En action à la défense de leurs droits

Les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique continuent de lutter pour la sécurité d'emploi


Manifestation de 22 jours des travailleurs d'hôtellerie à l'Assemblée législative

Les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique et partout au pays ont été gravement affectés par les fermetures liées à la pandémie. Ils réclament avec raison que le gouvernement prenne des mesures, en vertu des pouvoirs d'urgence qu'il a adoptés, pour forcer les employeurs à accorder des droits de rappel aux employés mis à pied peu importe la durée de leur mise à pied en raison des fermetures dues à la COVID-19.

Après une manifestation de 22 jours devant l'Assemblée législative, des piquetages continus et des rassemblements devant les bureaux des députés de la Colombie-Britannique, les membres de la section locale 40 de Unite Here ont arrêté leurs actions le 1er septembre lorsque le ministre du Travail, Harry Bains, a annoncé le plan de relance de son gouvernement. Il a dit que celui-ci comprendrait « un engagement de la part des employeurs d'offrir un premier droit de rappel aux employés actuels lorsque le travail reprendrait », c'est-à-dire, une option offerte aux employeurs d'« agir correctement ». De son côté, le gouvernement du NPD a systématiquement refusé d'assumer ses responsabilités sociales de protéger les emplois en garantissant le droit de rappel.

Le 17 septembre, le gouvernement du NPD a annoncé son « plan de relance » intitulé « Une Colombie-Britannique plus forte pour tous et toutes : le plan de relance économique de la Colombie-Britannique ». Le même jour, Zailda Chan, la présidente de la section locale 40 de Unite Here, a publié une déclaration condamnant le plan qui n'offre rien de substantiel pour protéger les emplois des travailleurs d'hôtellerie qui ont été mis à pied ou congédiés à cause de la COVID. « Ce qu'il faut retenir de ce plan c'est que les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique sont laissés à eux-mêmes », a-t-elle dit. Elle poursuit :

« Bien que nous appuyions l'aide économique aux employeurs dans l'hôtellerie, cette aide aurait dû être accompagnée d'une garantie juridique et applicable affirmant que si une compagnie accepte des dollars des contribuables peu importe la forme, elle doit reprendre le personnel mis à pied dès que les affaires s'améliorent.

« La province pourrait facilement appuyer la sécurité d'emploi pour tous les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique mis à pied en leur accordant un droit juridique de retour à leurs emplois pré-COVID lorsque les conditions s'améliorent. Nous avons remarqué l'adoption réussie de ce genre de mesures de l'autre côté de la frontière, à San Francisco, dans le comté de Los Angeles et ailleurs. Les travailleurs mis à pied bénéficieraient ainsi d'une certaine certitude d'autant plus que la province n'encourrait pas la moindre dépense ».

Le 18 septembre, le gouvernement a annoncé qu'il avait établi un Groupe de travail sur le tourisme, une instance de dix membres qui se penchera sur « la stimulation du secteur du tourisme de la Colombie-Britannique et l'optimisation à long-terme de sa compétitivité » et il a présenté un budget de 50 millions de dollars sans aucun terme de référence pour l'instant. Neuf des dix membres du groupe de travail représentent l'industrie des quatre coins de la province et le dixième, qui n'a pas encore été nommé, sera « un représentant du monde ouvrier ».

Chan termine en disant : « Nous avons hâte d'en apprendre davantage sur ce Groupe de travail sur le tourisme et comment la province compte réintégrer les travailleurs mis à pied dans leur emploi avant que les employeurs ne les remplacent par de nouveaux travailleurs lorsque les conditions s'amélioreront. »

La situation des travailleurs d'hôtellerie qui luttent pour la reconnaissance de leurs droits de réintégrer leur emploi peu importe la durée de leur mise à pied en raison de la pandémie de la COVID-19 est une situation à laquelle font face des milliers de travailleurs, en particulier ceux qui travaillent dans le secteur de l'hôtellerie et des services. Non seulement le gouvernement ne protège pas et ne garantit pas leur droit de réintégrer leur emploi quand les entreprises rouvrent ou étendent leurs activités à partir de la réouverture, il aide ouvertement les employeurs à s'attaquer aux salaires et aux conditions de travail qu'ils ont jugé acceptables et qu'ils ont gagnés de haute lutte. Par exemple, de nombreux travailleurs d'hôtellerie qui étaient employés à temps plein ou à temps partiel ont été forcés d'accepter du travail occasionnel, sur appel, un travail précaire avec réduction de salaires, et des horaires flexibles sans avantages sociaux ni aucune forme de sécurité. Les employeurs imposent aussi des salaires et des conditions de travail inférieurs aux travailleurs engagés pour remplacer les travailleurs mis à pied.

La section locale 40 de Unite Here continue de lutter pour les droits de ses membres et pour les droits de tous les travailleurs, organisés ou non organisés, à la dignité et au respect, ce qui comprend le droit de réintégrer leurs anciens emplois.

(Photos : section locale 40 de UNITE HERE)


Cet article est paru dans

Numéro 64 - Numéro 64 - 24 septembre 2020

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