Forum ouvrier

20 novembre, 2019

Plus de 3 000 travailleurs du Canadien National
déclenchent la grève

Tous en appui aux justes revendications des travailleurs du CN!


Terrace, Colombie-Britannique, le 19 novembre 2019

L'empire Glencore annonce qu'il ferme la fonderie de plomb de Belledune au Nouveau-Brunswick
Oui à l'industrie manufacturière! Non à la destruction nationale!
Un geste qui vise à intimider la classe ouvrière
La décision de fermer une fonderie ne devrait pas appartenir à des intérêts privés mondiaux
Réacton des représentants et des politiciens locaux
Le cartel mondial Glencore


Plus de 3 000 travailleurs du Canadien National déclenchent la grève

Tous en appui aux justes revendications
des travailleurs du CN!


Lignes de piquetage à Port Robinson (à gauche) et à Prince George

Le 19 novembre, à minuit une, heure normale de l'Est, environ 3 200 chefs et agents de train et agents de triage ont déclenché la grève, principalement pour des questions de santé et de sécurité qui concernent aussi la santé et la sécurité du public. Les travailleurs sont membres de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), qui a remis un préavis de grève de 72 heures dans la soirée du 15 novembre. La CFTC souligne qu'elle n'a pas été capable de conclure une entente avec le CN parce que la compagnie n'a pas voulu traiter des préoccupations des travailleurs.

La convention collective de ces travailleurs s'est terminée le 23 juillet. Selon les médias monopolisés, les pourparlers avec le CN se poursuivent en ce moment.


On dresse les lignes de piquetage à Saskatoon alors que la grève commence le
19 novembre 2019.

Dans son communiqué de presse du 16 novembre, la CFTC explique :

« À l'heure actuelle, le CN exige des conducteurs de trains qu'ils conduisent seuls les trains à partir de l'extérieur de la locomotive, en s'agrippant au train en mouvement d'une main et en manoeuvrant la locomotive à l'aide d'une télécommande dans l'autre main. On s'attend à ce que les cheminots s'exécutent ainsi en tout temps, y compris sous la pluie et par temps glacial, sur des distances pouvant parfois atteindre environ 27 km.

« Le CN a fait la sourde oreille aux demandes répétées du syndicat de mettre fin à cette pratique dangereuse et d'apporter d'autres ajustements à ses méthodes d'exploitation dans l'intérêt de la sécurité des travailleurs.

« Par ailleurs, certaines demandes du CN visent à accroître le rendement tout en réduisant le personnel. Concrètement, cela signifie qu'il serait plus difficile pour les travailleurs de prendre des congés et qu'ils devraient travailler de plus longues périodes sans repos.

« 'Le Bureau de la sécurité des transports du Canada reconnaît que la fatigue est un enjeu majeur de sécurité dans le secteur ferroviaire. Un trop grand nombre de cheminots conduisent des trains alors qu'ils devraient se reposer', rappelle le président de la CFTC, Lyndon Isaak. Pour la sécurité de tous les Canadiens, le CN ne doit pas empêcher nos membres de prendre les périodes de repos dont ils ont besoin.'

« De plus, le CN tente d'imposer aux travailleurs un plafond à vie sur la couverture des médicaments d'ordonnance. Cette mesure équivaudrait à refuser aux travailleurs et à leur famille un traitement médicalement approprié pour certains types de cancer, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète et d'autres maladies chroniques.

« Les salaires ne sont pas un point d'achoppement majeur dans ces négociations. »


Montréal, 19 novembre 2019

Cela fait longtemps que les travailleurs font état de ces préoccupations, et ils ont mis de l'avant des revendications qui sont ignorées par les monopoles ferroviaires et le gouvernement fédéral.

Les médias monopolisés ont déjà commencé à jouer leur sale rôle pour préparer le terrain à une loi de retour au travail du gouvernement Trudeau pour criminaliser la juste lutte des travailleurs et balayer sous le tapis une fois de plus les enjeux brûlants qu'ils soulèvent, tandis que la sécurité des travailleurs et du public est mise en péril. Douze heures à peine après que les travailleurs du CN aient déclenché la grève, le gouvernement Kenney en Alberta a demandé au premier ministre Justin Trudeau de rappeler immédiatement le Parlement pour adopter une loi de retour au travail (le Parlement doit reprendre ses travaux seulement le 5 décembre). En réclamant la criminalisation des travailleurs en grève et des enjeux importants qu'ils soulèvent, le gouvernement Kenney a honteusement invoqué le manque de pipelines qui selon lui exerce une plus grande pression sur le CN pour transporter le pétrole par rail, et il s'est prétendu le défenseur des fermiers, déclarant qu'ils doivent expédier leurs produits alors qu'ils affrontent déjà le mauvais temps et l'impact de la dispute commerciale avec la Chine.

On ne doit pas permettre que cela se produise. Tous les travailleurs de même que le public doivent exprimer leur appui à la juste revendication des travailleurs du CN d'une convention négociée qui traite de leurs préoccupations et de leurs demandes.

Halifax


Thunder Bay


Winnipeg

Calgary


Edmonton

(Photos : Conférence ferroviaire de Teamsters Canada)

Haut de page


L'empire Glencore annonce qu'il ferme la fonderie de plomb
de Belledune au Nouveau-Brunswick

Oui à l'industrie manufacturière!
Non à la destruction nationale!


Les travailleurs de Belledune en lockout font du piquetage devant des
installations de Glencore à Montréal.

Dans une attaque-surprise, l'empire mondial Glencore a émis un communiqué le 13 novembre dans lequel il annonce la fermeture permanente de la fonderie de plomb de Belledune qu'il contrôle. Les quelque 420 travailleurs de la fonderie, les résidents de la municipalité et les représentants officiels et les élus n'ont pas été consultés et ont reçu cette annonce comme un choc. Il n'y a pas eu de discussion sur la fermeture et, en fait, beaucoup dans la région croyaient que l'investissement récent dans une usine d'acide à la fonderie était un signe que la production allait continuer dans un avenir prévisible.

Deux cent quatre-vingts membres de la section locale 7085 du Syndicat des Métallos, qui travaillent à la fonderie de Belledune, sont en lockout depuis le 24 avril dernier. Ils étaient à Montréal et participaient à des piquetages devant des installations de Glencore pour expliquer leur situation à d'autres travailleurs lorsqu'ils ont appris la nouvelle. Glencore a demandé des concessions aux travailleurs qui affaibliraient beaucoup le régime de santé et de sécurité à la fonderie.

Il va sans dire que l'annonce de la fermeture a été un gros coup pour tous ceux qui sont touchés car cette petite communauté de 1400 personnes dans le nord du Nouveau-Brunswick n'a pas beaucoup d'emplois à part ceux de la fonderie. La perte du travail lié à la fonderie et de la valeur reproduite directe avec la fermeture totale à la fin de l'année est un coup dur pour la municipalité et la région.

La région a subi deux fermetures majeures ces dernières années. Xstrata, qui fait maintenant partie de l'empire Glencore, a fermé la mine avoisinante Brunswick de plomb et de zinc en 2013, ce qui a causé une perte de plus de 900 emplois. Auparavant, en 2005, l'usine de carton ondulé de Smurfit-Stone dans la ville voisine de Bathurst a elle aussi fermé et près de 500 travailleurs ont alors perdu leur emploi. Les travailleurs de ces deux installations et de la fonderie de Belledune ont produit d'énormes quantités de valeur ajoutée au fil des années. La plus grande partie de cette valeur n'a pas été investie dans la région mais a été accaparée et retirée de la région par l'oligarchie financière mondiale en tant que profit privé et l'économie locale en a été très affaiblie.

Les travailleurs du Nouveau-Brunswick et du Canada disent que ces actions, qui font passer les intérêts privés de l'oligarchie financière internationale avant toute autre considération et mettent la vie des populations sens dessus dessous, ne sont pas une façon de faire fonctionner une économie moderne. Ces endroits de travail sont le pilier économique d'une communauté, de ses résidents et de leur avenir. Les décisions au sujet de l'économie et de sa reproduction élargie, de sa diversité et de sa stabilité appartiennent à tous et tous doivent avoir leur mot décisif sur la marche à suivre. Une nouvelle direction de l'économie est nécessaire et les travailleurs organisés et leurs alliés doivent l'établir.

(Photos : Syndicat des Métallos)

Haut de page


Un geste qui vise à intimider la classe ouvrière


Rassemblement communautaire le 4 juin 2019 en appui aux travailleurs
en lockout de la fonderie de Belledune

Les 280 membres de la section locale 7085 du Syndicat des Métallos sont en lockout depuis le 24 avril. Le cartel Glencore a mis les travailleurs en lockout pour les forcer à accepter des concessions sur la santé et la sécurité et sur d'autres questions. La section locale 7085, sous la direction de son président Bart Dempsey, a mené une lutte déterminée contre cette entreprise mondiale géante. Les travailleurs en lockout se sont mérité le respect et l'appui des Canadiens pour leur juste lutte à la défense de leurs droits. D'ailleurs, les membres de la section 7085 se trouvaient à Montréal pour parler aux travailleurs d'autres installations de Glencore le matin même où l'annonce de la fermeture a été faite.

Plusieurs pensent que la fermeture soudaine de la fonderie vise à intimider les travailleurs de toutes les installations de Glencore et les dissuader, eux et d'autres travailleurs, d'organiser des luttes à la défense de leurs droits. Cette intimidation se produit au moment où les travailleurs à l'échelle du Canada trouvent de nouvelles façons d'affronter le pouvoir et la vaste richesse sociale d'empires mondiaux comme Glencore.

Les travailleurs de l'aluminerie ABI de Bécancour, au Québec, ont mené une lutte déterminée de deux ans dans le contexte d'un lockout brutal pour obtenir des conditions d'emploi qu'ils peuvent accepter. La section locale 9700 du Syndicat des Métallos à l'aluminerie a envoyé ses membres dans plusieurs pays du monde pour parler aux travailleurs de sa lutte contre l'oligarchie financière. Le Congrès national d'orientation du Syndicat des Métallos, qui a eu lieu en avril dernier à Vancouver, a annoncé la tenue d'une campagne mondiale contre le lockout des travailleurs de Bécancour par Alcoa/Rio Tinto. Cette campagne mondiale a mis l'accent sur les pratiques antiouvrières d'Alcoa qui possède 75 % d'ABI, et sur les commentaires antiouvriers du gouvernement du Québec et sa collusion pour permettre au cartel de ne pas effectuer ses paiements sur son contrat d'électricité pendant le lockout.[1]

De la même façon, les travailleurs de Belledune gagnaient de la force et de l'appui pendant le lockout pour leur juste lutte à la défense de leurs droits. Plusieurs croient que les oligarques de Glencore ont eu très peur que l'esprit de résistance se répande dans leur empire et veulent tuer cette résistance dans l'oeuf en montrant aux autres ce qui va leur arriver s'ils défendent leurs droits. Comme on peut le voir partout dans le monde, les impérialistes détruisent par l'anarchie et la violence ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Il faut mettre fin à cela !

Note

1. « Les Métallos entreprennent une campagne mondiale pour forcer Alcoa à négocier une convention collective acceptable pour les travailleurs », Forum ouvrier, numéro du 11 avril 2019

(Photos : USW District 6)

Haut de page


La décision de fermer une fonderie ne devrait pas appartenir à des intérêts privés mondiaux

Glencore a déclaré que le lockout et son conflit avec les travailleurs « ne sont pas liés à la fermeture définitive » de la fonderie. Cela dit, le cartel avait prévu investir 65 millions de dollars dans la fonderie et avait déjà dépensé 20 millions de dollars pour la construction d'une nouvelle usine d'acide.

Sans discussion préalable ni preuve à l'appui, Glencore invoque une piètre performance d'affaires et des prévisions financières peu prometteuses pour justifier la fermeture. C'est un argument très pratique pour ce cartel qui estime que le pouvoir de la propriété et le contrôle que cela entraîne permettent aux oligarques de dire et de faire tout ce qu'ils veulent. Avec cet argument, ce sont eux qui décident de ce qu'il faut faire de la valeur ajoutée créée par les travailleurs au fil des années, à savoir si cette valeur est réinvestie dans l'usine et la communauté ou non et s'il faut continuer la production à la fonderie ou la détruire.

Le droit impérialiste des intérêts privés mondiaux de décider prive les travailleurs, les membres de la communauté et les élus de tout pouvoir de décision concernant l'économie socialisée. Il les prive du droit moderne d'accepter ou de ne pas accepter des décisions aussi importantes que celles d'investir ici ou ailleurs la valeur ajoutée produite par les travailleurs et de détruire ou non une usine. Cela doit changer !

Sans aucune preuve vérifiable, le porte-parole de Glencore, Alexis Segal, a déclaré à CBC News : « Soyons très clairs sur le fait que l'usine n'a pas rapporté d'argent ces trois dernières années. En fait, elle a perdu en moyenne 30 millions de dollars par an au cours des trois dernières années. Après ce dernier exercice fiscal, il était évident que les choses n'allaient pas s'améliorer dans les années à venir non plus. »

Chris Eskdale, directeur de Zinc & Lead Assets de Glencore, a dit : « La décision de cesser les opérations de fonte de plomb à notre fonderie Brunswick était très difficile. Malgré des années d'efforts d'employés dévoués et d'une forte équipe de gestion, la fonderie n'a pas été rentable depuis la fermeture de la mine Brunswick en 2013.

« Nous avons soigneusement évalué toutes nos options et sommes arrivés à la conclusion inévitable que la fonderie n'est tout simplement pas viable, indépendamment du récent conflit de travail. »

Quelle fraude ! Si la fonderie n'était pas viable, pourquoi Glencore avait-elle planifié cette année encore de la développer et de poursuivre sa transition vers une fonderie sur mesure avec un investissement de 64 millions de dollars dans une usine d'acide ? La première phase, d'une valeur d'environ 20 millions de dollars, est déjà achevée. Tant la décision d'investir que la décision de fermer sont un secret que seule la direction de l'entreprise connaît. Les travailleurs et les autres personnes touchées sont laissés dans le noir sans voix.

Les responsables de Glencore ont donné l'explication habituelle à propos de la concurrence internationale accrue, notamment à cause de la création de plusieurs nouvelles fonderies de plomb en Chine. Ce type d'explication tourne le dos à l'édification nationale et au besoin de développer une économie diversifiée et autonome qui ne dépend pas de la concurrence à l'étranger. Une telle économie investit dans sa population, sa reproduction élargie et sa diversité, ce qui la rend plus forte généralement en concertant les efforts collectifs de toutes ses régions et de tous ses secteurs par la planification et l'investissement dans la fabrication, la transformation des ressources naturelles, le développement des programmes sociaux et des services publics gratuits et en pratiquant le commerce suivant le principe de l'avantage et du développement réciproques.

Le Canada a besoin non seulement de fonderies de première fusion, mais aussi de fonderies spécialisées pour accroître sa capacité de recycler le plomb et d'autres ressources limitées. Il ne peut continuer d'extraire des matières premières limitées telles que le plomb et le zinc à la vitesse maximale jusqu'à l'épuisement, comme Xstrata l'a fait à la mine Brunswick n • 12. Les ressources limitées doivent être exploitées avec précaution et la richesse sociale qu'elles apportent doit être investie dans d'autres secteurs et dans la population en vue de l'avenir et non pas en vue du profit immédiat comme le font les impérialistes.

La dernière fonderie de plomb au Canada est Trail Operations de la société Teck Resources en Colombie-Britannique. La dernière fonderie de plomb de première fusion aux États-Unis, celle de Doe Run au Missouri, a été fermée en décembre 2013. Les impérialistes ont-ils d'autres plans secrets pour continuer de voler le plomb, le zinc, le lithium, d'autres ressources et la capacité de travail, y compris ceux de pays plus faibles au sein du système impérialiste d'États comme la Bolivie ? Glencore a-t-elle une main dans le récent coup d'État contre le gouvernement d'Evo Morales en Bolivie, lui qui a nationalisé trois de ses installations pour les mettre au service du peuple bolivien et qui, dit-on, n'était pas doux avec les investisseurs étrangers ? On sait que la Bolivie dispose de vastes réserves de plomb et de lithium, nécessaires à la production de batteries, qui sont maintenant très en demande.[1] Les faits sont têtus et ils deviennent connus du grand public quand les peuples s'organisent pour défendre leurs intérêts.

Les Canadiens doivent dénoncer la fermeture de Glencore qui est une attaque contre l'économie du Nouveau-Brunswick et de l'intimidation contre la classe ouvrière. Les droits des travailleurs doivent venir en premier et les travailleurs doivent avoir une voix décisive sur la façon dont les choses sont faites.

Note

1. Avec environ 9 millions de tonnes métriques, la Bolivie détient environ 43 % des réserves mondiales connues de lithium, la plupart d'entre elles dans le salar d'Uyuni. Le lithium est concentré dans la saumure sous la croûte de sel à une concentration relativement élevée d'environ 0,3 %.

Haut de page


Réaction des représentants et des politiciens locaux


Les travailleurs de la fonderie de Belledune maintiennent leurs lignes de piquetage le 16 novembre 2019 après que sa fermeture ait été annoncée.

Le maire de Belledune, Joe Noel, a qualifié la fermeture de « coup dur », non seulement pour la muncipalité, mais pour toute la région, car la fonderie est l'un des plus gros employeurs et fournit du travail à de nombreux entrepreneurs. « Si les employés ne trouvent pas de métier dans la région et ne peuvent pas se recycler, ils vont partir », a-t-il dit. « Nous luttons pour que notre population augmente. Cela ne va certainement pas nous aider. Nous ne voulons pas que quiconque dise au revoir au Nouveau-Brunswick [...] et nous continuerons à travailler pour faire en sorte que cette région progresse », a-t-il ajouté.

Noel a dit que sa priorité était de s'assurer que les employés reçoivent une indemnité de licenciement adéquate, que leurs pensions soient garanties et que ceux qui étaient proches de la retraite aient la possibilité de la prendre « avec une bonne pension, comme c'était prévu ».

Noel a dit que la municipalité perdrait environ 800 000 dollars de recettes fiscales, soit 16 % de son budget total, à la fermeture de la fonderie, ajoutant qu'il ne savait pas comment la région compenserait cette perte. « Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez faire en un tour de main. Cela va prendre du temps et de la planification », a-t-il dit. Noel a souligné que la région devait tirer parti de ses ressources naturelles. « Je pense que nous devons tout faire pour les utiliser de notre mieux et les rentabiliser », a-t-il déclaré.

Le problème qui se pose au maire et à la région tout entière est qui doit récolter les bénéfices d'entreprises comme Glencore ou de toute autre entreprise ? L'économie locale a besoin que les profits provenant de la valeur ajoutée produite par les travailleurs soient réinvestis dans l'économie locale, la communauté et l'édification nationale et non subtilisés comme le fait l'oligarchie financière internationale lorsqu'elle s'accapare la valeur ajoutée en tant que profit d'entreprise, profit d'intérêt et profit sur la rente.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a organisé une réunion d'urgence avec Glencore Canada, mercredi soir, après que la compagnie ait annoncé plus tôt dans la journée qu'elle fermait sa fonderie de plomb.

Trevor Holder, le ministre de l'Enseignement postsecondaire, de la Formation et du Travail a participé à la réunion et déclaré ce qui suit à Information Morning Fredericton : « il est très clair, suite à la réunion, qu'elle [Glencore] quitte la région. Ce ne sera pas possible de lui faire changer d'idée. C'est possible que nous devrons donner une nouvelle formation à des personnes. Il se peut que des gens puissent changer d'orientation. »

Holder a dit qu'aucun échéancier n'est prévu en ce moment, mais que des groupes et des départements concernés vont se réunir dans les semaines qui viennent pour discuter de solutions. « Je pense que ce qu'il faut faire maintenant c'est aller de l'avant comme province et travailler avec la communauté affectée », a-t-il dit.

Le maire de Bathurst Paolo Fongemie a dit à Radio-Canada que la fonderie de Belledune était une grosse cliente de NB Power et une grande contributrice aux taxes foncières et que tout le monde dans la province sort perdant de cette fermeture. Il veut que la province développe une stratégie économique pour la région du nord. Il a appelé le gouvernement provincial à mettre sur pied immédiatement un comité d'adaptation de la main-d'oeuvre pour les 420 employés de la fonderie qui seront bientôt sans emploi.

Fongemie a dit que le nord du Brunswick a déja été une « région fortement industrielle » mais qu'avec la fermeture imminente de la fonderie, c'est maintenant le gouvernement qui sera un de ses plus gros employeurs avec ses hôpitaux, Service Canada et le collège communautaire. Il a rappelé à tous que la fonderie est la troisième installation majeure à fermer dans la région de la Baie-des-Chaleurs en 15 ans, ce qui porte à environ 2 000 le nombre d'emplois industriels bien payés perdus. « Nous avons été capables de surmonter les deux premières pertes », a dit Fongemie, parlant de la fermeture du moulin de Bathurst en 2005 et de la fermeture de la mine Brunswick en 2013. « Nous allons surmonter cette perte elle aussi parce que c'est ainsi que nous sommes faits dans le nord de la province. Nous retroussons nos manches et nous travaillons, et la résilience fait partie de notre ADN, mais c'est certain que c'est frustrant. »

La fermeture de la fonderie Brunswick, qui a été ouverte en 1966, ne va pas seulement affecter les 420 employés de la fonderie et leurs familles. Elle va causer d'importants « dommages collatéraux » dans la municipalité, a dit Fongemie. De nombreux entrepreneurs et camionneurs en dépendent pour leur entreprise et la mine Trevali vend son minerai à Glencore pour sa fonderie. D'autres entreprises de la région bénéficient de l'effet indirect qui est produit lorsque les travailleurs dépensent leur salaire dans leur région.

Denis Caron, le PDG du Port de Belledune a dit que le port a été construit pour la fonderie en 1968. Il a dit être « bouleversé » par la nouvelle de la fermeture imminente. Caron espérait que la fonderie maintiendrait ses activités compte tenu des investissements que Glencore y avait faits récemment. La compagnie a dépensé environ 20 millions de dollars pour la première phase de la modernisation d'une usine d'acide évaluée à 64 millions de dollars. « Je croyais que peut-être il y aurait une fermeture temporaire mais nous ne nous attendions certainement pas à cela », a dit Caron. Le gouvernement provincial s'est engagé à fournir 7 millions de dollars au Port de Belledune pour aider à ses plans d'expansion alors que le port continue de grandir mais la fermeture de la fonderie va réduire ses activités d'au moins 10 % et son revenu annuel de 1 million de dollars. Caron a dit que seulement deux autres clients utilisent le port. Environ 24 produits différents en vrac provenant de plusieurs pays du monde ont été expédiés par le port l'an dernier, pour un total d'environ trois millions de tonnes mais cela comprend ce qui vient de la fonderie. Il a dit espérer que certains des entrepôts de la fonderie peuvent être sauvegardés et utilisés en conjonction avec le port. « La fonderie est située très près du port. Et je crois qu'il y aura des opportunités. [...] Je pense que ces opportunités doivent être explorées, c'est certain. »

(Sources : CBC News, Shift, Radio-Canada, Information Morning Fredericton, mining.com et Wikipedia. Photos : Syndicat des Métallos)

Haut de page


Le cartel mondial Glencore

Glencore est un cartel monstre de l'oligarchie financière internationale contrôlant de nombreuses entreprises dans les secteurs des mines, de l'énergie, de l'agriculture, du transport maritime, du marketing et des finances dans cinquante pays. Glencore plc a son administration centrale à Baar, en Suisse, et son siège social à Saint-Hélier, à Jersey.

Glencore fonctionne comme une entité supranationale d'intérêts privés exerçant son autorité sur les gouvernements et les États où elle exerce ses activités. Partout où l'oligarchie financière n'exerce pas le contrôle, elle utilise sa richesse sociale, ses relations et le pouvoir militaire des impérialistes pour s'emparer du contrôle par le changement de régime, l'invasion, les sanctions, les blocus, les assassinats, l'anarchie et de violents affrontements subversifs avec des gouvernements dans le but de causer le désordre et d'affaiblir l'État existant. Elle utilise tous les moyens qu'elle juge nécessaires pour servir ses intérêts privés.

Cent cinquante-huit mille travailleurs de Glencore dans le monde ont généré une valeur calculée comme étant l'équivalent d'un revenu brut réalisé de 219,754 milliards de dollars américains en 2018. Elle possède des actifs immobilisés et en circulation d'une valeur de 128,485 milliards de dollars américains, dans lesquels les travailleurs extraient des ressources naturelles, expédient des produits et font le travail de bureau et les opérations financières. Les actions commercialisées de la société sont détenues, dans l'ordre de grandeur, par la Qatar Investment Authority, Ivan Glasenberg, Harris Associates, BlackRock, Daniel Maté, Telis Mistakidis, la Norges Bank et d'autres.

Selon Wikipédia, le cartel actuel a été créé par la fusion de Glencore et Xstrata en 2013 et se classe au dixième rang du Fortune Global 500 des plus grandes entreprises du monde.

Avant la fusion, Glencore était déjà la plus grande entreprise de Suisse et la plus grande entreprise d'opérations sur marchandises au monde dans le secteur des ressources, avec une part de marché mondiale de 60 % en 2010 pour le zinc commercialisé à l'international, 50 % pour le cuivre, 9 % pour les céréales et 3 % pour le pétrole. Elle fournissait des métaux, des minéraux, du pétrole brut, des produits pétroliers, du charbon, du gaz naturel et des produits agricoles à des clients internationaux dans les secteurs de l'automobile, de l'énergie, de l'acier et de la transformation alimentaire.

Les activités de Xstrata ont été fusionnées dans Glencore. Xstrata demeure l'un des principaux producteurs de charbon et le premier exportateur mondial de charbon thermique, de cuivre, de nickel, de vanadium primaire et de zinc et le premier producteur mondial de ferrochrome. Ses opérations dans 19 pays d'Afrique, d'Asie, d'Australasie, d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud ont été intégrées à l'empire Glencore. Avant la fusion, Xstrata était la 16e plus grande société cotée à la Bourse de Londres.

Selon les informations de l'entreprise, l'activité minière de base de Xstrata a été élargie pour devenir une « société d'investissement privé » avec des intérêts détenus dans divers secteurs et 51 sociétés de portefeuille dans 30 pays. Wikipédia définit une société de portefeuille comme une société ou une entité dans laquelle investit une société de capital-risque, une entreprise d'acquisition ou une société de portefeuille.

Sur le site Web de Glencore on lit :

« Glencore est l'une des plus grandes sociétés de ressources naturelles diversifiées au monde et un important producteur et distributeur de plus de 60 produits. Les activités du groupe comprennent environ 150 sites miniers et métallurgiques ainsi que des actifs de production dans le secteur pétrolier.

« Avec une forte empreinte dans les régions établies et émergentes des ressources naturelles, les activités industrielles et de marketing de Glencore s'appuient sur un réseau mondial de bureaux situés dans plus de 35 pays.

« Les clients de Glencore sont des consommateurs industriels, tels que ceux des secteurs de l'automobile, de l'acier, de l'énergie, de la fabrication de batteries et du pétrole. Nous fournissons également des services de financement, de logistique et d'autres services aux producteurs et aux consommateurs de produits de base. Les sociétés de Glencore emploient environ 158 000 personnes, y compris des sous-traitants. »

Outre la fonderie de Belledune, Glencore contrôle huit autres usines au Canada à l'extérieur du Nouveau-Brunswick.

Haut de page


(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)

PDF

NUMÉROS PRÉCÉDENTS | ACCUEIL

Site web:  www.pccml.ca   Email:  forumouvrier@cpcml.ca