Numéro 64 - 24 septembre 2020
Actions
militantes pancanadiennes à la défense
des droits des migrants
Un statut
permanent pour tous et toutes maintenant!
Montréal, 20 septembre 2020
• Déclaration
du
Réseau des droits des migrants
• Un aperçu des actions
qui ont eu lieu
En action à
la défense
de leurs droits
• Les travailleurs
d'hôtellerie de la
Colombie-Britannique continuent de lutter pour
la sécurité d'emploi
• « Caravane de voitures
pour la dignité »
des travailleurs en grève de Ledcor
• Dix mille responsables
des services éducatifs
en milieu familial en grève au Québec
Actions militantes pancanadiennes
à la
défense des droits des migrants
Piquet devant le bureau de circonscription du
ministre de l'Immigration
Marco Mendicino à Toronto, le 20
septembre 2020
Les 18, 19 et 20 septembre des
actions
ont été organisées dans tout le Canada afin de
présenter avec force la
revendication : Un statut pour tous et toutes
! Il y a eu des
marches, des rassemblements, des piquets (devant
les bureaux de
circonscription du premier ministre à Montréal, du
ministre de
l'Immigration à
Toronto et d'autres députés), des réunions en
ligne et des déploiements
de bannières dans de nombreuses villes, notamment
à St.John's, Halifax,
Charlottetown, Fredericton, Montréal, Toronto,
Hamilton, Kitchener, St.
Catharines, Sudbury, Winnipeg, Kelowna et
Vancouver.
Ces
actions, accompagnées
d'une lettre ouverte publiée par le Réseau des
droits des migrants et
soutenue par plus de 300 organisations, ont
été organisées juste
avant la reprise parlementaire le 23
septembre. Statut pour tous
et toutes ! signifie que le gouvernement fédéral
doit cesser de
catégoriser et discriminer les personnes qui
cherchent à établir leur statut au Canada.
Personne n'est illégal. Le
statut est nécessaire pour tous et toutes -
travailleurs migrants,
travailleurs sans papiers, demandeurs d'asile et
étudiants
internationaux - pour qu'ils accèdent aux soins de
santé et à
l'éducation, pour la réunification des familles,
pour garantir les
protections et les services de
base.
Les travailleurs migrants sont des travailleurs
essentiels qui font partie de la classe ouvrière
canadienne. Ils sont
le pilier de certains secteurs, notamment
l'agriculture, la
transformation des aliments, les soins aux aînés
et la garde d'enfants,
le secteur de l'hôtellerie, la recherche
universitaire, etc. Cependant
une myriade d'obstacles
sont érigés pour les empêcher d'obtenir le statut
de résident permanent
et la citoyenneté. C'est une question de principe
que si les personnes
sont assez bonnes pour travailler ou pour étudier
au Canada, elles sont
assez bonnes pour avoir un statut complet.
Les cercles dirigeants, leurs représentants
politiques,
les médias de masse et d'autres parlent beaucoup
de « reconstruire
mieux » et de la façon dont la situation
internationale changeante
oblige le Canada à défendre les droits de la
personne. L'image
présentée est risible. Le Canada fait la leçon au
Venezuela, à la Chine
et à d'autres sur
les « violations des droits humains »,
s'ingère dans les affaires
intérieures des autres pays, appuie les régimes
dictatoriaux comme
celui de Duterte aux Philippines, arme le régime
saoudien qui réprime
son propre peuple et fait la guerre au Yémen,
alors que les droits
fondamentaux des peuples autochtones, des
travailleurs étrangers
temporaires et des immigrants, des réfugiés et
d'autres sections de la
classe ouvrière sont niés.
Exiger que les gouvernements rendent des comptes
est un
enjeu pour tous les Canadiens. Cela signifie avant
tout parler en son
propre nom et prendre position à la défense des
droits de tous. Statut
pour tous et toutes ! est une de ces exigences. La
responsabilité
commence chez soi !
La fin de semaine dernière, quelques jours avant
le
retour des politiciens au Parlement, un message
unique a retenti de St.
John's à Vancouver et de Montréal à Sudbury, de la
part des
travailleurs migrants, des réfugiés, des
sans-papiers, des étudiants
internationaux et des alliés : nous réclamons
un statut
d'immigration complet et
permanent pour tous maintenant.
Mercredi,
[le 23 septembre], le gouvernement Trudeau
annoncera ses priorités et son plan pour la
nouvelle session du
Parlement. Les partis d'opposition devront décider
de leur position et
pour qui ils sont prêts à se battre. Nous n'avons
pas de temps à
perdre. Nous avons besoin de vous pour nous aider
à parler plus
fort !
Agissez en appelant le premier ministre Trudeau
pour
qu'il garantisse un statut pour tous et toutes.
Nous avons vu comment la crise économique et
sociale qui
a atteint son paroxysme avec la COVID-19 a plongé
des millions de
personnes dans une pauvreté et une exploitation
économique plus
profondes, tout en laissant les plus riches
indemnes.
Il ne peut y avoir de relance sans démanteler le
système
économique, politique et social qui a produit ces
inégalités. Et cela
signifie une refonte complète d'un système
d'immigration qui a fait
pencher la balance pendant si longtemps contre les
migrants racialisés.
Une société équitable, une société juste, requiert
un statut
d'immigration complet
maintenant.
Mais quoi qu'il arrive cette semaine, nous
continuerons
à nous organiser pour que justice soit faite.
Chacun de nous a un rôle
à jouer. Nous devons amener plus de gens dans le
mouvement car ce n'est
qu'ensemble que nous gagnerons.
Vancouver et Kelowna
Vancouver,
18
septembre 2020
Le vendredi 18 septembre, les organisations
de
travailleurs migrants et leurs sympathisants à
Vancouver et à Kelowna
ont mené des actions appelant à un « statut
d'immigration complet et
permanent pour tous » dans le cadre de la
campagne pancanadienne
et pris une position audacieuse à la défense des
droits de tous et de
toutes.
Action radicale pour les migrants dans le secteur
agricole (RAMA) a déployé, le 18 septembre, des
bannières sur les
grilles du passage supérieur pour piétons de
l'autoroute 97 à Kelowna
aux heures de pointe.
Déploiement de la bannière à Kelowna,
le 18
septembre 2020, en préparation de la
Journée d'action
|
La porte-parole Robyn Bunn a déclaré à
iNFOnews : «
Tous les travailleurs étrangers temporaires
méritent un statut à leur
arrivée [au Canada] en reconnaissance qu'ils ne
sont pas temporaires et
ne sont pas étrangers ... le statut temporaire les
empêche d'accéder à
leurs droits et avantages et permet d'expliquer
aussi que les
conditions
dans les exploitations agricoles constituent
parfois de l'exploitation
et de l'abus parce qu'ils peuvent être considérés
comme temporaires et
remplaçables. »
RAMA travaille beaucoup avec les travailleurs
agricoles
migrants qui sont amenés au Canada dans le cadre
d'un programme qui
leur fournit des visas qui leur permettent
seulement de rester un
maximum de huit mois au Canada et de ne travailler
que pour un seul
employeur. Les qualifier de « temporaires »
alors que nombre
d'entre eux travaillent dans l'Okanagan depuis 20
ans, c'est déformer
leur contribution et leur importance pour le
secteur agricole. Robyn
Bunn a également fait valoir que l'on ne peut pas
vraiment les appeler
« étrangers » parce que chaque année beaucoup
vivent et
travaillent au Canada plus longtemps que dans leur
pays d'origine. La
plupart
des travailleurs agricoles migrants de la
Colombie-Britannique viennent
du Mexique.
Une fraction des 4 500 travailleurs
agricoles
migrants qui viennent en Colombie-Britannique
chaque année est
parrainée pour obtenir la citoyenneté. Les autres
sont renvoyés chez
eux. S'ils obtenaient le statut d'immigration
permanent, Bunn dit que
cela « signifierait que les visas n'ont pas de
date d'expiration. Cela
voudrait dire qu'ils sont
traités comme des résidents permanents dans tous
les sens du terme et
donc qu'ils reçoivent des soins de santé, qu'ils
ont accès aux
prestations et à tout ce que les résidents
permanents obtiennent. Ils
peuvent faire venir leur famille et faire partie
de notre communauté,
s'ils choisissent de le faire. »
À Vancouver, le 18 septembre, une bannière
exigeant
un « statut d'immigration complet pour tous »
a été affichée à la
station SkyTrain Broadway-City Hall à 7
h 30. Les piqueteurs
ont rencontré les usagers des navettes du matin et
distribué des
exemplaires des articles de Forum ouvrier
qui exigent un statut
permanent pour tous et toutes et
la lettre ouverte au gouvernement fédéral du
Réseau des droits des
migrants.
Vancouver, 18 septembre
2020
À un autre endroit très fréquenté près du viaduc
de
Venables et de la rue Main, Sanctuary Health a
déployé une immense
banderole tenue par huit personnes saluant les
automobilistes du matin,
dont beaucoup ont klaxonné en soutien.
Il s'agissait d'une préparation vigoureuse pour
la
journée nationale d'action du 20 septembre
dont l'objectif était
une fois de plus que le Canada doit défendre les
droits de tous les
migrants au Canada et accorder immédiatement le
statut aux 1,6
million de personnes vivant ici sans statut de
résident permanent. Le
statut de résident
permanent doit être reconnu afin que tous les
migrants puissent
acquérir ce dont ils ont besoin pour mener une vie
digne et
sécuritaire. Comme le disait l'appel lancé pour la
précédente journée
d'action pancanadienne :
« Pendant trop longtemps, ceux d'entre nous qui
n'ont
pas le statut de résident permanent n'ont pas été
en mesure d'obtenir
des services universels ou de se prononcer contre
les mauvais patrons
et les structures de pouvoir. La COVID-19 a
exacerbé notre crise. Nous
avons perdu des vies et notre moyen de
subsistance. Nous avons été
exclus du
droit à recevoir le soutien dont nous avons
besoin. Nous avons besoin
d'une société à une seule vitesse où tout le monde
dans le pays a les
mêmes droits et opportunités, et cela signifie un
statut d'immigration
complet et permanent pour tous. Plus de racisme,
plus de décès, plus
d'exploitation, un statut maintenant ! »
Sudbury
St. Catharines
Hamilton
Les participants à Hamilton réitèrent leur demande
d'un « système
d'immigration à une seule vitesse, dans lequel
tout le monde dans le
pays a les mêmes droits. Tous les migrants,
réfugiés et sans-papiers
dans le pays doivent être régularisés et se voir
accorder le statut
d'immigration sans exception. Tous les migrants
qui arrivent à l'avenir
doivent pouvoir le faire en ayant un statut
d'immigration complet et
permanent ».
Toronto
Lors du rassemblement à Dundas Square, au
centre-ville de Toronto, des
étudiants internationaux, des travailleurs
migrants et des réfugiés
affirment que « le statut pour tous signifie que
nous ne serons pas
séparés de nos familles et que nous pouvons avoir
des droits humains
fondamentaux. La COVID-19 a aggravé les inégalités
existantes. pour
les migrants, les réfugiés, les sans-papiers, les
travailleurs et les
étudiants. Nous avons été exclus de la prestation
canadienne d'urgence,
des soins de santé et des services sociaux, tout
en étant obligés de
continuer à travailler. Le statut pour tous et
pour toutes nous permet
de nous protéger contre le harcèlement et la
discrimination de la part
de nos patrons. Sans
statut, en tant que migrants, nous sommes à leur
merci et vulnérables,
nous avons peur de parler. Nous voulons un statut
pour tous et pour
toutes ».
Montréal
Des manifestants à Montréal se rassemblent devant
le bureau du premier
ministre François Legault pour tenir le
gouvernement du Québec
responsable de son refus de donner un statut aux
travailleurs de
première ligne et essentiels lors du pire moment
de la pandémie. Ils
rendent également hommage à leurs amis et
collègues qui ont
contracté la COVID-19 et sont décédés.
Halifax
En action à la défense de leurs
droits
Manifestation de 22 jours des travailleurs
d'hôtellerie à
l'Assemblée législative
Les travailleurs d'hôtellerie de la
Colombie-Britannique et partout au pays ont été
gravement affectés par
les fermetures liées à la pandémie. Ils réclament
avec raison que le
gouvernement prenne des mesures, en vertu des
pouvoirs d'urgence qu'il
a adoptés, pour forcer les employeurs à accorder
des droits de rappel
aux employés mis à pied
peu importe la durée de leur mise à pied en raison
des fermetures dues
à la COVID-19.
Après
une manifestation de 22 jours devant
l'Assemblée législative, des
piquetages continus et des rassemblements devant
les bureaux des
députés de la Colombie-Britannique, les membres de
la section
locale 40 de Unite Here ont arrêté leurs
actions le 1er
septembre lorsque le ministre du Travail, Harry
Bains, a annoncé le
plan de relance de son gouvernement. Il a dit que
celui-ci comprendrait
« un engagement de la part des employeurs d'offrir
un premier droit de
rappel aux employés actuels lorsque le travail
reprendrait »,
c'est-à-dire, une option offerte aux employeurs
d'« agir
correctement ». De son côté, le gouvernement
du NPD a
systématiquement
refusé d'assumer ses responsabilités sociales de
protéger les emplois
en garantissant le droit de rappel.
Le 17 septembre, le gouvernement du NPD a
annoncé
son « plan de relance » intitulé « Une
Colombie-Britannique plus
forte pour tous et toutes : le plan de
relance économique de la
Colombie-Britannique ». Le même jour, Zailda
Chan, la présidente
de la section locale 40 de Unite Here, a
publié une déclaration
condamnant le plan qui n'offre rien de substantiel
pour protéger les
emplois des travailleurs d'hôtellerie qui ont été
mis à pied ou
congédiés à cause de la COVID. « Ce qu'il faut
retenir de ce plan c'est
que les travailleurs d'hôtellerie de la
Colombie-Britannique sont
laissés à eux-mêmes », a-t-elle dit. Elle
poursuit :
« Bien que nous appuyions l'aide économique aux
employeurs dans l'hôtellerie, cette aide aurait dû
être accompagnée
d'une garantie juridique et applicable affirmant
que si une compagnie
accepte des dollars des contribuables peu importe
la forme, elle doit
reprendre le personnel mis à pied dès que les
affaires s'améliorent.
« La province pourrait facilement appuyer la
sécurité
d'emploi pour tous les travailleurs d'hôtellerie
de la
Colombie-Britannique mis à pied en leur accordant
un droit juridique de
retour à leurs emplois pré-COVID lorsque les
conditions s'améliorent.
Nous avons remarqué l'adoption réussie de ce genre
de mesures de
l'autre côté de la frontière,
à San Francisco, dans le comté de Los Angeles et
ailleurs. Les
travailleurs mis à pied bénéficieraient ainsi
d'une certaine certitude
d'autant plus que la province n'encourrait pas la
moindre
dépense ».
Le 18
septembre, le gouvernement a annoncé qu'il avait
établi un Groupe de travail sur le tourisme, une
instance de dix
membres qui se penchera sur « la stimulation du
secteur du tourisme de
la Colombie-Britannique et l'optimisation à
long-terme de sa
compétitivité » et il a présenté un budget
de 50 millions de
dollars sans
aucun terme de référence pour l'instant. Neuf des
dix membres du groupe
de travail représentent l'industrie des quatre
coins de la province et
le dixième, qui n'a pas encore été nommé, sera «
un représentant du
monde ouvrier ».
Chan termine en disant : « Nous avons hâte
d'en
apprendre davantage sur ce Groupe de travail sur
le tourisme et comment
la province compte réintégrer les travailleurs mis
à pied dans leur
emploi avant que les employeurs ne les remplacent
par de nouveaux
travailleurs lorsque les conditions
s'amélioreront. »
La situation des travailleurs d'hôtellerie qui
luttent
pour la reconnaissance de leurs droits de
réintégrer leur emploi peu
importe la durée de leur mise à pied en raison de
la pandémie de la
COVID-19 est une situation à laquelle font face
des milliers de
travailleurs, en particulier ceux qui travaillent
dans le secteur de
l'hôtellerie et des services.
Non seulement le gouvernement ne protège pas et ne
garantit pas leur
droit de réintégrer leur emploi quand les
entreprises rouvrent ou
étendent leurs activités à partir de la
réouverture, il aide
ouvertement les employeurs à s'attaquer aux
salaires et aux conditions
de travail qu'ils ont jugé acceptables et qu'ils
ont gagnés de haute
lutte. Par exemple,
de nombreux travailleurs d'hôtellerie qui étaient
employés à temps
plein ou à temps partiel ont été forcés d'accepter
du travail
occasionnel, sur appel, un travail précaire avec
réduction de salaires,
et des horaires flexibles sans avantages sociaux
ni aucune forme de
sécurité. Les employeurs imposent aussi des
salaires et des conditions
de travail
inférieurs aux travailleurs engagés pour remplacer
les travailleurs mis
à pied.
La section locale 40 de Unite Here continue
de
lutter pour les droits de ses membres et pour les
droits de tous les
travailleurs, organisés ou non organisés, à la
dignité et au respect,
ce qui comprend le droit de réintégrer leurs
anciens emplois.
Port Coquitlam
Rassemblement
pour
marquer un an de grève contre Ledcor
30 septembre —
de 10 h 30 à midi
1435, rue Broadway
La section locale 213 de la Fraternité
internationale des ouvriers en électricité (FIOE)
qui représente les
travailleurs en grève contre Ledcor Technical
Services (LTS) a annoncé
ceci le 16 septembre :
« Le 30 septembre, nous aurons été en grève
contre
LTS depuis un an exactement. Les membres sont
demeurés solides sur
leurs lignes de piquetage, devant les bureaux au
centre-ville et de
l'autre côté de la rue du bureau syndical, dans
leur lutte pour une
première convention collective avec l'employeur.
Le Code canadien
du travail a donné à LTS toute la latitude
voulue pour qu'il
prolonge ce conflit de travail, ayant recours à
des briseurs de grève
pour faire fonctionner l'entreprise. Le recours à
des travailleurs de
remplacement doit cesser ! Des audiences du
Conseil canadien des
relations industrielles doivent avoir lieu en
octobre. Veuillez prendre
le temps d'appuyer et
d'exprimer votre solidarité avec ces membres à la
veille de cette date
importante. Le Conseil du travail de New
Westminster et du district a
aidé à organiser une caravane de voitures pour la
dignité en tenant
compte des conditions de la COVID. Si vous pouvez
vous joindre au
cortège dans votre véhicule pour faire quelques
tours en nous saluant
et
en klaxonnant, cela va grandement contribuer à
faire part à ces
travailleurs de l'esprit de notre communauté et du
syndicalisme. alors
qu'ils en sont à leur 365ème jour de lutte
pour de meilleures
conditions de travail et pour la dignité qu'ils
méritent. »
Les travailleurs de Ledcor à Coquitlam ont
déclenché la
grève le 30 septembre 2019. La grève a
été provoquée par le
congédiement en masse de 31 travailleurs à la
suite d'une réunion
syndicale où les membres ont voté un mandat de
grève afin d'exercer une
pression sur la compagnie pour qu'elle commence à
négocier
sérieusement. Les travailleurs tentent d'obtenir
une première
convention qui assure une sécurité d'emploi et des
salaires et des
conditions de travail acceptables. Le syndicat a
obtenu son
accréditation en tant qu'agent négociateur pour
les travailleurs il y a
plus de deux ans et le vote de grève a eu lieu
après des mois de
négociations infructueuses
avec LTS.
Depuis un an, les travailleurs font du piquetage
sur une
base quotidienne devant le centre de production et
devant le siège
social de Ledcor dans le centre-ville de Vancouver
et des équipes
volantes de piqueteurs se sont rendues aux sites
où travaillent les
briseurs de grève de LTS. Les grévistes ont été
appuyés tout au long de
l'année par la communauté et
d'autres syndicats, dont le Syndicat des Métallos,
les Syndicats des
métiers de la construction et le Conseil du
travail de New Westminster
et du district.
Piquetage devant Ledcor le 10
décembre 2019
La principale tâche de ces travailleurs est
d'installer
des câbles de fibre optique. LTS a obtenu des
contrats de travail avec
Telus et d'autres importantes compagnies de
communications. Les
techniciens de LTS sont payés à la tâche, ce qui
exerce une pression
sur eux pour accélérer le rythme de travail et les
met en danger,
eux-mêmes et le
public. Telus emploie aussi ses propres
techniciens qui travaillent sur
le réseau de fibre optique. Ils sont payés à
l'heure et ont de
meilleures conditions de travail que les
techniciens de Ledcor. Les
travailleurs de Telus, membres de la section
locale 144 du
Syndicat des Métallos, appuient les travailleurs
en grève de Ledcor car
tous les
travailleurs savent qu'une détérioration des
normes, des salaires et
des conditions de travail incite les monopoles
comme Telus à avoir de
plus en plus recours à la sous-traitance dans ce
qui n'est rien d'autre
qu'un nivellement vers le bas. Les monopoles des
télécommunications
aimeraient définitivement éliminer la
main-d'oeuvre permanente et
transformer tous les techniciens en «
entrepreneurs indépendants »
qui n'auraient aucune protection en vertu du Code
canadien du
travail (au fédéral) ou de la Loi sur
les normes d'emploi (au
provincial).
Le syndicat a demandé au Conseil canadien des
relations
industrielles d'intervenir et de régler les termes
et conditions d'une
première convention collective tel que stipulé
dans la section 80
(1)-(4) du Code canadien du travail qui
autorise le conseil à «
faire enquête sur le différend et, si celui-ci
l'estime indiqué, de
fixer les
modalités de la première convention collective
entre les
parties ». L'audience devant le conseil n'est
pas prévue avant le
mois d'octobre bien que la demande syndicale ait
été faite en
décembre 2019.
Joignez-vous au rassemblement le 30
septembre ! On demande aux conducteurs de
circuler autour de
l'édifice de LTS au 1435 rue Broadway à Port
Coquitlam et les
personnes à pied sont priées de porter des masques
et de respecter la
distanciation physique.
Manifestation des responsables des services
éducatifs en milieu
familial le premier jour de
leur grève générale, le 21
septembre 2020
Le 21 septembre, face à une impasse dans
leur
négociation avec le gouvernement du Québec pour le
renouvellement de
leur convention collective, 10 000
responsables des services
éducatifs en milieu familial (RSE), membres de la
Fédération des
intervenantes en petite enfance du Québec
(FIPEQ-CSQ), ont entrepris
une
grève générale à la défense de leurs droits et de
leur dignité.
Comme c'est
le cas de tant d'autres travailleurs et
travailleuses de la santé et des services sociaux,
ces travailleuses
font face à des conditions intenables qui en
forcent plusieurs à
quitter la profession. Un des principaux problèmes
est qu'elles sont
considérées comme des travailleuses autonomes et
reçoivent donc une
subvention par enfant plutôt
qu'un salaire horaire. Selon le syndicat, cette
subvention revient en
moyenne à environ 12,42 $ de l'heure par
intervenante. Le
syndicat demande qu'un arbitre soit nommé pour
évaluer l'échelle
salariale de ses membres et demande que les
salaires soient portés à
une somme équivalente à 16,75 $ de l'heure
mais le gouvernement
s'y oppose.
Anne Dionne, vice-présidente de la FIPEQ-CSQ a
dit que
les mauvaises conditions de travail sont la source
d'une pénurie
sérieuse d'intervenantes en milieu familial au
Québec. « Les
professionnelles quittent, ferment, et le pire est
qu'aucune nouvelle
intervenante n'est intéressée tant les conditions
sont mauvaises. En
tout, 2 500
places sont vacantes au Québec », a-t-elle
dit.
Afin d'éviter une grève générale, les
intervenantes en
milieu familial ont mené des grèves tournantes
pendant plusieurs
semaines, ont organisé des manifestations,
notamment devant l'Assemblée
nationale, pour exiger la satisfaction de leurs
revendications. Le
refus du gouvernement du Québec de régler la
négociation en soumettant
l'évaluation
du calcul de l'échelle salariale à un arbitre
indépendant ne leur a
laissé d'autre choix que de déclencher la grève,
ont-elles dit.
Le 16 septembre 2020, les responsables
des services éducatifs
en milieu familial manifestent
à Sherbrooke pour réclamer la satisfaction de
leurs revendications.
Selon le syndicat, la revendication d'un salaire
équivalent à 16,75 $ l'heure, au lieu
du 12, 42 $
actuel, est basée sur le salaire horaire d'une
éducatrice non-formée à
l'échelon 1 en Centre de la petite enfance
(CPE)
Dans un communiqué de presse publié le 20
septembre, la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie
Grenon, écrit que les
intervenantes en milieu familial sont « de
véritables professionnelles
de la petite enfance. Elles sont à la fois
éducatrice, responsable de
l'alimentation, commis-comptable, concierge, et
j'en passe. » Elle
écrit à ce
sujet que selon un sondage Léger commandé par la
Fédération, les RSE
membres de la FIPEQ-CSQ ont en moyenne 16
années d'expérience.
Dans le cadre de la négociation, la FIPEQ-CSQ a
proposé
que le ministre de la Famille considère le travail
d'une éducatrice
non-formée à l'échelon 1 en CPE comme étant
comparable au travail
accompli par une intervenante en petite enfance en
milieu familial, à
condition de mettre en place un comité
d'évaluation de l'emploi de la
RSE
qui remettrait des recommandations sur les
véritables tâches et les
emplois à comparer.
« Il s'agissait déjà d'une concession majeure pour
notre organisation ,
a dit la présidente de la FIPEQ-CSQ. Tout ce qu'il
reste à régler,
c'est le calcul, mais le ministère refuse de
déposer sa façon de
calculer. »
Depuis le début des négociations, le ministre
québécois
de la Famille a été très arrogant dans sa réponse
à la revendication
des intervenantes en milieu familial de la
reconnaissance de leur
profession et de l'amélioration de leurs
conditions. En entrevue à une
émission de radio, le ministre Mathieu Lacombe a
dit que fournir des
services éducatifs
en milieu familial est un choix de vie que les
intervenantes ont fait,
en sachant très bien à quoi s'attendre en ce qui
concerne les
conditions de travail et les salaires. « Ce n'est
pas du cheap labor,
c'est
un choix », a-t-il dit. « Ce sont des
travailleuses
autonomes qui font ce choix-là en sachant combien
elles vont
recevoir. »
Il a répété la même chose à l'Assemblée nationale
le 22 septembre et ajouté que les demandes
des grévistes sont
déraisonnables et dépassent la capacité de payer
des Québécois.
Les travailleuses en grève persistent dans leur
juste
lutte et affirment que celle-ci fait partie du
mouvement d'ensemble qui
vise à améliorer les conditions de travail des
travailleuses partout.
« Le message que nous lançons aujourd'hui à
l'endroit du
gouvernement est clair : les femmes disent
‘non' à un salaire
dégradant en bas du salaire minimum. Nous ne
sommes pas des
travailleuses de seconde classe. Et encore plus
que leur simple revenu,
les responsables de services éducatifs en milieu
familial vont au front
pour les
familles et revendiquent des services de meilleure
qualité pour
l'avenir des enfants. », écrit la FIPEQ-CSQ
dans son communiqué de
presse du 21 septembre. « Ces femmes sont le
premier maillon de
notre système d'éducation, elles font cette grève
non pas pour
elles-mêmes, mais pour sauver le réseau et
répondre aux besoins des
familles. La situation est critique. »
La grève des 10 000 responsables des
services
éducatifs en milieu familial soulève clairement le
problème que le
manque de milliers d'éducatrices en milieu
familial qui rend impossible
de rendre accessibles les places pour lesquelles
des permis existent
déjà ne sera pas résolu sans une amélioration
substantielle de leurs
conditions
de travail.
En Montérégle, 18 septembre 2020
Longueuil, 18 septembre 2020
Sainte-Thérèse, 18 septembre 2020
Trois-Rivières, 17 septembre 2020
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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