Debout avec Haïti! : Justice, dignité, réparations
- Marie Dimanche, Frantz André et Yves
Engler -
Debout avec Haïti!
Montréal
Dimanche
le 17 novembre - de 12 h 30 à 16 h 30
Place
Toussaint-Louverture, 137, boul. De Maisonneuve Est,
(entre Sanguinet et Saint-Dominique)
Organisé par Solidarité Québec-Haïti
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Des manifestants ont récemment lancé un cocktail Molotov et ont
enflammé des pneus devant l'ambassade du Canada à Port-au-Prince. Lors
d'un autre rassemblement, des manifestants ont jeté des pierres sur la
représentation diplomatique du Canada en Haïti et un manifestant a été
filmé tenant une pancarte disant : « Fuck USA. Merde la France.
Fuck Canada. »
Bien que troublants pour la plupart des
Canadiens, ces actes reflètent la colère d'un peuple appauvri qui en a
marre que des gouvernements étrangers gèrent ses affaires.
Depuis plus d'un an, les Haïtiens se sont engagés dans
un remarquable soulèvement populaire contre un président corrompu et
répressif soutenu par des étrangers. Depuis septembre, les écoles et
les entreprises de Port-au-Prince ont été en grande partie fermées dues
à des manifestations contestant le président, le racisme et les
inégalités économiques. Les Haïtiens rejettent aussi la politique
étrangère du Canada.
Jovenel Moïse demeure président car il bénéficie du
soutien d'Ottawa, de la France, de Washington et d'autres membres du
soi-disant « Core Group ». Le Canada fournit au président
impopulaire un important soutien financier, diplomatique et policier.
Au cours des 15 dernières années, les Haïtiens ont
de plus en plus identifié le Canada parmi les étrangers qui ont un
poids historique important sur le pays. Le 31 janvier 2003,
Ottawa a organisé une réunion secrète — révélée par l'éminent
journaliste québécois Michel Vastel — pour discuter de l'avenir
d'Haïti. Aucun représentant haïtien n'a été invité au sommet où des
hauts responsables américains, canadiens, français et de l'Organisation
des États américains ont discuté du renversement du président élu,
Jean-Bertrand Aristide, de la mise sous tutelle internationale du pays
et de la résurrection de la redoutée armée d'Haïti
Treize mois après cette réunion, les États-Unis, la
France et le Canada ont renversé Aristide. Durant les deux années
suivantes, ils ont imposé un gouvernement responsable de milliers de
morts. Le coup d'État a également inauguré une force militaire des
Nations Unies qui en déversant ses défécations dans les cours d'eaux,
sans ménagement, a provoqué une épidémie de choléra qui a coûté la vie
à 10 000 personnes.
Manifestation devant le bureau de campagne de Justin Trudeau à Montréal
le 12 octobre 2019 pour exiger que le Canada retire son appui au régime
corrompu et illégitime de Jovenel Moïse en Haiti
Suite au tremblement de terre meurtrier de 2010,
les dirigeants canadiens ont poursuivi leur programme inhumain et
antidémocratique. Selon des documents internes du gouvernement que la
presse canadienne a examiné un an après la catastrophe, des
responsables à Ottawa craignaient qu'un vide du pouvoir après le séisme
ne conduise à un « soulèvement populaire ».
Une note d'information « secrète » a
expliqué : « La fragilité politique a accru les risques d'un
soulèvement populaire et a alimenté la rumeur selon laquelle l'ancien
président Jean-Bertrand Aristide, actuellement en exil en Afrique du
Sud, souhaite organiser un retour au pouvoir. »
Les documents expliquent également l'importance de
renforcer la capacité des autorités haïtiennes à « contenir les risques
d'un soulèvement populaire ». Pour contrôler la population
traumatisée et souffrante d'Haïti, 2 050 soldats canadiens
ont été déployés aux côtés de 12 000 soldats américains et
de 1 500 soldats de l'ONU (8 000 étant déjà sur place).
Un an après le tremblement de terre, les États-Unis et
le Canada ont forcé le candidat à la présidence, Michel Martelly, de la
troisième place du scrutin à la position de tête d'une élection dont le
parti d'Aristide a été bloqué. Martelly est le mentor de Moïse, figure
centrale du scandale de corruption de plusieurs milliards de dollars
que les récentes manifestations dénoncent sans relâche.
Il n'est pas étonnant que les Haïtiens soient en colère
contre le gouvernement canadien.
Cependant, une autre position canadienne est également
proposée. Le 31 octobre, l'Assemblée nationale du Québec a
approuvé à l'unanimité une motion affirmant « notre solidarité sans
réserve envers le peuple haïtien et son désir de trouver une société
stable et sûre ». Elle exhorte « le soutien à toute sortie
pacifique et démocratique de la crise émanant d'acteurs de la société
civile haïtienne. »
Une semaine plus tôt, la Concertation pour Haïti, un
collectif d'ONG et de syndicats du Québec, avait appelé « le Canada à
faire le bon choix et à user de son influence au sein de la communauté
internationale pour appuyer » une transition présidentielle.
La semaine dernière, David Suzuki, Amir Khadir, Roger
Waters, Maude Barlow, Yann Martel et plus de 100 autres écrivains,
musiciens, activistes et professeurs ont signé une lettre ouverte
invitant le gouvernement canadien à cesser de soutenir un président
haïtien corrompu, répressif et illégitime.
Le 17 novembre, Solidarité Québec-Haïti organise
une manifestation en solidarité avec le mouvement de révolte populaire
en Haïti.
Rejoignez-nous !
*Marie Dimanche est la fondatrice de Solidarité
Québec-Haïti #Petrochallenge 2019. Frantz André est membre de
Solidarité Québec-Haïti et représente aussi le Comité d'action des
personnes sans statut. Yves Engler est membre de Solidarité
Québec-Haïti et auteur de 10 livres.
(Solidarité Québec-Haïti
#Petrochallenge 2019. Photos LML))
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 30 - 16 novembre 2019
Lien de l'article:
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Engler
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