Le recours aux milices racistes
appuyés par l'État aux États-Unis
La résistance se poursuit aux tentatives
organisées par l'État de saper le mouvement pour
le changement
Mémorial et marche à Rochester, New York, le 3
septembre 2020 pour Daniel Prude décédé en garde à
vue en mars 2020
Aux États-Unis, les cercles dirigeants et leurs
élus mettent tout en oeuvre pour saper le
mouvement croissant en faveur du changement. Ils
dépeignent ceux qui manifestent pour leurs droits
et contre la violence et l'impunité policières
comme la source de conflits et de violences alors
que c'est en fait l'État lui-même qui en est la
source. Ils affirment également que la voie à
suivre consiste à choisir son camp lors des
élections de novembre ou de s'en remettre à
l'appareil d'État.
Les Américains partout au pays persistent à
compter sur leurs propres initiatives et à
s'organiser pour défendre leurs droits, malgré la
violence policière brutale à laquelle ils se
heurtent partout. Pour détourner et perturber le
mouvement, non seulement les élections sont
présentées comme la solution, mais maintenant des
milices racistes soutenues par l'État sont
déployées. Elles sont utilisées pour inciter à la
violence contre des manifestants pacifiques mais
aussi pour justifier l'utilisation d'une violence
étatique beaucoup plus grande au nom du contrôle
des « extrémistes » de la « droite » et de la «
gauche ».
Les morts injustifiables d'Afro-Américains aux
mains de la police se multiplient, avec les plus
récents cas à Rochester, dans l'État de New York,
et Los Angeles, en Californie. L'affaire de
Rochester n'a été révélée que grâce aux efforts de
la famille pour exiger une vidéo policière. La
police locale savait qu'il s'agissait d'un
homicide en mars et le procureur général de New
York avait le dossier entre les mains depuis
avril, mais ils ont gardé le crime caché. Cela a
encore mis en évidence à quel point l'État cherche
à réprimer la résistance quand on affirme que la
solution aux meurtres par la police est une
enquête « indépendante » menée par le procureur
général de l'État. Des centaines de personnes sont
immédiatement sorties pour protester à Rochester
et à New York et ont été accueillies par une
présence policière massive et aspergées à
plusieurs reprises de ce que la police appelle
maintenant un « irritant chimique ».
Le niveau de brutalité des forces de police
partout - à Los Angeles, tirant à nouveau dans le
dos un Afro-Américain non armé alors qu'il
s'enfuyait, et à Rochester, en étouffant et en
jetant par terre un homme nu et menotté par un
temps froid — rend on ne peut plus clair que ces
institutions racistes sont organisées pour imposer
la soumission à un système qui protège les
intérêts de la propriété et génère la peur. Puis
cette inhumanité présentée comme démocratique et
acceptable. La crainte des dirigeants que leur «
démocratie » et leur « justice » ne soient plus
acceptées est palpable. Leur violence ne
dissuadera pas la résistance qui est déterminée à
l'emporter.
Le recours à des milices armées
Manifestation à Kenosha, au Wisconsin, 29 août
2020. Les manifestations n'ont pas cessé depuis
que la police a tiré sur Jacob Blake.
Le recours aux milices armées avec l'appui et la
protection de l'État a été particulièrement
évident à Portland en Oregon et à Kenosha au
Wisconsin. À Kenosha, la police n'a pas arrêté et
désarmé un jeune membre d'une milice de l'Illinois
qui a abattu deux personnes. Ce n'est que le
lendemain qu'il a été arrêté chez lui. Par contre,
des organisateurs des manifestations ont été
kidnappés sur la rue par des agents locaux et
fédéraux dans des wagonnettes non identifiées et
détenus pendant 24 heures et accusés d'avoir violé
le couvre-feu.
Portland est une des villes où les tentatives
appuyées par l'État de discréditer et de
criminaliser les manifestations, souvent au moyen
des milices appuyées par l'État, se produisent
depuis longtemps. Le succès qu'y ont connu les
organisateurs à la défense des droits à faire
entendre leurs revendications d'égalité et contre
la violence et l'impunité policières et à faire en
sorte qu'on en tienne compte, notamment par des
manifestations quotidiennes depuis près de 100
jours à la suite de la mort de George Floyd, a été
appuyé par des dizaines de millions de personnes
au pays. Les manifestants ont persisté de manière
indomptable en dépit de la violence brutale de la
police locale et de l'État et des forces
fédérales. Maintenant, des milices telles Patriot
Prayer, qui est basée dans l'État de Washington,
et Proud Boys, également active à New York, sont
de plus en plus utilisées.
Les deux milices organisent des actions en
commun, comme la « Trump Cruise » du 29 août où
des dizaines de véhicules ont été autorisés par
les forces de police et fédérales à faire une
caravane dans le centre-ville de Portland,
assaillant les manifestants en lançant des balles
de peinture et du gaz poivré dans la foule. La
police ne les a pas empêchés de le faire et n'a
pas déclaré illégal qu'ils dévient de leur route,
qui avait été approuvée, leur permettant ainsi
d'atteindre les manifestants. Ceux-ci, par contre,
sont de manière régulière soumis à des barricades,
et chargés par des bicyclettes et des lignes de
police et aux gaz lacrymogènes.
Le 24 août, à Portland, lors du rassemblement «
Pas de marxisme aux États-Unis » organisé par «
Proud Boys », notoire pour sa violence et ses
positions anti-peuple, un membre de la milice,
sous le coup d'un mandat d'arrêt pour un assaut
précédent contre un manifestant, n'a pas été
empêché d'agir ou arrêté. La police savait qu'il
était présent, mais, comme l'a dit le chef de
police Chuck Lovell, « Vous vous imaginez ce que
cela va prendre pour intervenir dans une foule et
faire une arrestation sur la base d'un mandat ? »
Il a ajouté : « Ce n'est probablement pas quelque
chose que nous allons faire dans ce genre de
situation de contrôle de foule ». Et pourtant les
gens partout dans le monde ont vu la police et les
forces fédérales faire précisément ce genre de
choses soir après soir après soir contre ceux qui
revendiquent l'égalité et la fin de la violence
policière. En plus, il y avait environ 30
officiers au rassemblement de « Proud Boys »,
alors qu'il y avait des centaines d'officiers
armés de façon régulière aux manifestations à la
défense des droits.
Les milices qui sont déployées sont connues pour
leur violence contre ceux qui défendent les droits
et pour leurs actions ouvertement hitlériennes,
anti-musulmanes et anti-immigrantes. Les deux
milices ont été utilisées pour attaquer violemment
les manifestants à Portland pendant plus de deux
ans. Leurs membres portent habituellement des
uniformes de style militaire et leurs actions sont
régulièrement protégées par des représentants du
département de la Sécurité intérieure (DHS). De
nombreuses vidéos les montrent en train d'isoler
puis de battre des manifestants et les attaquer
avec des balles de peinture et de poivre. Ils sont
rarement arrêtés et habituellement la police et
les forces fédérales n'interviennent pas dans
leurs assauts violents, dont plusieurs sont si
sévères qu'ils nécessitent une hospitalisation. Au
lieu de cela, ils utilisent régulièrement les gaz
lacrymogènes et arrêtent les manifestants
pro-peuple.
Concrètement, ces activités de la police et des
milices exacerbent les enjeux d'activités
policières auxquels la société fait face. Elles
font partie des efforts pour détourner le
mouvement et l'amener à faire des milices sa cible
principale plutôt que l'État qui les fomente et
les protège, tout en accroissant les tensions
parmi le peuple et servant à justifier encore plus
de violence organisée de l'État par le biais de la
police ou des militaires. Par exemple, Kenosha a
en ce moment plus de 1000 membres de la Garde
nationale présents dans la ville.
Lors de la confrontation du 29 août des forces
de la milice armée avec les manifestants à
Portland, un membre de « Patriot Prayer » a été
abattu. Selon les reportages, le manifestant de
Black Lives Matter Michael Forest Reinoehl a réagi
en auto-défense. Il était de la région de Portland
et un participant régulier aux manifestations.
Contrairement à Kyle Rittenhouse, qui a abattu
deux manifestants à Kenosha et a été arrêté
uniquement le lendemain le jour suivant d'une
manière routinière, Reinoehl a été abattu de plus
de 30 balles par les marshals américains.
D'autres rassemblements de ces milices armées
sont promus à Portland les 7, 19 et 26 septembre.
La gouverneure Kate Brown a demandé l'aide d' «
agences de l'extérieur » comme le DHS fédéral et
les marshals américains. La police de l'État de
l'Oregon va permettre à ses policiers d'être
assermentés par les marshals fédéraux afin que les
manifestants puissent être accusés d'infractions
fédérales, qui comportent souvent des sentences
plus lourdes.
Los Angeles
Le 31 août, deux adjoints du shérif du comté de
Los Angeles ont abattu un Afro-Américain de 29
ans, Dijon Kizzee. Il a été arrêté alors qu'il
était à bicyclette pour ce que le service de
police a appelé « violations du code à vélo ». Il
s'est enfui et a été poursuivi et une
confrontation physique aurait eu lieu. La police
affirme que Kizzee a laissé tomber une arme à feu
à ce stade, bien qu'aucune vidéo de l'incident ne
puisse le vérifier. Il est clair toutefois qu'il
ne posait pas une menace. Les rapports de police
admettent qu'il n'était pas armé et qu'il fuyait.
Les policiers ont tiré 15 fois et l'ont abattu en
l'atteignant dans le dos.
L'avocat de la famille de Kizzee souligne que
les agents de police utilisent souvent les
violations du code à vélo comme prétexte pour
justifier un arrestation lorsqu'une fusillade ou
un autre usage de la force a eu lieu.
« Ça pourrait être quelque chose d'aussi bénin
que de faire du vélo sur le trottoir ou à
contre-sens de la circulation, dit l'avocat Carl
Douglas. ous ne voyez jamais personne à Beverly
Hills ou Santa Monica se faire arrêter pour
violation du code. »
L'avocat Dale Galipo a déclaré que Kizzee avait
reçu une balle dans le dos sans aucun ordre ni
avertissement verbal. « Un autre attentat insensé
et injustifié sur une personne de couleur, a-t-il
déclaré. Il faut se demander : combien de temps
cela va-t-il durer ? Et pourquoi cela arrive-t-il,
jour après jour, semaine après semaine ? Combien
de familles regardent en ce moment, inquiètes que
leurs enfants, leurs proches soient les prochaines
victimes ? »
Manifestation à Los Angeles, le 1er septembre
2020, à la suite de la mort de Dijon Kizzee
aux mains de la police
Kenosha et les élections
Rassemblement communautaire organisé par la
famille de Blake, le 1er septembre 2020
À la suite de la mort de Jacob Blake aux mains de
la violence raciste de la police le 23 août et de
la mort de deux manifestants aux mains d'un
milicien armé le 25 août, le président Trump s'est
rendu le 1er septembre à Kenosha, au Wisconsin,
malgré l'objection du gouverneur Tony Evers qui
avait dit publiquement que sa présence ne ferait «
qu'entraver notre guérison » et « retarder notre
travail pour surmonter la division et aller de
l'avant ensemble ». Des rapports indiquent qu'en
privé, il a également demandé au candidat
démocrate à la présidence Joe Biden de ne pas se
présenter, mais lui aussi s'est rendu à Kenosha le
3 septembre.
Les protestations contre la visite de Trump ont
eu lieu depuis son arrivée en début d'après-midi
jusqu'au couvre-feu de 19 heures. Il y a eu des
marches à Kenosha avant même que la police ne tire
sur Jacob Blake et depuis, il y a des marches
quotidiennes. Il y a également eu de nombreux
événements communautaires, tels que la fourniture
gratuite de nourriture et de fournitures médicales
pour renforcer encore l'unité et la résistance.
Pour détourner et freiner les actions en cours
dans de nombreuses villes, Trump et Biden tentent
de présenter l'élection comme « la plus importante
de l'histoire moderne ». Les gens sont censés se
positionner pour ou contre Trump et consacrer
leurs énergies et ressources aux candidats. Au
lieu de cela, les Américains s'organisent pour
intensifier leur résistance et planifient déjà la
poursuite des actions après les élections. Ils
rejettent la vieille « justice » désuète du
système existant. Ils prennent de plus en plus
conscience qu'en s'en tenant à leurs
demandes d'égalité et de reddition de compte et en
défendant les droits de tous, un changement à
l'avantage du peuple peut être accompli.
À Kenosha, Trump a participé à une « table ronde
sur la sécurité communautaire » où il a commencé
par saluer le rôle de la police et de l'armée dans
la répression des manifestations, qu'il a
qualifiées d '« émeutes anti-policières et
anti-américaines ». Il a qualifié les manifestants
de « foules violentes » engagées dans des actes de
« terreur domestique ». Il a déclaré que le
gouvernement fédéral fournissait plus de
financement pour « embaucher plus de policiers,
promouvoir des procureurs fédéraux sévères contre
la criminalité, augmenter la sévérité des peines
pour voies de fait contre les forces de l'ordre ».
Avec cette diffamation du mouvement comme «
terroriste », des accusations de terrorisme
domestique, voire même de « résistance à
l'arrestation » si elles impliquent des officiers
fédéraux, vont être de plus en plus utilisées
contre les manifestants pour imposer des peines
plus sévères. C'était évident dans les propos
tenus par Trump qui tente de présenter les
manifestants et leurs justes demandes comme des
adeptes d'une idéologie violente et s'en prend
spécifiquement à ceux qui s'opposent au fascisme.
Ses échanges lors de la table ronde ont porté sur
la destruction de propriétés et la nécessité de
protéger la propriété et non les personnes. Trump
a dit qu'il fournirait un financement d'urgence
d'un million de dollars à la police de Kenosha et
de 42 millions de dollars supplémentaires aux
forces de police et aux procureurs de l'État.
Le procureur général des États-Unis William Barr
était également présent. Comme Trump, il a
souligné les efforts continus du gouvernement
fédéral pour contrôler le maintien de l'ordre aux
niveaux national et local. Pour Kenosha, en
particulier, Barr a déclaré: « C'est un exemple
que lorsque les dirigeants politiques locaux
soutiennent la police, que l'État est disposé à
investir les ressources en termes de Garde
nationale et que le gouvernement fédéral est en
mesure de venir les appuyer avec le FBI, les
Marshals et l'ATF qui ont des compétences
spéciales et une capacité médico-légale pour
aider, il y aura la paix dans les rues. »
Le 1er septembre 2020, le président Trump s'est
rendu à Kenosha. En plus des manifestations (photo
du bas) contre sa visite, la famille de Jacob
Blake a organisé un rassemblement communautaire.
30 août 2020
29 août 2020
Lors de sa visite à Kenosha le 3 septembre, Joe
Biden a, entre autres activités, pris part à une
réunion communautaire, s'est entretenu au
téléphone avec Jacob Blake, toujours hospitalisé
et paralysé, et a rencontré les membres de sa
famille. Essayant de donner l'impression qu'il
appuie la cause des manifestants, il a déclaré que
le policier impliqué dans la fusillade de Blake
devrait être inculpé. Mais, un porte-parole de sa
campagne a précisé seulement après « une enquête
approfondie pour s'assurer en premier que tous les
faits sont connus ».
Les résidents de Rochester sont bien au courant
de ces enquêtes menées par des fonctionnaires
locaux et de l'État, qui camouflent encore un
autre meurtre brutal du style « Je ne peux pas
respirer » d'un homme noir. Dans le cas de
l'individu seulement soupçonné de la fusillade
mortelle du 29 août à Portland de Aaron J.
Danielson, un membre d'une milice, il n'y a pas eu
d'enquête car il a été sommairement abattu et tué
par les forces fédérales.
« L'enquête complète » est réservée aux agents de
l'État et qu'elle soit menée par des
fonctionnaires locaux, de l'État ou
fédéraux, il est courant que cela ne débouche pas
sur des accusations. Bien que plus de 1000 morts
aux mains de la police se produisent chaque année,
des 42 policiers non fédéraux condamnés entre 2005
et 2020, seuls cinq ont été reconnus coupables de
meurtre, 22 coupables de divers degrés d'homicide
involontaire, cinq des moins graves accusations
d'homicide par négligence ou injustifiée. Les
autres ont été reconnus coupables d'agression ou
d'accusations moindres. (Département de recherche
de Statista, 10 juin 2020).
En outre, cette vaste résistance met de l'avant
des revendications qui sont bien plus que de
simples accusations contre des policiers
individuels. Le mouvement de résistance
s'efforce de trouver de nouveaux arrangements qui
assurent que justice soit faite en garantissant
l'égalité des droits, en donnant le contrôle au
peuple, en reconnaissant que la paix et la
sécurité nécessitent de lutter contre la pauvreté
et la violence organisée par l'État, plutôt que de
dénigrer les manifestants comme étant la source
des problèmes.
Les visites de Trump et Biden et les campagnes en
cours font partie de la pression exercée par les
cercles dirigeants pour diviser le peuple et
l'amener à s'aligner derrière l'un ou l'autre des
candidats. Au lieu de cela, les actions continues
à Kenosha, Portland, Los Angeles, Chicago et de
nombreuses autres villes montrent que les gens
parlent en leur propre nom et s'organisent pour
obtenir satisfaction de leurs revendications.
Des équipes de sport se joignent au mouvement de
protestations à la suite de l'assaut armé contre
Jacob Blake
Depuis que la police a tiré sur Jacob Blake, des
athlètes professionnels partout en Amérique du
Nord font des gestes de protestation en appui au
mouvement Black Lives Matter contre le racisme et
la violence policière. Le 26 août, les
Milwaukee Bucks, une équipe de baskeball
professionnel, ont tenu un boycottage historique
des éliminatoires de la Ligue nationale de
Basketball (NBA) pour protester contre l'escalade
de la violence raciale au pays. Quelques minutes
avant le début du match, seuls les arbitres et les
athlètes de l'équipe adverse étaient sur le
terrain. L'équipe d'Orlando a donc décidé de se
retirer également et de se joindre au boycottage.
Les grèves sont interdites en vertu de la
convention collective de la NBA, ce qui signifie
que les joueurs des Bucks ont rompu leur contrat
afin de protester contre l'injustice raciale et la
violence policière. La décision des équipes a
provoqué une réaction en chaîne qui a inclus des
actions des Raptors de Toronto, des Rockets de
Houston, des Thunder d'Oklahoma City, des Lakers
de Los Angeles et des Trail Blazers de Portland,
ce qui a incité les principaux dirigeants du sport
à réagir.
Des équipes féminines de la NBA, des ligues
majeures de soccer et de baseball, y compris les
Milwaukee Brewers, ont également rejoint le
boycottage. Des athlètes de la Ligue nationale de
hockey et des joueurs de tennis professionnels ont
également fait différents gestes de protestation.
De nombreuses équipes sportives universitaires et
collégiales ont organisé des manifestations et des
marches de solidarité partout aux États-Unis.
Les prises de position d'athlètes professionnels
contre le racisme et la violence policière cette
année ont commencé avec le geste du quart-arrière
des 49ers de San Francisco Colin Kaepernick
qui, en 2016, en présaison, a commencé la
pratique de s'asseoir ou de s'agenouiller pendant
que joue l'hymne national américain. Il a
expliqué : « Je ne vais pas me lever pour
montrer la fierté d'un drapeau pour un pays qui
opprime les Noirs et les gens de couleur. Pour
moi, c'est plus grand que le football et ce serait
égoïste de ma part de fermer les yeux. Il y a des
cadavres dans la rue et des gens qui reçoivent des
congés payés et qui s'en sortent avec un meurtre.
» Ses remarques s'inscrivaient dans le contexte du
mouvement grandissant Black Lives Matter après
plusieurs morts scandaleuses d'Afro-Américains aux
mains de la police.
Le geste de Kaepernick, s'agenouiller durant
l'hymne national, a depuis été repris par de
nombreux autres joueurs de la Ligue nationale de
football (NFL), tandis que Kaepernick lui-même
aurait été écarté et n'a pas été repêché dans une
équipe depuis 2016, bien qu'il soit reconnu
comme ayant les compétences pour être un
quart-arrière de départ. Les médias monopolisés
ainsi que le président Trump ont exploité ce geste
pour tenter de créer des divisions dans la
population. Néanmoins, de nombreux jeunes amateurs
sportifs partout aux États-Unis, qu'ils soient
afro-américains ou non, ont adopté cette forme de
protestation pour exprimer leur demande que fin
soit mise au racisme et à la violence policière et
pour montrer leur unité et leur refus de se
laisser diviser sur une base raciste.
Les
actions se poursuivent partout aux États-Unis
Portland, Oregon
Les manifestants à Portland « célèbrent »
l'anniversaire du maire Ted Wheeler devant son
immeuble, le 31 août 2020.
Las Vegas, Nevada
Denver, Colorado
Omaha, Nebraska
Minneapolis-St. Paul's, Minnesota
Wauwatosa, Wisconsin
Skate for Black lives a tenu une action le 30
août 2020 en l'honneur du jeune skateur Anthony
Huber et d'un autre jeune, Jojo Rosenbaum, tué par
un suprémaciste blanc alors qu'il protestait
contre la fusillade de Jacob Blake à Kenosha.
Champagne, Illinois
Columbus, Ohio
Raleigh, Caroline du Nord
Des milliers de personnes manifestent à Raleign,
en Caroline du Nord, en appui à la résistance à
Kenosha, au Wisconsin. Les revendications
comprennent le retrait de la police des écoles de
Raleigh et l'obligation pour la police de rendre
des comptes pour les décès en garde-à-vue.
Rochester, New York
Mémorial et marche le 3 septembre 2020 pour
Daniel Prude décédé en garde à vue en mars. Les
sept policiers impliqués n'ont été suspendus que
le 4 septembre après la publication d'une vidéo
montrant des policiers lui couvrant la tête et le
tenant par terre.
New York, New York
Washington, DC
29 août 2020
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 56 - 5 septembre 2020
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Le
recours aux milices racistes appuyés par l'État
aux États-Unis: La résistance se poursuit aux
tentatives organisées par l'État de saper le
mouvement pour le changement
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