Le Marxiste-Léniniste

Supplément

Numéro 10
                 16 mars 2019

20e anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN

Des crimes de guerre perpétrés
sous des prétextes humanitaires

Début du bombardement de Belgrade, en Serbie, le 24 mars 1999

Le 24 mars 1999, les bombes se sont mises à pleuvoir sur Belgrade. L'OTAN commençait son attaque criminelle contre la Yougoslavie. Sous prétexte d'une intervention humanitaire, les États-Unis et les grandes puissances de la Vieille Europe, en particulier l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, secondés par le Canada et tous les pays membres de l'OTAN à ce moment-là, ont déclenché une guerre aérienne et des destructions massives et injustifiées dans ce pays. Plus de 80 % des frappes de l'OTAN ont eu pour cible des civils, des quartiers résidentiels, des endroits de travail, des cliniques et des écoles. Plus de 50 000 sorties et le recours à l'uranium appauvri ont créé des problèmes de santé à long terme et contaminé l'environnement. Les frappes contre les usines de production chimique ont contaminé la population et l'environnement et les bombes à fragmentation et les mines ont continué de tuer et de mutiler les gens au-delà de la guerre.

La guerre d'agression contre la Yougoslavie a servi de précédent pour la destruction du droit international. En déclenchant cette guerre, l'OTAN a violé sa propre charte fondatrice, l'Acte final d'Helsinki de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et la Charte des Nations unies. La souveraineté et l'intégrité territoriale de la Yougoslavie garanties par la Charte des Nations unies ont été ignorées et ouvertement attaquées dans le cas de ce pays membre fondateur des Nations unies.

La « contribution » du Canada à la perpétration de ces crimes de guerre dans l'ancienne Yougoslavie a été substantielle. En 1999, le Canada siégeait à la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies où aucun pays n'avait soumis de résolutions pour obtenir l'approbation des frappes contre la Yougoslavie. Il a grandement contribué aux prétextes fabriqués de crise humanitaire auxquels il a eu recours pour légitimer le contournement des institutions telles les Nations unies établies dans la période d'après-guerre. Le Canada lui-même a fourni 18 Hornets CF-18 et des équipes au sol pour les sorties. Des aéronefs canadiens ont réalisé 682 sorties au coût de 54,5 millions de dollars, ont largué au total 530 bombes dont 361 guidées par laser. Quelques semaines seulement avant la guerre, le Canada a acheté un approvisionnement d'urgence de 300 bombes de l'armée américaine. Des pilotes canadiens ont mené 20 % des frappes aériennes. Voilà ce que fut le rôle du Canada dans l'« intervention humanitaire » de l'OTAN. À l'époque, le Canada faisait beaucoup de tapage au sujet de la « politique de sécurité humanitaire » du ministre des Affaires étrangères d'alors, Lloyd Axworthy, dont le concept a été repris par l'OTAN pour ses interventions futures sous l'appellation de « doctrine de la responsabilité de protéger ».

La guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie a été le premier engagement militaire de l'organisation depuis sa formation, mais ce n'est pas tout. Elle a représenté un véritable tournant dans la perpétration de crimes contre l'humanité alors qu'on est passé d'opérations clandestines à la violation ouverte du droit international.[1] Par exemple, c'est dans cette guerre qu'il y a eu la première tentative non clandestine d'assassiner un chef d'État en Europe. Les frappes militaires des studios de radio et de télévision à Belgrade, renouvelées le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, ont engendré la doctrine de l'OTAN selon laquelle tout journaliste, travailleur des médias ou organe de presse qui ne travaille pas pour l'OTAN est un ennemi propagandiste et une cible militaire. Depuis cette attaque contre la liberté d'expression et le droit de conscience, le nombre de journalistes et de photographes de presse tués en action a augmenté de façon phénoménale.

Parmi les bombardements aveugles de cibles civiles par l'OTAN figuraient le ministère de l'Intérieur de Serbie (à gauche) et la radiotélévision serbe.

En dépit de tous les prétextes soulevés pour justifier la guerre et la destruction aveugle qu'elle a engendrées, l'OTAN s'est servie de cette guerre comme tremplin pour proclamer son intention de mener des guerres mondiales d'agression et d'occupation et, ultérieurement, de changement de régime. Les agressions contre l'Irak et l'Afghanistan et la « guerre mondiale contre la terreur » lancée le 11 septembre montrent amplement à quoi rime l'« humanitarisme » de l'OTAN.

Les projets d'un « grand Moyen-Orient », l'ingérence au Soudan, au Tibet et au Caucase, les campagnes contre le Zimbabwe, Cuba, la Somalie et le Liban, la destruction ultérieure de la Libye, l'agression contre la Syrie et les menaces de guerre constantes contre l'Iran et la RPD de Corée ainsi que les actes d'agression actuels contre le Venezuela, montrent que le « nouvel ordre mondial » des impérialistes, fondé sur la réalisation de leur objectif de domination par la force, a laissé derrière lui une mer de dévastation et de misère humaine. La voie tracée par l'OTAN est en violation de la Charte de l'ONU et du droit international dont la base même est la renonciation à la violence.

Le 20e anniversaire des frappes criminelles de l'OTAN contre la Yougoslavie a lieu alors que l'OTAN célèbre son 70e anniversaire avec des plans de maintenir l'alliance dans le contexte de l'aiguisement des contradictions entre les Étast-Unis et les grandes puissances de la Vieille Europe et de la crise du Brexit en Grande-Bretagne. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN se réunissent pour un sommet à Washington du 30 mars au 7 avril.

Lors de ce sommet, les impérialistes américains proféreront de nouvelles menaces contre les membres de l'OTAN pour qu'ils se plient docilement à leurs exigences, à défaut de quoi ils menacent de quitter l'OTAN, ce qui jeterait le bloc militaire agressif dans une autre phase de sa crise existentielle. Les États-Unis ne toléreront aucune négociation au sein même du bloc de l'OTAN. Ils veulent que les forces armées des pays de l'OTAN soient intégrées sous le commandement américain, comme c'est le cas pour le Canada, la Pologne et, maintenant, les forces spéciales italiennes. Ils exigent que les pays défraient les coûts du maintien des forces américaines stationnées sur leurs territoires et des bases américaines et ils veulent aussi qu'on leur accorde l'impunité, comme avec les soi-disant accords sur le statut des forces signés avec des pays comme la Corée du sud et le Japon. Tout cela est fait au nom de la paix, de la liberté et de la démocratie et montre quels dangers pointent à l'horizon. Ces développements montrent aussi non seulement la nécessité de démanteler l'OTAN et de sortir de l'OTAN mais aussi de lutter pour faire de tous les pays des zones pour la paix.

Incontestablement, la tragédie qui a été déclenchée par les frappes brutales et criminelles déchaînées contre la Yougoslavie en 1999 au nom de la « sécurité humain » et autres prétextes « humanitaires » n'était que la première salve des crimes commis par les impérialistes américains et l'OTAN aujourd'hui. Il faut tout mettre en oeuvre pour empêcher les impérialistes et leurs porte-paroles et agences dans chaque pays de briser l'unité du peuple contre les guerres d'agression impérialistes et le changement de régime. Toute personne éprise de paix est appelée à s'unir dans l'action pour établir des gouvernements antiguerre qui ne permettent pas que se produisent de tels crimes contre l'humanité. Toute tentative officielle, ouverte ou clandestine, de briser le mouvement pour la paix doit être contrecarrée.

Note

1. Dans son livre The Globalization of NATO (Clarity Press, 2012), Madhi Darius Mazemroaya souligne l'importance de la guerre en Yougoslavie pour l'OTAN.


« La Yougoslavie a représenté un tournant pour l'Alliance atlantique et son mandat. L'organisation a laissé tomber sa prétention défensive et a adopté une stratégie offensive sous des formes humanitaires. De la Yougoslavie, l'OTAN a commencé son périple pour devenir une force militaire mondiale. Des guerres des Balkans, elle a élargi ses régions internationales d'opérations à l'extérieur de la zone euro-atlantique jusqu'aux pays du Caucase, de l'Asie centrale, de l'Afrique de l'Est, du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'océan Indien. Elle a, en pratique, transformé la Méditerranée en lac de l'OTAN par le Dialogue méditerranéen et l'Initiative de coopération d'Istanbul, et tente de faire de même dans la mer Noire et dans la région de la mer Caspienne où elle voudrait assurer une présence stratégique. L'Initiative de la sécurité du golfe entre l'OTAN et le Conseil de coopération du golfe vise aussi la domination du golfe Persique et l'encerclement de l'Iran. Israël est maintenant un membre de facto de l'organisation militaire. Aussi, des navires de l'OTAN sillonnent la mer Rouge et le golfe d'Arden. Ces bâtiments de guerre sont déployés vers les côtes de la Somalie, de Djibouti et du Yémen et font partie des objectifs de l'OTAN de créer un cordon de navires pour contrôler les importantes voies navigables et les voies de transit maritimes.

« [...] L'OTAN a visiblement joué un rôle important à compléter la stratégie des États-Unis pour la domination de l'Eurasie, qui comprend l'encerclement de la Russie, de la Chine, de l'Iran et de leurs alliés par un cordon militaire contrôlé par Washington. Le projet de bouclier antimissile mondial, la militarisation du Japon, les insurrections en Libye et en Syrie, les menaces contre l'Iran et la formation d'une alliance militaire semblable à l'OTAN dans la région de l'Asie-Pacifique sont des composantes de ce projet géopolitique colossal. Cependant, la mondialisation de l'OTAN a provoqué la création d'une nouvelle série de contre-alliances eurasiennes qui ont des liens jusqu'en Amérique latine. L'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) et l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont été créées par la Russie, la Chine et leurs alliés comme boucliers contre les États-Unis et l'OTAN et comme moyen de leur tenir tête. »

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Des archives du Marxiste-Léniniste

Condamnons l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie! Que le Canada se retire tout de suite! Exigeons le démantèlement de l'OTAN!

Manifestation contre la participation du Canada aux bombardements de la Yougoslavie,
Ottawa, 4 avril 1999

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne l'agression criminelle lancée contre la Yougoslavie par l'OTAN, cette alliance militaire agressive agissant sous les auspices des impérialistes américains et des autres grandes puissances. Le PCC(M-L) condamne également le gouvernement libéral de Jean Chrétien pour avoir engagé des avions et des soldats canadiens dans cette action criminelle et exige que les forces armées canadiennes se retirent immédiatement, que le Canada se retire de l'OTAN et que l'OTAN soit démantelée.

Le Canada se prétend une nation pacifique. C'est lui qui préside le Conseil de Sécurité de l'ONU cette année. Il a le devoir de respecter les principes établis du droit international. Cela veut dire qu'il doit s'opposer à l'usage de la force ou aux menaces d'usage de la force dans les affaires internationales, à l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures de nations souveraines et à l'invention de prétextes pour justifier l'injustifiable au nom d'idéaux supérieurs.

Cette agression sous les auspices de l'OTAN est la première fois en cinquante ans que cette alliance militaire agressive attaque un pays souverain en violation flagrante des principes établis du droit international. L'utilisation de l'OTAN est un moyen de contourner le Conseil de sécurité de l'ONU et ainsi passer outre au droit de veto de la Russie et de la Chine, qui s'opposent à l'utilisation de la force contre la Yougoslavie.

Le contrôle des Balkans a toujours été au coeur de la rivalité pour la domination en Europe. Les États-Unis cherchent à établir leur hégémonie sur toute l'Europe, tandis que les grandes puissances d'Europe, notamment la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France, cherchent à établir leurs propres prérogatives en rivalité avec l'impérialisme américain. C'est la rivalité entre les grandes puissances pour le contrôle des Balkans et de l'Europe qui fut à l'origine de la Première Guerre mondiale. Cette rivalité pose encore une fois un grave danger pour la cause de la paix dans le monde, en plus d'être un crime barbare contre les peuples de la région.

Le PCC(M-L) fait appel aux travailleurs, aux femmes et aux jeunes du Canada de condamner également la propagande hitlérienne du chef impérialiste américain, Bill Clinton, de Tony Blair, de Jean Chrétien et compagnie qui prétendent que l'agression est un « impératif moral » pour « établir la paix et la stabilité » dans la région, pour « éviter une catastrophe humaine » et « défendre les droits humains ». C'est l'ingérence des grandes puissances qui est à l'origine des souffrances des peuples de cette région. Ce sont elles qui financent, arment et incitent différentes factions pour avancer leurs propres intérêts.

Une première condition nécessaire à la paix dans cette région est que les grandes puissances se retirent et laissent les peuples régler leurs problèmes entre eux. Prétendre que les peuples optent toujours pour la guerre lorsqu'ils sont laissés à eux-mêmes, c'est répéter le mensonge. C'est utiliser la méthode hitlérienne qui dit qu'à force de répéter un mensonge, on finira par le croire.

Il importe que les Canadiennes et Canadiens y réfléchissent sérieusement et prennent activement position contre ces mensonges hitlériens et contre l'invention de prétextes pour commettre l'agression et des massacres et créer les conditions d'une troisième guerre mondiale. Les peuples des Balkans ont fait preuve d'un très grand héroïsme durant la Seconde Guerre mondiale pour écraser l'agression fasciste, faisant une contribution importante à la défaite des puissances de l'Axe et à la cessation de la guerre.

Ce sont les peuples qui sont décisifs dans l'établissement de la paix et il faut leur permettre de régler leurs problèmes entre eux. Tant que les peuples joueront un rôle passif, les grandes puissances continueront de leur dicter leur destin et d'accroître le danger d'une autre conflagration mondiale. La paix dans les Balkans sera établie seulement lorsque les forces impérialistes seront chassées de la région et qu'on aura laissé les peuples régler leurs problèmes entre eux, sans ingérence extérieure.

Manifestons contre cette agression et contre la participation du Canada et exigeons
que le Canada respecte les normes établies régissant les relations internationales !

OTAN et autres puissances impérialistes, hors des Balkans !
Que le Canada se retire tout de suite !
Laissons les peuples des Balkans régler leurs affaires entre eux !
Exigeons le retrait du Canada de l'OTAN ! Exigeons le démantèlement de l'OTAN !

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L'impact des bombardements «humanitaires» de l'OTAN: Un bilan de destruction en Yougoslavie

Les bombardements de la Yougoslavie, comme cela est amplement documenté, ne visent pas strictement des cibles militaires et stratégiques, contrairement à ce que prétend l'OTAN. Ils visent dans une grande mesure à détruire l'infrastructure civile du pays et ses institutions.

Selon des sources yougoslaves, l'OTAN a déployé environ 600 avions, dont plus de 400 avions de combat. Ils ont effectué près de 3 000 raids, « dont 200 en une seule nuit contre 150 cibles désignées ». Ils ont largué des milliers de tonnes d'explosifs et lancé quelque 450 missiles de croisière.

L'intensité de ces bombardements qui se font en utilisant la technologie militaire la plus avancée est sans précédent dans l'histoire moderne. Elle surpasse de loin les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale ou de la guerre du Vietnam.

Les bombardements ont été faits non seulement contre des usines industrielles, des aéroports, des installations de services d'électricité et de télécommunications, des chemins de fer, des ponts et des dépôts de pétrole, mais aussi contre des écoles, des cliniques médicales, des garderies, des édifices gouvernementaux, des églises, des musées, des monastères et des sites historiques.

Infrastructure et industrie

À gauche: bombardement d'une centrale thermique à Belgrade. À droite: un pont est détruit à Novi Sad.

Selon les sources yougoslaves : « Les réseaux routiers et ferroviaires ont subi beaucoup de destruction, surtout les ponts, dont la plupart ont été détruits ou endommagés au-delà de tout espoir de réparation ». Des milliers d'installations industrielles ont été détruites ou endommagées avec comme conséquence que la production de biens de consommation est paralysée. Selon les sources yougoslaves, « en raison de la destruction totale d'entreprises à travers le pays, plus de 500 000 travailleurs se retrouveront sans emploi et deux millions de citoyens se retrouvent sans aucune source de revenu et peut-être sans possibilité de s'assurer des conditions d'existence minimales. » Selon des estimations provenant de l'Occident, une valeur de plus de 100 milliards $ US de propriété en Yougoslavie a été détruite.

Bombardement de régions résidentielles urbaines et rurales

Des villages sans structures militaires ou stratégiques visibles ont été bombardés. Décrites comme des « dommages secondaires », plusieurs régions résidentielles de toutes les grandes villes du pays ont subi ce genre de destruction. Le centre-ville de Pristina (qui comprend des immeubles à résidence et des maisons privées) a été détruit. Le centre-ville de Belgrade - qui comprend entre autres des édifices gouvernementaux - a été touché par des bombardements répétés et concentrés et le secteur est en flammes. Selon le Centre international pour la paix et la justice (CIPJ) :

« Aucune ville et aucun village de Yougoslavie n'a été épargné. Il y a un nombre sans précédent de victimes parmi les civils. Belgrade, la belle capitale, est en flammes et envahie par des vapeurs à cause de la destruction d'une usine de produits chimiques. Les citadins doivent porter des masques à gaz. »

Pertes humaines parmi les civils

Ni les autorités yougoslaves ni les porte-paroles de l'OTAN ne révèlent toute l'ampleur des pertes humaines parmi les civils. Il y a amplement de preuves pour confirmer que l'OTAN a créé une catastrophe humanitaire. Si les gens sont chassés de leurs foyers, c'est dans une grande mesure à cause des bombardements. Ces derniers ont tué des gens de toutes les nationalités et de toutes les religions. Au Kosovo, il y a des pertes humaines chez tous les groupes ethniques. Selon un rapport du Monastère Decany au Kosovo transmis durant la première semaine des bombardements :

« La nuit dernière un missile de croisière a frappé le vieux village de Djakovic, habité principalement par des Albanais, et un énorme feu s'en est ensuivi qui a détruit plusieurs maisons albanaises... » Bref, les attaques de l'OTAN ne sont rien d'autre qu'une agression barbare qui affecte principalement une population civile innocente, qu'elle soit serbe ou albanaise.

Monument à la mémoire des enfants tués lors de l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie,
parc Tasmajdan, Belgrade, Serbie

Dangers de contamination environnementale

Des raffineries et des entrepôts de produits chimiques liquides et solides ont été frappés, causant une contamination environnementale. Ces frappes ont exposé une grande partie de la population civile à des gaz toxiques. Les frappes aériennes de l'OTAN contre les usines de produits chimiques auront pour effet de provoquer un désastre environnemental, « ce que même Adolf Hitler n'avait pas osé faire durant la Seconde Guerre mondiale ». Selon le ministre serbe de la Protection environnementale, Branislav Blazic, « les agresseurs mentaient lorsqu'ils disaient qu'ils n'allaient s'attaquer qu'à des cibles militaires ou qu'ils respecteraient les conventions internationales, car ils utilisent des armes illégales, comme les bombes à faisceau, attaquant des objectifs civils et cherchant à provoquer un désastre environnemental ». Un reportage du réseau de télévision NBC confirme que l'OTAN a bombardé le complexe pharmaceutique de Galenika, la plus grande usine de produits médicaux en Yougoslavie située en banlieue de Belgrade... L'approvisionnement des habitants de Belgrade en eau potable devient difficile maintenant que l'usine d'épuration des eaux de Zarkovo a été détruite. »

Des hôpitaux et des écoles

L'OTAN a attaqué plusieurs hôpitaux et centres médicaux, lesquels ont été partiellement endommagés ou totalement détruits. Cela comprend 13 des principaux hôpitaux du pays. Plus de 150 écoles (y compris des maternelles) ont été endommagées ou détruites. Selon les sources yougoslaves, plus de 800 000 élèves et étudiants ne vont plus à l'école à cause de la destruction causée par cette guerre. Il n'y a pratiquement aucun établissement préscolaire (garderies et maternelles) ouvert.

Églises, monastères et sites historiques

L'OTAN s'en est également prise systématiquement à des églises, des monastères, des musées, des monuments publics et des sites historiques.

« Les cibles d'attaques contre des sites historiques ou culturels comprennent le monastère de Gracanica, qui date du quatorzième siècle, le patriarcat de Pec (treizième siècle), le monastère de Rakovica et la forteresse de Petrovarardin, qui sont des témoignages des fondements de la civilisation européenne, sont inclus dans toutes les encyclopédies du monde et font partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. »

Utilisation d'armes interdites par convention internationale

L'OTAN s'est également servi d'armes interdites par des conventions internationales. Comme le prouvent amplement des rapports scientifiques, les missiles de croisière utilisent de l'uranium appauvri qui est « extrêmement toxique pour les humains, que ce soit chimiquement à titre de métal lourd ou radiologiquement à titre d'émetteur de particules alpha. » Depuis la guerre du Golfe, l'uranium appauvri a remplacé le plomb dans la fabrication des balles et des missiles. Selon les scientifiques « c'est en toute vraisemblance un important facteur contribuant au Syndrome de la guerre du golfe vécu par des vétérans et des citoyens en Irak ». Selon la radiobiologiste Rosalie Bertell, présidente de l'Institut international pour la santé publique :

« Lorsqu'utilisé dans le contexte d'une guerre, l'uranium appauvri provoque des flammes qui libèrent une vaporisation d'uranium radioactif mortelle. On peut tuer tous les soldats à bord d'un char d'assaut, par exemple. Cet aérosol est beaucoup plus léger que la poussière d'uranium. Il peut se déplacer dans l'air à des dizaines de kilomètres du point d'activation ou se mêler à la poussière et être maintenu dans les airs par les vents ou les mouvements de personnes. Ce sont des particules très infimes qui peuvent être aspirées par n'importe qui : des bébés, des femmes enceintes, des personnes âgées, des malades. Ce produit radioactif peut se loger profondément dans les poumons pendant des années, dégageant de puissantes particules alpha dans les tissus dans une sphère d'environ 30 microns, ce qui peut causer l'emphysème et/ou la fibrose. Il peut aussi être avalé et causer des dommages aux voies gastro-intestinales. À la longue, il pénètre l'appareil respiratoire et entre dans le sang.... Il peut initier un cancer ou stimuler des cancers initiés par d'autres cancérogènes. »

Selon Paul Sullivan, directeur du Centre national de ressource sur la guerre du Golfe :

« En Yougoslavie, on s'attend à ce que de l'uranium appauvri soit utilisé dans des régions agricoles, dans des endroits de pâturage ou de culture, avec comme conséquence d'introduire une possibilité de contamination de la chaîne alimentaire. »

Le Centre d'action international situé à New York qualifie la décision du Pentagone d'utiliser des avions Warthog A-10 contre des cibles en Serbie de « danger pour les populations et pour l'environnement dans l'ensemble des Balkans. » (Truth in Media, 10 avril 1999). Un rapport en provenance de Grèce ajoute qu'« il y a eu une élévation du niveau de substances toxiques dans l'atmosphère en Grèce, tandis que l'Albanie, la Macédoine, l'Italie, l'Autriche et la Hongrie font tous face à une menace à la santé humaine à cause des bombardements de l'OTAN en Serbie qui utilisent de l'uranium appauvri radioactif. »

Le sort des réfugiés

Ce qu'on ne dit pas dans les médias internationaux, c'est que des gens de toutes les origines ethniques, y compris des Albanais, des Serbes et d'autres groupes ethniques, quittent le Kosovo en grande partie à cause des bombardements.

On rapporte que des Albanais ont quitté le Kosovo en direction de Belgrade où vivent des parents. Il y a 100 000 Albanais à Belgrade. La presse a confirmé des mouvements d'Albanais vers le Monténégro. Le Monténégro est présenté comme un pays séparé, un refuge contre les Serbes. En fait, le Monténégro fait partie de la Yougoslavie.

70e anniversaire de la création
de l'Alliance du traité de l'Atlantique Nord

Tout en oeuvre pour faire du Canada
une zone pour la paix!


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