Le Marxiste-Léniniste

Numéro 11 - 23 mars 2019

Des sujets de préoccupation pour le corps politique

Le budget fédéral 2019 : bourré d'artifices


Des élections en Alberta le 16 avril

Les travailleurs de l'Alberta ne sont pas hantés par la défaite

Quel est le problème en Alberta?

Faire face aux cycles d'expansion et de contraction de l'économie albertaine et à la désinformation de l'élite dominante

La taxe sur le carbone


À titre d'information
Répartition des sièges et partis politiques enregistrés
à la dissolution du Parlement


La désinformation au sujet du réseau 5G de Huawei
et les menaces pour la sécurité nationale

L'arrivée de nouvelles formes de communication de
masse des forces productives sociales

- Louis Lang -


Ne touchez pas au Venezuela!

CARICOM rejette la proposition du Canada de saper Petrocaribe

- Mision Verdad -


La Cour internationale de justice juge illégale
l'occupation britannique des îles Chagos

Le refus de défendre la primauté du droit international
est un sujet très sérieux et préoccupant

Victoire pour les Chagossiens

- John Pilger -

Le Royaume-Uni rejette un avis de la Cour internationale
de justice sur l'archipel des Chagos

- Craig Murray -


21 mars - Journée internationale pour l'élimination
de la discrimination raciale

Défendre les droits des minorités, c'est défendre les droits de tous


Les jeunes du monde réclament un avenir radieux

Grève mondiale des étudiants pour le climat (reportage photo)



Des sujets de préoccupation pour le corps politique

Le budget fédéral 2019 : bourré d'artifices

Le gouvernement Trudeau a déposé son budget intitulé Investir dans la classe moyenne pour faire croître l'économie canadienne le 19 mars. C'est un budget bourré d'artifices. Il n'identifie pas les problèmes de l'économie qu'il se propose de résoudre ni comment ces problèmes se posent. Il commence plutôt par cette affirmation : « Une économie forte commence par une classe moyenne forte. » Lequel vient en premier, l'économie forte ou la classe moyenne forte ? Ou cela n'a-t-il aucune importance puisque les affirmations qu'il contient ne sauraient être prises au sérieux ? La rhétorique budgétaire ne sert qu'à cacher la politique de payer les riches. Elle sert à désinformer et à détourner l'attention de l'économie telle qu'elle existe pour qu'on ne voit pas le changement de direction qui s'impose.

À 500 pages, il est improbable que de nombreux députés lisent les informations du budget avant de voter et c'est sans doute voulu. Le gouvernement a entre autres inséré dans le mégaprojet de loi budgétaire précédent un accord de réparation (également appelé accord de poursuite suspendue), mécanisme à la base du scandale de SNC-Lavalin qui permettrait à l'entreprise d'échapper aux accusations criminelles pour corruption et de continuer à miser sur des projets gouvernementaux. Ce budget est perçu par beaucoup comme une assiette au beurre pour favoriser la réélection des libéraux en 2019.

L'obsession du gouvernement Trudeau avec la classe moyenne était au coeur de la campagne libérale à l'élection générale de 2015. La question qui se posait alors était de savoir ce que Trudeau entend par classe moyenne et pourquoi il en fait une hantise. Si c'est de la classe moyenne qu'il s'agit, quelles sont selon lui la classe supérieure et la classe inférieure à cette classe moyenne ?

Le concept néolibéral d'une classe moyenne au XXIe siècle occulte la composition actuelle des classes sociales et la façon dont se présente la situation des deux principales classes sociales et la condition de la classe moyenne. Une classe sociale est définie par la façon dont elle gagne sa vie. La classe ouvrière vend sa capacité de travail à ceux qui possèdent et contrôlent les moyens de production privés et publics, connus collectivement sous le nom d'oligarchie financière. Ces deux principales classes sociales voient l'économie et ses problèmes différemment parce qu'elles gagnent leur vie différemment et que leur position sociale n'est pas la même. Les deux classes sociales défendent chacune leurs réclamations à l'économie, ce qui crée une lutte de classe.

Il existe en effet une « classe moyenne » dans la société capitaliste, mais elle n'est pas définie de la façon dont le gouvernement Trudeau le prétend, que c'est une classe composée de personnes dont le revenu imposable se situe à l'intérieur d'une échelle donnée. La classe moyenne dépend du système capitaliste pour vivre mais sa survie est menacée par la domination sans partage de l'économie et du pouvoir politique par la petite minorité riche. Il y a inévitablement un mécontentement dans ses rangs au fur et à mesure qu'elle bascule dans la classe ouvrière, l'intervention du gouvernement dans l'économie renforçant toujours plus le contrôle de l'oligarchie financière. Toutes les mesures budgétaires susceptibles de favoriser cette « classe moyenne » servent surtout à acheter son allégeance au statu quo afin que l'oligarchie financière puisse maintenir son dictat sur l'économie et la société. Les réponses au budget de ceux qui prétendent représenter cette partie de la population montrent une allégeance au système tout en rouspétant que les miettes ne suffisent pas.

La classe ouvrière veut un gouvernement qui la soutient dans la réclamation de ce qui lui appartient de droit, en tant que classe des producteurs réels de toute valeur, et qui engage l'économie dans une nouvelle direction pour réaliser la stabilité et la sécurité pour tous.

Ceux qui achètent la capacité de travail de la classe ouvrière, l'oligarchie financière, veulent un gouvernement qui les soutient dans leur revendication privilégiée de ce que produit la classe ouvrière et qui maintient la direction actuelle de l'économie, qui favorise leurs intérêts de classe.

Le concept de classe moyenne du gouvernement Trudeau dissimule cette lutte de classe sociale sur les réclamations à la richesse produite et sur la direction de l'économie. Selon le budget : « Investir dans la classe moyenne signifie investir dans les gens en aidant davantage ceux qui en ont besoin que ceux qui n'en ont pas besoin. »

S'il faut comprendre que c'est « la classe moyenne » qu'il faut aider davantage que « ceux qui n'en ont pas besoin », cela veut dire que la classe inférieure n'a pas besoin d'aide ou ne mérite pas d'être aidée. Un nombre croissant de Canadiens sont sortis de la classe ouvrière et sont tombés dans l'extrême pauvreté pour une raison ou une autre, de laquelle il est extrêmement difficile de sortir sans un soutien important de la société et des programmes sociaux. Malgré les prétentions qu'on lui attribue, le budget ne fait rien pour résoudre le problème de Canadiens vivant dans la pauvreté ou pour donner un élan à l'humanisation de l'environnement social et naturel. En fait, les crédits d'impôt qui sont censés aider la « classe moyenne » ne sont pas conçus pour atténuer les problèmes auxquels les gens sont confrontés, ils n'ont qu'une valeur de propagande.

Les mesures proposées dans le budget finissent toutes d'une façon ou d'une autre par engraisser les riches, ceux qui achètent la capacité de travail de la classe ouvrière et la valeur que les travailleurs apportent au travail qu'ils accomplissent. Si l'on dissèque les propositions budgétaires, on verra qu'elles bénéficient d'une façon ou d'une autre à ceux qui possèdent et contrôlent l'économie.

Le gouvernement prétend s'attaquer à quatre priorités avec ce budget, soit « les bons emplois », le logement, les aînés et l'assurance-médicaments. Pour « les bons emplois », il propose l'« allocation canadienne pour la formation ». Il dit que « le caractère changeant du monde du travail aujourd'hui signifie que les gens peuvent changer plusieurs fois d'emploi au cours de leur vie professionnelle ou avoir besoin de nouvelles compétences pour conserver leur emploi dans une économie en évolution. Pour les travailleurs canadiens, cette réalité pose de nouveaux défis : comment obtenir la formation dont ils ont besoin pour conserver leur emploi actuel ou se préparer pour un nouvel emploi ? » L'effet de cette mesure sera d'accroître la capacité de travail de la classe ouvrière sans que les éventuels acheteurs de cette capacité ne paient pour réaliser la valeur associée à cet accroissement.

Dans la rubrique « logement », le gouvernement prétend que ses mesures augmentent le pouvoir d'achat de la classe ouvrière, comme par exemple avec son nouvel « incitatif à l'achat d'une première propriété », mais en essence chaque mesure perpétue et renforce le contrôle et le privilège de classe de l'oligarchie financière au pouvoir et achemine la valeur collective de l'économie dans les poches des riches.

Aujourd'hui, l'économie, c'est les travailleurs utilisant collectivement les moyens de production pour produire des biens et des services utiles pour que les gens puissent vivre une vie moderne et que la société puisse progresser. Les conditions objectives de l'économie se trouvent dans le niveau de développement des forces productives et dans les rapports entre ceux qui participent à l'économie, qu'on appelle rapports de production.

Les forces productives du Canada ont énormément progressé depuis le XIXe siècle, mais les rapports de production n'ont pas changé. Cette contradiction se voit dans la non-résolution des problèmes de l'économie, dans les crises économiques récurrentes et surtout dans le dysfonctionnement des rapports de production. La vie elle-même confirme la nécessité de renouveler les rapports de production pour les faire correspondre aux forces productives socialisées.

Le budget a pour objectif à la fois de masquer le but réel des mesures proposées, qui est de payer les riches, et de détourner l'attention des travailleurs pour qu'ils n'examinent pas l'économie avec leur propre conscience sociale et sous l'angle de la science économique pour ouvrir une voie vers l'avant.

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Des élections en Alberta le 16 avril

Les travailleurs de l'Alberta ne sont pas
hantés par la défaite

Le 19 mars dernier, la première ministre de l'Alberta Rachel Notley a annoncé que des élections générales se tiendront le 16 avril après une campagne électorale de 28 jours.

Il y a quatre ans, les Albertains ont répudié de manière spectaculaire le programme néolibéral antisocial mis de l'avant à l'époque par le Parti progressiste-conservateur, et ont mis fin à une dynastie de 44 ans en Alberta.

Ce sentiment d'optimisme s'est effrité. Malgré ses efforts pour adopter des réformes pour lesquelles la classe ouvrière et le peuple combattaient, quatre années de gouvernement NPD ont aggravé la crise de crédibilité dans laquelle le système appelé démocratie représentative est plongé. Porter au pouvoir des partis politiques sur lesquels le peuple n'exerce aucun contrôle afin qu'ils forment des gouvernements ne donne pas de pouvoir au peuple. Toute perception persistante selon laquelle le système de partis cartellisés peut permettre au peuple d'établir les politiques gouvernementales a disparu à la suite de ces quatre années, pendant lesquelles les grandes sociétés pétrolières ont continué de dicter ce qui peut et ne peut pas être fait en Alberta.

Le Parti conservateur uni (PCU), dirigé par Jason Kenney, qui espère remplacer le NPD dirigé par Rachel Notley, est le produit d'une prise de contrôle hostile des partis Wildrose et progressiste-conservateur et il est uni de nom seulement. Alors que la campagne électorale débute, Kenney est lui-même impliqué dans des scandales de corruption.

Tout ceci est utilisé par les oligopoles de l'énergie et d'autres oligopoles comme les grandes banques pour accabler le peuple avec l'idée que le choix est entre les pipelines et l'environnement, la « compassion » ou l'austérité. Il n'y aurait pas d'alternative à la dette publique et au déficit croissants, à la destruction continue des services de santé, de l'éducation et des programmes pour les aînés, aux pipelines tous azimuts, à la crise économique, aux stratagèmes pour payer les riches et à la division du peuple pour que les gens s'entredéchirent.

Pendant ce temps, les travailleurs ont leurs propres préoccupations et leur propre ordre du jour et ils se sentent plus forts lorsqu'ils élaborent une stratégie et des tactiques qui amènent un changement dans leur secteur de l'économie, dans leurs communautés, dans leurs endroits de travail et leurs organisations de défense pour s'assurer de faire avancer leurs intérêts. Les forces qui ont défait l'ordre du jour antitravailleur et antipeuple l'ont fait en luttant pour un ordre du jour prosocial et en défendant les droits. Les travailleurs de plusieurs secteurs de l'économie mettent de l'avant leurs réclamations à la société et leur demande pour une nouvelle direction pour l'économie.

Compte tenu de l'importance de l'industrie pétrolière de l'Alberta pour l'ensemble du Canada, les résultats de l'élection albertaine sont un sujet de préoccupation pour tous les Canadiens. Justin Trudeau a dilapidé 4,5 milliards de dollars pour acheter l'oléoduc de Trans Mountain en leur nom. Que tous parlent en leur propre nom dans cette élection sur les solutions qu'ils veulent voir être appliquées en Alberta.

Disons non aux manoeuvres pour payer les riches ! Augmentez les investissements dans les programmes sociaux ! Donnez la priorité aux réclamations des travailleurs et non à celles des riches !

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Quel est le problème en Alberta?

Pensons-y. Cela fait des décennies que l'Alberta a un problème de dépendance aux ressources et l'élite dirigeante n'a aucune alternative viable. Pourquoi est-ce le cas ?

Il a des gens comme Justin Trudeau et d'autres qui disent Oui à la taxe sur le carbone, Non aux pétroliers au large de la côte nord mais Oui aux oléoducs, Oui aux oléoducs sur la côte sud et Oui à l'exploitation des sables bitumineux, et d'autres encore qui disent Oui à tout ce qui précède et Non à la taxe sur le carbone, ou Non à tout ce qui précède.

En général, la capacité des êtres humains à résoudre les problèmes est présentée comme étant très restreinte. La notion est mise de l'avant que les humains ont des bras, mais pas de cerveaux, ou qu'ils sont bons pour certaines choses, mais incapables de faire quoi que ce soit dans d'autres domaines. On dit par exemple que les humains ont développé les combustibles nucléaires comme source d'énergie, mais qu'ils ne savent pas quoi faire avec les déchets nucléaires. Le mobile pour la production des combustibles nucléaires par contre est l'économie de guerre. Ce mobile disparaît quand il est question de traiter les déchets nucléaires. Le développement de l'industrie pétrolière a lui-même été lié de façon étroite à l'économie de guerre et tient au fait que l'économie de l'Alberta est étroitement associée à la machine de guerre américaine. Cette industrie n'a pas de réponse aux problèmes qu'elle cause en fait de détérioration de l'environnement avec les plateformes pétrolières et les puits abandonnés et le grand problème des changements climatiques. Résoudre ces problèmes ne fait pas partie de ce mobile de la production.

Le problème est la classe sociale qui contrôle la production et son mobile, et non pas la capacité humaine. L'objectif de s'enrichir et de mener la guerre impérialiste est trop étroit et destructeur pour traiter des complexités de l'économie moderne. Prenons l'exemple des carburants à teneur en carbone. Il faut que le mobile soit de faire une transition par rapport à l'énergie émettrice de carbone pour que cela devienne une alternative sérieuse non seulement aux émissions de gaz à effet de serre, mais à l'économie de guerre, à la culture de l'automobile et au contrôle des oligarques mondiaux sur la vie, l'économie et les affaires politiques du peuple.

L'alternative « oui » ou « non »

Pendant les élections, le peuple se voit offrir un choix entre dire oui et dire non : oui ou non aux oléoducs, oui ou non au transport du pétrole vers les océans, oui ou non au carburant émetteur de carbone, oui ou non aux taxes sur le carbone, oui ou non au transport du pétrole par train ; l'Alberta aime le pétrole tandis que d'autres le détestent ; oui à la consultation avec les nations autochtones, mais non à leur veto et à leur entière participation à la planification et au développement de leurs territoires en utilisant les ressources qui s'y trouvent ou l'infrastructure qui les traverse.

Cette oscillation fermée entre le oui et le non étouffe toute discussion collective au sujet d'une direction et d'un ordre du jour alternatifs pour une économie prosociale à aspects multiples qui est indépendante des demandes des impérialistes américains, de leur économie de guerre et des barons mondiaux du pétrole. Les réclamations du peuple à la société disparaissent et, malgré ses efforts pour les défendre, elles ne voient jamais le jour parce que ceux qui sont en position d'autorité et qui contrôlent les médias utilisent tout leur pouvoir, y compris les pouvoirs de police, pour bloquer le développement d'une alternative et de la discussion collective nécessaire pour la réaliser.

Dans la situation actuelle, les élections sont utilisées pour faire en sorte que tout ce qui est connecté à l'économie devienne un choix pragmatique pour favoriser ceux qui sont en position de contrôle. Cela signifie que l'élite dirigeante maintient la discussion, l'ordre du jour ou la direction possible dans les strictes limites de son enrichissement et de l'enrichissement de ses empires et elle étend sa domination par la guerre. En conséquence, la seule direction qui soit possible ou digne de débats est celle par laquelle les oligarques peuvent faire des tonnes d'argent et étendre leur contrôle sur tous les aspects de la vie. À l'intérieur de cette contrainte, le pragmatisme règne en maître. La fin la plus étroite et intéressée justifie les moyens. Les principes, si des principes sont invoqués, doivent servir l'objectif de s'enrichir et de resserrer le contrôle des oligarques, ce qui n'est pas vraiment un principe.

Les seules choses qui sont possibles et indiquées sont celles qui favorisent l'oligarchie financière. En est exclue toute discussion sur les principes d'une économie moderne qui s'oppose au système impérialiste d'États et qui affirme la nécessité que le peuple exerce son contrôle sur sa vie, une économie qui a comme principe directeur de garantir la sécurité et le bien-être du peuple et d'humaniser l'environnement social et naturel.

Le développement des sables bitumineux et d'un oléoduc se rendant à Vancouver est possible et désirable parce que les impérialistes américains veulent du pétrole pour leur économie de guerre et leurs forces armées et l'Alberta possède du pétrole lourd. Le pétrole est là, il existe, alors il faut l'exploiter pour enrichir les oligarques et étendre leur contrôle, leur empire et leurs objectifs de guerre. On ne permet pas de discussion sur le but que la société doit se donner et sur les moyens de l'atteindre. La discussion sur un but qui permet le développement des sables bitumineux d'une manière humanisée et planifiée est considérée comme marginale.

Ceux qui sont en position de contrôle parlent beaucoup de mettre fin à la dépendance vis-à-vis le marché américain et des prix dictés par les oligarques. Mais leurs actes disent : pourquoi s'en faire avec notre dépendance de l'économie de guerre américaine et des marchés mondiaux et avec les crises économiques qui reviennent avec régularité ? Ceux qui sont en position de contrôle disent dans les faits que tout le monde veut que les gouvernements multiplient les programmes pour payer les riches au nom de la réduction des émissions de carbone, pourvu que l'argent leur revienne, et pour ce qui est de doubler la production de pétrole des sables bitumineux, profitons-en parce que dans l'immédiat il y a des oligarques qui vont s'enrichir encore plus, et tant pis s'ils cherchent à dominer le monde par la guerre et le pillage puisque la prospérité de l'Alberta dépend d'eux.

Objectivement, les Albertains sont perplexes face à ces « choix » : une option qui n'en est pas une à une autre option qui n'en est pas une, et ils sont poussés à voter pour qu'on puisse dire que tel ou tel parti a leur consentement pour gouverner.

Tout ceci vise à nous empêcher de reconnaître que l'alternative à l'état de choses actuel existe déjà sous la forme de tous ceux qui parlent en leur propre nom et formulent leurs réclamations à la société, comme cela se produit déjà de multiples façons chaque jour. Cette affirmation du facteur humain/conscience sociale dissipe tout sentiment de désespoir, d'impuissance et d'humiliation qui est inhérent à la préoccupation morbide de la classe dirigeante hantée par la défaite et la mort, laquelle repose sur le non-sens que l'économie albertaine va s'effondrer si les riches ne sont pas payés ; que les Albertains sont voués à l'échec si les taxes sur le carbone sont imposées et d'autres propagandes intéressées qui visent à désinformer le mouvement pour investir le peuple de pouvoir.

Un projet d'édification nationale digne de ce nom inscrit sur sa bannière la revendication du peuple d'une économie prosociale qui arrête de payer les riches et augmente les investissements dans les programmes sociaux. Pour que les problèmes qui rongent l'Alberta puissent être résolus, il faut assurer le bien-être du peuple en humanisant l'environnement social et naturel.

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Faire face aux cycles d'expansion et de contraction
de l'économie albertaine et à la désinformation
de l'élite dominante

Un convoi de camions est parti de Red Deer, en Alberta, le 14 février, sous le thème d' « appuyer l'industrie pétrolière ». Les médias suggèrent qu'entre 60 et 70 camions comprenant des tracteurs routiers et des caravanes sont arrivés à Ottawa le 19 février. Les organisateurs du convoi « Unis nous roulons » ont dit que leur message est d'en finir avec la taxe carbone du gouvernement fédéral, de construire plus d'oléoducs et de retirer les projets de loi C-69 et C-48.[1]

Le convoi avait d'abord été annoncé en janvier, mais plusieurs des promoteurs du convoi et de ceux qui amassaient des fonds se sont retirés, évoquant des « complications » et ne souhaitant pas être associés à certains individus jouant la carte politique et à qui les médias accordaient de l'importance. Le groupe « Action Canada », dont les organisateurs sont des membres connus du Parti conservateur, a annulé sa participation, laissant « Unis nous roulons » poursuivre avec le convoi.

Les médias ont beaucoup parlé de la présence d'opposants au Pacte mondial sur la migration des Nations unies, du comportement inacceptable de certains individus envers les Protecteurs de la Terre autochtones, et du fait qu'une tribune avait été accordée à un raciste avoué. L'accent mis par les médias sur des agents provocateurs allégués ou réels a fait en sorte qu'aucune discussion n'a eu lieu sur les sérieuses préoccupations soulevées sans relâche par les travailleurs au cours des nombreuses actions menées partout en Alberta avant le départ du convoi pancanadien en février.

Une couverture et une enquête honnêtes soulèveraient la question de qui fixe l'ordre du jour de l'économie albertaine qui a engendré la crise actuelle et comment les puissants oligarques mondiaux profitent de l'ordre du jour qu'ils fixent. Il va de soi que ces oligarques ne veulent surtout pas d'une enquête ou d'une discussion qui les tiendrait responsables des problèmes actuels.

Les oligarques de l'énergie qui sont actifs au Canada demandent que celui-ci s'intègre encore plus dans la compétition féroce, l'économie de guerre et la course à la domination mondiale de la « Forteresse Amérique du Nord », activités qui sont toutes très néfastes pour le peuple et la Terre-Mère. La course à l'hégémonie mondiale prend la forme de la destruction nationale, des guerres d'agression et de la destruction tous azimuts de ce qu'ils ne sont pas capables de contrôler. Un des dommages collatéraux de ces efforts de domination est l'économie de l'Alberta.

Le problème auquel sont confrontés les cercles dominants est que la classe ouvrière de l'Alberta est un contingent militant et bien enraciné de la classe ouvrière canadienne. Elle s'est toujours tenue debout. C'est pourquoi les oligarques et leurs représentants et leurs médias font des pieds et des mains pour désinformer l'opposition instinctive de la classe ouvrière aux dommages causés par la grande industrie pétrolière, à la privatisation des services de santé, des soins aux aînés et de l'éducation, et aux manoeuvres des différents gouvernements, peu importe leur couleur politique, pour payer les riches. La classe ouvrière réagit en prenant des mesures qui sont une expression collective de comment avancer sur une voie cohérente qui lui est favorable. C'est à la classe ouvrière d'élaborer une nouvelle direction à l'économie qui humanise l'environnement social et naturel. L'objectif des riches de piller aveuglément les ressources, d'exploiter le travail et d'en exproprier les fruits a depuis longtemps été exposé comme étant très destructeur. Il a depuis longtemps été rejeté et on ne doit pas permettre qu'il domine l'ordre du jour électoral.

Des rassemblements en Alberta


Un convoi de camions traverse Estevan, en Saskatchewan, le 22 décembre 2018.

Des rassemblements et des convois de camions ont été organisés dans au moins treize villes et villages partout en Alberta ainsi que dans plusieurs villes et villages de la Saskatchewan et du Manitoba, en décembre et en janvier, dans lesquels des milliers de personnes ont participé. Les travailleurs et des gens de la petite entreprise et d'autres membres de la communauté ont participé aux rassemblements et ont fait part de leurs inquiétudes face à leur avenir. Ils ont parlé des difficultés auxquelles ils ont été confrontés depuis que les prix du pétrole ont chuté en 2014 et comment, une fois de plus, l'expansion s'est transformée en contraction. La plupart des communautés où les manifestations ont eu lieu dépendent largement de l'industrie conventionnelle de gaz et de pétrole et non des projets géants de sables bitumineux. Ils ont expliqué comment ils avaient perdu leur maison, leurs véhicules et leurs petites entreprises.

Toutes ces actions, y compris l'événement final à Ottawa, permettent de voir comment les cercles dominants étouffent et suppriment toute pensée, enquête et discussion. Les partis cartellisés, les médias monopolisés et la désinformation directe des cartels énergétiques ont défini le problème, la solution et l'ordre du jour que tous devraient suivre ou dénoncer. C'est ce qui a empêché que se forme une opinion publique cohérente sur la base d'une participation consciente à des actes de découverte et de discussion collective.

Ce que disent les oligarques

L'élite dominante a déclaré que l'industrie pétrolière était en crise parce que :

- l'Alberta doit vendre son pétrole à très bas prix à un marché unique, les États-Unis et que

- les régimes de réglementation, rendus encore plus compliqués par le projet de loi C-69 de Justin Trudeau, « tuent l'investissement » et doivent être mis au rancart.

La solution serait donc, selon eux, de construire des oléoducs. Cela est censé ouvrir des marchés en Asie, même s'il existe des preuves flagrantes que le jumelage de l'oléoduc de bitume de Trans Mountain vers Vancouver doit principalement approvisionner les raffineries de Washington et de la Californie.

Lorsqu'ils fixent leur ordre du jour, les cercles dominants cherchent à susciter le maximum de discorde et d'animosité à savoir si le peuple est pour ou contre un ordre du jour pour lequel il n'a joué aucun rôle. Cela bloque toute enquête et toute discussion sur les problèmes objectifs et sur la nécessité d'une nouvelle direction pour l'économie.

La campagne de désinformation obscurcit la situation, y compris le fait que les oligarques de l'industrie énergétique n'ont aucune intention en ce moment de reconsidérer l'industrie conventionnelle de gaz et de pétrole dont dépendent un grand nombre de villes et de villages. Le marché mondial est inondé de brut léger de schiste américain. Les oligarques n'ont aucune intention d'expliquer comment le manque de capacité des oléoducs aurait causé l'effondrement des prix de pétrole sur le marché mondial en 2014.

Les inquiétudes soulevées dans les villes et villages partout en Alberta et dans d'autres régions de l'Ouest canadien lors de ces rassemblements et de ces convois sont sérieuses. Elles ne devraient pas être rejetées du revers de la main de manière obscurantiste et par des dénonciations contre leurs participants qu'on accuse d'être racistes, anti-environnement, etc. Les gens veulent de vraies solutions aux vrais problèmes et expriment leurs préoccupations par leurs actions.

Les riches oligarques et les partis cartellisés à leur service sont une source de division au sein du peuple. Ils tentent désespérément d'empêcher les gens de participer consciemment à des actes de découverte et d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Le manque de contrôle et de pouvoir politique prive le peuple de son droit démocratique de décider ou même de savoir quelle est la cause fondamentale des problèmes auxquels il est confronté.

Les questions sont réduites à ce qui est le plus avantageux pour les riches dans la situation et ce qui peut susciter le plus de division au sein du peuple. Les droits et le consentement des peuples autochtones sont réduits à une question de consultation superficielle, les droits des travailleurs à des salaires et des conditions de travail qui leur sont convenables deviennent une question de coûts de production et d'obstacles à l'investissement. Dans la même veine, la protection de l'environnement et la nécessité de passer à l'action pour traiter du problème du changement climatique sont présentées comme étant hostiles au développement, lequel repose soi-disant sur les incitatifs indirects comme la taxe carbone et les magouilles directes pour payer les riches en favorisant les entreprises vertes. Pendant ce temps, l'approche de traiter du problème tel qu'il est, est écartée.

L'édification nationale elle-même qui, à cette époque moderne, doit être fondée sur une économie indépendante, diverse et multidimensionnelle de programmes sociaux, de services, d'industrie manufacturière et d'extraction des ressources publiques, est sacrifiée sur l'autel de la mondialisation impérialiste au service des intérêts privés étroits des oligarques.

L'industrie énergétique en Alberta est contrôlée par les cartels mondiaux. Ce fait en soi doit être traité en toute priorité puisque les décisions sont prises au service des intérêts mondiaux des riches et non des Albertains, ce qui rend la classe ouvrière et ses communautés vulnérables à l'intense concurrence entre oligarques et à leur course à l'hégémonie. Il faut une nouvelle direction à l'économie par laquelle le contrôle passe aux mains de la classe ouvrière de l'Alberta et l'objectif de la production devient la détermination de satisfaire les besoins du peuple, d'humaniser l'environnement social et naturel et de faire des échanges commerciaux à avantage et développement réciproques avec tous ceux qui à l'échelle mondiale désirent le faire.

Le défi auquel le corps politique est confronté est de faire tomber le mur de la désinformation en soulevant sa voix collective qui refuse de se laisser intimider et qui prend en main la politique de responsabilité sociale et de parler en son propre nom avec son propre ordre du jour.

Note

1.Le projet de loi C-69 modifie le processus d'approbation des oléoducs et d'autres projets et infrastructures énergétiques. Le projet de loi C-48 enchâsse juridiquement les restrictions existantes aux pétroliers sur la côte ouest de la Colombie-Britannique, de la région nord de l'île de Vancouver à l'Alaska.

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La taxe sur le carbone

Une taxe additionnelle sur les produits émetteurs de carbone ne résout en rien la question de comment arrêter les dommages causés à l'environnement par les méthodes modernes de production, par notre mode de vie actuel, et surtout celle de comment résoudre le problème que révèle l'ensemble des relations sociales entre les humains et entre les humains et la nature, soit que sans investir le peuple du pouvoir, la voie du progrès est bloquée. La taxe sur le carbone ne s'intéresse pas au processus actuel de production, à qui contrôle la production, à l'objectif de ceux qui sont en position de contrôle et aux rapports de production, en particulier entre la classe ouvrière et ceux à qui les travailleurs vendent leur capacité de travailler et qui contrôlent les moyens de production et de distribution.

La production aujourd'hui, dans les conditions de l'impérialisme, en ces temps où dominent les politiques néolibérales, est caractérisée par l'anarchie et la violence. L'opportunisme règne en maître et non seulement rien ne peut-il être planifié, mais, pire encore, rien ne peut être contrôlé dans la quête d'hégémonie des impérialistes sur tous les fronts. Par contraste, le trait central d'une économie moderne prosociale serait de satisfaire les besoins du peuple et de protéger l'environnement de manière systématique, ce qui est réalisable sur la base de la planification scientifique et d'une vision moderne prosociale qui soutient la responsabilité sociale de manière systématique. Personne ne peut dire que c'est ce qui existe à l'heure actuelle.

En l'absence d'une planification économique imprégnée d'une vision moderne de la responsabilité sociale, l'environnement ne peut pas être protégé et le bien-être du peuple ne peut pas être assuré. Les partis cartellisés se font une fierté de dire qu'on doit abandonner l'économie au marché dans lequel une main invisible gère l'offre et la demande et d'autres enjeux. Ce qu'ils disent en fait, c'est que le peuple doit laisser l'économie aux intérêts privés les plus puissants et à leur rivalité pour le contrôle afin qu'ils puissent faire des profits obscènes dans toutes les conditions et en toutes circonstances. Ce qui sert leurs intérêts privés, le profit maximum, alimente en retour la concurrence frénétique de même que les guerres entre eux et contre les peuples pour l'édification de leurs empires.

Comment les peuples peuvent-ils humaniser l'environnement social et naturel alors que ceux qui sont en position de contrôle sont dénués de responsabilité sociale parce que celle-ci contredit leurs intérêts privés servis par l'obtention du profit maximum des ressources naturelles et de leurs travailleurs ?

L'environnement n'est pas une considération en ce qui concerne les oligarques en contrôle ; la vie l'a bien démontré, surtout le développement de l'économie de guerre et la conduite constante de guerres. L'environnement devient une considération uniquement lorsque les oligarques peuvent faire des tonnes d'argent en l'exploitant et deviennent des « millionnaires verts », comme l'ancien vice-président des États-Unis Al Gore. Leur vision et leur objectif n'ont rien à voir avec la protection de l'environnement et de l'humanité contre la destruction et tout à voir avec devenir riches et bâtir leur empire en concurrence avec d'autres oligarques.

Avoir à choisir entre oui et non à une taxe sur le carbone est un autre de ces faux choix qu'on donne au peuple, comme le font les candidats rivaux des partis cartellisés lors des élections pendant lesquelles les gens sont censés oublier leur pensée, leurs intérêts, leur ordre du jour et leur voix. Le Parti marxiste-léniniste appelle les travailleurs à rejeter ce faux choix et à plutôt entreprendre des discussions qui donnent à la société un but différent et contribuent à renouveler le processus politique pour que les réclamations du peuple à la société soient prises en compte. Les conditions matérielles ont été créées depuis longtemps par les travailleurs qui permettent à l'économie de satisfaire leurs besoins. Les conditions matérielles d'une alternative sous la forme d'une classe ouvrière éduquée et d'un processus de production modernes et de science et de technologie moderne existent. L'alternative existe déjà. Demandons que la responsabilité sociale envers le bien-être du peuple et l'humanisation de l'environnement social et naturel deviennent le guide à l'action en Alberta et qu'elles se fassent entendre avec force. N'acceptons pas un « non » comme réponse. Ne permettons pas à ceux qui n'assument pas leur responsabilité sociale d'usurper le pouvoir au moyen d'une fraude électorale !

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À titre d'information

Répartition des sièges et partis politiques enregistrés à la dissolution du Parlement

Au moment où l'élection a été déclenchée, sur les 87 circonscriptions de l'Alberta, le NPD au pouvoir en détenait 52 et le parti formant l'opposition officielle, le Parti conservateur uni (PCU), 25. Le Parti de l'Alberta détient 4 sièges, les libéraux albertains, un siège et le Parti de la liberté conservatrice de l'Alberta, un lui aussi. Il y a trois députés indépendants et un siège vacant.

Le jour où le Parlement a été dissous, seuls 54 des 86 députés représentaient le Parti pour lequel ils se sont présentés à l'élection de 2015. Le Parti progressiste-conservateur et le Parti Wildrose ont été détruits et remplacés par le Parti conservateur uni en 2017, qui est dirigé par Jason Kenney. Ceux qui siègent en tant qu'indépendants ont laissé le parti pour lequel ils se sont présentés ou en ont été expulsés. Trois députés progressistes-conservateurs ne se sont pas joints au PCU. Deux d'entre eux se sont joints au Parti de l'Alberta et l'autre s'est joint au NPD. Un député a été expulsé du caucus du PCU et a formé son propre parti.

L'Alberta a une population de 4 334 025 habitants, une augmentation de plus de 200 000 personnes depuis l'élection de 2015. Élections Alberta évalue à environ 2 615 000 personnes le nombre d'électeurs inscrits.

Les partis politiques autorisés

Il y a 13 partis politiques autorisés en Alberta. Cependant, l'Association progressiste-conservatrice de l'Alberta (PC) et le Parti Wildrose, bien que toujours inscrits sur la liste des partis autorisés, n'existent plus.

Les 11 partis existants sont :

Parti de l'avantage albertain (AAP)
Parti de l'indépendance de l'Alberta (AIP)
Parti libéral de l'Alberta (LIB)
Nouveau Parti démocratique de l'Alberta (NDP)
Parti de l'Alberta (AP)
Parti communiste - Alberta (CP-A)
Parti de la liberté conservatrice de l'Alberta (FCPA)
Parti vert de l'Alberta (GPA)
Association politique pro-vie de l'Alberta (PAPA)
Parti réformiste de l'Alberta (RPA)
Parti conservateur uni (UCP)

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La désinformation au sujet du réseau 5G de Huawei
et les menaces pour la sécurité nationale

L'arrivée de nouvelles formes de communication de masse des forces productives sociales

Les États-Unis font de la pénétration du réseau 5G de Huawei sur le marché nord-américain un problème de « danger de l'espionnage chinois qui constitue une menace pour la sécurité du monde entier ». Cela fait partie de la concurrence féroce dans le domaine des télécommunications entre les plus grandes entreprises de télécommunications dans lequel les États-Unis cherchent à maintenir leur domination par leurs liens avec les oligopoles qui sont déjà directement liés à l'appareil militaire et de sécurité américain.

On pourrait penser que tout progrès de la technologie des communications et les perspectives d'un réseau 5G de grande capacité capable de fournir une vitesse de réseau suffisante pour soutenir les voitures autonomes, la chirurgie à distance ou d'autres applications de l'intelligence artificielle seraient un développement positif. Mais apparemment pour l'État de sécurité nationale des États-Unis, cela est devenu un problème de survie.

Dans article paru dans la revue scientifique Nature du 15 juin 2017, intitulé « Le satellite quantique chinois élimine un obstacle majeur sur la voie des communications ultra-sécurisée », la revue annonçait la nouvelle importante que le premier satellite chinois doté de capacités quantiques avait atteint l'un de ses objectifs les plus ambitieux. Le rapport des chercheurs, également publié dans Science, explique qu'en envoyant des photons entre le satellite et deux stations au sol distantes, ils ont montré que les particules peuvent rester dans un état quantique intriqué à une distance record de plus de 1 200 kilomètres. Ce phénomène connu sous le nom d'intrication quantique pourrait être utilisé comme base d'un futur réseau sécurisé de communications quantiques [1].

C'est une nouvelle d'une portée considérable pour le fonctionnement d'un réseau 5G, car cela répond à l'un des besoins les plus importants du réseau qui est un système de cryptage de données complètement sécurisé.

Un autre article dans MIT Technology Review, paru le 30 janvier 2018, intitulé « Un satellite chinois utilise la cryptographie quantique pour une vidéoconférence sécurisée entre continents » annonçait que l'expérience chinoise avait battu le record de la cryptographie quantique sur de longues distances.

Dans cet article, il est expliqué que « la cryptographie quantique permet une communication sécurisée en raison des lois de la physique ». Le problème principal est que la cryptographie quantique n'a pas été possible sur de longues distances, car, jusqu'à présent, les meilleures fibres optiques ne peuvent transporter des photons sans avoir à répétér le signal que sur une distance d'environ 200 km.

Tout cela a changé avec le satellite chinois Micius, lancé en 2016. L'une des dernières réalisations du satellite a été la mise en place du premier service de cryptographie quantique intercontinentale. L'article explique : « Les chercheurs ont testé le système en tenant une vidéoconférence sécurisée entre l'Europe et la Chine. Pour la première fois, la sécurité de cette vidéoconférence était garantie par les lois de la physique. »

Le but de l'expérience était de tenir une vidéoconférence entre l'Académie chinoise des sciences à Beijing et l'Académie autrichienne des sciences à Vienne.

La première étape consistait à créer une « clé » qui est un ensemble de nombres aléatoires pouvant être utilisés par les deux parties pour coder ou décoder un message et pour distribuer cette « clé » en toute sécurité aux deux endroits. Afin de réaliser un transfert sécurisé de la « clé », le satellite a envoyé les nombres aléatoires codés dans un photon unique aux stations terrestres de Xingdong, dans la province septentrionale du Hebei en Chine, puis a envoyé la même clé à la station terrestre de Graz, en Autriche. Les équipes ont utilisé des communications quantiques au sol par fibres optiques entre la station terrestre chinoise et Beijing et entre la station terrestre autrichienne et Vienne pour établir une liaison vidéo sécurisée.

Cette expérience a eu lieu en septembre 2017 et a donné lieu à une vidéoconférence novatrice d'une durée de 75 minutes avec une transmission de données totale d'environ deux gigaoctets.

Les deux équipes ont annoncé conjointement ce remarquable exploit : « Nous avons démontré la possibilité d'une communication quantique intercontinentale entre plusieurs endroits sur la Terre séparés par une distance maximale de 7 600 kilomètres. »[2]

Ce qui est très important dans cette technologie mise au point par des scientifiques chinois, c'est que la cryptographie quantique garantit la sécurité des réseaux 5G ou de tout autre réseau sous sa protection. Les informations quantiques sont intrinsèquement plus sûres que les informations classiques car elles sont protégées par les lois fondamentales de la physique. Lire des informations classiques (c'est-à-dire des nombres aléatoires générés par la technologie informatique actuelle) ne les change en rien, mais selon la physique quantique, le simple fait d'observer un système quantique modifie son état quantique. Grâce à cet effet, il est possible de détecter l'espionnage ou le piratage d'informations quantiques. Par conséquent, les informations quantiques peuvent être rendues invulnérables à l'espionnage d'une manière qui serait impossible selon l'approche classique.

Outre les travaux de recherche de pointe menés en Chine sur le chiffrement quantique, Huawei progresse dans la commercialisation du chiffrement quantique destiné à être utilisé dans les réseaux de télécommunication existants. Le 14 juin 2018, Telefónica, le monopole espagnol des télécommunications, a annoncé qu'un « premier essai sans précédent mené sur le terrain » avait été réalisé, conjointement avec Huawei et l'Université polytechnique de Madrid (UPM), qui, dans leurs propres mots, « démontrait l'utilisation du chiffrement quantique sur les réseaux de fibre optique commerciaux et de leur intégration opérationnelle au moyen des technologies de mise en réseau définie par logiciel (SDN). »

Il n'est donc pas surprenant que de nombreux pays s'intéressent à la mise en place de leurs réseaux 5G basés sur la technologie haute vitesse avancée de Huawei. Combinés à la sécurité du chiffrement quantique, ces réseaux seraient protégés de tout piratage ou espionnage étranger. Il a été rapporté que Huawei a actuellement des contrats pour déployer sa technologie 5G dans près de 30 pays.

L'Allemagne, la France et même la Grande-Bretagne ont récemment déclaré qu'ils ne considéraient pas Huawei comme un risque pour la sécurité et ils ont refusé d'interdire un fabricant en particulier dans leurs pays. Les États-Unis ont répliqué en avertissant leurs alliés qu'ils pourraient reconsidérer leurs relations militaires avec quiconque utilise l'infrastructure 5G de Huawei.

Les États-Unis s'appuient sur une accusation permanente contre Huawei et d'autres entreprises chinoises. Ils affirment qu'ils ne sont que des prolongements de l'État chinois ou du Parti communiste chinois et que, par conséquent, on ne peut pas leur faire confiance. On prétend que Huawei ajoute des portes arrière à son matériel, permettant ainsi au gouvernement chinois d'accéder aux données étrangères. Huawei le nie avec véhémence.

Les menaces concernant Huawei et sa technologie 5G sont un exemple frappant de la quête de l'impérialisme américain pour la domination mondiale. Il cherche à contrôler l'intelligence artificielle et les autres percées technologiques et s'il ne peut pas, détruire les forces productives humaines qui leur ont donné naissance. La guerre cybernétique et les tentatives d'imposer des lois qui stipulent ce qui peut et ne peut pas être fait avec la technologie moderne deviennent des tentatives de criminaliser ceux qui ne succombent pas aux visées des impérialistes américains. Les menaces de guerre sont devenues la monnaie courante pour traiter de ce que les impérialistes américains prétendent être des menaces à la sécurité.

En fait, les nouveaux développements des réseaux 5G et les progrès scientifiques réalisés par les scientifiques chinois dans le chiffrement quantique sont de nouvelles formes de communication de masse produites par les forces productives sociales. Ces progrès ne sont la propriété de personne.

C'est là la signification la plus importante de ces nouveaux développements dans les expériences de communications ultra-sécurisées qui sont si importantes pour le fonctionnement de tout réseau à grande vitesse. Cette technologie n'appartient à personne. Aucune entité, que ce soit une nation ou une société, ne peut la contrôler ou la monopoliser parce qu'elle est basée sur les lois de la physique qui peuvent être appliquées de manière universelle.

Quels que soient les efforts des impérialistes américains pour présenter la question des réseaux 5G et Huawei comme un problème d'« espionnage » et de « menace chinoise », il est indéniable que ces progrès sont de nouvelles avancées des forces productives humaines modernes par le fait qu'ils donnent naissance à de nouveaux moyens de production inconnus jusqu'ici. La révolution industrielle et technique ne peut être arrêtée par quiconque prétend en être propriétaire et dont l'objectif est le profit privé. Le nouveau qui émerge doit être abordé politiquement afin que les nouveaux arrangements servent les forces productives humaines modernes et non ceux qui créent le chaos dans leur tentative de les contrôler uniquement pour eux-mêmes.

Même si l'on parle beaucoup des développements liés à Google, Facebook, Huawei et la technologie 5G, etc, comme d'un problème de surveillance par l'État, de « Big brother », etc, en fait, ce sont des formes de communication de masse produites par les forces productives sociales d'aujourd'hui qui appartiennent à l'humanité. Ce sont les visages du nouveau qui ouvrent l'horizon du monde dont parlait Marx et qui ne sont pas encore organisées. Aujourd'hui ces formidables développements des forces productives humaines sont utilisés pour détruire les forces productives, la guerre étant désormais le moyen principal pour y arriver. Mais cela peut être renversé et doit l'être.

Notes

1. « China's Quantum Satellite Clears Major Hurdle on Way to Ultrasecure Communications », Nature, 15 juin 2017.

2. « Chinese Satellite Uses Quantum Cryptography for Secure Videoconference Between Continents », MIT Technology Review, 30 janvier 2018

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Ne touchez pas au Venezuela!

CARICOM rejette la proposition du
Canada de saper Petrocaribe


La rencontre du Caricom, tenue les 26 et 27 février à Saint-Kitts-et-Nevis, a réitéré qu'elle rejette toute ingérence extérieure au Venezuela.

Le Canada tente de positionner Juan Guaido dans les Caraïbes au détriment du gouvernement constitutionnel de Nicolas Maduro. Les États-Unis veulent rompre l'alliance stratégique du Venezuela avec les pays des Caraïbes et modifier la répartition des voix au sein de l'Organisation des États américains. Le Canada, qui s'immisce depuis des décennies dans les Antilles britanniques avec de « l'aide » et des navires de guerre, est envoyé comme commis de course pour tirer les marrons du feu. Pourtant, la duplicité des libéraux est de prétendre qu'ils agissent simplement de manière désintéressée à la demande de ce même Guaido. Selon cette fable, Guaido lui-même n'est pas capable de faire une telle ouverture ! Un document d'Affaires mondiales admet « qu'il n'y a pas eu de consensus parmi les pays d'Amérique ».

***

Le périodique en ligne Mision Verdad a eu accès à un document confidentiel (« document officieux ») élaboré par le gouvernement du Canada, dirigé par Justin Trudeau, avec lequel ils ont essayé de construire des ponts qui permettraient des contacts entre le président de l'Assemblée nationale du Venezuela (illégal) et certains pays des Caraïbes orientales en proposant un instrument pour remplacer Petrocaribe.

Le 14 mars, le gouvernement canadien a envoyé un représentant subalterne à une réunion de l'Organisation des États des Caraïbes orientales (OÉCO) sur l'île de la Guadeloupe dans le but de faciliter un lien direct entre l'équipe de Guaido et les premiers ministres dont les gouvernements composent la CARICOM.

En Guadeloupe, l'envoyé spécial de Trudeau a demandé une réunion avec les dirigeants de l'OÉCO. Cette demande a été rejetée, car il n'avait pas le niveau diplomatique approprié pour l'organisation d'une telle réunion. Toutefois, les représentants des Caraïbes ont accepté d'avoir avec lui un déjeuner de courtoisie au cours duquel le Canadien a remis le document suivant :

En principe, le gouvernement du Canada aurait proposé une rencontre entre Juan Guaido lui-même et les représentants de ces pays, ce qui s'est avéré être un faux pas qui a déplu aux dirigeants des Caraïbes, car cela représentait un signe de peu de sérieux diplomatique.

Malgré cela, ils ont reçu le document contenant la proposition de l'administration Trudeau qui a toujours agi en tant que représentant de l'opposition vénézuélienne, proposant de créer une organisation parallèle à Petrocaribe appelée « Accord de coopération et de stabilité énergétique ».

Les représentants des pays des Caraïbes se sont de nouveau sentis contrariés par cette proposition de saper Petrocaribe et ils ont rappelé à l'envoyé canadien leur plein appui au dialogue entre les parties au Venezuela. Ils ont également exhorté l'opposition à s'asseoir à la même table que le gouvernement de Nicolas Maduro.

Ils ont également rappelé au Canada que Petrocaribe était en train d'être saboté à la fois par les sanctions américaines et par la pression régionale exercée contre le Venezuela, appuyée à la fois par le gouvernement Trudeau et par l'opposition vénézuélienne représentée à l'Assemblée nationale (au mépris de la constitution).

Sans plus tarder, les Caribéens ont rejeté la proposition canadienne.

La coalition antivénézuélienne menée par le Canada a tenté d'arriver à ces fins de la manière suivante :

- acheter la bonne volonté de certains pays des Caraïbes orientales par des négociations que les représentants des Caraïbes ont eux-mêmes qualifiées de mesquines et

- offrir des rencontres diplomatiques de haut niveau qui ne se sont pas concrétisées et envoyer des conseillers subalternes, ce qui a été perçu comme un manque de respect envers les gouvernements des Caraïbes.

Enfin, les représentants des Caraïbes ont clairement indiqué qu'ils ne reconnaissaient pas Juan Guaido. Ils ont insisté sur leur position commune qui propose des moyens pacifiques de dialogue et de respect du droit international, en dehors de la stratégie de coup d'État et de « l'intervention humanitaire » planifiées par Washington.

Il convient de rappeler que l'OECO est un organisme régional qui promeut la coopération technique et le développement durable de six pays indépendants et de trois territoires du Royaume-Uni et d'un de la France dans la mer des Caraïbes.

- États membres de l'OECO (membre à part entière): Antigua-et-Barbuda, Commonwealth de la Dominique, Grenade, Sainte-Lucie, Fédération de Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Montserrat (dépendance du Royaume-Uni)

- États membres de l'OECO (membre associé) : Anguilla (dépendance du Royaume-Uni), Martinique (département français d'outre-mer), Îles Vierges britanniques (dépendance du Royaume-Uni).

(Le 15 mars 2019. Traduction : LML)

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La Cour internationale de justice juge illégale l'occupation
britannique des îles Chagos

Le refus de défendre la primauté du droit international est un sujet très sérieux et préoccupant


Manifestation devant le Parlement britannique après une décision d'un tribunal interdisant le retour des habitants des îles Chagos dans leur patrie, le 22 octobre 2008

LML salue la décision rendue le 25 février par la Cour internationale de justice (CIJ) à propos des îles Chagos. Dans une décision majoritaire de 13 contre 1, où tous les juges des pays de l'Union européenne (UE) ont conclu contre le Royaume-Uni, la CIJ a jugé que l'occupation britannique continue des îles Chagos était illégale et a ordonné au Royaume-Uni de retourner « aussi rapidement que possible » ces îles à la République de Maurice. Les îles ont été saisies par les Britanniques en 1965 et la population enlevée de force en 1971 pour permettre aux États-Unis de construire une base militaire sur l'île de Diego Garcia. Cette base joue un rôle criminel dans les efforts des États-Unis pour l'hégémonie mondiale.

Le Parlement britannique a immédiatement rejeté la décision. Le 25 février, un porte-parole du Foreign Office a offert cette réponse intéressée : « Il s'agit d'un avis consultatif et non d'un jugement. Nous allons bien sûr examiner le détail de cet avis. Les installations de défense du territoire britannique de l'océan Indien aident à protéger les citoyens britanniques et mondiaux contre les menaces terroristes, le crime organisé et la piraterie. »

L'ancien diplomate britannique Craig Murray a réagi à cette annonce en écrivant : « Cela représente une sérieuse escalade dans le rejet par le Royaume-Uni du multilatéralisme et du droit international et un pas en avant vers l'adhésion au modèle américain d'exception, qui ne relève pas de la règle du droit international. À ce titre, il s'agit sans doute du développement de politique étrangère le plus important depuis des générations. Pendant la guerre en Irak, alors que la Grande-Bretagne avait déclenché la guerre sans l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies, elle avait invoqué un argument peu convaincant en affirmant qu'elle détenait l'autorité du Conseil de sécurité issue de résolutions antérieures. Le Royaume-Uni ne rejetait donc pas carrément le système international. Dans le cas des Chagos, il nie tout simplement l'autorité de la Cour internationale de justice et c'est absolument sans précédent. » (Voir l'article ci-dessous.)

La CIJ est la plus haute instance des Nations unies. En juin 2017, l'Assemblée générale des Nations unies a saisi la CIJ de cette injustice de longue date commise contre les insulaires des Chagos, à l'égard du processus de décolonisation mené par l'ONU, par un vote de 94 voix contre 15 en faveur d'une résolution présentée par la République de Maurice. Dans leur communication à la CIJ en 2018, les avocats mauriciens ont affirmé qu'ils avaient été contraints d'abandonner les îles Chagos, en violation de la résolution 1514 des Nations unies de 1960, qui interdit expressément le démembrement des colonies avant l'indépendance.

La décision de la CIJ n'a pas un statut contraignant, mais elle ne peut être contestée par les Britanniques. Comme Craig Murray le fait remarquer, la Grande-Bretagne bafoue la primauté du droit international et c'est un sujet de grave préoccupation, car rien ne justifie des crimes contre l'humanité commis par les Britanniques et les États-Unis au nom de grands idéaux.

Lorsque les Britanniques se sont emparés des îles, Diego Garcia était la plus grande et la seule île habitée du territoire britannique de l'océan Indien, connue sous l'acronyme « BIOT ». Les Britanniques expulsèrent brutalement l'ensemble de la population de l'atoll - les Chagossiens ou insulaires de Chagos - pour faciliter l'établissement de la base militaire américaine. Aujourd'hui, Diego Garcia est l'une des cinq bases de contrôle du système mondial de géolocalisation (GPS) géré par l'armée américaine.[1] L'île a fourni un « porte-avions fixe » aux États-Unis lors de la révolution iranienne (1978-1979), de l'invasion irakienne du Koweït (1990), de l'opération Enduring Freedom (la « guerre mondiale contre le terrorisme » de 2001 à 2014) et de l'opération Iraqi Freedom (de 2003 à 2011). L'atoll abrite les navires du deuxième escadron de la marine américaine responsable du prépositionnement. Ces navires transportent du matériel et des fournitures pour soutenir une importante force armée avec des chars, des transports de troupes blindés, des munitions, du carburant, des pièces de rechange et même un hôpital de campagne mobile. De plus, Diego Garcia a été utilisé comme aire de stockage pour les bombes à fragmentation américaines comme moyen de contourner la surveillance parlementaire britannique. Le gouvernement britannique s'est également entendu avec la CIA pour utiliser la base américaine aux fins de ses exécutions extrajudiciaires et de sa torture.

Le journaliste et réalisateur australien John Pilger a été l'un des ardents défenseurs des insulaires des Chagos. Son film de 2004, Stealing a Nation, a alerté une grande partie du monde à leur sort. Pour voir le film, cliquez ici.

Note

1. « The Mystery of Malaysia Airlines Flight MH370 », Tony Seed, TML Weekly, April 19, 2014

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Victoire pour les Chagossiens

Il y a des moments où une tragédie nous enseigne comment fonctionne tout un système derrière sa façade démocratique et nous aide à comprendre à quel point une grande partie du monde est gérée pour le bien des puissants et comment les gouvernements justifient souvent leurs actions avec des mensonges.

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, le gouvernement britannique de Harold Wilson a expulsé l'entière population des îles Chagos, une colonie de la couronne britannique dans l'océan Indien, pour y installer une base militaire des États-Unis à Diego Garcia, la plus grande île. Dans le plus grand secret, les Américains ont offert un sous-marin nucléaire Polaris à prix réduit comme paiement pour l'utilisation des îles.

La vérité de cette conspiration n'a pas émergé pendant un autre 20 ans avant que les dossiers officiels secrets ne soient révélés au Bureau des archives publiques à Londres par des avocats agissant au nom des anciens habitants de l'archipel corallien. L'historien Mark Curtis a décrit la dépopulation forcée dans son livre de 2003 Web of Deceit sur la politique étrangère britannique d'après-guerre. Les médias britanniques ont simplement ignoré l'éviction de sa population ; le Washington Post l'a qualifiée de « kidnapping de masse ».

J'ai entendu parler du sort des Chagossiens la première fois en 1983, pendant la guerre des Falklands. La Grande-Bretagne avait alors envoyé une flotte pour aider les 2 000 insulaires de Falkland à l'autre bout du monde alors que 2 000 autres citoyens britanniques des îles de l'océan Indien avaient été expulsés par les gouvernements britanniques et que personne ou presque n'en savait rien.

La différence était que les habitants des Falklands étaient blancs et que les Chagossiens étaient noirs et que les États-Unis convoitaient les îles, surtout Diego Garcia, pour en faire une base militaire importante à partir de laquelle ils pouvaient commander l'océan Indien.

Les îles Chagos étaient un paradis naturel. Ses 1 500 habitants étaient autosuffisants, ayant des produits naturels en abondance, et les températures extrêmes y étaient rares. Les villages étaient vibrants, dotés d'une école, d'un hôpital, d'une église, d'un chemin de fer et jouissant d'un mode de vie non perturbé, jusqu'à ce qu'un relevé secret anglo-américain de Diego Garcia en 1961 ne mène à la déportation de l'entière population.

Les expulsions ont commencé en 1965. Les habitants ont été massés sur un navire rouillé et les femmes et les enfants forcés de dormir sur une cargaison d'excréments d'oiseaux. Ils ont été abandonnés aux Seychelles où ils ont habité dans des cellules de prison, puis expédiés à l'île Maurice, où ils ont été amenés dans une zone d'habitation à l'abandon, sans eau ni électricité.

Vingt-six familles y sont mortes dans une pauvreté abjecte et il y a eu neuf suicides ; les filles ont dû se prostituer pour survivre.

J'ai interviewé plusieurs Chagossiens. Une femme a rappelé comment elle et son mari ont amené leur bébé à l'île Maurice pour y être traités pour des soins de santé et se sont fait dire qu'ils ne pouvaient pas revenir chez eux. Le choc a été si grand que son mari a eu une crise cardiaque et est mort. D'autres ont décrit comment les Britanniques et les Américains ont gazé leurs chiens, les animaux domestiques bien-aimés des insulaires, pour les intimider pour qu'ils fassent leurs affaires et quittent leur île. Lizette Talate m'a confié comment ses enfants sont « morts de tristesse ». Elle-même est morte depuis.

La dépopulation de l'archipel a été complétée en 10 ans et Diego Garcia est devenue le site d'une des plus grandes bases des États-Unis, avec plus de 2 000 soldats, deux pistes pour les bombardiers, 30 navires de guerre, des installations pour des sous-marins équipés d'armes nucléaires et une station pour des satellites-espions. L'Irak et l'Afghanistan ont été bombardés à partir de cet ancien paradis. À la suite du 11 septembre 2001, les ennemis perçus des États-Unis ont été « remis » à la base et il y a des preuves qu'ils y ont été torturés.

Pendant ce temps, les îles Chagos sont demeurées possession britannique et son peuple sous responsabilité britannique. Après avoir manifesté à l'île Maurice en 1982, les habitants des îles en exil ont reçu une compensation dérisoire de moins de 3 000 livres chacun du gouvernement britannique.

Lorsque les filières déclassifiées du Foreign Office britannique ont été découvertes, toute cette sordide histoire a été révélée. Une filière portait le titre « Maintenir la fiction » où des directives étaient données aux hauts représentants britanniques de mentir en disant que les insulaires étaient des travailleurs itinérants et non une population indigène stable. De hauts fonctionnaires britanniques ont reconnu en secret qu'ils s'exposaient à des « accusations de malhonnêteté » parce qu'ils se préparaient à « trafiquer les faits », à mentir.

En 2000, la Haute Cour de justice de Londres a déclaré illégales les expulsions. En réponse, le gouvernement travailliste de Tony Blair a invoqué la prérogative royale, un pouvoir archaïque dont est investi le « Conseil privé de la reine » en vertu duquel le gouvernement peut contourner le Parlement et les tribunaux. De cette façon, espérait le gouvernement, les habitants des îles seraient empêchés pour toujours de retourner chez eux.

La Haute Cour de justice a statué une fois de plus que les Chagossiens avaient le droit de retourner dans leurs foyers et, en 2008, le Foreign Office a interjeté appel auprès de la Cour suprême. Bien que ne présentant aucune preuve nouvelle, l'appel a été accepté.

Je me trouvais au Parlement, alors que la haute cour siégeait à la Chambre des Lords, le jour du jugement. Je n'ai jamais vu des juges avec des visages aussi marqués par la honte dans ce qui était manifestement une décision politique.

En 2010, le gouvernement britannique a cherché à renforcer cette décision en établissant une réserve marine naturelle autour des îles Chagos. La ruse a été révélée par WikiLeaks, qui a publié un câble diplomatique de l'ambassade des États-Unis datant de 2009 qui se lisait ainsi : « Établir une réserve marine pourrait bien, comme l'a dit le représentant du Foreign and Commonwealth Office [Colin] Roberts, être la façon la plus efficace à long terme d'empêcher les anciens habitants des îles Chagos ou leurs descendants de revenir vivre sur l'île ».

Maintenant, la Cour internationale de justice a décidé que le gouvernement britannique de l'époque n'avait aucun droit juridique de séparer les îles Chagos de l'île Maurice lorsqu'il a accordé son indépendance à celle-ci. La Cour, dont le rôle est consultatif, a dit que la Grande-Bretagne doit mettre fin à son autorité sur les îles. Par extension, cela signifie presque certainement que la base américaine est illégale.

Bien sûr, la campagne infatigable des Chagossiens et de leurs supporters ne va pas s'arrêter là : pas avant, à tout le moins, que le premier habitant de l'ile revienne chez lui.

(johnpilger.com, le 25 février 2019. Traduction: LML)

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Le Royaume-Uni rejette un avis de la Cour internationale de justice sur l'archipel des Chagos

Au Parlement [britannique], [le député] Alan Duncan pour le gouvernement vient de rejeter le résultat stupéfiant d'hier [25 février] à la Cour internationale de justice (CIJ), où l'occupation britannique des îles Chagos a été jugée illégale à la majorité de 13 voix contre 1. Tous les juges des pays de l'Union européenne se sont prononcés contre le Royaume-Uni.

Cela représente une sérieuse escalade dans le rejet par le Royaume-Uni du multilatéralisme et du droit international et un pas en avant vers l'adhésion au modèle américain d'exception, qui ne relève pas de la règle du droit international. À ce titre, il s'agit sans doute du développement de politique étrangère le plus important depuis des générations. Pendant la guerre en Irak, alors que la Grande-Bretagne avait déclenché la guerre sans l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies, elle avait invoqué un argument peu convaincant en affirmant qu'elle détenait l'autorité du Conseil de sécurité issue de résolutions antérieures. Le Royaume-Uni ne rejetait donc pas carrément le système international. Dans le cas des Chagos, il nie tout simplement l'autorité de la Cour internationale de justice et c'est absolument sans précédent.

Duncan a avancé deux arguments. Premièrement, l'avis de la CIJ n'était « que » consultatif à l'Assemblée générale. Deuxièmement, il a fait valoir que la CIJ n'était pas compétente, qu'il s'agissait d'un différend bilatéral avec la République de Maurice (et qu'elle ne pouvait donc saisir la CIJ qu'avec le consentement du Royaume-Uni, qui n'a pas été donné).

Mais ici, contre tous les précédents britanniques et la politique antérieure, Duncan est en train de défier une décision de la CIJ. Dans la présente affaire, le gouvernement britannique a vivement contesté la compétence de la CIJ, uniquement pour les motifs invoqués par Duncan. La CIJ a examiné les arguments du Royaume-Uni, ainsi que ceux de 32 autres États et de l'Union africaine. La CIJ a décidé qu'elle était compétente, car il ne s'agissait pas d'un différend bilatéral, mais d'une partie du processus de décolonisation ordonné par l'ONU.

La décision de la Cour internationale de justice sur ce point est détaillée aux paragraphes 83 à 91 de ses conclusions. Voici ce qui est peut-être la section clé :

88. La Cour conclut en conséquence que l'avis est demandé sur la question de la décolonisation, qui intéresse particulièrement les Nations Unies. Les interrogations soulevées par la demande s'inscrivent dans le cadre plus large de la décolonisation, et notamment du rôle de l'Assemblée générale en la matière, un cadre dont elles ne peuvent être dissociées (Sahara occidental, avis consultatif, CIJ Recueil 1975, p. 26, par. 38 ; Conséquences juridiques de l'édification d'un mur dans le territoire palestinien occupé, avis consultatif, CIJ Recueil 2004 (I), p. 59, par. 50).

89. En outre, la Cour relève que des divergences de vues peuvent se faire jour sur les questions juridiques en jeu dans une procédure consultative (Conséquences juridiques pour les États de la présence continue de l'Afrique du Sud en Namibie (Sud-Ouest africain) nonobstant la résolution 276 (1970) du Conseil de sécurité, avis consultatif, CIJ Recueil 1971, p. 24, par. 34). Cela étant, le fait qu'elle puisse être amenée à se prononcer sur des questions juridiques au sujet desquelles des vues divergentes ont été exprimées par Maurice et le Royaume-Uni ne signifie pas que, en répondant à la demande, la Cour se prononce sur un différend bilatéral.

90. Dans ces circonstances, la Cour ne considère pas que le prononcé de l'avis sollicité aurait pour effet de contourner le principe du consentement de l'État au règlement judiciaire de son différend avec un autre État. Elle ne saurait en conséquence, dans l'exercice de son pouvoir discrétionnaire, refuser pour ce motif de donner un tel avis.

91. Compte tenu de ce qui précède, la Cour conclut qu'il n'existe aucune raison décisive devant la conduire à refuser de donner l'avis demandé par l'Assemblée générale.

Comme indiqué au paragraphe 183, que la Cour est compétente à l'unanimité, même le juge américain (le seul dissident sur la question principale) est en accord. Le fait que le gouvernement britannique rejette la décision unanime de la CIJ sur la compétence, et cite cela au Parlement comme raison de ne pas suivre l'avis de la CIJ, constitue une abrogation étonnante du droit international par le Royaume-Uni. C'est vraiment sans précédent. La répudiation du groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire de Julian Assange a montré la direction vers laquelle le Royaume-Uni dérive, mais cet organe n'a pas le prestige de la CIJ.

La CIJ représente le summum absolu du droit international et en incarne le principe. Dans 176 décisions, telles que Nigeria c. Cameroun ou Malaisie c. Indonésie, des conflits potentiellement désastreux ont été évités grâce à l'accord des États de se conformer à la règle de droit. L'attaque actuelle de la CIJ par le Royaume-Uni est un développement vraiment désastreux.

J'ai tenu pour acquis que vous savez que la raison pour laquelle le Royaume-Uni refuse de décoloniser les îles Chagos est qu'il veut maintenir la base aérienne de l'armée américaine à Diego Garcia. Si le Brexit se concrétise, les îles Chagos entraîneront également un important désaccord de politique étrangère entre le Royaume-Uni et les États-Unis d'un côté, et l'UE, de l'autre. L'UE sera vraiment stupéfaite par la répudiation britannique de la CIJ.

J'ai étudié en entier le long avis de la CIJ sur les îles Chagos, ainsi que les documents associés, et j'écrirai plus en détail prochainement.

Craig Murray est un ancien diplomate britannique.

(www.craigmurray.org.uk, 26 février 2019. Traduction : LML)

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21 mars - Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale

Défendre les droits des minorités,
c'est défendre les droits de tous

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) accorde une attention particulière à la garantie que les droits des minorités occupent une place importante dans la société. Dans son interprétation des droits, il reprend l'essentiel du problème des droits et son lien avec l'essentiel de la démocratie moderne.

La question des droits des minorités se pose à la fois historiquement, car elle remonte à la lutte contre la société du Moyen-Âge et de façon très actuelle du fait que la démocratie représentative n'est plus à la mesure des défis de la réalisation des droits. Que ce soit les minorités nationales telles qu'elles existent dans le monde entier par suite des bouleversements massifs causés par l'impérialisme mondial et le capitalisme moderne qui ont transformé le monde entier en un énorme marché, ou pour d'autres raisons, ou qu'il s'agisse de minorités linguistiques, religieuses, politiques et LGBTQ, leurs droits ne sont pas garantis par ce qu'on appelle l'accommodement des élites, la « discrimination positive » (action affirmative) et les autres mesures de ce type qui ont finalement pour fonction de judiciariser les problèmes et de criminaliser les personnes. L'expérience montre qu'aucune mesure de ce type n'a éliminé la discrimination à l'égard des minorités qui est pratiquée dans les démocraties représentatives où de telles mesures ont été appliquées.

La source de la discrimination ou du déni des droits des minorités au Canada réside dans l'absence de reconnaissance des droits de la citoyenneté comme une question d'appartenance égale à un corps politique, où les mêmes droits et devoirs sont reconnus pour tous sur un pied d'égalité. Au Canada, il existe une hiérarchie de droits et les élites dirigeantes reçoivent un traitement préférentiel, comme le montre à nouveau le scandale de SNC-Lavalin. Il est bien évident qu'une hiérarchie des droits conduit à une discrimination qu'on prétend corriger par l'accommodement des élites et la discrimination positive. Or, ces mesures ne font que créer de nouvelles hiérarchies parmi les victimes de discrimination et n'éliminent pas la discrimination ni son fondement.

Une citoyenneté qui reconnaît l'égalité des droits et des devoirs pour tous est le point de départ de la défense des droits des minorités et non la fin. Néanmoins, si les minorités ne se battaient pas pour ces droits, il n'y aurait naturellement pas de point de départ ni de fin. Après avoir acquis les mêmes droits et devoirs pour tous, les minorités nationales peuvent alors se battre pour toutes les autres égalités. Cependant, la lutte pour ces égalités doit être mise sur cette base dès le départ.

Les minorités nationales doivent pouvoir éduquer leurs enfants dans leur langue si elles le veulent et développer leur culture. Il faut leur en fournir les moyens tout en veillant à ce qu'aucun citoyen n'ait plus de droits et de devoirs qu'un autre. La discrimination contre les minorités religieuses et aussi contre les athées peut être éliminée en dissociant complètement la religion de l'État et en veillant à ce que l'exercice du droit à la conscience reste une affaire privée et individuelle. La pratique de financer certaines religions et pas d'autres, une politique scandaleuse, doit être interdite, tandis que l'accès de tous les membres du corps politique aux programmes sociaux, y compris l'éducation et les loisirs, sans risque de violence policière, doit être garanti. Toutes les violations, tous les racismes et toutes les discriminations raciales doivent être sévèrement punis par le Code pénal. En fait, leurs auteurs devraient recevoir la peine la plus sévère.

Pour commencer, le PCC(M-L) accorde une attention particulière au contenu principal, au fait que tous les citoyens doivent jouir des mêmes droits et devoirs. En même temps, il exige que les langues et les cultures de toutes les minorités nationales soient défendues et, troisièmement, que tous les actes de racisme et de discrimination raciale ou de violence raciale soient sévèrement punis.

Tous ceux qui sont intéressés à défendre les droits des minorités en tant que base de la défense des droits de tous se rencontrent dans les combats. La défense des droits des minorités est l'une des mesures les plus importantes à prendre pour régler des comptes avec les pratiques du Moyen-Âge fondées sur le privilège et les mystères de l'État dans la manière dont les décisions sont prises et les politiques définies. Le déni des droits des minorités est l'essence même de la démocratie représentative qui existe au Canada à l'heure actuelle. Il faut se défaire de toute illusion que les minorités peuvent jouir de droits dans la démocratie représentative actuelle. La défense des droits de toutes les minorités et la lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris raciale, et toutes les formes de violence, relèvent de la responsabilité sociale.

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Les jeunes du monde réclament un avenir radieux

Grève mondiale des étudiants pour le climat


Sur la colline du Parlement à Ottawa

Le 15 mars, environ 1,5 million de jeunes ont pris part à une grève étudiante mondiale pour le climat dans quelque 2 200 manifestations tenues dans 130 pays. Cette action récente est l'aboutissement d'un mouvement qui a commencé en 2015 sous divers noms - Vendredis pour l'avenir, Jeunesse pour le climat et Youth Strike 4 Climate - pour exiger des actions pour mettre un terme au réchauffement planétaire. Ils se déclarent clairement responsables de la protection de l'environnement social et naturel et exigent que les gouvernements d'aujourd'hui assument eux aussi leurs responsabilités de garantir le bien-être de leur génération et de celles à venir. Une grève mondiale des étudiants a eu lieu le 30 novembre 2015, le premier jour de la Conférence des Nations unies sur le climat de la COP 21, à laquelle ont participé 50 000 personnes dans plus de 100 pays.

Au Canada, il y a eu une participation d'un océan à l'autre, avec une organisation remarquable et une participation de la jeunesse québécoise en particulier. Au Québec seulement, 150 000 étudiants y ont pris part, et 50 000 étudiants ont défilé dans les rues de Montréal. Les organisateurs au Canada planifient une autre action de masse pour l'automne afin de s'assurer que leurs préoccupations sont à l'ordre du jour de l'élection fédérale de 2019. Pendant ce temps, les actions hebdomadaires des vendredis pour l'avenir se poursuivent dans le monde entier.

Gatineau-Ottawa

Québec

Montréal






Îles-de-la-Madeleine et Gaspésie

Chicoutimi

Sherbrooke

La Pocatière


Sept-Îles


Baie-Comeau


Québec

Canada 

St. John's


Fredericton


Halifax


Kingston


Toronto




Hamilton


Kitchener


Winnipeg



Régina



Saskatoon


Edmonton



Calgary


Vancouver



Victoria



Whitehorse


Yellowknife


Inuvik

Asie et Océanie

Tokyo, Japon


Séoul, Corée


Hong Kong, Chine



Quezon City, Philippines


Bangalore, Inde


Delhi, Inde



Melbourne, Australie



Sydney, Australie


Auckland, Nouvelle-Zélande


Nelson, Nouvelle-Zélande


Wellington, Nouvelle-Zélande

Vanuata

Afrique

Dakar, Sénégal


Capetown, Afrique du Sud


Amérique latine

Mexico, Mexique


Santiago, Chili

États-Unis

Washington, DC


New York, New York



Minneapolis-Saint Paul, Minnesota


San Francisco, Californie

Europe

Reykjavik, Islande


Helsinki, Finlande



Stockholm, Suède


Berlin, Allemagne



Dresden, Allemagne


Zurich, Suisse


Amsterdam, Pays-Bas


Bruxelles, Belgique


Édimbourg, Écosse


Londres, Angleterre


Dublin, Irlande


Paris, France



Lisbonne, Portugal


Barcelone, Espagne


Milan, Italie


Turin, Italie


Athènes, Grèce


Prague, République tchèque



Zagreb, Croatie


Kiev, Ukraine

(Planete Invite Ecole, Student Climate Strike, Peoples Climate Movement, Spectre Media, Le Placoteux, Le Nord Cotier, Le Manic, E. Chouinard, Shev 11, Stephen L., I. Froude, Conservation Council of New Brunswick, G. Fitzgerald, K. Boerder, S. Seck, Kingston Climate Hub, M. Ilnyckyj, N. Voinot, E. Mackey, Dying circles cub, Davoren Lab, M. Oberman, S. Schroeter, L. Shasko, Saskatoon Climate Strike, D. Forbes, M. Kalmanovitch, Climate Justice Edmonton, Calgary Social Change, H.M. Kobluk, youth rising 2030, S. Furstenau, Sierra Club, M. Lien, W. Gagnon, Abedrennan, A. Hofford, A Bhardwaj, Haiyya, School Strike 4 Climate, L. Owen, S. E. Smith, A. Greenberg, N. Arnold, A. Diouf, 350 South Africa, Nuevo Democracia, E. Holthaus, A. Dsabet Brynjars, odeingrid, Petri Pusa, E. Nikunin, Green Rojava, Redfishtream, R. Rohde, France 4 Bernie, M. Molinari, European Greens, March for Science.)

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