Le « Convoi de la liberté » à Ottawa
• L'anarchie
engendre la violence
- Pauline Easton -
• Désinformation et
artifice de la pire sorte pour diviser - Ne
blâmez pas les camionneurs!
• Barrage
routier à la frontière de l'Alberta et du
Montana
• Les
travailleurs donnent des faits pour contrer la
désinformation
du « Convoi de la liberté »
- Normand Chouinard -
Opposons-nous à
l'intégration du Canada à l'économie de guerre des
États-Unis
• Le
premier ministre de l'Alberta assiste à la
réunion nationale
des gouverneurs à Washington
• Le
problème des puits de pétrole et de gaz
orphelins
- K.C. Adams -
• Un
projet minier en terres rares en
Colombie-Britannique lié
à l'économie de guerre des États-Unis
- Fernand Deschamps -
Parti communiste du Brésil
• Un
salut rouge à une combattante de longue date
pour
le pouvoir démocratique au Brésil
Parti communiste du Vietnam
• Vive
le Vietnam révolutionnaire à l'occasion de son
92e anniversaire!
• La
politique extérieure du Vietnam est constructive
et fondée sur les principes
- Philip Fernandez -
Le « Convoi de la liberté » à
Ottawa
- Pauline Easton -
Les intérêts privés supranationaux étroits
agissant derrière le soi-disant « Convoi de la
liberté » qui crée des difficultés à Ottawa et
dans d'autres villes et provinces ont abaissé la
culture politique à un échange de quelques jurons
et font tout pour créer la confusion et la peur.
Cette situation est facilitée par l'autorité qui
existe aux niveaux fédéral et provincial qui sert
des intérêts précis. Toute considération pour le
bien-être de la population et du corps politique a
été remplacée par des postures et des luttes
intestines des partis du cartel qui agissent
chacun dans son propre intérêt. La situation a
dégénéré à tel point que le discours politique a
été supplanté par l'échange d'épithètes entre
adversaires et contre ceux qui luttent pour leurs
droits. C'est ce qui se passe lorsque la
rétrogression est imposée : elle donne lieu à
l'anarchie et à la violence. Ce n'est pas une
réponse aux crises globales auxquelles le Canada
et le monde sont confrontés.
Le mot anarchie
décrit une situation où chacun est forcé de se
débrouiller seul, les très riches ayant mis le
pouvoir de décision et les agences de l'État à
leur disposition. Ces intérêts privés étroits
n'acceptent aucune autorité supérieure à la leur,
ce qui rend les assemblées législatives superflues
dans la prise de décision. Les assemblées
législatives en sont réduites à la tâche de voter
des stratagèmes pour payer les riches et à mettre
toutes les ressources à leur disposition. Les
partis du cartel ont pour rôle de donner à ces
agissements une façade de grands idéaux tandis que
le peuple est abandonné à son sort en l'absence
d'une autorité étatique unificatrice qui défend le
bien public.
L'anarchie va de pair avec la violence car les
méthodes utilisées autrefois pour régler les
conflits au sein de la classe dominante, comme la
tenue d'élections, ne permettent plus de le faire.
Le recours à la force est la seule alternative que
reconnaît la classe dominante, mais lorsqu'il
s'agit de violations flagrantes de la loi et de
l'ordre par les voyous qui se font appeler «
convoi de la liberté » à Ottawa, elle a une
réticence à le faire.
Le conseil municipal d'Ottawa a maintenant
déclaré l'état d'urgence. L'ordonnance ne donne
pas de pouvoirs accrus à la police et ne demande
pas l'intervention des forces armées, mais elle
montre la réticence de la classe dirigeante à
recourir à des mesures de maintien de l'ordre
lorsqu'il s'agit des contradictions dans ses
propres rangs. Le gouvernement Trudeau a fait des
pieds et des mains pour dire qu'il défend la
liberté d'expression et de manifestation tant
qu'elle est respectueuse de la loi, mais tout le
monde peut voir que ses dispositions en matière de
loi et d'ordre sont réservées aux peuples
autochtones et aux manifestants qui luttent pour
la justice sociale, contre la guerre et pour
d'autres causes sociales et politiques, et non aux
voyous qui se pavanent à Ottawa au nom de la
liberté. C'est un rappel de ce qui s'est passé à
Washington le 6 janvier 2021. Le violent saccage
du Capitole et le coup d'État manqué ont été
qualifiés d'insurrection. L'administration Biden a
lancé des accusations de « sédition » et songe à
porter des accusations de trahison, mais elle n'a
pas réussi à forcer ses rivaux dans la lutte pour
le pouvoir à se soumettre à son autorité. Et l'on
peut prédire que la même chose se produira au
Canada. Tout cela souligne que la violence qui
accompagne les proclamations de « liberté
d'expression » et de manifestation est inhérente à
l'état d'anarchie qui s'est installé, où diverses
factions tentent d'affirmer leur suprématie tout
en s'unissant lorsqu'il s'agit de réprimer les
luttes du peuple.
Les arrangements constitutionnels qui justifient
le recours aux instruments de la loi et de l'ordre
sont essentiellement conçus pour rendre la «
justice » coloniale et renforcer des structures
qui favorisent la discrimination, la misogynie et
l'intolérance contre l'affirmation des intérêts
des travailleurs, des femmes, des jeunes et des
peuples autochtones. Ceux qui ont usurpé le
pouvoir en accaparant les postes de pouvoir et
d'influence ont du mal à utiliser ces instruments
de loi et d'ordre contre leurs rivaux dans la
course pour le pouvoir, alors que ni eux ni leurs
rivaux ne bénéficient du soutien du peuple.
Comment alors évaluer ce qui se passe sous nos
yeux ? Comment déterminer le caractère de cette
période historique ? Les peuples doivent-ils
accepter qu'il n'y a pas d'alternative à l'état
d'anarchie et de violence qui existe ?
Pour bien comprendre ce qui se passe, il est
nécessaire de reconnaître qu'un grand conflit a
éclaté entre deux visions fondamentalement
opposées, l'une qui est contre-révolutionnaire et
lutte pour préserver le statu quo et les positions
de privilège et de pouvoir, et l'autre qui est
révolutionnaire et cherche à faire naître le
Nouveau et à ouvrir la voie au progrès de la
société.
Ce n'est
qu'en examinant la situation d'un point de vue qui
révèle le besoin de changement, de progrès et
d'avancement de la société qu'on peut mettre fin
au statu quo de l'anarchie et de la violence et
stopper la rétrogression. Et ce n'est que la
classe ouvrière qui a intérêt à le faire. À cet
égard, le « isme » auquel adhère une personne ou
une organisation n'a plus vraiment d'importance.
Ce qui compte, c'est de savoir si la conception du
monde des forces combattantes correspond ou non
aux exigences de l'époque et si l'action de ces
forces mène à des solutions favorables au peuple
plutôt qu'au maintien du statu quo. Sans cela,
mettre des étiquettes sur les choses, dont les
idéologies, n'a aucun sens. Non seulement ces
étiquettes n'ont plus de sens, mais elles causent
du tort car elles empêchent les gens de regarder
la réalité en face et les incitent plutôt à
s'emporter et à se maudire les uns les autres, en
espérant que les partis du cartel, les tribunaux
et les agences de maintien de l'ordre règleront
les problèmes d'une manière qui leur soit
favorable.
L'intérêt de ceux qui occupent les hautes
fonctions du pouvoir aux niveaux fédéral et
provincial est servi par le maintien du statu quo.
Ils essaient de garder le contrôle en concentrant
de plus en plus de pouvoir entre les mains de
l'exécutif qui, à son tour, est contrôlé par des
intérêts privés étroits. Lorsqu'il s'agit des
travailleurs, des femmes, des jeunes et des
peuples autochtones, ils fulminent contre ceux qui
refusent de se soumettre à leurs lois injustes et
aux violations de leurs droits, les traitant de
fauteurs de troubles ou les accusant de tel ou tel
« isme ». Les travailleurs, les jeunes, les femmes
et les peuples autochtones sont traités de tous
les noms dans l'espoir de pouvoir les rendre
responsables de tout ce qui se passe. C'est dans
cette veine que les médias officiels imputent les
troubles à Ottawa aux « camionneurs » alors qu'il
est évident que ces événements sont orchestrés par
des intérêts privés et n'ont rien à voir avec les
réclamations que les camionneurs sont en droit de
faire à la société concernant leurs conditions de
vie et de travail.
Les factions de la classe dirigeante, leurs
conseillers et les experts de toutes sortes se
lancent également des injures, s'accusent
mutuellement de sédition et ainsi de suite. Tout
cela révèle que leur monde ne fonctionne plus et
que les conditions exigent une autorité qui soit
au diapason avec son temps, avec la nécessité
d'arrêter de payer les riches, de faire respecter
les droits de tous, de renouveler le processus
politique à l'avantage du peuple, et non des
représentants des intérêts privés supranationaux
les plus étroits qui agissent aux mépris du
bien-être du peuple, pour que le peuple puisse
gouverner et humaniser l'environnement social et
naturel.
L'histoire de la civilisation nous montre que
ceux qui profitaient du statu quo à une époque
donnée se sont toujours battus avec acharnement
pour empêcher la création d'une nouvelle forme de
société, même quand les conditions l'exigeaient.
Ils ont donné naissance à des conceptions du monde
qui présentaient les développements uniquement
sous l'angle qui les servait.
Aujourd'hui, de telles conceptions égocentriques
du monde sont promues massivement partout dans le
monde. Leur particularité est de ne tenir aucun
compte des conclusions de l'étude et de l'analyse
des développements contemporains et de ce qu'ils
révèlent. Par exemple, les stratagèmes pour payer
les riches rendent les riches plus riches et les
pauvres plus pauvres et cette tendance est
actuellement hors de contrôle. Elle a beau tenter
par tous les moyens, la classe dirigeante a du mal
à faire accepter ses décisions comme étant dans
l'intérêt du peuple. Elle agit donc plus
discrètement. Il est également très préoccupant
pour la société de voir que l'État permet aux
racistes et aux fascistes organisés par l'État de
s'organiser et de prendre de la place. Ils sont
encouragés et soutenus par les plus hauts échelons
de la richesse et du pouvoir et leur rôle est de
causer des perturbations, de créer la peur,
d'organiser des coups d'État comme aux États-Unis
et des imitations comme celle qui a lieu à Ottawa
en ce moment et qui rend les résidents de la ville
furieux. Sur le plan de la guerre, les gouvernants
et leurs partis cartellisés pratiquent la
politique de l'apaisement face aux fauteurs de
guerre aux États-Unis et tentent de faire passer
les États-Unis et l'OTAN pour des organisations
pacifiques.
Le gouvernement du Canada et les partis du cartel
au Parlement fédéral ont recours à ce qu'on
appelle la politique identitaire et s'échangent
des épithètes de toutes sortes pour avancer leur
lutte de factions et inciter les gens à choisir un
camp ou l'autre. Ils attisent les passions pour
détourner l'attention de la corruption de leur
pouvoir tout en faisant croire qu'ils défendent
des idéaux élevés. Leurs tentatives de justifier
les dangers que représente leur politique
d'apaisement envers les viséesbellicistes des
États-Unis atteignent la limite de l'absurde.
De même, au niveau provincial, les luttes de
factions pour le contrôle des rênes du pouvoir
sont féroces et ce sont les citoyens qui paient,
de leur vie, étant forcés de se débrouiller seul.
Leur ordre du jour de loi et ordre cible les
personnes qui se battent, mais quand il s'agit de
ce qu'on appelle les crimes de col blanc et leurs
propres conflits d'intérêts, ils y vont plus en
douceur. Les crimes commis par les plus hauts
échelons, y compris les tribunaux, contre les
peuples autochtones, les travailleurs, les aînés,
les jeunes et les peuples du monde confrontés à
des dirigeants corrompus mis en place par des
puissances étrangères sont considérés comme «
compréhensibles » et traités comme d'inévitables
dommages collatéraux. La politique de deux poids
deux mesures et le choc des conceptions du monde
quand il s'agit de déterminer qui et quoi est
indispensable et qui et quoi ne l'est pas sont
plus évidents que jamais.
Dans ces circonstances, il est crucial que le
peuple s'élève contre les agissements des
dirigeants, leurs excuses et leur incapacité à
assumer leurs responsabilités sociales, qui
montrent plus que jamais qu'ils ne sont pas aptes
à gouverner.
La pratique d'affirmer la
supériorité d'une croyance sur une autre, ou d'une
personne ou d'un parti sur un autre, ou de mettre
en oeuvre des politiques, des décisions et des
pratiques qui déclarent certains peuples ou pays
jetables et d'autres indispensables sont autant de
moyens utilisés pour faire en sorte que les luttes
des peuples ne progressent pas. Mais les peuples
continuent de réclamer à la société ce qui leur
est dû, comme ils doivent le faire, et c'est la
voie à suivre. Pendant ce temps, les gouvernants
sont hors de contrôle. Ils ne peuvent contrôler
les contradictions dans leurs propres rangs qui
éclatent en actes violents qu'ils sont incapables
de réprimer.
Le caractère de cette période et ce qu'il faut
faire se révèlent quand l'attention est portée aux
conditions elles-mêmes, dans la perspective de
contribuer à l'avancement de la société, de son
stade actuel au suivant. Sans cela, l'état
d'anarchie et de violence fait grandir les dangers
qui planent inévitablement quand la voie au
progrès de la société est bloquée. Cela comprend
entraîner les peuples dans la guerre.
La reconnaissance des réclamations que tous les
êtres humains sont en droit de faire à la société
du fait qu'ils sont humains est la clé pour ouvrir
la voie au progrès de la société. L'affirmation du
droit d'être commence par l'affirmation du
droit de prendre les décisions qui affectent
nos vies.
Luttons pour le peuple !
Luttons pour
la paix et pour exiger des comptes aux
gouvernements !
Le 3 février 2022, présence de QAnon sur la
colline du parlemkent
Une mobilisation appelée le Convoi de la liberté
a convergé vers Ottawa le 29 janvier 2022. Elle
est présentée comme une initiative de camionneurs
qui exigent l'annulation du mandat de vaccination
visant les camionneurs entrant au Canada en
provenance des États-Unis et qui est entré en
vigueur le 15 janvier 2022. Mais ne vous y
méprenez pas, il ne s'agit pas d'un rassemblement
de camionneurs et notre conseil est : Ne blâmez
pas les camionneurs !
Une
organisation appelée Canada Unity prétend être
l'organisateur du convoi. Elle exige la démission
du gouvernement Trudeau, la levée de tous les
mandats et que le Sénat et la gouverneure générale
la reconnaissent comme porte-parole du « peuple du
Canada ». En plus de promouvoir leurs croyances
idéologiques au nom de la liberté et de la
démocratie, avec l'aide de pas mal de gens qui
sont ouvertement racistes et misogynes, d'une
cabale de députés du Parti conservateur et
d'autres qui sont là pour faire avancer leurs
propres causes, comme le soi-disant Parti
populaire de Maxime Bernier, ces gens ne
permettent aucune discussion sur les conditions de
travail et de vie des camionneurs au Canada.
Appeler cela un « convoi de camionneurs » comme le
font les médias est pour le moins un abus de
langage.
Les demandes des promoteurs du convoi sont
suspectes dès le départ. Par exemple, ils
protestent contre les mandats émis par le
gouvernement Trudeau, mais les gens derrière eux
en Alberta soutiennent le gouvernement par décret
dans cette province. Cela comprend le premier
ministre de l'Alberta, Jason Kenney, dont le taux
d'approbation a toujours été parmi les plus bas,
sinon le plus bas, de tous les premiers ministres
du pays. Jason Kenney se trouvait d'ailleurs à
Washington, à la réunion de l'Association
nationale des gouverneurs, au moment où le convoi
est arrivé à Ottawa. Il a demandé aux membres du
Congrès et aux gouverneurs des États-Unis de
mettre fin à leur mandat de vaccination pour les
camionneurs qui entrent aux États-Unis et de
conclure des accords favorables au secteur
pétrolier et gazier que son gouvernement
représente.
L'une des principales organisatrices et
porte-parole du convoi est Tamara Lich, de
Medicine Hat, en Alberta. Elle est secrétaire du
Maverick Party, un nouveau parti fédéral qui s'est
d'abord appelé Wexit Canada. Il est devenu
admissible à l'enregistrement le 16 janvier 2019
sous ce nom, puis a été enregistré sous son
nouveau nom, le Maverick Party, le 19 août 2021.
Le chef intérimaire du parti est Jay D. Hill, qui
a été député conservateur de 1993 à 2010 et qui a
été leader du gouvernement à la Chambre des
communes sous Stephen Harper de 2008 à 2010.
La conception de la liberté que défend le parti
de Mme Lich se retrouve dans sa mission, qui est «
d'assurer une plus grande équité et une plus
grande autodétermination pour les Canadiens de
l'Ouest par des changements fondamentaux ou la
création d'une nation indépendante ». Un examen
rapide de sa plateforme montre qu'elle fait la
promotion, entre autres, de la construction de ce
qu'elle appelle des corridors énergétiques
nationaux pour développer Énergie Est, l'oléoduc
Trans Mountain, l'oléoduc Keystone, Northern
Gateway et de nouveaux pipelines potentiels, d'une
intégration plus poussée du Canada aux États-Unis
et à son économie de guerre. Le Maverick Party dit
également qu'il ne soutient pas la Déclaration des
Nations unies sur les droits des peuples
autochtones. Il favorise plutôt la « rencontre
avec les peuples autochtones » qui, selon lui, ont
« transmis des programmes progressistes et la
nécessité de modifier la Loi sur les Indiens » et
propose d'engager « un dialogue ouvert avec tous
les chefs (héréditaires, traditionnels et élus),
les dirigeants et leurs conseils » en vue de
conclure « un nouveau pacte pour les peuples
autochtones de l'Ouest canadien ». Il veut
également un examen du financement canadien des
Nations unies afin de limiter le soutien à ce
qu'ils appellent les « initiatives de
mondialisation de l'ONU liées aux changements
climatiques, aux réfugiés, à l'immigration et à
l'OMS ».
Selon
Mme Lich, ce soi-disant convoi de la liberté est
organisé pour amener les gouvernements fédéral et
provinciaux à mettre fin aux passeports vaccinaux,
à toutes les exigences de vaccination obligatoire
et de dépistage des contacts partout au Canada et
à respecter les droits des personnes qui
souhaitent ne pas être vaccinées. Elle prétend
défendre la liberté et la démocratie contre ce
qu'elle appelle la rhétorique de division et les
mesures coercitives des gouvernements pour
censurer ceux qui ont des opinions différentes.
Il est devenu évident que cette mobilisation est
une manoeuvre pour accentuer les rivalités entre
factions dans la lutte pour le contrôle du pouvoir
politique suprême dans ce pays qui, à l'heure
actuelle, est détenu par l'exécutif fédéral. Quoi
qu'elle pense avoir accompli, un objectif semble
avoir déjà été atteint : l'éviction du chef du
Parti conservateur fédéral, Erin O'Toole. O'Toole
a été démis de ses fonctions mercredi le 2 février
par le caucus conservateur à la suite d'un examen
du leadership qui était un coup monté. Entretemps,
le premier ministre Trudeau et son gouvernement se
sont surpassés dans leur habileté à accuser leurs
rivaux d'être « arriérés » et d'être la cause de
tous les problèmes imaginables auxquels eux-mêmes
refusent de s'attaquer.
Selon les médias, Justin Trudeau a dit que le
convoi était composé d'une « petite minorité
marginale ». Il a dit qu'il ne fallait pas tenir
compte des opinions provenant des participants
parce qu'elles sont « contre la science, contre le
gouvernement et contre la société », ce qui
représente « un risque pour eux-mêmes et pour les
autres »[1].
Alors que les médias font grand cas du fait que
Trudeau a refusé de rencontrer « les camionneurs
», tout est fait pour donner l'impression que son
gouvernement, qui s'est distingué par sa politique
de tout privatiser, y compris le gouvernement
lui-même, et par une offensive antisociale par
décrets, est scientifique, n'est pas antisocial et
n'est pas une « minorité marginale ».
S'inspirant de l'idéologie néolibérale et des
positions des factions au sein de la classe
dirigeante, les médias font la promotion de la
mobilisation comme étant un convoi de camionneurs,
malgré le fait que toute discussion véritable sur
les conditions de vie et de travail effroyables
des camionneurs est taboue.
Tout
cela – ces coups d'éclat qui sèment la discorde et
la dépense de vastes sommes d'argent pour payer
les services de police et les algorithmes conçus
pour donner l'impression de « milliers » de
camions en marche – s'ajoute à une campagne de
désinformation massive pour cacher le fait qu'il
appartient aux Canadiens, par leur action pour
défendre les droits de toutes et tous, de définir
ce qui est démocratique et ce qui ne l'est pas, ce
qui est prosocial et ce qui ne l'est pas, ce qui
est nécessaire et ce qui ne l'est pas. Tout ce
tapage semble être conçu pour donner l'impression
d'une suite au coup d'État raté au Capitole à
Washington le 6 janvier 2021 afin d'étouffer la
voix les travailleurs qui parlent en leur propre
nom concernant leurs conditions de vie et de
travail[2].
Le soi-disant convoi de la liberté avait
essentiellement le même objectif que le convoi «
United We Roll » de Red Deer, Alberta, à Ottawa de
février 2019, dont Jason Kenney était un des
principaux promoteurs. Leur plan est tombé à l'eau
quand de nombreux participants ont quitté le
convoi parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec la
façon dont l'argent recueilli était utilisé et
parce qu'ils se rendaient compte que le convoi
s'inscrivait dans une lutte pour le pouvoir et les
privilèges entre les conservateurs et les
libéraux. Ce convoi n'avait rien à voir avec la
discussion et la résolution des problèmes de
l'économie, en particulier du secteur pétrolier et
gazier, et encore moins avec les problèmes
auxquels sont confrontés les camionneurs et les
autres travailleurs dans les conditions actuelles.
Le convoi « United We Roll » avait eu lieu deux
mois avant les élections générales de l'Alberta du
16 avril 2019. À l'époque, le Parti conservateur
unifié (PCU) de Jason Kenney était dans
l'opposition et Rachel Notley et le NPD étaient au
pouvoir. L'élection du 16 avril s'est soldée par
une victoire du PCU grâce à différentes manoeuvres
du même genre.
Comme pour le convoi de 2019, les faits montrent
qu'en grande partie les camionneurs n'ont pas
embarqué dans ce train non plus. Des doutes sur
les provenances et l'utilisation de l'argent
recueilli laissent croire à la nécessité d'une
enquête policière. Il ne fait aucun doute que les
fonds sont utilisés pour promouvoir des croyances
idéologiques qui n'ont rien à voir avec les
camionneurs du Canada et ne proviennent pas d'eux.
Le
2 février 2022, en quelques semaines seulement,
plus de 10 millions de dollars avaient été
recueillis sans comptes publics. Quelques jours
plus tôt, la page GoFundMe du Convoi de la liberté
2022 indiquait que le don le plus important était
de 25 000 dollars et provenait d'un donateur
anonyme. Il y avait plusieurs autres dons du même
ordre de grandeur. Une note sur la page à cette
date disait seulement que « les fonds seront
dépensés pour aider à couvrir le coût du carburant
pour nos camionneurs d'abord et avant tout, seront
utilisés pour aider à les nourrir si nécessaire et
contribuer à l'hébergement si nécessaire ». Il ne
serait pas exagéré de croire que l'industrie
hôtelière d'Ottawa ait eu quelque chose à voir
avec l'organisation de cette concentration de gens
dans la ville au milieu d'une pandémie, alors que
les affaires sont au ralenti.
Le fait que les organisateurs de ce soi-disant
convoi de la liberté ne permettent même pas une
discussion sur les conditions de vie et de travail
des camionneurs, qui sont très difficiles, est une
considération importante si nous voulons aller au
fond des choses et savoir qui est derrière ce
convoi et qui il représente. Les instigateurs se
sont agressivement opposés à la juste cause des
camionneurs de Vancouver qui, avant le début de ce
soi-disant convoi de la liberté, ont organisé un
rassemblement et un convoi de 350 camions de
Surrey à Vancouver le 22 janvier pour attirer
l'attention sur leurs conditions de travail. Ces
camionneurs ont demandé au gouvernement de la
Colombie-Britannique d'assumer sa responsabilité
concernant l'état des routes de la province, qui
sont extrêmement dangereuses. L'administration des
routes a été confiée à des entrepreneurs privées
qui ne sont pas du tout enclins à dépenser pour
l'entretien des routes. L'irresponsabilité sociale
du gouvernement met en danger la vie des
camionneurs, mais aussi de tous les voyageurs.
C'est justement cette privatisation des services
que revendiquent les organisateurs du soi-disant
Convoi de la liberté, et c'est pourquoi il a
l'appui de l'archi-réactionnaire Jason Kenney et
pourquoi Maxime Bernier du Parti populaire, les
députés du Parti conservateur fédéral et leurs
principaux dirigeants les appuient.
À cet égard, les médias monopolisés, y compris
sur les médias sociaux, se livrent à une
désinformation tout à fait irresponsable. De
fausses photographies sont offertes pour créer
l'impression d'un immense rassemblement de convoi
de camions. Sur une de ces photos, on voit une
file de camions traversant le pont Ambassador
entre Détroit et Windsor – un événement quotidien
– mais le tout est présenté comme s'il s'agissait
du soi-disant Convoi de la liberté. Combien de
médias ont jugé bon de souligner l'appui à cette
manifestation des néonazis du Québec et d'autres
de leur espèce, connus pour leur promotion de
points de vue racistes et anti-immigrants ? C'est
vraiment quelque chose que de voir les médias
officiels, y compris la « très responsable »
Radio-Canada, prétendre que la cause des
organisateurs du convoi prend de l'ampleur comme
s'il s'agissait d'un mouvement populaire, alors
qu'on sait très bien comment les médias sociaux
sont utilisés pour créer de telles impressions
pour des raisons intéressées.
Photo de la circulation normale de camions sur le
pont Ambassador. Le drapeau canadien a été
superposé à l'image.
De même, la définition de la police d'Ottawa de
ce qui constitue une perturbation de la paix est
très intéressée, car elle se plie en quatre pour
accommoder les présumés camionneurs au nom de la
liberté de manifester et de s'exprimer.
L'intervention
de Justin Trudeau divise davantage le corps
politique quand il prétend que la liberté
d'expression de chacun est protégée tant que la
personne ne se livre pas à des actes violents. Il
cherche à se présenter comme le défenseur de la
vraie liberté et de la vraie démocratie. Derrière
ce débat à savoir qui est pour et qui est contre
la « vraie » démocratie, la vérité est que les
deux camps soutiennent l'intégration du Canada à
l'économie et à la machine de guerre des
États-Unis. Le contrôle des corridors
énergétiques, la construction de pipelines sur les
territoires autochtones sans leur consentement et
la manipulation des réglementations sur la
protection de l'environnement pour en fin de
compte sacrifier l'environnement humain et naturel
sont la norme pour les deux camps dans cette lutte
de factions pour le contrôle du pouvoir fédéral.
Pour les riches et les puissants, il y a
d'énormes profits en jeu dans une rivalité
mondiale d'intérêts privés pour le contrôle et
pour l'obtention des contrats lucratifs de
construction d'infrastructures. Les gouvernements
offrent une panoplie de stratagèmes pour payer les
riches sous prétexte de « reconstruire en mieux »
après la pandémie. L'enjeu pour la classe ouvrière
et le peuple au Canada est de s'investir eux-mêmes
du pouvoir de décider et ils le font d'abord en
parlant en leur propre nom. La raison d'être de
ces manoeuvres pour semer la discorde et la
désinformation est de taire ces voix qui se font
entendre partout au pays.
Cela ne doit pas passer !
Notes
1. Le 26 janvier, lors
d'une conférence de presse, Justin Trudeau a dit
: « La petite minorité marginale de gens qui se
rendent à Ottawa, qui expriment des opinions
inacceptables, ne représentent pas l'opinion des
Canadiens qui ont été là les uns pour les
autres, qui savent que suivre la science et être
là pour se protéger entre eux sont la meilleure
façon de continuer de défendre nos libertés, nos
droits, nos valeurs en tant que pays. »
Lors d'une émission sur les réseaux québécois
en septembre, Justin Trudeau a dit : « Mais il y
a aussi des gens qui sont farouchement opposés à
la vaccination, qui ne croient pas en la
science, qui sont souvent misogynes, souvent
racistes. C'est un petit groupe mais qui prend
de la place. Et là, il faut faire un choix, en
tant que leader, en tant que pays : est-ce qu'on
tolère ces gens-là ? »
2. Un article dans le Globe and Mail intitulé « Près
d'un camionneur canadien sur cinq est
sud-asiatique, mais plusieurs considèrent qu'ils
ne sont pas représentés dans le Convoi des
camionneurs » cite des camionneurs et des
personnes liées au camionnage d'origine
sud-asiatique. Un chauffeur longue-distance de
Brampton a dit qu'il n'avait aucune intention de
participer au convoi parce qu'il ne croyait pas
aux enjeux soulevés par le convoi. Un autre, le
président de l'Ontario Aggregate Trucking
Association, a dit que personne ne l'avait
invité, ni lui ni aucun camionneur sud-asiatique
qu'il connaissait, et qu'on ne leur avait pas
demandé s'ils étaient d'accord avec leurs
revendications. Une troisième personne qui
publie une revue pour les camionneurs a dit
qu'il n'y avait aucun sentiment antivaccin parmi
les camionneurs sud-asiatiques, mais plutôt une
tendance à vouloir se faire vacciner et recevoir
la dose de rappel le plus tôt possible.
Plusieurs d'entre eux vivent dans des endroits
comme Mississauga et Brampton, dans des familles
multigénérationnelles, a-t-il dit, et ils ne
veulent pas être infectés par la COVID et
retourner à la maison pour y infecter leurs
grands-parents.
(Reproduit du LML Quotidien du 4
février 2022. Photos: LML, M. Charles,
Ivie, F. Fleumatica, C. Angus)
Le chef Alan Adam, de la Première Nation
Athabasca Chipewyan, s'est exprimé sur le barrage
routier mis en place au poste frontalier
américano-canadien de Coutts, en Alberta. Ce poste
frontalier a été fermé le 29 janvier par un convoi
réclamant la fin de tous les mandats de
vaccination. Le chef Adam a souligné que si les
manifestants étaient autochtones, la GRC les
aurait déjà arrêtés. « Si les manifestations
pacifiques contre les infrastructures essentielles
à Coutts sont autorisées, nous nous attendons à ce
qu'il en soit de même à l'avenir si les
Autochtones s'engagent dans des formes de
protestation similaires », a-t-il déclaré.
Le chef Adam faisait référence à la Loi sur
la défense des infrastructures essentielles
de l'Alberta qui, selon lui, ne s'applique qu'aux
Premières Nations. « Si elle ne s'applique qu'aux
Premières Nations, alors le premier ministre et
son caucus devraient la supprimer complètement »,
a dit le chef Adam.
De nombreux camionneurs ont également dénoncé les
perturbations à la frontière. L'autoroute 4, de
Lethbridge à la frontière américaine à Coutts,
fait partie du corridor CANAMEX et se poursuit aux
États-Unis sous le nom d'Interstate 15. Le
corridor CANAMEX a été établi dans le cadre de
l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA),
qui relie le Canada au Mexique en passant par les
États-Unis, et exige que les pays respectifs
améliorent les routes désignées comme un important
corridor commercial. On estime que de 800 à 1 200
camions traversent quotidiennement le point
d'entrée Coutts-Sweetgrass.
Alors que les médias ont qualifié le convoi de «
massif », les camionneurs ont expliqué que la
grande majorité des camions bloqués sur
l'autoroute ne faisaient pas partie du blocus. Les
camionneurs pendjabis ont publié une vidéo dans
laquelle ils estiment que plus de 1 500
camionneurs sont retenus par le barrage depuis le
29 janvier, assis avec des chargements complets.
Ils expliquaient qu'ils étaient sans nourriture,
et que certains d'entre eux avaient un besoin
urgent de médicaments. Personne ne les écoutait,
disaient-ils.
La frontière est restée complètement fermée
jusqu'au 3 février, date à laquelle une sorte
d'accord a été conclu et deux voies ont été
ouvertes. Cependant, la GRC a continué de signaler
que très peu de véhicules passait et a exhorté les
« automobilistes » à rester à l'écart. Aucune
information sur les conditions des camionneurs
retenus en otage à la frontière, sans rien à
manger et avec des urgences médicales. Le blocus
s'est poursuivi malgré les rapports répétés selon
lesquels les personnes impliquées avaient accepté
de le lever, du moins pendant qu'elles se
rendaient à Edmonton pour un rassemblement.
La pression sur Jason Kenney s'est intensifiée
avec les appels à la levée du barrage routier
lancés par trois associations de propriétaires de
parcs d'engraissement, d'éleveurs et de fermiers,
par la Division de l'Alberta et de la Saskatchewan
des Manufacturiers et Exportateurs du Canada, par
le Conseil des viandes du Canada et par la
Fédération canadienne des épiciers indépendants,
entre autres.
Le 3 février, Jason Kenney a publié une vidéo
dans laquelle il déclarait à tous ceux qui
demandaient la fin des restrictions de COVID-19
que « je suis de votre côté » et qu'il
sympathisait avec eux. Puis, dans la soirée, il a
tenu une discussion en direct sur Facebook au
cours de laquelle il a essentiellement répondu à
toutes les demandes des personnes impliquées dans
les barrages routiers pour mettre fin aux
restrictions de COVID-19. Le comité COVID-19 du
cabinet de la province votera la levée du
programme d'exemption des restrictions (REP) « au
début de la semaine prochaine », a-t-il déclaré,
et un plan progressif visant à supprimer presque
toutes les restrictions en matière de santé
publique plus tard ce mois-ci, en autant que la
pression sur les hôpitaux diminue.
Il y a maintenant plus de patients hospitalisés
pour la COVID-19 qu'à n'importe quel autre moment
de la pandémie, et le nombre de décès est élevé.
Néanmoins, dans un Facebook en direct, Jason
Kenney a déclaré : « Après deux ans de cette
situation, nous ne pouvons tout simplement pas
continuer à compter sur l'instrument inefficace
des restrictions préjudiciables comme outil
principal pour faire face à une maladie qui sera
probablement avec nous pour le reste de notre vie
». Pour dissimuler l'incapacité à fournir
suffisamment de ressources au système de santé ou
des mesures prophylactiques globales adéquates, il
a simplement déclaré : « Nous devons trouver un
moyen de ramener nos vies à la normale. » C'est
tout à fait normal lorsqu'on applique un diktat
brutal de mesures antisociales.
Le premier ministre Jason Kenney et la cheffe de
l'opposition Rachel Notley ont initialement
dénoncé le barrage routier et demandé la
réouverture de la frontière. Au même moment, Jason
Kenney était à Washington pour demander la fin de
l'exigence américaine selon laquelle les
camionneurs doivent être entièrement vaccinés pour
entrer aux États-Unis. Malgré les avertissements
de Kenney à l'effet que le barrage routier était
illégal et devait cesser, et les menaces de
recourir à la Loi sur la défense des
infrastructures essentielles, rien ne s'est
produit. La GRC a répondu que « nous continuons à
travailler avec les participants au barrage
routier pour rétablir un passage sécuritaire »,
alors même que de nouveaux barrages étaient
signalés, que des accords étaient annoncés et
immédiatement rompus.
Ezra Levant, rédacteur en chef de Rebel News, a
annoncé qu'il avait fourni à ceux qui ont érigé le
barrage routier un avocat à leur demande, qui
négocierait en leur nom, et a lancé un appel au «
financement populaire » pour un fonds de défense
juridique pour ceux qui tiennent le barrage,
malgré le fait qu'aucune accusation n'ait été
portée contre quiconque.
À aucun moment, une organisation n'a revendiqué
la responsabilité de ces actes, et les
responsables du barrage routier ne se sont jamais
identifiés. Malgré cela, les médias officiels,
dont la marque distinctive est de ne jamais
établir de point de vue dans leurs reportages
basés sur des conclusions justifiées que révèlent
une enquête et les faits réels, continuent de
qualifier les auteurs de « camionneurs ».
Alors que ce genre d'anarchie et de violence
tourbillonne autour de nous, il est important de
se rappeler : Ne blâmez pas les camionneurs ! Ils
ne sont pas les organisateurs de ces événements.
(Photo: R. Muldaner)
- Normand Chouinard -
À l'échelle du pays, plus les rumeurs circulaient
au sujet d'un « convoi de camionneurs » organisé
dans tout le pays pour converger vers Ottawa et
d'autres villes, plus les camionneurs ont commencé
à s'en dissocier et à pointer du doigt des
exemples de fausses nouvelles. Le convoi, a-t-on
dit, demandait la fin des mesures de santé
publique pour le camionnage transfrontalier et la
fin de la vaccination obligatoire. Les médias
officiels avaient sous la main toute l'information
nécessaire si leurs propriétaires et leurs
responsables avaient l'intention de rechercher la
vérité à partir des faits, comme l'a fait le
Centre ouvrier du PCC(M-L). Cela aurait grandement
aidé les Canadiens et les jeunes à comprendre de
quoi il s'agissait, mais ce genre de couverture
médiatique a été tout simplement inexistant. La
perspective des médias officiels est toujours de
blâmer le peuple pour l'anarchie et la violence
organisées par l'État. Plus les réseaux de médias
sociaux se sont emballés et plus des tonnes de
fausses nouvelles ont inondé les réseaux de
camionneurs dans tout le pays et aux États-Unis et
dans d'autres pays, plus les reportages des médias
sont devenus hystériques et se sont emballés eux
aussi.
Tout a commencé avec une vidéo qui prétendait
montrer une filée de camions sur une autoroute en
Alberta faisant partie du Convoi de la liberté en
route pour Ottawa. Des algorithmes manipulés ont
fait en sorte que la vidéo est devenue « virale ».
En fait, le soi-disant convoi n'avait même pas
pris le départ. Il s'agissait, selon certaines
sources, d'un accident qui avait eu lieu sur une
autoroute au Manitoba voilà deux ans. Plusieurs
photos du même genre ont été affichées. Une autre
vidéo montrait des camions faisant la queue pour
traverser le pont Ambassador qui relie Windsor et
Détroit. C'est un des passages frontaliers les
plus fréquentés du pays, avec la plus grande
quantité de marchandises circulant dans les deux
sens chaque jour. Les camionneurs se sont
immédiatement élevés contre cette fausse nouvelle.
Ces vidéos sont désormais introuvables, car elles
ne correspondaient à rien de réel.
Mis à part les vidéos et les photos, la
principale source de fausses nouvelles était
verbale ou sous forme écrite. Des messages «
devenus viraux » et qui étaient partagés par
beaucoup d'utilisateurs ou par des robots
numériques et des algorithmes ont parlé de plus de
170 000 camions qui étaient attendus au convoi.
Pour ne pas avoir l'air d'avoir perdu la raison,
les organisateurs ont abaissé ce chiffre à 50 000
et par la suite ils ont parlé de 36 000 camions.
Selon les chiffres dévoilés à la fin de la
semaine, il y a environ entre 2000 et 3000 camions
provenant de toutes sortes d'endroits qui ont
participé au convoi qui s'est rendu à Ottawa.
Le chiffre ridicule de 170 000 camions a été
donné en dépit du fait qu'il y a entre 250 000 et
300 000 camionneurs au Canada. La grande majorité
d'entre eux sont des chauffeurs qui travaillent
pour des entreprises de transport et ne possèdent
pas leur propre camion, alors que de nombreux
autres travaillent à des livraisons pour
différents employeurs. Ils ne peuvent pas
détourner ces camions pour traverser le pays. Les
camionneurs indépendants représentent environ un
cinquième de la flotte canadienne, soit entre 30
000 et 50 000 camions. Il faudrait que tous les
indépendants aient participé au convoi, ce qui, on
le sait, n'est pas le cas, pour que le chiffre
atteigne 50 000. Le chiffre de 50 000 camions est
donné pour impressionner, créer la panique et
désinformer le public. Honte aux médias officiels
pour un travail aussi bâclé.
Un affichage sur les réseaux sociaux qui
prétend montrer les camionneurs à Ottawa
avec la tour du CN de Toronto visible dans
le fond
|
Une autre fausse nouvelle qui a été très promue
est un message Facebook qui parlait d'une file de
camions de plus de 490 kilomètres de long. C'est
presque la distance entre Montréal et Toronto. Ce
chiffre a ensuite été « corrigé » à 100
kilomètres. On a écrit que le convoi allait battre
le record mondial détenu par un convoi de 7,5
kilomètres de long en Égypte enregistré dans le
livre Guinness des records. Rien de tout cela ne
s'est réellement produit. N'importe quel jour de
la semaine, il y a des convois de camions sur
n'importe quelle grande route et les photos
suggèrent qu'ils se dirigent vers Ottawa, ou
Toronto, ou Québec. Au Québec, le chiffre exagéré
visait clairement à enflammer les passions et
lorsque le soi-disant convoi est parti, le nombre
de camions pouvait se compter sur les doigts d'une
main.
Cela ne veut pas dire que de longues files de
supporters du convoi brandissant des drapeaux
canadiens et américains, et même quelques drapeaux
confédérés, ne se sont pas rendues à Ottawa. Les
vidéos disponibles montrent qu'il y avait plus de
petites camionnettes, de SUV et de voitures que de
camions lourds. Selon les sources disponibles à ce
jour, il y avait à un moment donné un convoi de
véhicules de six kilomètres de long se dirigeant
vers Ottawa depuis Kingston et d'autres villes de
la région de l'est de l'Ontario, ce qui est loin
des 480 kilomètres et des 170 000 camions.
Capture d'écran affichée en ligne provenant du Daily
Mail, une publication britannique,
27 janvier 2022
Ce type d'hystérie s'est poursuivi toute la
semaine. Les gens ont tout intérêt à ne pas suivre
les réseaux de médias sociaux qui véhiculent
toutes ces fausses nouvelles sur l'organisation et
la taille du soi-disant Convoi de la liberté. Ils
pourraient facilement perdre la tête.
Ce dont les camionneurs parlent, c'est de leurs
conditions de vie et de travail et de la façon
dont sont prises les décisions qui affectent
sérieusement leur vie sans le moindre égard pour
eux.
Selon les informations fournies par les
camionneurs et certains responsables de
l'industrie du transport, plusieurs scénarios se
dessinent. Depuis un certain temps déjà, avant
même la mise en oeuvre du décret fédéral imposant
la vaccination de tous les camionneurs qui
traversent la frontière, dont les rumeurs
circulaient depuis novembre dernier, le fait est
que de nombreuses entreprises de transport opérant
aux États-Unis ne recrutent que des camionneurs
vaccinés. Cela signifie que les camionneurs non
vaccinés sont contraints de travailler uniquement
au Canada, dans les secteurs interprovinciaux ou
interrégionaux et locaux. Selon certaines sources,
les entreprises de transport de marchandises
donneront la préférence aux camionneurs vaccinés
au sein de leur entreprise pour traverser la
frontière et garderont ceux qui ne sont pas
vaccinés au Canada. C'est ce type de changement
dans les opérations qui sera envisagé.
Un autre scénario est la perte de contrats
lucratifs pour les voituriers indépendants non
vaccinés au profit des voituriers vaccinés.
Certains disent que cela va profiter aux
camionneurs plus vulnérables qui habituellement ne
récoltent que les contrats de bas de gamme. Ces
contrats du secteur du transport de minerais, de
la construction, de transport d'infrastructure, de
l'énergie, etc., font partie de secteurs clé de
l'économie et ne peuvent subir aucune rupture
d'approvisionnement. Il y a aura donc,
probablement, de grands bouleversements à ce
niveau. Certains prédisent aussi que ce seront les
plus grandes compagnies de transport qui vont en
bénéficier. C'est à voir.
Selon les chiffres du gouvernement, entre 10 et
15 mille chauffeurs ne sont pas suffisamment
vaccinés et seront obligés de se repositionner.
Même si les besoins en transport sont actuellement
en hausse, on peut d'ores et déjà constater que
tous les camionneurs vont être touchés par le
décret fédéral d'une manière ou d'une autre. Loin
de considérer tous les camionneurs comme dangereux
et réactionnaires, comme les médias ont tendance à
le suggérer avec leur mantra « blâmez les
camionneurs » pour tout, des rayons vides aux prix
élevés, en passant par la violence et les
comportements grossiers dangereux, il est
important d'écouter ce qu'ils ont à dire sur leurs
conditions de vie, de travail et de conduite.
La photo ci-haut, prétendant représenter le Convoi
de la liberté est en fait une photo
d'une foire commerciale de camions en 2019. Cliquez
pour agrandir.
Opposons-nous à l'intégration du
Canada à l'économie de guerre
des États-Unis
Le premier ministre de l'Alberta Jason Kenney est
allé à Washington pour assister à une réunion des
gouverneurs des États-Unis du 29 au 31 janvier.
Avant de partir, il a dit : « Assister à la
réunion nationale des gouverneurs est une
excellente occasion de discuter des principaux
enjeux avec les dirigeants américains. J'y serai
pour discuter des problèmes liés à la chaîne
alimentaire, y compris les politiques des
gouvernements américains et canadiens qui ont
entraîné des répercussions sur plusieurs
camionneurs traversant la frontière, endommageant
davantage les chaînes alimentaires, et des prix à
la hausse pour les consommateurs. Je continuerai
aussi de défendre l'accès au marché américain pour
nos exportations énergétiques, dont la ligne 5.
Enfin, je vais faire part de mes inquiétudes face
au protectionnisme américain grandissant, y
compris l'initiative 'Achetez américain' et les
tarifs sur le bois d'oeuvre. Il est essentiel pour
l'économie de l'Alberta que nous défendions avec
force nos intérêts de base auprès des décideurs
américains de haut niveau. »
Jason Kenney espérait pouvoir rencontrer la
gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer pour
discuter de son opposition au maintien de la ligne
5 du pipeline Enbridge. Récemment, Kenney a
publiquement dit de Whitmer qu'elle était atteinte
de « mort cérébrale » parce qu'elle tenait à
fermer le pipeline qui existe depuis 60 ans entre
l'Alberta et le Michigan. La ligne 5 passe sous le
détroit de Mackinac qui relie le lac Michigan et
le lac Huron. On rapporte que la gouverneure
Whitmer a refusé de rencontrer Kenney pendant la
conférence des gouverneurs.
Le premier ministre Kenney a quitté Washington le
31 janvier. Selon la manière habituelle, aucun
communiqué de presse du gouvernement albertain ou
annonce sur Twitter au sujet des résultats du
voyage n'a été publié.
Le gouvernement albertain a toutefois publié les
« renseignements clé » suivants :
- Les États-Unis sont le partenaire commercial le
plus important de l'Alberta et l'Alberta est la
deuxième province en importance pour ce qui est
des exportations aux États-Unis.
- En 2020, les exportations de l'Alberta aux
États-Unis ont atteint 77,5 milliards de dollars
et représentaient près de 85 % de l'ensemble des
exportations provinciales.
- Les produits énergétiques atteignaient 59,2
milliards de dollars, soit 76 % des exportations
albertaines aux États-Unis en 2020.
- Le commerce bilatéral crée près de 1,7 millions
d'emplois. Le commerce avec l'Alberta crée 906 000
emplois aux États-Unis tandis que le commerce avec
les États-Unis crée 785 000 emplois en Alberta.
Récemment, le gouvernement albertain annonçait
qu'il allait ouvrir trois nouveaux bureaux de
commerce et d'investissements aux États-Unis – à
Chicago, Denver et Seattle – et agrandirait son
bureau à Washington.
Le problème des puits de pétrole et
de gaz orphelins
- K.C. Adams -
Les entreprises actives dans le secteur de
l'énergie ont refusé d'assumer la responsabilité
du gâchis qu'elles laissent derrière elles. Le
problème des puits de pétrole et de gaz orphelins
révèle un profond malaise dans l'orientation
actuelle de l'économie. Les entreprises ont des
oeillères et refusent de voir au-delà de l'argent
qu'elles tirent de leurs activités. Elles ne
veulent pas voir la vérité en face : l'immense
productivité de l'économie moderne entraîne non
seulement de la richesse au sens immédiat du
terme, mais aussi des responsabilités quant à ses
effets sur l'univers social et naturel.
L'économie moderne n'a
rien à voir avec la production artisanale
d'autrefois, qui était essentiellement rurale et
limitée à une petite région. Aujourd'hui,
l'économie est à grande échelle et de portée
mondiale. La grande production industrielle
moderne et le marché mondial exigent des relations
étendues avec d'autres secteurs et branches de
l'économie au pays et avec les peuples et les
économies à l'étranger. L'activité économique
moderne affecte grandement les conditions sociales
et naturelles et les relations entre les humains
et entre les humains et la nature. Tout cela doit
être revu sur une nouvelle base moderne. Cela
signifie que ceux qui occupent des postes de
responsabilité dans l'économie moderne doivent
avoir cette conscience des effets des entreprises
sur le monde.
L'ancien but et l'ancienne conscience hérités de
la petite production, qui consistaient à se servir
soi-même et la propriété que l'on contrôlait et
possédait, ne se prêtent plus aux conditions
présentes. En fait, l'ancien but a dégénéré en une
recherche du profit maximum provenant de la
propriété et du contrôle sans tenir compte des
conséquences des activités de l'entreprise sur les
autres parties de l'économie, sur les relations
humaines et sur les conditions sociales et
naturelles.
Cela est évident dans la réalité des milliers de
puits de pétrole et de gaz orphelins qui sont
négligés par leurs anciens propriétaires. Les
entreprises et les responsables gouvernementaux
ont non seulement refusé d'être tenus responsables
des dommages qu'ils ont causés et laissés derrière
eux, mais aussi d'opter pour une conscience
moderne en matière de grande production
industrielle, ce qui nécessite un plan global pour
humaniser les conditions sociales et naturelles et
insuffler à l'économie un objectif de service à la
population.
Les faits
Les gouvernements fédéral et provinciaux estiment
à un milliard de dollars la somme requise pour
nettoyer les puits de pétrole et de gaz orphelins
abandonnés par l'entreprise privée. Selon un
rapport préparé par le directeur parlementaire du
budget fédéral, Yves Giroux, le coût de
l'assainissement des puits de pétrole et de gaz
orphelins en Alberta et en Saskatchewan, qui
s'élève à un milliard de dollars, dépasse de loin
les sommes recueillies auprès de l'industrie à cet
usage.
Carte montrant la localisation des puits
orphelins en Alberta.
|
Le rapport indique qu'environ 10 000 puits en
Alberta et en Saskatchewan sont actuellement
orphelins. Ces puits sont inactifs et il n'y a pas
d'exploitant apparent qui assume la responsabilité
de la protection de l'environnement. Le rapport
indique que le nombre de puits orphelins augmente
de 35 % par an, un rythme alarmant. Selon le
rapport, les entreprises actives dans le secteur
de l'énergie n'ont mis de côté que 237 millions de
dollars en dépôt de garantie pour couvrir les
dommages environnementaux, soit bien moins que ce
qui est nécessaire.
Regan Boychuk, de l'Alberta Liabilities
Disclosure Project, a décrit le milliard de
dollars indiqué dans le rapport comme étant « une
sous-estimation massive et une grande déception ».
« Ils ont omis la partie la plus coûteuse »,
ajoute-t-il. En effet, le rapport n'inclut pas le
coût du nettoyage des pipelines ou des autres
infrastructures énergétiques sur les terres ; il
ne tient même pas compte des projets de sables
bitumineux ou des plus de 7 400 puits abandonnés,
mais pas encore considérés comme orphelins. Si ces
puits étaient inclus, la somme de la
responsabilité environnementale actuelle ferait
plus que doubler.
Le rapport n'inclut pas non plus la
responsabilité des 225 000 puits de l'Alberta et
de la Saskatchewan qui sont officiellement
inactifs ou colmatés, mais qui ne sont pas encore
orphelins ou abandonnés par leurs propriétaires.
Dans près des deux tiers de tous les puits de ces
deux provinces il n'y a plus d'extraction par
pompage, le pourcentage le plus élevé jamais
enregistré, et la plupart des puits déclarés
inactifs ne redémarrent jamais et nécessitent une
attention immédiate.
Selon l'Alberta Energy Regulator (AER), les
milliers de puits inactifs qui n'ont pas encore
été classés comme abandonnés ou orphelins, mais
dont aucune autorité n'assume la responsabilité, «
libèrent l'équivalent de 545 000 tonnes de dioxyde
de carbone chaque année ». Selon l'ARE, environ 10
% des puits inactifs et 7 % des puits abandonnés
laissent échapper des polluants dans l'air ou dans
le sol. Les agriculteurs et les éleveurs se
plaignent régulièrement des mauvaises conditions
et du mauvais contrôle des mauvaises herbes autour
des puits, qui contaminent leurs cultures et leurs
pâturages.
Les critiques affirment également que le rapport
du directeur du budget fédéral n'inclut pas le
coût total de l'assainissement, mais seulement les
dépenses liées au nettoyage de la surface du
terrain et au retrait de l'équipement, et non les
coûts d'assainissement de la contamination
continue par les produits chimiques souterrains ou
les fuites. Le rapport lui-même reconnaît que «
l'exclusion des mesures correctives sous-estimera
le coût total du nettoyage des puits ».
Pour ajouter l'insulte à l'injure, le rapport
fédéral indique que le gouvernement a déjà
consacré 1,7 milliard de dollars au nettoyage des
puits et que la moitié de cette somme a été
octroyée à 10 « entreprises énergétiques
financièrement viables », dont des géants comme
Canadian Natural Resources Ltd et Imperial Oil.
Défendant
les conclusions limitées de son rapport, le
directeur du budget Yves Giroux a déclaré : « Il
n'y a pas assez de données sur les coûts très
variables de ces nettoyages pour faire une
estimation significative. Les données sont très
limitées à ce sujet. Les coûts de remise en état
peuvent varier considérablement d'un puits à
l'autre ».
Les critiques affirment qu'aucun chiffre du
rapport ne peut être considéré comme « fiable,
crédible ou défendable ». Par exemple, le rapport
estime que le coût moyen de l'obturation et de la
remise en état d'un seul puits est d'environ 78
000 dollars, soit moins de la moitié de
l'estimation du Alberta Liabilities Disclosure
Project.
Regan Boychuk du Disclosure Project ajoute que
l'accent mis dans le rapport sur les puits
orphelins est « trompeur ». « Il ne s'agit pas de
puits orphelins », a-t-il souligné, quand cela
signifie que tous les autres puits et
infrastructures sur le territoire qui ne sont pas
encore classés comme orphelins ne sont pas
considérés comme une menace environnementale avec
des problèmes qui doivent être résolus
immédiatement.
La vieille conscience et les buts étroits de ceux
qui occupent des positions de propriété et de
contrôle sont une des raisons principales pour
lesquelles ils s'engagent dans des pratiques aussi
irresponsables que l'abandon des puits de pétrole
et de gaz. Leur objectif étroit de servir leurs
intérêts privés bloque l'émergence de pratiques et
d'une conscience sociale moderne. Les travailleurs
doivent s'opposer à la vision qui sanctionne cette
approche rétrograde et faire émerger une autorité
conforme aux conditions modernes.
(Photos: LML, HazMat Management, B. Glen)
- Fernand Deschamps -
Le gîte de Wicheeda est situé sur les terres
non cédées des Lheidli T'enneh. Le carré jaune
représente la localisation approximative du gîte.
Cliquez pour agrandir
La propriété de terres rares de Wicheeda, dans le
centre de la Colombie-Britannique, est revendiquée
par la société minière Defense Metals Corporation.
Defense Metals a fait la promotion de la propriété
en déclarant : « Le plan à Wicheeda est de
produire les terres rares utilisées dans les
applications de défense : nyodemium, praséodyme,
cérium et lanthane. » Elle note que « Bien que la
part de marché pour l'utilisation des oxydes de
terres rares légers (ETRL) dans les applications
de défense soit faible, son importance est que
certains minéraux de terres rares sont essentiels
dans l'équipement militaire comme les moteurs à
réaction, les systèmes de guidage de missiles, les
systèmes de défense antimissile, les satellites et
les lasers. »
Inscrite
aux bourses canadienne, américaine et allemande,
Defense Metals indique sur son site Web que l'un
de ses « conseillers stratégiques » est Karl T.
Wagner, « ancien membre du Senior Intelligence
Service (SIS) de la Central Intelligence Agency
(CIA), ayant servi en tant que haut responsable de
la CIA et gestionnaire expert de la Direction des
opérations (DO), avec 29 ans d'expérience dans le
monde entier, notamment en Amérique latine, en
Asie de l'Est, en Asie du Sud, au Moyen-Orient et
en Afrique du Nord. [...] Son dernier poste à la
CIA était celui de chef des opérations de
contre-espionnage. Il a également été assistant
exécutif du directeur général de la CIA, chef du
détachement spécial de la CIA au Moyen-Orient et a
occupé des postes de direction dans des postes de
la CIA à l'étranger, notamment un grand poste en
Afrique du Nord, de multiples zones de guerre au
Moyen-Orient et en Asie du Sud, et des postes à
forte menace liée au contre-espionnage en Amérique
latine et en Asie de l'Est. »
Un autre « conseiller stratégique » de Defense
Metals est Andrew Leland, un « officier de la
défense aérienne de l'armée américaine à la
retraite qui s'est concentré sur la défense
aérienne à courte portée pendant huit ans, [qui] a
participé à de multiples tournées de combat pour
soutenir les opérations Enduring Freedom et Iraqi
Freedom en Arabie saoudite, au Qatar et en Irak »
et qui a quitté le service en 2006. Leland est
actuellement ingénieur système, spécialiste en
modélisation intégrée 3D, chez Lockeed Martin.
Dans l'une des vidéos promotionnelles du site Web
de Defense Metals, l'entreprise se vante que son
gisement de Wicheeda est « l'un des gisements
d'éléments de terres rares les plus riches et les
plus accessibles par route en Amérique du Nord »
et qu'il est situé près de Prince George, « une
région minière clé dotée d'une main-d'oeuvre
qualifiée ». Le gisement, selon l'entreprise, « a
le potentiel de réduire la dépendance actuelle à
l'égard des sources chinoises » dans le cadre
d'une « alternative sûre en Amérique du Nord pour
la production de composants militaires ».
La propriété Wicheeda est située sur des terres
non cédées à environ 80 kilomètres au nord-est de
Prince George. Le matériel promotionnel indique
que la propriété de plus de 2 000 hectares « est
facilement accessible par des routes de gravier
toutes saisons et se trouve à proximité
d'infrastructures, notamment de lignes de
transmission d'énergie hydroélectrique, d'un
important gazoduc, de la voie ferrée du CN et
d'importantes routes ».
La mine projetée indiquerait des ressources
minérales de près de 5 millions de tonnes
contenant en moyenne 3 % d'oxydes de terres rares
légers et lourds (OTRLL) et des ressources
minérales présumées de 29 millions de tonnes
contenant en moyenne près de 2 % d'OTRLL. Grâce à
l'exploitation à ciel ouvert, Defense Metals vise
à produire une moyenne de 25 000 tonnes d'oxydes
de terres rares (OTR) par an, soit environ 10 % de
la production mondiale actuelle.
La société a également annoncé en janvier 2021
que 70 % du coût estimé des tests de transmission
par rayons X (XRT) visant à déterminer la présence
des ETR dans le minerai extrait seront effectués
par les installations du laboratoire du
Saskatchewan Research Council (SRC) et seront
couverts par le financement accordé à l'entreprise
et au SRC par le Programme d'aide à la recherche
industrielle du Conseil national de recherches du
Canada (PARI CNRC).
Le PARI CNRC est un programme financé par le
gouvernement du Canada dont le mandat est de
fournir un soutien financier à l'innovation
technologique. Par exemple, il offre des
subventions pouvant atteindre 10 millions de
dollars qui sont généralement axées sur la
recherche et le développement de nouveaux produits
novateurs, la création de logiciels originaux,
etc. Le PARI offre une aide financière non
remboursable couvrant 80 % des salaires et 50 %
des coûts des entrepreneurs.
Il s'agit
clairement d'un stratagème pour payer les riches.
Jamais un mot n'est dit sur la façon dont
l'utilisation de ces éléments profite au peuple, à
commencer par les peuples autochtones sur les
terres où ils se trouvent, le peuple canadien et
les peuples du monde. Pas un mot sur la façon dont
l'environnement naturel est sauvegardé pour les
générations actuelles et futures. Bien entendu,
les Canadiens n'ont jamais approuvé l'utilisation
des ressources naturelles pour la production de
guerre sous le couvert d'idéaux élevés.
Commentant l'investissement du SRC/NRC, le PDG de
Defense Metals, Craig Taylor, a déclaré à l'époque
: « Nous sommes logiquement la source pour les
approvisionner, afin que notre concentré soit
traité dans leurs installations de production. Le
transport de Prince George à la Saskatchewan se
fait sans problème, [sans] aucune frontière à
franchir. »
Dans son communiqué de presse du 17 janvier,
Defense Metals Corp. déclare qu'elle « est une
société d'exploration minière axée sur
l'acquisition de gisements minéraux contenant des
métaux et des éléments couramment utilisés sur le
marché de l'énergie électrique, dans l'industrie
de la défense, dans le secteur de la sécurité
nationale et dans la production de technologies
d'énergie verte, comme les aimants en terres rares
utilisés dans les éoliennes et dans les moteurs à
aimant permanent pour les véhicules électriques ».
Un article publié dans le magazine de l'armée de
l'air américaine, intitulé « Rare-Earth
Uncertainty », indique que « le département de la
Défense n'est pas un grand utilisateur d'éléments
de terres rares, relativement parlant. La défense
représente environ 5 % de la consommation
américaine, selon un rapport du Congressional
Research Service sur le sujet. Mais les terres
rares font partie intégrante d'une vaste gamme
d'armes et d'équipements en général du Pentagone
».
L'auteur de l'article, Peter Grier, rédacteur en
chef du Christian Science Monitor basé à
Washington, DC, plaide pour que les États-Unis
prennent le dessus sur la production des ETR, dans
leur rivalité avec la Chine. Il écrit : « Les
dirigeants chinois qui invoquent des besoins
nationaux et des effets sur l'environnement ont
par le passé limité l'exportation de terres rares
par le biais de licences/permis, de taxes et de
quotas purs et simples. Par exemple, en juillet
2010, la Chine a annoncé qu'elle réduirait ses
exportations de terres rares pour le deuxième
semestre de l'année de 70 % par rapport aux
niveaux de l'année précédente. »
Peter Grier poursuit en donnant des exemples qui
montrent pourquoi la production des ETR et
d'autres minéraux critiques est si vitale pour
l'économie de guerre des États-Unis :
«
Les groupes électrogènes qui produisent l'énergie
électrique pour les avions contiennent tous des
aimants en samarium-cobalt. La technologie furtive
qui produit un bruit blanc pour aider à dissimuler
le bruit des pales de rotor des hélicoptères
utilise également de tels aimants. Les ailerons de
queue et les gouvernails des avions F-22 se
déplacent grâce à des moteurs dotés de puissants
aimants miniatures en ETR. Les dispositifs de
brouillage de la guerre électronique utilisent des
terres rares, tout comme les systèmes de marquage
d'objectif au laser et les armes au laser
émergentes.
« Chaque chasseur d'attaque furtif F-35 nécessite
420 kilos de terres rares, selon le DOD [département
de la Défense des États-Unis]. Chaque
destroyer Arleigh Burke DDG-51 nécessite 2 400
kilos. Un sous-marin SSN-774 de classe Virginia a
besoin de 4 200 kilos[1].
»
Le PDG de Defense Metals, Craig Taylor, voit
l'importance de la ressource Wicheeda pour les
applications militaires, ajoutant : « Nous voyons
des investissements de la part du DOD et du DOE [département
de l'Énergie des États-Unis], mais pas
suffisamment pour le moment. »
Le Canada est là pour aider à combler le fossé.
C'est un Canada qui paie les riches et qui a
intégré son économie à l'économie de guerre des
États-Unis. Un tel Canada n'est pas de bon augure
pour l'avenir. La direction donnée à l'économie ne
montre pas que les développements futurs seront
favorables aux peuples autochtones qui sont les
gardiens des terres non cédées de la
Colombie-Britannique ou au peuple canadien dont le
désir le plus profond est que l'environnement
social et naturel soit humanisé, et non dédié aux
guerres d'agression et à l'enrichissement de
quelques individus.
Note
1. «
Rare-Earth Uncertainty » par Peter Grier,
publié dans Air Force Magazine, 21
décembre 2017
Parti communiste du Brésil
C'est
avec une profonde tristesse que le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) a appris
le décès de Maria Prestes, ce vendredi 4 février,
à l'âge de 92 ans, des suites de complications
causées par la COVID.
Militante révolutionnaire depuis sa jeunesse,
Maria Prestes était la veuve du leader communiste
Luiz Carlos Prestes, le légendaire « chevalier de
l'espoir », avec qui elle a vécu près de quatre
décennies.
Sa vie féconde a été consacrée au socialisme, à
la préservation et à la diffusion du legs de
Prestes, et à la prise en charge de sa famille,
avec bonté et zèle.
Maria Prestes laisse neuf enfants, 25
petits-enfants et 25 arrière-petits-enfants, parmi
lesquels sa petite-fille, la camarade Ana Maria
Prestes, cadre national du Parti communiste du
Brésil (PCdoB).
Nous nous joignons au PCdoB pour incliner notre
drapeau rouge en hommage à Maria Prestes. Le PCdoB
a écrit à propos de cette remarquable communiste,
femme et être humain, que pour elle « le plus
grand hommage sera la continuité de la lutte pour
un Brésil souverain, démocratique et socialiste ».
Parti communiste du Vietnam
Spectacle culturel à Ho Chi Minh ville, 3 février
2022, célébrant le 92e anniversaire de la
fondation du Parti communiste du Vietnam. (VNA)
Le 3 février est le 92e anniversaire historique
de la fondation du Parti communiste du Vietnam
(PCV) par le dirigeant légendaire du peuple
vietnamien, le président Ho Chi Minh. Le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue le
PCV à cette occasion et transmet ses plus
chaleureuses salutations révolutionnaires au
secrétaire général de son Comité central et
président de la République, Nguyen Phu Trong et, à
travers lui, à tous les membres du Parti et à
l'héroïque peuple vietnamien pour toutes leurs
réalisations.
Nous
honorons la mémoire et le legs du dirigeant
légendaire et premier architecte du Vietnam
moderne, le président Ho Chi Minh ; nous rendons
hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour
remporter la victoire dans la longue guerre de
libération nationale contre le colonialisme
français d'abord, puis contre l'impérialisme
américain ; et nous sommes grandement inspirés par
les exploits que les générations actuelles
accomplissent en s'attaquant aux grandes
difficultés et aux défis et en apportant des
solutions qui bénéficient aux peuples du Vietnam
et du monde.
En cette occasion, LML publie un rapport sur la
Conférence nationale sur les relations étrangères
que le PCV a tenue en décembre 2021. L'objectif de
la conférence était de discuter de la mise en
oeuvre de la résolution du XIIIe Congrès national
du PCV, qui s'est tenu du 25 janvier au 1er
février 2021. Le rapport met en lumière certains
des principaux points du discours prononcé lors de
la conférence par le secrétaire général du PCV,
Nguyen Phu Trong.
Le rapport sur la Conférence nationale sur les
relations étrangères a été présenté par Philip
Fernandez lors d'une réunion organisée par la
Société d'amitié Canada-Vietnam le 23 janvier à
l'occasion du 92e anniversaire de la fondation du
PCV.
- Philip Fernandez -
La Conférence nationale sur les affaires
extérieures pour la mise en oeuvre de la
Résolution du XIIIe Congrès du Parti communiste du
Vietnam s'est tenue en décembre 2021. Il
s'agissait de la toute première conférence
nationale sur les affaires extérieures du Parti
communiste du Vietnam (PCV) pour discuter de la
politique extérieure du Vietnam. Elle a eu lieu à
l'initiative directe du Bureau politique et du
Secrétariat du PCV spécifiquement pour veiller à
la mise en oeuvre des directives du XIIIe Congrès
du Parti sur les affaires extérieures.
Le XIIIe Congrès du PCV a décidé de mettre en
oeuvre un programme ambitieux. Il a notamment
établi que d'ici 2030, l'année marquant le 100e
anniversaire du Parti, le Vietnam sera un pays en
développement doté d'une industrie moderne et d'un
revenu intermédiaire de tranche supérieure et
d'ici 2045, l'année du 100e anniversaire de la
République démocratique du Vietnam, qui a précédé
la République socialiste du Vietnam – il
sera une société socialiste développée à revenu
élevé.
Les lignes directrices adoptées lors du XIIIe
Congrès en matière d'affaires extérieures ont :
- souligné que le Vietnam continuerait de mettre
en oeuvre sa doctrine de longue date en matière de
politique étrangère, à savoir l'indépendance,
l'autonomie, la diversification et la
multilatéralisation ;
- réaffirmé l'engagement du Vietnam à continuer
d'être un ami, un partenaire fiable et un membre
proactif et responsable de la communauté
internationale ;
- souligné le rôle clé et les contributions
importantes des affaires extérieures à la
construction, à la défense et au développement du
pays ;
- reconnu le rôle pionnier de la diplomatie, avec
trois objectifs principaux :
1) créer et maintenir un environnement pacifique
et stable ;
2) mobiliser les ressources extérieures pour
développer le pays ; et
3) améliorer la position et le prestige du
Vietnam.
Cette approche adoptée par le XIIIe Congrès, qui
consiste à mettre les préoccupations et les
priorités de la nation en matière de diplomatie
étrangère à l'ordre du jour du Parti et de la
nation tout entière, est une réfutation
convaincante de la propagande que nous entendons
des cercles dirigeants de pays comme le Canada,
qui assimilent le communisme et les partis
communistes à l'autoritarisme. C'est un contraste
frappant avec les pays basés sur le système
parlementaire de Westminster, dit représentatif,
où des questions aussi graves que la guerre et la
paix relèvent du secret d'État, sur lesquelles
même les députés élus n'ont pas leur mot à dire.
Dans ces pays, les affaires extérieures sont
également étroitement liées à l'économie, non pas
d'une manière fondée sur l'avantage réciproque,
mais d'une manière qui sert des intérêts privés
étroits et qui est utilisée pour justifier
l'agression et la guerre.
Le secrétaire général du PCV Phu Trong
Nguyen s'adressant à la conférence.
|
Dans son allocution à la Conférence de décembre,
le secrétaire général du PCV, Phu Trong Nguyen, a
déclaré : « Notre conférence d'aujourd'hui revêt
une signification particulièrement importante
(certains camarades la qualifient même
d'historique) car elle est organisée pour la
première fois sous la direction directe du Bureau
politique et du Secrétariat afin de discuter des
affaires extérieures du Parti, de la diplomatie de
l'État, de la diplomatie populaire et de l'action
extérieure de l'ensemble du système politique. »
Phu Trong Nguyen a déclaré que la conférence a
lieu au moment « où l'ensemble du Parti, du peuple
et de l'armée sont en train de déployer tous les
efforts afin de mettre en oeuvre la Résolution du
XIIIe Congrès du Parti dans un contexte où
éléments favorables et opportunités s'alternent
avec difficultés et défis ».
« L'oeuvre d'édification et de défense
nationales, qui entre dans une nouvelle période
aux exigences plus élevées, nous demande de faire
valoir au maximum nos forces internes en parallèle
avec la mobilisation des ressources externes. »
Cette conférence, a-t-il ajouté, sera également «
une bonne occasion pour que les organes du Parti
et de l'État à différents échelons ainsi que tout
le corps personnel en charge des affaires
extérieures puissent mieux appréhender l'état des
lieux et la place de notre pays dans la région et
dans le monde, le rôle des affaires extérieures
dans la stratégie globale d'édification et de
défense nationales. La conférence permettra ainsi
de créer un nouvel élan, de nouvelles motivations
et de nouvelles forces dans les activités de
relation extérieure ».
La politique des affaires extérieure est
profondément imprégnée
de l'identité nationale
Le secrétaire général du PCV, Phu Trong Nguyen, a
souligné que la politique extérieure du Vietnam
est profondément ancrée dans l'histoire et la
matière intellectuelle du peuple vietnamien. Il a
déclaré : « Tout au long de son histoire
millénaire, les objectifs immuables de notre
peuple sont l'indépendance, l'autonomie et la
primauté des intérêts nationaux. »
« Nos prédécesseurs ont développé une philosophie
qui défie le temps : recourir à la diplomatie pour
prévenir les guerres ou pour y mettre fin, mettre
la diplomatie au service de l'édification et de la
défense de la nation », a-t-il ajouté.
« Durant la période de Ho Chi Minh, la diplomatie
vietnamienne est développée en une diplomatie
moderne et imprégnée de l'identité nationale »,
a-t-il dit. « Le président Ho Chi Minh a posé les
pierres angulaires pour la diplomatie
révolutionnaire qu'il a directement dirigée et
guidée. »
« Sur le fondement de la philosophie diplomatique
traditionnelle de nos ancêtres, Ho Chi Minh l'a
portée à une nouvelle hauteur en alliant
parfaitement le patriotisme et la culture
nationale aux quintessences culturelles et aux
expériences diplomatiques du monde. »
« Ho Chi Minh ne voulait pas la guerre ni à son
pays, ni aux autres pays, a dit le secrétaire
général. Son esprit d'humanisme, son idéal de
justice, son aspiration pour la paix,
l'indépendance, la liberté et le bonheur de tous
les peuples sont autant de symboles de la
combinaison parfaite entre la culture vietnamienne
et la culture de l'humanité. »
« Durant les 35 dernières années de renouveau [Doi
Moi], en prenant en héritage les valeurs de
la diplomatie traditionnelle du Vietnam et les
pensées de Ho Chi Minh, notre Parti n'a pas cessé
de compléter et de perfectionner l'approche d'une
diplomatie axée sur l'indépendance, l'autonomie et
l'ouverture pour la paix, la coopération et le
développement. Nous menons une politique étrangère
basée sur trois piliers : le multilatéralisme, la
diversification des relations et l'intégration
proactive à la vie internationale », a déclaré le
secrétaire général.
L'ère du Renouveau
L'ambassadeur
Dang
Dinh Quy, représentant permanent de la République
socialiste du Vietnam à l'ONU prenant la parole
sur le besoin de réformer le Conseil de sécurité
de l'ONU, lors de la réunion de l'ONU, le 24
novembre 2021.
Le secrétaire général Nguyen Phu Trong a souligné
que cet héritage historique laissé par Ho Chi Minh
a propulsé le service diplomatique vietnamien
comme « le fer de lance pour faire sortir le pays
du blocus et de l'embargo, établir les relations
avec de nombreux partenaires, ouvrir de nouvelles
perspectives pour l'oeuvre de renouveau et
d'intégration du pays. »
Les réalisations parlent d'elles-mêmes :
- Le Vietnam entretient des relations
diplomatiques avec 189 des 193 membres des Nations
unies.
- Le Vietnam est un membre actif et responsable
de plus de 70 organisations internationales et
forums importants, tels que les Nations unies,
l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est
(ASEAN), la Coopération économique Asie-Pacifique
(APEC), le Sommet Asie-Europe (ASEM) et
l'Organisation mondiale du commerce (OMC), pour
n'en citer que quelques-uns.
- Le PCV tisse des liens avec 247 partis
politiques dans 111 pays, dont 90 partis
communistes et ouvriers, des partis au pouvoir et
des partis ayant un rôle important.
- L'Assemblée nationale du Vietnam entretient des
relations avec les institutions parlementaires
dans 140 pays et participe activement à de
nombreux forums interparlementaires internationaux
importants.
- Le travail diplomatique mené par le
gouvernement vietnamien à travers les piliers
politique, de défense, de sécurité, économique et
socioculturel a progressé.
- Les organisations d'amitié de masse se sont
également engagées de manière concrète dans les
relations extérieures, enrichissant l'amitié entre
le peuple vietnamien et les peuples du monde.
- Le Vietnam a réussi à créer un environnement
international favorable et à mobiliser des
ressources extérieures pour accompagner et
accélérer l'industrialisation, la modernisation et
le développement socio-économique.
- Le Vietnam a pu faire appel au soutien de la
communauté internationale en termes de vaccins, de
matériels médicaux et de médicaments de
traitement, une contribution essentielle à la
lutte contre la pandémie et de la relance
économique du pays. Plus de 172,7 millions de
doses de vaccin COVID-19 ont été administrées dans
le pays à ce jour, 73,9 % de la population étant
entièrement vaccinée.
- Alors qu'il y a seulement 30 ans, le Vietnam
entretenait des liens économiques et commerciaux
avec une trentaine de pays et territoires, ce
nombre est aujourd'hui de 230.
- La valeur totale du commerce extérieur s'est
établie cette année à environ 600 milliards de
dollars soit environ 120 fois de plus en
comparaison avec celle enregistrée durant les
premières années de Renouveau.
- La position et le prestige du Vietnam dans la
région et dans le monde ne cessent de se
rehausser, et le Vietnam contribue avec
proactivité et responsabilité au maintien de la
paix et de la coopération pour le développement et
le progrès dans le monde.
Ce ne sont là que quelques-unes des réalisations
du Vietnam. Le secrétaire général a souligné : «
Ces réalisations sont dues à la direction
judicieuse, clairvoyante, persévérante du Comité
central du Parti, en particulier celle du Bureau
politique et du Secrétariat ; à l'administration
proactive et flexible de l'État ; au large soutien
de tout le peuple. »
Les lignes directrices pour les conditions
d'aujourd'hui
Le secrétaire général Nguyen Phu Trong a ensuite
évoqué le climat international dans lequel le
Vietnam trace sa voie.
« Dans les années à venir, il est prévu que la
situation mondiale et régionale continuera à
connaître de nombreux changements rapides,
complexes et imprévisibles. La paix, la
coopération et le développement demeureront une
grande tendance. Cependant, le monde se trouvera
devant de nombreux obstacles, difficultés et
défis. La mondialisation et l'intégration
internationale ne cesseront d'évoluer, mais se
trouveront également menacées par la montée du
nationalisme extrême, la concurrence stratégique,
la concurrence économique et les guerres
commerciales féroces.
« Sous l'impact de la pandémie de Covid-19, le
monde est actuellement tombé dans une grave crise
globale. La quatrième révolution industrielle
s'est fortement développée, créant des avancés
dans de nombreux domaines, apportant à la fois des
opportunités et des défis pour tous les pays. Ces
derniers ajustent leurs stratégies et modèles de
développement pour s'adapter aux nouvelles
situations. L'Asie pacifique occupe une place
stratégique de plus en plus importante. En Asie du
Sud-Est, la sécurité et les revendications
litigieuses de la souveraineté en mer de l'Est
restent compliquées. »
Gardant ces conditions à l'esprit, le secrétaire
général Nguyen Phu Trong a développé six domaines
de travail que le Parti a identifiés comme étant
d'une importance particulière pour la réalisation
des lignes directrices de la politique étrangère
adoptées lors du XIIIe Congrès.
1. L'importance de prêter attention et de
développer une bonne compréhension des événements
mondiaux en cours, qui, selon le Secrétaire
général Nguyen Phu Trong, « ont causé de nombreux
problèmes qui passent au-delà des prévisions
normales ».
2. Mettre en oeuvre la politique étrangère du
Vietnam, fondée sur l'indépendance, l'autonomie,
la paix, la coopération et le développement, afin
d'assurer la stabilité politique du pays et de
défendre la souveraineté et l'intégrité
territoriale du Vietnam.
3. Continuer à développer la participation active
du Vietnam dans les organisations multilatérales
et internationales, y compris l'ONU, l'ASEAN et
d'autres forums.
4. Étendre et développer l'efficacité de la
coopération économique, culturelle, politique,
sécuritaire et de défense du Vietnam avec d'autres
pays, en premier lieu les pays voisins et les
grandes puissances. Le Vietnam donnera la priorité
à l'élargissement de l'accès au marché pour les
biens, les services et les travailleurs
vietnamiens et à l'attraction de financement, de
technologies, d'expertise en gestion et
d'investissements directs étrangers.
Le renforcement des relations avec les près de 5
millions de Vietnamiens de la diaspora est
important pour le projet d'édification de la
nation vietnamienne. Le Vietnam s'efforce
également d'assurer leur bien-être dans leur pays
de résidence et leur fournit une aide pour
maintenir leur langue, leur patrimoine et leur
identité vietnamiens.
5. Améliorer la capacité du Vietnam à évaluer
l'élan de la quatrième révolution industrielle et
de la transformation numérique qui entraîne
d'énormes changements. Des facteurs tels que
l'épidémie mondiale et le changement climatique
seront également suivis de près.
Garantir les exigences en matière de recherche et
de prévision stratégiques est extrêmement
important. Le secrétaire général a appelé les
délégués à prêter une attention particulière au
contenu des complexités au fur et à mesure que les
événements se déroulent. Il a déclaré : « Je dis
avec humour que c'est bien inquiétant lorsqu'on ne
connaît pas ; si l'on connaît, il n'y a plus
raison de s'inquiéter ! »
6. Enfin, reconnaissant l'importance de la
diplomatie pour réaliser le travail de
d'édification de la nation fixé par le XIIIe
Congrès, une attention particulière est accordée
au choix et à la formation idéologique des cadres
et du personnel impliqués dans les affaires
diplomatiques et le service extérieur.
Le secrétaire général Nguyen Phu Trong a conclu
ses remarques en reconnaissant que le monde change
rapidement. Bien que des difficultés demeurent sur
le chemin de notre progrès, a-t-il dit, notre
perspective est très brillante. L'ensemble de
notre Parti, de notre peuple et de notre armée
sont unis, avec la plus grande détermination, pour
réaliser la résolution du XIIIe Congrès national
du Parti. Chaque Vietnamien, qu'il soit dans son
pays ou à l'étranger, souhaite que notre pays
devienne puissant et prospère, qu'il soit aux
côtés des peuples des cinq continents, comme le
souhaitait le président Ho Chi Minh.
(Photos: VNA, Baoqoucte)
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