Le Marxiste-Léniniste

Numéro 10 - 16 mars 2019

Des sujets de préoccupation pour le corps politique

L'opposition grandit à mesure
que le gouvernement Ford intensifie l'offensive antisociale

Unis nous résistons – Grand rassemblement pour l'éducation publique

Les étudiants intensifient la lutte contre les mesures antisociales et lancent la campagne « Nous, les étudiants »


La désinformation sur les enjeux

Les attaques contre Huawei n'ont rien à voir avec l'état de droit

- Louis Lang -


Événements récents au Venezuela

Le peuple vénézuélien tient bon face à
l'escalade de la menace de guerre américaine

- Margaret Villamizar -

Cuba condamne le sabotage terroriste contre
le réseau électrique du Venezuela

- Ministère des Relations extérieures de Cuba -


Deuxième sommet RPDC-États-Unis

Les États-Unis sapent le principe de la réciprocité
- Nick Lin -

L'esprit du Mouvement du Premier Mars pour l'indépendance est toujours vivant en Corée
- Philip Fernandez -


Célébrations de la Journée internationale des femmes 2019

Les femmes partout dans le monde luttent pour s'investir du pouvoir


56e anniversaire de la fondation des Internationalistes

L'idéologie au coeur du travail des Internationalistes dans les années soixante et dans le travail du Parti aujourd'hui
- Pauline Easton -


Supplément
20e anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN

Des crimes de guerre perpétrés sous des prétextes humanitaires




Des sujets de préoccupation pour le corps politique

L'opposition grandit à mesure que le gouvernement Ford intensifie l'offensive antisociale

Défendre et investir dans la santé publique!

Le 15 mars, le gouvernement de Doug Ford en Ontario a annoncé d'importants changements au système d'éducation de la province. Cela comprend l'augmentation de la taille des classes au secondaire de 22 à 28 élèves, le remaniement du programme d'éducation sexuelle et du contenu des études autochtones, l'imposition d'une approche du « retour aux bases » du programme de mathématiques et l'ordonnance aux conseils scolaires de mettre en place un gel d'embauche de personnel et permettre aux directeurs et aux directeurs adjoints d'embaucher des enseignants sur la base de critères d'« adéquation » et de « mérite ». Le gouvernement affirme que le système d'embauche actuel « met trop l'accent sur l'ancienneté et pas assez sur des compétences spécifiques ou sur des performances antérieures, comme critères d'embauche ».

Les modifications proposées permettront de réduire d'environ 1,4 milliard de dollars le financement du système d'éducation publique. La ministre de l'Éducation, Lisa Thompson, a eu le culot de détourner l'attention de la question des conditions que le gouvernement impose aux enseignants et aux étudiants en déclarant que, dans le cadre de ce plan, aucun enseignant ne perdra son emploi.

Depuis son arrivée au pouvoir en juin 2018, le gouvernement conservateur a intensifié son offensive antisociale en invoquant les mêmes prétextes de Mike Harris en 1995 : « Ouvrir l'Ontario aux affaires », « réduire les formalités administratives » et réduire le déficit. Comme alors, ce sont des prétextes pour changer les structures de l'État afin de politiser des intérêts privés. Le résultat est la création d'un cadre juridique et des arrangements qui permettent à des intérêts privés étroits de mettre l'État à leur disposition dans les secteurs très lucratifs de l'éducation, de la construction, des transports, entre autres. Tandis qu'on prétend réduire les déficits et rembourser la dette, celle-ci continue de monter en flèche à cause des stratagèmes des gouvernements néolibéraux pour payer les riches.

Sous le gouvernement Ford, les investissements dans l'éducation, la santé et d'autres programmes sociaux touchant les plus vulnérables, tels que le financement de programmes pour l'autisme, ont été réduits. Le salaire minimum et les droits des autres travailleurs ont été réduits. Le droit à la syndicalisation et à la représentation est supprimé pour un grand nombre de projets de construction gouvernementaux encore à préciser, tandis que les arrangements permettant la représentation syndicale d'infirmières et d'enseignants dans les collèges ont été complètement abolis. Le coût des études postsecondaires est en train d'être transféré aux étudiants. La baisse des fonds disponibles sous forme de subventions signifie plus d'endettement étudiant, même rétroactivement pour certains. Une nouvelle loi va également permettre de privatiser davantage les services de santé - tout cela au nom de la réduction des « lourdeurs administratives », de l'ouverture de l'Ontario aux affaires », de la « réduction du déficit » et de l'« équilibre budgétaire ».

Cette orientation donnée à l'économie de l'Ontario de payer les riches n'est pas durable et les Ontariens s'y opposent résolument.

Harvey Bishof, président de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO), a qualifié l'annonce du gouvernement de « coup dur » pour le système d'éducation de la province. Il a ajouté que cela pourrait entraîner la perte de plus de 5 500 emplois en enseignement secondaire et de 3 500 employés supplémentaires en Ontario, dont plus de 3 600 membres de la FEESO. Il a rappelé que la question de la taille des classes est actuellement négociée au niveau local et que les changements annoncés par le gouvernement créeront une impasse lors des prochaines négociations. Le président de la FEESO a déclaré que cela favorisera les conflits et que la résistance des enseignants à ce diktat serait massive.

L'Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens prévoit également que les changements annoncés entraîneront des pertes d'emplois pour quelque 5 000 enseignants des écoles catholiques.

Les travailleurs de la santé de l'Ontario, leurs syndicats et la Coalition de la santé de l'Ontario s'organisent  pour protester contre le projet de loi 74, Loi de 2019 sur les soins de santé pour la population, présenté en février 2019 par le gouvernement Ford. Ce projet de loi omnibus sur la santé prévoit le démantèlement des quatorze réseaux locaux d'intégration des services de santé chargés de superviser les soins à domicile. Il regroupera six organismes de santé - y compris Action Cancer Ontario et CyberSanté Ontario - en un « super organisme » central appelé Santé Ontario. Dans cette nouvelle super agence centralisée, une cinquantaine d'équipes régionales de la santé seront responsables des soins de santé dispensés à 300 000 patients afin de « mettre en relation les prestataires de soins de santé et les services offerts aux patients et aux familles ». Selon un communiqué du ministère de la Santé, l'objectif est « de faciliter les transitions de patients entre différents prestataires de soins de santé locaux - tels que les hôpitaux et les prestataires de soins à domicile - et de rationaliser les dossiers de santé et les plans de soins de santé ».

Ces changements ne font rien pour résoudre les problèmes actuels du système de santé de l'Ontario et de la médecine dite de corridor qui ne peuvent être résolus sans remédier à la pénurie de personnel et de lits disponibles. Ils concentrent toutefois l'autorité dans les mains d'un petit groupe disposant de pouvoirs arbitraires qui permettent aux monopoles mondiaux engagés dans des industries de la santé à but lucratif de s'approprier davantage le budget provincial de santé tout en criminalisant la résistance des travailleurs et en les privant de tout pouvoir de décision.

Le 7 mars, les syndicats des travailleurs de la santé ont tenu une conférence de presse à l'Assemblée législative de l'Ontario pour exiger des audiences publiques sur le projet de loi 74. Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario/SCFP, représentant plus de 35 000 infirmières et infirmiers d'hôpitaux et de soins de longue durée et du personnel de soutien, a demandé : « Comment le gouvernement peut-il affirmer qu'il crée des 'équipes' de soins de santé lorsque les organisations représentant des centaines de milliers de membres de cette 'équipe' n'ont jamais été consultées. Il est également important de noter que le public n'a jamais été consulté. Les collectivités risquent de perdre pratiquement tout le contrôle local de leurs services de soins de santé, et pourtant le gouvernement fait adopter la nouvelle loi à l'Assemblée législative à toute vitesse. »

La Coalition ontarienne de la santé a appelé à une série d'assemblées publiques à travers la province afin d'engager les Ontariens dans des discussions sur les moyens à prendre pour forcer le gouvernement Ford à rendre des comptes pour ces attaques massives contre les services de santé publics en Ontario. Un rassemblement à l'échelle de la province est prévu le 30 avril à Queen's Park pour s'opposer aux mesures antisociales du gouvernement Ford.

Manifestation contre les coupures dans le programme pour enfants autistes, le 13 mars 2019 devant le lieu de la conférence de presse du premier ministre Ford à Cambridge

Les parents et les tuteurs, les thérapeutes et les organisations de soutien des 23 000 enfants en attente d'un traitement de l'autisme sont l'un des groupes les plus actifs dans la lutte contre l'offensive antisociale du gouvernement Ford. En collaboration avec le groupe de coordination Autism Ontario, ils ont appelé à des actions de protestation partout en Ontario, notamment un grand rassemblement à Queen's Park le 7 mars pour exiger que les enfants autistes puissent bénéficier du soutien financier nécessaire pour vivre leur vie. Le gouvernement Ford a limité le niveau de financement reçu par les familles d'enfants autistes à un maximum de 140 000 dollars à vie par enfant âgé de 2 à 18 ans, alors que le traitement dont ils ont besoin peut coûter jusqu'à 80 000 dollars par an. Même sous le régime actuel, environ 25 % seulement des enfants bénéficient d'un financement adéquat. Les nouvelles mesures signifient que tous les enfants autistes seront privés de leur capacité de réaliser leur potentiel. C'est un geste criminel.



Manifestations à Queen's Park le 7 mars 2019 contre les coupures dans les programmes pour enfants atteints d'autisme

Le gouvernement Ford va également de l'avant avec son appel de la décision de la Cour supérieure de justice de l'Ontario en décembre 2018, selon laquelle les annuités versées en vertu des traités Robinson-Huron et Robinson-Supérieur, signés en 1850, devraient être augmentées. Les rentes versées aux 30 000 membres des communautés anishinabées de l'Ontario en vertu du Traité Robinson-Huron n'ont pas dépassé les 4 dollars par personne fixés en 1874.

Le gouvernement Ford et le gouvernement fédéral se heurtent également à une vive opposition à leur refus de faire respecter la loi dans le cas de General Motors qui rompt ses accords contractuels avec Unifor et arrête la production de son usine d'Oshawa.

Cette intensification de l'offensive antisociale du gouvernement Ford compromet l'avenir des soins de santé publics, des transports en commun, du droit à l'éducation publique et des services publics desservant les plus vulnérables. Les manifestations militantes d'élèves et d'enseignants lors de la reprise des travaux de l'Assemblée législative, les actions menées par les agents de santé et les familles d'enfants autistes et les actions par d'autres collectifs de la population sont la preuve que la lutte du peuple pour s'investir du pouvoir de décider doit s'attaquer aux structures de la société qui permettent cette impunité. Le système des partis cartellisés protège les intérêts privés qui ont usurpé le pouvoir. Il faut s'attaquer à ce problème dans le cours de la résistance militante aux mesures antisociales.

(Sources: Gouvernement de l'Ontario, Fédération du travail de l'Ontario, Coalition ontarienne pour la santé, archives de la CBC et de LML. Photos: Protest Autism Cuts, A. Jagessar, A. Noonan)

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Unis nous résistons – Grand rassemblement
pour l'éducation publique


Malgré une tempête hivernale et la neige, des centaines d'enseignants, de travailleurs de l'éducation, de parents, d'élèves et de défenseurs de l'éducation publique se sont rassemblés devant le Centre des congrès de Toronto à Etobicoke le 27 février pour protester contre les coupures dans le financement de l'éducation publique en Ontario. L'occasion de l'action était une collecte de fonds de 250 $ à 1600 $ pour le Parti progressiste-conservateur de l'Ontario où le premier ministre Doug Ford était l'orateur principal.

Le rassemblement de masse pour l'éducation « Unis nous résistons » a été lancé par les enseignants du primaire à Toronto. Ils ont organisé des navettes de covoiturage et d'autobus en provenance de l'ensemble de la région du Grand Toronto, réunissant des contingents d'enseignants, leurs élèves et les parents. Des travailleurs de l'éducation de Toronto de la section locale 4400 du SCFP, de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO), des travailleurs du transport public de Toronto membres de la section locale 113 du Syndicat uni du transport, du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario et un contingent du PCC(M-L) se sont joints au rassemblement avec des bannières et des drapeaux.

L'esprit des gens qui luttent pour l'éducation publique était incroyable. Chacun apportait ses préoccupations, inscrites sur des banderoles et sur des pancartes ; ils ont appelé ceux qui soutenaient les coupes du gouvernement Ford à passer une journée dans leurs écoles, ils ont condamné l'impact négatif de l'augmentation du nombre d'élèves par classe, appelé à un financement intégral pour la maternelle à temps plein et au financement adéquat des programmes d'autisme. Les étudiants universitaires ont pris part à cette action en demandant que les coupes dans le Régime d'aide financière aux étudiantes et étudiants de l'Ontario (RAFEO) soient abrogées. Chantant, tapant du pied, marchant le long de la route d'entrée de cent mètres et piquetant à l'entrée du stationnement, le rassemblement a très bien réussi à ralentir l'accès au dîner de collecte de fonds. Dans de nombreux cas, il fallait 45 minutes ou plus par voiture pour se rendre de la rue au stationnement. Dans la mesure du possible, les participants ont discuté de leurs demandes et de leurs préoccupations avec les occupants des voitures.

Avant le rassemblement, les enseignants du primaire de Toronto ont annoncé que « l'assaut de Ford contre l'éducation publique par une coupe de 4 % de l'éducation, en supprimant les ratios des classes, en supprimant le programme de la maternelle à temps plein et en coupant des millions des programmes essentiels est au-delà du répréhensible ». Ils se sont engagés à « bâtir notre masse et à résister au pouvoir ». Cette mobilisation des enseignants du primaire à Toronto est un signe avant-coureur de la résistance organisée du peuple qui se développe en Ontario contre les coupures antisociales du gouvernement Ford.

(Photos: LML, Elementary Teachers of Toronto, Durham Designated Early Childhood Educators, K.B. Campbell)

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Les étudiants intensifient la lutte contre
les mesures antisociales et lancent la campagne
« Nous, les étudiants »


La première session de la 42e législature de l'Ontario s'est réunie le 19 février après la pause hivernale qui a débuté le 6 décembre 2018. La nouvelle session a été marquée par une action étudiante militante à Queen's Park qui a confirmé que les Ontariens continueront de s'organiser et de résister aux attaques antisociales que mène le gouvernement Ford « au nom du peuple ».

Des étudiants d'aussi loin que Kingston sont venus se joindre à l'action pour protester contre les coupures dans le Régime d'aide financière aux étudiantes et étudiants de l'Ontario (RAFEO) par le gouvernement Ford, les attaques contre leurs associations et clubs au nom de donner aux étudiants le « choix » de « ne pas payer » les frais accessoires et exiger un financement accru pour l'éducation publique, entre autres demandes.

L'action a été organisée par le Réseau d'action étudiante de l'Ontario avec l'appui de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, de la Fédération du travail de l'Ontario, du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario et d'autres.

Elle s'est caractérisée par la détermination des étudiants à se battre pour leur droit à l'éducation et à une société dans laquelle chacun peut vivre dans la dignité et la sécurité. Plusieurs orateurs ont souligné que les étudiants des collèges et universités touchés par les modifications apportées au Régime d'aide financière aux étudiantes et étudiants de l'Ontario (RAFEO) n'étaient pas pris en compte par les fausses déclarations du gouvernement Ford selon lesquelles la réduction de 10 % des frais de scolarité rendrait l'enseignement postsecondaire plus abordable. Ils ont notamment souligné que la petite réduction des frais de scolarité ne touchait pas les étudiants les plus pauvres qui doivent payer des frais de scolarité trois fois plus élevés qu'il y a 20 ans. Ils ont également noté que les étudiants étrangers doivent encore payer trois à quatre fois les frais élevés imposés aux étudiants canadiens et ne seront pas admissibles à la réduction de 10 %. Des orateurs ont également souligné que les réductions des frais de scolarité, bien que limitées, entraîneraient des manques de centaines de millions de dollars dans les budgets de fonctionnement des universités et des collèges, ce qui obligerait ensuite ces institutions à réduire leurs effectifs et leur personnel enseignant, aggravant davantage les conditions de travail et d'apprentissage sur les campus.

Les orateurs ont également dénoncé la décision du gouvernement Ford d'imposer des options de « désinscription » pour le financement des associations et clubs d'étudiants, et ont souligné qu'il s'agissait d'une attaque à motivation politique visant à taire le droit des étudiants à la dissidence et à l'organisation politique. Il s'agit d'une atteinte à la démocratie et à la liberté d'expression qui vise à diviser les étudiants afin d'atomiser leur résistance. Ils ont souligné que les associations et clubs d'étudiants jouent un rôle important en permettant aux étudiants de s'organiser pour défendre leur voix politique indépendante, tout en fournissant des services importants sur le campus, tels que des aides aux étudiants autochtones, aux étudiants des minorités nationales, aux étudiants LGBTQ et aux étudiants aux besoins spécifiques.

Un groupe d'étudiants de Mobilisation des étudiants de Hamilton s'est opposé à la présence accrue de la police sur leur campus et a déclaré que cela était fait pour intimider les étudiants et criminaliser leurs assemblées. Ils ont dénoncé la présence de la police lors du rassemblement à Queen's Park et ont déclaré qu'ils ne seraient pas criminalisés pour avoir exprimé leur position politique contre les conservateurs de Doug Ford antiétudiants, antitravailleurs et antiautochtones.

Divers représentants syndicaux ont également pris la parole lors du rassemblement pour soutenir les étudiants qui s'organisent contre le gouvernement Ford. Harvey Bishof, président de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO), a notamment dit aux étudiants qu'ils pouvaient compter sur le soutien des enseignants et des travailleurs dans leur combat. Il a déclaré que « nous avons un gouvernement qui connaît le coût de tout et la valeur de rien » et a affirmé qu'il était nécessaire d'accroître les investissements dans l'éducation en Ontario afin de préserver et d'accroître la qualité de l'éducation pour tous les étudiants.

L'action a également lancé officiellement la campagne « Nous, les étudiants » avec cinq revendications :

1. Des bourses, pas des prêts
2. L'élimination des frais de scolarité pour tous les étudiants
3. L'augmentation du financement public pour l'éducation publique
4. Laprotection des voix indépendantes des étudiants
5. Le respect du droit de s'organiser

Les organisateurs de l'action ont appelé chacun à se joindre à eux et à soutenir leur campagne et leurs revendications. Ils ont mis fin à leur action en affirmant qu'ils ne seraient pas réduits au silence et ont exprimé leur détermination à défaire le gouvernement Ford et ses politiques antisociales.

(Sources : documents de Ontario Student Action Network)

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La désinformation sur les enjeux

Les attaques contre Huawei n'ont rien à voir
avec l'état de droit

Les attaques contre Huawei et des dirigeants de l'entreprise surviennent dans un contexte de concurrence féroce entre les monopoles dans le secteur des communications de haute technologie. Invoquer l'état de droit pour justifier l'arrestation par le Canada d'une directrice de Huawei sonne faux lorsque l'on voit la campagne internationale menée par les États-Unis pour discréditer et saper Huawei qui comprend notamment des menaces politiques et militaires au niveau international pour intimider des pays et les empêcher d'intégrer les technologies de Huawei à leurs réseaux 5G.

Le plus récent exemple de cette vaste campagne des États-Unis a eu lieu lors du récent salon international du secteur de la téléphonie mobile qui s'est tenu la dernière semaine de février à Barcelone, en Espagne. Le MWC Barcelona est un salon de quatre jours de l'industrie de la téléphonie mobile et des innovations qui reçoit plus de 100 000 visiteurs.

Le gouvernement américain a envoyé une importante délégation à Barcelone pour avertir les responsables internationaux des télécommunications de ne pas faire confiance à Huawei. Dans un reportage intitulé « La bataille entre les États-Unis et la Chine à propos de Huawei culmine au salon de la technologie » publié sur le site Web de CTV News, un des participants au salon exprime ses préoccupations comme suit :

« Les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine seront sans aucun doute un sujet brûlant au salon MWC, en particulier dans le contexte de Huawei », a déclaré Shaun Collins, chef de direction de l'entreprise de recherche CCS Insight. « Il ne fait aucun doute que les opérateurs du monde entier craignent les effets néfastes que des sanctions draconiennes pourraient avoir sur leur capacité à utiliser l'infrastructure 5G de Huawei dans leurs plans de déploiement de la technologie 5G. »

Toujours selon ce reportage, les représentants américains ont déployé beaucoup d'efforts en coulisses pour suggérer qu'Ericsson (Suède) et le groupe finlandais Nokia devraient être les fournisseurs privilégiés d'équipements 5G.

Huawei était également très présent à Barcelone et a fait la promotion de ses équipements en attirant l'attention sur ses réseaux 5G moins onéreux avec la promesse de « vitesses de téléchargement extrêmement rapides et de réduction de décalage du signal - des avancées qui contribueront au développement de voitures autonomes, de robots d'usine et de la chirurgie à distance. »[1]

Il est clair que cette activité belliqueuse des États-Unis devient de plus en plus agressive et s'ingère dans le droit des pays de décider eux-mêmes, selon leur propre situation, du type de système de télécommunications qui sert le mieux leurs besoins. Les États-Unis justifient cette attaque flagrante contre Huawei en invoquant les menaces à leur sécurité nationale et accusent l'entreprise de télécommunication de permettre l'espionnage chinois dans le monde entier. C'est le cas classique de celui qui voit la paille dans l'oeil de l'autre mais pas la poutre dans le sien.

C'est un fait que, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis ont systématiquement créé un énorme réseau mondial d'espionnage. La création d'un État de sécurité nationale était devenue une priorité du gouvernement Truman pour défendre les États-Unis contre la « menace communiste » de l'URSS, qualifiée à l'époque non seulement de menace pour la sécurité nationale des États-Unis, mais également de menace pour « la civilisation elle-même ».[2]

Le Conseil de sécurité nationale (NSC) a été créé en juillet 1947 dans le cadre d'une réorganisation générale de l'appareil de sécurité nationale des États-Unis. Conformément au National Security Act de 1947, le rôle du NSC était de conseiller le président sur l'intégration des politiques nationales, étrangères et militaires en matière de sécurité nationale et de faciliter la coopération interinstitutionnelle.

En plus de la création de systèmes et d'organisations d'espionnage international (la CIA), l'Agence nationale de la sécurité (NSA) a été créée en 1952 pour assurer le renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) et la sécurité pour les opérations de réseau informatique (CNO), qui est maintenant connue sous le nom de cybersécurité.

À l'époque, le président Truman a nié que cela impliquerait de l'espionnage et des opérations secrètes pour soutenir des objectifs de politique étrangère, mais les États-Unis ont multiplié ce genre d'activités. En fait, une des premières actions du NSC a été d'autoriser l'ingérence secrète dans les élections italiennes en avril 1948.

L'institutionnalisation officielle des opérations secrètes a été établie dans le Rapport no 4 et le Rapport no 10/2 du Conseil de sécurité nationale, respectivement de décembre 1947 et de juin 1948.

L'État de la sécurité nationale, qui compte depuis au moins 17 organismes différents, a été à l'origine d'innombrables activités criminelles, dont des actes de terrorisme d'État pour imposer les intérêts des impérialistes américains à travers le monde.

Bien que les activités d'espionnage menées par les forces de sécurité des États-Unis contre ses propres citoyens et contre les peuples qui luttent contre le colonialisme et l'impérialisme dans le monde aient été exposées à de nombreuses reprises, l'étendue des activités d'espionnage américaines a été pleinement révélée en 2013 par Edward Snowden.

Edward Snowden, un ancien employé de la CIA et ancien consultant du gouvernement américain, a copié et divulgué des millions d'informations hautement classifiées de l'Agence nationale de la sécurité. Les documents ont révélé non seulement les activités de la NSA, mais aussi celles du Groupe des cinq yeux - les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande - et ont fait la lumière sur les vastes programmes secrets de surveillance de masse et de leurs capacités.

Bon nombre des documents publiés initialement par Edward Snowden et qui ont fait l'objet de reportages dans les médias grand public contenaient des détails sur l'unité « Opération d'une source spéciale » (SS0, Special Source Operation, un département de la NSA). En particulier, dans le cadre du programme PRISM, les fournisseurs de services - y compris Google, Apple, Microsoft, Facebook, YouTube, Paltalk, AOL et Yahoo - ont permis à la NSA de recueillir des données de communications à des fins d'analyse. La SSO a également mis en place des programmes de surveillance des réseaux de fibres optiques partout dans le monde - au moins une partie de l'accès aux réseaux de fibres optiques est obtenue grâce à la coopération de l'industrie. D'autres opérations ont été réalisées à l'insu des entreprises concernées.

Une autre catégorie de documents révèle les opérations de la NSA de surveillance des téléphones intelligents et des habitudes d'appel. Les données de localisation permettent à l'agence de détecter des relations auparavant inconnues entre des personnes utilisant son système CO-TRAVELLER. Les témoins (cookies) et les données des applications mobiles sont ciblés par plusieurs outils de la NSA. Les messages texte sont également recueillis régulièrement [3].

Les affirmations des États-Unis selon lesquelles Huawei est une menace à la sécurité nationale ne visent pas seulement à favoriser les intérêts privés des oligopoles de télécommunications qui sont désavantagés dans la concurrence avec la technologie Huawei mais, tout aussi important sinon plus, elles ont comme objectif de protéger leur réseau de cyberespionnage et de maintenir la domination américaine de la surveillance et de l'espionnage dans le monde entier.

Depuis des années, les États-Unis, avec leurs partenaires du Groupe des cinq yeux, dont le Canada et le Centre de la sécurité des télécommunications (CST), s'emploient systématiquement depuis des années à détruire Huawei. Un article paru récemment dans le Sydney Morning Herald d'Australie mentionne qu'en juillet 2018 une rencontre des dirigeants des services d'espionnage du Groupe des cinq a eu lieu en Nouvelle-Écosse. Le premier ministre Trudeau a également assisté à une partie de la réunion. L'article est intitulé : « Comment les Cinq yeux ont préparé la campagne pour tuer Huawei ». Au Canada, aucun reportage sur cette rencontre n'a été publié.

Selon cet article, « Dans les mois qui ont suivi ce dîner du 17 juillet, une campagne sans précédent a été menée par les participants - l'Australie, les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni - pour empêcher le géant chinois de la technologie Huawei de fournir des équipements pour leur prochaine génération de réseaux sans fil. »[4]

Depuis la rencontre en Nouvelle-Écosse, plusieurs responsables du renseignement ont fait des discours publics dans le cadre de cet effort coordonné pour interdire Huawei des réseaux 5G. L'article souligne que « Mike Burgess a remis Huawei à l'ordre du jour national quand, le 29 octobre, il est devenu le premier directeur général du Australian Signals Directorate à faire un discours public depuis la création de l'agence il y a en 70 ans. »

Les activités coordonnées des pays du Groupe des cinq montrent clairement que l'arrestation de Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, n'avait pas grand chose à voir avec « l'état de droit au Canada », mais bien plus avec la poursuite des attaques contre Huawei.

Notes

1. « U.S.-China Battle Over Huawei comes to head at tech show », Kelvin Chan, CTV News, 25 février 2019

2. « NSC 68 : United States Objective and Programs for National Security », 14 avril 1950

3. « NSA Prism Program Taps in to User Data of Apple Google and Others », Glenn Greenwald et Ewen Macaskill, Guardian, 7 juin 2013

4. « How the Five Eyes Cooked up the campaign to Kill Huawei », Chris Uhlmann et Angus Grigg, Sydney Morning Herald, 17 décembre 2018

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Événements récents au Venezuela

Le peuple vénézuélien tient bon face à l'escalade de la menace de guerre américaine


Les travailleurs gouvernementaux du Venezuela manifestent leur appui au gouvernement Maduro, le 14 mars 2019.

Ces dix derniers jours, le peuple du Venezuela et son gouvernement bolivarien ont travaillé ensemble comme une force organisée pour combattre et éliminer les effets d'une attaque massive contre le réseau électrique du pays.

La « guerre de l'électricité »


La centrale hydroélectrique Simon Bolívar (barrage de Guri), située dans l'État de Bolivar, la quatrième plus grande installation du genre au monde, fournit entre 70 et 80 % de l'approvisionnement en électricité du Venezuela.

Le jeudi 7 mars à 17 heures, le réseau électrique du Venezuela a été paralysé dans la majeure partie du pays, provoquant une panne d'électricité dans 18 des 23 États. Les effets ont été généralisés, touchant tout ce qui est alimenté en électricité, y compris les installations de pompage d'eau, les métros et les trains, les moyens de paiement électroniques largement utilisés dans le pays et de nombreux autres aspects de la vie quotidienne. La panne s'est poursuivie pendant cinq jours, de nouvelles attaques ayant suivi, tandis que des réparations étaient en cours les deux premiers jours. Le gouvernement vénézuélien a déterminé que la panne avait été causée par un sabotage, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

Le gouvernement a immédiatement tracé un plan pour protéger le peuple des dommages et faciliter le rétablissement des services le plus rapidement possible. La priorité a été la surveillance des hôpitaux et des cliniques. Puis est venue la distribution d'eau potable et de gaz dans les quartiers et la continuation du programme du Comité d'approvisionnement et de production locaux (CLAP), qui fournit des denrées de base à environ six millions de foyers. Les endroits de travail ont été fermés, les travailleurs ont eu quatre jours de confgé tandis que les écoles ont été fermées pendant un peu plus d'une semaine.

Les travailleurs se préparent à rétablir le réseau de distribution de l'eau à Caracas, le 12 mars 2019.

Selon l'enquête qu'il a pu mener jusqu'à maintenant, le gouvernement vénézuélien a rapporté que le sabotage est le résultat d'une série d'attaques cybernétiques, électromagnétiques et physiques. La première attaque cybernétique a visé le Système informatisé de supervision du contrôle et d'acquisition des données de la gigantesque centrale hydroélectrique Simon Bolívar (Barrage Guri) qui fournit environ entre 70 % et 80 % de l'électricité du pays. Moins de deux jours plus tard s'est produite une deuxième cyberattaque sur ce qui est considéré comme le « cerveau » du système de transmission à Caracas. Selon le gouvernement, ces attaques ont été lancées à partir des États-Unis.

Les attaques électromagnétiques semblent avoir été faites au moyen de dispositifs mobiles qui ont produit des impulsions à haute fréquence pour démolir les lignes principales de transmission dans certaines parties du pays. Un nombre de sous-stations électriques ont aussi été attaquées avec des explosifs et incendiées dans une autre tentative pour que le réseau s'effondre et que les dommages soient encore plus sérieux.

Dans ce qui n'était sûrement pas une coïncidence, il y a eu une explosion et un incendie le mercredi 13 mars dans deux réservoirs de pétrole appartenant à l'entreprise pétrolière d'État Pétroleos de Venezuela, SA (PDVSA) dans la région de la Ceinture de l'Orénoque.

Grâce aux efforts herculéens des travailleurs de l'électricité du pays et de ceux qui ont travaillé de manière organisée dans des conditions très difficiles pour faire en sorte que les besoins fondamentaux de la population soient comblés, et grâce au peuple vénézuélien lui-même qui a fait face à l'adversité avec patience et dans un esprit d'entraide mutuelle entre les gens, au lieu de se tourner contre son gouvernement comme lui demandaient de le faire des fantoches comme Juan Guaido et leurs maîtres de la Maison-Blanche, la tempête a été maîtrisée et une autre manoeuvre criminelle pour créer un prétexte pour une intervention humanitaire » a été déjouée.

Le 15 mars, le président Nicolas Maduro a annoncé que l'électricité était entièrement rétablie et que les systèmes de transport public et d'eau potable étaient en train d'être rétablis eux aussi.

Parlant de la situation qui prévaut depuis une semaine, Maduro a dit que le sabotage du réseau électrique du pays dans l'objectif de créer une agitation civile et d'utiliser l'occasion pour faire un assaut contre le pouvoir politique au pays porte un nom, soit le terrorisme. Il a dit qu'on a demandé à des experts internationaux d'aider différents ministères et institutions du gouvernement bolivarien à faire enquête sur cette attaque et sur comment elle a été menée, ajoutant que plusieurs pays et acteurs privés ont déjà offert d'aider au renforcement du réseau électrique et à son plein rétablissement.

Tandis que le gouvernement légitime du peuple vénézuélien a fait tout ce qu'il a pu pour corriger les dommages, rétablir les services et mettre en place des mesures pour minimiser les effets de la panne sur la santé et le bien-être de l'ensemble de population, non seulement de ses supporters, mais de tous ceux qui sont affectés, l'usurpateur Juan Guaido et ses maîtres de la Maison-Blanche ont sauté de joie à l'opportunité d'accuser « Maduro » d'avoir causé l'effondrement du réseau électrique et d'avoir aggravé la « crise humanitaire » qu'ils espèrent cyniquement utiliser pour une intervention militaire des États-Unis.


Le président Maduro annonce le rétablissement complet du service électrique, de l'eau potable et du transport public partout au Venezuela, le 15 mars 2019.

Le fantoche des États-Unis prétend avoir le contrôle tandis que ses maîtres aiguisent leurs sabres

Le lundi 11 mars, Guaido ait convoqué sa cour illégitime appelée Assemblée nationale qui, comme lui, ne reconnaît aucune autre autorité au pays sauf celle de Washington, pour obtenir l'approbation pour décréter « l'état d'urgence » en raison officiellement de la panne d'électricité. Cette mesure fait partie d'un plan qui consiste à se servir de l'article 187 de la constitution bolivarienne - qui n'a rien à voir avec cet objectif -, pour demander l'intervention militaire étrangère. Lundi, il a aussi émis un autre décret sans substance interdisant l'expédition de pétrole du Venezuela vers Cuba. Selon les médias, la prochaine étape sera de demander l'approbation de la cour pour des propositions touchant à la restructuration et la privatisation de PDVSA.

Après que Guaidó eut publié ses décrets, le conseiller à la Sécurité nationale de Trump, John Bolton, a pris les choses en main, avisant «les compagnies d’assurances et les transporteurs aériens» qu’il y aurait des conséquences si elles facilitaient l’envoi de brut vénézuélien à Cuba. Il a également averti l'Inde que si elle achete du pétrole du Venezuela, elle pourrait également être frappée de sanctions. Le 12 mars, Elliott Abrams a annoncé que de « nouvelles » sanctions importantes étaient prises contre le Venezuela et les institutions financières internationales. La veille, Donald Trump avait demandé au Congrès que le département d’État soit autorisé à transférer jusqu’à 500 millions de dollars d’autres fonds afin de « répondre à la crise » ou de « soutenir une transition démocratique » au Venezuela au cours de la prochaine année.

Le même jour, le secrétaire d’État Mike Pompeo a annoncé que tout le personnel diplomatique américain restant serait retiré du Venezuela. Bien que cela ait été ordonné par le Venezuela et que Pompeo ait tenu par le passé à souligner que les États-Unis ne reconnaissaient pas le gouvernement de Nicolás Maduro et n'agiraient que sous les ordres de sa marionnette Guaidó, cette fois il a tenu à préciser que la décision est venue des États-Unis à cause de « la détérioration de la situation » dans le pays et parce que le personnel diplomatique de l'ambassade était « devenu un obstacle pour la politique américaine », laissant le monde perplexe devant ce que cela pourrait vouloir dire. Cette semaine, le département d’État a également informé tous les citoyens américains résidant ou voyageant au Venezuela qu’ils « devraient quitte r» le pays.


De l'eau potable fraîche est livrée par camion dans les quartiers et aux hôpitaux.

Si on considère bien les choses, dont les précédents historiques de frappes des États-Unis et de l'OTAN et leur invasion, comme la Yougoslavie, l'Irak et la Libye, qui ont subi des attaques multilatérales semblables dont des sanctions pour mettre la population à l'épreuve, une guerre médiatique pour propager des mensonges et diaboliser ses dirigeants, et des opérations de sabotage contre son infrastructure nationale, on comprend que personne ne se laisse berner par cette « transition pacifique » des États-Unis et du Canada qui est en train d'échouer. L'intervention militaire n'a jamais disparue de l'ordre du jour, surtout en ce moment. Alors que la guerre civile s'exacerbe entre les factions rivales de l'oligarchie américaine et que plusieurs de leurs partenaires juniors au sein du Groupe de Lima s'enfoncent dans leur propre crise de légitimité, déclencher une guerre pour des idéaux « humanitaires » ou pour « protéger » la population civile pourrait être perçu par ces forces réactionnaires comme une façon de détourner l'attention de leurs propres problèmes.

Tous avec le peuple du Venezuela

Affiche annonçant une célébration, le 16 mars, de la victoire du peuple vénézuélien dans la défense de la nation (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le moment est venu d'intensifier les actions de toutes sortes à la défense du peuple vénézuélien et de son droit de résoudre ses problèmes sans ingérence étrangère ni menaces, et de défendre sa souveraineté et son droit à l'autodétermination. Il faut exiger du gouvernement canadien qu'il cesse de se prêter aux machinations illégitimes et mensongères des bellicistes américains au sujet de « restaurer la démocratie et les droits humains » au Venezuela, y compris l'exigence que l'élection présidentielle de mai 2018 remportée par Nicolas Maduro soit reprise. Le véritable objectif des États-Unis et de ceux qui l'apaisent est la violation des droits du peuple vénézuélien et non pas leur défense. L'oligarchie mondiale veut s'emparer des vastes richesses du Venezuela en les enlevant au peuple et mettre fin à la révolution bolivarienne et aux gains économiques, sociaux et politiques obtenus qu'elle a apportés aux travailleurs. Le peuple vénézuélien serait à nouveau appauvri alors que ses avoirs publics et ses services seraient privatisés et des mesures d'austérité draconiennes lui seraient imposées, dictées par les lords de la finance internationale dirigée par le FMI, la Banque mondiale, la Banque de développement interaméricaine et d'autres institutions. Ce serait ouvrir la porte au désastre.


Journée d'action « Ne touchez pas au Venezuela ! » à Los Angèle le 16 mars 2019

(Sources : Reuters, Venezuelanalysis, Prensa Latina, TeleSur, AVN. Photos: Min Mujer, AVN)

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Cuba condamne le sabotage terroriste contre le réseau électrique du Venezuela

Le Gouvernement révolutionnaire de Cuba condamne fermement le sabotage perpétré contre le système d'approvisionnement en électricité au Venezuela, qui constitue un acte terroriste visant à porter préjudice à la population sans défense d'une nation entière et à s'en servir comme otage dans la guerre non conventionnelle déclenchée par les États-Unis contre le gouvernement légitime dirigé par le camarade Nicolas Maduro Moros et l'union civile et militaire du peuple bolivarien et chaviste.

Des politiciens étasuniens se sont hâtés de célébrer un acte qui prive la population d'un service de base fondamental, qui laisse les hôpitaux sans l'énergie nécessaire pour pratiquer des opérations, interrompt d'autres services essentiels à la vie quotidienne, comme l'alimentation, l'approvisionnement en eau, les transports, les communications, la sécurité publique, le commerce, les transactions bancaires et les paiements par carte, affecte le travail en général et nuit au fonctionnement des écoles et des universités.

La séquence et les modalités des événements rappellent le sabotage de l'industrie pétrolière en 2002, perpétré à l'époque par une entreprise étasunienne propriétaire et chargée de l'exploitation du système automatisé de production, raffinage, transport et distribution de la production.

Ces actes s'inscrivent dans le cadre de la guerre économique et financière sans merci à laquelle le Venezuela est soumis, dans la claire intention de briser, par des pénuries et des privations, la volonté politique et souveraine d'un peuple.

Il s'agit d'une escalade dans la guerre non conventionnelle dirigée par le gouvernement des États-Unis contre ce pays frère, qui intervient à la suite de l'échec de la provocation montée le 23 février dernier dans la tentative de forcer l'entrée d'une prétendue « aide humanitaire » au Venezuela, en défiant les autorités légitimes de ce pays, en violation du droit international et des normes et principes de la Charte des Nations unies, dans le but de causer des morts et des violences à grande échelle comme prétexte à une « intervention humanitaire ».

L'expérience de l'histoire même de Cuba et de celle d'autres pays de la région démontre que ces actions sont le prélude à des actes de violence de plus grande envergure, comme le fut l'invasion armée de Playa Giron en 1961. La communauté internationale a suffisamment de preuves pour se tenir en alerte.

L'usurpateur et « président » autoproclamé fabriqué par les États-Unis a déclaré publiquement que, le moment venu, il invoquerait l'article 187 de la Constitution pour autoriser l'utilisation de missions militaires étrangères dans le pays, et il a répété exactement la même phrase que ses mentors étasuniens : « Toutes les options sont sur la table ». Il ne lui reste plus qu'à recevoir l'ordre de Washington, car on sait que lors de son voyage en Amérique du Sud, il a déjà demandé à certains gouvernements de soutenir une intervention militaire dans son pays.

L'offensive contre le Venezuela s'accompagne d'une campagne féroce de propagande maccartiste et de mensonges, coordonnée par le conseiller à la Sécurité nationale de ce pays, John Bolton, comme prétexte pour l'application par la force de la Doctrine Monroe, activement soutenue par le sénateur anticubain Marco Rubio, qui, faisant un usage frénétique des réseaux sociaux, confirme son attention et son implication personnelle et conspiratrice dans les manoeuvres contre le Venezuela.

Parmi les déclarations les plus persistantes et les plus éhontées figure la calomnie selon laquelle Cuba possède « entre 20 et 25 000 effectifs militaires au Venezuela », qui « exercent une domination » dans ce pays frère et souverain, et qui maintiennent « sous la menace » les membres de la glorieuse et combative Force armée nationale bolivarienne. Cuba rejette catégoriquement ce mensonge, tout comme elle rejette fermement toute insinuation selon laquelle il y aurait une quelconque subordination politique du Venezuela à Cuba ou de Cuba au Venezuela.

John Bolton est un menteur avéré aux états de services qui ne datent pas d'hier. C'est ce même fonctionnaire qui, en 2002, a accusé Cuba de posséder un programme de mise au point d'armes biologiques, un mensonge que son chef de l'époque, l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, et l'ancien président James Carter, ont publiquement démenti. Cette fausse rumeur avait également amené le Congrès à ouvrir une enquête sur Bolton.

Bolton a également figuré parmi les promoteurs de l'affirmation mensongère selon laquelle le gouvernement irakien en 2003 détenait des armes de destruction massive et un programme de mise au point de ces armes qui, répétée à toutes les instances du gouvernement étasunien et amplifiée par les grands médias, a servi de prétexte à l'agression et à l'occupation militaire de ce pays du Moyen-Orient par les États-Unis, au prix de près d'un million de morts et de déplacés irakiens, ainsi que de milliers de soldats étasuniens tués et blessés durant cette campagne militaire qui avait également pour objectif le pétrole.

Comme il a été annoncé publiquement, et les personnes honnêtes et informées le savent, la relation bilatérale entre Cuba et le Venezuela est basée sur le respect mutuel, sur la vraie solidarité, sur l'engagement commun bolivarien et martinien, fidéliste et chaviste, sur l'intégration de « Notre Amérique », indépendante et souveraine ; sur la volonté de pratiquer la coopération complémentaire entre les peuples du Sud et sur la détermination à appliquer et défendre la Proclamation de l'Amérique latine et les Caraïbes comme Zone de paix.

Un peu plus de 20 000 Cubains, pour la plupart des femmes, dont 96 % se consacrent à la prestation de services de santé à la population, et d'autres qui travaillent dans des secteurs tels que l'éducation, la culture, le sport et l'agroalimentaire, participent aux projets menés dans le cadre de l'Accord intégral de coopération signé par les deux pays.

L'impact cumulé de cette coopération au Venezuela, pour ne citer que quelques chiffres, a permis de sauver 1 473 117 vies, de réaliser 717 029 310 examens de diagnostic médical, de redonner la vue à 62 031 309 personnes, d'administrer 12 915 648 vaccins contre la rougeole et la tuberculose, auquel il faut ajouter les 3 095 546 personnes qui ont été alphabétisées.

Il est totalement faux que Cuba participe à des opérations de la Force armée nationale bolivarienne ou des services de sécurité. Il s'agit d'une calomnie délibérément répandue par le gouvernement des États-Unis. Lorsque Bolton, d'autres politiciens et représentants du gouvernement étasunien y font référence, ils mentent délibérément à des fins politiques agressives, parce qu'ils ont suffisamment de données et d'informations et ils savent la vérité.

Cuba n'intervient pas dans les affaires intérieures du Venezuela, tout comme le Venezuela n'intervient pas dans les affaires intérieures de Cuba.

Contrairement aux États-Unis, qui possèdent quelque quatre-vingt bases militaires en Amérique latine et dans les Caraïbes, dont celle qui usurpe le territoire cubain à Guantanamo, et environ huit cents de par le monde qui comptent plus de 250 000 soldats. Cuba n'en possède aucune dans aucun pays, Cuba n'a ni spécialistes de la torture ou de la répression policière, ni prisons secrètes, ni forces navales ou aériennes patrouillant sur les côtes ou l'espace aérien d'États souverains, ni satellites pour surveiller chaque détail.

À travers le mensonge, l'impérialisme a encouragé le putsch sanglant d'Augusto Pinochet au Chili et de nombreux autres coups d'État et dictatures répressives dans la région. Par des mensonges, plus de 10 000 citoyens sans défense ont été tués lors de l'invasion militaire du Panama en décembre 1989. Et c'est aussi à coups de mensonges que furent lancées l'agression militaire et la déstabilisation de la Libye.

C'est avec des mensonges que les États-Unis et d'autres puissances ont maintenu jusqu'à la dernière minute leur soutien total au régime honteux de l'apartheid en Afrique du Sud.

Le gouvernement révolutionnaire prévient et dénonce que la tendance du gouvernement des États-Unis à mentir sans aucune retenue et sans scrupules a déjà eu dans le passé des conséquences dangereuses qui pourraient se répéter aujourd'hui.

(La Havane, le 11 mars 2019)

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Deuxième sommet RPDC-États-Unis

Les États-Unis sapent le principe de la réciprocité


Le deuxième sommet entre le président Kim Jong-un, dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et Donald Trump, président des États-Unis, a eu lieu à Hanoï, au Vietnam, les 27 et 28 février et s'est terminé de manière inattendue sans un accord.

Peu avant le sommet, les agences de nouvelles avaient laissé entendre que les réunions de haut niveau en préparation pour le sommet avaient permis d'en arriver à des ententes provisoires, dont la signature d'une déclaration symbolique de paix qui mettrait fin à la Guerre de Corée et permettrait le rapatriement par la RPDC d'autres restes de soldats américains tués dans la Guerre de Corée et l'établissement par la RPDC et les États-Unis de bureaux de liaison conjoints dans leur pays respectif. Pour ce qui est de la question nucléaire et des sanctions, il a été dit que la RPDC suspendrait la production de matériels nucléaires à son réacteur de Yongbyon si en échange les États-Unis entreprenaient des démarches auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour que celui-ci offre un répit à la RPDC en levant, du moins partiellement, les sanctions, ce qui faciliterait la coopération économique intercoréenne. Rien de cela ne s'est produit.

De récents développements semblent indiquer qu'un changement de tactique du côté américain, qui semble maintenant vouloir saper unilatéralement le principe de la réciprocité nécessaire à la négociation et plutôt favoriser l'approche du « tout ou rien », a empêché la conclusion d'un accord au sommet de Hanoï.

Même si, à la clôture du sommet de Hanoï, les deux parties ont déclaré qu'aucune porte n'avait été fermée pour résoudre leurs différends par des négociations, qu'elles quittaient le sommet en bons termes et restaient ouvertes à des pourparlers ultérieures, il est maintenant devenu évident que rien ne permet objectivement à la RPDC de prendre part aux négociations lorsque les États-Unis dictent les conditions.

Dans le même ordre d'idées, la vice-ministre des Affaires étrangères de la RPDC, Choe Son Hui, lors d'un breffage pour diplomates et médias étrangers à Pyongyang le 15 mars, a déclaré que la RPDC était profondément déçue par l'échec des deux parties à parvenir à un accord lors du sommet de Hanoï, rapporte l'Associated Press. Elle a ajouté que la RPDC n'avait maintenant aucune intention de compromettre ou de poursuivre les négociations à moins que les États-Unis ne prennent des mesures proportionnées aux changements apportés par la RPDC, comme le moratoire de 15 mois sur les lancements et les essais, et modifient leur « calcul politique ». Elle a laissé entendre que même si Trump était plus disposé à parler, soulignant même la mystérieuse merveilleuse chimie chaleureuse entre les deux dirigeants, une atmosphère d'hostilité et de méfiance était créée par les exigences intransigeantes du secrétaire d'État Mike Pompeo et du conseiller à la sécurité nationale, John Bolton. Elle a noté que les déclarations des principaux conseillers de M. Trump depuis le sommet avaient encore aggravé le climat. « Le maintien de ce moratoire ou non incombe à notre président de la commission des affaires d'État », a-t-elle déclaré, ajoutant que cette décision serait prise prochainement.

Entretemps, les États-Unis et la République de Corée (RdC) ont annoncé que le 2 mars le secrétaire d'État par intérim des États-Unis, Patrick Shanahan, et le ministre de la Défense de la RdC, Jeong Kyeong-doo, ont décidé de mettre un terme aux exercices militaires Key Resolve et Foal Eagle pour « permettre la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », selon un communiqué du Pentagone.

Le facteur principal à ne pas oublier dans tout cela est le rôle du peuple coréen lui-même et de ses propres initiatives pour renforcer les relations intercoréennes. Ils restent au coeur de la résolution des questions de paix interconnectées (y compris la fin de la menace nucléaire américaine) et la réunification. Le peuple coréen et ses dirigeants ont jugé que les relations intercoréennes devaient se développer au rythme tel qu'établi par eux, et qu'elles ne sont pas liées au développement des relations entre la RPDC et les États-Unis ni aux exigences qui s'y rattachent.[1] Les relations intercoréennes vont continuer de se développer en dépit du sommet écourté de Hanoï et vont certainement contribuer à la préparation des conditions requises pour que la RPDC et les États-Unis retournent à la table et en arrivent aux résultats requis.

Le déroulement du sommet


Le premier jour du sommet, le président Trump et le président Kim ont commencé par se serrer la main et échanger des salutations, accompagné de quelques brèves remarques à la presse vers 18 h 30, heure locale. Les deux présidents ont ensuite entamé une conversation et ont participé à un bref sommet en tête-à-tête, après quoi les deux côtés se sont rencontrés pour un dîner au Sofitel Legend Metropole Hanoï. Étaient aussi présents au repas le secrétaire d'État Mike Pompeo et le chef de cabinet par intérim Mick Mulvaney du côté américain, le président du Parti du Travail de Corée et directeur du département du Front uni Kim Yong Chol et le ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho du côté de la RPDC.

Le président Trump et le président Kim ont commencé le deuxième jour du sommet par une réunion en tête-à-tête, suivie d'une réunion élargie. Les réunions se sont poursuivies pour environ quatre heures et demie. Un déjeuner de travail était prévu pour midi et une cérémonie de signature d'un accord devait suivre autour de 14 heures. Trump devait donner une conférence de presse à 16 heures.

Vers 12 h 30, l'attachée de presse de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a annoncé que le sommet prendrait fin dans les prochaines 30 ou 45 minutes et que la conférence de presse de Trump allait se tenir vers 14 heures, deux heures plut tôt que prévu. « Aucune entente n'a été conclue en ce moment, mais les équipes respectives sont impatientes de se réunir à nouveau dans l'avenir », a dit Sanders.

Conférence de presse de clôture des États-Unis et positions prises après le sommet de Hanoï

Trump a dit du sommet : « Je crois que nous avons eu un moment très productif. Nous avons pensé, j'ai pensé et le secrétaire Pompeo a pensé que le moment n'était pas propice pour signer quelque chose. Je vais laisser le secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo en parler. [...] Nous avons passé une bonne partie de la journée avec Kim Jong-un [...] Et je pense que notre relation est très solide. Mais en ce moment – nous avions des options, mais nous avons décidé de ne pas aller de l'avant avec ces options. Attendons voir où cela nous mène. Mais les deux jours ont été très intéressants et, je crois vraiment, les deux jours ont été très productifs. Mais parfois on doit quitter la table et c'est ce qui s'imposait. Je vais laisser Mike vous parler à ce sujet pour quelques minutes, s'il vous plaît. »

Le secrétaire Pompeo a dit poursuivant dans la même veine : « Nous nous étions mis au travail, nos équipes – l'équipe que j'ai dirigée, ainsi que les nord-Coréens – pendant des semaines dans un effort pour préparer le terrain pour qu'au sommet nous puissions faire un grand pas en avant – un pas important dans le même sens que l'entente que nos deux dirigeants ont conclue à Singapour, en juin de l'année dernière.

« Nous avons réalisé de réels progrès. Et, en effet, nous avons réalisé encore plus de progrès lorsque les deux dirigeants se sont rencontrés dans les dernières 24, 36 heures. Malheureusement, nous ne nous sommes pas rendus jusqu'au bout. Nous n'avons pas abouti à quelque chose qui ultimement serait acceptable pour les États-Unis d'Amérique. Je crois que le président Kim espérait qu'on y arrive. Nous lui avons demandé d'en faire davantage et il n'était pas prêt à le faire. Mais je suis toujours optimiste. J'ai espoir que les équipes se réuniront à nouveau dans les jours et les semaines qui suivent et qu'elles continueront de trouver des solutions à un problème très complexe.

« Nous avons dit dès le début que ce serait un long processus. Nos équipes ont commencé à mieux se connaître. Nous savons où sont les limites. Nous avons cerné certains des défis qui se présentent à nous.

« Et je pense qu'à mesure que nous y travaillerons dans les jours et les semaines qui suivent, nous pourrons réaliser des progrès afin d'éventuellement en arriver à ce que tout le monde veut, c'est-à-dire la dénucléarisation de la Corée du nord, la réduction du risque qui se pose au peuple américain et aux peuples partout dans le monde.

Dans un discours en Iowa le 4 mars, Pompeo a dit qu'il espérait envoyer une équipe de négociateurs à Pyongyang au cours des prochaines semaines, bien qu'il n'avait pas encore obtenu la réponse de la RPDC à ce sujet.

Répondant à la question d'un journaliste sur la possibilité d'un troisième sommet, Trump a dit : « Fondamentalement, ils voulaient que les sanctions soient levées au complet, ce que nous ne pouvions accepter. [Notre souligné] Ils étaient prêts à dénucléariser une grande partie des régions que nous voulions qu'ils dénucléarisent, mais nous ne pouvions pas abandonner toutes les sanctions en retour. Donc nous continuons de travailler et nous verrons. Mais nous avons dû quitter la table face à cette proposition en particulier. Nous avons dû nous retirer là-dessus. »

L'affirmation de Trump selon laquelle la RPDC avait demandé quelque chose que les États-Unis ne pouvaient pas accepter s'est révélée plus tard être l'inverse de ce qui s'est passé. En fait, ce sont les États-Unis qui ont demandé à la RPDC de procéder à une dénucléarisation complète avant d'envisager d'alléger les sanctions, ce que la RPDC a précisé lors de sa propre conférence de presse plus tard dans la journée. (Voir ci-dessous)

Les remarques du représentant spécial des États-Unis pour la Corée du nord, Stephen E. Biegen, à la suite du Sommet de Hanoï, indiquent un changement important dans la position des États-Unis qui remettent en cause la nécessité d'un processus mutuel étape par étape/action pour action par les deux parties comme base de confiance et de progrès dans les relations RPDC-États-Unis, un changement de la position qu'il a donnée peu de temps avant le sommet.

Dans un discours prononcé le 31 janvier à l'Université de Stanford, Biegun a déclaré : « Pour notre part, nous avons informé nos homologues nord-coréens que nous sommes prêts à poursuivre - simultanément et parallèlement - tous les engagements pris par nos deux dirigeants lors de leur déclaration commune faite à Singapour l'été dernier, ainsi que la planification d'un avenir brillant pour le peuple coréen et des nouvelles opportunités qui s'ouvriront lorsque les sanctions seront levées et que la péninsule coréenne sera en paix, à condition que la Corée du nord respecte également son engagement en faveur d'une dénucléarisation finale et pleinement vérifiable.

[...]

« Le président Kim a qualifié les prochaines étapes comme étant les installations d'enrichissement du plutonium et de l'uranium en Corée du nord lorsque les États-Unis auront pris des mesures correspondantes. Ce que sont précisément ces mesures est la question que j'entends discuter avec mon homologue nord-coréen lors de nos prochaines réunions. Pour notre part, nous sommes prêts à discuter de nombreuses actions susceptibles de contribuer à instaurer la confiance entre nos deux pays et à faire progresser parallèlement les objectifs du sommet de Singapour qui visent à transformer les relations, à instaurer un régime de paix permanent dans la péninsule et à mener à bien la dénucléarisation. »

Le 11 mars, lors de la conférence internationale sur la politique nucléaire de Carnegie, Biegun a déclaré : « Nous n'allons pas procéder à une dénucléarisation progressive. Le président a été clair sur ce point et cela constitue une position autour de laquelle le gouvernement des États-Unis est uni. Notre but, notre objectif est la dénucléarisation finale entièrement vérifiable de la Corée du nord. » Biegun a ensuite répété la désinformation selon laquelle une position inacceptable d'allégement total des sanctions par la RPDC avait bloqué les négociations et que, néanmoins, les États-Unis demeureraient engagés sur le front diplomatique.

Le refus des États-Unis d'adhérer au principe d'action pour action inhérent aux négociations sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne est ce qui a miné le Cadre agréé de 1994 et les Pourparlers à six de 2005.

Clarifications et évaluation du sommet par la RPDC

Le dernier jour du sommet de Hanoï, le ministre des Affaires étrangères de la RPDC, Ri Yong Ho, a convoqué une conférence de presse pour clarifier le point de vue de son pays et faire part de son évaluation du déroulement du sommet.

Le ministre des Affaires étrangères de la RPDC Ri Yong Ho

« Nous n'avons pas demandé que toutes les sanctions soient levées, seulement quelques-unes. Nous demandons que soient levées cinq des onze sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, celles adoptées entre 2016 et 2017, et plus spécifiquement les mesures qui touchent à l'économie civile et aux moyens de subsistance du peuple, a dit Ri, cité dans le quotidien sud-coréen Hankyoreh. Nous avons fait une proposition réaliste au cours de ce sommet selon les principes d'une solution à petits pas et d'un renforcement de la confiance qui ont été élaborés ensemble pendant notre premier sommet à Singapour en juin 2018. »

« Notre proposition était que si les États-Unis levaient certaines des sanctions des Nations unies, ou autrement dit certains aspects de ces sanctions qui ont des répercussions sur l'économie et sur les moyens de subsistance du peuple, nous allions complètement et de façon permanente démanteler les installations de production de tout matériel nucléaire, y compris le plutonium et l'uranium, dans le complexe de Yongbyon, au moyen d'un projet conjoint de techniciens de nos deux pays, avec la présence d'experts américains, a dit Ri. Compte tenu du niveau de confiance actuel entre nos deux pays, c'est le plus loin que nous pouvons aller en termes de dénucléarisation pour le moment. »[2]

Il a poursuivi : « Ce qui est encore plus important pour nous dans toute démarche de dénucléarisation est la question d'une garantie de sécurité. Mais comme nous pensions que les États-Unis n'étaient pas à l'aise en ce moment de prendre des mesures militaires, nous avons suggéré une levée partielle des sanctions comme mesure équivalente. »

« Pendant le sommet, nous avons aussi fait part de notre volonté de nous engager par écrit à cesser de façon permanente nos essais nucléaires et nos essais de tirs de missiles à longue portée afin de dissiper les inquiétudes des États-Unis », a-t-il souligné.

Pour ce qui est du développement futur des pourparlers, Ri a affirmé : « Lorsque nous aurons traversé l'étape du renforcement de la confiance, nous pourrons réaliser des progrès plus rapides dans le processus de dénucléarisation. Mais au cours des pourparlers, les Américains ont constamment insisté pour que nous ne nous limitions pas à fermer les installations nucléaires de Yongbyon, et, par conséquent, il était devenu évident que les États-Unis n'étaient pas prêts à accepter notre proposition. Il est difficile de dire si en ce moment nous pouvons conclure une meilleure entente que celle que nous avons proposée à l'étape actuelle. Même cette occasion ne se présentera peut-être pas à nouveau. Cette position de principe qui est la nôtre ne changera pas d'un iota, et même si les Américains proposent de nouvelles négociations, notre proposition restera la même. »

La vice-ministre des Affaires étrangères, Choe Son-hui, lors d'une période de questions avec les journalistes suite aux commentaires du ministre Ri, a affirmé que le président Kim était conscient que les conditions pour la signature d'une entente n'étaient pas au rendez-vous. Choe a poursuivi en disant, tel que cité dans Hankyoreh, « Comme le président Kim a vu que les Américains n'étaient pas prédisposés à offrir ne serait-ce qu'une levée partielle des sanctions pesant sur l'économie civile, j'ai l'impression qu'il a sans doute perdu un peu son enthousiasme sur la possibilité d'en arriver à une entente avec les Américains à l'avenir. »

Elle a ajouté : « D'après mes observations du sommet, j'ai l'impression que le président Kim a du mal à comprendre comment les Américains font leurs calculs. » Elle a expliqué que l'offre de la RPDC était de fermer complètement le complexe nucléaire de Yongbyon avec toutes ses installations nucléaires, y compris les usines de plutonium et d'uranium, avec la présence d'experts américains. Elle a fait valoir qu'il s'agissait d'une offre sans précédent et s'est dite inquiète que les États-Unis aient raté cette occasion importante en refusant l'offre.

Notes

1. Voir « Approfondissement des relations intercoréennes », LML, 25 février 2019

2. En vertu des sanctions, le Conseil de sécurité interdit entre autres la vente de technologie à double usage, les véhicules, la machinerie et les métaux à la RPDC, gèle les actifs d'individus de la RPDC accusés de participer au programme nucléaire de ce pays, interdit l'exportation d'équipement électrique, de charbon, de minéraux, de fruits de mer et d'autres aliments de la RPDC, ainsi que les produits agricoles, le bois, les textiles et les pierres. Aussi, en vertu des sanctions, la vente de gaz naturel à la RPDC est interdite et les droits de pêche de celle-ci sont limités. Les sanctions ont mis la RPDC à rude épreuve pendant des décennies, lui faisant perdre des billions de dollars en revenus commerciaux et imposant un châtiment collectif à son peuple épris de paix.

(Sources : Associated Press, Hankyoreh, whitehouse.gov, KCNA, www.korea.net)

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L'esprit du Mouvement du Premier Mars pour l'indépendance est toujours vivant en Corée


Commémoration du centenaire du Mouvement du Premier Mars à Séoul

Le 1er mars, le peuple coréen a souligné le centenaire du Mouvement du Premier Mars. Ce mouvement, qui a débuté le 1er mars 1919, a été un tournant dans la lutte nationale pour l'indépendance et l'autodétermination contre l'occupation impérialiste japonaise. Il a été une source d'inspiration dans la lutte pour l'émancipation et il est toujours vivant aujourd'hui dans la lutte pour la paix et la réunification nationale de la Corée.

Le 1er mars 1919 à l'aube, des étudiants et des activistes coréens se sont rassemblés à Séoul, la capitale, et y ont déclaré l'indépendance de la Corée du Japon. Ce mouvement s'est répandu aux quatre coins de la péninsule et s'est poursuivi pendant un an. Dans son livre, La lutte de la Corée pour sa liberté, le témoin Frank McKenzie observe : « De nombreuses copies de la déclaration d'indépendance étaient prêtes. Elles ont été distribuées grâce surtout à des écoliers et des écolières, parfois des femmes, chaque ville ayant été divisée en districts. Avant longtemps, toutes les classes de la communauté étaient unies. Des hommes qui avaient été anoblis par les Japonais côtoyaient les coolies, les marchands mettaient la clé dans leurs boutiques, les policiers qui avaient travaillé pour les Japonais se dépouillaient de leurs uniformes et se joignaient aux foules, les portiers, les travailleurs manuels, les universitaires et les prêcheurs, hommes et femmes, tous se rassemblaient. »


Une immense procession de manifestants coréens scandant « Mansei » après avoir
présenté la déclaration d'indépendance au consulat américain. L'édifice du consulat
est à l'arrière-plan — à Séoul.

Près de 2 000 000 de Coréens ont participé à plus de 1 500 manifestations au cours de cette période. Ils ont subi la répression brutale de l'armée japonaise. Sept mille patriotes ont été tués par l'armée et la police japonaises et près de 16 000 personnes ont été blessées. Près de 46 000 personnes ont été arrêtées et plusieurs ont été incarcérées, torturées ou tuées. Les Japonais ont incendié plus de 700 maisons privées, plusieurs églises et des écoles pour tenter de mater la vague grandissante de la lutte du peuple coréen pour la liberté et l'indépendance. Même si les occupants militaires japonais ont pu provisoirement supprimer le mouvement de protestation populaire, les graines de la libération nationale avaient été semées. Les activistes politiques exilés ont formé leurs propres organisations en Chine, en Russie et ailleurs et ont continué de se battre pour la liberté. Plus tard, dans les années 1930, des mouvements de guérilla ont été formés en Chine et en Mandchourie pour lutter contre l'occupant japonais. L'une de ces formations était l'Armée antijaponaise du Nord-Est dirigée par Kim Il Sung, le fondateur et le premier dirigeant de la République populaire démocratique de Corée. Ces luttes armées ont éventuellement vaincu le Japon et libéré la Corée le 14 août 1945.

L'occupation japonaise de la Corée a été la conséquence de la montée du Japon en tant qu'État impérialiste vers la fin du XIXe siècle. Après avoir vaincu la Russie dans la guerre russo-japonaise de 1905, le Japon impérial a annexé la Corée. Par une entente secrète entre impérialistes en 1905 – l'Accord de Taft-Katsura –, les États-Unis ont « reconnu » les revendications du Japon vis-à-vis la Corée et le Japon a « reconnu » les revendications des États-Unis vis-à-vis Hawaï (un royaume indépendant annexé par les États-Unis en 1898) et les Philippines (saisies comme butin de guerre par les États-Unis en 1899 à la suite de leur victoire dans la guerre hispano-américaine).

En novembre 1905, le Japon a imposé le traité d'Eulsa à la Corée, la privant de sa souveraineté et faisant d'elle un protectorat du Japon. Le peuple coréen a résisté à cet acte d'agression. Il a résisté de plusieurs façons, y compris par le recours à la guérilla avec la participation de milliers de combattants qui s'appelaient « l'Armée des Justes » contre les troupes japonaises, lutte qui s'est poursuivie au cours des cinq prochaines années jusqu'à ce que la lutte armée devienne clandestine et que le Japon annexe la Corée en avril 1910.

Il s'est ensuivi un règne de terreur. Les terres des Coréens ont été confisquées et données aux fermiers japonais et plusieurs personnes ont perdu leur moyen de subsistance. Près de 100 000 propriétaires et fermiers ont été amenés du Japon en Corée. Les Coréens se voyaient interdire de parler leur langue et forcés d'apprendre le japonais et d'adopter des noms japonais. Les trésors culturels coréens ont été pillés et expédiés au Japon. Des dizaines de milliers de Coréens ont été forcés de fuir ou étaient recrutés pour travailler dans des conditions d'esclavage dans l'industrie japonaise. La dissidence politique fut supprimée. Des compagnies manufacturières japonaises s'installèrent pour exploiter les ressources naturelles de la Corée. Les impérialistes ont cherché en quelque sorte à assimiler les Coréens à leur empire.

Le peuple coréen, avec son long et glorieux passé de résistance contre les Chinois, les Russes et l'agression des États-Unis contre leur pays, n'allait pas laisser faire les militaristes japonais. À la fin de la Première Guerre mondiale, inspirés par la révolution russe et le mouvement des peuples coloniaux pour leurs droits, près de 600 étudiants coréens vivant et étudiant à Tokyo, au Japon, ont organisé une réunion secrète et ont ensuite proclamé l'Indépendance de la Corée lors d'une manifestation en février 1919. Les étudiants ont réussi à envoyer clandestinement leur déclaration à Séoul où elle est devenue une inspiration pour le Mouvement du Premier Mars.

Le préambule de la déclaration du Premier Mars se lit ainsi :

« Nous, les représentants du peuple coréen, par la présente, déclarons à toutes les nations du monde, l'Indépendance de la Corée et la Liberté du peuple coréen ; et nous annonçons à nos enfants et petits-enfants les grands principes d'égalité humaine et le droit éternel de notre propre préservation. Pleins d'une auguste vénération pour les cinq mille ans de notre histoire et au nom de nos vingt millions d'habitants loyaux et unis, nous déclarons notre Indépendance pour garantir le libre développement de nos enfants dans tous les temps à venir ; en conformité avec la conscience éveillée de l'homme dans cette nouvelle ère. Ceci est la claire inspiration de Dieu, le principe vivant de l'âge présent et le juste droit de la race humaine. »

C'est ce même esprit qui inspire le mouvement du peuple coréen aujourd'hui alors qu'il lutte pour réunifier son pays divisé, établir la paix dans la péninsule coréenne et s'imposer en tant que nation indépendante parmi les nations du monde.


Séoul, 1er mars 2019

(Sources : www.declarationproject.com, www.britannica.com, www.korea.net)

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Célébrations de la Journée internationale des femmes 2019

Les femmes partout dans le monde luttent pour s'investir du pouvoir


Toronto, 9 mars 2019

Il y a cent huit ans, la Journée internationale des femmes était célébrée pour souligner la lutte des femmes pour le droit de vote, pour le droit de participer pleinement aux affaires politiques de leur pays et pour occuper la place qui leur revient de droit à l'avant-garde de tous les domaines de l'activité humaine.

Depuis lors, les femmes du monde entier se sont retrouvées aux premiers rangs de la lutte pour s'investir du pouvoir et cette année n'a pas fait exception. Des activités ont eu lieu partout au Canada pour marquer le 8 mars et des actions de masse ont pu être observées dans le monde entier où les femmes ont affirmé leur droit de parole et de contrôle sur toutes les affaires de la société. Les progrès d'une société se mesurent par le degré auquel les femmes ont gagné leur émancipation, ce qui va de pair avec l'émancipation de l'ensemble de la classe ouvrière.

Au Canada, lors des rassemblements, marches et réunions de toutes sortes les femmes ont débattu de leurs préoccupations et ont réitéré leur demande que fin soit mise à la brutale offensive antisociale néolibérale et que le gouvernement prenne ses responsabilités sur des questions telles que les droits des travailleurs, le logement, les soins de santé et la garde d'enfants. Fait important, elles ont exigé la fin de la participation du Canada à l'agression impérialiste américaine et déclaré : « Ne touchez pas au Venezuela ! » Les participantes ont réclamé un statut pour les travailleurs migrants à leur arrivée et se sont rangées aux côtés des femmes autochtones qui exigent courageusement que la situation où les femmes et les filles sont considérées comme une cible légitime d'attaque soit reléguée au passé.

Aux États-Unis, des réunions et des rassemblements ont suivi les actions de masse organisées le 19 janvier en faveur des droits des femmes et contre la présidence de Trump et ce qu'elle représente, organisés à l'occasion du deuxième anniversaire de l'assermentation de Trump.

À Cuba, le 10e congrès de la Fédération des femmes cubaines s'est tenu à La Havane, auquel ont assisté environ 360 déléguées et 40 invités. Le Congrès a fait le bilan des progrès accomplis en ce qui concerne le niveau de participation des femmes aux postes de direction et à l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, où les femmes représentent depuis le neuvième Congrès désormais 52,3 % des députés. Un bilan a également été fait des progrès accomplis dans la participation de plusieurs milliers de jeunes au travail de la Fédération, assurant ainsi sa continuité. La Fédération a adopté une déclaration de solidarité avec les femmes du monde à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

Les femmes vénézuéliennes, qui ne cèdent pas leur place quand il s'agit de défendre leur patrie face à l'agression et aux tentatives de changement de régime de la part de l'impérialisme américain et de ses alliés, ont célébré cette année la Journée internationale des femmes avec une conférence anti-impérialiste organisée par Unamujer, l'union nationale des femmes. En saluant les femmes marchant dans les rues, le président Maduro a déclaré : « J'exprime ma plus grande reconnaissance aux femmes patriotes qui sont descendues dans les rues de Caracas le 8 mars pour célébrer leur journée et exprimer leur refus des agressions impériales contre la patrie de Bolívar et Chávez. Vous êtes l'âme du Venezuela. »

Au Brésil, des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes, les femmes se mobilisant contre le régime Bolsonaro. À Rio de Janeiro et dans d'autres villes, des femmes ont porté des portraits de la conseillère municipale décédée Marielle Franco et ont demandé qui a ordonné son exécution brutale le 14 mars de l'année dernière.

En Bolivie, le président Evo Morales, aux côtés de représentantes de groupes de défense des droits des femmes à La Paz, a annoncé un certain nombre de mesures gouvernementales visant à améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes et à lutter contre la violence à leur égard.

Des actions de masse marquant la Journée internationale des femmes ont eu lieu dans de nombreux pays d'Europe et d'Asie, notamment en Norvège, en Italie, en Turquie, en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. En Espagne, des milliers de personnes ont envahi les rues de Pampelune, dans le nord du pays. Un grand nombre des actions ont mis l'accent sur le droit des femmes de participer pleinement à la société sans craindre les menaces de violence.

Aux Philippines, des milliers de femmes regroupées au sein de leur organisation nationale de femmes, Gabriela, sont descendues dans les rues de Manille et d'autres villes pour protester contre le gouvernement Duterte. Les participantes ont exprimé leur détermination à résister au gouvernement, l'un des pires auteurs de violations des droits des femmes dans la région dont, en particulier, la loi néolibérale sur la réforme fiscale qui appauvrit davantage les femmes et leurs familles. À l'occasion de la Journée internationale des femmes, Gabriela a également célébré les progrès accomplis dans la mobilisation des femmes à travers le pays contre Duterte, qui ont conduit à l'adoption d'une loi prolongeant le congé de maternité, entrée en vigueur le 8 mars, et à la mise en oeuvre d'autres mesures législatives pour lutter contre l'aggravation de la violence et des abus envers les femmes et les enfants.

En République populaire démocratique de Corée, une réunion nationale s'est tenue au Palais de la culture du peuple à Pyongyang pour célébrer l'occasion et la pleine participation des femmes à tous les aspects de la vie du pays. À Séoul, en République de Corée, une manifestation de masse appelée par la Confédération des syndicats de Corée a exigé l'amélioration des conditions de travail des femmes.

LML salue les femmes combattantes du monde qui, par le leadership courageux qu'elles apportent pour faire progresser la lutte pour leurs droits et les droits de tous et toutes dans cette période où la contrerévolution a l'initiative à l'échelle mondiale, avec son offensive antisociale néolibérale meurtrière, la privatisation des biens publics, l'agression et la guerre. Le renforcement du rôle de direction des femmes est l'une des contributions les plus importantes à l'émancipation de tous les travailleurs, à la lutte pour mettre fin à l'impérialisme et à la guerre et à la création d'une société qui reconnaît les droits de tous et toutes en tant qu'êtres humains.

Canada

Dartmouth, Nouvelle-Écosse

Montréal, Québec





Ajax, Ontario


Barrie, Ontario


Brampton, Ontario


Toronto, Ontario




Winnipeg, Manitoba

Edmonton, Alberta



Calgary, Alberta


Prince George, Colombie-Britannique



Vancouver, Colombie-Britannique



Victoria, Colombie-Britannique

Asie et Océanie

Pyongyang, RPDC

Séoul, République de Corée


Beijing, Chine

Manille, Philippines




Delhi, Inde


Karachi, Pakistan


Lahore, Pakistan

Dhaka, Bangladesh

Kaboul, Afghanistan

Beyrouth, Liban


Melbourne, Australie


Afrique

Mombasa, Kenya


Amérique latine

La Havane, Cuba



Porto Rico


San Salvador, Salvador


Guatemala


Caracas, Venezuela



Bogota, Colombie


Sao Paulo, Brésil

Rio De Janeiro, Brésil


Feira, Brésil


Recife, Brésil


La Paz, Bolivie



Lima, Pérou

Europe

Oslo, Norvège


Berlin, Allemagne


Falkirk, Écosse


Dublin, Irlande


Madrid, Espagne


Pampelune, Espagne


Milan, Italie


Istanbul, Turquie

(LML, ACFP, Atlantic, FTO, Unifor, Calgary Women's Centre, Vancouver Cuba Solidarity, B. Ma, A. Dvies, Yonhap, Xinhua, Bulatlat, F. Koofi, George, Rania, Ny Nia, akawire, Cuba Debate, D. Alvarez, Min Mujer, Brazil de Fato, Rzaconeta, Thiago, G. Pardo, Derv Berlin, B. Harkin, E. Cremaschi)

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56e anniversaire de la fondation des Internationalistes

L'idéologie au coeur du travail
des Internationalistes dans les années soixante
et du travail du Parti aujourd'hui


Réunion à Toronto le 16 mars 2013 à l'occasion du 50e anniversaire
de la fondation des Internationalistes

Les Internationalistes, organisation précurseur du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont été fondés à l'Université de la Colombie-Britannique le 13 mars 1963, il y a 56 ans. Un élément crucial de l'oeuvre des Internationalistes est qu'ils ont fait de la conscience le centre de leur activité. Cela heurtait directement la thèse de l'impérialisme américain selon laquelle le monde peut exister sans idéologie, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des considérations idéologiques ni de théorie, et que l'idéologie et la théorie ne sont que des obstacles à la grande unité des nations. Aujourd'hui aussi on prétend que les partis politiques qui épousent le néolibéralisme n'ont pas d'idéologie, ou que seuls les partis qu'on dit d'extrême droite ou d'extrême gauche sont idéologiques. Le corolaire de cette affirmation est que les partis qui épousent le néolibéralisme sont modérés, inclusifs, pragmatiques et viables, tandis que les autres sont doctrinaires et ne cherchent qu'à imposer leurs croyances à tout le monde.

Cette fraude a commencé dans les années 1950 quand les impérialistes anglo-américains ont présenté la thèse de « la fin de l'idéologie ». La chasse à l'idéologie dans le monde avait commencé. Au lieu du débat sur le terrain des idées, le monde entier était entraîné dans des échanges de calomnies, en particulier celles de nature personnelle. Le haut fait fut l'attaque contre la personne de Joseph Staline par Nikita Khrouchtchev et d'autres. Depuis lors, on entend davantage parler des pratiques corrompues des présidents et des premiers ministres que des conséquences catastrophiques de leurs politiques et de leurs visées sur le monde. C'est fait pour que personne ne s'organise en vue d'une alternative. Au Canada, les bulletins de nouvelles 24/7 sont bourrés de reportages sur l'attitude du premier ministre et du Conseil privé face à l'ancienne procureure générale. Ils relèguent à l'arrière-plan le besoin d'exiger des comptes de SNC-Lavalin et sa longue histoire de corruption. Qui plus est, les choses sont présentées de façon à ne pas permettre qu'on tire des conclusions et de voir la corruption de l'État au service d'intérêts comme SNC-Lavalin. Le besoin de trouver les moyens de tenir le gouvernement et le Conseil privé redevables n'est même pas abordé. Aux États-Unis, les histoires de corruption aux échelons les plus élevés, impliquant à la fois des personnes haut placées et des entreprises auxquelles des contrats sont accordés par le gouvernement, sont si nombreuses qu'on a peine à suivre.

Le fondateur des Internationalistes, Hardial Bains, a parlé de ce phénomène lors du 30e anniversaire de la fondation des Internationalistes irlandais, à Dublin, le 9 décembre 1995 : « Au lieu du débat et de la discussion partant du principe que certains faits doivent être reconnus pour que le débat et la discussion progressent, on raconte des anecdotes et on fait de la désinformation. Ces faits qui doivent être reconnus doivent être des faits de la vie réelle, non pas des catégories sorties de l'imagination. On peut dire que ce fut l'arme la plus importante entre les mains de l'impérialisme pour provoquer l'effondrement de l'Union soviétique et de l'Europe de l'Est. Les derniers jours de l'Europe de l'Est ont vu Mikhaïl Gorbatchev affirmer, en véritable libéral qu'il était, l'existence de 'valeurs universelles'. Les valeurs universelles sont synonymes de l'âge de la noirceur, d'obscurantisme médiéval. Les personnes scientifiques ne parlent pas de valeurs universelles. La science est par définition un corps de connaissances d'un sujet ou d'un domaine à débattre. On a l'obligation d'avoir pleine connaissance de tout ce qui a été réalisé jusqu'à ce point dans ce domaine et de ce qu'il faut désormais accomplir. L'oeuvre de Karl Marx sur le plan de la philosophie, de l'économie politique et du socialisme est un très bon exemple de travail scientifique. Beaucoup mènent un travail scientifique aujourd'hui. Mais c'est l'opposé qui est le plus répandu. Par exemple, il ne manque pas d'économistes qui veulent prouver leurs théories en fermant les yeux sur le fait que dans leur propre pays, l'économie connaît un développement disproportionné et la crise n'a de cesse. »

La science, faisait remarquer Hardial Bains, identifie précisément ce qui est connu et ce qui reste à découvrir. Il a mis en garde que toutes sortes d'idées vous viennent spontanément à l'esprit quand on prend part à la vie et que l'influence de ces idées n'est pas insignifiante. « Par contre, a-t-il poursuivi, certaines choses se produisent à cause de nous, à cause de notre action consciente. Elles ne sont pas spontanées, elles se produisent parce que nous agissons comme les êtres humains se doivent d'agir. Ces choses qui se produisent à cause de nous et à cause de notre action consciente ne peuvent se concevoir que par la voie de la science. Il y a des choses qui naissent indépendamment de nous et des choses qui naissent à cause de nous. Voilà la dialectique à l'oeuvre, la dialectique vivante. Mais il faut prendre pour acquis l'existence de la société humaine. Selon la logique des chefs capitalistes d'aujourd'hui, les maîtres d'esclaves modernes, il faudrait plutôt prendre pour acquis que la société humaine n'existe pas. Il n'existerait que les 'valeurs familiales' —- pas les familles, mais bien les valeurs familiales. Il est impossible de concevoir tout progrès de l'humanité si l'on nie l'existence de la société et qu'on la remplace par des 'valeurs familiales'. »

Hardial Bains retraçait la source de la lutte idéologique moderne à l'époque de la lutte contre le féodalisme. L'idéologie qui est née de la destruction du féodalisme était que les êtres humains avaient préséance sur toute idée ou chose qui échappait à leur portée. Cela a marqué le début d'une période où les êtres humains, leurs activités matérielles et concrètes, leur vie et leur travail, leurs théories et leurs idées, occupent de plus en plus le devant de la scène. C'est la période au cours de laquelle un Dieu après l'autre, un pouvoir surnaturel après l'autre, suspendu au-dessus de la tête des êtres humains comme une épée de Damoclès, sont tombés. Le dernier Dieu à tomber est celui qui définit les droits en fonction de la propriété privée, a fait remarquer Hardial Bains, et avec lui l'obscurantisme médiéval qui perdure se dissipera et tomberont également l'organisation de la société, son État et ses gouvernements basés sur le privilège plutôt que sur des droits qui nous appartiennent du fait que nous sommes humains. « Les êtres humains feront enfin eux-mêmes leur histoire, a dit Hardial Bains, et c'est précisément cette conscience que les Internationalistes ont défendue. »

Hardial Bains a expliqué qu'une idéologie est surgie dès qu'a commencé la lutte contre les pratiques moyenâgeuses. Les conditions matérielles de cette idéologie devaient déjà exister, du moins à leur stade initial. Cette lutte contre l'obscurantisme médiéval a pris de nombreuses formes, mais le fait est qu'une idéologie est née qui mettra fin aux pratiques moyenâgeuses. Cependant, il y a aussi la dégénérescence de la bourgeoisie qui veut faire revivre tout ce qui est médiéval, qui veut le ramener dans différentes formes d'obscurantisme. Cela donne lieu à une lutte idéologique intense. Aujourd'hui, elle se présente comme une affaire de conception du monde, un affrontement entre une conception du monde qui regarde vers l'avant et une autre tournée vers l'arrière, celle qui place l'humanisation de l'environnement social et naturel au centre de l'attention et celle qui est intéressée et étroite et qui veut légitimer les pratiques qui ne peuvent être justifiées.

La classe dominante aime prétendre qu'elle n'a pas d'idéologie, mais la lutte idéologique n'est pas une affaire mineure. Jacques Ier d'Angleterre, au début du XVIIe siècle, disait qu'il ne s'agissait pas de savoir si le souverain a raison ou tort, mais de comment ose-t-on même soulever la question. Selon lui, les sujets n'avaient pas d'affaire à s'interroger sur qui est souverain et pourquoi, ou à discuter de ce que pouvait ou ne pouvait faire le souverain.

Et c'est ce qu'on nous dit aujourd'hui à propos de l'attitude du Conseil privé dans l'affaire SNC-Lavalin. Le premier ministre a la prérogative de nommer des ministres, de leur donner leur mandat et d'exiger qu'ils lui obéissent même si c'est contre leur conscience de le faire et sans que personne n'ait de comptes à rendre du point de vue de la responsabilité sociale. C'est ce qu'ont déclaré le greffier du Conseil privé Michael Wernick et l'ex-secrétaire du premier ministre Gerald Butts.

En ce qui concerne Jacques Ier, objectivement, le monde n'a pas souscrit à son diktat et s'est exprimé sur ce que le souverain doit ou ne doit pas faire, et des révolutions ont eu lieu. Son fils Charles Ier a été décapité. Nous sommes maintenant au point où les impérialistes proclament qu'il y a des valeurs qui ne peuvent être remises en question. C'est à l'originen de ce qu'on appelle aujourd'hui un système de droit basé sur les règles qui selon elle est synonyme de l'état de droit, à l'échelle nationale ou internationale. C'est ce qui a été consacré dans les décisions de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) et dans la Charte de Paris, qui revendiquent certaines valeurs qui ne peuvent être remises en question. Elles exigent le respect de ces valeurs par tout pays qui souhaite faire partie de leur communauté de nations civilisées et par tout individu qui désire être citoyen. Cela est maintenant poussé à l'extrême avec la demande que les individus adhèrent à ces valeurs s'ils veulent participer aux élections. Avant tout, on dit aujourd'hui aux pays et aux individus qu'ils doivent accepter ces valeurs ou périr. L'adhésion à ces valeurs passe maintenant avant toute chose, pour les nations comme pour les pays. En d'autres termes, un pays ou une personne ne peut pas remettre en question ce que la présidence américaine, l'Union européenne, le Canada ou l'OTAN doivent ou ne doivent pas faire. C'est ainsi que parle l'impérialisme.

La question se résume en réalité à ceci : le moment est venu d'adopter une définition moderne de la souveraineté - une définition qui admet qu'aucun pouvoir ne peut être au-dessus du peuple et aucune autorité ne peut remettre en question ce que le peuple peut ou ne peut pas faire. Le peuple doit parler en son propre nom. Les peuples sont placés devant l'ultimatum qu'ils doivent accepter la volonté de l'oligarchie financière imposée au monde entier. Ce qu'ils ne feront jamais.

Cette oligarchie financière a l'État à sa disposition, elle a son armée, ses forces policières, ses agences de renseignements et sa police politique. Les gouvernements sont portés au pouvoir et déclarent ce qu'ils veulent au nom de grands idéaux à la manière de Jacques 1er. Voyez ce que le gouvernement du Canada fait à l'échelle nationale et internationale et ce que font les premiers ministres. Voyez ce que font les entreprises lorsqu'elles revendiquent le « droit » d'embaucher et de licencier à volonté. Les monopoles ouvrent et ferment des usines à volonté, augmentent ou réduisent la production, avec des conséquences pour des milliers de travailleurs et des communautés entières. Une telle dictature est considérée comme normale. Elle a un mépris total des besoins et des exigences d'une société humaine moderne, mais elle est considérée comme normale. Les oligarques financiers et leurs institutions détiennent un pouvoir décisionnel qui est au-dessus du peuple. Cela nous montre que l'idéologie est étroitement liée aux fondements de la démocratie. Aujourd'hui, pour que les droits démocratiques aient un sens, les individus doivent exercer le droit de contester ce que le « souverain » peut ou ne peut pas faire. Le soi-disant système basé sur des règles proclamées par ceux qui ont usurpé le pouvoir sur les autres se consume et disparaît lorsque les humains deviennent décideurs de plein droit. Ensuite, ils deviennent souverains en tant que peuple. Cette souveraineté ne relève pas d'élections, de parlements ou de référendums. Elle doit être concrétisée et reconnue comme un fait par la création de nouvelles formes, de nouvelles institutions et de nouveaux arrangements qui consacrent cette personnalité démocratique moderne qui parle en son propre nom.

Une des formes qu'a prise la lutte idéologique au début dans les années 1960 était la remise en question de ce qui était enseigné, de ce que disaient les professeurs. Il régnait sur les campus un climat qui n'était pas favorable à la discussion académique. L'étudiant ne pouvait pas remettre en cause ce que dit le professeur. Les Internationalistes ont brisé cette atmosphère qui allait à l'encontre de l'apprentissage, de la pensée et, à divers endroits, des professeurs ont été confrontés et les étudiants les ont directement mis au défi. Les étudiants ont fait ressortir ce qui était vraiment en jeu : la conception du monde et l'idéologie. La marée montante de l'opposition à l'agression culturelle impérialiste américaine, que ce soit au Canada, en Angleterre ou en Irlande, était au centre de la lutte. La question de l'idéologie était au centre de cette tempête. L'idéologie était aussi au coeur du problème du système d'éducation décadent.

Hardial Bains a toujours insisté sur le fait que, si le rôle de l'idéologie est minimisé ou, pire encore, s'il est nié, que reste-t-il ? Il ne reste que les pleurs et les plaintes. Il ne reste qu'à faire appel à la miséricorde d'un seigneur tout puissant. Lorsque cela leur convient, les cercles dirigeants, ceux qui ont usurpé la souveraineté qui appartient de droit au peuple, rappellent que la « classe moyenne » mythique peut saisir les miettes qui tombent de la table du festin pour réaliser ses rêves. Ils rejettent avec arrogance l'existence concrète de la société et ramènent la notion médiévale que tous les êtres humains sont « jetables », à la merci d'un seigneur et d'un maître.

Sous le pouvoir des représentants des capitalistes financiers, les notions que les médiévistes utilisaient contre le peuple à leur époque sont utilisées contre le peuple aujourd'hui. Par exemple, les luttes menées par les travailleurs et le peuple pour la justice et la réalisation de leurs réclamations à la société sont déclarées une affaire de loi et d'ordre. Aujourd'hui, cela se fait au nom de l'intérêt national, de la prospérité économique, de la liberté, de la démocratie, de la paix et d'autres idéaux élevés. Comment ce que les humains font et disent pour réaliser leurs réclamations à la société peut-il être un problème de loi et d'ordre ? Les premiers ministres et les parlements adoptent de nouvelles lois et proclament les règlements qu'ils veulent, impunément. Permettre aux entreprises d'agir en toute impunité, réduire et couper les prestations d'assurance-emploi, abandonner les travailleurs accidentés à leur sort, couper les fonds pour l'aide aux enfants autistes, interdire aux professionnels tels que les infirmières et les enseignants de défendre la dignité de leur profession en leur enlevant le droit de négocier leurs conditions de travail — rien de tout cela n'est considéré comme illégal, car des lois sont adoptées pour déclarer légal tout ce que les oligarques réclament. Quelles idées devraient l'emporter ? Celles du peuple ou celles des oligarques ? C'est un problème sérieux.

Quand on dit que tout cela se fait sans idéologie et que l'idéologie perd son importance face aux exigences de l'oligarchie financière, cela cause un grave préjudice à l'être humain. Une personne humaine doit avoir une idéologie. La personne qui n'a pas d'idéologie n'est plus reconnue comme faisant partie du corps politique ou même de la race humaine. L'idéologie est importante à ce point. Hardial Bains a souligné que, pour les personnes progressistes, ne pas avoir d'idéologie, c'est tout banaliser. Il a fortement insisté sur le fait que ce qui différencie les marxistes-léninistes des autres, c'est que leurs activités ne sont fondées que sur des considérations idéologiques. C'est contre nature d'agir par habitude, par instinct, parce que la qualité de l'être humain est de concevoir ce qui manque et de planifier l'action sur la base de considérations idéologiques.

Essentielle pour les Internationalistes dans les conditions des années soixante, l'idéologie est également essentielle pour toute la période historique actuelle parce qu'il s'agit de transformer les progrès historiques de la révolution démocratique contre les pratiques moyenâgeuses, contre tout ce qui est médiéval en une victoire historique. Pour cela, tout doit être mis en oeuvre pour que la personnalité démocratique réapparaisse, ce qui ne peut se faire qu'en plaçant l'idéologie au centre du travail du Parti, comme l'ont fait les Internationalistes à leur époque.

Supplément
20e anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN

Des crimes de guerre perpétrés
sous des prétextes humanitaires

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