Numéro 80 - 5 décembre 2020
Le refus du gouvernement Trudeau de
présenter
une nouvelle direction pour l'économie
L'énoncé économique de l'automne ouvre la
voie à plus d'endettement, d'appauvrissement et
d'insécurité
- K.C. Adams -
Les élections du 6
décembre au Venezuela
• Canada,
ne touchez pas au Venezuela!
• Des
élections sans précédent pour une nouvelle
assemblée nationale
- Margaret Villamizar -
• Lettre
au ministre des Affaires étrangères
- Mouvement social de
l'ALBA Canada, chapitre d'Ottawa -
Le refus du gouvernement Trudeau
de présenter
une nouvelle direction pour l'économie
- K. C. Adams -
Le 30 novembre, le Parti libéral cartellisé
au pouvoir a présenté au Parlement son Énoncé
économique d'automne dans lequel la ministre des
Finances et vice-première ministre Chrystia
Freeland annonce le maintien de programmes tels
que le soutien aux loyers commerciaux pour les
entreprises et l'augmentation à 75 % de
la subvention salariale aux employeurs pour leurs
travailleurs. Il prévoit aussi une subvention
supplémentaire pouvant atteindre 100 %
du salaire minimum pour les entreprises qui
embauchent des jeunes. Le gouvernement prétend que
ces paiements aux entreprises aident les
travailleurs à trouver de l'emploi mais il de
donne aucune preuve de cela.
Le prix
combiné de ce que le gouvernement appelle les
programmes de relance à court terme sur trois ans
est estimé à environ 110 milliards de
dollars. Les dépenses fédérales prévues feront
passer le déficit budgétaire annuel à 381,6
milliards de dollars en 2021, avec des
déficits cumulés supplémentaires de 270
milliards de dollars d'ici 2026. Les dépenses
comprennent 100 milliards de dollars
supplémentaires pour lesquels aucun détail n'a été
donné.
Avec les déficits annuels projetés, la dette
fédérale dépassera bientôt 1 000
milliards de dollars à laquelle il faut ajouter un
autre billion de dollars pour la dette du Québec
et des provinces. Les déficits accumulés sont dus
à des emprunts publics sans précédent auprès de
prêteurs institutionnels mondiaux. Les emprunts
publics auprès de prêteurs privés sont une
pratique particulièrement onéreuse de la politique
de payer les riches dont les Canadiens devraient
exiger l'abolition. Elle devrait être remplacée
par l'emprunt de l'État à lui-même. L'énorme dette
envers les oligarques mondiaux, qui reçoivent des
intérêts composés sur le montant emprunté, a déjà
suscité des menaces dans les médias et les groupes
de réflexion impérialistes d'importantes
compressions antisociales pour faire payer le
peuple une fois la pandémie surmontée.
Garde d'enfants, assurance-médicaments et soins
de longue durée
Deux programmes
sociaux que, selon les rumeurs, le gouvernement
libéral devait mettre en place ne se sont pas
matérialisés dans le document officiel : le
système d'apprentissage et de garde des jeunes
enfants (ou système fédéral de garderie universel)
et l'assurance-médicaments. Il convient de noter
que l'énoncé de politique d'un programme universel
de garde d'enfants est associé au Parti libéral
depuis son « livre rouge » de promesses
électorales de 1993. Au lieu d'une stratégie
nationale en matière de garde d'enfants, Chrystia
Freeland semble avoir voulu s'attirer les faveurs
du Québec en disant que le gouvernement fédéral
utiliserait le système québécois comme modèle.
Elle a cependant omis de dire que ce système dit
universel souffre d'un important manque de places
pour combler les besoins des familles qui y ont
droit. De plus, les travailleuses en garderie au
Québec protestent depuis très longtemps contre
leurs conditions de travail et leurs salaires
inadéquats. C'est typique d'un gouvernement dont
les déclarations, les conclusions et les décisions
ne sont jamais corroborées par des faits.
En ce qui concerne la situation désespérée à
laquelle sont aux prises les travailleurs et les
résidents des établissements de soins de longue
durée du Canada, le président national du Syndicat
canadien de la fonction publique, Mark Hancock,
souligne que l'offre faite par le gouvernement
d'un milliard de dollars pour les provinces afin
de renforcer le contrôle des infections et
accroître les stocks d'ÉPI pour ces établissements
est en fait une subvention aux exploitants de ces
établissements, principalement des entreprises
privées. « Il s'agit d'une autre annonce décousue
qui souligne l'absence décevante de progrès vers
la réalisation de la promesse fédérale d'adopter
des normes nationales pour ce secteur », a
souligné Mark Hancock.
En fait, cet argent fédéral pour la santé qui «
vient avec des conditions » est contraire à Loi
constitutionnelle de 1867 qui stipule
que la santé est une responsabilité provinciale.
Le Bloc Québécois et certains chefs de partis
cartellisés provinciaux considèrent que les «
conditions attachées » à l'offre d'un milliard de
dollars pour les soins de longue durée sont une
provocation. Ils veulent plutôt une augmentation
générale du Transfert canadien en matière de
santé, pour atteindre au moins 33 % des
dépenses totales de santé du pays. L'offensive
d'austérité antisociale menée par le gouvernement
fédéral depuis des décennies, qui a réduit les
dépenses de santé en proportion de la population
et des besoins des Canadiens, a fait passer le
transfert pour la santé de 50 % des
dépenses totales à environ 22 %.
L'énoncé économique ne révèle pas l'ampleur de
la crise et la nécessité d'une nouvelle direction
Le gouvernement fédéral décrit son énoncé
économique comme un « portrait instantané »
de l'économie, mais il n'essaie même pas de
révéler et de soumettre à la discussion ou à
l'analyse les conditions réelles auxquelles les
Canadiens font face et la nécessité d'arrêter de
payer les riches et d'augmenter les
investissements dans les programmes sociaux.
Pour les travailleurs, la situation reste
précaire, tant pour ceux au travail que pour les
chômeurs, qui sont nombreux à avoir du mal à
joindre les deux bouts. De nombreux Canadiens qui
travaillent sont confrontés à des difficultés
liées à la pandémie au travail et dans leur vie
quotidienne. Les gouvernements et les employeurs
refusent de mobiliser la classe ouvrière dans une
action collective pour se défendre et défendre la
société contre la pandémie et pour vaincre la
pandémie. Ce refus a rendu la situation
particulièrement difficile pour les travailleurs
de première ligne dans les secteurs de la santé,
de l'éducation, des transports en commun et de
l'agriculture, en particulier pour les milliers de
travailleurs agricoles migrants, et dans les
secteurs où les travailleurs sont à proximité les
uns des autres.
Selon
Statistique Canada, le nombre de chômeurs est
resté élevé en septembre : 1,8 million
de travailleurs cherchaient du travail et n'en ont
pas trouvé et 580 000 autres chômeurs
attendent un signe d'amélioration de la situation
pour vendre leur capacité de travail avant de
chercher activement du travail. Le nombre de
travailleurs ayant quitté la population active
pour diverses raisons continue de demeurer élevé,
en particulier chez les femmes.
Selon Statistique Canada, les travailleurs à bas
salaire, ceux qui gagnent moins de 16
dollars l'heure, ont été particulièrement
touchés par cette crise et continuent d'avoir de
la difficulté à trouver du travail. L'emploi chez
les jeunes de 15 à 24 ans reste plus
éloigné de la reprise que les autres grands
groupes d'âge. En septembre, le taux d'emploi
parmi les jeunes femmes était encore inférieur
de 10,4 % au niveau de février 2020
et celui des jeunes hommes de 10,2 %.
Huit millions neuf cent mille Canadiens ont reçu
une allocation de 500 dollars par semaine de
la Prestation canadienne d'urgence (PCU), qui a
débuté au printemps dernier et s'est terminée
le 3 octobre. Cette allocation est maintenant
terminée, mais de nombreux Canadiens ont encore
des difficultés à gagner leur vie, y compris ceux
qui sont considérés comme des travailleurs
indépendants. Selon Statistique Canada, « la
reprise relativement lente du travail autonome –
et le nombre d'heures travaillées par les
travailleurs autonomes canadiens – se reflète dans
le profil des personnes qui reçoivent des
paiements de soutien liés à la COVID-19. En
septembre, un prestataire de la PCU sur cinq
(21,8 %) était un travailleur autonome ou
avait été un travailleur autonome au cours
des 12 derniers mois. La proportion de
prestataires de la PCU vivant au sein de ménages
ayant de la difficulté à assumer ses dépenses
nécessaires a augmenté pour
atteindre 42,0 %, en hausse de 4,3
points de pourcentage par rapport à août. »
L'itinérance, la pauvreté et l'insécurité
alimentaire ont toutes augmenté pendant la crise,
sans réel assouplissement à l'horizon. Cela
s'ajoute aux tragédies personnelles de nombreuses
personnes qui ont directement souffert ou sont
décédées à cause de la crise sanitaire et de
l'épidémie d'opioïdes qui se poursuit en
parallèle.
Selon l'énoncé économique du gouvernement, les
investissements des entreprises privées se sont
considérablement effondrés. La réduction de la
demande de biens et de services a laissé certaines
entreprises avec une capacité inutilisée, y
apprend-on. Les intentions d'investissement des
entreprises privées pour l'année fiscale ont chuté
de 180 à 140 milliards de dollars. Ce
montant est inférieur de 60 milliards de
dollars au pic d'investissement privé de 200
milliards de dollars atteint juste avant
l'effondrement des prix du pétrole en 2014.
La crise économique a engagé l'économie dans un
déclin, tout comme les crises de 2008 et
2014. Une fois la pandémie passée, l'économie
devrait stagner et connaître une croissance
minimale d'environ 1,4 % par an, cette
faible croissance provenant presque exclusivement
de la stimulation de l'immigration et de
l'augmentation de la demande et du temps de
travail supplémentaire et de la valeur apportée
par les nouveaux arrivants.
Dans cette situation, les entreprises privées
exigent des gouvernements des programmes pour
payer les riches et des investissements dans les
pouvoirs de police et l'économie de guerre pour
servir les desseins d'hégémonie mondiale de
l'impérialisme américain, ce qui a pour effet de
siphonner les fonds publics des programmes sociaux
et des investissements centrés sur l'humain. On
peut le voir dans les partenariats public/privé
pour payer les riches afin de construire des
infrastructures pour ce que l'élite dirigeante
qualifie de projets « verts » et les
corridors de transport militarisés qui facilitent
l'extraction de minéraux stratégiques du Canada
pour approvisionner les forces armées
américaines.
Ne laissons pas l'élite dirigeante écarter la
discussion sur une
nouvelle direction pour l'économie
Les partis cartellisés au gouvernement sont unis
dans leur opposition à la recherche d'une nouvelle
direction pour l'économie basée sur un programme
pour arrêter de payer les riches, augmenter les
investissements dans les programmes sociaux et
développer et construire un vaste réseau
d'entreprises centrées sur l'humain dont le but
explicite est de servir le peuple, l'économie et
la société et non les intérêts privés de
l'oligarchie. La direction actuelle qui consiste à
acheminer un paquet d'argent aux riches et à leurs
entreprises s'est avérée être un échec en
pratique.
L'élite dirigeante qui est dans les
gouvernements, les médias et les groupes de
réflexion est obsédée par la défense du statu quo
du privilège de classe et de l'immense richesse de
quelques-uns. Au lieu de verser l'argent public
dans les mains privées des riches, beaucoup se
demandent pourquoi ne pas entamer une discussion
au moins sur une nouvelle direction avec pour but
explicite de servir le peuple. La classe ouvrière
est prête pour autre chose que cette économie en
crise. Certains, même dans le secteur des petites
entreprises, seraient prêts à discuter d'une
nouvelle direction où leurs talents et leur
énergie pourraient être canalisés vers quelque
chose de constructif et de stable, tant pour
eux-mêmes que pour l'économie et le peuple, une
direction qui s'attaquerait aux nombreux problèmes
qui accablent le pays, son économie et son
environnement social et naturel.
Peu de gens
seraient en désaccord avec le fait que le pays a
besoin de centres d'éducation préscolaire
universels, un système de santé et d'éducation
universel, meilleur et véritablement gratuit pour
tous, qu'il faut répondre aux besoins en logements
et renforcer les autres programmes et services
sociaux. Pourquoi ne pas verser les milliards de
dollars actuellement consacrés aux stratagèmes
pour payer les riches et à l'économie de guerre
des États-Unis dans la création d'entreprises
centrées sur l'humain dans des endroits
stratégiques des grandes villes et dans toutes les
villes de petite et moyenne taille ? Ces
entreprises centrées sur l'être humain et
responsables devant le peuple se consacreraient à
la résolution des problèmes sociaux et naturels, à
la réalisation de l'autosuffisance économique et à
la satisfaction des besoins et de la sécurité de
tous et toutes.
Les entreprises centrées sur l'humain pourraient
être construites comme un type de campus, avec des
installations d'apprentissage de la petite enfance
jusqu'à la douzième année, des centres de soins de
longue durée, des collèges et universités
postsecondaires, des installations récréatives et
culturelles pour tous les âges avec des cafétérias
centralisées où des chefs cuisiniers réputés
connaissent tous les styles et types d'aliments.
Le campus pourrait être relié aux transports en
commun assistés par des applications et à la
distribution de manière coordonnée avec les
résidents voisins. Les enfants, les travailleurs
et les aliments cuits pourraient être transportés
en toute sécurité chaque jour du campus vers les
logements de la région de manière organisée.
Les campus pourraient être associés à des
entreprises de fabrication centrées sur l'humain
et responsables devant le peuple, chargées de
produire des produits essentiels et d'autres biens
de manière autonome, afin de reverser la nouvelle
valeur produite par les travailleurs dans la
région et l'économie régionale et de commercer
avec d'autres régions dans tout le Canada et dans
le monde entier pour l'avantage réciproque,
l'amitié et le développement.
Les problèmes doivent être abordés tels qu'ils se
présentent et une discussion approfondie doit être
engagée pour bâtir une opinion publique favorable
à une nouvelle direction qui résout les problèmes.
Les partis politiques cartellisés et les riches
qui ne veulent pas que leurs privilèges de classe
et le statu quo soient perturbés ne doivent pas
être autorisés à écarter la discussion parmi le
peuple sur une nouvelle direction et les mesures
pratiques nécessaires à prendre.
Le problème clé qui existe actuellement est
d'ordre politique, à savoir la marginalisation
institutionnelle et constitutionnelle du peuple. L'ancien doit faire
place au nouveau, tel doit être le
nouveau slogan en toute chose. Le système
politique actuel, dépassé et dominé par les partis
cartellisés et les médias impérialistes, bloque la
discussion et tout mouvement vers un renouveau
démocratique. Les travailleurs doivent s'attaquer
à ce problème de marginalisation politique de
manière organisée, avec une conscience claire et
des actions déterminées, avec des analyses qui
construisent l'opinion publique en faveur d'un
renouveau constitutionnel et institutionnel qui
favorise le peuple. Fini l'ancien ! Allez
vers le nouveau avec confiance dans votre capacité
à relever les défis !
Les
Canadiens doivent dénoncer et rejeter avec mépris
les déclarations qui engourdissent les esprits,
qui détruisent la discussion, qui détournent
l'attention et répandent les platitudes et les
énoncés de politiques vides de sens du
gouvernement Trudeau et des autres partis
cartellisés. Ils rendent un bien mauvais service
au peuple et empêchent d'ouvrir une voie vers
l'avenir. Une société moderne mérite mieux et
exige mieux.
Le peuple lui-même doit façonner le monde moderne
en toute conscience. Il doit adopter la devise
d'apprendre la guerre par la guerre et pour cela,
il faut ouvrir une voie de discussion et d'action
avec des analyses qui rejettent tout ce qui est
moribond, décrépit et corrompu. Assez de ces
crises économiques récurrentes, de ces problèmes
sociaux et naturels croissants et d'un blocage
politique qui empêche le peuple d'agir dans son
propre intérêt. Les travailleurs doivent continuer
de défier les riches oligarques et leurs vassaux
serviles en maintenant haut levée leurs
revendications de ce qui leur appartient de droit
et en n'acceptant rien de moins.
Le renouveau démocratique est à l'ordre du jour.
Prenez vos responsabilités dès maintenant !
Les problèmes peuvent être résolus ;
l'économie socialisée moderne peut être mise au
service du peuple sans crise ni guerre !
L'environnement social et naturel peut être
humanisé !
Le temps est venu de s'organiser, de discuter et
de se battre pour une nouvelle direction de
l'économie et de la politique ! Cela peut
être fait !
(Photos : LML)
Les élections du 6 décembre
au Venezuela
Piquetage les 5 et 6 décembre:
Les résultats de l'élection au
Venezuela doivent être respectés
CALENDRIER
D'ÉVÉNEMENTS
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Le dimanche 6 décembre, les Vénézuéliens
éliront une nouvelle assemblée législative. Vingt
millions 700 mille électeurs inscrits
ont droit de vote pour élire les membres de
l'Assemblée nationale du Venezuela. Quatorze mille
candidats représentant 107 organisations
politiques se présentent aux élections. Malgré la
campagne internationale menée par les États-Unis,
le Canada et l'Union européenne pour discréditer
le processus électoral, le Venezuela suivra son
processus constitutionnel à la lettre.
Malheureusement, le Canada est à la tête de
l'organisation réactionnaire appelée Groupe de
Lima. Cette organisation trouve son inspiration
dans les agences secrètes et les groupes de
réflexion dirigés par les États-Unis qui trament
des complots de toutes sortes pour renverser le
projet d'édification nationale bolivarien dans le
but d'imposer l'hégémonie des États-Unis sur Notre
Amérique.
LML appelle tous les Canadiens à exiger
que le Canada respecte le processus démocratique
de prise de décision du peuple vénézuélien et
qu'il respecte un verdict rendu sans ingérence
étrangère ni fraude.
(Photo: LML)
- Margaret Villamizar -
3 décembre 2020 : grand rassemblement
dans les rues de Caracas en fin de campagne
électorale
L'élection qui se tiendra le 6 décembre a été
convoquée conformément à la Constitution du
Venezuela qui exige qu'une nouvelle assemblée
nationale doit être élue avant que le mandat de
l'actuelle Assemblée n'expire le 5
janvier 2021.
Le rôle de l'Assemblée nationale, une des cinq
branches indépendantes de l'État, consiste
notamment à adopter des réformes législatives et
constitutionnelles, approuver des budgets publics,
évaluer et/ou retirer des ministres et des
fonctionnaires, approuver des accords
internationaux, nommer des individus à des
fonctions des pouvoirs publics telles que les
recteurs du Conseil électoral national et les
juges de la Cour suprême et autoriser un
déploiement à l'extérieur du pays des Forces
armées bolivariennes nationales et, à l'intérieur
du pays, de missions militaires étrangères.
Il y a 20,7 millions d'électeurs qui sont
inscrits et un total de 277 députés – 111 de
plus qu'à la législature actuelle – chercheront à
se faire élire. Quarante-huit d'entre eux seront
élus en vertu d'un nouveau système national de
vote par liste et 96 en vertu de listes
régionales, les deux systèmes étant basés sur la
méthode de représentation proportionnelle de
Hondt. Il y a aussi 130 députés dans 67
circonscriptions géographiques qui seront élus en
vertu d'un système majoritaire uninominal à un
tour et 3 députés autochtones seront choisis
par leurs communautés. Tous auront un mandat de
cinq ans, du 5 janvier 2021 au 5
janvier 2026.
Le vote sera facilité par le recours à des
machines électroniques à écran tactile construites
au pays. En mars dernier, plus de 49 000 machines
à voter, soit la presque totalité, ont été
détruites dans l'incendie criminel de l'entrepôt
où ils étaient rangés. Après qu'un individu a voté
à l'aide de l'écran tactile, le système imprime un
bulletin en papier montrant les choix, que
l'électeur peut vérifier avant de le placer dans
la boîte de scrutin. Ensuite, l'électeur signe le
bulletin et laisse son empreinte digitale dans un
registre, rendant toute fraude extrêmement
difficile. Les bulletins de vote peuvent aussi
être comparés aux décomptes électroniques lors de
la vérification des résultats. Le système
électoral du Venezuela est généralement considéré
comme l'un des plus avancés sur le plan
technologique, le plus transparent et fiable au
monde.
Des observateurs internationaux
inspectent une machine à voter.
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L'élection se tient dans le respect des règles de
l'Organisation mondiale de la santé sur la
biosécurité. Le port du masque sera obligatoire
pour les votants et les responsables du scrutin et
il y aura du désinfectant pour les mains à chaque
bureau de scrutin. Les machines à écran tactile
seront désinfectées après chaque vote. La milice
bolivarienne est responsable de veiller au respect
des protocoles de distanciation physique à
l'intérieur et à l'extérieur des bureaux de vote,
et le personnel électoral doit avoir un résultat
négatif à un test pour la COVID-19 avant d'assumer
ses fonctions.
La présidente du Conseil national électoral
(CNE), Indira Alfonzo, a annoncé cette semaine que
plus de 200 observateurs électoraux internationaux
de 34 pays, ainsi que le Conseil des experts
électoraux d'Amérique latine (CEELA),
participeront à l'observation du vote. L'Union
européenne a décliné l'invitation à envoyer une
mission d'observation après que le Venezuela a
refusé les conditions qu'elle avait tenté
d'imposer, notamment le report de l'élection.
4 décembre 2020 : des observateurs internationaux
au Venezuela pour surveiller les élections
Le gouvernement des États-Unis – avec l'appui des
républicains et des démocrates – s'ingère
activement dans l'élection, poursuivant sans répit
son ordre du jour de changement de régime. En plus
de leurs sanctions économiques brutales et de leur
pillage des ressources du peuple vénézuélien, les
États-Unis ont sanctionné des représentants du
gouvernement vénézuélien et deux représentants du
CNE, y compris sa présidente Indira Alfonzo, les
accusant d'« ingérence électorale » pour
avoir refusé de bafouer la Constitution, les lois
et la souveraineté du Venezuela et de permettre
aux États-Unis de dicter les conditions d'une «
élection libre et équitable » au
Venezuela !
La coalition des partis d'opposition, appelée «
G4 », soutenue par les États-Unis, qui comprend le
Parti de la volonté populaire de Juan Guaido ainsi
que Justice d'abord, Action démocratique et Une
nouvelle ère, boycotte comme prévu l'élection et
appelle les Vénézuéliens à faire de même.
Cependant, certaines sections de plusieurs partis
du « G4 » ont rejeté la campagne de boycottage et
participent à l'élection avec des candidats,
clairement las de la préférence de leurs
dirigeants pour les tentatives de coup d'État
violentes plutôt que pour les élections, et du
soutien à la guerre économique des États-Unis
contre leur pays. Les États-Unis ont également
imposé des sanctions à cinq de ces dirigeants de
l'opposition, les accusant de « complicité » avec
le gouvernement.
Agissant à l'unisson avec les impérialistes
américains, le gouvernement Trudeau ne cesse de se
déshonorer en chantant les louanges de l'infortuné
Juan Guaido, disant de ce fantoche des États-Unis
qu'il est le président « légitime » du
Venezuela dont l'unique intérêt est de « restaurer
la démocratie » au pays, en dépit
d'innombrables preuves du contraire. Le Canada a
aussi automatiquement déclaré les élections
du 6 décembre « illégitimes », comme il
l'a fait pour toutes les autres élections depuis
la dernière élection parlementaire en 2015
qui a été remportée par une coalition de partis
d'opposition. Cette assemblée contrôlée par
l'opposition, dont le mandat arrive à terme, est
la seule branche de l'État vénézuélien que le
Canada considère « légitime », même si une
des premières mesures de cette assemblée a été de
défier un ordre de la Cour suprême de suspendre
trois députés accusés d'achat de votes, après quoi
elle a entrepris d'adopter des lois considérées
anticonstitutionnelles, faisant en sorte que la
Cour suprême a déclaré qu'elle contrevenait à la
loi, annulant ainsi ses décisions.
Dès le départ, la coalition de l'opposition s'est
également livrée à une manoeuvre illégale après
l'autre pour tenter d'expulser le président
Nicolas Maduro de son poste d'élu. Lorsque cela a
échoué, l'assemblée est devenue une base pour la «
présidence par intérim » fictive du député
Juan Guaido et pour le gouvernement parallèle que
les États-Unis et le Canada ont tenté d'imposer
aux Vénézuéliens. Elle a aussi traîtreusement
servi à gagner de l'appui à la guerre économique
sauvage dirigée par les États-Unis contre le
peuple vénézuélien et à laquelle participent aussi
le Canada et l'Union européenne.
Les enjeux seront énormes aux élections du 6
décembre. Ce sont 107 partis politiques
et 14 400 candidats, un nombre sans
précédent, qui se présentent dans cette élection
de l'Assemblée nationale. Les partis sont
regroupés principalement en cinq blocs. L'un est
le Grand Pôle patriotique, comprenant le Parti
socialiste Uni (PSUV) au pouvoir, et sept autres
partis. Une autre alliance, plus petite, appelée
Alternative révolutionnaire populaire, s'identifie
comme étant chaviste et comme faisant partie de la
révolution bolivarienne. Les partis d'opposition
antichavistes ont aussi formé trois alliances,
n'étant pas parvenus à former une seule coalition.
3 décembre 2020, Caracas
La faction de l'opposition dirigée par Guaido et
Leopoldo Lopez a récemment annoncé qu'en plus de
boycotter les élections, elle organisera sa propre
« consultation populaire » du 6 au 12 décembre.
Ces gangsters qui ont été à l'origine d'au moins
deux tentatives ratées de prise de pouvoir par un
coup d'État violent, et qui ont toujours soutenu
les sanctions criminelles des États-Unis,
demandent aux Vénézuéliens, y compris à ceux qui
vivent à l'extérieur du pays, de répondre à trois
questions : Exigez-vous que cesse l'usurpation de
la présidence par Nicolas Maduro et appelez-vous à
des élections présidentielles et parlementaires
libres, équitables et vérifiables ?
Rejetez-vous l'événement du 6 décembre et
demandez-vous que la communauté internationale
n'en tienne pas compte ? Exigez-vous que les
démarches nécessaires soient prises auprès de la
communauté internationale pour activer la
coopération, l'accompagnement et l'aide pour venir
à la rescousse de notre démocratie ?
Mais le peuple vénézuélien n'a pas résisté à
toutes sortes de perfidies et d'épreuves, même au
prix de sa vie, pour défendre sa révolution
bolivarienne, pour ensuite faire volte-face et
convenir que la solution aux problèmes du pays
consiste à remettre le contrôle de ses
institutions et de ses ressources à des oligarques
locaux et étrangers qui ne s'intéressent qu'à
leurs intérêts privés aux dépens de la nation et
du peuple vénézuéliens : un programme néolibéral
contrerévolutionnaire que ces éléments ont essayé
d'imposer par la force, mais qui n'a pas réussi
jusqu'à présent.
Au contraire, le peuple organisé du Venezuela a
montré de quel bois il se chauffe en défendant
résolument son droit à l'autodétermination, à la
souveraineté, au droit international et au droit
de tous les peuples de vivre en paix, tout en
trouvant des solutions pacifiques à leurs
différends plutôt que la guerre et la coercition.
L'exemple des élections au Venezuela, comme celles
en Colombie, en Bolivie, en Argentine et en
Équateur, entre autres, offrent aux peuples de
Notre Amérique de profondes leçons sur la
nécessité pour les peuples d'acquérir le pouvoir
politique pour pouvoir exercer leur souveraineté.
Les impérialistes américains et leurs lèche-bottes
comme le gouvernement Trudeau ne reconnaîtront
jamais un résultat qui interdira de faire tout ce
qu'ils veulent dans un pays ou contre un pays. Ils
sont passés maîtres dans l'organisation de
révolutions de couleurs, de coups constitutionnels
et des pires attaques violentes comme celles qui
ont sévi en Bolivie au cours de l'année suivant le
coup qu'ils ont fomenté dans ce pays. Ils sont
l'auteur des coups qui continuent de sévir en
Haïti, au Honduras, en Colombie et dans d'autres
pays grâce à leur recours criminel à la
subversion, à l'ingérence, aux assassinats et à
d'autres méthodes, surtout cachées, pour subvertir
toute tentative du peuple d'exercer son pouvoir
décisionnel souverain.
Les Canadiens ne font qu'un avec le peuple
vénézuélien et espèrent que les élections
du 6 décembre lui seront favorables. Non à
l'ingérence des impérialistes américains, de
l'Organisation des États américains, de
l'organisation bidon appelée Groupe de Lima et de
tous les autres forums « multilatéraux » qui
leur servent de plateforme pour attaquer la
révolution bolivarienne et le projet d'édification
nationale du peuple vénézuélien !
- Mouvement social de l'ALBA
Canada, chapitre d'Ottawa -
La présente lettre a été envoyée le 5 décembre
au ministre des Affaires étrangères lui
demandant que le Canada respecte le résultat des
élections au Venezuela.
Des élections pour choisir une nouvelle Assemblée
nationale élargie sont en cours au Venezuela et le
vote aura lieu le dimanche 6 décembre 2020. Au
total, 107 organisations politiques se présentent
pour les 277 sièges parlementaires pour un mandat
de cinq ans commençant le 5 janvier 2021. Il y a
14 400 candidats qui ont fait campagne en prenant
les précautions nécessaires contre la COVID-19.
Plus de 20 millions de citoyens ont le droit de
voter.
Les nouvelles autorités électorales se sont
efforcées de garantir la présence d'une vaste
mission internationale pour superviser les
élections, y compris l'ONU, la CARICOM et l'Union
africaine. L'Union européenne a refusé
l'invitation après que sa demande de report du
vote a été rejetée par le Venezuela pour le motif
qu'il est constitutionnellement tenu de tenir les
élections avant la fin de 2020. Plus de 300
invitations ont été envoyées à des personnalités
internationales et à des organisations
multilatérales régionales pour observer les
élections. Le processus électoral sera soumis à 16
vérifications/contrôles en présence de
représentants des partis et d'observateurs
internationaux.
Malgré un incendie criminel qui a détruit 99 %
des machines électorales électroniques du
Venezuela, celles-ci ont été remplacées par 49 539
nouvelles machines plus modernes conçues au
Venezuela par des techniciens vénézuéliens.
À peine les élections étaient-elles prévues que
les autorités des États-Unis ont déclaré qu'elles
ne reconnaîtront pas les élections, avant même
qu'elles ne se tiennent. Juan Guaido, ancien
président de l'Assemblée nationale et « président
par intérim » autoproclamé du Venezuela, a appelé
au boycottage et a rejeté les élections. Guaido a
également appelé à la « violence de rue » qui,
comme le montre l'expérience du peuple
vénézuélien, signifie des actes de violence commis
contre le peuple vénézuélien et ses
infrastructures. Ses appels sont rejetés par la
grande majorité des partis d'opposition. Ces
derniers remettent en question l'extrémisme des
factions de l'opposition qui appellent à
l'abstention et promeuvent des sanctions contre le
pays pour faire avancer leur ordre du jour
politique. La plupart des formations d'opposition
défendent la route électorale comme le seul moyen
valable de résoudre les différends politiques. De
plus, Washington a imposé des sanctions à certains
de ces dirigeants de l'opposition qui ont décidé
de participer au processus électoral. Le 22
septembre, le département américain du Trésor a
sanctionné cinq chefs de l'opposition, les
accusant de « complicité » avec le gouvernement.
Le but de cette lettre est d'appeler le
gouvernement canadien à se dissocier de toutes ces
activités condamnables, antidémocratiques et
illégales contre le Venezuela. Quelle raison le
Canada aurait-il de refuser de reconnaître les
élections vénézuéliennes du 6 décembre ? Nous
demandons au gouvernement canadien de se ranger du
côté de la démocratie, de la primauté du droit et
du respect des décisions souveraines de la nation
vénézuélienne, libre de toute ingérence et
agression étrangères.
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