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Selon l'enquête qu'il a pu mener jusqu'à maintenant, le gouvernement vénézuélien a rapporté que le sabotage est le résultat d'une série d'attaques cybernétiques, électromagnétiques et physiques. La première attaque cybernétique a visé le Système informatisé de supervision du contrôle et d'acquisition des données de la gigantesque centrale hydroélectrique Simon Bolívar (Barrage Guri) qui fournit environ entre 70 % et 80 % de l'électricité du pays. Moins de deux jours plus tard s'est produite une deuxième cyberattaque sur ce qui est considéré comme le « cerveau » du système de transmission à Caracas. Selon le gouvernement, ces attaques ont été lancées à partir des États-Unis. Les attaques électromagnétiques semblent avoir été faites au moyen de dispositifs mobiles qui ont produit des impulsions à haute fréquence pour démolir les lignes principales de transmission dans certaines parties du pays. Un nombre de sous-stations électriques ont aussi été attaquées avec des explosifs et incendiées dans une autre tentative pour que le réseau s'effondre et que les dommages soient encore plus sérieux. Dans ce qui n'était sûrement pas une coïncidence, il y a eu une explosion et un incendie le mercredi 13 mars dans deux réservoirs de pétrole appartenant à l'entreprise pétrolière d'État Pétroleos de Venezuela, SA (PDVSA) dans la région de la Ceinture de l'Orénoque. Grâce aux efforts herculéens des travailleurs de l'électricité du pays et de ceux qui ont travaillé de manière organisée dans des conditions très difficiles pour faire en sorte que les besoins fondamentaux de la population soient comblés, et grâce au peuple vénézuélien lui-même qui a fait face à l'adversité avec patience et dans un esprit d'entraide mutuelle entre les gens, au lieu de se tourner contre son gouvernement comme lui demandaient de le faire des fantoches comme Juan Guaido et leurs maîtres de la Maison-Blanche, la tempête a été maîtrisée et une autre manoeuvre criminelle pour créer un prétexte pour une intervention humanitaire » a été déjouée. Le 15 mars, le président Nicolas Maduro a annoncé que l'électricité était entièrement rétablie et que les systèmes de transport public et d'eau potable étaient en train d'être rétablis eux aussi. Parlant de la situation qui prévaut depuis une semaine, Maduro a dit que le sabotage du réseau électrique du pays dans l'objectif de créer une agitation civile et d'utiliser l'occasion pour faire un assaut contre le pouvoir politique au pays porte un nom, soit le terrorisme. Il a dit qu'on a demandé à des experts internationaux d'aider différents ministères et institutions du gouvernement bolivarien à faire enquête sur cette attaque et sur comment elle a été menée, ajoutant que plusieurs pays et acteurs privés ont déjà offert d'aider au renforcement du réseau électrique et à son plein rétablissement. Tandis que le gouvernement légitime du peuple vénézuélien a fait tout ce qu'il a pu pour corriger les dommages, rétablir les services et mettre en place des mesures pour minimiser les effets de la panne sur la santé et le bien-être de l'ensemble de population, non seulement de ses supporters, mais de tous ceux qui sont affectés, l'usurpateur Juan Guaido et ses maîtres de la Maison-Blanche ont sauté de joie à l'opportunité d'accuser « Maduro » d'avoir causé l'effondrement du réseau électrique et d'avoir aggravé la « crise humanitaire » qu'ils espèrent cyniquement utiliser pour une intervention militaire des États-Unis.
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Affiche annonçant une célébration, le 16 mars, de la victoire du peuple vénézuélien dans la défense de la nation (cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Le moment est venu d'intensifier les actions de
toutes
sortes à la défense du peuple
vénézuélien et de son droit de
résoudre ses
problèmes sans ingérence étrangère ni
menaces, et de défendre sa souveraineté et son
droit
à l'autodétermination. Il faut exiger du
gouvernement
canadien qu'il cesse de se prêter aux machinations
illégitimes et mensongères des bellicistes
américains au sujet de « restaurer la
démocratie et
les droits humains » au Venezuela, y compris
l'exigence que
l'élection présidentielle de mai 2018
remportée par Nicolas Maduro soit reprise. Le
véritable
objectif des États-Unis et de ceux qui l'apaisent est la
violation des droits du peuple
vénézuélien et non pas leur défense.
L'oligarchie mondiale veut s'emparer des vastes richesses du
Venezuela
en les enlevant au peuple et mettre fin à la
révolution
bolivarienne et aux gains économiques, sociaux et
politiques
obtenus qu'elle a apportés aux travailleurs. Le peuple
vénézuélien serait à nouveau appauvri
alors
que ses avoirs publics et
ses services seraient privatisés et des mesures
d'austérité draconiennes lui seraient
imposées,
dictées par les lords de la finance internationale
dirigée par le FMI, la Banque mondiale, la Banque de
développement interaméricaine et d'autres
institutions.
Ce serait
ouvrir la porte au désastre.
(Sources : Reuters, Venezuelanalysis, Prensa Latina, TeleSur, AVN. Photos: Min Mujer, AVN)
Le Gouvernement révolutionnaire de Cuba condamne fermement le sabotage perpétré contre le système d'approvisionnement en électricité au Venezuela, qui constitue un acte terroriste visant à porter préjudice à la population sans défense d'une nation entière et à s'en servir comme otage dans la guerre non conventionnelle déclenchée par les États-Unis contre le gouvernement légitime dirigé par le camarade Nicolas Maduro Moros et l'union civile et militaire du peuple bolivarien et chaviste.
Des politiciens étasuniens se sont hâtés de célébrer un acte qui prive la population d'un service de base fondamental, qui laisse les hôpitaux sans l'énergie nécessaire pour pratiquer des opérations, interrompt d'autres services essentiels à la vie quotidienne, comme l'alimentation, l'approvisionnement en eau, les transports, les communications, la sécurité publique, le commerce, les transactions bancaires et les paiements par carte, affecte le travail en général et nuit au fonctionnement des écoles et des universités.
La séquence et les modalités des événements rappellent le sabotage de l'industrie pétrolière en 2002, perpétré à l'époque par une entreprise étasunienne propriétaire et chargée de l'exploitation du système automatisé de production, raffinage, transport et distribution de la production.
Ces actes s'inscrivent dans le cadre de la guerre économique et financière sans merci à laquelle le Venezuela est soumis, dans la claire intention de briser, par des pénuries et des privations, la volonté politique et souveraine d'un peuple.
Il s'agit d'une escalade dans la guerre non conventionnelle dirigée par le gouvernement des États-Unis contre ce pays frère, qui intervient à la suite de l'échec de la provocation montée le 23 février dernier dans la tentative de forcer l'entrée d'une prétendue « aide humanitaire » au Venezuela, en défiant les autorités légitimes de ce pays, en violation du droit international et des normes et principes de la Charte des Nations unies, dans le but de causer des morts et des violences à grande échelle comme prétexte à une « intervention humanitaire ».
L'expérience de l'histoire même de Cuba et de celle d'autres pays de la région démontre que ces actions sont le prélude à des actes de violence de plus grande envergure, comme le fut l'invasion armée de Playa Giron en 1961. La communauté internationale a suffisamment de preuves pour se tenir en alerte.
L'usurpateur et « président » autoproclamé fabriqué par les États-Unis a déclaré publiquement que, le moment venu, il invoquerait l'article 187 de la Constitution pour autoriser l'utilisation de missions militaires étrangères dans le pays, et il a répété exactement la même phrase que ses mentors étasuniens : « Toutes les options sont sur la table ». Il ne lui reste plus qu'à recevoir l'ordre de Washington, car on sait que lors de son voyage en Amérique du Sud, il a déjà demandé à certains gouvernements de soutenir une intervention militaire dans son pays.
L'offensive contre le Venezuela s'accompagne d'une campagne féroce de propagande maccartiste et de mensonges, coordonnée par le conseiller à la Sécurité nationale de ce pays, John Bolton, comme prétexte pour l'application par la force de la Doctrine Monroe, activement soutenue par le sénateur anticubain Marco Rubio, qui, faisant un usage frénétique des réseaux sociaux, confirme son attention et son implication personnelle et conspiratrice dans les manoeuvres contre le Venezuela.
Parmi les déclarations les plus persistantes et les plus éhontées figure la calomnie selon laquelle Cuba possède « entre 20 et 25 000 effectifs militaires au Venezuela », qui « exercent une domination » dans ce pays frère et souverain, et qui maintiennent « sous la menace » les membres de la glorieuse et combative Force armée nationale bolivarienne. Cuba rejette catégoriquement ce mensonge, tout comme elle rejette fermement toute insinuation selon laquelle il y aurait une quelconque subordination politique du Venezuela à Cuba ou de Cuba au Venezuela.
John Bolton est un menteur avéré aux états de services qui ne datent pas d'hier. C'est ce même fonctionnaire qui, en 2002, a accusé Cuba de posséder un programme de mise au point d'armes biologiques, un mensonge que son chef de l'époque, l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, et l'ancien président James Carter, ont publiquement démenti. Cette fausse rumeur avait également amené le Congrès à ouvrir une enquête sur Bolton.
Bolton a également figuré parmi les promoteurs de l'affirmation mensongère selon laquelle le gouvernement irakien en 2003 détenait des armes de destruction massive et un programme de mise au point de ces armes qui, répétée à toutes les instances du gouvernement étasunien et amplifiée par les grands médias, a servi de prétexte à l'agression et à l'occupation militaire de ce pays du Moyen-Orient par les États-Unis, au prix de près d'un million de morts et de déplacés irakiens, ainsi que de milliers de soldats étasuniens tués et blessés durant cette campagne militaire qui avait également pour objectif le pétrole.
Comme il a été annoncé publiquement, et les personnes honnêtes et informées le savent, la relation bilatérale entre Cuba et le Venezuela est basée sur le respect mutuel, sur la vraie solidarité, sur l'engagement commun bolivarien et martinien, fidéliste et chaviste, sur l'intégration de « Notre Amérique », indépendante et souveraine ; sur la volonté de pratiquer la coopération complémentaire entre les peuples du Sud et sur la détermination à appliquer et défendre la Proclamation de l'Amérique latine et les Caraïbes comme Zone de paix.
Un peu plus de 20 000 Cubains, pour la plupart des femmes, dont 96 % se consacrent à la prestation de services de santé à la population, et d'autres qui travaillent dans des secteurs tels que l'éducation, la culture, le sport et l'agroalimentaire, participent aux projets menés dans le cadre de l'Accord intégral de coopération signé par les deux pays.
L'impact cumulé de cette coopération au Venezuela, pour ne citer que quelques chiffres, a permis de sauver 1 473 117 vies, de réaliser 717 029 310 examens de diagnostic médical, de redonner la vue à 62 031 309 personnes, d'administrer 12 915 648 vaccins contre la rougeole et la tuberculose, auquel il faut ajouter les 3 095 546 personnes qui ont été alphabétisées.
Il est totalement faux que Cuba participe à des opérations de la Force armée nationale bolivarienne ou des services de sécurité. Il s'agit d'une calomnie délibérément répandue par le gouvernement des États-Unis. Lorsque Bolton, d'autres politiciens et représentants du gouvernement étasunien y font référence, ils mentent délibérément à des fins politiques agressives, parce qu'ils ont suffisamment de données et d'informations et ils savent la vérité.
Cuba n'intervient pas dans les affaires intérieures du Venezuela, tout comme le Venezuela n'intervient pas dans les affaires intérieures de Cuba.
Contrairement aux États-Unis, qui possèdent quelque quatre-vingt bases militaires en Amérique latine et dans les Caraïbes, dont celle qui usurpe le territoire cubain à Guantanamo, et environ huit cents de par le monde qui comptent plus de 250 000 soldats. Cuba n'en possède aucune dans aucun pays, Cuba n'a ni spécialistes de la torture ou de la répression policière, ni prisons secrètes, ni forces navales ou aériennes patrouillant sur les côtes ou l'espace aérien d'États souverains, ni satellites pour surveiller chaque détail.
À travers le mensonge, l'impérialisme a encouragé le putsch sanglant d'Augusto Pinochet au Chili et de nombreux autres coups d'État et dictatures répressives dans la région. Par des mensonges, plus de 10 000 citoyens sans défense ont été tués lors de l'invasion militaire du Panama en décembre 1989. Et c'est aussi à coups de mensonges que furent lancées l'agression militaire et la déstabilisation de la Libye.
C'est avec des mensonges que les États-Unis et d'autres puissances ont maintenu jusqu'à la dernière minute leur soutien total au régime honteux de l'apartheid en Afrique du Sud.
Le gouvernement révolutionnaire prévient et dénonce que la tendance du gouvernement des États-Unis à mentir sans aucune retenue et sans scrupules a déjà eu dans le passé des conséquences dangereuses qui pourraient se répéter aujourd'hui.
(La Havane, le 11 mars 2019)
Deuxième sommet RPDC-États-Unis
Le deuxième sommet entre le président Kim Jong-un, dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et Donald Trump, président des États-Unis, a eu lieu à Hanoï, au Vietnam, les 27 et 28 février et s'est terminé de manière inattendue sans un accord.
Peu avant le sommet, les agences de nouvelles avaient laissé entendre que les réunions de haut niveau en préparation pour le sommet avaient permis d'en arriver à des ententes provisoires, dont la signature d'une déclaration symbolique de paix qui mettrait fin à la Guerre de Corée et permettrait le rapatriement par la RPDC d'autres restes de soldats américains tués dans la Guerre de Corée et l'établissement par la RPDC et les États-Unis de bureaux de liaison conjoints dans leur pays respectif. Pour ce qui est de la question nucléaire et des sanctions, il a été dit que la RPDC suspendrait la production de matériels nucléaires à son réacteur de Yongbyon si en échange les États-Unis entreprenaient des démarches auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour que celui-ci offre un répit à la RPDC en levant, du moins partiellement, les sanctions, ce qui faciliterait la coopération économique intercoréenne. Rien de cela ne s'est produit.
De récents développements semblent
indiquer qu'un changement de tactique du côté
américain, qui semble maintenant vouloir saper
unilatéralement le principe de la
réciprocité
nécessaire à la négociation et plutôt
favoriser l'approche du « tout ou rien », a
empêché la conclusion d'un accord au sommet de
Hanoï.
Même si, à la clôture du sommet
de
Hanoï, les deux parties ont déclaré qu'aucune
porte
n'avait été fermée pour résoudre
leurs
différends par des négociations, qu'elles
quittaient le
sommet en bons termes et restaient ouvertes à des
pourparlers
ultérieures, il est maintenant devenu
évident que rien ne permet objectivement à la RPDC
de
prendre part aux négociations lorsque les
États-Unis
dictent les conditions.
Dans le même ordre d'idées, la vice-ministre des
Affaires
étrangères de la RPDC, Choe Son Hui, lors d'un
breffage
pour diplomates et médias étrangers à
Pyongyang le
15 mars, a déclaré que la RPDC était
profondément déçue par l'échec des
deux
parties à parvenir à un accord lors du sommet de
Hanoï, rapporte l'Associated Press. Elle a ajouté que
la
RPDC n'avait maintenant aucune intention de compromettre ou de
poursuivre les négociations à moins que les
États-Unis ne
prennent des mesures proportionnées aux changements
apportés
par la RPDC, comme le moratoire de 15 mois sur les lancements et
les
essais, et modifient leur « calcul politique ». Elle
a
laissé entendre que même si Trump était plus
disposé à parler, soulignant même la
mystérieuse merveilleuse chimie chaleureuse entre les deux
dirigeants, une atmosphère d'hostilité et de
méfiance était créée par les
exigences
intransigeantes du secrétaire d'État Mike Pompeo et
du
conseiller à la sécurité nationale, John
Bolton.
Elle a noté que les déclarations des principaux
conseillers de M. Trump depuis le sommet avaient encore
aggravé
le climat. « Le maintien de ce moratoire ou non incombe
à
notre président de la commission des affaires
d'État
»,
a-t-elle déclaré, ajoutant que cette
décision
serait prise prochainement.
Entretemps, les États-Unis et la République de Corée (RdC) ont annoncé que le 2 mars le secrétaire d'État par intérim des États-Unis, Patrick Shanahan, et le ministre de la Défense de la RdC, Jeong Kyeong-doo, ont décidé de mettre un terme aux exercices militaires Key Resolve et Foal Eagle pour « permettre la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », selon un communiqué du Pentagone.
Le facteur principal à ne pas oublier dans tout cela est le rôle du peuple coréen lui-même et de ses propres initiatives pour renforcer les relations intercoréennes. Ils restent au coeur de la résolution des questions de paix interconnectées (y compris la fin de la menace nucléaire américaine) et la réunification. Le peuple coréen et ses dirigeants ont jugé que les relations intercoréennes devaient se développer au rythme tel qu'établi par eux, et qu'elles ne sont pas liées au développement des relations entre la RPDC et les États-Unis ni aux exigences qui s'y rattachent.[1] Les relations intercoréennes vont continuer de se développer en dépit du sommet écourté de Hanoï et vont certainement contribuer à la préparation des conditions requises pour que la RPDC et les États-Unis retournent à la table et en arrivent aux résultats requis.
Le premier jour du sommet, le président Trump et le président Kim ont commencé par se serrer la main et échanger des salutations, accompagné de quelques brèves remarques à la presse vers 18 h 30, heure locale. Les deux présidents ont ensuite entamé une conversation et ont participé à un bref sommet en tête-à-tête, après quoi les deux côtés se sont rencontrés pour un dîner au Sofitel Legend Metropole Hanoï. Étaient aussi présents au repas le secrétaire d'État Mike Pompeo et le chef de cabinet par intérim Mick Mulvaney du côté américain, le président du Parti du Travail de Corée et directeur du département du Front uni Kim Yong Chol et le ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho du côté de la RPDC.
Le président Trump et le président Kim ont commencé le deuxième jour du sommet par une réunion en tête-à-tête, suivie d'une réunion élargie. Les réunions se sont poursuivies pour environ quatre heures et demie. Un déjeuner de travail était prévu pour midi et une cérémonie de signature d'un accord devait suivre autour de 14 heures. Trump devait donner une conférence de presse à 16 heures.
Vers 12 h 30, l'attachée
de presse de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a annoncé
que le
sommet prendrait fin dans les prochaines 30 ou 45
minutes et
que la conférence de presse de Trump allait se tenir vers
14
heures, deux heures plut tôt que prévu. «
Aucune
entente n'a été conclue en ce moment, mais
les équipes respectives sont impatientes de se
réunir
à nouveau dans l'avenir », a dit Sanders.
Trump a dit du sommet : « Je crois que nous avons eu un moment très productif. Nous avons pensé, j'ai pensé et le secrétaire Pompeo a pensé que le moment n'était pas propice pour signer quelque chose. Je vais laisser le secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo en parler. [...] Nous avons passé une bonne partie de la journée avec Kim Jong-un [...] Et je pense que notre relation est très solide. Mais en ce moment – nous avions des options, mais nous avons décidé de ne pas aller de l'avant avec ces options. Attendons voir où cela nous mène. Mais les deux jours ont été très intéressants et, je crois vraiment, les deux jours ont été très productifs. Mais parfois on doit quitter la table et c'est ce qui s'imposait. Je vais laisser Mike vous parler à ce sujet pour quelques minutes, s'il vous plaît. »
Le secrétaire Pompeo a dit poursuivant dans la même veine : « Nous nous étions mis au travail, nos équipes – l'équipe que j'ai dirigée, ainsi que les nord-Coréens – pendant des semaines dans un effort pour préparer le terrain pour qu'au sommet nous puissions faire un grand pas en avant – un pas important dans le même sens que l'entente que nos deux dirigeants ont conclue à Singapour, en juin de l'année dernière.
« Nous avons réalisé de réels progrès. Et, en effet, nous avons réalisé encore plus de progrès lorsque les deux dirigeants se sont rencontrés dans les dernières 24, 36 heures. Malheureusement, nous ne nous sommes pas rendus jusqu'au bout. Nous n'avons pas abouti à quelque chose qui ultimement serait acceptable pour les États-Unis d'Amérique. Je crois que le président Kim espérait qu'on y arrive. Nous lui avons demandé d'en faire davantage et il n'était pas prêt à le faire. Mais je suis toujours optimiste. J'ai espoir que les équipes se réuniront à nouveau dans les jours et les semaines qui suivent et qu'elles continueront de trouver des solutions à un problème très complexe.
« Nous avons dit dès le début que ce serait un long processus. Nos équipes ont commencé à mieux se connaître. Nous savons où sont les limites. Nous avons cerné certains des défis qui se présentent à nous.
« Et je pense qu'à mesure que nous y travaillerons dans les jours et les semaines qui suivent, nous pourrons réaliser des progrès afin d'éventuellement en arriver à ce que tout le monde veut, c'est-à-dire la dénucléarisation de la Corée du nord, la réduction du risque qui se pose au peuple américain et aux peuples partout dans le monde.
Dans un discours en Iowa le 4 mars, Pompeo a dit qu'il espérait envoyer une équipe de négociateurs à Pyongyang au cours des prochaines semaines, bien qu'il n'avait pas encore obtenu la réponse de la RPDC à ce sujet.
Répondant à la question d'un journaliste sur la possibilité d'un troisième sommet, Trump a dit : « Fondamentalement, ils voulaient que les sanctions soient levées au complet, ce que nous ne pouvions accepter. [Notre souligné] Ils étaient prêts à dénucléariser une grande partie des régions que nous voulions qu'ils dénucléarisent, mais nous ne pouvions pas abandonner toutes les sanctions en retour. Donc nous continuons de travailler et nous verrons. Mais nous avons dû quitter la table face à cette proposition en particulier. Nous avons dû nous retirer là-dessus. »
L'affirmation de Trump selon laquelle la RPDC avait demandé quelque chose que les États-Unis ne pouvaient pas accepter s'est révélée plus tard être l'inverse de ce qui s'est passé. En fait, ce sont les États-Unis qui ont demandé à la RPDC de procéder à une dénucléarisation complète avant d'envisager d'alléger les sanctions, ce que la RPDC a précisé lors de sa propre conférence de presse plus tard dans la journée. (Voir ci-dessous)
Les remarques du représentant spécial des États-Unis pour la Corée du nord, Stephen E. Biegen, à la suite du Sommet de Hanoï, indiquent un changement important dans la position des États-Unis qui remettent en cause la nécessité d'un processus mutuel étape par étape/action pour action par les deux parties comme base de confiance et de progrès dans les relations RPDC-États-Unis, un changement de la position qu'il a donnée peu de temps avant le sommet.
Dans un discours prononcé le 31 janvier à l'Université de Stanford, Biegun a déclaré : « Pour notre part, nous avons informé nos homologues nord-coréens que nous sommes prêts à poursuivre - simultanément et parallèlement - tous les engagements pris par nos deux dirigeants lors de leur déclaration commune faite à Singapour l'été dernier, ainsi que la planification d'un avenir brillant pour le peuple coréen et des nouvelles opportunités qui s'ouvriront lorsque les sanctions seront levées et que la péninsule coréenne sera en paix, à condition que la Corée du nord respecte également son engagement en faveur d'une dénucléarisation finale et pleinement vérifiable.
[...]
« Le président Kim a qualifié les prochaines étapes comme étant les installations d'enrichissement du plutonium et de l'uranium en Corée du nord lorsque les États-Unis auront pris des mesures correspondantes. Ce que sont précisément ces mesures est la question que j'entends discuter avec mon homologue nord-coréen lors de nos prochaines réunions. Pour notre part, nous sommes prêts à discuter de nombreuses actions susceptibles de contribuer à instaurer la confiance entre nos deux pays et à faire progresser parallèlement les objectifs du sommet de Singapour qui visent à transformer les relations, à instaurer un régime de paix permanent dans la péninsule et à mener à bien la dénucléarisation. »
Le 11 mars, lors de la conférence internationale sur la politique nucléaire de Carnegie, Biegun a déclaré : « Nous n'allons pas procéder à une dénucléarisation progressive. Le président a été clair sur ce point et cela constitue une position autour de laquelle le gouvernement des États-Unis est uni. Notre but, notre objectif est la dénucléarisation finale entièrement vérifiable de la Corée du nord. » Biegun a ensuite répété la désinformation selon laquelle une position inacceptable d'allégement total des sanctions par la RPDC avait bloqué les négociations et que, néanmoins, les États-Unis demeureraient engagés sur le front diplomatique.
Le refus des États-Unis d'adhérer au principe d'action pour action inhérent aux négociations sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne est ce qui a miné le Cadre agréé de 1994 et les Pourparlers à six de 2005.
Le dernier jour du sommet de Hanoï, le ministre des Affaires étrangères de la RPDC, Ri Yong Ho, a convoqué une conférence de presse pour clarifier le point de vue de son pays et faire part de son évaluation du déroulement du sommet.
Le ministre des Affaires étrangères de la RPDC Ri Yong Ho |
« Nous n'avons pas demandé que toutes les sanctions soient levées, seulement quelques-unes. Nous demandons que soient levées cinq des onze sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, celles adoptées entre 2016 et 2017, et plus spécifiquement les mesures qui touchent à l'économie civile et aux moyens de subsistance du peuple, a dit Ri, cité dans le quotidien sud-coréen Hankyoreh. Nous avons fait une proposition réaliste au cours de ce sommet selon les principes d'une solution à petits pas et d'un renforcement de la confiance qui ont été élaborés ensemble pendant notre premier sommet à Singapour en juin 2018. »
« Notre proposition était que si les États-Unis levaient certaines des sanctions des Nations unies, ou autrement dit certains aspects de ces sanctions qui ont des répercussions sur l'économie et sur les moyens de subsistance du peuple, nous allions complètement et de façon permanente démanteler les installations de production de tout matériel nucléaire, y compris le plutonium et l'uranium, dans le complexe de Yongbyon, au moyen d'un projet conjoint de techniciens de nos deux pays, avec la présence d'experts américains, a dit Ri. Compte tenu du niveau de confiance actuel entre nos deux pays, c'est le plus loin que nous pouvons aller en termes de dénucléarisation pour le moment. »[2]
Il a poursuivi : « Ce qui est encore plus important pour nous dans toute démarche de dénucléarisation est la question d'une garantie de sécurité. Mais comme nous pensions que les États-Unis n'étaient pas à l'aise en ce moment de prendre des mesures militaires, nous avons suggéré une levée partielle des sanctions comme mesure équivalente. »
« Pendant le sommet, nous avons aussi fait part de notre volonté de nous engager par écrit à cesser de façon permanente nos essais nucléaires et nos essais de tirs de missiles à longue portée afin de dissiper les inquiétudes des États-Unis », a-t-il souligné.
Pour ce qui est du développement futur des pourparlers, Ri a affirmé : « Lorsque nous aurons traversé l'étape du renforcement de la confiance, nous pourrons réaliser des progrès plus rapides dans le processus de dénucléarisation. Mais au cours des pourparlers, les Américains ont constamment insisté pour que nous ne nous limitions pas à fermer les installations nucléaires de Yongbyon, et, par conséquent, il était devenu évident que les États-Unis n'étaient pas prêts à accepter notre proposition. Il est difficile de dire si en ce moment nous pouvons conclure une meilleure entente que celle que nous avons proposée à l'étape actuelle. Même cette occasion ne se présentera peut-être pas à nouveau. Cette position de principe qui est la nôtre ne changera pas d'un iota, et même si les Américains proposent de nouvelles négociations, notre proposition restera la même. »
La vice-ministre des Affaires étrangères, Choe Son-hui, lors d'une période de questions avec les journalistes suite aux commentaires du ministre Ri, a affirmé que le président Kim était conscient que les conditions pour la signature d'une entente n'étaient pas au rendez-vous. Choe a poursuivi en disant, tel que cité dans Hankyoreh, « Comme le président Kim a vu que les Américains n'étaient pas prédisposés à offrir ne serait-ce qu'une levée partielle des sanctions pesant sur l'économie civile, j'ai l'impression qu'il a sans doute perdu un peu son enthousiasme sur la possibilité d'en arriver à une entente avec les Américains à l'avenir. »
Elle a ajouté : « D'après mes observations du sommet, j'ai l'impression que le président Kim a du mal à comprendre comment les Américains font leurs calculs. » Elle a expliqué que l'offre de la RPDC était de fermer complètement le complexe nucléaire de Yongbyon avec toutes ses installations nucléaires, y compris les usines de plutonium et d'uranium, avec la présence d'experts américains. Elle a fait valoir qu'il s'agissait d'une offre sans précédent et s'est dite inquiète que les États-Unis aient raté cette occasion importante en refusant l'offre.
1. Voir «
Approfondissement des relations
intercoréennes », LML, 25
février 2019
2. En vertu des sanctions, le Conseil de sécurité interdit entre autres la vente de technologie à double usage, les véhicules, la machinerie et les métaux à la RPDC, gèle les actifs d'individus de la RPDC accusés de participer au programme nucléaire de ce pays, interdit l'exportation d'équipement électrique, de charbon, de minéraux, de fruits de mer et d'autres aliments de la RPDC, ainsi que les produits agricoles, le bois, les textiles et les pierres. Aussi, en vertu des sanctions, la vente de gaz naturel à la RPDC est interdite et les droits de pêche de celle-ci sont limités. Les sanctions ont mis la RPDC à rude épreuve pendant des décennies, lui faisant perdre des billions de dollars en revenus commerciaux et imposant un châtiment collectif à son peuple épris de paix.
(Sources : Associated Press, Hankyoreh, whitehouse.gov, KCNA, www.korea.net)
Le 1er mars, le peuple coréen a souligné le centenaire du Mouvement du Premier Mars. Ce mouvement, qui a débuté le 1er mars 1919, a été un tournant dans la lutte nationale pour l'indépendance et l'autodétermination contre l'occupation impérialiste japonaise. Il a été une source d'inspiration dans la lutte pour l'émancipation et il est toujours vivant aujourd'hui dans la lutte pour la paix et la réunification nationale de la Corée.
Le 1er mars 1919 à l'aube, des
étudiants et des activistes coréens se sont
rassemblés à Séoul, la capitale, et y ont
déclaré l'indépendance de la Corée du
Japon. Ce mouvement s'est répandu aux quatre coins de la
péninsule et s'est poursuivi pendant un an. Dans son
livre, La
lutte de la Corée pour sa liberté, le témoin
Frank
McKenzie observe : « De nombreuses copies de la
déclaration d'indépendance étaient
prêtes.
Elles ont été distribuées grâce
surtout
à des écoliers et des écolières,
parfois
des femmes, chaque ville ayant été divisée
en
districts. Avant longtemps, toutes les classes de la
communauté
étaient unies. Des hommes qui avaient été
anoblis
par les Japonais
côtoyaient les coolies, les marchands mettaient la
clé dans leurs boutiques, les policiers qui avaient
travaillé pour les Japonais se dépouillaient de
leurs
uniformes et se joignaient aux foules, les portiers, les
travailleurs
manuels, les universitaires et les prêcheurs, hommes et
femmes,
tous se rassemblaient. »
Près de 2 000 000 de Coréens ont participé à plus de 1 500 manifestations au cours de cette période. Ils ont subi la répression brutale de l'armée japonaise. Sept mille patriotes ont été tués par l'armée et la police japonaises et près de 16 000 personnes ont été blessées. Près de 46 000 personnes ont été arrêtées et plusieurs ont été incarcérées, torturées ou tuées. Les Japonais ont incendié plus de 700 maisons privées, plusieurs églises et des écoles pour tenter de mater la vague grandissante de la lutte du peuple coréen pour la liberté et l'indépendance. Même si les occupants militaires japonais ont pu provisoirement supprimer le mouvement de protestation populaire, les graines de la libération nationale avaient été semées. Les activistes politiques exilés ont formé leurs propres organisations en Chine, en Russie et ailleurs et ont continué de se battre pour la liberté. Plus tard, dans les années 1930, des mouvements de guérilla ont été formés en Chine et en Mandchourie pour lutter contre l'occupant japonais. L'une de ces formations était l'Armée antijaponaise du Nord-Est dirigée par Kim Il Sung, le fondateur et le premier dirigeant de la République populaire démocratique de Corée. Ces luttes armées ont éventuellement vaincu le Japon et libéré la Corée le 14 août 1945.
L'occupation japonaise de la Corée a été la conséquence de la montée du Japon en tant qu'État impérialiste vers la fin du XIXe siècle. Après avoir vaincu la Russie dans la guerre russo-japonaise de 1905, le Japon impérial a annexé la Corée. Par une entente secrète entre impérialistes en 1905 – l'Accord de Taft-Katsura –, les États-Unis ont « reconnu » les revendications du Japon vis-à-vis la Corée et le Japon a « reconnu » les revendications des États-Unis vis-à-vis Hawaï (un royaume indépendant annexé par les États-Unis en 1898) et les Philippines (saisies comme butin de guerre par les États-Unis en 1899 à la suite de leur victoire dans la guerre hispano-américaine).
En novembre 1905, le Japon a imposé le traité d'Eulsa à la Corée, la privant de sa souveraineté et faisant d'elle un protectorat du Japon. Le peuple coréen a résisté à cet acte d'agression. Il a résisté de plusieurs façons, y compris par le recours à la guérilla avec la participation de milliers de combattants qui s'appelaient « l'Armée des Justes » contre les troupes japonaises, lutte qui s'est poursuivie au cours des cinq prochaines années jusqu'à ce que la lutte armée devienne clandestine et que le Japon annexe la Corée en avril 1910.
Il s'est ensuivi un règne de terreur. Les terres des Coréens ont été confisquées et données aux fermiers japonais et plusieurs personnes ont perdu leur moyen de subsistance. Près de 100 000 propriétaires et fermiers ont été amenés du Japon en Corée. Les Coréens se voyaient interdire de parler leur langue et forcés d'apprendre le japonais et d'adopter des noms japonais. Les trésors culturels coréens ont été pillés et expédiés au Japon. Des dizaines de milliers de Coréens ont été forcés de fuir ou étaient recrutés pour travailler dans des conditions d'esclavage dans l'industrie japonaise. La dissidence politique fut supprimée. Des compagnies manufacturières japonaises s'installèrent pour exploiter les ressources naturelles de la Corée. Les impérialistes ont cherché en quelque sorte à assimiler les Coréens à leur empire.
Le peuple coréen, avec son long et glorieux passé de résistance contre les Chinois, les Russes et l'agression des États-Unis contre leur pays, n'allait pas laisser faire les militaristes japonais. À la fin de la Première Guerre mondiale, inspirés par la révolution russe et le mouvement des peuples coloniaux pour leurs droits, près de 600 étudiants coréens vivant et étudiant à Tokyo, au Japon, ont organisé une réunion secrète et ont ensuite proclamé l'Indépendance de la Corée lors d'une manifestation en février 1919. Les étudiants ont réussi à envoyer clandestinement leur déclaration à Séoul où elle est devenue une inspiration pour le Mouvement du Premier Mars.
Le préambule de la déclaration du Premier Mars se lit ainsi :
« Nous, les représentants du peuple coréen, par la présente, déclarons à toutes les nations du monde, l'Indépendance de la Corée et la Liberté du peuple coréen ; et nous annonçons à nos enfants et petits-enfants les grands principes d'égalité humaine et le droit éternel de notre propre préservation. Pleins d'une auguste vénération pour les cinq mille ans de notre histoire et au nom de nos vingt millions d'habitants loyaux et unis, nous déclarons notre Indépendance pour garantir le libre développement de nos enfants dans tous les temps à venir ; en conformité avec la conscience éveillée de l'homme dans cette nouvelle ère. Ceci est la claire inspiration de Dieu, le principe vivant de l'âge présent et le juste droit de la race humaine. »
C'est ce même esprit qui inspire le mouvement du peuple coréen aujourd'hui alors qu'il lutte pour réunifier son pays divisé, établir la paix dans la péninsule coréenne et s'imposer en tant que nation indépendante parmi les nations du monde.
(Sources : www.declarationproject.com, www.britannica.com, www.korea.net)
Célébrations de la Journée internationale des femmes 2019
Il y a cent huit ans, la Journée internationale des femmes était célébrée pour souligner la lutte des femmes pour le droit de vote, pour le droit de participer pleinement aux affaires politiques de leur pays et pour occuper la place qui leur revient de droit à l'avant-garde de tous les domaines de l'activité humaine.
Depuis lors, les femmes du monde entier se sont retrouvées aux premiers rangs de la lutte pour s'investir du pouvoir et cette année n'a pas fait exception. Des activités ont eu lieu partout au Canada pour marquer le 8 mars et des actions de masse ont pu être observées dans le monde entier où les femmes ont affirmé leur droit de parole et de contrôle sur toutes les affaires de la société. Les progrès d'une société se mesurent par le degré auquel les femmes ont gagné leur émancipation, ce qui va de pair avec l'émancipation de l'ensemble de la classe ouvrière.
Au Canada, lors des rassemblements, marches et réunions de toutes sortes les femmes ont débattu de leurs préoccupations et ont réitéré leur demande que fin soit mise à la brutale offensive antisociale néolibérale et que le gouvernement prenne ses responsabilités sur des questions telles que les droits des travailleurs, le logement, les soins de santé et la garde d'enfants. Fait important, elles ont exigé la fin de la participation du Canada à l'agression impérialiste américaine et déclaré : « Ne touchez pas au Venezuela ! » Les participantes ont réclamé un statut pour les travailleurs migrants à leur arrivée et se sont rangées aux côtés des femmes autochtones qui exigent courageusement que la situation où les femmes et les filles sont considérées comme une cible légitime d'attaque soit reléguée au passé.
Aux États-Unis, des réunions et des rassemblements ont suivi les actions de masse organisées le 19 janvier en faveur des droits des femmes et contre la présidence de Trump et ce qu'elle représente, organisés à l'occasion du deuxième anniversaire de l'assermentation de Trump.
À Cuba, le 10e congrès de la Fédération des femmes cubaines s'est tenu à La Havane, auquel ont assisté environ 360 déléguées et 40 invités. Le Congrès a fait le bilan des progrès accomplis en ce qui concerne le niveau de participation des femmes aux postes de direction et à l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, où les femmes représentent depuis le neuvième Congrès désormais 52,3 % des députés. Un bilan a également été fait des progrès accomplis dans la participation de plusieurs milliers de jeunes au travail de la Fédération, assurant ainsi sa continuité. La Fédération a adopté une déclaration de solidarité avec les femmes du monde à l'occasion de la Journée internationale des femmes.
Les femmes vénézuéliennes, qui ne cèdent pas leur place quand il s'agit de défendre leur patrie face à l'agression et aux tentatives de changement de régime de la part de l'impérialisme américain et de ses alliés, ont célébré cette année la Journée internationale des femmes avec une conférence anti-impérialiste organisée par Unamujer, l'union nationale des femmes. En saluant les femmes marchant dans les rues, le président Maduro a déclaré : « J'exprime ma plus grande reconnaissance aux femmes patriotes qui sont descendues dans les rues de Caracas le 8 mars pour célébrer leur journée et exprimer leur refus des agressions impériales contre la patrie de Bolívar et Chávez. Vous êtes l'âme du Venezuela. »
Au Brésil, des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes, les femmes se mobilisant contre le régime Bolsonaro. À Rio de Janeiro et dans d'autres villes, des femmes ont porté des portraits de la conseillère municipale décédée Marielle Franco et ont demandé qui a ordonné son exécution brutale le 14 mars de l'année dernière.
En Bolivie, le président Evo Morales, aux côtés de représentantes de groupes de défense des droits des femmes à La Paz, a annoncé un certain nombre de mesures gouvernementales visant à améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes et à lutter contre la violence à leur égard.
Des actions de masse marquant la Journée internationale des femmes ont eu lieu dans de nombreux pays d'Europe et d'Asie, notamment en Norvège, en Italie, en Turquie, en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. En Espagne, des milliers de personnes ont envahi les rues de Pampelune, dans le nord du pays. Un grand nombre des actions ont mis l'accent sur le droit des femmes de participer pleinement à la société sans craindre les menaces de violence.
Aux Philippines, des milliers de femmes regroupées au sein de leur organisation nationale de femmes, Gabriela, sont descendues dans les rues de Manille et d'autres villes pour protester contre le gouvernement Duterte. Les participantes ont exprimé leur détermination à résister au gouvernement, l'un des pires auteurs de violations des droits des femmes dans la région dont, en particulier, la loi néolibérale sur la réforme fiscale qui appauvrit davantage les femmes et leurs familles. À l'occasion de la Journée internationale des femmes, Gabriela a également célébré les progrès accomplis dans la mobilisation des femmes à travers le pays contre Duterte, qui ont conduit à l'adoption d'une loi prolongeant le congé de maternité, entrée en vigueur le 8 mars, et à la mise en oeuvre d'autres mesures législatives pour lutter contre l'aggravation de la violence et des abus envers les femmes et les enfants.
En République populaire démocratique de Corée, une réunion nationale s'est tenue au Palais de la culture du peuple à Pyongyang pour célébrer l'occasion et la pleine participation des femmes à tous les aspects de la vie du pays. À Séoul, en République de Corée, une manifestation de masse appelée par la Confédération des syndicats de Corée a exigé l'amélioration des conditions de travail des femmes.
LML salue les femmes combattantes du monde qui, par le leadership courageux qu'elles apportent pour faire progresser la lutte pour leurs droits et les droits de tous et toutes dans cette période où la contrerévolution a l'initiative à l'échelle mondiale, avec son offensive antisociale néolibérale meurtrière, la privatisation des biens publics, l'agression et la guerre. Le renforcement du rôle de direction des femmes est l'une des contributions les plus importantes à l'émancipation de tous les travailleurs, à la lutte pour mettre fin à l'impérialisme et à la guerre et à la création d'une société qui reconnaît les droits de tous et toutes en tant qu'êtres humains.
(LML, ACFP, Atlantic, FTO, Unifor, Calgary Women's Centre, Vancouver Cuba Solidarity, B. Ma, A. Dvies, Yonhap, Xinhua, Bulatlat, F. Koofi, George, Rania, Ny Nia, akawire, Cuba Debate, D. Alvarez, Min Mujer, Brazil de Fato, Rzaconeta, Thiago, G. Pardo, Derv Berlin, B. Harkin, E. Cremaschi)
56e anniversaire de la fondation des Internationalistes
Les Internationalistes, organisation précurseur du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont été fondés à l'Université de la Colombie-Britannique le 13 mars 1963, il y a 56 ans. Un élément crucial de l'oeuvre des Internationalistes est qu'ils ont fait de la conscience le centre de leur activité. Cela heurtait directement la thèse de l'impérialisme américain selon laquelle le monde peut exister sans idéologie, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des considérations idéologiques ni de théorie, et que l'idéologie et la théorie ne sont que des obstacles à la grande unité des nations. Aujourd'hui aussi on prétend que les partis politiques qui épousent le néolibéralisme n'ont pas d'idéologie, ou que seuls les partis qu'on dit d'extrême droite ou d'extrême gauche sont idéologiques. Le corolaire de cette affirmation est que les partis qui épousent le néolibéralisme sont modérés, inclusifs, pragmatiques et viables, tandis que les autres sont doctrinaires et ne cherchent qu'à imposer leurs croyances à tout le monde.
Cette fraude a commencé dans les années 1950 quand les impérialistes anglo-américains ont présenté la thèse de « la fin de l'idéologie ». La chasse à l'idéologie dans le monde avait commencé. Au lieu du débat sur le terrain des idées, le monde entier était entraîné dans des échanges de calomnies, en particulier celles de nature personnelle. Le haut fait fut l'attaque contre la personne de Joseph Staline par Nikita Khrouchtchev et d'autres. Depuis lors, on entend davantage parler des pratiques corrompues des présidents et des premiers ministres que des conséquences catastrophiques de leurs politiques et de leurs visées sur le monde. C'est fait pour que personne ne s'organise en vue d'une alternative. Au Canada, les bulletins de nouvelles 24/7 sont bourrés de reportages sur l'attitude du premier ministre et du Conseil privé face à l'ancienne procureure générale. Ils relèguent à l'arrière-plan le besoin d'exiger des comptes de SNC-Lavalin et sa longue histoire de corruption. Qui plus est, les choses sont présentées de façon à ne pas permettre qu'on tire des conclusions et de voir la corruption de l'État au service d'intérêts comme SNC-Lavalin. Le besoin de trouver les moyens de tenir le gouvernement et le Conseil privé redevables n'est même pas abordé. Aux États-Unis, les histoires de corruption aux échelons les plus élevés, impliquant à la fois des personnes haut placées et des entreprises auxquelles des contrats sont accordés par le gouvernement, sont si nombreuses qu'on a peine à suivre.
Le fondateur des Internationalistes, Hardial Bains, a parlé de ce phénomène lors du 30e anniversaire de la fondation des Internationalistes irlandais, à Dublin, le 9 décembre 1995 : « Au lieu du débat et de la discussion partant du principe que certains faits doivent être reconnus pour que le débat et la discussion progressent, on raconte des anecdotes et on fait de la désinformation. Ces faits qui doivent être reconnus doivent être des faits de la vie réelle, non pas des catégories sorties de l'imagination. On peut dire que ce fut l'arme la plus importante entre les mains de l'impérialisme pour provoquer l'effondrement de l'Union soviétique et de l'Europe de l'Est. Les derniers jours de l'Europe de l'Est ont vu Mikhaïl Gorbatchev affirmer, en véritable libéral qu'il était, l'existence de 'valeurs universelles'. Les valeurs universelles sont synonymes de l'âge de la noirceur, d'obscurantisme médiéval. Les personnes scientifiques ne parlent pas de valeurs universelles. La science est par définition un corps de connaissances d'un sujet ou d'un domaine à débattre. On a l'obligation d'avoir pleine connaissance de tout ce qui a été réalisé jusqu'à ce point dans ce domaine et de ce qu'il faut désormais accomplir. L'oeuvre de Karl Marx sur le plan de la philosophie, de l'économie politique et du socialisme est un très bon exemple de travail scientifique. Beaucoup mènent un travail scientifique aujourd'hui. Mais c'est l'opposé qui est le plus répandu. Par exemple, il ne manque pas d'économistes qui veulent prouver leurs théories en fermant les yeux sur le fait que dans leur propre pays, l'économie connaît un développement disproportionné et la crise n'a de cesse. »
La science, faisait remarquer Hardial Bains, identifie précisément ce qui est connu et ce qui reste à découvrir. Il a mis en garde que toutes sortes d'idées vous viennent spontanément à l'esprit quand on prend part à la vie et que l'influence de ces idées n'est pas insignifiante. « Par contre, a-t-il poursuivi, certaines choses se produisent à cause de nous, à cause de notre action consciente. Elles ne sont pas spontanées, elles se produisent parce que nous agissons comme les êtres humains se doivent d'agir. Ces choses qui se produisent à cause de nous et à cause de notre action consciente ne peuvent se concevoir que par la voie de la science. Il y a des choses qui naissent indépendamment de nous et des choses qui naissent à cause de nous. Voilà la dialectique à l'oeuvre, la dialectique vivante. Mais il faut prendre pour acquis l'existence de la société humaine. Selon la logique des chefs capitalistes d'aujourd'hui, les maîtres d'esclaves modernes, il faudrait plutôt prendre pour acquis que la société humaine n'existe pas. Il n'existerait que les 'valeurs familiales' —- pas les familles, mais bien les valeurs familiales. Il est impossible de concevoir tout progrès de l'humanité si l'on nie l'existence de la société et qu'on la remplace par des 'valeurs familiales'. »
Hardial Bains retraçait la source de la
lutte
idéologique moderne à
l'époque de la lutte contre le féodalisme.
L'idéologie qui est née de
la destruction du féodalisme était que les
êtres humains avaient
préséance sur toute idée ou chose qui
échappait à leur portée. Cela a
marqué le début d'une période où les
êtres humains, leurs activités
matérielles et concrètes, leur vie et leur travail,
leurs
théories
et leurs idées, occupent de plus en plus le devant de la
scène. C'est
la période au cours de laquelle un Dieu après
l'autre, un
pouvoir
surnaturel après l'autre, suspendu au-dessus de la
tête
des êtres
humains comme une épée de Damoclès, sont
tombés. Le dernier Dieu à tomber
est celui qui définit les
droits en fonction de la propriété privée, a
fait
remarquer Hardial Bains,
et avec lui l'obscurantisme médiéval qui perdure se
dissipera et
tomberont également l'organisation de la
société,
son État et ses
gouvernements basés sur le privilège plutôt
que sur
des droits qui nous
appartiennent du fait que nous sommes humains. « Les
êtres
humains
feront
enfin eux-mêmes leur histoire, a dit Hardial Bains, et
c'est
précisément cette conscience que les
Internationalistes
ont défendue. »
Hardial Bains a expliqué qu'une
idéologie
est surgie dès qu'a
commencé la lutte contre les pratiques moyenâgeuses.
Les
conditions matérielles de
cette idéologie devaient déjà exister, du
moins
à leur stade initial.
Cette lutte contre l'obscurantisme médiéval a pris
de
nombreuses formes,
mais le fait est qu'une idéologie est née qui
mettra fin
aux pratiques moyenâgeuses. Cependant, il y a aussi la
dégénérescence de la
bourgeoisie qui veut
faire revivre tout ce qui est médiéval, qui veut le
ramener dans
différentes formes d'obscurantisme. Cela donne lieu
à une
lutte idéologique intense.
Aujourd'hui, elle se présente comme une affaire de
conception du
monde,
un affrontement entre une conception du monde qui regarde vers
l'avant
et une autre tournée vers l'arrière, celle qui
place
l'humanisation de
l'environnement social et naturel au centre de l'attention et
celle qui
est intéressée et étroite et qui veut
légitimer les pratiques qui ne peuvent être
justifiées.
La classe dominante aime prétendre qu'elle n'a pas d'idéologie, mais la lutte idéologique n'est pas une affaire mineure. Jacques Ier d'Angleterre, au début du XVIIe siècle, disait qu'il ne s'agissait pas de savoir si le souverain a raison ou tort, mais de comment ose-t-on même soulever la question. Selon lui, les sujets n'avaient pas d'affaire à s'interroger sur qui est souverain et pourquoi, ou à discuter de ce que pouvait ou ne pouvait faire le souverain.
Et c'est ce qu'on nous dit aujourd'hui à propos de l'attitude du Conseil privé dans l'affaire SNC-Lavalin. Le premier ministre a la prérogative de nommer des ministres, de leur donner leur mandat et d'exiger qu'ils lui obéissent même si c'est contre leur conscience de le faire et sans que personne n'ait de comptes à rendre du point de vue de la responsabilité sociale. C'est ce qu'ont déclaré le greffier du Conseil privé Michael Wernick et l'ex-secrétaire du premier ministre Gerald Butts.
En ce qui concerne Jacques Ier, objectivement, le monde n'a pas souscrit à son diktat et s'est exprimé sur ce que le souverain doit ou ne doit pas faire, et des révolutions ont eu lieu. Son fils Charles Ier a été décapité. Nous sommes maintenant au point où les impérialistes proclament qu'il y a des valeurs qui ne peuvent être remises en question. C'est à l'originen de ce qu'on appelle aujourd'hui un système de droit basé sur les règles qui selon elle est synonyme de l'état de droit, à l'échelle nationale ou internationale. C'est ce qui a été consacré dans les décisions de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) et dans la Charte de Paris, qui revendiquent certaines valeurs qui ne peuvent être remises en question. Elles exigent le respect de ces valeurs par tout pays qui souhaite faire partie de leur communauté de nations civilisées et par tout individu qui désire être citoyen. Cela est maintenant poussé à l'extrême avec la demande que les individus adhèrent à ces valeurs s'ils veulent participer aux élections. Avant tout, on dit aujourd'hui aux pays et aux individus qu'ils doivent accepter ces valeurs ou périr. L'adhésion à ces valeurs passe maintenant avant toute chose, pour les nations comme pour les pays. En d'autres termes, un pays ou une personne ne peut pas remettre en question ce que la présidence américaine, l'Union européenne, le Canada ou l'OTAN doivent ou ne doivent pas faire. C'est ainsi que parle l'impérialisme.
La question se résume en réalité à ceci : le moment est venu d'adopter une définition moderne de la souveraineté - une définition qui admet qu'aucun pouvoir ne peut être au-dessus du peuple et aucune autorité ne peut remettre en question ce que le peuple peut ou ne peut pas faire. Le peuple doit parler en son propre nom. Les peuples sont placés devant l'ultimatum qu'ils doivent accepter la volonté de l'oligarchie financière imposée au monde entier. Ce qu'ils ne feront jamais.
Cette oligarchie financière a l'État à sa disposition, elle a son armée, ses forces policières, ses agences de renseignements et sa police politique. Les gouvernements sont portés au pouvoir et déclarent ce qu'ils veulent au nom de grands idéaux à la manière de Jacques 1er. Voyez ce que le gouvernement du Canada fait à l'échelle nationale et internationale et ce que font les premiers ministres. Voyez ce que font les entreprises lorsqu'elles revendiquent le « droit » d'embaucher et de licencier à volonté. Les monopoles ouvrent et ferment des usines à volonté, augmentent ou réduisent la production, avec des conséquences pour des milliers de travailleurs et des communautés entières. Une telle dictature est considérée comme normale. Elle a un mépris total des besoins et des exigences d'une société humaine moderne, mais elle est considérée comme normale. Les oligarques financiers et leurs institutions détiennent un pouvoir décisionnel qui est au-dessus du peuple. Cela nous montre que l'idéologie est étroitement liée aux fondements de la démocratie. Aujourd'hui, pour que les droits démocratiques aient un sens, les individus doivent exercer le droit de contester ce que le « souverain » peut ou ne peut pas faire. Le soi-disant système basé sur des règles proclamées par ceux qui ont usurpé le pouvoir sur les autres se consume et disparaît lorsque les humains deviennent décideurs de plein droit. Ensuite, ils deviennent souverains en tant que peuple. Cette souveraineté ne relève pas d'élections, de parlements ou de référendums. Elle doit être concrétisée et reconnue comme un fait par la création de nouvelles formes, de nouvelles institutions et de nouveaux arrangements qui consacrent cette personnalité démocratique moderne qui parle en son propre nom.
Une des formes qu'a prise la lutte idéologique au début dans les années 1960 était la remise en question de ce qui était enseigné, de ce que disaient les professeurs. Il régnait sur les campus un climat qui n'était pas favorable à la discussion académique. L'étudiant ne pouvait pas remettre en cause ce que dit le professeur. Les Internationalistes ont brisé cette atmosphère qui allait à l'encontre de l'apprentissage, de la pensée et, à divers endroits, des professeurs ont été confrontés et les étudiants les ont directement mis au défi. Les étudiants ont fait ressortir ce qui était vraiment en jeu : la conception du monde et l'idéologie. La marée montante de l'opposition à l'agression culturelle impérialiste américaine, que ce soit au Canada, en Angleterre ou en Irlande, était au centre de la lutte. La question de l'idéologie était au centre de cette tempête. L'idéologie était aussi au coeur du problème du système d'éducation décadent.
Hardial Bains a toujours insisté sur le fait que, si le rôle de l'idéologie est minimisé ou, pire encore, s'il est nié, que reste-t-il ? Il ne reste que les pleurs et les plaintes. Il ne reste qu'à faire appel à la miséricorde d'un seigneur tout puissant. Lorsque cela leur convient, les cercles dirigeants, ceux qui ont usurpé la souveraineté qui appartient de droit au peuple, rappellent que la « classe moyenne » mythique peut saisir les miettes qui tombent de la table du festin pour réaliser ses rêves. Ils rejettent avec arrogance l'existence concrète de la société et ramènent la notion médiévale que tous les êtres humains sont « jetables », à la merci d'un seigneur et d'un maître.
Sous le pouvoir des représentants des capitalistes financiers, les notions que les médiévistes utilisaient contre le peuple à leur époque sont utilisées contre le peuple aujourd'hui. Par exemple, les luttes menées par les travailleurs et le peuple pour la justice et la réalisation de leurs réclamations à la société sont déclarées une affaire de loi et d'ordre. Aujourd'hui, cela se fait au nom de l'intérêt national, de la prospérité économique, de la liberté, de la démocratie, de la paix et d'autres idéaux élevés. Comment ce que les humains font et disent pour réaliser leurs réclamations à la société peut-il être un problème de loi et d'ordre ? Les premiers ministres et les parlements adoptent de nouvelles lois et proclament les règlements qu'ils veulent, impunément. Permettre aux entreprises d'agir en toute impunité, réduire et couper les prestations d'assurance-emploi, abandonner les travailleurs accidentés à leur sort, couper les fonds pour l'aide aux enfants autistes, interdire aux professionnels tels que les infirmières et les enseignants de défendre la dignité de leur profession en leur enlevant le droit de négocier leurs conditions de travail — rien de tout cela n'est considéré comme illégal, car des lois sont adoptées pour déclarer légal tout ce que les oligarques réclament. Quelles idées devraient l'emporter ? Celles du peuple ou celles des oligarques ? C'est un problème sérieux.
Quand on dit que tout cela se fait sans idéologie et que l'idéologie perd son importance face aux exigences de l'oligarchie financière, cela cause un grave préjudice à l'être humain. Une personne humaine doit avoir une idéologie. La personne qui n'a pas d'idéologie n'est plus reconnue comme faisant partie du corps politique ou même de la race humaine. L'idéologie est importante à ce point. Hardial Bains a souligné que, pour les personnes progressistes, ne pas avoir d'idéologie, c'est tout banaliser. Il a fortement insisté sur le fait que ce qui différencie les marxistes-léninistes des autres, c'est que leurs activités ne sont fondées que sur des considérations idéologiques. C'est contre nature d'agir par habitude, par instinct, parce que la qualité de l'être humain est de concevoir ce qui manque et de planifier l'action sur la base de considérations idéologiques.
Essentielle pour les Internationalistes dans les conditions des années soixante, l'idéologie est également essentielle pour toute la période historique actuelle parce qu'il s'agit de transformer les progrès historiques de la révolution démocratique contre les pratiques moyenâgeuses, contre tout ce qui est médiéval en une victoire historique. Pour cela, tout doit être mis en oeuvre pour que la personnalité démocratique réapparaisse, ce qui ne peut se faire qu'en plaçant l'idéologie au centre du travail du Parti, comme l'ont fait les Internationalistes à leur époque.
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