Numéro 56 - 5 septembre 2020
Fête du Travail 2020
Des forums ouvriers pour échanger
des points de vue sur les nouveaux défis
des développements actuels au Canada
et aux États-Unis
• Parler
en son propre nom et la nécessité de s'organiser
vont de pair
- Normand Chouinard -
• Les
conditions exigent que les travailleurs agissent
avec force et conscience
- Le Centre ouvrier du
PCC(M-L) -
Les conséquences de l'offensive antisociale
néolibérale
pendant la pandémie
• La
richesse combinée des 12 oligarques
américains les plus riches dépasse le billion de
dollars pendant la pandémie
• La
concentration du capital pendant la pandémie
- Sandy E. Ramirez
Gutiérrez -
• Les
envois de fonds - un secteur unique du système
financier mondial
• La
situation difficile du commerce extérieur en
Amérique latine et dans les Caraïbes en raison
de la pandémie
- Commission économique
pour l'Amérique latine et les Caraïbes -
• Diminution
du produit intérieur au Mexique
Importants anniversaires
• Le 75e
anniversaire de la fondation du Vietnam
socialiste
est célébré au Canada
• Le
Vietnam célèbre 75 ans d'indépendance
nationale, le 2 septembre
- Steve
Rutchinski -
• Commémoration
du 75e anniversaire de la victoire du
peuple
chinois contre l'agression japonaise durant la
Deuxième Guerre
mondiale, le 3 septembre
• Le 72e anniversaire
de la fondation de la République
populaire démocratique de Corée, le 9 septembre
Le recours aux milices racistes appuyées par
l'État aux États-Unis
• La
résistance se poursuit aux tentatives organisées
par l'État
de saper le mouvement pour le changement
Fête du Travail 2020
À l'occasion de la Fête du Travail 2020,
dans les conditions difficiles de la pandémie de
la COVID-19, le Centre ouvrier du Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste) adresse ses
salutations aux travailleurs d'un océan à l'autre.
Nos meilleurs voeux de succès aux travailleurs de
tous les secteurs de l'économie dans leurs efforts
pour garantir les droits de tous et de toutes dans
les conditions difficiles de l'offensive
antisociale néolibérale.
Le Centre ouvrier du PCC(M-L) organise en
septembre, octobre et novembre des forums ouvriers
afin que les travailleurs de différents secteurs
de l'économie puissent échanger leurs points de
vue entre eux par des réunions de moins de 10
personnes à la fois qui respectent les normes de
distanciation physique, des réunions virtuelles
sur Zoom et Skype, des webinaires, et à travers
ses publications. Ces échanges visent à aider les
travailleurs à analyser les événements actuels, à
s'orienter et à accomplir la même chose avec
toutes les sections du peuple.
Nous
appelons les travailleurs à échanger leurs points
de vue sur les défis auxquels eux et leur secteur
de l'économie sont confrontés en ce moment, à
l'heure où d'autres stratagèmes pour payer les
riches sont mis en place au nom de la reprise
économique et du bien-être de la classe moyenne.
Nous appelons les travailleurs à discuter des
défis auxquels le pays fait face, selon eux, à la
lumière de la « révolution de palais » en
cours à Ottawa et des élections aux États-Unis. La
« révolution de palais » a déjà placé
Chrystia Freeland au poste de ministre des
Finances et de vice-première ministre. La
situation aux États-Unis, où les cercles
dirigeants cherchent désespérément à perpétuer
leur système de gouvernance en crise tout en
détournant et en étouffant les efforts du peuple
pour s'investir de pouvoir, ne présage rien de
bon.
Comment s'attaquer aux conditions de la pandémie,
au chômage élevé, à la pauvreté croissante et à la
détermination des riches d'utiliser ces
circonstances pour avancer leurs intérêts privés
étroits tandis que le peuple est laissé à
lui-même ? Comment obliger les gouvernements
à rendre des comptes lorsqu'ils renoncent à
assumer la responsabilité sociale de protéger la
population et adoptent de plus en plus de lois qui
rendent légal ce refus de responsabilité ?
La nouvelle ministre des Finances est en train de
préparer en notre nom d'autres stratagèmes pour
payer les riches, en invoquant de grands idéaux de
paix, de liberté et de démocratie et en prétendant
que ces mesures vont sauver l'humanité et
l'environnement naturel. Tout est fait pour
marginaliser, réduire au silence et éliminer les
voix indépendantes et les initiatives des
travailleurs sous prétexte que celles-ci
pourraient mener au « pouvoir de la rue ».
L'aveuglement dogmatique mène à de vieilles
conceptions dépassées à propos du besoin d'une «
méritocratie », qui fait prétendument
ressortir « les meilleurs et les plus
brillants » à qui nous devrions confier notre
destin. Selon cette conception, la société
aujourd'hui aurait besoin de cette couche de
dirigeants éclairés pour nous simplifier les choix
et nous donner la petite poussée dont nous avons
besoin pour faire les bons choix. Il n'y aurait
pas de membres égaux et à part entière d'un corps
politique constitué pour garantir les droits de
tous et de toutes que nous possédons du fait que
nous sommes des êtres humains. Il ne doit pas
avoir de processus décisionnel qui investisse le
peuple du pouvoir souverain, seuls doivent exister
les intérêts privés étroits.
L'idée d'une dictature prétendument bienveillante
qui concentre le pouvoir entre les mains de ceux
que les dirigeants jugent éclairés n'est pas une
invention nouvelle. Elle remonte aux XVIIe et
XVIIIe siècles et cela montre à quel point ceux
qui dirigent aujourd'hui sont en faillite. Leur
faillite est telle que, incapables de canaliser le
développement sans entraves des forces productives
qui rend obsolète la propriété privée de ce qui
appartient à la société, ils cherchent à détruire
ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Ils le font au
nom de la défense des valeurs civilisées contre le
« populisme » et à la« barbarie » des «
extrêmes de gauche et de droite » et sous
prétexte de vouloir sauver la classe moyenne du
gouffre de l'enrichissement des riches et de
l'appauvrissement des pauvres.
Le plan de relance économique tant attendu du
gouvernement fédéral canalisera encore plus les
avoirs de la société au service des intérêts
privés étroits qui dictent la politique économique
et financière. L'oligarchie est en train de
planifier les infrastructures dont elle a besoin
en ce moment et la manière dont elles seront
payées. Leurs lois concentrent de plus en plus le
pouvoir décisionnel, de sorte que personne ne sait
ce qui se passe et que le gouvernement ne peut
être tenu responsable.
Dans cette
situation et face à l'incohérence de la pensée
dominante que c'est à chacun de pourvoir à ses
besoins, les travailleurs et leurs organisations
sont censés limiter leurs réponses au choix
absurde de retirer leur travail et être aussitôt
déclarés hors-la-loi ou de recourir aux tribunaux,
à la Charte des
droits et libertés avec ses « limites
raisonnables » et aux commissions des
relations de travail pour défendre leurs droits.
Nous assistons depuis des années à la
prolifération des voies sans issue qui servent à
maintenir le statu quo néolibéral inacceptable
alors que nous sommes de plus en plus privés de ce
qui nous appartient de droit.
Tout le monde se bat pour faire respecter ses
droits et cela est de plus en plus perçu comme une
question de vie ou de mort en raison de la
pandémie de la COVID-19. La défense des droits de
tous et de toutes est de plus en plus considérée
comme une responsabilité sociale des gouvernements
à tous les niveaux.
Les forums ouvriers permettent aux participants
de s'exprimer et d'entendre comment les problèmes
sont traités dans les différents secteurs de
l'économie. Ils permettent aux travailleurs
d'apprendre les uns des autres et, en ce moment,
d'échanger leurs points de vue sur ce que nous
réservent le discours du Trône de la fin de
septembre, le programme de l'opposition officielle
et l'intégration du Canada à l'État échoué des
États-Unis qui cherche désespérément à se
réinventer.
Qu'est-ce que les travailleurs proposent aux
Canadiens pour changer la situation en leur faveur
dans les conditions actuelles ? C'est une
chose que de reconnaître que nous ne pouvons pas «
revenir à la normale », c'en est une autre
que de savoir ce qu'il faut faire pour éviter les
catastrophes que cette « normale » nous
réserve d'un océan à l'autre.
Ensemble, nous pouvons trouver ce qu'il faut
faire. Que chacun fasse sa contribution en
participant aux forums ouvriers ou en organisant
de tels forums, en partageant ses expériences et
en donnant son opinion. C'est à nos risques et
périls si nous fermions les yeux sur l'importance
d'analyser les événements en cours.
Joignez-vous à la discussion et à l'échange de
vues !
Pour plus d'informations ou pour participer,
écrire au Centre ouvrier du PCC(M-L) à
centreouvrier@cpcml.ca.
- Normand Chouinard -
Pendant
toute l'année 2019 et à travers la pandémie du
COVID-19 durant l'année 2020, le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) a
souligné l'importance que les travailleurs parlent
en leur propre nom et définissent la nouvelle
personnalité démocratique qui est requise, la
définissant à leur image. Qu'est-ce qui va
permettre aux travailleurs de devenir une force
dirigeante dans la résolution des problèmes
auxquels la société fait face représente le besoin
le plus crucial de notre époque et exige une
solution dans la situation actuelle. Sans la
création d'une nouvelle personnalité démocratique,
la voie du progrès demeurera bloquée.
Les institutions de la bourgeoisie sont dans une
telle crise que non seulement confinent-elles la
classe ouvrière dans un rôle de masse votante,
mais l'État, dans les mains de l'oligarchie
financière impérialiste, fait tout pour que les
travailleurs et le peuple agissent contre leurs
propres intérêts. Plus le besoin est grand que les
travailleurs parlent en leur nom et définissent
leur politique indépendante, plus la bourgeoisie
s'assure d'étouffer dans l'oeuf toute tentative du
peuple de se doter d'organisations et de formes
sociales qui peuvent lui permettre de faciliter sa
liberté d'expression. Sans organisation, la
liberté de parole et la liberté d'expression
demeurent abstraites.
Durant la période de l'ancien contrat social, les
mécanismes de la société civile avaient l'objectif
de faciliter l'expression d'une certaine opinion
publique dans la société. Cette société civile
n'existe plus. Elle a été remplacée par les
arrangements politiques néolibéraux par lesquels
les riches agissent et décident sans même se
préoccuper de créer une opinion publique et
d'adopter des décisions au moyen d'un processus
démocratique qui éduque et mobilise le corps
politique jusqu'à un certain point. Aujourd'hui,
comment la question de la libre expression et du
droit de parole se pose-t'elle pour les
travailleurs ?
La résolution de ce problème est une nécessité
historique. De nouvelles formes d'organisations
doivent être créées pour résoudre ce problème.
Notre travail doit faciliter la pratique politique
de parler en son propre nom, à partir de ses
propres préoccupations, de ses intérêts de classe
et de son partis pris prolétarien.
Depuis 50 ans, le PCC(M-L) effectue ce
travail sans relâche et continue de le faire
aujourd'hui dans les nouvelles conditions du repli
de la révolution, de la crise sans précédent des
institutions bourgeoises et du danger imminent de
guerre impérialiste.
Les travailleurs veulent défendre leur droit à la
parole en tant qu'individus ayant des droits et
des réclamations qui leurs sont propres.
Cependant, sans l'organisation qui peut amener
cette parole dans l'opinion publique, celle-ci
devient diffuse et l'État fait en sorte qu'elle
n'a pratiquement aucune influence et demeure une
politique marginale et inefficace. De plus, les
travailleurs se rendent compte que leurs positions
individuelles sont de plus en plus criminalisées
de toutes sortes de manières. La classe ouvrière
et le peuple en général rejettent la culture de la
vulgarité et de l'ignorance ou encore la politique
d'attaques personnelles ou de diabolisation de la
personne. Pour eux, le droit de parole signifie
l'affirmation du droit d'établir des relations
humaines modernes avec leurs pairs dans le but de
prendre en main les questions du pouvoir politique
et de qui décide. Pour cela, ils reconnaissent la
nécessité d'établir leurs propres organisations
qui vont garantir que le droit individuel de
chaque travailleur de s'exprimer puisse être
exercé en toute sécurité et que cette expression
puisse devenir effective dans la résolution des
problèmes de la société.
Le travail du Parti pour bâtir le Centre ouvrier
et les groupes de rédacteurs et de diffuseurs et
son journal en ligne, Forum ouvrier, et
pour établir d'autres forums où les travailleurs
se réunissent pour partager leur expérience et
leurs opinions et élaborer les positions qui sont
appropriées et effectives est crucial aujourd'hui
à la réalisation de tout progrès. Les groupes de
rédacteurs et de diffuseurs sont essentiels, car
ils ne laissent pas au hasard les échanges
d'opinions et la discussion. Ces consultations
sont au centre de la nécessité historique de
donner naissance au renouveau. Dans la situation
actuelle, il est crucial et essentiel que la
presse de masse du Parti et la presse de masse
sans parti et les forums ouvriers deviennent les
outils par lesquels le Parti mobilise les
travailleurs dans la politique démocratique de
masse qui les favorise.
Cette année est le
cinquantième anniversaire de la fondation du
PCC(M-L). Nous sommes en train de faire le bilan
de ce travail tout en poursuivant notre travail
sans relâche. La presse de masse du Parti a un
passé et un présent, mais il faut aussi définir
l'avenir. L'essence de cet avenir est de garantir
que la voix de la classe ouvrière et son Parti
deviennent de plus en plus influents afin de
donner une nouvelle direction à la société. La
mobilisation politique maximale de plus en plus de
travailleurs à ce travail est la clé pour
atteindre les objectifs dont ils ont besoin et
qu'ils doivent établir eux-mêmes.
L'oligarchie financière et la bourgeoisie
impérialiste n'ont aucun avenir à offrir à
l'humanité sauf l'anarchie, la violence et la
guerre. La classe ouvrière et le peuple en sont
parfaitement conscients. Malgré les grandes
difficultés auxquelles nous faisons face, de
grandes opportunités existent pour aller de
l'avant et faire des progrès dans notre travail.
Il nous faut trouver ces opportunités et saisir
l'occasion pour bâtir le nouveau. Même si la
responsabilité est grande, c'est une
responsabilité que nous acceptons. C'est dans ce
contexte que tout le poids possible doit être mis
derrière ce travail afin que le Centre ouvrier
soit à la hauteur des exigences. C'est un défi que
nous acceptons.
Normand Chouinard est membre de l'exécutif du
Centre ouvrier du PCC(M-L).
- Le Centre ouvrier du PCC(M-L) -
Bannière lors de la manifestation pour un statut
pour tous et toutes à Montréal, le 4
juillet 2020
La création des formes nécessaires pour bâtir la
force de la classe ouvrière indépendamment de
l'élite impérialiste est le travail le plus
essentiel et crucial pour le mouvement ouvrier en
ce moment. La classe ouvrière est la classe
sociale la plus importante et la plus avancée du
pays. Elle est la seule force sociale capable de
faire avancer l'économie dans une nouvelle
direction prosociale et de réaliser le renouveau
démocratique pour que le peuple exerce un contrôle
sur les décisions concernant les affaires
économiques, politiques et sociales qui affectent
sa vie.
Dans les circonstances de la pandémie/crise
économique et en opposition aux besoins, aux
points de vue et aux revendications de la classe
ouvrière, l'élite dirigeante qui contrôle les
gouvernements a pris des mesures pour défendre à
tout prix la richesse, le pouvoir et les
privilèges des oligarques, abandonnant toute
responsabilité sociale envers le peuple et la
société.
Une faiblesse
fondamentale de l'élite dirigeante est qu'elle ne
veut pas que la classe ouvrière participe à
l'établissement du but et de la direction de
l'économie et du pays. Cela se voit dans la
réponse à la pandémie, où elle a empêché la classe
ouvrière de prendre le contrôle de la situation et
de mobiliser les ressources humaines et
matérielles du pays pour détruire le virus par la
science et la conscience et la responsabilité
sociales.
De toute évidence, si la classe ouvrière n'était
pas privée de son rôle dirigeant et que le pays
n'avait pas été affaibli par plusieurs décennies
d'offensive antisociale, le peuple aurait été en
mesure de vaincre la pandémie sans se retrouver
dans une crise. Des programmes sociaux solides
dans les domaines de la santé et de l'éducation, y
compris les garderies, l'assurance-emploi et
l'indemnisation des travailleurs, qui répondent
aux besoins de tous, des services publics et des
entreprises publiques qui peuvent agir rapidement
pour défendre l'intérêt public et ne pas être
redevables aux intérêts privés des riches du
monde, plus une classe ouvrière pleinement
mobilisée et organisée, prête et résolue à
défendre le peuple et la société, ramèneraient la
pandémie sous contrôle.
Les oligarques au pouvoir ont aggravé l'urgence
sanitaire en générant une crise économique en plus
de la pandémie, en particulier dans le secteur des
services, rendant la vie insupportable pour de
nombreux travailleurs vulnérables et de petits
entrepreneurs. Cela n'aurait jamais dû se produire
et la faute revient carrément à ceux qui
contrôlent la situation, qui sont déterminés à
payer les riches, à détruire les programmes
sociaux et à refuser aux travailleurs leur rôle
dirigeant dans la société, quelles qu'en soient
les conséquences.
Le fait de priver la classe ouvrière de sa
position centrale dans la société moderne a
considérablement exacerbé les problèmes résultant
de la pandémie. L'offensive antisociale de
plusieurs décennies consistant à payer les riches
et à attaquer les programmes sociaux et les droits
que nous avons tous et toutes du seul fait que
nous sommes des êtres humains, a laissé l'économie
et le pays vulnérables face au virus. Nous voyons
maintenant à quel point les gouvernements fédéral
et provinciaux et le gouvernement du Québec sont
au service des intérêts impérialistes mondiaux qui
dictent que les gouvernements et l'économie
doivent réagir à la situation de manière à
favoriser l'expansion de leur contrôle et de leur
pouvoir et de manière à concentrer davantage la
richesse entre les mains de quelques-uns. Le
discours du Trône attendu le 23 septembre
cherchera à le justifier au nom de grands idéaux.
Les oligarques mondiaux utilisent la situation
pour placer tous les aspects de l'économie sous
leur contrôle direct, y compris les petites
entreprises, le commerce de détail et d'autres
secteurs, et pour étendre leur influence et leur
contrôle sur les affaires politiques et sociales
du pays. La concentration de la richesse et du
pouvoir entre les mains de quelques-uns est sans
précédent et représente un grand danger pour le
peuple et la société.
La Fête du Travail 2020 voit la classe
ouvrière confrontée à de grandes difficultés, mais
dans une situation qui offre aussi des
possibilités parce que ces développements
dissipent les illusions à droite et à gauche selon
lesquelles une classe sociale ou une force autre
que les travailleurs eux-mêmes défendra leurs
droits et leur épargnera une détérioration des
conditions.
Les travailleurs
peuvent voir par eux-mêmes que l'élite
impérialiste au pouvoir n'a aucun intérêt à
défendre les responsabilités sociales de l'État
envers le peuple et la société. L'élite dirigeante
mondiale est résolue à défendre sa propre richesse
privée, son pouvoir et ses privilèges au mépris
total de toute responsabilité sociale. Cela se
voit dans les mesures antisociales et
antiouvrières adoptées en Alberta, en Ontario, au
Québec et ailleurs, en utilisant la pandémie comme
excuse.
La pandémie et la crise économique ont accru la
pression et les difficultés pour la classe
ouvrière, en plus de la poursuite de l'offensive
antisociale qui attaque les droits et les
conditions de vie et de travail. Mais la classe
ouvrière n'est pas impuissante face à cela. Elle
résiste et voit la nécessité d'organiser des
forums qui placent les travailleurs au centre de
toutes les affaires économiques, politiques et
sociales et contribuent à préparer une direction
prosociale pour que le pays arrête de payer les
riches, augmente les investissements dans les
programmes sociaux, services et entreprises
publics et pour défendre les droits de tous.
Affrontant ces conditions avec courage, sagesse
et une ferme conviction en leur capacité de
s'organiser et de diriger une défense militante,
les travailleurs changeront la situation en leur
faveur comme il se doit.
Ensemble, construisons les formes qui fournissent
aux travailleurs leur propre voix, des défenseurs,
des dirigeants et une politique indépendante qui
les servent bien.
Notre sécurité est dans la
lutte pour défendre nos droits !
Seuls les travailleurs peuvent
changer la situation en notre faveur !
Organisons-nous pour créer notre
politique indépendante et nos forums
ouvriers !
(Photos : LML, FIQ)
Les conséquences de l'offensive
antisociale néolibérale pendant la pandémie
Une nouvelle étude de l'Institut américain
d'études politiques (IPS) a montré que, depuis le
début de la pandémie, les 12 principaux
milliardaires américains ont vu leur richesse
combinée grimper de 40 %, soit 283
milliards de dollars, pour atteindre plus
de 1 000 milliards de dollars.
C'est la première fois dans l'histoire des
États-Unis que la valeur nette collective des 12
principaux milliardaires américains a dépassé le
cap du billion de dollars.
La « douzaine
oligarchique », comme l'appelle l'IPS,
comprend : Jeff Bezos (189,4 milliards de
dollars), Bill Gates (114 milliards de dollars),
Mark Zuckerberg (95,5 milliards de dollars),
Warren Buffett (80 milliards de dollars), Elon
Musk (73 milliards de dollars), Steve Ballmer (71
milliards de dollars), Larry Ellison (70,9
milliards de dollars), Larry Page (67,4 milliards
de dollars), Sergey Brin (65,6 milliards de
dollars), Alice Walton (62,5 milliards de
dollars), Jim Walton (62,3 milliards de dollars)
et Rob Walton (62 milliards de dollars).
« C'est un jalon inquiétant dans l'histoire de la
concentration des richesses et du pouvoir aux
États-Unis. C'est tout simplement trop de pouvoir
économique et politique entre les mains de 12
personnes. Du point de vue d'une société
démocratique autonome, cela représente une
douzaine oligarchique ou une douzaine
despotique », indique l'étude.
Les chercheurs de l'IPS, Chuck Collins et Omar
Ocampo, écrivent que « pendant la première phase
de la pandémie, entre le 1er janvier et
le 18 mars 2020, la richesse collective
de la douzaine oligarchique a diminué de 96
milliards de dollars. Mais leur richesse a
rapidement rebondi et a dépassé le niveau de
richesse des Forbes 400 de
septembre 2019. La seule exception est Warren
Buffett, qui est toujours 2 milliards de
dollars en dessous de sa richesse de
septembre 2019, mais qui vaut
actuellement 80 milliards de dollars ».
L'étude montre qu'Elon Musk a été le plus grand
profiteur de la pandémie, voyant sa richesse
tripler, passant de 24,6 milliards de dollars
le 18 mars à 73 milliards de dollars
le 13 août - une augmentation de 48,5
milliards de dollars ou 197 pour cent.
Le cofondateur d'Amazon, Jeff Bezos,
valait 189,4 milliards de dollars en août -
soit une hausse de 76 milliards de dollars
ou 68 % depuis mars - tandis que le PDG
de Facebook, Mark Zuckerberg, valait 95,5
milliards de dollars, ayant augmenté sa valeur
de 40,8 milliards de dollars
ou 75 %. « La richesse totale de la
douzaine oligarchique est supérieure au PIB de la
Belgique et de l'Autriche réunis », a déclaré
Omar Ocampo. « Pendant ce temps, des dizaines de
millions d'Américains sont au chômage ou vivent au
jour le jour, et 170 000 personnes sont
mortes de la COVID-19 aux États-Unis ».
- Sandy E. Ramirez Gutiérrez -
La pandémie causée par le virus du SARS-Cov-2 et
les mesures pour contenir sa propagation semblent
avoir plongé le capitalisme dans une nouvelle
crise depuis l'effondrement financier
de 2008. Selon les estimations des organismes
internationaux, le monde traverse la pire
récession depuis les années 1930 : le
Fonds monétaire international estime que le Grand
Confinement réduira le PNB de 3 %
en 2020, la Banque mondiale, plus pessimiste,
prévoit une baisse de 5,2 % et
l'Organisation de coopération et de développement
économiques, une baisse de 6 % s'il n'y
a pas de recrudescence de la pandémie. Pour ces
organisations et pour de nombreux analystes, la
stagnation économique et les inégalités engendrées
par cette crise ne peuvent être résolues sans
l'intervention directe des États qui doivent
favoriser des dépenses accrues pour élargir les
systèmes de santé, garantir les programmes sociaux
et encourager l'activité économique par des
crédits et des subventions aux entreprises, dans
une sorte de refondation du capitalisme ou, comme
le disent certains économistes, une suspension des
lois du capitalisme.[1]
Cependant, les signes d'une récession étaient
déjà présents avant la pandémie, comme l'analyse
François Chesnais (2020) sur la base de la
croissance de la capacité productive utilisée.[2] Ainsi, les
mesures imposées par l'urgence sanitaire, loin
d'être à l'origine de la pandémie, pourraient être
un facteur accélérant une restructuration de
l'économie mondiale qui ne « suspend » pas le
capitalisme, mais le consolide par une nouvelle
vague de décentralisation et de concentration du
capital selon la capacité de tirer profit des
changements qui ont surgi en raison de la
pandémie.
Pour ce qui est des
flux mondiaux de capitaux, les données liées aux
investissements étrangers directs (IED) montrent
une chute importante ayant des conséquences
diversifiées. La Conférence des Nations unies sur
le commerce et le développement (CNUCED) a prévu
une réduction de près de 40 % des IED
en 2020 comparativement à 2019 et
entre 45 % et 50 %
en 2021 en raison des mesures de confinement
imposées à la presque totalité du monde. Il
s'ensuit un choc de l'offre et de la demande pour
les entreprises transnationales, surtout pour les
industries les plus intensives des chaînes
d'approvisionnement mondiales telles que
l'industrie manufacturière et le secteur de
l'extraction. Selon le rapport de la CNUCED, les
100 plus importantes entreprises transnationales
ont révisé à la baisse leurs prévisions de profits
en 2020, mais le secteur de l'automobile et
les entreprises d'extraction (en particulier les
secteurs minier et pétrolier) sont les plus
touchés, alors même que les entreprises
pharmaceutiques et les grandes entreprises
technologiques ont ajusté leurs prévisions à la
hausse.
Ce sont aussi les entreprises technologiques qui
ont été les plus internationalisées et
concentrées. Selon le rapport, entre 2017
et 2019, le nombre d'entreprises de haute
technologie a diminué alors qu'elles augmentaient
leur part de ventes à l'étranger, se situant dans
les 100 premiers, grâce à deux stratégies. La
première, par l'achat de start-ups (des
entreprises relativement petites, à forte
composante technologique et offrant de grandes
possibilités de croissance) pour accéder aux
innovations et, la deuxième, par l'intégration
verticale, en élargissant le contenu de leurs
plateformes ou en pénétrant des créneaux du
marché. Les deux courants se sont renforcés
pendant la pandémie. Par exemple, en
mai 2020, des grandes entreprises de haute
technologie ont annoncé avoir fait 15
acquisitions, six de plus qu'au mois de
mai 2019. Ce qui illustre bien la deuxième
stratégie par les dépenses accrues d'Apple et
Alphabet pour offrir des services de
radiodistribution, développer des jeux vidéo, et
réaliser des émissions de télévision et des films.[3]
Entretemps, les fusions et les acquisitions
transfrontalières ont chuté de plus
de 50 % dans les premiers mois
de 2020 par rapport à l'année précédente,
plusieurs transactions ayant été reportées ou
annulées. Cette chute peut refléter non seulement
l'incertitude du paysage économique, mais la
réduction du financement de projets à long terme
dans ces secteurs. Le secteur le plus touché est
celui des combustibles fossiles, celui-ci ayant
connu une contraction de 80 %, suivi par
celui du transport, à 70 %. Le secteur
ayant subi le moins d'annulations est celui des
énergies renouvelables. Certaines transactions
emblématiques ont été annulées, telles que
l'acquisition de Deliveroo (Royaume-Uni) par
Amazon (États-Unis) et celle de la société d'État
aéronautique Embraer (Brésil) par Boeing
(États-Unis).[4]
Les faillites
Un autre indicateur permettant de mesurer le
mouvement de capital est celui des dépôts de
bilan. Au cours du mois de mai, 722
entreprises aux États-Unis ont déclaré faillite en
vertu du chapitre 11, soit 48 % de
plus qu'en 2019.[5]
En plus des chaînes de vente au détail, il y a de
plus en plus de producteurs de pétrole et de gaz
de schiste qui non seulement font face à une
baisse de la demande, mais n'ont pu résister à la
guerre des prix entre la Russie et l'Arabie
saoudite au cours du premier trimestre de l'année.
Des entreprises comme Extraction Oil & Gas,
Whiting Petroleum, Chesapeake Energy et 16
autres compagnies américaines ont encouru des
dettes de plus de 10,5 milliards de
dollars et ont dû faire des demandes de
restructuration par l'application du chapitre 11.[6]
Non seulement les producteurs de pétrole et de
gaz non conventionnels souffrent-ils des
conséquences de la chute des prix et de la
demande, mais les grandes compagnies pétrolières
parmi les plus importantes ont annoncé des
compressions touchant à l'emploi ou aux
dividendes : Royal Dutch Shell, la troisième
plus importante entreprise au monde selon Fortune,
a réduit ses versements de dividendes à ses
actionnaires de 66 %, une première
depuis la Deuxième Guerre mondiale, et ses profits
ont chuté de 46 % au premier trimestre.
BP de Grande-Bretagne a annoncé la mise à pied
de 10 000 employés partout dans le monde
en 2020, 15 % de son personnel, et
ExxonMobil a enregistré une perte de 610
millions de dollars pour le premier trimestre de
l'année, soit 25 % de moins
qu'en 2019. Malgré ces résultats et les prix
du pétrole en chute libre, les grandes compagnies
de pétrole ne sont pas en voie de disparition.
Chevron, par exemple, a annoncé une réduction de
son budget pour cette année de 20 milliards de
dollars à 14 milliards afin de protéger les
dividendes de ses actionnaires. ExxonMobil et BP
ont aussi indiqué qu'ils maintiendraient les
dividendes pendant le premier trimestre.
En revanche, la pandémie a accéléré le glissement
des grandes entreprises de haute technologie qui
se retrouvent maintenant au coeur de la dynamique
économique. L'indice S&P 500 illustre le
dynamisme du marché boursier des entreprises les
plus importantes aux États-Unis. Les chiffres en
date du 16 juin indiquent que plus
de 20 % de la capitalisation totale est
entre les mains de cinq entreprises :
Microsoft, Apple, Amazon, Facebook et Alphabet.
Amazon, le géant du commerce en ligne, a augmenté
ses revenus de 26,4 % au premier
trimestre de l'année grâce à des ventes au détail
accrues, ses services informatiques en nuage et de
stockage infonuagique (Services Web Amazon),
malgré des dépenses accrues en salaires et frais
de fonctionnement. Microsoft, Alphabet et Facebook
ont aussi connu une augmentation de revenus au
premier trimestre 2020 grâce à la demande
accrue pour les services numériques (stockage
hébergé de données, divertissement et vidéo
conférences et visiophonie.[7] Sans doute, le
risque d'une recrudescence de la pandémie pourrait
consolider la dominance des entreprises
technologiques et numériques alors que les
consommateurs mondiaux trouvent les solutions dans
le commerce en ligne.
De toute évidence, la crise attribuée à la
COVID-19 n'est pas une crise généralisée :
certains en sortent grands gagnants, comme les
grandes entreprises technologiques, et d'autres,
perdants, comme les secteurs énergétiques, du
transport et les petites entreprises. Mais il en
ressort aussi qu'il y a des gagnants parmi les
perdants, tels que les grandes compagnies
pétrolières qui, malgré les revers, peuvent tirer
profit de la faillite de leurs compétiteurs plus
petits. Comme le fait valoir The Economist (2020),
les grands champions de la pandémie pourront,
grâce à leur liquidité et leurs énormes marges de
profits, accroître leurs investissements ou avaler
leurs compétiteurs, produisant une économie avec
des entreprises plus grandes, plus technologiques
et plus internationalisées.
Sandy E. Ramirez Gutiérrez est membre de
l'Observatoire latino-américain de géopolitique
(OLSG) à l'Institut de recherche économique à
l'Université nationale autonome du Mexique
(UNAM).
Note
1. Varoufakis, 2020
2. François Chesnais,
2020
3. UNCTAD, 2020, p.
24-25
4. UNCTAD, 2020, p. 3
5. Brooks, 2020
6. Haynes and Boone,
2020
7. Veiga, 2020
8. The Economist, 2020
Manifestation aux Philippines en 2017 pour
exiger la fin des politiques gouvernementales
d'exportation de la main-d'oeuvre
Les envois de fonds - les milliards de dollars
envoyés par les travailleurs migrants dans leur
pays d'origine - constituent un secteur unique du
système financier mondial. Ce secteur représente
plus de 5 % du produit intérieur brut
(PIB) d'au moins 60 pays à faible et moyen
revenu, soit plus que le total des investissements
étrangers directs ou de l'aide publique au
développement octroyés par les gouvernements du
monde dit développé. Selon la Banque mondiale,
en 2019 les envois de fonds vers ces pays ont
atteint le chiffre record de 554 milliards de
dollars et 200 millions de travailleurs
migrants dans 40 pays, dont le Canada, ont
envoyé des fonds dans leur pays d'origine pour
soutenir 800 millions de membres de leurs
familles dans plus de 125 pays en
développement.
La moitié des
familles bénéficiaires vivent dans des zones
rurales où les envois de fonds comptent le plus, a
déclaré Gilbert F. Houngbo, président du Fonds
international de développement agricole (FIDA), un
organisme spécialisé des Nations unies. Gilbert F.
Houngbo a été premier ministre de la République
togolaise et est président du FIDA depuis 2017. Il
a déclaré à ONU Info qu'avec l'irruption de la
pandémie de la COVID-19, la Banque mondiale
prévoit que les envois de fonds transfrontaliers
vont diminuer de 20 %, soit 110
milliards de dollars, pour atteindre 445
milliards de dollars, « ce qui pourrait faire
passer des dizaines de millions de personnes sous
le seuil de pauvreté tout en sapant les progrès
réalisés dans la mise en oeuvre du programme de
développement durable pour 2030 ».
Comme aucune reprise n'est prévue pour 2020,
on prévoit que les économies seront épuisées et
que les conditions locales se dégraderont. Les
envois de fonds ne devraient pas revenir au niveau
d'avant la pandémie avant un certain temps, a
déclaré par courriel à ONU Info Gilbert F.
Houngbo. « Même si la réduction des envois de
fonds ne se fera pas de manière égale pour toutes
les familles, ni sur tous les continents, les
impacts sur la société seront substantiels et
durables », a-t-il expliqué.
En réponse, la Suisse et le Royaume-Uni -
rejoints par plusieurs autres États membres, la
Banque mondiale, le Programme des Nations unies
pour le développement (PNUD) et d'autres agences
des Nations unies et des groupes industriels - ont
lancé le 22 mai un « appel à l'action »
pour que les travailleurs migrants et les
communautés de la diaspora puissent continuer
d'envoyer de l'argent de manière à améliorer
également le système d'envoi de fonds.
Le rapport de l'agence des Nations unies
indique : « L'appel exhorte les décideurs
politiques non seulement à déclarer l'envoi de
fonds comme un service public essentiel, mais
aussi à soutenir le développement de canaux
numériques d'envoi de fonds plus efficaces. Il
demande aux régulateurs de fournir des conseils
sur les exigences de connaissance du client, qui
sont essentielles pour développer les services
financiers numériques, en particulier pour les
personnes sans papiers n'ayant pas accès à un
compte bancaire.
« Et il encourage les prestataires de services de
transfert de fonds à explorer les moyens d'alléger
le fardeau de leurs clients migrants en diminuant
les coûts de transfert, qui sont actuellement
de 6,8 % en moyenne dans le monde, soit
plus de la moitié de l'objectif fixé dans les
objectifs de développement durable, selon la note
d'information de la Banque mondiale sur les
migrations et le développement. »
« Les envois de fonds sont un moyen de survie
dans le monde en développement – aujourd'hui plus
que jamais, a déclaré le 19 mars le
secrétaire général des Nations unies, Antonio
Guterres. Les pays se sont déjà engagés à réduire
les coûts d'envoi de fonds à 3 %. La
crise nous oblige à aller plus loin, à nous
rapprocher le plus possible de zéro. »
Pour sa part, le FIDA a déclaré qu'il établit des
partenariats avec des entreprises de technologie
financière, des opérateurs de téléphonie mobile,
des banques commerciales et des réseaux postaux,
afin d'intégrer des solutions numériques pour
améliorer les envois de fonds vers les zones
rurales. En plus de son programme « Mécanisme de
financement pour l'envoi de fonds », le FIDA
renforce la capacité des familles rurales à
surmonter les périodes difficiles grâce à un
programme d'éducation et de planification
financières, entre autres efforts de renforcement
des capacités. Au cours des 15 dernières
années, l'attention internationale sur les envois
de fonds s'est concentrée sur le « côté
envoi », en particulier sur les coûts de
transaction élevés.
« Nous devons cependant souligner que l'impact
des envois de fonds sur le développement se situe
en réalité au niveau des bénéficiaires où, en ce
moment, les familles sont aux prises avec la
perturbation soudaine de leur vie
économique », a déclaré Gilbert F. Houngbo.
Les frais que les banques et les institutions
financières imposent pour l'envoi de fonds sont
extrêmement rentables. C'est pour s'assurer que
cette petite fortune passe par la City Bank
qu'après le 11 septembre, les États-Unis ont
adopté une loi contre le financement du terrorisme
qui visait les systèmes de transfert d'argent
communautaires, les qualifiant d'organisations
terroristes. Les institutions financières
perçoivent ces frais au nom d'idéaux élevés comme
l'un des moyens de tirer profit de
l'asservissement des pays opprimés d'Asie,
d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes et de
perpétuer leur asservissement.
Selon un rapport de l'Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE),
environ 3 % de la population mondiale
résidait en dehors du pays d'origine en 2000.
« Un monde plus intégré et globalisé a permis une
plus grande fluidité des mouvements de
main-d'oeuvre entre les pays, de plus en plus de
travailleurs se déplacent à l'étranger pour
chercher des moyens de subvenir aux besoins de
leur famille. Ainsi, les immigrants qui cherchent
à envoyer des fonds en retour sont devenus une
partie intégrante de l'économie », écrit
l'OCDE.
Le 16 juin a été proclamé Journée
internationale des envois de fonds à la famille
par les Nations unies. L'objectif n'est pas de
mettre fin à l'asservissement de pays entiers par
les institutions financières internationales, mais
de demander à ces institutions de ne pas prélever
d'intérêts sur les envois de fonds ou de réduire
le coût des envois de fonds à 3 % de la
valeur d'un transfert.
- Commission économique pour
l'Amérique latine et les Caraïbes -
Dans son nouveau rapport spécial COVID-19
publié le 6 août, la Commission économique
pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC)
indique que l'approfondissement de l'intégration
régionale est essentiel pour sortir de la crise.
Voici ce que dit le communiqué de presse publié
à cette occasion.
Le commerce extérieur de l'Amérique latine et des
Caraïbes connaîtra une forte baisse de 23 %
en 2020 - dépassant la baisse
de 21 % enregistrée lors de la crise
financière de 2009 - en raison des effets
économiques découlant de la pandémie de
coronavirus (COVID-19), a indiqué aujourd'hui la
CEPALC dans un nouveau rapport.
La secrétaire exécutive de la Commission
économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes
(CEPALC), Alicia Barcena, a dévoilé lors d'une
conférence de presse le rapport spécial COVID-19
n 6 de l'institution, intitulé « Les effets
de la pandémie de coronavirus (COVID-19) sur le
commerce international et la logistique », dans
lequel la Commission prévoit que la valeur des
exportations régionales se contractera de
-23 % cette année tandis que les importations
diminueront de -25 %, un chiffre qui dépasse
également les -24 % enregistrés lors de la
crise financière de 2008-2009.
Ce déclin intervient dans un contexte mondial où
le commerce international a accumulé une baisse
de 17 % en volume entre janvier et
mai 2020. L'Amérique latine et les Caraïbes
sont la région en développement la plus touchée
par cette situation et elle sera principalement
marquée par une réduction des expéditions de
produits manufacturés, de minéraux et de
carburants.
L'effondrement du tourisme
(-50 %) entraînera une baisse des
exportations de services, notamment des Caraïbes,
tandis que le commerce intrarégional connaîtra lui
aussi une forte contraction de -23,9 % qui
touchera en particulier les produits manufacturés.
Tout cela entraînera une perte de capacité
industrielle et une réprimarisation du panier
d'exportation de la région, prévient le rapport.
« L'approfondissement de l'intégration régionale
est crucial pour sortir de cette crise. Avec
pragmatisme, nous devons relancer la vision d'un
marché latino-américain intégré. De plus, la
région doit réduire ses coûts grâce à une
logistique efficace, fluide et sûre », a
déclaré Alicia Barcena lors de la présentation du
rapport.
Selon le rapport de la CEPALC, la valeur des
exportations et des importations de biens de la
région a diminué de 17 % entre janvier
et mai 2020 par rapport à la même période de
2019. Les deux flux ont plongé vers la fin de
cette période de cinq mois en 2020 avec une
baisse de 37 % par rapport à l'année
précédente pour le seul mois de mai.
Au cours des cinq premiers mois de 2020, la
valeur des expéditions d'Amérique latine et des
Caraïbes vers les États-Unis (-22,2 %),
l'Union européenne (-14,3 %) et dans la
région (-23,9 %), qui représentaient
ensemble 69 % de ses exportations
totales de biens en 2019, a connu une forte
baisse. Cependant, les expéditions vers l'Asie ont
montré une plus grande résilience. En particulier,
les exportations vers la Chine ont diminué de
moins de 2 % entre janvier et mai et se
sont redressées en avril et mai, en même temps que
la réouverture progressive de cette économie, ce
qui constitue un signe positif, notamment pour les
pays d'Amérique du Sud qui exportent des produits
de base.
Pour l'ensemble de l'année 2020, il est
prévu que la plus forte contraction des
exportations régionales sera observée parmi celles
à destination des États-Unis (-32 %) et de la
région (-28 %), tandis que les expéditions
vers la Chine ne devraient diminuer que de
-4 %.
L'analyse des secteurs de la région montre que la
plus forte baisse entre janvier et mai par rapport
à la même période de 2019 s'est produite dans
les secteurs minier et pétrolier (-25,8 %),
suivie des produits manufacturés (-18,5 %).
En revanche, le secteur des produits agricoles et
de l'élevage a connu une légère augmentation
de 0,9 %. Cela reflète le fait que la
demande de produits alimentaires est moins
sensible aux contractions de l'activité
économique, puisqu'il s'agit d'un bien essentiel,
indique le rapport.
Au niveau des pays, le rapport de la CEPALC
indique que seuls quatre pays, tous situés en
Amérique centrale, ont vu leurs exportations
augmenter entre janvier et mai 2020 : Le
Costa Rica (2 %), le Honduras (2 %), le
Guatemala (3 %) et le Nicaragua (14 %).
Cette hausse est due à la combinaison d'une
augmentation des ventes de fournitures médicales
et d'équipements de protection individuelle (en
particulier les masques) et de produits agricoles
(dont la demande a été moins affectée par la
pandémie), ainsi qu'à la résistance relative au
commerce intrarégional en Amérique centrale.
Cependant, dans tous les pays, les importations
ont chuté (-17,1 % de la valeur moyenne
régionale) en raison de la profonde récession que
connaît la région. La contraction des importations
de biens d'équipement et d'intrants intermédiaires
(-14,5 % et -13,6 %, respectivement) est
particulièrement inquiétante, car cela affectera
le taux d'investissement et compromettra la
reprise, prévient le rapport.
De plus, le commerce maritime mondial par
conteneurs a enregistré une tendance à la baisse
depuis le début de la pandémie. En Amérique
latine, il y a eu une variation de -6,1 % par
rapport à 2019 entre janvier et
mai 2020, avec de fortes baisses en avril et
en mai. En conséquence, le débit portuaire a
diminué dans la grande majorité des ports de la
région (avec une baisse moyenne régionale
de 1 % entre janvier et mai 2020).
En même temps, le trafic aérien régional a connu
un véritable effondrement au cours de cette
période : -95 % pour les passagers et
-46 % pour le fret, suivant la tendance
mondiale, tandis que la fermeture des activités
liées à la production, les mesures sanitaires plus
strictes et les obstacles administratifs ont
également contribué à ralentir le transport
terrestre.
Selon l'organisation des Nations unies, dans une
économie mondiale de plus en plus incertaine et
plus régionalisée, il est crucial d'approfondir
l'intégration régionale. Pour y parvenir, il est
nécessaire de favoriser les chaînes de valeur
régionales dans des secteurs stratégiques, en
tirant parti de l'échelle qu'offre un marché
de 650 millions d'habitants, de promouvoir le
programme de « commerce sans papier » et un
marché numérique commun, de réduire la
vulnérabilité de la région aux chocs extérieurs et
d'instaurer un dialogue plus symétrique avec les
États-Unis, la Chine et l'Europe.
Le rapport indique que pour mieux reconstruire,
l'Amérique latine et les Caraïbes doivent réduire
leurs coûts internes et promouvoir une logistique
efficace, fluide et sûre par une stratégie
d'investissement repensée, une plus grande
interopérabilité des services, l'intégration
régionale et la promotion de l'intelligence
logistique.
« Dans le contexte actuel d'incertitude accrue,
les pays de la région devraient prendre des
mesures qui leur permettent de réduire leurs coûts
logistiques intérieurs et de produire des services
à valeur ajoutée pour accroître leur
compétitivité. Ces mesures doivent être mises en
place en coordination avec d'autres mesures
économiques et sociales pour favoriser une reprise
économique avec des avantages sociaux et
environnementaux », a ajouté
Alicia Bárcena.
Pour consulter le rapport complet (en anglais),
cliquez ici.
Le produit intérieur brut par habitant du
Mexique s'est élevé à 155 949 pesos
(7 083 dollars) au deuxième trimestre, soit
une baisse de 19,5 %, a rapporté
l'Institut national de statistique et de
géographie (INEGI) le 27 août.
Le PIB par habitant correspond à la valeur en
pesos du revenu par habitant, qui au cours de ces
trois mois est le plus bas en termes annualisés
depuis la même période en 1996 où il
s'élevait à 150 394 pesos (6 836
dollars).
Le président Andres Manuel Lopez Obrador, qui
critique le mécanisme de mesure du PIB en raison
des insuffisances de la méthode de pondération du
développement économique, comme la non-prise en
compte des facteurs liés au bien-être social et
aux services non économiques, n'a pas encore
réagi.
Le Mexique est en train de concevoir son propre
système de mesure du développement économique qui
inclut le bien-être et le bonheur des gens, ainsi
que les niveaux de corruption qu'il vise à
transformer en une catégorie économique.
L'effondrement historique du PIB par habitant
en 2020, selon l'INEGI, était dû au fait que
l'économie a enregistré une baisse annuelle
de 18,7 % en avril-juin de cette année,
à laquelle s'ajoute l'augmentation de la
population du pays au cours de l'année écoulée
(0,8 %).
Ce que l'INEGI - dont les données et les
conclusions ne coïncident presque jamais avec
celles du gouvernement - trouve sérieux est que la
baisse en 2020 est de 9,0 points de
pourcentage supérieure à celle de 1995,
lorsque l'indicateur a chuté de 10,5 %
au deuxième trimestre de cette année, et était
également de 9,2 points de pourcentage de
plus que la baisse du deuxième trimestre
de 2009 et de 11,6 points de plus que
celle enregistrée lors de la crise de 1983,
au cours d'une période similaire en avril-juin.
Les analystes d'INEGI prévoient que le principal
impact de l'effondrement de l'économie mexicaine
sera une détérioration des indicateurs de pauvreté
du pays.
Le Conseil national pour l'évaluation de la
politique de développement social a indiqué que le
nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté
augmentera à plus de 10 millions en raison de
la crise économique et sanitaire.
Pendant ce temps, des organisations telles que la
Commission économique pour l'Amérique latine et
les Caraïbes s'attendent à ce que le Mexique soit
le pays avec la plus forte augmentation de la
pauvreté dans la région.
Importants anniversaires
Cérémonie du levée du drapeau devant l'hôtel
de ville de Toronto en hommage
au jour de la Fête nationale duVietnam
Le 2 septembre, des Canadiens de tous les
coins du pays ont participé à une célébration en
ligne du 75e anniversaire de la Révolution
d'août et de la Déclaration d'indépendance par le
président Ho Chi Minh en 1945. L'événement a
été organisé par la Société d'amitié
Canada-Vietnam (SACV) et, au programme, il y a eu
le discours liminaire de Son Excellence
l'Ambassadeur de la République socialiste du
Vietnam au Canada, Pham Cao Phong.
Le drapeau du Vietnam flotte à l'hôtel
de ville d'Ottawa pour souligner le jour
de la Fête nationale du Vietnam.
|
L'ambassadeur a aussi participé à l'événement
commémoratif qui a eu lieu à Toronto le 20
août pour souligner ces anniversaires historiques
pour le Vietnam et auquel la participation était
restreinte en raison de la pandémie.
Plus tôt dans la journée, des cérémonies de levée
du drapeau ont eu lieu à l'hôtel de ville d'Ottawa
et de Toronto en hommage à la Fête nationale du
Vietnam. Une courte vidéo de ces cérémonies a été
présentée pour lancer la célébration en ligne des
anniversaires.
Dans son discours liminaire, l'ambassadeur Pham a
fait part de son immense plaisir de pouvoir
s'entretenir avec le peuple canadien en cette
occasion historique. Il a parlé avec fierté de la
victoire du peuple vietnamien il y a 75 ans
dans la mise sur pied de leur république
démocratique sous la direction du président Ho Chi
Minh et du Parti communiste du Vietnam. La
victoire de la Révolution d'août et la fondation
de la République démocratique du Vietnam, a-t-il
dit, sont dues à la « tradition de patriotisme,
d'intelligence, de courage et de l'esprit
indomptable de tout le peuple vietnamien dans la
juste voie révolutionnaire et sous la direction
stratégique et la vision du Parti communiste du
Vietnam et de l'oncle Ho. »
Il a aussi souligné que la lutte du peuple pour
établir sa république populaire démocratique était
et est toujours une source d'inspiration pour la
lutte anticoloniale et pour celle de
l'indépendance à l'échelle mondiale.
L'ambassadeur Pham a aussi parlé des réformes Doi
Moi (Renouveau) lancées il y a 35 ans par le
Parti communiste du Vietnam et dont les
réalisations sont historiques en termes de
revitalisation, de croissance et de développement
dans toutes les sphères de la vie au Vietnam. Par
exemple, depuis les deux dernières décennies, le
Vietnam a l'une des économies avec le plus
important taux de croissance au monde. La
pauvreté, qui avait déjà sévi chez 70 %
de la population, a maintenant été réduite
à 6 %. Les réformes ont rendu possible
le genre de pays rempli de beauté et de prospérité
que le président Ho Chi Minh avait envisagé,
pavant la voie à un avenir radieux et prospère
pour le Vietnam.
Au cours des six derniers mois, la COVID-19 a
constitué le plus grand défi non traditionnel à la
sécurité depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le
Vietnam a maintenant connu plus de
1 000 cas d'infections, dont 700
entièrement guéris. L'économie aussi est en voie
d'être rétablie. Le Vietnam connaît un taux de
croissance de 2,58 %, le cinquième plus
élevé au monde en 2020, et envisage une
perspective positive pour la croissance à moyen et
long terme.
L'ambassadeur Pham a aussi mis en lumière le
renforcement des relations bilatérales entre le
Canada et le Vietnam dans les sphères économiques
et dans d'autres sphères. Le Vietnam est
actuellement le partenaire commercial le plus
important du Canada en Asie. Il a aussi fait part
de sa profonde appréciation de la coopération et
de l'amitié du gouvernement du Canada, des
sentiments chaleureux du peuple canadien envers le
Vietnam et le peuple vietnamien et du patriotisme
de la communauté vietnamienne au Canada. À la fin,
il a souligné que, bien qu'il ne soit allé au
Canada que depuis un certain temps, il a été «
profondément ému par la sympathie et les
sentiments bienveillants du peuple canadien, de la
SACV et d'autres amis du Vietnam, et de l'ambiance
festive aujourd'hui. Ensemble, célébrons
le 75e anniversaire de la Révolution d'août
et le jour de la Fête nationale du Vietnam. »
À la suite de l'intervention de l'ambassadeur
Pham, deux courtes vidéos ont été présentées
d'images historiques, l'une mettant en lumière la
voie établie par le président Ho Chi Minh pour
libérer le Vietnam de la domination coloniale, et
l'autre, présentant les victoires grandioses de la
Révolution d'août menant à la Déclaration
d'indépendance, le jour de la Fête nationale du
Vietnam, le 2 septembre 1945.
Une discussion animée s'est ensuivie. Les
participants ont souligné l'héroïsme du peuple
vietnamien sous la direction historique de Ho Chi
Minh et du Parti communiste du Vietnam. C'est un
vibrant témoignage de comment un peuple peut se
libérer lui-même par ses propres efforts,
confronter et vaincre les adversaires les plus
brutaux et les mieux armés, lorsqu'il a fixé un
but pour sa société et qu'il a un parti
révolutionnaire pour unir le peuple et une théorie
révolutionnaire pour guider sa voie.
Le programme a pris fin avec l'inauguration du
Musée virtuel des Arts Ho Chi Minh par la
professeure Nguyen Dai Trang et de jeunes
vietnamiennes. Ce projet est le fruit de plusieurs
mois de travail et il vise à conserver les
ressources liées à la vie du dirigeant légendaire
du peuple vietnamien, Ho Chi Minh. Le musée est
interactif, un magnifique recueil de beaux-arts,
de musique, de poèmes et d'ouvrages au sujet de Ho
Chi Minh et aussi d'oeuvres dont il est l'auteur.
Le lien pour le musée est
ici
Des dirigeants du Parti communiste du Vietnam, de
l'Assemblée nationale, de l'État et du Front de la
mère patrie du Vietnam rendent hommage au mausolée
Ho Chi Minh alors que le Vietnam célèbre 75 ans
d'indépendance nationale.
Le 2 septembre 1945, il y a 75
ans, la Révolution historique d'août du peuple
vietnamien a victorieusement abouti à la
Déclaration d'Indépendance du président Ho Chi
Minh au square Ba Dinh, à Hanoï. Devant un
rassemblement de près d'un million de ses
compatriotes, l'« Oncle Ho » a déclaré :
[Nous], membres du « Gouvernement provisoire de la
République démocratique du Vietnam, proclamons
solennellement au monde entier : le Vietnam a
le droit d'être libre et indépendant et, en fait,
est devenu un pays libre et indépendant. Tout le
peuple du Vietnam est décidé à mobiliser toutes
ses forces spirituelles et matérielles, à
sacrifier sa vie et ses biens pour garder son
droit à la liberté et à l'indépendance. »
Nhan Dan, le journal du Parti communiste
du Vietnam, rapporte : « Depuis les
derniers 75 ans, le jour de la Fête nationale
est l'occasion pour le peuple de revoir la
tradition héroïque et indomptable de la nation
sous la direction du Parti et d'exprimer sa
fierté. »
Le jour de la Fête nationale, ainsi connue par
les 96 millions de Vietnamiens dans leur
patrie, les membres de la diaspora patriotique et
les amis du Vietnam, est célébré avec grande
sympathie et affection partout dans le monde. En
cette occasion, le PCC(M-L) fait part de ses
salutations révolutionnaires les plus chaleureuses
au Parti communiste du Vietnam, au gouvernement de
la République socialiste du Vietnam et au peuple
vietnamien partout dans le monde.
Un des traits remarquables du peuple vietnamien
est sa solidarité sociale et son unité nationale,
qui lui ont permis d'accomplir de grandes
réalisations en édification nationale et à la
défense de leur souveraineté. Le succès
remarquable du Vietnam dans sa gestion de la
pandémie de la COVID-19 n'est qu'un exemple de
cette unité nationale et de la confiance du peuple
vietnamien envers le Parti communiste du Vietnam
et le gouvernement.
L'esprit patriotique révolutionnaire est évident
partout au Vietnam alors que plusieurs activités
ont lieu pour célébrer cet historique 75e
anniversaire de l'indépendance. Une réunion
commémorative a eu lieu à Hanoï le 29 août, à
laquelle ont participé des hauts responsables du
Parti communiste du Vietnam et les membres du
corps diplomatique.
À cet événement, le premier ministre Nguyen Xuan
Phuc a souligné qu'au cours des dernières 75
années, « le Vietnam a récolté de nombreuses
réalisations, dont une importante croissance
économique, des conditions de vie améliorées pour
le peuple, une stabilité sociopolitique, une
défense et une sécurité assurées, des relations
extérieures élargies, et des contributions actives
et responsables à la paix et à la coopération dans
la région et dans le monde. » Il a ajouté que
ces « grandes et historiques réalisations font foi
de l'esprit et de la volonté indomptables de la
nation vietnamienne et du rôle du Vietnam en tant
qu'ami et partenaire de la communauté
internationale. »
Le premier ministre et d'autres dignitaires ont
aussi participé à un gala culturel - « Ma
mère-patrie n'a jamais été aussi
resplendissante » - le 1er septembre au
Théâtre lyrique de Hanoï. Des artistes reconnus
des principales institutions culturelles partout
au pays ont exécuté des chansons et des danses
représentant la Révolution d'août, la Déclaration
d'indépendance de Ho Chi Minh et la victoire
contre les impérialistes américains en 1975
et la réunification du pays.
Prestation culturelle « Ma mère-patrie n'a jamais
été aussi belle » le 1er
septembre 2020 à la maison lyrique d'Hanoï
Une exposition intitulée « Drapeau, hymne et
emblèmes nationaux : fiers symboles de la
nation vietnamienne » a été officiellement
inaugurée à Hanoï le 1er septembre et sera
ouverte au public jusqu'à la fin de l'année. Près
de 200 documents, artefacts et photos
organisés par le Centre II des Archives nationales
y sont présentés. On peut y voir spécifiquement
les symboles les plus importants pour le Vietnam,
y compris le drapeau, l'hymne et les emblèmes
nationaux ainsi que des récits spéciaux au sujet
de la naissance de ces symboles.
Une foule de personnes a fait la file pour rendre
hommage au président Ho Chi Minh au mausolée et
dans l'enceinte du palais national à Hanoï.
Les gens font la queue devant le mausolée de Ho
Chi Minh pour lui rendre hommage.
La Ville de Ho Chi Minh a inauguré une exposition
de livres rendant hommage à la vie de Ho Chi Minh,
à la Révolution d'août, à l'Armée populaire du
Vietnam et à l'édification et au développement
nationaux.
Une exposition de livres qui rend hommage à la vie
de Ho Chi Minh (à gauche) et une exposition
intitulée « Drapeau, hymne et emblèmes
nationaux : fiers symboles de la nation
vietnamienne »
Le 2 septembre, la télévision nationale
vietnamienne a présenté une émission spéciale sur
les arts - « Loi The Doc Lap » (Serment
d'indépendance) — pour souligner la Fête
nationale. On pouvait y voir des reportages, des
séquences filmées historiques de témoins, de
chansons et de danses qui relatent la période
allant des années 1890 alors que le peuple
vietnamien vivait sous le joug colonial brutal
jusqu'aux efforts du président Ho Chi Minh pour
sauver la nation et la lutte du peuple vietnamien
pour le salut national.
La République socialiste du Vietnam est grande et
forte au sein de la communauté des nations, en
tant que championne de la paix, de la liberté, de
la souveraineté et de l'indépendance. Dans un
monde dominé par les grandes puissances, le
Vietnam trouve le moyen d'assurer son bien-être et
de défendre les principes les plus chéris du
peuple.
Cela peut se faire !
Cela doit se faire !
Vive la République
socialiste du Vietnam !
(Photos: Ho Chi
Minh Mausoleum, Voice of Vietnam,
dongconsan,vn.)
Les dirigeants chinois participent aux
commémorations du 75e anniversaire de la
victoire du peuple chinois au Musée de la guerre
de résistance du peuple chinois face à l'agression
japonaise, à Beijing en Chine, le 3
septembre 2020.
Le 3 septembre, le peuple chinois célébrait
le 75e anniversaire de la victoire de la
guerre de résistance à l'agression japonaise et de
la Grande Guerre antifasciste mondiale.
Le président Xi Jinping et d'autres dirigeants
chinois ont assisté à une importante commémoration
au Musée de la guerre de Pékin, rejoints par des
représentants de tous les horizons. Ils ont déposé
des fleurs en reconnaissance de tous ceux et
celles qui ont sacrifié leur vie durant la grande
guerre populaire et leur ont rendu hommage.
La Chine a fait une contribution exceptionnelle à
la cause de la libération de l'humanité du fléau
du nazi-fascisme et du militarisme japonais. Le
peuple chinois a affronté la brutalité des
impérialistes japonais avec un courage
exceptionnel, mettant hors de combat
environ 1,86 million de soldats japonais,
soit 50 % des effectifs du Japon. On
estime que le nombre de Chinois tués pendant la
guerre dépasse les 14 millions. Cent millions
de Chinois sont devenus des réfugiés.
Entre 1939 et 1945, la Chine a perdu
quelque 2,2 millions de soldats, au deuxième
rang derrière l'Union soviétique parmi les pays
alliés, qui elle en a perdu 7,5 millions. Si
on compte le nombre de personnes tuées ou blessées
à partir de 1931 lorsque les Japonais ont
envahi la Mandchourie, c'est plus de 35
millions de personnes qui ont péri dans les
atrocités japonaises jusqu'à la défaite du Japon
le 2 septembre 1945.
La victoire sur les impérialistes japonais a
marqué la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
C'était la première victoire complète remportée
durant les temps modernes par la Chine dans sa
résistance à l'agression étrangère. S'exprimant à
ce sujet à l'occasion du 70e anniversaire de
cette victoire, le président Xi a déclaré :
« Cette grande victoire a brisé complètement la
tentative des militaristes japonais de coloniser
et d'asservir la Chine et lavé les humiliations
subies par la Chine depuis les temps modernes dans
une succession d'échecs face aux agresseurs
étrangers. Cette grande victoire a permis à la
Chine de retrouver sa place de grand pays dans le
monde et au peuple chinois de gagner le respect de
tous les peuples épris de paix. Cette grande
victoire a ouvert un avenir radieux pour le grand
renouveau de la nation chinoise et inauguré une
nouvelle ère de renaissance pour la Chine, une
nation très ancienne. »
« Le peuple chinois, au prix d'un énorme
sacrifice national, a apporté une contribution de
poids à la victoire de cette guerre. Il a
bénéficié, dans sa résistance contre l'agression
japonaise, d'un large soutien de la communauté
internationale, et il n'oubliera jamais la
contribution des autres peuples du monde à la
victoire de sa guerre de résistance. »
Il a réaffirmé l'engagement de la Chine envers la
paix sur la base de son expérience de la
guerre : « Nous commémorons [...] pour nous
souvenir du passé, rendre hommage aux martyrs,
chérir la paix et bâtir l'avenir. » Il a
parlé de l'importance de la primauté du droit dans
les relations internationales et de la
responsabilité qui incombe à toutes les nations
d'assurer que la paix et la coopération prévalent.
Le président Xi a dit que « la Chine ne
recherchera jamais l'hégémonie ni l'expansion et
ne causera jamais aux autres les souffrances
qu'elle a vécues. » Il a conclu son discours
par ces mots : « Gardons tous en tête la
grande vérité de l'histoire. La justice va
triompher ! La paix va triompher ! Le
peuple va triompher ! »
Dépôt de fleurs en hommage aux martyrs inconnus
durant la guerre
de résistance populaire contre l'agression
japonaise et la guerre mondiale antifasciste, à
Shanghai, le 3 septembre 2020.
Célébration en 2018 des célébrations du 70e
anniversaire de la fondation de la République
populaire démocratique de Corée à Pyongyang
Le 9 septembre 2020 est le 72e
anniversaire de la fondation de la République
populaire démocratique de Corée (RPDC). En cette
occasion, la dirigeante nationale du Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) Anna Di
Carlo a adressé ses salutations à Kim Jong Un,
président du Parti des travailleurs de Corée,
président de la Commission des affaires d'État de
la RPDC et commandant suprême des Forces armées de
la RPDC, et a souhaité au peuple coréen plein
succès dans ses efforts pour assurer la paix pour
sa nation, mettre fin à plus de 70 ans de
division, de tension et de conflits provoqués par
les États-Unis et aller de l'avant en tant que
pays uni, dans la paix et la prospérité.
Après des décennies de lutte contre les occupants
japonais (1910-1945), le peuple coréen, sous la
direction du général Kim Il Sung et de l'armée
populaire de Corée, a libéré sa nation le 15
août 1945 et a commencé à construire un État
démocratique moderne sur les ruines de la guerre.
Partout au pays, des comités populaires ont été
formés et en août-septembre 1945 le peuple
coréen a élu ses représentants à une assemblée
populaire qui a proclamé la « République populaire
de Corée » le 6 septembre 1945.
Cependant, la République a été de courte durée
car les États-Unis voulaient poursuivre leur
ambition de s'implanter en Asie du Nord-Est, en
particulier sur la péninsule coréenne, après la
défaite du Japon, même si le peuple coréen s'est
libéré des occupants japonais sans la présence de
troupes américaines. Les États-Unis ont inclus une
clause dans la reddition signée par le Japon
le 2 septembre 1945 selon laquelle la
péninsule coréenne serait divisée le long du 38e
parallèle et que l'armée japonaise vaincue en
Corée se rendrait aux forces américaines dans le
sud, plutôt qu'aux libérateurs coréens. Le 8
septembre 1945, deux jours après la
déclaration de la République, des milliers de
soldats américains ont commencé à s'installer en
Corée. Les nouveaux occupants ont déclaré illégale
la République populaire de Corée et ont commencé à
détruire les comités populaires par la force.
Selon les dires mêmes du général américain Douglas
MacArthur, la Corée devait devenir un « rempart
contre le communisme ».
Au cours des trois années sanglantes qui ont
suivi, avec une campagne de terreur et de
brutalité massive, le gouvernement militaire
américain illégal et ses agents locaux ont
criminalisé, rassemblé de force, torturé,
emprisonné et assassiné des centaines de milliers
de personnes soupçonnées d'être communistes, des «
gauchistes » et d'autres patriotes qui
refusaient de se soumettre au diktat américain.
Les États-Unis ont organisé une élection
frauduleuse « libre et juste » en
mai 1948, boycottée en masse par le peuple
coréen. Ils ont installé Syngman Rhee comme
président de la République de Corée par la force
des armes en juillet 1948.
En réponse à ce crime contre le peuple coréen et
à sa volonté d'indépendance et de réunification,
Kim Il Sung a déclaré la fondation de la RPDC
le 9 septembre 1948 à Pyongyang lors
d'un rassemblement de plus d'un million de
personnes.
Afin de capturer la péninsule coréenne et de
l'utiliser pour menacer d'agression la Chine et
l'Union soviétique, les États-Unis ont déclenché
la guerre de Corée en 1950. De 1950
à 1953, plus de quatre millions de civils
coréens ont été tués et la guerre a entraîné la
destruction massive de l'économie et des
infrastructures. Les États-Unis et 17 autres
pays, dont le Canada, ont pris part à cette guerre
d'agression contre la nation coréenne avec le
drapeau des Nations unies sous le prétexte d'une
légitime défense collective face à une attaque du
nord contre le sud.
Les agresseurs américains ont commis des crimes
contre la paix, des crimes contre l'humanité et
des crimes de guerre, y compris des massacres
répandus de civils, l'utilisation d'armes
biologiques et chimiques, des bombardements avec
des bombes incendiaires de différentes villes du
nord, sans égard pour les victimes parmi les
civils. La RPDC, même si elle venait juste de
naître, avec l'aide des forces de volontaires
chinois, a organisé le peuple coréen et défait les
États-Unis, et les a forcés à signer l'Accord
d'armistice coréen, défendant ainsi la
souveraineté et l'honneur de la nation coréenne.
Le président de la RPDC Kim Il Sung a dit à
l'époque : « La victoire de notre peuple lors
de la Guerre de Corée a été une victoire du peuple
révolutionnaire contre les forces impérialistes,
une victoire de l'armée révolutionnaire contre les
forces agressives impérialistes. Elle prouve que
le peuple qui se dresse pour la liberté,
l'indépendance et le progrès, prenant en main sa
destinée sous la direction d'un parti
marxiste-léniniste, ne sera jamais conquis par
quelque force impérialiste que ce soit. Elle
montre aussi la vulnérabilité et la corruption de
l'impérialisme américain, et montre aux nations
opprimées du monde que l'impérialisme américain
n'est pas un ennemi impossible à conquérir et
qu'elles aussi peuvent le combattre et le
défaire. »
Il est important de souligner que la RPDC n'a
commis aucun acte d'agression contre un autre
pays. Toute la péninsule coréenne a été entraînée
dans la guerre de Corée provoquée par les
États-Unis et leur régime fantoche dans le sud.
Prenant une position ferme contre la puissance de
l'empire militaire américain – connu pour son
utilisation d'armes nucléaires, chimiques et
biologiques à l'échelle mondiale – la RPDC
continue aujourd'hui d'affirmer non seulement son
droit d'être, mais aussi le droit de toutes les
nations et de tous les peuples à
l'autodétermination et à la paix. À cause de cet
esprit internationaliste, la RPDC est admirée à
juste titre par toutes les personnes éprises de
justice et de paix au Canada et dans le monde.
Sous la direction du président Kim Il Sung, les
exploits du peuple coréen dans la guerre
antijaponaise continuent d'inspirer non seulement
le peuple coréen, mais aussi les peuples du monde,
à être courageux, intrépides et autosuffisants,
que peu importe les difficultés et les obstacles à
vaincre, ils peuvent les surmonter. La
clairvoyance et la sagesse du président Kim Il
Sung ont été forgées dans la lutte contre les
militaristes japonais, affrontant la cruauté des
occupants japonais avec une confiance totale dans
le peuple, ses capacités et sa détermination.
Le PCC(M-L) chérit la rencontre entre son
fondateur et dirigeant le camarade Hardial Bains
et le président Kim Il Sung. Les communistes
canadiens seront toujours aux côtés du peuple de
la RPDC et du Parti des travailleurs de Corée et
appuieront leurs efforts inlassables pour assurer
la réunification de la nation coréenne, la paix
dans la péninsule coréenne, la justice et la
prospérité.
Le recours aux milices racistes
appuyés par l'État aux États-Unis
Mémorial et marche à Rochester, New York, le 3
septembre 2020 pour Daniel Prude décédé en garde à
vue en mars 2020
Aux États-Unis, les cercles dirigeants et leurs
élus mettent tout en oeuvre pour saper le
mouvement croissant en faveur du changement. Ils
dépeignent ceux qui manifestent pour leurs droits
et contre la violence et l'impunité policières
comme la source de conflits et de violences alors
que c'est en fait l'État lui-même qui en est la
source. Ils affirment également que la voie à
suivre consiste à choisir son camp lors des
élections de novembre ou de s'en remettre à
l'appareil d'État.
Les Américains partout au pays persistent à
compter sur leurs propres initiatives et à
s'organiser pour défendre leurs droits, malgré la
violence policière brutale à laquelle ils se
heurtent partout. Pour détourner et perturber le
mouvement, non seulement les élections sont
présentées comme la solution, mais maintenant des
milices racistes soutenues par l'État sont
déployées. Elles sont utilisées pour inciter à la
violence contre des manifestants pacifiques mais
aussi pour justifier l'utilisation d'une violence
étatique beaucoup plus grande au nom du contrôle
des « extrémistes » de la « droite » et de la «
gauche ».
Les morts injustifiables d'Afro-Américains aux
mains de la police se multiplient, avec les plus
récents cas à Rochester, dans l'État de New York,
et Los Angeles, en Californie. L'affaire de
Rochester n'a été révélée que grâce aux efforts de
la famille pour exiger une vidéo policière. La
police locale savait qu'il s'agissait d'un
homicide en mars et le procureur général de New
York avait le dossier entre les mains depuis
avril, mais ils ont gardé le crime caché. Cela a
encore mis en évidence à quel point l'État cherche
à réprimer la résistance quand on affirme que la
solution aux meurtres par la police est une
enquête « indépendante » menée par le procureur
général de l'État. Des centaines de personnes sont
immédiatement sorties pour protester à Rochester
et à New York et ont été accueillies par une
présence policière massive et aspergées à
plusieurs reprises de ce que la police appelle
maintenant un « irritant chimique ».
Le niveau de brutalité des forces de police
partout - à Los Angeles, tirant à nouveau dans le
dos un Afro-Américain non armé alors qu'il
s'enfuyait, et à Rochester, en étouffant et en
jetant par terre un homme nu et menotté par un
temps froid — rend on ne peut plus clair que ces
institutions racistes sont organisées pour imposer
la soumission à un système qui protège les
intérêts de la propriété et génère la peur. Puis
cette inhumanité présentée comme démocratique et
acceptable. La crainte des dirigeants que leur «
démocratie » et leur « justice » ne soient plus
acceptées est palpable. Leur violence ne
dissuadera pas la résistance qui est déterminée à
l'emporter.
Le recours à des milices armées
Manifestation à Kenosha, au Wisconsin, 29 août
2020. Les manifestations n'ont pas cessé depuis
que la police a tiré sur Jacob Blake.
Le recours aux milices armées avec l'appui et la
protection de l'État a été particulièrement
évident à Portland en Oregon et à Kenosha au
Wisconsin. À Kenosha, la police n'a pas arrêté et
désarmé un jeune membre d'une milice de l'Illinois
qui a abattu deux personnes. Ce n'est que le
lendemain qu'il a été arrêté chez lui. Par contre,
des organisateurs des manifestations ont été
kidnappés sur la rue par des agents locaux et
fédéraux dans des wagonnettes non identifiées et
détenus pendant 24 heures et accusés d'avoir violé
le couvre-feu.
Portland est une des villes où les tentatives
appuyées par l'État de discréditer et de
criminaliser les manifestations, souvent au moyen
des milices appuyées par l'État, se produisent
depuis longtemps. Le succès qu'y ont connu les
organisateurs à la défense des droits à faire
entendre leurs revendications d'égalité et contre
la violence et l'impunité policières et à faire en
sorte qu'on en tienne compte, notamment par des
manifestations quotidiennes depuis près de 100
jours à la suite de la mort de George Floyd, a été
appuyé par des dizaines de millions de personnes
au pays. Les manifestants ont persisté de manière
indomptable en dépit de la violence brutale de la
police locale et de l'État et des forces
fédérales. Maintenant, des milices telles Patriot
Prayer, qui est basée dans l'État de Washington,
et Proud Boys, également active à New York, sont
de plus en plus utilisées.
Les deux milices organisent des actions en
commun, comme la « Trump Cruise » du 29 août où
des dizaines de véhicules ont été autorisés par
les forces de police et fédérales à faire une
caravane dans le centre-ville de Portland,
assaillant les manifestants en lançant des balles
de peinture et du gaz poivré dans la foule. La
police ne les a pas empêchés de le faire et n'a
pas déclaré illégal qu'ils dévient de leur route,
qui avait été approuvée, leur permettant ainsi
d'atteindre les manifestants. Ceux-ci, par contre,
sont de manière régulière soumis à des barricades,
et chargés par des bicyclettes et des lignes de
police et aux gaz lacrymogènes.
Le 24 août, à Portland, lors du rassemblement «
Pas de marxisme aux États-Unis » organisé par «
Proud Boys », notoire pour sa violence et ses
positions anti-peuple, un membre de la milice,
sous le coup d'un mandat d'arrêt pour un assaut
précédent contre un manifestant, n'a pas été
empêché d'agir ou arrêté. La police savait qu'il
était présent, mais, comme l'a dit le chef de
police Chuck Lovell, « Vous vous imaginez ce que
cela va prendre pour intervenir dans une foule et
faire une arrestation sur la base d'un mandat ? »
Il a ajouté : « Ce n'est probablement pas quelque
chose que nous allons faire dans ce genre de
situation de contrôle de foule ». Et pourtant les
gens partout dans le monde ont vu la police et les
forces fédérales faire précisément ce genre de
choses soir après soir après soir contre ceux qui
revendiquent l'égalité et la fin de la violence
policière. En plus, il y avait environ 30
officiers au rassemblement de « Proud Boys »,
alors qu'il y avait des centaines d'officiers
armés de façon régulière aux manifestations à la
défense des droits.
Les milices qui sont déployées sont connues pour
leur violence contre ceux qui défendent les droits
et pour leurs actions ouvertement hitlériennes,
anti-musulmanes et anti-immigrantes. Les deux
milices ont été utilisées pour attaquer violemment
les manifestants à Portland pendant plus de deux
ans. Leurs membres portent habituellement des
uniformes de style militaire et leurs actions sont
régulièrement protégées par des représentants du
département de la Sécurité intérieure (DHS). De
nombreuses vidéos les montrent en train d'isoler
puis de battre des manifestants et les attaquer
avec des balles de peinture et de poivre. Ils sont
rarement arrêtés et habituellement la police et
les forces fédérales n'interviennent pas dans
leurs assauts violents, dont plusieurs sont si
sévères qu'ils nécessitent une hospitalisation. Au
lieu de cela, ils utilisent régulièrement les gaz
lacrymogènes et arrêtent les manifestants
pro-peuple.
Concrètement, ces activités de la police et des
milices exacerbent les enjeux d'activités
policières auxquels la société fait face. Elles
font partie des efforts pour détourner le
mouvement et l'amener à faire des milices sa cible
principale plutôt que l'État qui les fomente et
les protège, tout en accroissant les tensions
parmi le peuple et servant à justifier encore plus
de violence organisée de l'État par le biais de la
police ou des militaires. Par exemple, Kenosha a
en ce moment plus de 1000 membres de la Garde
nationale présents dans la ville.
Lors de la confrontation du 29 août des forces
de la milice armée avec les manifestants à
Portland, un membre de « Patriot Prayer » a été
abattu. Selon les reportages, le manifestant de
Black Lives Matter Michael Forest Reinoehl a réagi
en auto-défense. Il était de la région de Portland
et un participant régulier aux manifestations.
Contrairement à Kyle Rittenhouse, qui a abattu
deux manifestants à Kenosha et a été arrêté
uniquement le lendemain le jour suivant d'une
manière routinière, Reinoehl a été abattu de plus
de 30 balles par les marshals américains.
D'autres rassemblements de ces milices armées
sont promus à Portland les 7, 19 et 26 septembre.
La gouverneure Kate Brown a demandé l'aide d' «
agences de l'extérieur » comme le DHS fédéral et
les marshals américains. La police de l'État de
l'Oregon va permettre à ses policiers d'être
assermentés par les marshals fédéraux afin que les
manifestants puissent être accusés d'infractions
fédérales, qui comportent souvent des sentences
plus lourdes.
Los Angeles
Le 31 août, deux adjoints du shérif du comté de
Los Angeles ont abattu un Afro-Américain de 29
ans, Dijon Kizzee. Il a été arrêté alors qu'il
était à bicyclette pour ce que le service de
police a appelé « violations du code à vélo ». Il
s'est enfui et a été poursuivi et une
confrontation physique aurait eu lieu. La police
affirme que Kizzee a laissé tomber une arme à feu
à ce stade, bien qu'aucune vidéo de l'incident ne
puisse le vérifier. Il est clair toutefois qu'il
ne posait pas une menace. Les rapports de police
admettent qu'il n'était pas armé et qu'il fuyait.
Les policiers ont tiré 15 fois et l'ont abattu en
l'atteignant dans le dos.
L'avocat de la famille de Kizzee souligne que
les agents de police utilisent souvent les
violations du code à vélo comme prétexte pour
justifier un arrestation lorsqu'une fusillade ou
un autre usage de la force a eu lieu.
« Ça pourrait être quelque chose d'aussi bénin
que de faire du vélo sur le trottoir ou à
contre-sens de la circulation, dit l'avocat Carl
Douglas. ous ne voyez jamais personne à Beverly
Hills ou Santa Monica se faire arrêter pour
violation du code. »
L'avocat Dale Galipo a déclaré que Kizzee avait
reçu une balle dans le dos sans aucun ordre ni
avertissement verbal. « Un autre attentat insensé
et injustifié sur une personne de couleur, a-t-il
déclaré. Il faut se demander : combien de temps
cela va-t-il durer ? Et pourquoi cela arrive-t-il,
jour après jour, semaine après semaine ? Combien
de familles regardent en ce moment, inquiètes que
leurs enfants, leurs proches soient les prochaines
victimes ? »
Manifestation à Los Angeles, le 1er septembre
2020, à la suite de la mort de Dijon Kizzee
aux mains de la police
Kenosha et les élections
Rassemblement communautaire organisé par la
famille de Blake, le 1er septembre 2020
À la suite de la mort de Jacob Blake aux mains de
la violence raciste de la police le 23 août et de
la mort de deux manifestants aux mains d'un
milicien armé le 25 août, le président Trump s'est
rendu le 1er septembre à Kenosha, au Wisconsin,
malgré l'objection du gouverneur Tony Evers qui
avait dit publiquement que sa présence ne ferait «
qu'entraver notre guérison » et « retarder notre
travail pour surmonter la division et aller de
l'avant ensemble ». Des rapports indiquent qu'en
privé, il a également demandé au candidat
démocrate à la présidence Joe Biden de ne pas se
présenter, mais lui aussi s'est rendu à Kenosha le
3 septembre.
Les protestations contre la visite de Trump ont
eu lieu depuis son arrivée en début d'après-midi
jusqu'au couvre-feu de 19 heures. Il y a eu des
marches à Kenosha avant même que la police ne tire
sur Jacob Blake et depuis, il y a des marches
quotidiennes. Il y a également eu de nombreux
événements communautaires, tels que la fourniture
gratuite de nourriture et de fournitures médicales
pour renforcer encore l'unité et la résistance.
Pour détourner et freiner les actions en cours
dans de nombreuses villes, Trump et Biden tentent
de présenter l'élection comme « la plus importante
de l'histoire moderne ». Les gens sont censés se
positionner pour ou contre Trump et consacrer
leurs énergies et ressources aux candidats. Au
lieu de cela, les Américains s'organisent pour
intensifier leur résistance et planifient déjà la
poursuite des actions après les élections. Ils
rejettent la vieille « justice » désuète du
système existant. Ils prennent de plus en plus
conscience qu'en s'en tenant à leurs
demandes d'égalité et de reddition de compte et en
défendant les droits de tous, un changement à
l'avantage du peuple peut être accompli.
À Kenosha, Trump a participé à une « table ronde
sur la sécurité communautaire » où il a commencé
par saluer le rôle de la police et de l'armée dans
la répression des manifestations, qu'il a
qualifiées d '« émeutes anti-policières et
anti-américaines ». Il a qualifié les manifestants
de « foules violentes » engagées dans des actes de
« terreur domestique ». Il a déclaré que le
gouvernement fédéral fournissait plus de
financement pour « embaucher plus de policiers,
promouvoir des procureurs fédéraux sévères contre
la criminalité, augmenter la sévérité des peines
pour voies de fait contre les forces de l'ordre ».
Avec cette diffamation du mouvement comme «
terroriste », des accusations de terrorisme
domestique, voire même de « résistance à
l'arrestation » si elles impliquent des officiers
fédéraux, vont être de plus en plus utilisées
contre les manifestants pour imposer des peines
plus sévères. C'était évident dans les propos
tenus par Trump qui tente de présenter les
manifestants et leurs justes demandes comme des
adeptes d'une idéologie violente et s'en prend
spécifiquement à ceux qui s'opposent au fascisme.
Ses échanges lors de la table ronde ont porté sur
la destruction de propriétés et la nécessité de
protéger la propriété et non les personnes. Trump
a dit qu'il fournirait un financement d'urgence
d'un million de dollars à la police de Kenosha et
de 42 millions de dollars supplémentaires aux
forces de police et aux procureurs de l'État.
Le procureur général des États-Unis William Barr
était également présent. Comme Trump, il a
souligné les efforts continus du gouvernement
fédéral pour contrôler le maintien de l'ordre aux
niveaux national et local. Pour Kenosha, en
particulier, Barr a déclaré: « C'est un exemple
que lorsque les dirigeants politiques locaux
soutiennent la police, que l'État est disposé à
investir les ressources en termes de Garde
nationale et que le gouvernement fédéral est en
mesure de venir les appuyer avec le FBI, les
Marshals et l'ATF qui ont des compétences
spéciales et une capacité médico-légale pour
aider, il y aura la paix dans les rues. »
Le 1er septembre 2020, le président Trump s'est
rendu à Kenosha. En plus des manifestations (photo
du bas) contre sa visite, la famille de Jacob
Blake a organisé un rassemblement communautaire.
30 août 2020
29 août 2020
Lors de sa visite à Kenosha le 3 septembre, Joe
Biden a, entre autres activités, pris part à une
réunion communautaire, s'est entretenu au
téléphone avec Jacob Blake, toujours hospitalisé
et paralysé, et a rencontré les membres de sa
famille. Essayant de donner l'impression qu'il
appuie la cause des manifestants, il a déclaré que
le policier impliqué dans la fusillade de Blake
devrait être inculpé. Mais, un porte-parole de sa
campagne a précisé seulement après « une enquête
approfondie pour s'assurer en premier que tous les
faits sont connus ».
Les résidents de Rochester sont bien au courant
de ces enquêtes menées par des fonctionnaires
locaux et de l'État, qui camouflent encore un
autre meurtre brutal du style « Je ne peux pas
respirer » d'un homme noir. Dans le cas de
l'individu seulement soupçonné de la fusillade
mortelle du 29 août à Portland de Aaron J.
Danielson, un membre d'une milice, il n'y a pas eu
d'enquête car il a été sommairement abattu et tué
par les forces fédérales.
« L'enquête complète » est réservée aux agents de
l'État et qu'elle soit menée par des
fonctionnaires locaux, de l'État ou
fédéraux, il est courant que cela ne débouche pas
sur des accusations. Bien que plus de 1000 morts
aux mains de la police se produisent chaque année,
des 42 policiers non fédéraux condamnés entre 2005
et 2020, seuls cinq ont été reconnus coupables de
meurtre, 22 coupables de divers degrés d'homicide
involontaire, cinq des moins graves accusations
d'homicide par négligence ou injustifiée. Les
autres ont été reconnus coupables d'agression ou
d'accusations moindres. (Département de recherche
de Statista, 10 juin 2020).
En outre, cette vaste résistance met de l'avant
des revendications qui sont bien plus que de
simples accusations contre des policiers
individuels. Le mouvement de résistance
s'efforce de trouver de nouveaux arrangements qui
assurent que justice soit faite en garantissant
l'égalité des droits, en donnant le contrôle au
peuple, en reconnaissant que la paix et la
sécurité nécessitent de lutter contre la pauvreté
et la violence organisée par l'État, plutôt que de
dénigrer les manifestants comme étant la source
des problèmes.
Les visites de Trump et Biden et les campagnes en
cours font partie de la pression exercée par les
cercles dirigeants pour diviser le peuple et
l'amener à s'aligner derrière l'un ou l'autre des
candidats. Au lieu de cela, les actions continues
à Kenosha, Portland, Los Angeles, Chicago et de
nombreuses autres villes montrent que les gens
parlent en leur propre nom et s'organisent pour
obtenir satisfaction de leurs revendications.
Des équipes de sport se joignent au mouvement de
protestations à la suite de l'assaut armé contre
Jacob Blake
Depuis que la police a tiré sur Jacob Blake, des
athlètes professionnels partout en Amérique du
Nord font des gestes de protestation en appui au
mouvement Black Lives Matter contre le racisme et
la violence policière. Le 26 août, les
Milwaukee Bucks, une équipe de baskeball
professionnel, ont tenu un boycottage historique
des éliminatoires de la Ligue nationale de
Basketball (NBA) pour protester contre l'escalade
de la violence raciale au pays. Quelques minutes
avant le début du match, seuls les arbitres et les
athlètes de l'équipe adverse étaient sur le
terrain. L'équipe d'Orlando a donc décidé de se
retirer également et de se joindre au boycottage.
Les grèves sont interdites en vertu de la
convention collective de la NBA, ce qui signifie
que les joueurs des Bucks ont rompu leur contrat
afin de protester contre l'injustice raciale et la
violence policière. La décision des équipes a
provoqué une réaction en chaîne qui a inclus des
actions des Raptors de Toronto, des Rockets de
Houston, des Thunder d'Oklahoma City, des Lakers
de Los Angeles et des Trail Blazers de Portland,
ce qui a incité les principaux dirigeants du sport
à réagir.
Des équipes féminines de la NBA, des ligues
majeures de soccer et de baseball, y compris les
Milwaukee Brewers, ont également rejoint le
boycottage. Des athlètes de la Ligue nationale de
hockey et des joueurs de tennis professionnels ont
également fait différents gestes de protestation.
De nombreuses équipes sportives universitaires et
collégiales ont organisé des manifestations et des
marches de solidarité partout aux États-Unis.
Les prises de position d'athlètes professionnels
contre le racisme et la violence policière cette
année ont commencé avec le geste du quart-arrière
des 49ers de San Francisco Colin Kaepernick
qui, en 2016, en présaison, a commencé la
pratique de s'asseoir ou de s'agenouiller pendant
que joue l'hymne national américain. Il a
expliqué : « Je ne vais pas me lever pour
montrer la fierté d'un drapeau pour un pays qui
opprime les Noirs et les gens de couleur. Pour
moi, c'est plus grand que le football et ce serait
égoïste de ma part de fermer les yeux. Il y a des
cadavres dans la rue et des gens qui reçoivent des
congés payés et qui s'en sortent avec un meurtre.
» Ses remarques s'inscrivaient dans le contexte du
mouvement grandissant Black Lives Matter après
plusieurs morts scandaleuses d'Afro-Américains aux
mains de la police.
Le geste de Kaepernick, s'agenouiller durant
l'hymne national, a depuis été repris par de
nombreux autres joueurs de la Ligue nationale de
football (NFL), tandis que Kaepernick lui-même
aurait été écarté et n'a pas été repêché dans une
équipe depuis 2016, bien qu'il soit reconnu
comme ayant les compétences pour être un
quart-arrière de départ. Les médias monopolisés
ainsi que le président Trump ont exploité ce geste
pour tenter de créer des divisions dans la
population. Néanmoins, de nombreux jeunes amateurs
sportifs partout aux États-Unis, qu'ils soient
afro-américains ou non, ont adopté cette forme de
protestation pour exprimer leur demande que fin
soit mise au racisme et à la violence policière et
pour montrer leur unité et leur refus de se
laisser diviser sur une base raciste.
Les
actions se poursuivent partout aux États-Unis
Portland, Oregon
Les manifestants à Portland « célèbrent »
l'anniversaire du maire Ted Wheeler devant son
immeuble, le 31 août 2020.
Las Vegas, Nevada
Denver, Colorado
Omaha, Nebraska
Minneapolis-St. Paul's, Minnesota
Wauwatosa, Wisconsin
Skate for Black lives a tenu une action le 30
août 2020 en l'honneur du jeune skateur Anthony
Huber et d'un autre jeune, Jojo Rosenbaum, tué par
un suprémaciste blanc alors qu'il protestait
contre la fusillade de Jacob Blake à Kenosha.
Champagne, Illinois
Columbus, Ohio
Raleigh, Caroline du Nord
Des milliers de personnes manifestent à Raleign,
en Caroline du Nord, en appui à la résistance à
Kenosha, au Wisconsin. Les revendications
comprennent le retrait de la police des écoles de
Raleigh et l'obligation pour la police de rendre
des comptes pour les décès en garde-à-vue.
Rochester, New York
Mémorial et marche le 3 septembre 2020 pour
Daniel Prude décédé en garde à vue en mars. Les
sept policiers impliqués n'ont été suspendus que
le 4 septembre après la publication d'une vidéo
montrant des policiers lui couvrant la tête et le
tenant par terre.
New York, New York
Washington, DC
29 août 2020
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