Supplément
20e anniversaire
du bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN
Des crimes de
guerre perpétrés
sous des prétextes humanitaires
Début du bombardement de Belgrade, en Serbie,
le 24 mars 1999
Le 24 mars 1999, les bombes se sont mises
à pleuvoir sur Belgrade. L'OTAN commençait son attaque
criminelle contre la Yougoslavie. Sous prétexte d'une
intervention humanitaire, les États-Unis et les grandes
puissances de la Vieille Europe, en particulier l'Allemagne, la France
et la Grande-Bretagne, secondés par le
Canada et tous les pays membres de l'OTAN à ce moment-là,
ont déclenché une guerre aérienne et des
destructions massives et injustifiées dans ce pays. Plus
de 80 % des frappes de l'OTAN ont eu pour cible des civils,
des quartiers résidentiels, des endroits de travail, des
cliniques et des écoles. Plus de 50 000 sorties et
le recours à l'uranium appauvri ont créé des
problèmes de santé à long terme et
contaminé l'environnement. Les frappes contre les usines de
production chimique ont contaminé la population et
l'environnement et les bombes à fragmentation et les mines ont
continué de tuer et de mutiler les gens au-delà de la
guerre.
La guerre d'agression contre la Yougoslavie a servi de
précédent pour la destruction du droit international. En
déclenchant cette guerre, l'OTAN a violé sa propre charte
fondatrice, l'Acte final d'Helsinki de l'Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe et la Charte
des Nations unies. La souveraineté et l'intégrité
territoriale de la
Yougoslavie garanties par la Charte des Nations unies ont
été ignorées et ouvertement attaquées dans
le cas de ce pays membre fondateur des Nations unies.
La «
contribution » du Canada à la perpétration de
ces crimes de guerre dans l'ancienne Yougoslavie a été
substantielle. En 1999, le Canada siégeait à la
présidence du Conseil de sécurité des Nations
unies où aucun pays n'avait soumis de résolutions pour
obtenir l'approbation des frappes contre la Yougoslavie. Il a
grandement
contribué aux prétextes fabriqués de crise
humanitaire auxquels il a eu recours pour légitimer le
contournement des institutions telles
les Nations unies établies dans la période
d'après-guerre. Le Canada lui-même a fourni 18 Hornets
CF-18 et des équipes au sol
pour les sorties. Des aéronefs canadiens ont
réalisé 682 sorties au coût de 54,5
millions de dollars, ont largué au total 530 bombes dont
361 guidées par laser. Quelques semaines seulement avant la
guerre, le Canada a acheté un approvisionnement d'urgence
de 300 bombes de l'armée américaine. Des pilotes
canadiens ont
mené 20 % des frappes aériennes. Voilà
ce que fut le rôle du Canada dans l'« intervention
humanitaire » de l'OTAN. À l'époque, le Canada
faisait beaucoup de tapage au sujet de la « politique de
sécurité humanitaire » du ministre des Affaires
étrangères d'alors, Lloyd Axworthy, dont le concept a
été repris par l'OTAN pour ses interventions futures sous
l'appellation de « doctrine de la responsabilité de
protéger ».
La guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie a
été le premier engagement militaire de l'organisation
depuis sa formation, mais ce n'est pas tout. Elle a
représenté un véritable tournant dans la
perpétration de crimes contre l'humanité alors qu'on est
passé d'opérations clandestines à la violation
ouverte du droit international.[1]
Par exemple, c'est dans cette guerre qu'il y a eu la première
tentative non clandestine d'assassiner un chef d'État en Europe.
Les frappes militaires des studios de radio et de
télévision à Belgrade, renouvelées le 3
mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, ont
engendré la doctrine de l'OTAN selon laquelle
tout journaliste, travailleur des médias ou organe de presse qui
ne travaille pas pour l'OTAN est un ennemi propagandiste et une cible
militaire. Depuis cette attaque contre la liberté d'expression
et le droit de conscience, le nombre de journalistes et de photographes
de presse tués en action a augmenté de façon
phénoménale.
Parmi les bombardements aveugles de cibles civiles par
l'OTAN
figuraient le ministère de l'Intérieur de Serbie
(à gauche) et la
radiotélévision serbe.
En dépit de tous les prétextes
soulevés pour justifier la guerre et la destruction aveugle
qu'elle a engendrées, l'OTAN s'est servie de cette guerre comme
tremplin pour proclamer son intention de mener des guerres mondiales
d'agression et d'occupation et, ultérieurement, de changement de
régime. Les agressions contre l'Irak et l'Afghanistan
et la « guerre mondiale contre la terreur »
lancée le 11 septembre montrent amplement à quoi
rime l'« humanitarisme » de l'OTAN.
Les projets d'un « grand
Moyen-Orient », l'ingérence au Soudan, au Tibet et au
Caucase, les campagnes contre le Zimbabwe, Cuba, la Somalie et le
Liban, la destruction ultérieure de la Libye, l'agression contre
la Syrie et les menaces de guerre constantes contre l'Iran et la RPD de
Corée ainsi que les actes d'agression actuels contre le
Venezuela, montrent que le « nouvel ordre mondial »
des impérialistes, fondé sur la réalisation de
leur objectif de domination par la force, a laissé
derrière lui une mer de dévastation et de misère
humaine. La voie tracée par l'OTAN est en violation de la Charte
de l'ONU et du droit international dont la base même est la
renonciation à la
violence.
Le 20e anniversaire des frappes criminelles de
l'OTAN contre la Yougoslavie a lieu alors que l'OTAN
célèbre son 70e anniversaire avec des plans de maintenir
l'alliance dans le contexte de l'aiguisement des contradictions entre
les Étast-Unis et les grandes puissances de la Vieille Europe et
de la crise du Brexit en Grande-Bretagne. Les ministres des Affaires
étrangères des pays de l'OTAN se réunissent pour
un sommet à
Washington du 30 mars au 7 avril.
Lors de ce sommet, les impérialistes
américains proféreront de nouvelles menaces contre les
membres de l'OTAN pour qu'ils se plient docilement à leurs
exigences, à défaut de quoi ils menacent de quitter
l'OTAN, ce qui jeterait le bloc militaire agressif dans une autre phase
de sa crise existentielle. Les États-Unis ne toléreront
aucune
négociation au sein même du bloc de l'OTAN. Ils veulent
que les forces armées des pays de l'OTAN soient
intégrées sous le
commandement américain, comme c'est le cas pour le Canada, la
Pologne et, maintenant, les forces spéciales italiennes. Ils
exigent que les pays défraient les coûts du maintien des
forces américaines stationnées sur leurs territoires et
des bases américaines et ils veulent aussi qu'on leur accorde
l'impunité, comme avec les soi-disant accords sur le statut des
forces signés avec des pays comme la Corée du sud et le
Japon. Tout cela est fait au nom de la paix, de la
liberté
et de la démocratie et montre quels dangers pointent à
l'horizon. Ces développements montrent aussi non seulement la
nécessité de démanteler l'OTAN et de sortir de
l'OTAN mais aussi de lutter pour faire de tous les pays des zones pour
la paix.
Incontestablement, la tragédie qui a
été déclenchée par les frappes brutales et
criminelles déchaînées contre la Yougoslavie
en 1999 au nom de la « sécurité humain »
et
autres prétextes « humanitaires »
n'était que la première salve des crimes commis par les
impérialistes américains et l'OTAN aujourd'hui. Il faut
tout mettre
en oeuvre pour empêcher les impérialistes et leurs
porte-paroles et agences dans chaque pays de briser l'unité du
peuple contre les guerres d'agression impérialistes et le
changement de régime. Toute personne éprise de paix est
appelée à s'unir dans l'action pour établir des
gouvernements antiguerre qui ne permettent pas que se produisent de
tels
crimes contre l'humanité. Toute tentative officielle, ouverte ou
clandestine, de briser le mouvement pour la paix doit être
contrecarrée.
Note
1. Dans son livre The
Globalization of NATO (Clarity Press, 2012), Madhi Darius
Mazemroaya souligne l'importance de la guerre en Yougoslavie pour
l'OTAN.
« La Yougoslavie a représenté un tournant pour
l'Alliance atlantique et son mandat. L'organisation a laissé
tomber
sa prétention défensive et a adopté une
stratégie offensive sous des formes humanitaires. De la
Yougoslavie, l'OTAN a commencé son périple pour devenir
une force militaire mondiale. Des guerres des Balkans, elle a
élargi ses régions internationales d'opérations
à l'extérieur de la zone euro-atlantique jusqu'aux pays
du Caucase, de l'Asie centrale,
de l'Afrique de l'Est, du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de
l'océan Indien. Elle a, en pratique,
transformé la Méditerranée en lac de l'OTAN par le
Dialogue méditerranéen et l'Initiative de
coopération d'Istanbul, et tente de faire de même dans la
mer Noire et dans la région de la mer Caspienne où elle
voudrait assurer une
présence stratégique. L'Initiative de la
sécurité du golfe entre l'OTAN et le Conseil de
coopération du golfe vise aussi la domination du golfe Persique
et l'encerclement de l'Iran. Israël est maintenant un membre de
facto de l'organisation militaire. Aussi, des navires de l'OTAN
sillonnent la mer Rouge et le golfe d'Arden. Ces bâtiments de
guerre
sont déployés vers les côtes de la Somalie, de
Djibouti et du Yémen et font partie des objectifs de l'OTAN de
créer un cordon de navires pour contrôler les importantes
voies navigables et les voies de transit maritimes.
« [...] L'OTAN a visiblement joué un
rôle important à compléter la stratégie des
États-Unis pour la domination de l'Eurasie, qui comprend
l'encerclement de la Russie, de la Chine, de l'Iran et de leurs
alliés par un cordon militaire contrôlé par
Washington. Le projet de bouclier antimissile mondial, la
militarisation du Japon, les insurrections
en Libye et en Syrie, les menaces contre l'Iran et la formation d'une
alliance militaire semblable à l'OTAN dans la région de
l'Asie-Pacifique sont des composantes de ce projet géopolitique
colossal. Cependant, la mondialisation de l'OTAN a provoqué la
création d'une nouvelle série de contre-alliances
eurasiennes qui ont des liens jusqu'en
Amérique latine. L'Organisation du Traité de
sécurité collective (OTSC) et l'Organisation de
coopération de Shanghai (OCS) ont été
créées par la Russie, la Chine et leurs alliés
comme boucliers contre les États-Unis et l'OTAN et comme moyen
de leur tenir tête. »
Des archives
du Marxiste-Léniniste
Condamnons
l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie! Que le Canada se retire
tout de suite! Exigeons le démantèlement de l'OTAN!
- Déclaration du Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste), 25 mars 1999 -
Manifestation contre la participation du Canada aux
bombardements de la Yougoslavie,
Ottawa, 4 avril 1999
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne l'agression criminelle
lancée contre la Yougoslavie par l'OTAN, cette alliance
militaire agressive agissant sous les auspices des impérialistes
américains et des autres grandes puissances. Le PCC(M-L)
condamne également le gouvernement libéral de Jean
Chrétien pour avoir
engagé des avions et des soldats canadiens dans cette action
criminelle et exige que les forces armées canadiennes se
retirent immédiatement, que le Canada se retire de l'OTAN et que
l'OTAN soit démantelée.
Le Canada se prétend une nation pacifique. C'est
lui qui préside le Conseil de Sécurité de l'ONU
cette année. Il a le devoir de respecter les principes
établis du droit international. Cela veut dire qu'il doit
s'opposer à l'usage de la force ou aux menaces d'usage de la
force dans les affaires internationales, à l'ingérence
étrangère dans les affaires
intérieures de nations souveraines et à l'invention de
prétextes pour justifier l'injustifiable au nom d'idéaux
supérieurs.
Cette agression sous les
auspices de l'OTAN est la première fois en cinquante ans que
cette alliance militaire agressive attaque un pays souverain en
violation flagrante des principes établis du droit
international. L'utilisation de l'OTAN est un moyen de contourner le
Conseil de sécurité de l'ONU et ainsi passer outre au
droit de veto de la
Russie et de la Chine, qui s'opposent à l'utilisation de la
force contre la Yougoslavie.
Le contrôle des Balkans a toujours
été au coeur de la rivalité pour la domination en
Europe. Les États-Unis cherchent à établir leur
hégémonie sur toute l'Europe, tandis que les grandes
puissances d'Europe, notamment la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la
France, cherchent à établir leurs propres
prérogatives en rivalité avec l'impérialisme
américain. C'est la rivalité entre les grandes puissances
pour le contrôle des Balkans et de l'Europe qui fut à
l'origine de la Première Guerre mondiale. Cette rivalité
pose encore une fois un grave danger pour la cause de la paix dans le
monde, en plus d'être un crime barbare contre les peuples de la
région.
Le PCC(M-L) fait appel aux travailleurs, aux femmes et
aux jeunes du Canada de condamner également la propagande
hitlérienne du chef impérialiste américain, Bill
Clinton, de Tony Blair, de Jean Chrétien et compagnie qui
prétendent que l'agression est un « impératif
moral » pour « établir la paix et la
stabilité » dans la région,
pour « éviter une catastrophe humaine » et
« défendre les droits humains ». C'est
l'ingérence des grandes puissances qui est à l'origine
des souffrances des peuples de cette région. Ce sont elles qui
financent, arment et incitent différentes factions pour avancer
leurs propres intérêts.
Une première condition nécessaire
à la paix dans cette région est que les grandes
puissances se retirent et laissent les peuples régler leurs
problèmes entre eux. Prétendre que les peuples optent
toujours pour la guerre lorsqu'ils sont laissés à
eux-mêmes, c'est répéter le mensonge. C'est
utiliser la méthode hitlérienne qui dit qu'à force
de répéter
un mensonge, on finira par le croire.
Il importe que les Canadiennes et Canadiens y
réfléchissent sérieusement et prennent activement
position contre ces mensonges hitlériens et contre l'invention
de prétextes pour commettre l'agression et des massacres et
créer les conditions d'une troisième guerre mondiale. Les
peuples des Balkans ont fait preuve d'un très grand
héroïsme durant
la Seconde Guerre mondiale pour écraser l'agression fasciste,
faisant une contribution importante à la défaite des
puissances de l'Axe et à la cessation de la guerre.
Ce sont les peuples qui sont décisifs dans
l'établissement de la paix et il faut leur permettre de
régler leurs problèmes entre eux. Tant que les peuples
joueront un rôle passif, les grandes puissances continueront de
leur dicter leur destin et d'accroître le danger d'une autre
conflagration mondiale. La paix dans les Balkans sera établie
seulement
lorsque les forces impérialistes seront chassées de la
région et qu'on aura laissé les peuples régler
leurs problèmes entre eux, sans ingérence
extérieure.
Manifestons contre
cette agression et contre la participation du Canada et exigeons
que le Canada respecte les normes établies régissant les
relations internationales !
OTAN
et autres puissances impérialistes, hors des Balkans !
Que le Canada se retire tout de suite !
Laissons les peuples des Balkans régler leurs
affaires entre eux !
Exigeons le retrait du Canada de l'OTAN ! Exigeons le
démantèlement de l'OTAN !
L'impact des
bombardements «humanitaires» de l'OTAN: Un bilan de
destruction en Yougoslavie
- Communiqué de presse du
Comité Ad hoc pour arrêter la participation du Canada
à la guerre en Yougoslavie, 12 avril 1999 -
Les bombardements de la Yougoslavie, comme cela est
amplement documenté, ne visent pas strictement des cibles
militaires et stratégiques, contrairement à ce que
prétend l'OTAN. Ils visent dans une grande
mesure à détruire l'infrastructure civile du pays et ses
institutions.
Selon des sources yougoslaves, l'OTAN a
déployé environ 600 avions, dont plus de 400
avions de combat. Ils ont effectué près
de 3 000 raids, « dont 200 en une seule nuit
contre 150 cibles désignées ». Ils ont
largué des milliers de tonnes d'explosifs et lancé
quelque 450 missiles de
croisière.
L'intensité de ces bombardements qui se font en
utilisant la technologie militaire la plus avancée est sans
précédent dans l'histoire moderne. Elle surpasse de loin
les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale ou de la guerre
du Vietnam.
Les bombardements ont été faits non
seulement contre des usines industrielles, des aéroports, des
installations de services d'électricité et de
télécommunications, des chemins de fer, des ponts et des
dépôts de pétrole, mais aussi contre des
écoles, des cliniques médicales, des garderies, des
édifices gouvernementaux, des églises, des musées,
des
monastères et des sites historiques.
Infrastructure et industrie
À gauche: bombardement d'une centrale thermique
à Belgrade. À droite: un
pont est détruit à Novi Sad.
Selon les sources yougoslaves : « Les
réseaux routiers et ferroviaires ont subi beaucoup de
destruction, surtout les ponts, dont la plupart ont été
détruits ou endommagés au-delà de tout espoir de
réparation ». Des milliers d'installations
industrielles ont été détruites
ou endommagées avec comme conséquence que la production
de biens de consommation est paralysée. Selon les sources
yougoslaves, « en raison de la destruction totale d'entreprises
à travers le pays, plus de 500 000 travailleurs se
retrouveront sans emploi et deux millions de citoyens se retrouvent
sans aucune source de revenu et
peut-être sans possibilité de s'assurer des conditions
d'existence minimales. » Selon des estimations provenant
de l'Occident, une valeur de plus de 100 milliards $ US de
propriété en Yougoslavie a été
détruite.
Bombardement de régions résidentielles
urbaines et rurales
Des villages sans structures militaires ou
stratégiques
visibles ont été bombardés. Décrites comme
des « dommages secondaires », plusieurs régions
résidentielles de toutes les grandes villes du pays ont subi ce
genre de destruction. Le centre-ville de Pristina (qui comprend des
immeubles à résidence et des maisons privées) a
été détruit. Le centre-ville de Belgrade - qui
comprend entre autres des
édifices gouvernementaux - a été touché par
des bombardements répétés et concentrés et
le secteur est en flammes. Selon le Centre international pour la paix
et la justice (CIPJ) :
« Aucune ville et aucun village de Yougoslavie
n'a été épargné. Il y a un nombre sans
précédent de victimes parmi les civils. Belgrade, la
belle capitale, est en flammes et envahie par des vapeurs à
cause de la destruction d'une usine de produits chimiques. Les citadins
doivent porter des masques à gaz. »
Pertes humaines parmi les
civils
Ni les autorités yougoslaves ni les porte-paroles
de l'OTAN ne révèlent toute l'ampleur des pertes humaines
parmi les civils. Il y a amplement de preuves pour confirmer que l'OTAN
a créé une catastrophe humanitaire. Si les gens sont
chassés de leurs foyers, c'est dans une grande mesure à
cause des bombardements. Ces derniers ont tué
des gens de toutes les nationalités et de toutes les religions.
Au Kosovo, il y a des pertes humaines chez tous les groupes ethniques.
Selon un rapport du Monastère Decany au Kosovo transmis durant
la première semaine des bombardements :
« La nuit dernière un missile de
croisière a frappé le vieux village de Djakovic,
habité principalement par des Albanais, et un énorme feu
s'en est ensuivi qui a détruit plusieurs maisons
albanaises... » Bref, les attaques de l'OTAN ne sont rien
d'autre qu'une agression barbare qui affecte principalement une
population civile innocente,
qu'elle soit serbe ou albanaise.
Monument à la mémoire des enfants
tués lors de l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie,
parc Tasmajdan, Belgrade, Serbie
Dangers de contamination environnementale
Des raffineries et des entrepôts de produits
chimiques liquides et solides ont été frappés,
causant une contamination environnementale. Ces frappes ont
exposé une grande partie de la population civile à des
gaz toxiques. Les frappes aériennes de l'OTAN contre les
usines de produits chimiques auront pour effet de provoquer un
désastre environnemental, « ce que même Adolf Hitler
n'avait pas osé faire durant la Seconde Guerre
mondiale ». Selon le ministre serbe de la Protection
environnementale, Branislav Blazic, « les agresseurs mentaient
lorsqu'ils disaient qu'ils n'allaient s'attaquer qu'à des cibles
militaires ou qu'ils respecteraient les conventions internationales,
car ils utilisent des armes illégales, comme les bombes à
faisceau, attaquant des objectifs civils et cherchant à
provoquer un désastre environnemental ». Un reportage
du réseau de télévision NBC confirme que l'OTAN a
bombardé le complexe pharmaceutique de Galenika, la
plus grande usine de produits médicaux en Yougoslavie
située en banlieue de Belgrade... L'approvisionnement des
habitants de Belgrade en eau potable devient difficile maintenant que
l'usine d'épuration des eaux de Zarkovo a été
détruite. »
Des hôpitaux et des écoles
L'OTAN a attaqué plusieurs hôpitaux et
centres médicaux,
lesquels ont été partiellement endommagés ou
totalement détruits. Cela comprend 13 des principaux
hôpitaux du pays. Plus de 150 écoles (y compris des
maternelles) ont été endommagées ou
détruites. Selon les sources yougoslaves, plus
de 800 000 élèves et étudiants ne vont
plus à l'école à cause de la destruction
causée
par cette guerre. Il n'y a pratiquement aucun établissement
préscolaire (garderies et maternelles) ouvert.
Églises, monastères et sites historiques
L'OTAN s'en est également prise
systématiquement à des églises, des
monastères, des musées, des monuments publics et des
sites historiques.
« Les cibles d'attaques contre des sites
historiques ou culturels comprennent le monastère de Gracanica,
qui date du quatorzième siècle, le patriarcat de Pec
(treizième siècle), le monastère de Rakovica et la
forteresse de Petrovarardin, qui sont des témoignages des
fondements de la civilisation européenne, sont inclus dans
toutes les
encyclopédies du monde et font partie de la liste du patrimoine
mondial de l'UNESCO. »
Utilisation d'armes interdites par convention
internationale
L'OTAN s'est également servi d'armes interdites
par des conventions internationales. Comme le prouvent amplement des
rapports scientifiques, les missiles de croisière utilisent de
l'uranium appauvri qui est « extrêmement toxique pour les
humains, que ce soit chimiquement à titre de métal lourd
ou radiologiquement à titre d'émetteur de particules
alpha. » Depuis la guerre du Golfe, l'uranium appauvri a
remplacé le plomb dans la fabrication des balles et des
missiles. Selon les scientifiques « c'est en toute
vraisemblance un important facteur contribuant au Syndrome de la guerre
du golfe vécu par des vétérans et des citoyens en
Irak ». Selon la radiobiologiste Rosalie Bertell,
présidente de l'Institut international pour la santé
publique :
« Lorsqu'utilisé dans le contexte d'une
guerre, l'uranium appauvri provoque des flammes qui libèrent une
vaporisation d'uranium radioactif mortelle. On peut tuer tous les
soldats à bord d'un char d'assaut, par exemple. Cet
aérosol est beaucoup plus léger que la poussière
d'uranium. Il peut se déplacer dans l'air à des dizaines
de kilomètres du
point d'activation ou se mêler à la poussière et
être maintenu dans les airs par les vents ou les mouvements de
personnes. Ce sont des particules très infimes qui peuvent
être aspirées par n'importe qui : des
bébés, des femmes enceintes, des personnes
âgées, des malades. Ce produit radioactif peut se loger
profondément dans les poumons
pendant des années, dégageant de puissantes particules
alpha dans les tissus dans une sphère d'environ 30 microns,
ce qui peut causer l'emphysème et/ou la fibrose. Il peut aussi
être avalé et causer des dommages aux voies
gastro-intestinales. À la longue, il pénètre
l'appareil
respiratoire et entre dans le sang.... Il peut initier un cancer ou
stimuler des cancers initiés par d'autres
cancérogènes. »
Selon Paul Sullivan, directeur du Centre national de
ressource sur la guerre du Golfe :
« En Yougoslavie, on s'attend à ce que de
l'uranium appauvri soit utilisé dans des régions
agricoles, dans des endroits de pâturage ou de culture, avec
comme conséquence d'introduire une possibilité de
contamination de la chaîne alimentaire. »
Le Centre d'action international situé à
New York qualifie la décision du Pentagone d'utiliser des avions
Warthog A-10 contre des cibles en Serbie de « danger pour les
populations et pour l'environnement dans l'ensemble des
Balkans. » (Truth in Media, 10 avril 1999). Un
rapport en provenance de Grèce ajoute qu'« il y a
eu une élévation du niveau de substances toxiques dans
l'atmosphère en Grèce, tandis que l'Albanie, la
Macédoine, l'Italie, l'Autriche et la Hongrie font tous face
à une menace à la santé humaine à cause des
bombardements de l'OTAN en Serbie qui utilisent de l'uranium appauvri
radioactif. »
Le sort des réfugiés
Ce qu'on ne dit
pas dans les médias internationaux, c'est que des gens de toutes
les origines ethniques, y compris des Albanais, des Serbes et d'autres
groupes ethniques, quittent le Kosovo en grande partie à cause
des bombardements.
On rapporte que des Albanais ont quitté le
Kosovo en direction de Belgrade où vivent des parents. Il y
a 100 000 Albanais à Belgrade. La presse a
confirmé des mouvements d'Albanais vers le
Monténégro. Le Monténégro est
présenté comme un pays séparé, un refuge
contre les Serbes. En fait, le Monténégro fait partie de
la
Yougoslavie.
70e
anniversaire de la création
de l'Alliance du traité de l'Atlantique Nord
Tout en oeuvre pour faire du Canada
une zone pour la paix!
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