28e victoire de Cuba à l'Assemblée générale de l'ONU

Échanges animés avec la consule de Cuba à Montréal

Le dimanche 10 novembre, la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba a organisé une rencontre avec Mara Bilbao Diaz, consule générale de Cuba à Montréal sur le vote écrasant en faveur de la résolution contre le blocus des États-Unis contre Cuba. Près de 50 personnes étaient présentes, dont des membres des communautés salvadorienne, chilienne, haïtienne et des activistes. Sous des applaudissements nourris, Mara a annoncé que pour la 28e année consécutive, la résolution contre le blocus criminel étatsunien contre Cuba a été adoptée par une majorité écrasante lors de l'Assemblée générale de l'ONU le 7 novembre. Cent quatre-vingt-sept pays et nations ont voté en faveur de la résolution condamnant le blocus. Les États-Unis, Israël et le Brésil ont voté contre la résolution ; l'Ukraine et la Colombie se sont abstenues.

Malgré l'activation du titre III de la Loi Helms-Burton par le gouvernement Trump en janvier 2019 et même si ce dernier a exercé d'énormes pressions sur des pays d'Amérique latine, a dit Mara, l'écrasante majorité des 187 voix en appui à la lutte du peuple cubain expose combien les États-Unis sont de plus en plus isolés internationalement.

Elle a détaillé les nouvelles attaques contre l'économie cubaine du gouvernement étatsunien avec l'activation du titre III, et ce, pour la première fois depuis son adoption en 1996. Tous les 6 mois depuis son adoption, l'administration américaine a examiné sa faisabilité. L'administration Trump est la première à l'appliquer. Une des conséquences immédiates pour Cuba est l'accès limité au carburant. En septembre, Cuba a dû ralentir ses activités. De plus, cette loi permet à tout citoyen américain ou entité qui possédait des terres à Cuba avant la révolution, de se présenter devant un tribunal et de demander à avoir contrôle sur toute entreprise maintenant située sur ces terrains. Cette manoeuvre a évidemment pour effet d'intimider de nouveaux investisseurs dont Cuba a besoin, comme n'importe quel pays à l'heure actuelle.

Elle a présenté la liste des mesures imposées contre Cuba : l'émission de visas est réduite, de même que les services consulaires, l'accord entre les fédérations de baseball cubaine et étatsunienne a été abolie, comme la possibilité pour un citoyen des États-Unis de voyager à Cuba. Les vols directs aux aéroports de Cuba sont interdits, sauf vers celui de La Havane. De plus, avec la clause qui interdit que tout équipement ayant 10 % et plus de composantes étatsuniennes soient vendus à Cuba, l'acquisition par l'île de nouvelles technologies, de médicaments et de matériaux nécessaires est rendue pratiquement impossible. Cela se répercute dans tous les aspects de la vie, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur les soins de santé et le traitement de différentes maladies.

Les 59 ans de blocus, a-t-elle dit, ont coûté plus de 922 milliards de dollars à l'économie cubaine. D'avril 2018 à mars 2019, ce sont 4,34 milliards de dollars dont le gouvernement cubain n'a pu disposer. Malgré cela, pas une école n'a été fermée et le système de santé cubain est tel, a dit Mara, qu'un Cubain qui attend plus de 30 minutes à une clinique ou à l'hôpital se fâche et demande à voir la direction !

L'esprit de résistance du peuple cubain, nous le devons au peuple lui-même et à sa direction, a dit Mara. Elle a souligné le rôle crucial de la solidarité internationale, dont celle des organisations, à Montréal, qui mois après mois, peu importe la température, font un piquetage devant le consulat des États-Unis.

Elle a indiqué combien nous sommes témoins de mouvements à travers le monde, et dans nos Amériques, du rejet du néolibéralisme et de ses violences contre les peuples. Cuba témoigne qu'une nation peut se construire autour de la réalisation des besoins du peuple. C'est aussi ce qui explique la 28e victoire de Cuba à l'Assemblée générale de l'ONU.

Une période de questions très animée entrecoupée des Vive Cuba ! a suivi la présentation. À la question sur ce que représente 28 années de vote contre le blocus si les États-Unis maintiennent le blocus et font fi de la résolution et comment les 187 pays peuvent la rendre effective, la consule a donné des exemples. Elle a expliqué d'abord que les résolutions adoptées par l'Assemblée générale des Nations unies ne sont pas exécutoires. La structure des Nations unies ne fonctionne pas comme cela. Cependant, le vote a une valeur morale très importante. Les États-Unis passent outre lamentablement la décision d'une écrasante majorité des pays qui votent en faveur de cette résolution, mais l'exemple et la détermination de Cuba font bouger les votes des pays contre les États-Unis. Par exemple, les pays d'Afrique n'oublient pas tout ce que Cuba fait d'une manière désintéressée. Ils ont leur propre expérience directe avec Cuba. Ce n'est pas un discours vide. Cuba a très peu de choses du point de vue matériel, mais défend une politique d'assistance envers les pays de façon désintéressée. Nous envoyons des centaines de médecins. Avec l'apparition de l'Ébola en Afrique, seulement 3 ou 4 pays ont envoyé de l'aide et parmi ces pays, Cuba. Leur formation dans les conditions de la révolution et du blocus leur permet d'agir et de soigner dans les conditions les plus difficiles.

D'autre part, l'Union européenne s'oppose au blocus et vote en bloc en faveur de cette résolution. Quelques pays de l'Europe dont l'Espagne ont beaucoup d'intérêts économiques et commerciaaux avec Cuba. Des parlementaires ont émis des dénonciations contre le blocus, car d'une certaine manière cela affecte les intérêts du pays. Cuba veut aussi démontrer par ce vote aux Nations unies l'illégalité et l'immoralité du blocus.

D'autres questions ont porté sur le travail des médecins à l'étranger, de leur formation, du travail diplomatique des représentants cubains au Canada. Les réponses ont illustré l'empreinte tangible de 60 ans de révolution sur la vision du peuple cubain, sa bataille dans la vie pour défendre sa souveraineté et sur comment il aborde les problèmes pour les résoudre en sa faveur et en faveur des peuples du monde.

La rencontre s'est tenue à la suite de la Conférence de solidarité anti-impérialiste de La Havane pour la démocratie et contre le néolibéralisme les 1er, 2 et 3 novembre à laquelle une délégation de la Table de concertation de solidarité a participé. Un diaporama de photos du déroulement de la conférence, dont plusieurs de la participation de Nicola Maduro, Raoul Castro et ont suscité des applaudissements et des Vive Cuba !, Vive le Venezuela ! La conférence a démontré que Cuba n'est pas seule dans un contexte des plus dangereux pour les peuples des Amériques et du monde.

À la toute fin, la nouvelle de la démission d'Evo Morales en Bolivie et de la tenue de nouvelles élections a été annoncée et suivie en direct de la conférence de presse de la direction bolivienne. Les participants ont réagi en proposant de tenir une action pour dénoncer le coup d'État qui vient de se produire contre le gouvernement et le peuple boliviens, en même temps que l'action organisée en appui au peuple chilien le 12 novembre. L'esprit de résistance face aux manoeuvres des États-Unis et des hautes sphères de l'oligarchie dans les Amériques était au rendez-vous.

(Photos: LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 30 - 16 novembre 2019

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