando Camacho, continuent de cibler les
militants du Mouvement pour le socialisme (MAS), les mouvements sociaux
progressistes et les peuples autochtones de Bolivie.
Ce qui se dissimule derrière les manchettes trompeuses
Comme on pouvait s'y attendre, les médias
institutionnels ont couvert de manière partiale les développements dans
l'État plurinational de Bolivie, une nation andine riche en ressources
qui compte 11,5 millions d'habitants, dont environ 50 %
sont des autochtones.[3] Les
grands médias n'hésitent pas à encourager les manifestations à Hong
Kong et amplifient tout signe de mécontentement au Venezuela ou dans
tout autre pays perçu par le gouvernement américain comme un «
ennemi », mais ils ont largement ignoré les soulèvements
populaires en Haïti, au Chili, en Équateur et ailleurs. Maintenant,
dans le cas de la Bolivie, les cercles conservateurs des Amériques
célèbrent une occasion de reprendre le pouvoir à un président, à une
administration et à un peuple qui ont été un moteur régional pour la
promotion des droits des autochtones, des femmes et des travailleurs et
la défense de l'environnement. La Bolivie a connu l'un des taux de
croissance économique les plus stables des Amériques, se situant
entre 4 % et 5 % au cours des dernières années, et
la pauvreté a diminué chez des millions de Boliviens, le taux passant
de 59 % à 39 %, selon les données officielles de la
Banque mondiale.[4]
Un appel à la solidarité
Manifestation devant les bureaux de l'Organisation des États américains
(OÉA)
à Washington le 11 novembre 2019
Le jeudi 24 octobre, le comité électoral bolivien a
déclaré Evo Morales vainqueur, avec 47,07 % des voix, devant
Carlos Mesa, le deuxième avec 36,5 % des voix.[5] Selon une enquête du Centre for
Economic and Policy Research, Morales disposait d'une marge de victoire
suffisante pour être déclaré vainqueur des élections.[6] L'Organisation des États américains
(OÉA) a quant à elle conclu que l'élection était entachée
d'irrégularités et que « l'équipe de vérification ne pouvait valider
les résultats des élections et recommandait donc la tenue d'une autre
élection ».[7] L'opposition
dirigée par le dirigeant d'extrême-droite du Comité Santa Cruz, Luis
Fernando Camacho, a contesté les résultats de l'élection. Camacho a été
impliqué dans l'affaire de corruption qui a touché tout le continent
appelée les « Panama Papers ».[8]
Il a aussi des liens avec le séparatiste et terroriste Branko
Marinkovic, qui jouit de l'immunité au Brésil, pays maintenant gouverné
par le président de droite Jair Bolsonaro.[9]
En réponse aux accusations que l'élection n'était pas valide, Morales a
invité les Nations unies et l'OÉA à venir mener une enquête.[10] L'opposition a rejeté tous ces
appels, réitérant sa demande de démission de Morales.[11] Morales a répondu aux accusations de
l'OÉA concernant des irrégularités en appelant à de nouvelles élections
et à la reconstitution de la commission électorale, mais les dirigeants
du coup d'État ont rejeté toutes ces concessions.[12]
Depuis que l'anarchie s'est installée, le président
Morales a plaidé pour la paix et le dialogue dans toutes ses
déclarations publiques. Cependant, l'opposition ne s'intéresse pas à la
paix sociale construite par le MAS. Bien au contraire, elle veut
renverser tous ces gains.
Dans la ville de Vinto, les manifestants ont
brutalement attaqué la mairesse du MAS et pour l'humilierr lui ont
coupé les cheveux et l'ont fait défiler dans les rues. Les forces
antigouvernementales ont pris les armes et incendié les maisons des
militants du MAS et des membres de leur famille. En réponse, Morales a
dit : « Brûlez ma maison. Pas celles de ma famille. Cherchez la
vengeance auprès d'Alvaro et moi. Pas auprès de nos familles. »[13]
Les manchettes des médias américains se donnent très peu
la peine d'expliquer la division raciale et sociale qui caractérise
historiquement la Bolivie. Les forces prodémocratie devraient chercher
à comprendre la dynamique interne à l'oeuvre dans la société bolivienne
et appuyer le rétablissement du gouvernement démocratiquement élu et la
paix. Vétérans de plusieurs siècles de résistance, les Boliviens sont
prêts à continuer de résister au coup d'État et à préserver les acquis
historiques du « processus de changement ».
Derrière la propagande
Manifestation devant les bureaux de l'OÉA le 11 novembre 2019
Aux yeux des multinationales du gaz et de leurs laquais,
le « crime » de Morales et du Mouvement pour le socialisme (MAS)
est d'avoir rompu la relation historique d'exploité à exploiteur entre
la Bolivie et les États-Unis.
En 2005, Evo Morales est devenu le 80e
président de la Bolivie et son premier président autochtone.
En 2006, le MAS a renationalisé les vastes réserves de gaz de la
Bolivie. Morales a expulsé la Drug Enforcement Administration, USAID,
le Peace Corps et l'ambassadeur des États-Unis à cause de leur
politique d'intervention dans les affaires intérieures de la Bolivie,
qui est illégale dans tous les pays, et certainement aux États-Unis.
Conscient des plus de 200 invasions militaires des États-Unis sur
le continent au cours du XXe siècle, le MAS a créé une école militaire
anti-impérialiste pour former ses propres officiers et soldats. Les
Cholitas, le nom sous lequel sont connues les femmes aymaras, ont
accompli d'importants progrès depuis 2005. Traditionnellement
exclues de l'économie formelle et exploitées comme domestiques dans les
maisons des riches, les Boliviennes se sont créé un nouvel espace
économique et culturel qui leur donne plus d'autonomie.
En dépit de tous les gains sociaux et économiques, le
processus de changement n'a pas été en mesure de transformer
complètement le vieil appareil d'État au cours des treize dernières
années. Au moment décisif, lorsque l'état de droit a été attaqué,
d'importants secteurs du haut commandement militaire et de la police
ont soutenu le coup d'État.
Lorsqu'il a démissionné pour empêcher d'autres attaques
contre des Boliviens innocents, Evo a dit : « Mon péché est que je
suis un autochtone et que je suis de la gauche. »
La contextualisation du coup d'État
Contrairement à ce que veulent nous faire croire le
candidat en deuxième place Carlos Mesa, Luis Fernando Camacho et
d'autres membres des forces en faveur du coup d'État, la violence et le
chaos ne concernent pas seulement le quatrième mandat présidentiel de
Morales. Il s'agit de quelles forces sociales réussiront à contrôler
l'avenir de la Bolivie.
Actuellement, le renversement du
gouvernement MAS et la victoire des forces interventionnistes
proaméricaines représentent un recul monumental pour le peuple bolivien
ainsi que pour la cause de l'indépendance et de la démocratie
régionales, tout comme l'a été pour le Chili l'avènement de Pinochet
en 1973.
Bien que 66,2 % des Boliviens soient
autochtones ou mestizos (un métissage entre autochtones et Européens
dont la génétique autochtone est plus élevée), la violence est
concentrée à Santa Cruz et d'autres régions où les secteurs plus nantis
- où la plupart des habitants ont le teint plus pâle et sont de
descendance espagnole - n'ont aucun intérêt à développer l'unité et la
démocratie bolivienne.[14] La
concentration de la richesse dans ces secteurs est la conséquence d'un
développement inégal, lui-même une conséquence de plusieurs siècles de
colonialisme.
Santa Cruz a tenté de se séparer de la Bolivie
en 2008. Les forces sécessionnistes ont foulé aux pieds le drapeau
rouge, jaune et vert de l'État plurinational de la Bolivie, le Wiphala,
choisissant plutôt de hisser le drapeau vert et blanc régional. L'appel
à l'« autonomie », les incendies de maisons et les attaques
violentes sont des tentatives de reprendre la direction de l'État
bolivien. Motivées par le racisme et leur soif insatiable de pouvoir
auquel elles se sont habituées depuis les premiers jours de l'histoire
du pays, ces forces sociales croient qu'elles ont remporté cette manche
en écartant par la force Morales et Garcia du pouvoir.
Un continent insurrectionnel
On ne peut comprendre le recul temporaire en Bolivie que
dans le contexte plus large de ce qui se passe à l'échelle de
l'Amérique latine.
Le pays voisin de la Bolivie, l'Argentine, vient de
rejeter l'ordre du jour de droite de Macrismo lors des récentes
élections. À l'ouest, le Chili se révolte contre un ordre du jour et un
président de milliardaires, Sebastian Pinera. Plus au nord, la Colombie
a rejeté Uribismo dans des élections locales. Lula - le politicien le
plus populaire du Brésil - est libre après avoir passé 19 mois
comme prisonnier politique. Des millions d'Haïtiens sont dans la rue et
exigent que cessent l'exploitation et l'occupation par les États-Unis.
En Équateur, il y a un mouvement populaire contre Lenin Moreno et
l'imposition draconienne du modèle économique néolibéral. Au Mexique,
le président Andres Manuel Lopez Obrador dirige un nouveau parti dont
l'objectif est d'édifier un ordre post-néolibéral. Le Venezuela et Cuba
continuent de riposter à l'offensive générale des États-Unis, offensive
à la fois diplomatique, militaire, médiatique et économique.
Le coup d'État ne peut mettre fin au processus de
changement
Au moment de publier cet article, de nombreuses voix se
font entendre pour dénoncer le coup. Elles proviennent de gouvernements
qui défendent l'ordre constitutionnel en Bolivie, mais sont aussi des
expressions de solidarité provenant de forces progressistes partout
dans le monde, car ce qui se passe constitue un coup dur pour la
démocratie et la justice sociale dans les Amériques.
L'OÉA, après avoir refusé de dénoncer la violence et les
attaques racistes perpétrées par les forces du coup, a tardivement
exprimé son appui à la préservation de l'ordre constitutionnel, à une
nouvelle autorité électorale et à de nouvelles élections, toutes des
revendications du président Morales lui-même.
La déclaration de l'OÉA se lit en partie comme
suit :
« Le secrétariat général demande une réunion urgente de l'Assemblée
législative plurinationale de Bolivie pour veiller au fonctionnement
institutionnel et à la nomination de nouvelles autorités électorales
afin de garantir un nouveau processus électoral. Aussi est-il important
que la justice continue d'enquêter sur les différentes forces
responsables d'avoir commis des crimes en lien avec le processus
électoral du 20 octobre, jusqu'à ce que cette question soit
résolue. »[15]
Maintenant que le président Morales et le vice-président
Alvaro Garcia ont démissionné et que le coup a polarisé la société
bolivienne, il sera difficile de rétablir le « fonctionnement
institutionnel » qui a été miné par le coup. Morales a trouvé
asile grâce aux autorités mexicaines. Ceux qui célèbrent la victoire
anti-autochtone brûlent le Wiphala dans les squares publics. Les
mobilisations populaires contre le coup et en appui à Morales
s'intensifient, et par endroits elles sont brutalement réprimées par la
police.[16] Selon des
témoignages et des images prises sur le vif, la police mutine, qui est
restée dans ses barraques alors que la violence et la destruction
étaient déchaînées par les forces antigouvernementales, tire maintenant
sur le peuple avec des armes létales.[17]
Entretemps, le MAS et d'autres organisations qui ont joué un rôle clé
dans le processus de changement tentent de protéger leurs rangs de la
persécution et de se regrouper afin de défendre les progrès réalisés
depuis une décennie, les gains qui ont sorti des millions de Boliviens
de la pauvreté, revalorisé la culture autochtone et contribué au désir
continental de former la Patria Grande. Comme l'a promis Evo Morales, «
la lutte continue ».[18]
Danny Shaw est professeur d'Études latino-américaines
et caraïbes à l'Université City de la ville de New York.
Notes
1. Londono, Ernesto, « Bolivian
Leader
Evo
Morales Steps Down », New York Times. 10
novembre 2019. Voir l'article 161 (3) de la Constitution de
la Bolivie : Les chambres se réunissent en assemblée législative
plurinationale pour exercer les fonctions suivantes, ainsi que celles
énoncées dans la Constitution : 3. Accepter ou refuser la
démission du président l'État et du vice-président de l'État.
2. Déclaration
de
Vladimir
Yuri Calderón Mariscal, commandant en chef de la police
bolivienne qui a par la suite démissionné de son poste, 10
novembre 2019. Voir également la
déclaration
du
commandant en chef des forces armées de Bolivie,
Williams Kaliman, qui a appelé à la démission de Morales le 10
novembre 2019.
3. International Work Group for
Indigenous Affairs (IWGIA). Selon le recensement national
de 2012, 41 % de la population bolivienne de plus
de 15 ans est d'origine autochtone, bien que les projections de
l'Institut national de la statistique (INS) pour 2017 indiquent
que ce pourcentage est probablement passé à 48 %.
4. La Banque
mondiale en Bolivie
5. Krygier, Rachel, «
Bolivia's election panel declares Evo Morales winner after contested
tally ; opponents demand second round », Washington
Post, 24 octobre 2019
6. Center for Economic and Policy
Research. «
What
Happened
in Bolivia's 2019 Vote Count ? The Role of the
OAS Electoral Observation Mission », novembre 2019
7. Preliminary
Findings
of
the Organization of American States. Analysis of the
Electoral Integrity of the Plurinational State of Bolivia, 20
octobre 2019
8. «
Informe involucra a cívico cruceño y envían dos casos al Ministerio
Público »
9. Voir « Revelan
que
Camacho
se transporta en vehículo de Marinkovic en La Paz »
et « El
racismo
de
Branko Marinkovic es emulado por Luis Fernando Camacho »
10. «
Bolivia election : U.S. withholds recognition ; Morales
supporters and opposition clash as sides await OAS audit », Washington
Post, 29 octobre 2019
11. Ramos, Daniel. «
Bolivia military says won't ‘confront' the people as pressure on
Morales builds », Reuters, 9 novembre 2019.
12. « Bolivian
President
Morales
calls for new elections after OAS audit »,
Reuters, 10 novembre 2019
13. « Statement of the
Bolivian President, Evo Morales, upon Resigning from the
Presidency », 10 novembre 2019
14. http://pdba.georgetown.edu/IndigenousPeoples/demographics.html
15. Déclaration
sur
la
Bolivie, OÉA, le 11 novembre 2019
16. Certains reportages indiquent
que la police a demandé aux forces armées d'intervenir. Voir la-razon.com
17. Dans un
gazouillis
envoyé
le 11 novembre, Evo Morales écrit : «
Après le premier jour du coup d'État civil-politique-policier, la
police qui s'est mutinée réprime avec des balles et provoque des morts
et des blessés à El Alto. Ma solidarité est avec ces victimes
innocentes, dont une jeune fille, et le peuple héroïque d'El Alto,
défenseur de la démocratie. »
18. « Déclaration du
président bolivien, Evo Morales, après avoir démissionné de la
présidence », 10 novembre 2019
À titre
d'information
Radio Erbol de Bolivie (réseau d'éducation) a diffusé 16
enregistrements audios impliquant des dirigeants de l'opposition
appelant à un coup d'État contre le gouvernement du président Evo
Morales, action politique qui aurait été coordonnée à partir de
l'ambassade américaine en Bolivie.
Les sénateurs américains Marco Rubio, Bob Menendez et
Ted Cruz, qui auraient entretenu des contacts avec l'opposition
bolivienne, figurent parmi les personnes citées dans les échanges sur
un éventuel changement de régime en Bolivie.
Les enregistrements révèlent également une participation
à la conspiration politique de l'ancien préfet de Cochabamba, Manfred
Reyes Villa, accusé de corruption en 2009 et ayant fui la Bolivie pour
demander l'asile aux États-Unis, où il réside actuellement.
Dans leurs échanges, les politiciens boliviens
mentionnent également un ancien président bolivien qui n'est pas nommé,
l'ancien législateur de la Nouvelle Force républicaine Mauricio Muñoz,
et les anciens officiers militaires Oscar Pacello, Remberto Siles,
Julio Maldonado et Teobaldo Cardozo.
Cliquez sur chaque nom de fichier pour écouter
l'enregistrement (en espagnol).
Audio 1:
Illustre l'engagement des sénateurs américains Marco Rubio, Bob
Menendez et Ted Cruz en faveur du plan de coup d'État en Bolivie.
Audio 2:
Un membre de l'opposition bolivienne et un ancien militaire présumé
aurait réclamé un soulèvement armé.
Audio 3:
Un membre de l'opposition bolivienne (qui n'a pas encore été identifié)
propose de révéler où demeurent les partisans du parti politique
présidentiel, pour susciter la peur dans la population et les inciter
par la suite à soutenir le coup d'État.
Audio 4:
Un membre de l'opposition bolivienne (qui reste à identifier) évoque la
stratégie que doit suivre l'opposition bolivienne pour établir un
principe qui invalide les élections du 20 octobre, génèrer un
soulèvement civilo-militaire et déclencher une grève nationale. Il
ajoute que des membres actifs des forces armées nationales et de la
police appuieraient ces actions.
Audio 5:
Une conversation entre des membres de l'opposition bolivienne montrant
la participation de Manfred Reyes Villa, un autre membre de
l'opposition basée aux États-Unis, qui envisage un coup d'État. Le
soutien que l'opposition obtient de la part de l'Église évangélique et
du gouvernement brésilien est mentionné. Il y a notamment une référence
à un présumé homme de confiance pour le président brésilien Jair
Bolsonaro, qui conseille également un candidat à la présidentielle
bolivien qui n'a pas encore été identifié.
Audio 6:
L'enregistrement montre la participation de Manfred Reyes Villa,
un membre de l'opposition, aux plans de coup d'État. La voix du
militant politique bolivien Mauricio Munoz y Reyes peut être entendue.
Audio 7:
Un ancien colonel bolivien confirme les plans du coup d'État contre le
président Evo Morales et s'inquiète de la participation de dirigeants
de comités civiques à l'armée liée à l'opposition.
Audio 8:
L'ancien colonel bolivien Julio Cesar Maldonado Leoni, président du
Comité militaire national, donne l'ordre de mettre en uvre toutes
sortes d'actions contre l'ambassade de Cuba et ses diplomates, afin de
semer la peur et la haine envers les Cubains afin qu'ils quittent le
pays.
Audio 9:
Cet audio est lié à une réunion entre d'anciens militaires boliviens
tenue dans la ville de Cochabamba. L'ancien colonel Julio Cesar
Maldonado Leoni, président du Comité militaire national, évoque la
création d'un pouvoir politico-militaire.
Audio 10:
L'ancien colonel bolivien Teobaldo Cardoso déclare que tout est prêt et
qu'il s'agit d'un vaste groupe de militaires, anciens et actifs, prêts
à faire la guerre.
Audio 11:
L'enregistrement illustre l'engagement de l'homme politique et membre
de l'opposition, Manfred Reyes Villa, à renverser le président. La voix
de Manfred Reyes est entendue lors d'une conversation avec la militante
politique et membre de l'opposition Miriam Pereira et les journalistes
Carlos et Chanet Blacut.
Audio 12:
La voix de l'ancien général de l'armée, Remberto Siles, qui se réfère à
l'existence d'un grand plan contre le gouvernement bolivien, est
entendue.
Audio 13:
La stratégie et actions du comité civique de La Paz, dans le contexte
de la grève nationale du 21 août. Vous pouvez entendre la voix de son
président, l'homme politique Jaime Antonio Alarcon Daza.
Audio 14:
Vous pouvez entendre la voix de l'ancien colonel Oscar Pacello Aguirre,
représentant du coordinateur militaire national. Il mentionne un plan
secret contre le gouvernement du président Evo Morales et les actions
prévues pour le 10 octobre.
Audio 15:
Rencontre privée entre les partisans de l'opposition Jaime Antonio
Alarcon Daza et Ivan Arias et des membres des comités municipaux, dans
le cadre de laquelle un accord a été conclu pour obtenir un équipement
de vote rapide pour les prochaines élections présidentielles, afin de
manipuler l'opinion publique et les résultats électoraux et déclarer la
fraude. Il y a une référence à la Jubilee Foundation, à l'Union
européenne, à l'ambassade des États-Unis et à l'église évangélique.
Audio 16:
La militante politique Miriam Pereira relie le député de l'opposition
et résident américain Carlos Sanchez Berzain au projet de renversement
du président Morales. Elle commente que Sanchez veut inciter à une
guerre civile en Bolivie et qu'ils ont un financement d'un demi-million
de dollars.
(17 novembre 2019. Avec des informations
de TeleSUR et d'elperiodicocr.com)
Expressions de la solidarité
anti-impérialiste
Un rassemblement à Toronto en solidarité avec
Evo Morales et le peuple bolivien
Plus de 80 personnes ont participé à un
rassemblement d'urgence le 12 novembre au parc Matt Cohen à
Toronto pour exprimer leur appui au président Evo Morales de la Bolivie
et au peuple bolivien, et pour condamner le coup d'État ainsi que ses
instigateurs dont le Canada, les États-Unis et l'Organisation des États
américains (OÉA), qui ont renversé Evo du pouvoir le 10 novembre.
L'action a été organisée par le Réseau d'appui latino-américain et
caribéen et un grand nombre d'organisations et d'activistes y ont
participé.
L'un après l'autre, les orateurs ont dénoncé le coup
d'État et condamné la violence et la terreur organisées par l'armée et
la police contre les membres de la famille du président Morales et les
membres et partisans du Mouvement pour le socialisme (MAS). Les
orateurs ont exigé que le gouvernement canadien et les partis
politiques au parlement expriment la volonté du peuple canadien,
condamnent le coup et mettent fin à l'ingérence du Canada dans les
affaires de nations souveraines.
Ce qui a été mis en lumière dans ces interventions est
l'ingérence contre-révolutionnaire en Amérique latine par les
États-Unis, le Canada et d'autres pays dans le but d'y mettre en place
des gouvernements antisociaux, tels que celui au Brésil, qui autorisent
le pillage des ressources et l'appauvrissement des peuples du continent
par les plus grosses entreprises minières et autres multinationales au
monde. Il a été souligné que le président Morales, le premier dirigeant
autochtone de la Bolivie, avait adopté plusieurs réformes qui ont
permis au peuple, en particulier les peuples autochtones, de sortir de
la pauvreté. Il a construit des nouveaux projets domiciliaires, des
écoles, des hôpitaux et une infrastructure qui ont amélioré le niveau
de vie du peuple. Aussi, sur le plan international, le président
Morales parlait haut et fort pour la paix et la justice.
Une déclaration émise le 10 novembre par le MAS a
été lue au rassemblement, condamnant le coup et disant, entre
autres : « Aujourd'hui nous nous engageons sur une longue route de
résistance à la défense des réalisations historiques du premier
gouvernement autochtone du pays qui a pris fin aujourd'hui avec la
démission forcée de notre président Evo Morales en raison d'un coup
d'État policier et civil. Que l'histoire soit témoin de notre
engagement envers la défense de notre programme de nationalisation et
d'industrialisation, de nos industries publiques, nos politiques
sociales et nos symboles nationaux. »
Le rassemblement s'est terminé par une courte marche au
bureau de Toronto de la ministre des Affaires étrangères Chrystia
Freeland pour exiger que le Canada cesse son ingérence criminelle en
Bolivie, au Venezuela et dans d'autres pays de l'Amérique latine et
partout dans le monde.
Militante manifestation à Ottawa en appui au peuple
bolivien
Le 12 novembre, des activistes d'Ottawa et de
Gatineau se sont mobilisés d'urgence pour manifester devant le bureau
du premier ministre en appui au peuple bolivien et leur président Evo
Morales. Bien qu'il ait été réélu démocratiquement le 20 octobre,
le président Morales a été forcé de démissionner le 10 novembre
par un coup d'État violent instigué de l'étranger. Le Canada, sous le
gouvernement Trudeau, est au premier rang des pays qui y veulent un
changement de régime, y compris dicter à la Bolivie que les résultats
du 20 octobre sont illégitimes et qu'il doit y avoir une deuxième
ronde d'élections.
Piquetage à Montréal : Justice pour les
peuples chilien et bolivien
Le 12 novembre, des Montréalais se sont
rassemblés en appui au peuple chilien qui lutte contre la répression
violente du gouvernement Pinera, et pour dénoncer le coup d'État en
Bolivie et la violence et la division déchaînées par les forces
réactionnaires de ce pays. Ils ont réclamé que le gouvernement canadien
s'oppose à la violation des droits au Chili et au coup en Bolivie.
Déclaration du Syndicat canadien de la fonction publique
sur la Bolivie, 13 novembre 2019
Le SCFP se joint à la communauté internationale pour
exprimer son inquiétude au sujet de la situation en Bolivie, qui a mené
à un coup d'État.
Le SCFP demande au gouvernement du Canada de reconnaître
et de respecter la souveraineté du peuple bolivien et son droit de
déterminer seul son propre avenir politique, sans ingérence étrangère
ou militaire. De plus, nous demandons aux libéraux de Justin Trudeau de
cesser de s'inspirer de certains pays dirigés par des gouvernements
d'extrême droite pour déterminer leur politique étrangère.
Nous offrons notre solidarité et notre soutien au peuple
bolivien qui sera le plus touché par l'instabilité sociale et
économique générée par cette attaque contre ses droits démocratiques.
Une réunion réussie a eu lieu le samedi 9 novembre
à la Maison des Amis à Ottawa, organisée par les Mouvements sociaux
ALBA-Ottawa. Un représentant d'ALBA, dans ses mots de bienvenue, a
souligné que la situation en Amérique latine évolue à une vitesse telle
que certaines situations changent quotidiennement. De façon générale,
la réunion a permis aux participants de saluer les luttes des peuples
pour un nouveau départ à tous les niveaux, que ce soit à Cuba, en
Bolivie, au Venezuela, au Honduras, au Chili, en Haïti ou au Brésil.
Parmi les orateurs, il y avait Giuvel Orozco Ortega,
conseiller adjoint et chef de mission de l'ambassade de Cuba ;
Luis Acuna, chargé d'affaires de l'ambassade du Venezuela, le
professeur Marcelo Saavedra et Gustavo Saavedra, originaires de la
Bolivie, qui ont informé les participants de la situation dans ces
pays. Giuvel a expliqué comment les nouvelles mesures adoptées par
l'administration Trump pour intensifier le blocus créent une situation
difficile pour le peuple cubain et comment celui-ci tente de trouver
des solutions dans une situation où 85 % de son commerce est
touché. Luis a pour sa part parlé entre autres de l'étrange situation
dans laquelle se trouve le gouvernement canadien sur la question des
normes diplomatiques. En effet, celui-ci vient de reconnaître
officiellement les lettres de créance d'un ambassadeur vénézuélien au
Canada nommé par le président autoproclamé Juan Guaido. Entretemps, le
gouvernement canadien rend la vie difficile au personnel de l'ambassade
du Venezuela à Ottawa, notamment en gelant les transferts financiers du
Venezuela qui sont nécessaires au bon fonctionnement quotidien de
l'ambassade. Les deux orateurs qui ont parlé de la Bolivie ont expliqué
comment, suite à la victoire électorale d'Evo Morales le 20
octobre, des forces de l'extrême-droite ont déchaîné une violence
raciste ouverte contre le peuple comme partie intégrante d'une
tentative de coup d'État. (Le jour suivant cette réunion, le 10
novembre, le coup contre Morales s'est concrétisé.)
Les participants à la réunion ont soulevé que le
gouvernement canadien doit rendre des comptes pour son ingérence dans
les affaires du Venezuela et de la Bolivie. Plusieurs se demandent
pourquoi il se range du côté de ceux qui imposent une situation de
violence et d'instabilité aux peuples et aux gouvernements dûment élus.
Ils ont exprimé leur enthousiasme devant la libération
de Lula au Brésil le 8 novembre et souligné que le Brésil s'est
maintenant joint aux États-Unis et à Israël, les trois seuls pays ayant
voté contre la résolution de l'ONU dénonçant le blocus des États-Unis
contre Cuba.
Maricarmen Guevara, une organisatrice d'ALBA, a présenté
des diapositives de la Conférence internationale contre l'impérialisme
et le néolibéralisme qui a eu lieu récemment à La Havane, à Cuba.
Plusieurs événements ont été annoncés pour souligner
l'intensification de l'appui aux luttes des peuples et à la lutte
anti-impérialiste dont la classe ouvrière canadienne, mexicaine et
américaine fait partie. Entre autres : l'importance de participer
à un piquetage le 13 novembre contre le faux ambassadeur du
Venezuela sur le campus de l'Université d'Ottawa suite à un appel lancé
par ALBA; le piquetage mensuel du 17 novembre devant l'ambassade
des États-Unis en appui à Cuba et sa lutte contre le blocus inhumain
imposé par les États-Unis; une invitation à signer une lettre en appui
au peuple bolivien et en opposition à la violence déchaînée contre lui
et à la voie choisie par le peuple bolivien, lettre devant être livrée
à l'ambassade de la Bolivie.
(Photos: LML)
28e victoire de Cuba à l'Assemblée
générale de l'ONU
Le dimanche 10 novembre, la Table de concertation
de solidarité Québec-Cuba a organisé une rencontre avec Mara Bilbao
Diaz, consule générale de Cuba à Montréal sur le vote écrasant en
faveur de la résolution contre le blocus des États-Unis contre Cuba.
Près de 50 personnes étaient présentes, dont des membres des
communautés salvadorienne, chilienne, haïtienne et des activistes. Sous
des applaudissements nourris, Mara a annoncé que pour la 28e année
consécutive, la résolution contre le blocus criminel étatsunien contre
Cuba a été adoptée par une majorité écrasante lors de l'Assemblée
générale de l'ONU le 7 novembre. Cent quatre-vingt-sept pays et
nations ont voté en faveur de la résolution condamnant le blocus. Les
États-Unis, Israël et le Brésil ont voté contre la résolution ;
l'Ukraine et la Colombie se sont abstenues.
Malgré l'activation du titre III de la Loi
Helms-Burton par le gouvernement Trump en janvier 2019 et même
si ce dernier a exercé d'énormes pressions sur des pays d'Amérique
latine, a dit Mara, l'écrasante majorité des 187 voix en appui à
la lutte du peuple cubain expose combien les États-Unis sont de plus en
plus isolés internationalement.
Elle a détaillé les nouvelles attaques contre l'économie
cubaine du gouvernement étatsunien avec l'activation du titre III, et
ce, pour la première fois depuis son adoption en 1996. Tous les 6
mois depuis son adoption, l'administration américaine a examiné sa
faisabilité. L'administration Trump est la première à l'appliquer. Une
des conséquences immédiates pour Cuba est l'accès limité au carburant.
En septembre, Cuba a dû ralentir ses activités. De plus, cette loi
permet à tout citoyen américain ou entité qui possédait des terres à
Cuba avant la révolution, de se présenter devant un tribunal et de
demander à avoir contrôle sur toute entreprise maintenant située sur
ces terrains. Cette manoeuvre a évidemment pour effet d'intimider de
nouveaux investisseurs dont Cuba a besoin, comme n'importe quel pays à
l'heure actuelle.
Elle a présenté la liste des mesures imposées contre
Cuba : l'émission de visas est réduite, de même que les services
consulaires, l'accord entre les fédérations de baseball cubaine et
étatsunienne a été abolie, comme la possibilité pour un citoyen des
États-Unis de voyager à Cuba. Les vols directs aux aéroports de Cuba
sont interdits, sauf vers celui de La Havane. De plus, avec la clause
qui interdit que tout équipement ayant 10 % et plus de
composantes étatsuniennes soient vendus à Cuba, l'acquisition par
l'île de nouvelles technologies, de médicaments et de matériaux
nécessaires est rendue pratiquement impossible. Cela se répercute dans
tous les aspects de la vie, avec les conséquences que l'on peut
imaginer sur les soins de santé et le traitement de différentes
maladies.
Les 59 ans de blocus, a-t-elle dit, ont coûté plus
de 922 milliards de dollars à l'économie cubaine.
D'avril 2018 à mars 2019, ce sont 4,34 milliards de
dollars dont le gouvernement cubain n'a pu disposer. Malgré cela, pas
une école n'a été fermée et le système de santé cubain est tel, a dit
Mara, qu'un Cubain qui attend plus de 30 minutes à une clinique ou
à l'hôpital se fâche et demande à voir la direction !
L'esprit de résistance du peuple cubain, nous le devons
au peuple lui-même et à sa direction, a dit Mara. Elle a souligné le
rôle crucial de la solidarité internationale, dont celle des
organisations, à Montréal, qui mois après mois, peu importe la
température, font un piquetage devant le consulat des États-Unis.
Elle a indiqué combien nous sommes témoins de mouvements
à travers le monde, et dans nos Amériques, du rejet du néolibéralisme
et de ses violences contre les peuples. Cuba témoigne qu'une nation
peut se construire autour de la réalisation des besoins du peuple.
C'est aussi ce qui explique la 28e victoire de Cuba à l'Assemblée
générale de l'ONU.
Une période de questions très animée entrecoupée des
Vive Cuba ! a suivi la présentation. À la question sur ce que
représente 28 années de vote contre le blocus si les États-Unis
maintiennent le blocus et font fi de la résolution et comment
les 187 pays peuvent la rendre effective, la consule a donné des
exemples. Elle a expliqué d'abord que les résolutions adoptées par
l'Assemblée générale des Nations unies ne sont pas exécutoires. La
structure des Nations unies ne fonctionne pas comme cela. Cependant, le
vote a une valeur morale très importante. Les États-Unis passent outre
lamentablement la décision d'une écrasante majorité des pays qui votent
en faveur de cette résolution, mais l'exemple et la détermination de
Cuba font bouger les votes des pays contre les États-Unis. Par exemple,
les pays d'Afrique n'oublient pas tout ce que Cuba fait d'une manière
désintéressée. Ils ont leur propre expérience directe avec Cuba. Ce
n'est pas un discours vide. Cuba a très peu de choses du point de vue
matériel, mais défend une politique d'assistance envers les pays de
façon désintéressée. Nous envoyons des centaines de médecins. Avec
l'apparition de l'Ébola en Afrique, seulement 3 ou 4 pays ont
envoyé de l'aide et parmi ces pays, Cuba. Leur formation dans les
conditions de la révolution et du blocus leur permet d'agir et de
soigner dans les conditions les plus difficiles.
D'autre part, l'Union européenne s'oppose au blocus et
vote en bloc en faveur de cette résolution. Quelques pays de l'Europe
dont l'Espagne ont beaucoup d'intérêts économiques et commerciaaux avec
Cuba. Des parlementaires ont émis des dénonciations contre le blocus,
car d'une certaine manière cela affecte les intérêts du pays. Cuba veut
aussi démontrer par ce vote aux Nations unies l'illégalité et
l'immoralité du blocus.
D'autres questions ont porté sur le travail des médecins
à l'étranger, de leur formation, du travail diplomatique des
représentants cubains au Canada. Les réponses ont illustré l'empreinte
tangible de 60 ans de révolution sur la vision du peuple cubain,
sa bataille dans la vie pour défendre sa souveraineté et sur comment il
aborde les problèmes pour les résoudre en sa faveur et en faveur des
peuples du monde.
La rencontre s'est tenue à la suite de la Conférence de
solidarité anti-impérialiste de La Havane pour la démocratie et contre
le néolibéralisme les 1er, 2 et 3 novembre à laquelle
une délégation de la Table de concertation de solidarité a participé.
Un diaporama de photos du déroulement de la conférence, dont plusieurs
de la participation de Nicola Maduro, Raoul Castro et ont suscité des
applaudissements et des Vive Cuba !, Vive le Venezuela ! La
conférence a démontré que Cuba n'est pas seule dans un contexte des
plus dangereux pour les peuples des Amériques et du monde.
À la toute fin, la nouvelle de la démission d'Evo
Morales en Bolivie et de la tenue de nouvelles élections a été annoncée
et suivie en direct de la conférence de presse de la direction
bolivienne. Les participants ont réagi en proposant de tenir une action
pour dénoncer le coup d'État qui vient de se produire contre le
gouvernement et le peuple boliviens, en même temps que l'action
organisée en appui au peuple chilien le 12 novembre. L'esprit de
résistance face aux manoeuvres des États-Unis et des hautes sphères de
l'oligarchie dans les Amériques était au rendez-vous.
(Photos: LML)
Piquetage à l'Université d'Ottawa le 13 novembre 2019 contre
le faux ambassadeur du Venezuela
Des activistes, à l'appel de Mouvements sociaux ALBA
Ottawa, ont organisé un piquetage à l'Université d'Ottawa mercredi
soir, le 13 novembre, où avait lieu un événement annoncé comme
étant une « réunion de la communauté vénézuélienne avec l'ambassadeur
du Venezuela au Canada, Orlando Viera-Blanco ». Promouvoir de la
sorte un faux ambassadeur dont les lettres de créance elles-mêmes
proviennent d'un président autoproclamé n'est rien de moins qu'une
farce. Le problème, c'est que le gouvernement canadien est l'un des
architectes de cette farce. Selon les normes diplomatiques, les nations
souveraines nomment leur ambassadeur, mais malgré cela, la gouverneure
générale du Canada a accepté les lettres de créances d'un faux
président auto-proclamé du Venezuela et fait tout pour rehausser sa
légitimité. En plus d'être sans précédent en termes des normes de
diplomatie canadienne, ces activités montrent à quel point le Canada se
met au service des impérialistes américains.
En 2015, Barack Obama avait déclaré le Venezuela
une « menace à la sécurité nationale des États-Unis » et, plus
tard, l'ancien conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, John
Bolton, sous l'administration Trump, avait déclaré que le Venezuela,
Cuba et le Nicaragua constituaient un « triangle de terreur » et
qu'ils étaient la source « d'immenses souffrances et d'instabilité
régionales ». En réalité, la source de l'immense souffrance et
instabilité dans la région sont les blocus imposés à Cuba et maintenant
au Venezuela ainsi que les coups d'État parrainés en partie par le
Canada contre Haïti, le Honduras, le Brésil et maintenant la Bolivie.
L'ingérence sans relâche des États-Unis et de leurs acolytes au Canada
dans les affaires de pays souverains ne peut être justifiée sous
prétexte de grands idéaux.
Les organisateurs du piquetage ont déclaré : « Le
Canada ne joue pas le rôle que nous attendons de lui. Nous nous
opposons à l'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays et
nous voulons que nos gouvernements respectent les gouvernements
souverains et dûment élus à l'étranger. Nous refusons de jouer le jeu
des États-Unis d'imposer un changement de régime par la
déstabilisation, les blocus et les menaces d'intervention militaire,
que ce soit sous la bannière de l'aide humanitaire ou tout autre
prétexte. En ce sens, le gouvernement canadien doit arrêter ses
manigances au sein du Groupe de Lima discrédité, et s'en tenir aux
normes diplomatiques, c'est-à-dire, reconnaître le seul et unique
ambassadeur du Venezuela au Canada qui a été nommé par le gouvernement
dûment élu de Nicolas Maduro. Aussi doit-on lui accorder tous les
droits et privilèges conformément à cette fonction officielle.
Seulement ainsi le gouvernement canadien pourra-t-il prétendre
être 'fondé sur des règles'. »
(Photos: LML)
- Marie Dimanche, Frantz André et Yves
Engler -
Debout avec Haïti!
Montréal
Dimanche
le
17
novembre - de 12 h 30 à 16 h 30
Place
Toussaint-Louverture, 137, boul. De Maisonneuve Est,
(entre Sanguinet et Saint-Dominique)
Organisé par Solidarité Québec-Haïti
Facebook
|
|
Des manifestants ont récemment lancé un cocktail Molotov et ont
enflammé des pneus devant l'ambassade du Canada à Port-au-Prince. Lors
d'un autre rassemblement, des manifestants ont jeté des pierres sur la
représentation diplomatique du Canada en Haïti et un manifestant a été
filmé tenant une pancarte disant : « Fuck USA. Merde la France.
Fuck Canada. »
Bien que troublants pour la plupart des
Canadiens, ces actes reflètent la colère d'un peuple appauvri qui en a
marre que des gouvernements étrangers gèrent ses affaires.
Depuis plus d'un an, les Haïtiens se sont engagés dans
un remarquable soulèvement populaire contre un président corrompu et
répressif soutenu par des étrangers. Depuis septembre, les écoles et
les entreprises de Port-au-Prince ont été en grande partie fermées dues
à des manifestations contestant le président, le racisme et les
inégalités économiques. Les Haïtiens rejettent aussi la politique
étrangère du Canada.
Jovenel Moïse demeure président car il bénéficie du
soutien d'Ottawa, de la France, de Washington et d'autres membres du
soi-disant « Core Group ». Le Canada fournit au président
impopulaire un important soutien financier, diplomatique et policier.
Au cours des 15 dernières années, les Haïtiens ont
de plus en plus identifié le Canada parmi les étrangers qui ont un
poids historique important sur le pays. Le 31 janvier 2003,
Ottawa a organisé une réunion secrète — révélée par l'éminent
journaliste québécois Michel Vastel — pour discuter de l'avenir
d'Haïti. Aucun représentant haïtien n'a été invité au sommet où des
hauts responsables américains, canadiens, français et de l'Organisation
des États américains ont discuté du renversement du président élu,
Jean-Bertrand Aristide, de la mise sous tutelle internationale du pays
et de la résurrection de la redoutée armée d'Haïti
Treize mois après cette réunion, les États-Unis, la
France et le Canada ont renversé Aristide. Durant les deux années
suivantes, ils ont imposé un gouvernement responsable de milliers de
morts. Le coup d'État a également inauguré une force militaire des
Nations Unies qui en déversant ses défécations dans les cours d'eaux,
sans ménagement, a provoqué une épidémie de choléra qui a coûté la vie
à 10 000 personnes.
Manifestation devant le bureau de campagne de Justin Trudeau à Montréal
le 12 octobre 2019 pour exiger que le Canada retire son appui au régime
corrompu et illégitime de Jovenel Moïse en Haiti
Suite au tremblement de terre meurtrier de 2010,
les dirigeants canadiens ont poursuivi leur programme inhumain et
antidémocratique. Selon des documents internes du gouvernement que la
presse canadienne a examiné un an après la catastrophe, des
responsables à Ottawa craignaient qu'un vide du pouvoir après le séisme
ne conduise à un « soulèvement populaire ».
Une note d'information « secrète » a
expliqué : « La fragilité politique a accru les risques d'un
soulèvement populaire et a alimenté la rumeur selon laquelle l'ancien
président Jean-Bertrand Aristide, actuellement en exil en Afrique du
Sud, souhaite organiser un retour au pouvoir. »
Les documents expliquent également l'importance de
renforcer la capacité des autorités haïtiennes à « contenir les risques
d'un soulèvement populaire ». Pour contrôler la population
traumatisée et souffrante d'Haïti, 2 050 soldats canadiens
ont été déployés aux côtés de 12 000 soldats américains et
de 1 500 soldats de l'ONU (8 000 étant déjà sur place).
Un an après le tremblement de terre, les États-Unis et
le Canada ont forcé le candidat à la présidence, Michel Martelly, de la
troisième place du scrutin à la position de tête d'une élection dont le
parti d'Aristide a été bloqué. Martelly est le mentor de Moïse, figure
centrale du scandale de corruption de plusieurs milliards de dollars
que les récentes manifestations dénoncent sans relâche.
Il n'est pas étonnant que les Haïtiens soient en colère
contre le gouvernement canadien.
Cependant, une autre position canadienne est également
proposée. Le 31 octobre, l'Assemblée nationale du Québec a
approuvé à l'unanimité une motion affirmant « notre solidarité sans
réserve envers le peuple haïtien et son désir de trouver une société
stable et sûre ». Elle exhorte « le soutien à toute sortie
pacifique et démocratique de la crise émanant d'acteurs de la société
civile haïtienne. »
Une semaine plus tôt, la Concertation pour Haïti, un
collectif d'ONG et de syndicats du Québec, avait appelé « le Canada à
faire le bon choix et à user de son influence au sein de la communauté
internationale pour appuyer » une transition présidentielle.
La semaine dernière, David Suzuki, Amir Khadir, Roger
Waters, Maude Barlow, Yann Martel et plus de 100 autres écrivains,
musiciens, activistes et professeurs ont signé une lettre ouverte
invitant le gouvernement canadien à cesser de soutenir un président
haïtien corrompu, répressif et illégitime.
Le 17 novembre, Solidarité Québec-Haïti organise
une manifestation en solidarité avec le mouvement de révolte populaire
en Haïti.
Rejoignez-nous !
*Marie Dimanche est la fondatrice de Solidarité
Québec-Haïti #Petrochallenge 2019. Frantz André est membre de
Solidarité Québec-Haïti et représente aussi le Comité d'action des
personnes sans statut. Yves Engler est membre de Solidarité
Québec-Haïti et auteur de 10 livres.
(Solidarité Québec-Haïti
#Petrochallenge 2019. Photos LML))
Calendrier d'événements
Piquetage mensuel, dimanche 17 novembre
Tout en oeuvre
pour mettre fin au blocus des États-Unis
contre Cuba! Rendez Guantanamo
à Cuba maintenant!
Montréal
17
h à 18 h
À
l'intérieur de la station de métro Place-des-Arts, près des tourniquets
de la sortie pour la librairie Archambault.
Organisé
par
la
Table de concertation de solidarité Québec-Cuba
tableqccu@gmail.com
Ottawa
13
h 30
Embassade
de
États-Unis,
rue Mackenzie (côté park Major's Hill)
Organisé
par
Ottawa-Cuba
Connections
ottawacubaconnections@gmail.com
Vancouver
16
h
Consulat
des
États-Unis,
1075, rue Pender O.
Organisé
par
Friends
of Cuba Against the U.S. Blockade – Vancouver
www.vancubasolidarity.com
Pas de port
pour la guerre!
Faisons du Canada une zone de paix!
Opposons-nous au Forum de Halifax sur la sécurité
internationale basé aux États-Unis!
Samedi le 23 novembre
De retour pour la 11e année consécutive à Halifax, le Forum de Halifax
sur la sécurité internationale se tient du 22 au 24 novembre prochain.
Chaque année, cet événement rassemble des fauteurs de guerre, des
criminels de guerre et leurs serviteurs qui viennent ourdir de
nouvelles agressions contre les peuples du monde. C'est inacceptable.
Joignons-nous aux actions pour sortir le Canada de l'OTAN, faire du
Canada une zone de paix et réaffirmer que Halifax n'est « pas un port
pour la guerre! »
Halifax
Rassemblement à 13 h
Parc
Paix et Liberté de Halifax (auparavant parc
Cornwallis)
À l'angle des rues Hollis et South
Réunion
et
panel
à 18 h 30
Salle
302,
Dalhousie
Student Union Building
6136
University Ave.
Toronto
Piquetage à 13 h
Association canadienne pour l'OTAN
48, rue Yonge (près de la station de métro King)
Organisé par le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et
Voix des femmes canadiennes pour la paix. Pour de l'information:
647-907-7915.
Événements à Toronto contre l'OTAN, l'intervention
étrangère et le militarisme
Piquetage mensuel
« Canada, hors de l'OTAN! »
Mardi
le
3 décembre de 15 h à 16 h
Association
canadienne
pour l'OTAN
48,
rue Yonge Street (près de la station de métro King)
Venez à la dernière
manifestation de l'année contre l'OTAN!
En solidarité avec les manifestations contre le sommet des dirigeants
de l'OTAN en Grande-Bretagne!
Organisé
par
Voix des femmes canadiennes pour la paix
Facebook
Piquetage au bureau
de la ministre Freeland
Freeland, arrêtez d'organiser des coup d'État contre le Venezuela!
Mettez fin aux ventes d'armes à l'Arabie saoudite!
Mardi le 3 décembre de 15
h à 16 h
344, rue Bloor Ouest
Organisé par Voix des femmes canadiennes pour la paix
Discussions
communautaires
sur
la crise du climat
Une voie vers l'extinction
Mardi le 10 décembre de
19 h à 20 h 30
OISE, 252, rue Bloor Ouest, salle 2296, 2e étage
Organisé par
Extinction Rebellion (Toronto) et Science for peace
Facebook
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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