La taxe sur le carbone

Une taxe additionnelle sur les produits émetteurs de carbone ne résout en rien la question de comment arrêter les dommages causés à l'environnement par les méthodes modernes de production, par notre mode de vie actuel, et surtout celle de comment résoudre le problème que révèle l'ensemble des relations sociales entre les humains et entre les humains et la nature, soit que sans investir le peuple du pouvoir, la voie du progrès est bloquée. La taxe sur le carbone ne s'intéresse pas au processus actuel de production, à qui contrôle la production, à l'objectif de ceux qui sont en position de contrôle et aux rapports de production, en particulier entre la classe ouvrière et ceux à qui les travailleurs vendent leur capacité de travailler et qui contrôlent les moyens de production et de distribution.

La production aujourd'hui, dans les conditions de l'impérialisme, en ces temps où dominent les politiques néolibérales, est caractérisée par l'anarchie et la violence. L'opportunisme règne en maître et non seulement rien ne peut-il être planifié, mais, pire encore, rien ne peut être contrôlé dans la quête d'hégémonie des impérialistes sur tous les fronts. Par contraste, le trait central d'une économie moderne prosociale serait de satisfaire les besoins du peuple et de protéger l'environnement de manière systématique, ce qui est réalisable sur la base de la planification scientifique et d'une vision moderne prosociale qui soutient la responsabilité sociale de manière systématique. Personne ne peut dire que c'est ce qui existe à l'heure actuelle.

En l'absence d'une planification économique imprégnée d'une vision moderne de la responsabilité sociale, l'environnement ne peut pas être protégé et le bien-être du peuple ne peut pas être assuré. Les partis cartellisés se font une fierté de dire qu'on doit abandonner l'économie au marché dans lequel une main invisible gère l'offre et la demande et d'autres enjeux. Ce qu'ils disent en fait, c'est que le peuple doit laisser l'économie aux intérêts privés les plus puissants et à leur rivalité pour le contrôle afin qu'ils puissent faire des profits obscènes dans toutes les conditions et en toutes circonstances. Ce qui sert leurs intérêts privés, le profit maximum, alimente en retour la concurrence frénétique de même que les guerres entre eux et contre les peuples pour l'édification de leurs empires.

Comment les peuples peuvent-ils humaniser l'environnement social et naturel alors que ceux qui sont en position de contrôle sont dénués de responsabilité sociale parce que celle-ci contredit leurs intérêts privés servis par l'obtention du profit maximum des ressources naturelles et de leurs travailleurs ?

L'environnement n'est pas une considération en ce qui concerne les oligarques en contrôle ; la vie l'a bien démontré, surtout le développement de l'économie de guerre et la conduite constante de guerres. L'environnement devient une considération uniquement lorsque les oligarques peuvent faire des tonnes d'argent en l'exploitant et deviennent des « millionnaires verts », comme l'ancien vice-président des États-Unis Al Gore. Leur vision et leur objectif n'ont rien à voir avec la protection de l'environnement et de l'humanité contre la destruction et tout à voir avec devenir riches et bâtir leur empire en concurrence avec d'autres oligarques.

Avoir à choisir entre oui et non à une taxe sur le carbone est un autre de ces faux choix qu'on donne au peuple, comme le font les candidats rivaux des partis cartellisés lors des élections pendant lesquelles les gens sont censés oublier leur pensée, leurs intérêts, leur ordre du jour et leur voix. Le Parti marxiste-léniniste appelle les travailleurs à rejeter ce faux choix et à plutôt entreprendre des discussions qui donnent à la société un but différent et contribuent à renouveler le processus politique pour que les réclamations du peuple à la société soient prises en compte. Les conditions matérielles ont été créées depuis longtemps par les travailleurs qui permettent à l'économie de satisfaire leurs besoins. Les conditions matérielles d'une alternative sous la forme d'une classe ouvrière éduquée et d'un processus de production modernes et de science et de technologie moderne existent. L'alternative existe déjà. Demandons que la responsabilité sociale envers le bien-être du peuple et l'humanisation de l'environnement social et naturel deviennent le guide à l'action en Alberta et qu'elles se fassent entendre avec force. N'acceptons pas un « non » comme réponse. Ne permettons pas à ceux qui n'assument pas leur responsabilité sociale d'usurper le pouvoir au moyen d'une fraude électorale !


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 11 - 23 mars 2019

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