TABLE DES MATIÈRES
États-Unis
• Un tribunal
international sur les violations des droits humains
par les États-Unis
• Actions unies à
l'échelle du pays à la défense des droits des femmes
- Voice of
Revolution -
• La Cour
suprême des États-Unis sape ses propres règles
- Voice of
Revolution -
• Le traitement
illégal et cruel des réfugiés haïtiens
- Diane
Johnston -
• La fraude du
débat sur le plafond de la dette
- Kathleen
Chandler -
« Bâtir l'unité dans
la diversité de Notre Amérique »
• Grand succès
pour le 6e Sommet de la CELAC au Mexique
Solidarité avec le
peuple des Philippines
• Une vigile rend
hommage aux victimes et survivants de la dictature
de Marcos en appelant à la destitution du
régime de Duterte
• Arrêtons le
soutien du Canada au régime Duterte et
aux violations des droits humains
- Steve
Rutchinski -
États-Unis
Vendredi 22 octobre : événement culturel 18 h - 21 h Samedi 23 octobre : Tribunal 10 h - 18 h Dimanche 24 octobre : Tribunal 10 - 17 h
Lundi 25 octobre : Présentation des constatations à l'ONU
Pour plus d'information, cliquer ici
Un important tribunal international a lieu du 22 au 24 octobre dans
la ville de New York. Organisé et parrainé par le Spirit of Mandela
Coalition, il vise à attirer l'attention internationale sur les
violations par les États-Unis des droits humains et des droits civils
des Noirs, Bruns et
Autochtones, mettant en relief le traitement inhumain des prisonniers
politiques. Par exemple, les États-Unis violent le droit international
par leur refus délibéré de dispenser des soins médicaux adéquats aux
prisonniers politiques américains et à tous les prisonniers. Leonard
Pelletier, toujours injustement détenu en prison depuis plus de 45 ans, a
été maintes fois maintenu en isolement cellulaire, comme bien d'autres,
en particulier les prisonniers politiques noirs et portoricains. Un
autre
exemple est le
recours à l'isolement cellulaire indéfini – dans le cas d'Albert
Woodfox, il a été maintenu en isolement cellulaire pendant 40 années ![1]
Le tribunal accusera le gouvernement américain, ses États et des
agences précises de violation de droits humains et civils contre les
personnes noires, brunes et autochtones. Le tribunal les accusera de
violations des droits humains et civils pour :
1. Les morts aux mains de la police raciste des Noirs, Bruns et Autochtones.
2. L'incarcération disproportionnée des Noirs, Bruns et Autochtones.
3. L'incarcération politique de révolutionnaires et d'activistes de
l'époque des droits civils et de libération nationale, sans oublier les
activistes d'aujourd'hui.
4. Le racisme environnemental et son impact sur les Noirs, Bruns et Autochtones.
5. Le racisme et les disparités dans la santé publique et leur impact sur les Noirs, Bruns et Autochtones.
6. Le génocide des Noirs, Bruns et Autochtones qui est le résultat des
torts historiques et systémiques causés par tout ce qui précède.
Les aspects juridiques du tribunal seront menés par l'avocate Nkechi
Taifa et une puissante équipe d'avocats aguerris ayant oeuvré dans tous
les domaines ci-haut mentionnés. Neuf juristes, dont certains de
renommée internationale, présideront au cours des deux jours de
témoignages. Les juristes incluent six femmes qui proviennent de
l'Afrique du Sud, de l'Érythrée, de l'Inde, de la France, de Porto Rico
et des États-Unis (pour en savoir plus :
https://www.tribunal2021.com). Les
témoignages seront rendus par des victimes touchées, des témoins experts
et des avocats ayant une connaissance directe des incidents spécifiques
soulevés par les accusations et les condamnations.
Le tribunal international de 2021 aura des incidences particulières
et offrira l'occasion d'organiser sur une base de masse, touchant à
plusieurs fronts de combats de justice sociale. Le verdict rendu servira
à :
- codifier et publier le contenu et les résultats du tribunal qui
pourront être utilisés dans les programmes d'écoles secondaires et
d'universités;
- proposer de l'information organisée et précise sur des initiatives
de réparation et de travail communautaire et sur le front des droits
humains;
- consolider la cause, s'appuyant sur des initiatives antérieures
respectées sur le front des droits humains, au niveau international;
- bâtir un réseau national de masse, sain et viable, d'organisations,
d'activistes, de membres du clergé, d'universitaires et d'avocats du
communautaire qui cherchent à contester les abus des droits humains à
tous les niveaux et à améliorer la qualité de vie de tout le monde;
- renforcer la revendication de libérer tous les prisonniers
politiques et de mettre sur pied un mécanisme de Vérité et
Réconciliation menant à leur libération;
- créer les bases d'un « sénat populaire » représentatif des 50 États, des peuples autochtones et des principales religions;
- créer les bases de poursuites au civil devant les tribunaux fédéral et d'États dans tous les États-Unis.
En raison du peu d'espace disponible, la participation en
présentiel a maintenant atteint sa limite. Vous pouvez, par contre,
participer via Zoom. Pour vous inscrire, allez à
tinyurl.com/spiritofmandela.
Dès que la liste des orateurs et des artistes sera complète, vous recevrez le programme.
Comité de coordination
Dr A'isha Mohammad
Sekou Odinga
Matt Meyer
Jihad Abdulmumit
Eileen Weitzman
Jalil Muntaqim
Emok Concepcion
Note
1. Aller à Wikipedia en cliquant ici
- Voice of
Revolution -
Le contingent du Texas à la marche de Washington,
DC, du 2 octobre 2021
Le 2 octobre a été une journée de grande action unie aux États-Unis
pour affirmer les droits des femmes, en particulier leur droit aux soins
de santé. Ces derniers mois ont été marqués par de nombreuses actions,
notamment des piquets de grève et des grèves des travailleurs de la
santé, exigeant
des conditions de travail sécuritaires pour toutes et tous, notamment
une augmentation du personnel et des mesures de protection contre la
COVID-19, du dépistage et des jours de congé de maladie.
Les actions du 2 octobre se sont concentrées sur les attaques
actuelles contre le droit à l'avortement, établi comme un droit
constitutionnel légal par une lutte longue et résolue qui a culminé avec
l'arrêt Roe c. Wade de la Cour suprême des États-Unis rendu en
1973. La date a été
choisie pour signaler à la Cour suprême (qui a repris ses travaux le 4
octobre) et au Congrès (qui débat d'un projet de loi qui inscrit le
droit à l'avortement dans la loi) que les femmes rejettent fermement ces
attaques brutales contre leurs droits. En grand nombre, des centaines
de milliers de femmes dans
tout le pays se sont levées pour revendiquer leur droit aux
soins de santé et leurs droits spécifiques de femmes en tant qu'êtres
humains responsables qui donnent naissance et élèvent les enfants. De
nombreuses mères et filles ont participé à ces manifestations, ainsi que
des personnes
de tous horizons.
Des
actions ont eu lieu dans pas moins de 660 villes, grandes et petites.
Comme l'indique l'appel aux actions, les manifestantes luttent « pour
nos droits humains » et « nous ne lâcherons jamais notre vision de
justice reproductive; pour un accès sans entrave à l'avortement et pour
tout ce dont
nous avons besoin pour soutenir et faire grandir nos familles afin
qu'elles s'épanouissent et vivent en bonne santé ».
L'organisation de la Marche des femmes a été rejointe par 90 autres
organisations pour lancer l'appel aux manifestations. Des
rassemblements, des piquets, des déploiements de bannières, des réunions
virtuelles, des marches et d'autres événements ont eu lieu dans tous
les États. L'une des plus
grandes manifestations s'est déroulée à Washington, DC, et d'énormes
rassemblements ont également eu lieu à Houston, Texas, Chicago,
Illinois, et Los Angeles, Californie, pour n'en citer que quelques-uns.
Les travailleurs de la santé, en majorité des femmes, ont joué un rôle
important.
Parmi les revendications soulevées, figurait celle de déclarer une
récente loi du Texas injuste, illégale et un exemple de la sombre
réaction imposée au peuple. Comme le disaient des pancartes, « Gardez
vos lois loin de mon corps ». La loi du Texas impose une interdiction
presque totale des
avortements. Elle ne prévoit aucune exception pour le viol ou l'inceste
et rend les avortements illégaux lorsqu'un battement de coeur peut être
détecté – à environ six semaines, alors que de nombreuses femmes ne
savent même pas qu'elles sont enceintes. Les soignants ont clairement
indiqué que 85 à
90 % des avortements ont lieu après six semaines.
Une
loi similaire du Mississippi, qui sera soumise à la Cour suprême en
décembre, rend les avortements illégaux après 15 semaines. D'autres
États, notamment dans le sud et le Midwest, ont également limité l'accès
à l'avortement. Les précédents jurisprudentiels actuels de la Cour
suprême,
notamment l'arrêt Roe c. Wade et d'autres depuis, interdisent
aux États d'interdire l'avortement avant le moment où le foetus est
viable en dehors de l'utérus, soit environ 24 à 28 semaines de
grossesse.
Les lois du Texas et du Mississippi s'inscrivent dans le cadre de
vastes attaques des gouvernements contre les femmes et les enfants, et
leurs droits en matière de soins de santé, notamment contre les
nombreuses personnes contraintes de vivre dans des camps de détention à
la frontière et
ailleurs, les conditions dangereuses dans les écoles, le manque de
services de garde d'enfants, etc. On craint également qu'étant donné les
attaques croissantes du gouvernement contre les droits, la Cour suprême
renverse ses décisions précédentes.
Au coeur de la lutte actuelle se trouve le droit humain aux soins de
santé pour toutes et tous et la satisfaction des besoins des femmes et
des enfants, qui est essentielle pour fournir ces soins. Comme le
montrent les actions du 2 octobre et de nombreuses autres, les femmes de
tout le pays affirment
clairement leurs droits en exigeant du gouvernement de les respecter.
Elles s'expriment en leur propre nom pour défendre leurs droits, comme
continuent de le faire les nombreux orateurs et participantes du 2
octobre, les infirmières en grève et les enseignantes qui rejettent les
écoles
non sécuritaires.
Alaska
Seattle, Washington
Bellingham, Washington
Los Angeles, Californie
Arizona
Colorado
Fargo, Dakota du Nord
Austin, Texas
Houston, Texas
Dallas,
Texas
St-Louis, Missouri
Chicago, Illinois Woodstock, Illinois
Columbus, Ohio
Nashville, Tennessee
Savannah, Géorgie
Charlotte, Caroline du Nord
Acton, Maine
North Hampton, Maine
Albany, New York
Ville de New York, New York
Washington,
DC
Voice of Revolution est le journal de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis
- Voice of
Revolution -
Rassemblement à l'extérieur de la
Cour suprême des États-Unis, 2 octobre 2021
Le
1er septembre, le jour même de l'entrée en vigueur de la loi du Texas
interdisant tout avortement après six semaines, la Cour suprême a décidé
à 5 contre 4 qu'elle n'interviendrait pas pour bloquer la loi. Elle ne
s'est pas prononcée sur la constitutionnalité de la loi, qui est
maintenant
contestée devant les tribunaux inférieurs. De nombreuses poursuites ont
été intentées contre la loi du Texas, mais celle-ci l'a été par le
président Biden et le ministère de la Justice des États-Unis. L'action
de Joe Biden montre que, si la Cour suprême agit généralement comme un
bras de l'exécutif,
qui défend ses pouvoirs, le conflit entre les cercles dirigeants et le
dysfonctionnement des institutions existantes est tel que la Cour agit
parfois aussi en faveur des factions dirigeantes qui ne sont pas au
pouvoir. Cela montre également le conflit croissant entre les États et
le gouvernement
fédéral.
La décision de la Cour suprême a été prise par le biais de ce que
l'on appelle le « shadow docket » (un registre de l'ombre qui est
l'utilisation d'ordonnances d'urgence et de décisions sommaires sans
plaidoirie). C'est une pratique qui sape les propres règles de la Cour
suprême. Dans ce cas,
cela signifiait qu'il fallait trancher des questions importantes avec
une décision précipitée, sans un exposé complet ni plaidoirie orale, y
compris les directives des décisions des tribunaux inférieurs, qui
n'avaient pas encore eu lieu. Comme l'a dit la juge Elena Kagan dans son
opinion dissidente,
« la décision d'aujourd'hui illustre à quel point les décisions de la
Cour relatives au 'shadow-docket' peuvent s'écarter des principes
habituels de la procédure d'appel ». Elle a ajouté qu'une telle décision
« a de grandes conséquences ». Elle a déclaré que la décision a été
prise à la hâte et
seulement après un examen « très superficiel » des soumissions des
parties concernées. La décision de ne pas agir face à une «
réglementation manifestement inconstitutionnelle en matière
d'avortement, soutenue par un régime d'application totalement inédit »,
n'a pas été expliquée ou justifiée par
la décision de la majorité. Elle conclut : « À tous les égards, la
décision de la majorité est emblématique d'un trop grand nombre de
décisions prises dans l'ombre par cette cour – qui deviennent chaque
jour plus déraisonnables, incohérentes et impossibles à défendre ».
Il
est clair que les juges eux-mêmes sont préoccupés par le fait que la
Cour sape ses propres règles et crée un précédent qui fait de ces
décisions « sommaires » et « non-motivées » la norme. Nombreux sont ceux
qui considèrent déjà que la Cour est devenue si politisée que, comme le
Congrès et la
présidence, elle a perdu toute crédibilité aux yeux du public. Elle
n'est pas un défenseur de l'état de droit, mais de son affaiblissement, y
compris de l'affaiblissement de ses propres règles et normes.
Les commentaires supplémentaires des juges dissidents le confirment.
La juge Sonia Sotomayor a écrit dans son opinion dissidente : « Face à
une demande d'interdire une loi manifestement inconstitutionnelle,
conçue pour empêcher les femmes d'exercer leurs droits constitutionnels
et pour se
soustraire à l'examen judiciaire, une majorité de juges a choisi de
faire l'autruche ». Elle a ajouté : « La Cour ne devrait pas se
contenter d'ignorer ses obligations constitutionnelles de protéger non
seulement les droits des femmes, mais aussi le caractère sacré de ses
précédents et de l'état de
droit. »
Le juge en chef Roberts a écrit qu'il aurait bloqué la loi pendant
que les appels se poursuivaient. Il a déclaré que « l'assemblée
législative du Texas a imposé une interdiction des avortements après
environ six semaines, puis a essentiellement délégué l'application de
cette interdiction à la
population en général. La conséquence souhaitée semble être d'écarter
l'État de la responsabilité de la mise en oeuvre et de l'application du
régime réglementaire ».
La
loi du Texas est conçue pour attiser les passions et monter les gens
les uns contre les autres tout en laissant l'État s'en tirer à bon
compte. Elle interdit aux fonctionnaires de l'État de l'appliquer et
permet aux particuliers de poursuivre toute personne qui pratique
l'avortement ou qui «
l'aide et l'encourage ». La patiente ne peut pas être poursuivie mais
les médecins, les membres du personnel des cliniques, les conseillers,
les personnes ou les organisations qui contribuent à payer la procédure,
et même le chauffeur qui conduit une patiente à une clinique
d'avortement peuvent tous
être poursuivis. Les personnes qui intentent de telles poursuites n'ont
pas besoin de vivre au Texas, d'avoir un lien quelconque avec
l'avortement ou de démontrer qu'elles subissent un quelconque préjudice.
De cette façon, l'État n'a aucune responsabilité et les instigateurs
des poursuites ont les
coudées franches pour s'en prendre plus largement et plus arbitrairement
aux femmes et aux travailleurs de la santé.
Le 6 octobre, un juge fédéral a déclaré que la loi texane (S.B. 8)
était inconstitutionnelle et a interdit aux juges et aux greffiers des
tribunaux de l'État d'accepter toute action en justice découlant de
cette loi. Le juge Pitman a également ordonné à l'État de publier son
arrêt sur tous les «
sites web des tribunaux destinés au public, avec une instruction visible
et facile à comprendre indiquant au public que les tribunaux du Texas
n'accepteront pas les poursuites intentées en vertu de la loi S.B. 8 ».
Il a statué que l'État et « toute autre personne ou entité agissant en
son nom »
étaient empêchés d'appliquer la loi, déclarant que « cette Cour
n'approuvera pas un jour de plus cette privation offensive d'un droit
aussi important ».
Le Texas a immédiatement fait appel auprès de la Cour d'appel du 5e
circuit, connue pour ses décisions réactionnaires. Comme le soulignent
les nombreuses personnes qui manifestent et se battent contre les
attaques des États et du fédéral contre le droit aux soins de santé, la
lutte pour les
droits se poursuivra et est loin d'être terminée. Ce qui ressort
également, c'est que les décisions existantes de la Cour suprême et ses
propres normes et règles sont sapées. Il n'y a pas d'état de droit ou
d'ordre fondé sur des règles lorsque les règles et les lois sont si
facilement violées.
- Diane
Johnston -
Le campement haïtien sous le pont du Del
Rio, au Texas, septembre 2021
Dans un mémo interne daté du 2 octobre, Harold Koh, conseiller
juridique du département d'État américain, a qualifié d'« illégale » et
d'« inhumaine » l'utilisation de l'autorité de santé publique connue
sous le nom de Titre 42 et, par conséquent, il abandonne son rôle au
sein de l'administration
Biden.
Harold
Koh a expliqué que lorsque l'administration Trump a émis son premier
décret présidentiel en vertu du Titre 42 en mars 2020, pendant la
pandémie croissante de COVID-19, « c'était la première fois que le
Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) invoquait son
autorité en vertu
de ce statut. Ce décret extraordinairement large ‘suspendait le
droit d'introduire aux États-Unis certaines personnes en provenance de
pays où existe une maladie transmissible pouvant être mise en
quarantaine', mais limitait cette suspension aux personnes voyageant
depuis le Canada ou le
Mexique.' Avec le Titre 42, le département de la Sécurité
intérieure (DHS) est devenu responsable de l'application du décret à la
frontière. ‘Mais l'ampleur et la mise en oeuvre ultérieure de
l'autorité en vertu du Titre 42, a poursuivi Harold Koh, soulève
maintenant des préoccupations
importantes quant à savoir si les États-Unis respectent leurs
obligations contraignantes en vertu du droit international' ».
Harold Koh a indiqué qu'il a
passé une grande partie de sa carrière
juridique à chercher à s'assurer que les États-Unis respectent leurs
obligations de non-refoulement en vertu de la Convention contre la
torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants
(CCT), et du
Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés (Protocole sur les
réfugiés), qui modifie et intègre les termes de la Convention de 1951
relative au statut des réfugiés (Convention sur les réfugiés). La
Convention contre la torture, a-t-il souligné, interdit aux États
parties d'expulser, de
refouler ou d'extrader une personne vers un État où il y a des motifs
sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture. Il a
ajouté que la Convention sur les réfugiés, sous réserve de certaines
exceptions, interdit aux États parties d'expulser ou de renvoyer des
réfugiés vers « les
frontières de territoires » où leur vie ou leur liberté serait menacée
pour l'un des motifs désignés.
Harold Koh a également souligné que la mise en oeuvre actuelle par
l'administration Biden de l'autorité en vertu du Titre 42 « continue de
violer notre obligation légale de ne pas expulser ou renvoyer
(‘refouler') les individus qui craignent la persécution, la mort ou la
torture, en particulier
les migrants fuyant Haïti » et a déclaré que ses préoccupations « n'ont
été que renforcées par les récents événements tragiques » dans ce pays.
Les expulsions en vertu du titre 42, a-t-il dit, « sont actuellement
exécutées pour renvoyer des familles et des adultes célibataires
mexicains, guatémaltèques, honduriens et salvadoriens dans leur pays
d'origine et, plus récemment, des Haïtiens en Haïti. »
Citant les statistiques de l'agence de la Protection des douanes et
des frontières des États-Unis (CBP), Harold Koh a révélé que près de 700
000 personnes ont été expulsées en vertu du Titre 42 depuis février de
cette année, et que rien qu'en août dernier, 91 147 personnes ont été
expulsées de
force des États-Unis.
L'ancien conseiller juridique a également attiré l'attention sur
l'existence de « rapports troublants selon lesquels certains migrants
n'ont même pas été informés de l'endroit où ils étaient emmenés
lorsqu'ils ont été placés sur des vols d'expulsion, n'apprenant qu'à
l'atterrissage qu'ils avaient
été renvoyés dans leur pays d'origine ou dans un lieu où ils risquaient
d'être persécutés ou torturés, c'est-à-dire, précisément l'acte de
refoulement qui est interdit par la CCT et la Convention sur les
réfugiés ».
Il n'y a pas non plus de base, a-t-il noté, pour défendre les
expulsions en vertu du Titre 42 selon le motif que l'exception de «
danger pour la sécurité » de la Convention sur les réfugiés s'applique
ou permet au gouvernement américain d'exclure des individus pour des
raisons de santé publique.
Même l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), a-t-il
ajouté, « a expliqué dans sa référence juridique de mars 2020 sur la
réponse à la COVID-19 que les mesures d'entrée des États ne devraient
pas empêcher les personnes de demander l'asile face à la persécution et
que les États ne
peuvent pas refuser l'entrée aux personnes risquant d'être refoulées ».
Les mauvais traitements des réfugiés haïtiens à
Del Rio, Texas, septembre 2021
Harold Koh a également informé que le 17 septembre, 71 organisations
de la société civile aux États-Unis ont envoyé une lettre conjointe au
président Biden, au secrétaire à la Sécurité intérieure Mayorkas et au
procureur général Garland au sujet du Titre 42, appelant
l'administration « à cesser
immédiatement d'appliquer, de défendre et de promouvoir les politiques
illégales et cruelles de l'administration Trump qui nuisent aux familles
et aux personnes en quête de protection et renforcent la rhétorique
xénophobe en traitant les personnes en quête de protection comme des
menaces ».
La poursuite des vols vers Haïti en vertu du Titre 42, a-t-il noté,
est particulièrement injustifiable, en raison des « conditions
extraordinaires et temporaires » qui « empêchent ses ressortissants de
revenir en toute sécurité ». Le statut de protection temporaire (SPT)
s'applique actuellement
aux Haïtiens déjà présents aux États-Unis à partir du 30 juillet 2021,
quel que soit leur statut d'immigration. La désignation du SPT aux
Haïtiens, annoncée en mai, invoquait « de graves problèmes de sécurité,
des troubles sociaux, une augmentation des violations des droits
humains, une pauvreté
dévastatrice et un manque de ressources de base, qui sont exacerbés par
la pandémie de COVID-19. C'était avant que l'assassinat du président
Moïse ne plonge le pays dans une instabilité politique encore plus
grande, le tremblement de terre dévastateur du 14 août 2021 et la
dépression tropicale Grace
du 16 août 2021 », a-t-il noté.
Harold Koh a également cité le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires des Nations unies, qui note qu'« Haïti continue de se
remettre de l'assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet et de
l'escalade de la violence des gangs qui a touché 1,5 million de
personnes et déplacé 19
000 personnes dans la région métropolitaine de Port-au-Prince depuis juin. » Le rapport indique également : « Quelque
4,4 millions de personnes, soit près de 46 % de la population, sont
confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont 1,2 million de
personnes en situation d'urgence ... et 3,2 millions de personnes en
situation de crise.... On
estime que 217 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë modérée à
sévère. »
Entre autres, Harold Koh a proposé que l'administration Biden
suspende immédiatement tous les vols à destination d'Haïti en vertu du
Titre 42 « en raison des conditions humanitaires désastreuses qui y règnent ».
Manifestation à Boston,
24 septembre 2021 contre l'expulsion des Haïtiens
- Kathleen
Chandler -
Les médias monopolisés publient des reportages presque quotidiens sur
le conflit actuel au Congrès des États-Unis concernant le plafond de la
dette, notamment sur la question de savoir s'il faut le relever, le
suspendre ou l'abolir complètement. On dit que le plafond de la dette
est distinct du
budget fédéral, mais le débat a systématiquement lieu lorsque le budget
est débattu et que plane la menace de la fermeture du gouvernement. En
effet, en 2013, la loi No Budget, No Pay Act a été adoptée, ce
qui a suspendu le plafond de la dette pour la première fois, permettant
une dette
illimitée pour cette période. Des suspensions ont eu lieu régulièrement
par la suite, de 2013 à 2017. Aujourd'hui, un accord a été trouvé pour
relever le plafond de 480 milliards de dollars, ce qui suffit seulement à
financer les paiements de la dette jusqu'au 3 décembre 2021, date à
laquelle une
fermeture du gouvernement pourrait se produire si le budget n'est pas
adopté.
L'affirmation que le plafond de la dette sert à réguler les dépenses
et à empêcher que trop de dettes soient contractées est un mythe et fait
partie de la fraude. En réalité, le plafond de la dette a constamment
été relevé. Dans les années 1980, il était de plusieurs milliers de
milliards de
dollars et aujourd'hui, il est d'environ 28 500 milliards de dollars.
Une autre partie de la fraude est la peur suscitée par le fait que si le
plafond de la dette n'est pas relevé, les États-Unis ne pourront pas
rembourser leurs dettes. Elle est utilisée comme une forme de chantage
contre ceux qui
ne se soumettent pas aux plans de l'administration. Les dettes,
principalement sous forme d'obligations et de billets d'État, qui paient
tous des intérêts, sont en grande partie détenues par les géants
financiers privés. Ces financiers sont également ceux qui déterminent la
cote de crédit des
États-Unis. Cela signifie que la promotion d'un défaut de paiement
potentiel permet aux financiers d'abaisser la cote de crédit des
États-Unis, ce qui rend les emprunts publics encore plus chers. Dans le
même temps, la peur de la catastrophe qui est générée détourne tous les
regards vers le plafond
de la dette, ce qui, à son tour, pousse les gens à se ranger derrière
l'une ou l'autre des factions au pouvoir et les intérêts privés qu'elles
représentent.
La fraude sert également à détourner l'attention du financement
militaire par le biais de projets de lois adoptés par la Chambre et le
Sénat (316-113) sans problème. Les lois sont en cours de réconciliation
pour pouvoir être envoyées au président afin qu'il les signe. Pendant ce
temps, le reste du
budget fédéral, qui comprend le financement de programmes sociaux tels
que l'éducation, les soins de santé et le logement, a de nouveau été
laissé en suspens jusqu'en décembre.
Le budget militaire fournit au Pentagone 768 milliards de dollars,
soit plus de 24 milliards de dollars de plus que ce que demandait Joe
Biden, et comprend 28 milliards de dollars pour moderniser les armes
nucléaires. Il prévoit également que les femmes de 18 ans pourront
désormais s'inscrire
pour le service militaire en même temps que les hommes de cet âge.
Actuellement, l'inscription pour le service militaire n'est pas
appliquée, mais le fait que les femmes soient désormais ajoutées est une
indication que les États-Unis se préparent à d'autres guerres et se
positionnent pour imposer un
service militaire obligatoire. L'augmentation du financement a été
principalement défendue comme nécessaire pour une guerre potentielle
avec la Chine.
Au nom de la modernisation des infrastructures et de l'énergie «
verte », le débat sur le plafond de la dette est également devenu une
arme utilisée par les factions rivales de la classe dirigeante
américaine pour déterminer quels constructeurs automobiles, entreprises
de construction,
fournisseurs d'énergie et autres oligopoles obtiendront la plus grosse
part du budget. C'est également un élément du conflit entre l'exécutif,
en l'occurrence le secrétaire au Trésor, et le Congrès, qui,
constitutionnellement, contrôle les cordons de la bourse mais qui, en
réalité, le concède
généralement au bureau du président.
Un défaut de paiement des États-Unis serait principalement un
problème pour les financiers privés et les oligopoles, qui utilisent les
fonds publics pour servir leurs propres intérêts étroits. Ces fonds ne
sont pas utilisés au profit du peuple ou de la société dont il dépend. Le
peuple se porterait bien mieux si le gouvernement cessait de verser
des paiements de la dette, y inclus les intérêts, à ces intérêts privés
et établissait à la place une structure bancaire publique.
Il est également vrai que le peuple exige constamment et de toutes
sortes de manières, que le gouvernement cesse de financer la guerre et
utilise les fonds alloués à la guerre pour garantir le droit du peuple
aux soins de santé, au logement, à l'éducation et à des moyens de
subsistance.
Actuellement, le budget consacré au financement des programmes sociaux
est bien inférieur à ce qui est nécessaire pour répondre aux justes
revendications du peuple. De plus en plus, les gens s'expriment en leur
propre nom et manifestent pour leurs propres revendications. Cette voix
peut être
entendue dans les nombreuses manifestations, grèves et actions
organisées dans tout le pays.
Cela montre que la plus grande fraude du débat sur le plafond de la
dette consiste à cacher le fait que le peuple ne décide d'aucun aspect
du budget fédéral, qui provient en grande partie des impôts des
travailleurs. L'élite dirigeante espère que les revendications du peuple
d'arrêter de payer le
Pentagone et les riches et d'augmenter les investissements dans
les programmes sociaux se perdront dans le brouillard des menaces répétées
de catastrophe et de fermeture du gouvernement. C'est un espoir vain car
plus les gens prennent position pour ce qui est juste, plus ils se
donnent du pouvoir et plus
les fraudes sont révélées pour ce qu'elles sont. À cet égard, le peuple
sait que les fermetures du gouvernement nuisent aux personnes qui
travaillent dans les services gouvernementaux et qui dépendent de ces
services, et non aux riches. Le débat sur le plafond de la dette est une
hydre dont la
défaite exige un effort herculéen.
« Bâtir l'unité dans
la diversité de Notre Amérique »
Le 18 septembre, la Communauté d'États latino-américains et caraïbes
(CELAC) a tenu avec succès son 6e Sommet des chefs d'États et de
gouvernements dans la ville de Mexico. Le dernier sommet a eu lieu en
janvier 2017 en République dominicaine.
La CELAC est une organisation inter-gouvernementale pour le dialogue
et la coordination politique visant à développer l'intégration
politique, économique, sociale et culturelle de l'Amérique latine et des
Caraïbes ainsi que le bien-être des peuples de la région. Comprenant
tous les pays des
Amériques à l'exception du Canada et des États-Unis, qui ont été
délibérément exclus, la CELAC a été fondée en février 2010 comme
initiative pour promouvoir l'unité dans la diversité et surmonter les
divisions engendrées par les efforts continus des États-Unis pour
affirmer son hégémonie dans son «
arrière-cour » au moyen de son instrument pour y arriver, l'Organisation
des États américains (OÉA).
La déclaration fondatrice de la CELAC publiée en 2011 lors de son
premier sommet est un engagement à respecter le droit international, à
résoudre les conflits de façon pacifique, à interdire le recours à la
force et la menace de recours à la force, à respecter
l'autodétermination, la souveraineté
et l'intégrité territoriale des pays et la non-ingérence dans leurs
affaires intérieures, et à défendre et promouvoir les droits humains et
la démocratie. Lors du deuxième sommet à la Havane en 2014, les membres
de la CELAC ont unanimement proclamé l'Amérique latine et les Caraïbes
comme une Zone de
paix en conformité avec les principes enchâssés dans la charte des
Nations unies et du droit international.
Au cours des derniers quatre ans, les gouvernements au service des
États-Unis et de leurs tentatives de déstabiliser le Venezuela, Cuba, le
Nicaragua et la Bolivie, leur imposer un changement de régime et
promouvoir des divisions de toutes sortes dans la région, ont cherché à
empêcher la CELAC
d'organiser des sommets ou même de mener son travail. Cependant, depuis
qu'il a assumé la présidence pro-tempore de l'organisation en
janvier 2020, le gouvernement du Mexique a tout fait pour remettre la
CELAC et son projet d'intégration régional sur les rails.
Les préparatifs du 6e Sommet
Un des préparatifs pour le sommet du 18 septembre a été
l'organisation, en juillet, d'une réunion des ministres des Affaires
étrangères de la CELAC comme partie intégrante des célébrations au
Mexique à l'occasion du 238e anniversaire de la Naissance du libérateur
Simon Bolivar. Lors d'un discours
pour souligner l'occasion, le président mexicain Andrés Manuel Lopez
Obrador (AMLO) a dit que Bolivar était un exemple et une inspiration
pour nous aujourd'hui. Il a ensuite proposé de remplacer l'OÉA par « une
organisation véritablement autonome qui ne serait le larbin de personne
» et affirmé que
« la politique des deux derniers siècles, marquée par des invasions pour
instaurer ou faire tomber des dirigeants au gré de la superpuissance,
est d'ores et déjà inacceptable. Disons adieu aux impositions, à
l'ingérence, aux sanctions, aux exclusions et aux blocus ».
Le 6e Sommet a lui-même eu lieu peu après un autre événement
prometteur : la célébration le 15 septembre du bicentenaire de
l'indépendance du Mexique et de l'Amérique centrale de l'Espagne et le
211e anniversaire du début de la lutte au Mexique connue sous le nom de
Grito de Dolores. Le
gouvernement mexicain a réservé une place d'honneur au président de
Cuba, Miguel Diaz-Canel, en l'invitant à prendre la parole à cette
célébration – une reconnaissance non seulement des liens historiques de
plusieurs siècles entre le Mexique et Cuba mais aussi du « cas spécial »
de Cuba, comme l'a
qualifié le président mexicain, pour avoir affirmé son indépendance dans
une confrontation de plus d'un demi-siècle avec les États-Unis. Dans
son discours, Miguel Diaz-Canel a reconnu l'important travail accompli par le
Mexique pour défendre l'objectif de la CELAC de construire « l'unité
dans la diversité
dans notre Amérique » face aux efforts pour imposer un projet de
recolonisation néolibérale à la région.
Le bolivarisme c. la doctrine Monroe
Ces événements ont préparé le terrain pour le 6e Sommet, qui a eu
lieu trois jours plus tard à l'historique Palacio Nacional de la Ville
de Mexico, pour discuter de la voie vers l'avant pour l'Amérique latine
et les Caraïbes – à savoir si elle devrait être guidée par les
principes associés au
projet de libération pour les Amériques de Bolivar ou par la doctrine
Monroe hégémonique des États-Unis. Cet enjeu a été soulevé de façon
pratique alors qu'un des points à l'ordre du jour proposé à l'avance par
le Mexique et secondé par l'Argentine était que soit considérée la
nécessité « d'une
réforme en profondeur de l'Organisation des États américains (OÉA) ou la
création d'une nouvelle organisation pour la remplacer ». Parmi les
autres points à l'ordre du jour, il y a eu une discussion sur des
questions urgentes telles que le besoin de faire face à la pandémie,
l'acquisition par tous
des vaccins et médicaments nécessaires, le problème des changements
climatiques, les mesures coercitives unilatérales répressives imposées à
certains pays et le manque d'équité et de transparence des institutions
financières internationales dans leur façon de faire des affaires.
Ont participé à la réunion 17 chefs d'État, 2 vice-présidents et
d'autres représentants de haut niveau parmi les 32 membres de la CELAC.
(Le Brésil a suspendu sa participation en 2020 par décision du président
Jair Bolsonaro.) D'autres y ont aussi participé, dont Charles Michel,
président du
Conseil européen, et Alicia Barcena, secrétaire exécutive de la
Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).
Le président chinois Xi Jinping s'est aussi adressé au sommet par
liaison vidéo.
Pratiquement tous les membres de la CELAC sont intervenus dans les
sessions plénières, exprimant leur engagement envers l'intégration
régionale, même si leurs opinions peuvent diverger sur la voie à suivre
pour y arriver, et la nécessité de s'attaquer ensemble aux problèmes
communs comme
l'urgence sanitaire et les changements climatiques, et la consolidation
de la CELAC, sans égard à leur position face à l'OÉA à savoir si
celle-ci doit être remplacée ou réformée. Une exception notable est
celle de la Colombie qui n'a pas délégué un représentant de haut niveau
et a plutôt publié une
déclaration fallacieuse comme quoi elle « rejetait » la présence du
président vénézuélien Nicolas Maduro au sommet. Par son ton et son
contenu, cette déclaration ressemblait à de nombreuses autres
déclarations mises de l'avant constamment par le groupe de Lima en
faillite des États-Unis et du Canada
avant qu'il ne tombe dans l'oubli et ne se taise il y a huit ou neuf
mois.
Les présidents de l'Uruguay et du Paraguay étaient les seuls autres à
ouvertement aller à l'encontre de l'esprit du sommet en se faisant les
porte-parole des États-Unis en critiquant spécifiquement Cuba, le
Venezuela et le Nicaragua. (Les États-Unis avaient déjà annoncé
publiquement, au moment où
le président Maduro était en route pour le Mexique, que la « récompense »
de 15 millions de dollars pour sa capture tenait toujours.) Les deux
présidents ont été rapidement mis à leur place par les présidents de
Cuba et du Venezuela. Le président Maduro a commenté après le sommet que
le Venezuela
n'y avait pas participé pour y lancer des roches ou pour se faire
provoquer, ni pour jouer le jeu des forces qui espéraient détruire la
CELAC en incitant ses membres à s'entredéchirer. Il a plutôt appelé à la
revitalisation de la CELAC par une « nouvelle institutionnalité » et
une politique
internationale au service de toute l'humanité et du droit international,
plutôt que d'être un champ de bataille d'idéologies divergentes.
Les présidents cubain et vénézuélien ont également tenu à exprimer
leur reconnaissance au Mexique pour avoir accueilli le dialogue qui
avait lieu à l'époque et qui visait à conclure des accords entre le
gouvernement vénézuélien et les forces de l'opposition du pays.
Plusieurs pays ont eu une mention spéciale pour Cuba, la remerciant
pour son aide dans la lutte contre la COVID-19. Dans son intervention,
le président Diaz-Canel a offert d'accroître cette aide sous forme de
vaccins produits à Cuba. D'autres ont appelé à lever le blocus des
États-Unis contre
Cuba et que ceux-ci mettent fin à leurs attaques contre le Venezuela et
le Nicaragua. Le rôle de l'OÉA et de son secrétaire général à instiguer
le coup d'État de 2019 en Bolivie, ce qui a eu des répercussions sur la
CELAC, a aussi été dénoncé. Le président nouvellement élu du Pérou,
Pedro Castillo,
a souligné qu'il transmettait les salutations des nombreux peuples
autochtones de son pays dont les voix ont toujours été exclues du
discours officiel du pays et il a exprimé son appui à toute action
concrète qui fera progresser l'intégration de la région.
Les perspectives d'avenir
Le 6e Sommet, mené avec succès, a clôturé avec la publication de
la Déclaration du Mexique en 44 points ainsi que cinq autres
déclarations spéciales – sur la nécessité de mettre fin au blocus des
États-Unis contre Cuba, en appui aux réclamations de l'Argentine sur les
îles Malouines, sur la
position commune à la veille de la Conférence COP26 sur les changements
climatiques et d'autres questions d'intérêt commun. Plusieurs dirigeants
se sont fait entendre dans le forum offert par le Débat général et
d'autres réunions de haut niveau qui ont lieu dans le cadre de la 76e
session de
l'Assemblée générale des Nations unies à New York, notamment la réunion
du Groupe d'amis de la Charte de l'ONU, qui a eu lieu au lendemain du
sommet du Mexique, et y ont réitéré d'importantes décisions de la CELAC.
Dans ces forums, ils ont appelé à mettre fin aux mesures coercitives
unilatérales,
notamment les blocus des États-Unis contre Cuba et le Venezuela. Ils ont
appelé à un accès équitable aux vaccins et aux traitements contre la
COVID, à plus d'actions contre les changements climatiques et à mettre
fin aux autres injustices qui vont à l'encontre de l'esprit d'une
humanité, une lutte,
qui est devenu le vibrant appel de notre époque.
Si le sujet épineux du sort de l'OÉA reste à déterminer dans de
futures discussions, les perspectives sont favorables à la résolution de
ce problème urgent pour les peuples de Notre Amérique et de la CELAC
dans la période qui suit. Les perspectives en ce sens sont encore plus
positives à la
lumière de l'incapacité des États-Unis d'imposer un changement de régime
dans les pays qu'ils ont ciblés, et de la défaite en 2022 des
gouvernements réactionnaires, impopulaires et combien détestés de Duque
en Colombie et de Bolsonaro au Brésil et possiblement d'autres, que les
forces populaires de
ces pays se préparent à faire tomber en bâtissant des fronts unis.
Solidarité avec le
peuple des Philippines
Le 21 septembre marquait le 49e anniversaire de l'infâme proclamation
de la loi martiale par le régime de Ferdinand Marcos soutenu par les
États-Unis aux Philippines.
Le 19 septembre, une vigile a eu lieu à Toronto pour commémorer et
rendre hommage aux 3 257 personnes tuées, aux plus de 34 000 personnes
torturées et aux 70 000 personnes emprisonnées sous le régime de Marcos.
Plus de 60 personnes, dont plusieurs survivants de la dictature de
Marcos, ont
participé à la vigile organisée par BAYAN-Canada, l'alliance des
organisations philippines progressistes au Canada et leurs alliés.
Des discours, de la poésie et de la musique ont été présentés, axés
sur la nécessité de renforcer le soutien à la résistance du peuple
philippin à la violence d'État et à la terreur du régime de Rodrigo
Duterte, soutenu par les États-Unis. Les orateurs ont souligné que
depuis son arrivée au
pouvoir, le gouvernement Duterte était responsable des exécutions
extrajudiciaires de plus de 30 000 personnes dans le cadre de sa
frauduleuse « guerre contre la drogue », ainsi que de 400 autres
personnes, dont des défenseurs des droits humains, des dirigeants
autochtones, des membres du Front
national démocratique des Philippines, qui a engagé des pourparlers de
paix avec le gouvernement philippin, et des membres de la Nouvelle Armée
populaire.
La Loi antiterroriste 2020 de Duterte et le Groupe de
travail national pour mettre fin aux conflits armés communistes locaux,
composé de membres de forces armées et de la police, ont également été
condamnés pour avoir mené une campagne de terreur anticommuniste contre
le peuple. Il a été
souligné que sous Duterte des dizaines de millions de dollars destinés à
l'aide aux victimes de la pandémie de COVID ont été détournés vers la
lutte contre-insurrectionnelle de l'État philippin.
La prétention du Canada d'être un défenseur des droits humains a été
dénoncée à la lumière du soutien du Canada au gouvernement Duterte
malgré le bilan de ce dernier en matière de droits humains. Les
conférenciers ont également dénoncé le traitement raciste et arbitraire
du Canada envers les
travailleurs migrants au Canada, dont beaucoup ont été forcés de quitter
les Philippines pour travailler à l'étranger.
Les jeunes qui constituaient la force principale de la vigile ont
souligné « l'importance de se souvenir des victimes de la loi martiale
et de leurs sacrifices pour combattre la dictature de Marcos, ainsi que
l'importance de lutter aujourd'hui contre la tyrannie et la loi martiale
de fait de
l'administration Duterte.
- Steve
Rutchinski -
Les Canadiens s'opposent au soutien persistant du gouvernement
canadien aux crimes contre le peuple philippin des sociétés minières
canadiennes et à la poursuite des ventes d'équipement militaire et à la
formation de la police et des forces armées. Les sociétés minières
canadiennes représentent
près de 20 % de toutes les opérations minières aux Philippines, où elles
ont déplacé de force des peuples autochtones de leurs terres
ancestrales et collaborent aux attaques violentes du régime de Rodrigo
Duterte contre les défenseurs des terres. Le gouvernement canadien
soutient également le régime
avec un financement et une coopération militaires d'un montant de 37,9
millions de dollars en 2018-2019, ainsi qu'en offrant une formation aux
militaires et policiers philippins.
Un rapport récent sur les violations des droits humains montre que
les Canadiens doivent intensifier leur travail pour exiger des
comptes du gouvernement canadien et exiger la fin des activités
criminelles des sociétés minières canadiennes et la fin du soutien du
gouvernement au régime
Duterte.
Le 13 septembre, la Commission internationale indépendante d'enquête
sur les violations des droits de l'homme aux Philippines (INVESTIGATE
PH) a déposé le troisième et dernier rapport de son enquête sur les
violations généralisées et graves des droits humains par le régime de
Rodrigo Duterte
depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2016.
INVESTIGATE PH a été créée par la Coalition internationale pour les
droits de l'homme aux Philippines (ICHRP) en réponse à la tiède
résolution 45/33 adoptée par le Bureau du Conseil des droits de l'homme
des Nations unies qui a blanchi les violations flagrantes des droits
humains que le Bureau
des droits de l'homme des Nations unies lui-même avait documentées. Plus
de 250 exécutions extrajudiciaires de défenseurs des droits humains, de
professionnels du droit, de syndicalistes, d'Autochtones et de paysans
militants ont été documentées entre 2015 et 2019.
INVESTIGATE PH était dirigée par 17 personnalités éminentes et
défenseurs des droits humains du monde entier qui siégeaient comme
commissaires. Ils ont été assistés par un grand nombre d'assistants
juridiques, de chercheurs et d'autres personnes qui ont mené des
entretiens approfondis avec les
victimes et leurs familles ainsi qu'avec des militants des droits
humains.
Le rapport est un hommage au peuple combattant des Philippines ainsi
qu'un appel à l'action pour mettre fin à ces crimes contre l'humanité et
à ces crimes de guerre commis par le régime.
Le premier rapport, publié en mars 2021, documentait
l'intensification de la répression politique immédiatement après le
rapport de juin 2020 (A/HRC/44/22) du Haut-Commissariat des Nations
unies aux droits de l'homme. Il a montré comment la Loi antiterroriste (ATA)
de juillet 2020 et le
Groupe de travail national pour mettre fin aux conflits armés
communistes locaux (NTF-ELCAC) sont utilisés par le gouvernement pour
terroriser, criminaliser et éliminer l'opposition au régime de Duterte
par des forces progressistes et démocratiques.
Le deuxième rapport publié en juillet 2021 a exploré plus en
profondeur les violations des droits et l'impunité de l'État ainsi que
l'absence de mécanismes de réparation pour les victimes de la terreur et
de la violence d'État. Le troisième rapport se concentre sur les
violations des droits
humains collectifs au développement, à l'autodétermination et à la paix
aux Philippines, ainsi que les violations des droits civils et
politiques.
Un élément significatif est la conclusion du rapport sur le rôle clé
joué par les États-Unis qui ont dominé la nation insulaire et les
conditions qui ont conduit à la pauvreté, à l'absence de terre et à
l'exploitation qui se sont aggravées sous le gouvernement Duterte.
Le rapport appelle l'ONU et la communauté internationale à faire leur
devoir envers le peuple philippin en soutenant sa lutte pour ses droits
; il appelle à la reprise immédiate des pourparlers de paix au point
mort entre le Front national démocratique des Philippines (NDFP) et
l'État philippin.
Il soutient l'Accord global sur les réformes sociales et économiques
proposé par le NDFP comme base pour garantir les droits du peuple
philippin, entre autres propositions.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) félicite
INVESTIGATE PH pour ce document historique déposé devant le monde entier. Cet
ouvrage met en lumière la situation des droits humains aux Philippines
sous le régime de Duterte soutenu par les États-Unis et appelle les
Canadiens et le monde à se
tenir aux côtés du peuple héroïque des Philippines qui revendique son
droit d'être et est soumis aux conditions les plus brutales imposées par
l'impérialisme américain et ses collaborateurs locaux.
Non aux violations des droits humains et à l'impunité aux Philippines ! Une humanité, une lutte !
(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
PDF
ARCHIVES
| ACCUEIL
Site Web: www.pccml.ca
Courriel : redaction@cpcml.ca
|