TABLE DES MATIÈRES
Sommet de l'OTAN 2021
• Une
menace permanente pour la paix mondiale d'un
vestige de la guerre froide
- Nick Lin -
• La
Chine comme menace et la fraude des valeurs de
l'OTAN
- Margaret Villamizar -
• Les
États-Unis intensifient leurs préparatifs de
guerre contre la Chine tandis que l'OTAN étend
son emprise jusqu'en Asie-Pacifique
- Steve Ruchinski et
Phillip Fernandez -
• La
Grande-Bretagne effectue son plus grand
déploiement naval et aérien depuis la guerre des
Malouines en 1982
À titre d'information
• Les
missions en cours de l'OTAN
• OTAN
2030
• La
loi du développement inégal et le calcul
des forces des puissances rivales
- Centre d'études
idéologiques -
Sommet de l'OTAN 2021
- Nick Lin -
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Webinaire
Contre-sommet
pancanadien contre
l'OTAN
Construire
une résistance
nationale face à
l'Alliance
Lundi 14 juin
16 h Pacifique /
17 h Rocheuses
/ 18 h Central / 19 h
Est
/ 20 h Atlantique
Pour
s'inscrire à la
rencontre
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ici
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Le sommet 2021 de l'Organisation du traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) se tient à son siège à
Bruxelles, en Belgique, le 14 juin. Il réunit les
chefs d'État et de gouvernement de ses 30 pays
membres[1].
Les sommets sont des réunions du Conseil de
l'Atlantique Nord, principal organe de décision
politique de l'OTAN, au plus haut niveau. Ils ne
se tiennent pas régulièrement mais, selon l'OTAN,
à des moments importants de son processus
décisionnel, pour aborder des questions «
d'importance politique ou stratégique primordiale
», comme lorsqu'une nouvelle politique est
présentée ou une initiative majeure lancée. Le
dernier sommet s'est tenu en juillet 2018.
Au
cours de la période récente, avec la fin de la
division bipolaire du monde, les impérialistes
américains qui dominent l'alliance agressive ont
cherché à fournir une justification permanente de
l'existence de l'OTAN en tant qu'instrument pour
faire avancer leurs objectifs dans les nouvelles
conditions.
Pendant que les États-Unis prétendent que la
Chine et la Russie représentent une menace pour la
stabilité mondiale, l'OTAN utilise ces pays comme
prétexte pour exiger des gouvernements membres un
financement accru de la guerre.
Un autre aspect important du sommet est la
manière dont l'OTAN s'insinue davantage dans les
affaires politiques et sociales des pays membre et
dans l'orientation de leur économie pour servir
ses objectifs agressifs. Cela se produit alors
que, plus que jamais, les peuples du monde entier
affirment leur droit d'être les décideurs sur
toutes les questions qui touchent leur vie et
continuent de rejeter le recours à la force pour
régler les différends entre les nations et les
peuples.
L'OTAN tente de se donner un vernis progressiste
et démocratique en tant qu'acteur politique
bienveillant, affirmant qu'elle consulte des
experts, des jeunes, la société civile et le
secteur privé pour définir son orientation, que
toutes ses décisions sont prises par consensus et
qu'elle soutient un ordre international fondé sur
des règles. En même temps, elle exige de ses pays
membres une augmentation des dépenses militaires,
en contradiction avec la volonté des peuples, et
une allégeance à des « valeurs partagées », au
point que les critiques de l'OTAN et de son
bellicisme doivent être considérées comme étant un
acte servant des puissances étrangères, par
lesquelles elle entend généralement la Russie et à
la Chine.
Manifestation anti-OTAN à Bruxelles le 13 juin
2021
Dans un article traitant de l'ordre du jour de
son sommet de 2021, l'OTAN déclare que le sommet
de cette année arrive à « un moment charnière pour
l'Alliance et pour la sécurité collective. En ces
temps de rivalités géopolitiques, les Alliés
intensifient leurs efforts face aux défis présents
et futurs, parmi lesquels le comportement agressif
récurrent de la Russie, le terrorisme, les
cyberattaques et les technologies de rupture, la
montée en puissance de la Chine, et les incidences
du changement climatique sur la sécurité. »
Comme si l'OTAN
n'était pas la création des États-Unis en premier
lieu, sous le commandement des États-Unis à tout
moment, les médias rapportent que Joe Biden
a donné à l'OTAN le soutien sans équivoque des
États-Unis, contrairement à Donald Trump qui
lançait l'idée qu'il allait s'en débarrasser
complètement et ne perdrait pas son temps à
permettre aux alliés des États-Unis de faire du
trouble en exprimant leurs contradictions. « Les
États-Unis sont pleinement engagés dans notre
alliance de l'OTAN, et je me réjouis de vos
investissements croissants dans les capacités
militaires qui permettent nos défenses communes »,
a déclaré le président américain Joe Biden lors
d'une session en ligne de la Conférence sur la
sécurité de Munich le 19 février. Il a également
confirmé l'engagement des États-Unis à l'égard de
la défense dite collective de l'OTAN, ajoutant : «
Une attaque contre l'une de ses parties est une
attaque contre toutes ses parties. C'est notre
engagement inébranlable. »
Avec le retour au bercail des États-Unis, cette
crise de la menace existentielle évitée, l'OTAN
affirme que ce sommet offre « une occasion unique
de renforcer le lien qui unit l'Europe et
l'Amérique du Nord et de préparer l'OTAN pour
l'avenir. C'est pour laquelle l'initiative OTAN
2030, qui vise à poursuivre l'adaptation de
l'Alliance, est au coeur des discussions du sommet
de Bruxelles. » OTAN 2030 sera le principal point
à l'ordre du jour du sommet de cette année.
Le Canada sera représenté au sommet de l'OTAN par
le premier ministre Justin Trudeau. Dans un
communiqué de presse publié le 2 juin par le
cabinet du premier ministre, on peut lire : « Au
Sommet de l'OTAN, le premier ministre Trudeau et
d'autres dirigeants renouvelleront leur engagement
à contrer les menaces et les défis qui pourraient
survenir au chapitre de la sécurité
transatlantique. Ils renforceront leurs
engagements communs en matière de sécurité qui
permettent d'assurer la sécurité de nos
populations. » On lit également que l'« OTAN est
l'une des pierres angulaires de la politique du
Canada en matière de sécurité internationale. Il
s'agit de la principale tribune mondiale pour
mobiliser les autres pays sur les enjeux relatifs
à la défense et à la sécurité transatlantiques. »
Rien ne saurait être plus faux. Aucun des points
à l'ordre du jour du Sommet de l'OTAN ne répond
aux préoccupations fondamentales des Canadiens, à
savoir une économie indépendante capable de
produire tout ce dont le peuple a besoin, et non
une économie asservie aux besoins de la machine de
guerre et de l'économie de guerre des États-Unis.
L'OTAN et son programme belliciste sont en
contradiction directe avec les aspirations des
Canadiens à entretenir des relations pacifiques et
amicales avec les autres pays, et de recourir à
une véritable diplomatie, et non à la diplomatie
coercitive qui est la spécialité des États-Unis et
que le Canada pratique également, pour régler les
différends entre les pays. Aucun des points à
l'ordre du jour du sommet ne traite de la
nécessité pour les Canadiens d'avoir leur mot à
dire sur toutes les questions qui affectent leur
vie.
L'OTAN est une relique de la guerre froide qui
représente un danger pour l'humanité. Ce que
l'OTAN appelle la préparation de l'avenir ne fait
que promettre davantage de destruction, de
désespoir et de régression, et non le progrès de
l'humanité. Le Canada doit se retirer de l'OTAN et
l'OTAN doit être démantelée.
Note
1. En
1949, l'OTAN comptait 12 membres fondateurs :
la Belgique, le Canada, le Danemark, les
États-Unis, la France, l'Islande, l'Italie, le
Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le
Portugal et le Royaume-Uni. Les autres pays
membres sont : Grèce et Turquie (1952),
Allemagne (1955), Espagne (1982), République
tchèque, Hongrie et Pologne (1999), Bulgarie,
Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie,
Slovaquie et Slovénie (2004), Albanie et
Croatie (2009), Monténégro (2017) et Macédoine
du Nord (2020).
- Margaret Villamizar -
À bruxelle le 13 juin 2021
À la réunion des ministres des Affaires
étrangères de l'OTAN, le 1er juin, consacrée à la
préparation du sommet de Bruxelles, le secrétaire
général de l'Alliance Jens Stoltenberg a souligné
que le programme OTAN 2030 vise à renforcer le
rôle de l'OTAN dans la préservation de l'ordre
international fondé sur des règles, qui, selon
lui, est remis en question par des régimes
autoritaires comme la Russie et la Chine. Pour ce
faire, a-t-il déclaré, il faut renforcer les
partenariats existants et en créer de nouveaux,
notamment en Asie-Pacifique, en Afrique et en
Amérique latine. En d'autres termes, il s'agit
d'étendre le champ d'action de l'OTAN à des
régions situées bien au-delà de l'Atlantique Nord,
aux régions voisines de la Chine et dans des
régions où les États-Unis sèment le trouble en
s'ingérant dans les affaires de la Chine et en lui
disputant agressivement en particulier son
influence et ses marchés.
Le 4 juin, lors d'un événement organisé à
Washington par l'OTAN, le Conseil allemand pour
les relations internationales et la Brookings
Institution, où l'un des principaux sujets de
discussion était la Chine, Jens Stoltenberg a
déclaré que le communiqué qui sera approuvé lors
du sommet contiendra « beaucoup plus de langage
sur la Chine que nous n'en avons jamais eu
auparavant ». Il a affirmé que l'OTAN ne déclarait
pas que la Chine est un adversaire, cependant il
l'a décrite à toutes fins pratiques comme une
menace pour la domination mondiale des États-Unis
et a exhorté les autres membres de l'Alliance à
emboîter le pas aux États-Unis concernant la
Chine, dans l'esprit, sinon la lettre, de
l'article 5 de l'OTAN sur la « défense »
collective, qui stipule qu'une attaque contre un
membre de l'OTAN est une attaque contre tous ses
membres. C'est sur cette base que, peu après les
attentats du 11 septembre 2001, le Canada et
plusieurs pays européens ont été entraînés dans la
guerre des États-Unis en Afghanistan, un acte
d'agression éhonté dans lequel l'agresseur
prétendait agir en légitime défense.
Le secrétaire
général de l'OTAN a voulu souligner l'importance
pour l'Europe et l'Amérique du Nord de travailler
ensemble et de surmonter les divergences qui se
sont particulièrement accentuées pendant la
présidence de Donald Trump. Il a déclaré à
Washington que l'OTAN était devenue « encore plus
précieuse » pour les États-Unis, car c'est un
grand avantage pour eux de ne pas avoir à
affronter seuls les « conséquences sécuritaires »
de la montée de la Chine et du changement de
l'équilibre mondial des forces, mais de pouvoir
compter sur les 29 autres membres de l'alliance à
leurs côtés. (Dans le même ordre d'idées, le
président américain Joe Biden, à son arrivée en
Angleterre le 9 juin, a souligné son soutien à
l'OTAN et s'est démarqué de son prédécesseur dans
son discours devant les troupes américaines
stationnées à la Royal Air Force Mildenhall, en
déclarant qu'au sommet de l'OTAN, il fera
clairement savoir que « l'engagement des
États-Unis envers notre alliance de l'OTAN dans
l'article 5 est solide comme le roc ».)
Dans son plaidoyer en faveur du bellicisme des
États-Unis contre la Chine, Jens Stoltenberg a
parlé du fait que les États-Unis ne sont plus le
chef de file incontesté dans tous les domaines,
que la Chine les dépassera bientôt en termes de
taille de l'économie. Il a ajouté que la Chine
cherchait à contrôler les infrastructures
critiques dans les pays de l'OTAN et dans le monde
entier et qu'elle était à la fine pointe de
certaines des technologies les plus importantes,
notamment certains secteurs de l'intelligence
artificielle et des systèmes autonomes. Il a
également sonné l'alarme en affirmant que la Chine
possède déjà le deuxième plus grand budget de
défense et la plus grande marine et qu'elle
investit lourdement dans les capacités militaires
avancées. Il n'a pas été nécessaire de dire que si
la capacité militaire de la Chine approche celle
des États-Unis, ce serait intolérable pour la
puissance « indispensable » qui dirige l'OTAN. Sur
la base de cette logique belliciste, il est
justifié de renforcer les préparatifs de guerre.
Dans le même ordre d'idées, Jens Stoltenberg a
clairement indiqué que le « partage du fardeau »
reste toujours à l'ordre du jour de l'OTAN, ce qui
signifie que les membres de l'OTAN doivent
continuer d'augmenter leurs budgets militaires
jusqu'à au moins 2 % de leurs dépenses nationales,
peu importe l'ampleur de l'augmentation de leur
dette et de leurs déficits à cause de la pandémie
et des stratagèmes pour payer les riches qui
l'accompagnent, et quelle que soit l'importance de
la revendication des peuples dans leurs pays qui
exigent une réduction, et non une augmentation,
des dépenses militaires.
Les valeurs de l'OTAN
Un autre problème avec la Chine est qu'elle ne
partage pas les valeurs de l'OTAN, a déclaré Jens
Stoltenberg. Les valeurs que l'OTAN affirme
défendre ont été exprimées différemment à
différentes époques et à différentes fins.
Toutefois, en signant le Traité de l'Atlantique
Nord de l'époque de la guerre froide pour devenir
membre de l'OTAN, un pays déclare son engagement à
« sauvegarder la liberté de leurs peuples, leur
héritage commun et leur civilisation fondés sur
les principes de la démocratie, les libertés
individuelles et le règne du droit ... à favoriser
dans la région de l'Atlantique Nord le bien-être
et la stabilité ...[et] à unir leurs efforts pour
leur défense collective et pour la préservation de
la paix et de la sécurité ».
En fait, l'OTAN n'a
jamais travaillé pour la préservation de la paix
et la sécurité des peuples d'Europe, mais bien
pour établir des structures politiques et
militaires qui prive les peuples de tout pouvoir.
Sa participation à au moins trois guerres
d'agression menées par les États-Unis (contre la
Yougoslavie, l'Afghanistan et la Libye) apporte
toutes les preuves nécessaires pour montrer que
l'OTAN n'est pas une force de paix ou de sécurité.
En ce qui concerne l'état de droit, l'OTAN parle
de moins en moins de la nécessité de défendre le
droit international et l'état de droit, se
référant à la place à sa mission de défendre et de
préserver « l'ordre international fondé sur des
règles ». L'état de droit repose sur des normes
publiques reconnues pour juger de ce qui est
acceptable et de ce qui ne l'est pas, de ce qui
constitue un crime et de la punition qui lui est
associée. La fraude de ce que l'on appelle un «
ordre international fondé sur des règles » est
qu'il y a ceux qui contrôlent les règles et
exercent leur propre pouvoir discrétionnaire sur
ce qui doit être fait pour suivre les règles et
quelles sont les sanctions en cas de non-respect
de celles-ci. Lorsque les États-Unis ou les
États-Unis et l'OTAN se donnent le droit de faire
respecter les règles qu'ils édictent et imposent
aux autres pays, généralement par des mesures
coercitives pouvant aller jusqu'à l'intervention
militaire pour démettre leurs gouvernements, ils
agissent au mépris du droit international. La
défense de l'ordre international fondé sur des
règles, dont l'OTAN a fait la pièce maîtresse de
sa mission, est l'antithèse de l'état de droit et
ne représente rien d'autre que la loi du plus
fort.
Quant à la démocratie que défend l'OTAN, elle
consiste à empêcher tout peuple de s'investir du
pouvoir de décision. Aujourd'hui, alors que la
lutte porte précisément sur investir les peuples
du pouvoir et établir de nouveaux arrangements
afin que les peuples participent à la gouvernance
et à l'orientation de l'économie et de la
politique étrangère de leurs pays en leur faveur,
l'OTAN n'a pas de leçons à donner sur la
démocratie. Dans l'OTAN même, il n'y a pas de
démocratie. L'Alliance prétend que les décisions
prises par le Conseil de l'Atlantique Nord, qui
sont prises sur la base de l'unanimité, sans vote,
et que tous doivent accepter, sont l'« expression
de la volonté collective de tous les pays membres
».
Il est temps de lever le tabou sur la discussion
sur toutes ces questions, notamment sur le rôle de
l'alliance agressive de l'OTAN dans le monde, sur
la question de savoir si le Canada devrait être
membre de l'OTAN ou non et si l'OTAN devrait même
exister. Depuis la fondation de l'OTAN en 1949
jusqu'à aujourd'hui, aucune discussion ou aucun
débat n'a eu lieu au parlement sur ces questions.
L'adhésion du Canada à l'OTAN doit être considérée
comme un fait accompli, point final. Il n'y a pas
non plus de discussion sur le fait que les
décisions qui sont prises par l'OTAN, un organisme
supranational, sont ensuite imposées aux Canadiens
sans aucune participation des députés et encore
moins des Canadiens eux-mêmes.
Les Canadiens, ainsi que les Américains et les
Européens, profitent de la tenue du sommet de
l'OTAN pour organiser des actions et des
événements comme des contre-sommets, afin d'avoir
ces discussions indispensables et faire des plans
pour bâtir un mouvement qui exige que leurs pays
sortent de l'OTAN et le démantèlement de l'OTAN.
Joignez-vous à nous !
À Bruxelles le 13 juin 2021
- Steve Ruchinski et Phillip
Fernandez -
D'ici la fin de l'été, les États-Unis préparent
le plus important exercice de guerre naval depuis
une génération. Il se nomme simplement « Large
Scale Exercice 2021 » (Exercice à grande échelle
2021) et son théâtre des opérations couvrira à la
fois l'Europe et l'Asie-Pacifique. Près de 25 000
effectifs des États-Unis, de l'OTAN et de la
région du Pacifique y seront déployés ainsi que
des porte-avions, des sous-marins, des aéronefs et
des vaisseaux sans équipage. Les Marines
américains commanderont les opérations de
l'Asie-Pacifique. Dire que les dirigeants
politiques réunis au Sommet de l'OTAN le 14 juin
préparent une guerre mondiale ne suffit pas à
souligner la gravité de la situation.
L'Australie, le Japon, la République de Corée
(RdC) et la Nouvelle-Zélande sont des «
partenaires de l'OTAN » depuis quelque temps déjà
et, en décembre 2020, ont participé pour la
première fois à une réunion ministérielle des
Affaires étrangères de l'OTAN. L'expansion
mondiale du théâtre des opérations de l'OTAN est
un élément clé d'Objectif OTAN 2030, non seulement
dans la région de l'Asie-Pacifique, mais aussi en
Afrique et en Amérique latine.
Les États-Unis sont derrière cet ordre du jour
mais d'autres puissances de l'OTAN ont leurs
propres intérêts à vouloir étendre leurs activités
jusque dans la région de l'Asie-Pacifique, et
elles le font soit de façon indépendante ou de
concert avec d'autres États membres de l'OTAN.
Bien sûr, on prétend que tout est fait au nom des
« droits de la personne », de défendre un « ordre
international fondé sur les règles », la «
primauté du droit », ainsi de suite. En réalité,
on assiste plutôt à une démarche des démocraties
libérales qui font partie intégrante du systèmes
des États impérialistes, avec l'impérialisme
américain en tant que puissance « indispensable »,
qui cherchent à soumettre le monde, et en
particulier la Chine et la Russie, au diktat
américain et aux intérêts occidentaux.
L'Association
canadienne pour l'OTAN (ACPO), qui fait partie de
l'aile politique de l'OTAN, l'a affirmé de façon
éhontée dans un récent article. Elle écrit : « Le
président Biden affirme que la concurrence avec la
Chine est une mesure qui s'impose pour que la
démocratie, la primauté du droit et un système
économique fondé sur les règles puissent
essentiellement continuer d'agir pour la stabilité
et la paix. Néanmoins, la stratégie des États-Unis
vise aussi à satisfaire l'orgueil démesuré des
États-Unis et leurs efforts pour conserver le
prestige hégémonique qu'ils ont toujours dans la
région indo-pacifique et à l'échelle mondiale. »
L'ACPO a aussi souligné que le Royaume-Uni tente
aussi de consolider ses ententes de sécurité avec
le Japon, Brunei et les anciens États coloniaux
dans l'Asie du Sud-Est et dans la région du
Pacifique occidental, tandis que la France invoque
ses territoires d'outre-mer (Mayotte, La Réunion,
la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française)
pour prêter légitimité à l'expansion de sa
présence militaire et à ses revendications de
souveraineté territoriale dans la région
indo-pacifique.
À peine avait-il été assermenté que le président
Biden a commencé à intensifier les préparatifs de
guerre des États-Unis contre la Chine. Dès leurs
premiers voyages internationaux, les représentants
du cabinet de Biden, le secrétaire d'État Antony
Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd
Austin, ont visité en mars le Japon et la Corée du
Sud, un volet de leur tournée anti-Chine qui a
mené au Sommet en Alaska avec les représentants
gouvernementaux hauts-placés de la République
populaire de Chine.
Avant la tournée, le 12 mars, il y a eu une
réunion virtuelle des chefs d'État du Dialogue
quadrilatéral pour la sécurité (DQS) nommé
communément le Quad, composé des États-Unis, de
l'Inde, de l'Australie et du Japon, où Biden a
obtenu un engagement renouvelé à « l'esprit du
Quad ». Jusqu'ici, il s'agit d'une alliance
informelle, initiée en 2007. Cependant, lorsque
Mike Pompeo était secrétaire d'État, il avait
rencontré les membres du Quad pour les inciter à
devenir un « OTAN asiatique » ayant « des
objectifs géopolitiques et de sécurité partagés. »
En mars, le secrétaire d'État Blinken a annoncé
très clairement, avant d'entreprendre sa tournée,
ce que les États-Unis entendent par préserver un «
ordre international fondé sur les règles ». Il a
dit : « La Chine est le seul pays qui a la
puissance économique, diplomatique, militaire et
technologique voulue pour sérieusement mettre en
péril un système international stable et ouvert —
toutes les règles, valeurs et relations qui
font en sorte que le monde fonctionne tel que
nous le voulons. » (notre souligné)
Le 16 mars, au Japon, Blinken et Austin ont
souligné que les États-Unis et le Japon
travailleront ensemble pour contrer les efforts
déstabilisateurs de la Chine. La Chine, ont-ils
dit, a recours à la coercition et à l'agression
contre Hong Kong et Taïwan. Elle va à l'encontre
des droits de la personne à Xinjiang et au Tibet,
et elle fait des revendications maritimes dans la
Mer de Chine méridionale en violation du droit
international. Le Japon s'est avancé pour soutenir
les États-Unis en réitérant leurs accusations «
d'actes agressifs de la Chine dans le détroit de
Taïwan » ainsi que leurs revendications
territoriales dans la Mer de Chine méridionale.
Les déclarations faites suite à leur escale en
RdC ont été moins acerbes, de la part de la RdC du
moins, mais la formulation subtile et les efforts
pour ne pas parler de l'ingérence directe dans les
affaires de la Chine n'ont pas échappé à
l'attention de cette dernière.
Au sommet tenu en Alaska, qui a inclus la
participation de Yang Jiechi, membre du Bureau
politique du Parti communiste de Chine et
directeur du Groupe dirigeant central des Affaires
étrangères, et du ministre chinois des Affaires
étrangères Wang Yi, Blinken et Austin se sont
donnés en spectacle devant les médias en
confrontant et en sermonnant la Chine. Le Conseil
de l'Atlantique, un groupe de réflexion qui fait
partie de l'aile politique de l'OTAN,, a salué
leurs prestations comme étant essentiel pour que
l'administration Biden fasse comprendre à la Chine
que les États-Unis « agissent en position de force
».
Les représentants chinois, cependant, ont répondu
qu'« en présence des représentants chinois, les
États-Unis ne sont pas aptes à parler à la Chine
en position de force ». Le premier ministre des
Affaires étrangères, Wang, a dit : « La vieille
habitude d'un comportement hégémonique de la part
des États-Unis qui cherche à s'ingérer
volontairement dans les affaires internes de la
Chine doit changer ». Les médias chinois ont
décrit le Sommet en Alaska comme « une
confrontation ouverte sans précédent entre la
Chine et les États-Unis » à laquelle « l'histoire
accordera sans doute une grande importance ».
Les efforts « diplomatiques » de Biden en mars
ont immédiatement été suivis par de nombreux
exercices militaires dans la région. Les forces
navales des pays du Quad se sont réunis pour la
première fois du 5 au 7 avril pour un exercice
portant le nom de La Pérouse, dirigé par
la marine française. Cet exercice a été décrit de
la même façon, comme quoi il visait à manifester «
les valeurs partagées par des marines amicales
veillant à la sécurité maritime et manifestant un
engagement à un ordre international fondé sur les
règles, incluant la région indo-pacifique ».
Et pourtant, au lendemain même de La Pérouse,
le 7 avril, le commandant de la Septième flotte
américaine a publié un communiqué de presse
déclarant : « L'USS John Paul Jones
a affirmé ses droits et libertés de navigation à
approximativement 130 miles nautiques à l'ouest de
l'archipel de Lakshadweep à l'intérieur de la zone
économique exclusive de l'Inde (ZEE) sans demander
à l'Inde son consentement préalable, conformément
au droit international » et que c'était fait
intentionnellement pour contester les «
revendications maritimes excessives » de l'Inde.
Selon les médias indiens, le gouvernement indien a
été estomaqué que les États-Unis aient publié un
tel communiqué de presse.
Bien que les États-Unis aient fréquemment mené de
la surveillance et recueilli des renseignements
dans la ZEE de l'Inde, c'était la première fois
qu'une déclaration publique avait été faite par
les États-Unis pour justifier un acte d'agression
dans le but de contester les revendications de
souveraineté d'un pays sur ses propres eaux
territoriales. Il faut mentionner que l'Inde est
signataire de la Convention des Nations unies sur
le droit de la mer (UNCLOS) en 1995. L'UNCLOS
stipule que « les dispositions de la convention
n'autorise pas d'autres États à mener dans la zone
économique exclusive ni sur le plateau continental
des exercices ou des manoeuvres militaires, en
particulier lorsque des armes ou explosifs sont
utilisés sans le consentement de l'État côtier. »
Les États-Unis n'ont pas signé l'UNCLOS,
déclarant qu'il n'était pas dans leur intérêt
national de le faire. Le protocole de Liberté de
navigation du département de la Défense des
États-Unis déclare que , qu'il s'agisse d'amis ou
d'ennemis, « le département de la Défense conteste
les revendications maritimes excessives mises de
l'avant par un grand nombre d'États côtiers, y
compris alliés, partenaires, ainsi que d'autres
nations à l'échelle mondiale, dans le but de
maintenir la mobilité mondiale des forces
américaines ».
Ce n'est qu'un exemple de comment « l'ordre
international fondé sur les règles » que défendent
les États-Unis et l'OTAN est en violation du droit
international. Les règlements sont fabriqués de
toutes pièces par les États-Unis « pour que le
monde fonctionne tel que nous le voulons ».
À la mi-avril, le Groupe d'attaque aéronaval USS
Theodore Roosevelt et le Groupe
d'intervention amphibie de l'île Makin de la
Flotte américaine du Pacifique ont mené des «
opérations de force de frappe expéditionnaires »
dans la Mer de Chine méridionale. L'opération
était d'une telle ampleur qu'elle a été perçue par
toute l'Asie comme une provocation majeure contre
la Chine. La Chine a répondu du tac au tac en y
menant ses propres exercices.
En plus de l'exercice navale française auquel les
pays du Quad ont participé pour la première fois,
la Grande-Bretagne aussi intensifie sa présence
militaire dans la région de l'Asie-Pacifique. Le
1er mai, le Groupe d'attaque aéronaval du
Royaume-Uni est parti joindre le « Exercise Strike
Warrior » de l'OTAN dans la Mer du Nord, dans
lequel ont participé 20 navires de guerre, trois
sous-marins et 150 aéronefs provenant de 11 pays,
après quoi il est parti vers l'Asie-Pacifique. Le
secrétaire britannique de la Défense Ben Wallace,
a dit : « Lorsque notre Groupe d'attaque aéronaval
mettra les voiles, ils arborera le drapeau de la
Grande-Bretagne mondiale en tant qu'expression de
notre influence et symbole de notre puissance et
de notre engagement envers nos amis comme quoi
nous relèverons les défis à la sécurité
d'aujourd'hui et de demain et, ce faisant, le
Royaume-Uni ne fait aucun pas en arrière mais
vogue de l'avant, jouant un rôle actif à façonner
le système international du XXIe siècle. »
La levée des
directives sur les missiles, résultant du sommet
entre Biden et Moon en mai, est l'expression d'une
autre escalade des préparatifs de guerre des
États-Unis. La RdC n'a plus à se soumettre à
aucune restriction en ce qui concerne la portée et
le calibre des systèmes de missiles. C'est ce que
la Rand Corporation, un autre « groupe de
réflexion » belliciste américain, met de l'avant
comme pierre angulaire de la politique sur la
Corée de Biden. Rand Corp a publié un article au
début de cette année, faisant la recommandation
suivante : « La réponse des États-Unis et de la
RdC doit être de rehausser leur crédibilité
concernant la dissuasion en : 1) retardant le
transfert du contrôle opérationnel en temps de
guerre (OPCON) [ce qui voudrait dire que les
États-Unis maintiendraient le contrôle de tous
les systèmes de missiles de la RdC — note de la
rédaction] et 2) mettant en oeuvre le
système de défense de missiles antiballistiques et
d'autres formes de défense. Cependant, si ces deux
réponses concertées ne réussissent pas, la RdC
pourrait devoir envisager de développer et de
déployer ses propres capacités en matière d'armes
nucléaires ».
Un critique des affaires internationales, Kim
Myong Choi, a succinctement fait valoir que la
communauté internationale devrait s'inquiéter des
graves actes de provocation menés aux vu et au su
de tous par les États-Unis plutôt que de
s'acharner sur les mesures que la République
populaire démocratique de Corée (RPDC) est forcée
de prendre pour se défendre contre l'agression
américaine. La RPDC souligne que les États-Unis et
la RdC ont mené 110 exercices de guerre d'ampleurs
variables en 2018, plus de 190 en 2019, et 170 en
2020.
Depuis l'investiture de Biden, les préparatifs de
guerre des États-Unis contre la Chine, en
particulier dans la région de l'Asie-Pacifique,
s'intensifient et représentent un danger à la paix
et la sécurité de la région et du monde. Les
platitudes au sujet d'un « ordre international
fondé sur les règles » ne sont rien de moins
qu'une version de « la loi du plus fort ». Nous
devons intensifier la lutte contre le danger de
guerre, affirmer le droit d'être de toutes les
nations et de tous les peuples du monde et la
nécessité de nouvelles relations internationales
fondées sur un internationalisme prolétarien
moderne.
La Grande-Bretagne a lancé son plus grand
déploiement de puissance de feu navale et aérienne
britannique depuis la guerre des Malouines en
1982. Le déploiement massif se dirige vers les
régions de la Méditerranée, de l'océan Indien et
de l'Asie-Pacifique. Le porte-avion HMS Queen
Elizabeth est à la tête du groupe
d'attaque aéronavale (groupe d'attaque aéronavale
21, également connu sous le nom d'opération
Fortis) qui est parti le 24 mai pour une mission
de 28 semaines. C'est une mission appuyée par
l'OTAN, a déclaré le secrétaire britannique à la
Défense Ben Wallace. Son but, a-t-il dit, est que
le Royaume-Uni « [projette] notre influence,
[signale] notre puissance ». Plus précisément, le
ministère de la Défense déclare que le déploiement
fait partie du « réalignement du Royaume-Uni sur
la région indo-pacifique » pour, selon lui, «
renforcer les partenariats de défense importants »
dans la région.
Le Groupe d'attaque aéronavale comprend un
escadron de 10 avions de combat F-35 de l'US
Marine Corps, un sous-marin d'attaque armé de
missiles Tomahawk, deux destroyers, un certain
nombre d'autres cuirassés et la plus grande
quantité d'hélicoptères affectés à un seul groupe
opérationnel britannique en une décennie. Le
groupe d'attaque s'arrêtera dans plus de 100 ports
répartis dans plus de 40 pays pour participer à
plus de 70 exercices de combat. La dernière étape
du voyage conduira le groupe d'attaque en mer de
Chine méridionale, près de Taïwan et se terminera
par des exercices militaires avec le Japon.
En mai, avant son départ pour l'Asie, le Groupe
d'attaque aéronavale 21 a participé à des
exercices de guerre massifs baptisés « Exercise
Strike Warrior » dans les eaux du nord-ouest de
l'Écosse. À l'époque, le secrétaire à la Défense
déclarait : « Lorsque notre Groupe d'attaque
aéronavale appareillera le mois prochain, il
arborera le drapeau de la Grande-Bretagne mondiale
— projetant notre influence, signalant notre
puissance, engageant nos amis et réaffirmant notre
engagement à relever les défis de sécurité
d'aujourd'hui et de demain ... le Royaume-Uni ne
recule pas mais vogue pour jouer un rôle actif
dans le façonnement du système international du
XXIe siècle. »
Le Groupe d'attaque aéronavale 21 a été déployé à
l'approche de la réunion du G7 organisée par la
Grande-Bretagne, que la Grande-Bretagne prétendait
être « le groupe le plus important de pays
démocratiques ». Envoyer une flotte de combat en
Asie pour la première fois depuis le début de la
guerre de Corée en 1950, apporter son soutien aux
opérations de l'OTAN en mer Noire et entrer dans
la mer de Chine méridionale pour y renforcer les
provocations américaines, ce sont indéniablement
des provocations militaires dangereuses. « Battre
le drapeau de la Grande-Bretagne mondiale » est
une politique désespérée en proie à la crise selon
laquelle les dépenses militaires et les
préparatifs de guerre peuvent réussir à imposer
les soi-disant valeurs partagées des démocraties
impérialistes aux peuples d'Asie. Ce ne sera pas
le cas. Déjà, les guerres du XXe siècle ont prouvé
que ce n'est pas la puissance militaire qui
prévaut mais les peuples unis derrière la cause de
l'humanité pour la liberté, la démocratie, la paix
et la justice.
Manifestation au sonnet du G7
à Cornwall, le 12 juin 2021
À titre
d'information
Voici les missions de l'OTAN présentement en
cours.
Kosovo
À ce jour, environ 3 500 soldats de pays
membres ou « partenaires » de l'OTAN opèrent au
Kosovo dans le cadre de la Force pour le Kosovo
(KFOR). L'OTAN a des troupes stationnées au
Kosovo depuis 1999 après avoir participé à la
guerre aérienne menée par les États-Unis contre
l'ancienne Yougoslavie.
Afghanistan
L'OTAN assure actuellement la direction de la
mission Operation Resolute Support,
qui a été lancée le 1er janvier 2015. Elle est
décrite comme « une mission non combattante
qui offre formation, conseil et assistance aux
forces et aux institutions de sécurité
afghanes ». L'OTAN déclare que le cadre
juridique de la mission s'appuie sur une
invitation officielle du gouvernement afghan
ainsi que sur la Convention sur le statut des
forces (SOFA) conclue entre l'OTAN et
l'Afghanistan dans le cadre de la guerre et
l'occupation menée par les États-Unis.
En avril, l'OTAN a annoncé que les Alliés ont
décidé d'entamer le retrait des forces
d'Afghanistan, un processus qui devrait être
achevé « en quelques mois ». Les troupes de
l'OTAN et celles des 36 « pays partenaires »
qui sont actuellement au nombre de 10 000,
vont rester en place, dans le cadre de ce que
l'OTAN appelle un « partenariat durable » avec
l'Afghanistan.
Irak
La mission de l'OTAN en Iraq a été
officiellement lancée au sommet de
Bruxelles, en juillet 2018, « suite à la
demande du gouvernement irakien et en
coordination avec la coalition mondiale
contre l'EIIL ». L'OTAN dit qu'il s'agit
d'une mission « non combattante de formation
et de renforcement des capacités à laquelle
participent des centaines de formateurs
[qui] aident les forces irakiennes à
sécuriser leur pays et, plus largement, la
région face au terrorisme ainsi qu'à
prévenir la résurgence de l'EIIL ». Le
Canada a dirigé la mission pendant les deux
premières années. En février 2021, il a été
annoncé que les ministres de la Défense de
l'OTAN avaient accepté de porter le nombre
de soldats pour la mission de 500 à 4 000.
L'Europe de l'Est et la région baltique
L'OTAN a ce qu'elle appelle un groupement
tactique de présence avancée renforcée sous
la forme de quatre groupements tactiques
prêts au combat basés en Estonie, Lettonie,
Lituanie et Pologne. Ces groupements
tactiques sont dirigés respectivement par le
Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne et les
États-Unis. Le groupement tactique que
commande le Canada comprend environ 1 400
soldats. Le ministère de la Défense
nationale du Canada affirme que « ces
groupements tactiques indiquent clairement
qu'une attaque contre un Allié sera
considérée comme une attaque contre
l'ensemble de l'Alliance et représente le
plus grand renforcement de la défense
collective de l'OTAN depuis une génération
». Malgré les prétentions de légitime
défense, ces troupes font partie de
l'agression États-Unis-OTAN contre la
Russie.
Forces navales présentes en Méditerranée
et la mer Noire
L'OTAN dispose de quatre groupes
maritimes permanents multinationaux
intégrés dotés d'une capacité
d'intervention immédiate. Les opérations
maritimes de routine de l'OTAN dans la
région comprennent des éléments tels que
la connaissance de la situation (visant
principalement à surveiller les activités
russes) et la lutte contre le terrorisme
en mer. Si les membres de l'OTAN le
décident, la mission pourrait également
accomplir d'autres tâches décrites comme
le respect de la liberté de navigation, la
conduite d'interdictions maritimes et la
protection des infrastructures critiques.
L'OTAN gère également un « programme
d'exercices maritimes et conjoints » qui,
selon elle, est essentiel pour
l'interopérabilité et l'amélioration des
compétences de base en matière de combat.
Ses groupes maritimes opèrent
conjointement avec des navires de guerre
des États-Unis et ceux d'autres pays, dont
le Canada.
Police du ciel
L'OTAN a une force permanente engagée
dans la « police du ciel » au-dessus de
l'Albanie, du Monténégro et de la
Slovénie, ainsi que dans la région de la
Baltique, qu'elle dit fait partie de sa
défense collective, par cela il faut
comprendre de cibler la Russie. La
présence avancée sur mesure de l'OTAN dans
la région implique la présence 24 heures
sur 24, et 7 jours par semaine, d'avions
de combat prêts à réagir rapidement aux
violations de l'espace aérien.
Défense aérienne et antimissile intégrée
Dans le cadre du système Défense aérienne
et antimissile intégrée de l'OTAN, la
Turquie, la Roumanie, l'Allemagne et la
Pologne hébergent différentes parties du
système de défense antimissile balistique
(DAB) de l'OTAN. L'Espagne dispose de
quatre navires compatibles avec le DAB
disponibles dans une base navale à
utiliser si nécessaire.
L'Afrique
Depuis juin 2007, l'OTAN appuie la
mission de l'Union africaine en Somalie
(AMISOM) en fournissant un soutien en
matière de transport aérien et maritime
aux troupes qu'elle qualifie de maintien
de la paix en Somalie. Elle apporte un
soutien à la Force africaine en attente
(FAA) destinée à être déployée en Afrique
en période de crise. L'OTAN dit qu'elle
présente des points de ressemblances avec
sa propre Force de réaction qu'elle décrit
comme « une force multinationale à haut
niveau de préparation et à la fine pointe
de la technologie, regroupant des éléments
des forces terrestres, aériennes,
maritimes et d'opérations spéciales (SOF)
que l'Alliance peut déployer rapidement
partout où cela est nécessaire ».
OTAN 2030, est le thème
principal du sommet de l'OTAN de cette
année. Il s'agit d'une série de
propositions du secrétaire général Jens
Stoltenberg pour définir l'orientation
future de l'OTAN en 2030 dont le but est
de « faire en sorte que l'Organisation
reste forte militairement, qu'elle se
renforce davantage encore sur le plan
politique, et que son action s'inscrive
dans une approche plus ouverte sur le
monde ». Ces propositions seraient issues
de consultations avec un groupe d'experts
nommés par Stoltenberg, 14 « jeunes
leaders » qu'on dit être des
professionnels âgés de 25 à 35 ans
provenant de pays de l'OTAN, et « de
parlementaires, de représentants de la
société civile, d'experts des secteurs
public et privé ».
Le site Web de l'alliance appelle OTAN
2030 « Un programme transatlantique pour
l'avenir », qui est divisé en neuf grands
champ d'action. Les extraits ci-dessous
donnent une idée de la façon dont l'OTAN
cherche à militariser davantage tous les
aspects de la société et à imposer l'ordre
du jour des impérialistes américains. :
I. Approfondir les consultations
politiques
« [...] L'OTAN va conforter son rôle
d'enceinte indispensable pour les
consultations transatlantiques en matière
de sécurité et de défense. »
II. Renforcer la dissuasion et la
défense
« Depuis 2014, l'Alliance procède au plus
important renforcement de son dispositif
de défense collective depuis une
génération ; elle s'est notamment dotée de
davantage de forces, à un niveau de
préparation plus élevé, et a effectué de
nouveaux déploiements sur les territoires
de ses pays membres. Lors du sommet, les
dirigeants prendront des décisions visant
à accroître encore la capacité de l'OTAN à
assurer la dissuasion et la défense contre
tout adversaire potentiel, et amélioreront
ainsi sa disponibilité opérationnelle, sa
réactivité et sa capacité à consolider ses
forces. »
III. Accroître la résilience
« Élargir sa conception de la sécurité
implique, pour l'Alliance, de mettre
davantage encore l'accent sur la
résilience, y compris celle des
infrastructures, des chaînes
d'approvisionnement et des communications.
La résilience est la première ligne de
défense de l'Alliance, une condition
essentielle pour lui permettre de mener à
bien ses trois tâches fondamentales que
sont la défense collective, la gestion de
crise et la sécurité coopérative. Elle est
incontournable si l'on entend repousser
des adversaires potentiels qui emploient
des outils militaires, politiques et
économiques pour fragiliser les sociétés
des pays de l'OTAN et porter atteinte à
leur sécurité. Les forces armées des pays
de l'Alliance ont également besoin
d'infrastructures et de services civils
résilients pour pouvoir opérer
efficacement, que ce soit en temps de
paix, de crise ou de conflit, ou encore
durant une pandémie, comme c'est le cas en
ce moment. »
IV. Augmenter l'avance technologique
« Les innovations technologiques sont en
train de modifier les notions mêmes de
paix, de crise et de conflit. Face à
l'intensification des rivalités
géopolitiques, les pays de l'Alliance ne
peuvent plus considérer leur avance
technologique comme acquise. L'OTAN, cadre
indispensable pour ce qui est de la
coopération transatlantique concernant
tous les aspects « sécurité » des
technologies émergentes et des
technologies de rupture, est déterminée à
demeurer à l'avant-garde. Il y a quelques
années, les Alliés ont identifié sept
technologies émergentes et de rupture
essentielles : intelligence artificielle,
données et informatique, systèmes
autonomes, technologies quantiques,
biotechnologies, technologies
hypersoniques et espace. Ils ont récemment
adopté une stratégie pour leur mise en
oeuvre, qui définit la manière dont l'OTAN
va collaborer avec des partenaires, des
universités et des représentants du
secteur privé (y compris des startups) en
vue de développer ces technologies plus
rapidement, et de renforcer ainsi la base
industrielle de l'Alliance.
« Dans le cadre de l'initiative OTAN
2030, le secrétaire général a proposé la
création d'un nouvel accélérateur
d'innovation de défense destiné à
promouvoir la coopération transatlantique
en matière de technologies critiques et à
préserver l'aptitude des Alliés à
travailler ensemble. Cet accélérateur
permettra également de mieux capter
l'innovation civile, de faciliter
l'adaptation aux nouvelles technologies et
de les adopter plus rapidement, en
stimulant encore davantage la
collaboration avec les partenaires, le
monde universitaire et le secteur privé,
en particulier les startups. »
V. Soutenir l'ordre international
fondé sur des règles
« Pour ce qui est de défendre l'ordre
international fondé sur des règles, des
pays comme la Russie ou la Chine ne
partagent pas les valeurs de l'Alliance et
sont à l'avant-garde d'une offensive
contre cet ordre. Cela n'est pas sans
conséquence pour la sécurité, les valeurs
et le processus démocratique des pays de
l'Alliance. Si elle veut continuer de
réussir dans sa mission et assurer la
défense et la sécurité de la zone
euro-atlantique, l'OTAN doit jouer un plus
grand rôle s'agissant de préserver et de
façonner l'ordre international fondé sur
des règles, dans des domaines importants
pour la sécurité de ses membres. Cela
suppose notamment que les Alliés parlent
d'une seule voix pour défendre leurs
valeurs et intérêts communs. Dans le cadre
de l'initiative OTAN 2030, ils vont en
outre prendre des décisions visant à
approfondir les relations de l'OTAN avec
des pays et organisations internationales
de même sensibilité, un peu partout dans
le monde, notamment dans la région
Asie-Pacifique. »
VI. Donner un nouvel élan à la
formation des partenaires
« Plus de stabilité pour les voisins de
l'OTAN, c'est plus de sécurité pour l'OTAN
elle-même. Ses années d'expérience ont
appris à l'Alliance qu'il vaut mieux
prévenir qu'intervenir. À tout moment,
l'OTAN doit être prête à déployer des
troupes afin de gérer une crise lorsque
cela s'avère nécessaire. Cependant, de
telles opérations sont coûteuses et
peuvent difficilement durer. De plus,
elles ne permettent pas forcément de
traiter les causes profondes de
l'insécurité et de l'instabilité.
« Aider les pays partenaires et former
des forces au niveau local est, sur le
long terme, un moyen plus efficace et
moins coûteux d'agir contre l'insécurité,
d'oeuvrer pour la stabilité et de lutter
contre le terrorisme. »
VII. Lutter contre le changement
climatique
« Cela fait des années que l'OTAN
considère le changement climatique comme
un danger pour la sécurité. Dans la région
du Sahel, la sécheresse a attisé les
conflits, provoqué des migrations et fait
le lit du terrorisme. Dans l'Arctique, la
fonte des glaces pourrait être à l'origine
de nouvelles tensions géopolitiques.
« En mars, les pays de l'Alliance ont
adopté un agenda sur le changement
climatique et la sécurité, et l'OTAN
travaille désormais, en vue du sommet, à
l'élaboration d'un plan d'action ambitieux
sur le changement climatique.
« L'OTAN a un rôle important à jouer dans
trois domaines. Ainsi, elle entend devenir
un modèle pour ce qui est de chercher à
comprendre les conséquences du changement
climatique sur la sécurité, de s'y adapter
et de les atténuer. Dans cette optique,
elle s'efforcera d'assurer un suivi et un
contrôle bien plus étroits du changement
climatique, d'évaluer l'impact de celui-ci
sur les moyens et installations à
l'échelle de l'Alliance et de réduire les
émissions résultant des activités
militaires, contribuant ainsi à la
réalisation de l'objectif de zéro émission
nette. »
VIII. Élaborer le prochain concept
stratégique
« Le concept stratégique en vigueur,
approuvé en 2010, a été bien utile à
l'OTAN. Néanmoins, le monde a
fondamentalement changé au cours des dix
dernières années. C'est pourquoi le moment
est venu de s'adapter à un environnement
de sécurité imprévisible et marqué par des
rivalités croissantes.
« Au sommet, les dirigeants des pays de
l'OTAN vont demander officiellement au
secrétaire général de guider l'élaboration
du prochain concept stratégique de
l'Alliance. Le concept actualisé tiendra
compte de l'importante adaptation qu'a
opérée l'Organisation sur les plans
militaire et politique depuis 2014, ainsi
que des nouvelles réalités. Ce sera
également l'occasion pour les Alliés de
réaffirmer leur attachement aux valeurs
qu'ils partagent et de définir une
trajectoire commune pour l'avenir. »
IX. Investir dans l'Alliance
Pour traduire dans la réalité l'ambitieux
agenda 2030, les Alliés vont devoir
continuer d'investir dans la défense
collective. L'Alliance est sur la bonne
voie, grâce à sept années consécutives
d'augmentation des dépenses de défense par
les Alliés européens et le Canada. Il sera
important de maintenir cet élan. Dans le
même temps, les Alliés réfléchissent à la
manière d'investir davantage ensemble,
dans le cadre de l'OTAN, afin de pouvoir
faire davantage ensemble. Lorsqu'ils
mettent leurs ressources en commun, leur
force est démultipliée, et c'est un moyen
efficace d'accroître leur sécurité
commune. Le recours au financement commun
envoie également un message fort d'unité
et de détermination, tant aux citoyens des
pays de l'Alliance qu'aux adversaires
potentiels de celle-ci. »
- Centre d'études
idéologiques -
La
prétention à la supériorité des États-Unis
comprend le rôle des forces armées et la
création de leur bureaucratie militaire,
qui ont tous deux connu un important
développement durant et après la Deuxième
Guerre mondiale, et cela comprend les
forces productives et la bureaucratie
massive nécessaires à la construction
d'armes nucléaires. L'appareil de la
sécurité nationale est également formé,
dont la CIA, le département de la Défense,
le Conseil de sécurité nationale et le
Comité des chefs d'état-major interarmées
représentant toutes les branches des
Forces armées dans un effort pour les
unir. La justification donnée à l'époque
était que pour fonctionner dans un ordre
international, il est nécessaire de
pouvoir donner une mesure précise des
forces de toutes les puissances rivales en
présence. Tout doit être rendu d'une
certaine manière intelligible, ou
mesurable, afin d'effectuer le calcul des
forces relatives de toutes les puissances
Ces efforts pour calculer les forces sont
la réponse des États-Unis à une loi du
développement social indépendante de leur
volonté, la loi du développement inégal.
Lénine a dit que toutes les puissances
font un calcul de la force relative de
toutes les autres puissances et
d'elles-mêmes. Il faut que ce soit quelque
chose que l'on puisse calculer, en
utilisant des choses comme les niveaux de
productivité, les forces armées, la force
morale, etc. En faisant de tels calculs,
les dirigeants sont confrontés à ce qui
est nécessairement une mesure de la force
qui est inégale en raison des
développements historiques, du
développement économique inégal et
d'autres choses qui sont indépendantes de
leur volonté. Il s'agit d'une manière
différente d'envisager la question,
différente par exemple de ce que disent
les études publiées aujourd'hui par le
Quincy Institute on Responsible
Statecraft, qui affirme que les États-Unis
ont planifié avant même la Deuxième Guerre
mondiale de devenir une superpuissance
mondiale. Ces groupes de réflexion donnent
tous des considérations différentes sur
les objectifs de la politique américaine,
ce qui n'a rien à voir avec ce que les
États sont obligés de faire,
indépendamment de leur volonté, à savoir
trouver une mesure de la force des
puissances rivales en présence et des
moyens de tester cette mesure. Un des
principaux moyens utilisés pour tester
cette mesure est la politique du bord de
l'abîme de la corde raide. La politique du
bord de l'abîme désigne la pratique d'un
pays consistant à pousser un autre pays ou
un conflit dangereux jusqu'aux limites
pour déterminer les réactions et dans
l'espoir d'obtenir le résultat qu'il
considère comme lui étant le plus
favorable.
Les conceptions de la sécurité nationale
et de l'intérêt national développées par
les États-Unis ne sont pas fondées sur la
souveraineté des nations, grandes ou
petites, ou sur des normes similaires de
l'ONU, mais sur un ordre international
fondé sur des règles. Les idéaux élevés de
paix, de démocratie, de droits humains et
de prospérité économique ne peuvent plus
dissimuler la déclaration ouverte
d'intention des États-Unis de dominer,
quelles que soient les tensions qui en
résultent. La politique du bord de l'abïme
présente un danger très réel d'éclatement
de guerres. C'est la base de la conception
du droit de se défendre promue non
seulement par l'OTAN mais aussi par les
États-Unis et Israël, qui leur sert à
justifier leur place au sein de leur
soi-disant ordre international fondé sur
des règles.
Pour
l'opinion publique mondiale, ces
prétentions n'ont aucun sens. Par exemple,
les conventions internationales et le
droit international indiquent clairement
que l'occupant ne peut prétendre au droit
de se défendre contre l'occupé. Par
exemple, en ce qui concerne Israël,
l'opinion publique mondiale le reconnaît,
notamment que les colonisés ont le droit
de s'opposer aux colonisateurs en
utilisant la force.
Si l'opinion publique mondiale est
d'accord avec une norme morale selon
laquelle l'occupant ne peut prétendre à la
légitime défense contre l'occupé, c'est
que l'opinion publique est d'accord avec
une norme établie, une norme qui s'oppose
également au génocide. Les États-Unis et
Israël, par une logique perverse,
insistent au contraire sur le fait qu'ils
ont le droit de se défendre sur la base de
leur ordre international fondé sur des
règles. Ils disent qu'il y a des règles
qui sont censées être indépendantes de
l'opinion publique. C'est comme dire
qu'une règle qui mesure la longueur ou une
horloge qui donne une mesure précise du
temps ne compte pour rien. Mais le fait
demeure que les mesures de longueur, du
temps ou de distance ne sont pas une
question d'opinion, elles existent en tant
que norme publique, bien que les normes
puissent différer selon les pays, les
traditions et ainsi de suite, qui nous
donnent des hectares ou des arpents et
ainsi de suite. Les États-Unis et Israël
prétendent qu'il existe une règle
indépendante de l'opinion publique, et que
cette règle justifie l'autodéfense contre
ce qu'ils décident de qualifier de menace
« existentielle », une menace future.
L'opinion publique se range du côté de la
Palestine, comme en témoigne la marche pour la
justice en Palestine organisée à Londres dans le
cadre de la journée d'action Resist G7 pour la
justice internationale, le 12 juin 2021.
Antony Blinken affirme également qu'aucun
plan d'action ne peut être déterminé par
la règle, car il y a toujours moyen de
dire que les plans d'action s'accordent
avec la règle. Ce que les États-Unis font
tout le temps. Quelle que soit la manière
dont ils décident du bien-fondé de choses
comme le droit de se défendre, leurs
actions sont toujours conformes à la
règle, mais les actions des autres ne le
sont pas. C'est ce qu'on appelle pratiquer
le deux poids, deux mesures. La réponse
donnée par les États-Unis aux accusations
de deux poids, deux mesures est que si
tout peut être considéré comme étant en
accord avec la règle, tout peut également
être considéré comme étant en conflit avec
elle. La conclusion valide est qu'il
n'existe pas d'accord avec la règle ou de
règle elle-même, car elle est toujours ce
que décident ceux qui sont en position de
juger. Ceci est amplement évident dans les
actions des États-Unis envers la Palestine
ainsi que dans les morts aux mains de la
police chez eux, et les décisions de ne
pas inculper les membres d'une force de
police et les agences de police
impliquées, etc. Cela se voit également
dans les autres pays qui utilisent des
arguments et suivent des politiques basés
sur cette logique impérialiste.
Le monde a établi la norme que
l'occupant, comme Israël, ne peut pas
invoquer le droit de se défendre contre
ceux qui sont occupés. La perversion des
États-Unis, en tant que dirigeant
utilisant les règles américaines, consiste
à dire que l'occupant peut invoquer le
droit de se défendre. Les États-Unis font
cela depuis la Deuxième Guerre mondiale.
La création de la CIA, des bureaucraties
militaires, etc. font toutes partie de
leur soi-disant ordre international basé
sur des règles.
Cette perversion remonte à 1945 et à la
période de la guerre froide. La conception
donnée par les cercles qui établissaient
ce soi-disant ordre international fondé
sur des règles et bâtissaient le complexe
militaro-industriel, omet délibérément
toute mention de la défaite du fascisme,
de sa signification et de son effet sur
les développements mondiaux. C'est une
conception anhistorique. Les dirigeants
américains s'aperçoivent que la
militarisation de l'économie implique un
complexe, qui est une caractéristique
spéciale de la vie dont on dit qu'elle
s'étend à toutes les cellules de la vie.
Le président Eisenhower l'a exprimé ainsi
en 1961, après que ce complexe ait été
établi : « Cette conjonction d'une immense
institution militaire et d'une grande
industrie de l'armement est nouvelle dans
l'expérience américaine. Son influence
totale, économique, politique, spirituelle
même, est ressentie dans chaque ville,
dans chaque parlement d'État, dans chaque
bureau du gouvernement fédéral. Nous
reconnaissons le besoin impératif de ce
développement. »
Les cercles dirigeants ont décidé qu'un
vaste establishment était nécessaire pour
poursuivre le développement des armes
nucléaires, pour devenir une
superpuissance. Les États-Unis ont dit que
le complexe militaro-industriel-civil a
été mis en place à cause des défis posés
par l'URSS. Leur soi-disant ordre fondé
sur des règles découle de la complexité de
ce complexe militaro-industriel impliquant
la fusion des forces armées et de ce qui
devient une énorme bureaucratie militaire,
avec l'industrie, qui a elle-même fusionné
avec les institutions internationales du
capital financier issues de la Deuxième
Guerre mondiale, comme le Fonds monétaire
international et la Banque mondiale.
Faisant référence à la fusion pour le
développement du capital financier, qui
est elle-même une fusion du capital
industriel et bancaire, un économiste
plaisantait en disant que le FMI et la
Banque mondiale avaient un bureau au
sous-sol du Pentagone. C'est tout cela qui
en a fait un complexe. C'est ce complexe
qui doit être contrôlé en termes
d'influence dans ce qu'Eisenhower appelait
les conseils du pouvoir.
On cite souvent Eisenhower disant qu'il
était opposé au complexe
militaro-industriel. Il parle en fait de
la façon dont il doit être contrôlé, de la
façon dont la lutte des factions rivales
au sein de ce complexe doit être
contrôlée. Il le place également dans le
contexte de la sécurité nationale et du
désinvestissement des peuples du pouvoir.
Il dit : « Dans les assemblées du
gouvernement, nous devons donc nous garder
de toute influence injustifiée, qu'elle
ait ou non été sollicitée, exercée par le
complexe militaro-industriel. Le risque
potentiel d'une désastreuse ascension d'un
pouvoir illégitime existe et persistera.
Nous ne devons jamais laisser le poids de
cette combinaison mettre en danger nos
libertés et nos processus démocratiques.
Nous ne devrions jamais rien prendre pour
argent comptant. Seule une communauté de
citoyens prompts à la réaction et bien
informés pourra imposer un véritable
entrelacement de l'énorme machinerie
industrielle et militaire de la défense
avec nos méthodes et nos buts pacifiques,
de telle sorte que sécurité et liberté
puissent prospérer ensemble. » C'est le
même sens que lui donne Joe Biden quand il
dit « nous, le peuple », sommes le
gouvernement.
La conception imposée aux peuples est
qu'il existe une opinion supérieure et un
jugement supérieur qui peuvent être émis
par ceux qui sont supérieurs et que leur
jugement doit être accepté. Cette
conception est couramment utilisée lorsque
des secrets d'État sont invoqués, que des
allégations d'espionnage sont formulées ou
que des assassinats ciblés sont perpétrés,
le tout au nom de la sécurité nationale.
(Photos : J. Jezek,
Stop the War, Frinds of Al Aqsa, A.
Hadi, Brighton Palestine Solidarity
Campaign)
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