TABLE DES MATIÈRES
Les résultats de la 44e élection
générale
• Une élection inutile, en temps de
pandémie,
qui ne règle rien
- Dougal MacDonald -
• Le «pari» de Justin Trudeau
- Pauline Easton -
• Une démonstration de mépris pour le corps
politique
- Margaret Villamizar -
Dangereux préparatifs de guerre
• Opposons-nous aux tentatives d'entraîner le Canada dans
le bouclier de défense antimissile américain
- K.C. Adams -
Le
gouvernement du Québec fait appel à la Sécurité intérieure des
États-Unis pour lutter contre la
violence liée aux armes à feu
• Combattre
le feu par le feu peut avoir l'effet inverse
-
Geneviève Royer -
Non au terrorisme et à l'agression des États-Unis
contre Cuba!
Célébrons la contribution de Cuba au bien-être de
l'humanité!
• Prix de la Paix des
peuples décerné au Contingent
international Henry Reeve
• 10 octobre, Jour de
l'indépendance de
Cuba
• 45e anniversaire de
l'attaque terroriste soutenue par les États-Unis contre le vol 455
d'Air Cubana le 6 octobre 1976
Les résultats de la 44e élection
générale
- Dougal MacDonald -
Donnant raison au consensus majoritaire qui existait parmi les Canadiens
avant l'élection, la 44e élection fédérale, qui a coûté 610 millions de
dollars, a été une perte de temps et d'argent qui n'a rien changé.
Après avoir promis de ne pas le faire, le gouvernement libéral a
déclenché les
élections pendant la pandémie de COVID-19 qui a tué jusqu'à présent 28
000 Canadiens, dans le seul espoir de transformer son gouvernement
minoritaire en un gouvernement majoritaire. Mais sa stratégie s'est
retournée contre lui. La répartition des sièges au parlement reste
essentiellement la même et
beaucoup de Canadiens sont furieux d'avoir été soumis à cette manoeuvre.
Il y a 338 sièges au Parlement. Avant l'élection, le Parti libéral
avait 155 sièges, le Parti conservateur 119, le Bloc québécois 32, le
NPD 24, le Parti vert 2 et les indépendants 5, et il y avait un siège
vacant. En date du 8 octobre, avec des recomptages en cours dans deux
circonscriptions,
les résultats de l'élection de 2021 sont que les libéraux ont remporté
160 sièges, les conservateurs 119, le Bloc québécois 32, le NPD 25, le
Parti vert 2 et les indépendants 0. En d'autres termes, un autre
gouvernement libéral minoritaire et une répartition des sièges très
similaire à l'élection
précédente. Un observateur a qualifié l'élection de remaniement
ministériel de 610 millions de dollars.
L'élection n'a fait que démontrer le besoin urgent de renouveau
démocratique. Le manque de démocratie a donné un spectacle honteux. Par
exemple, comme c'est le cas depuis de nombreuses années, une désignation
« officielle » et arbitraire est imposée qui divise les partis en
partis « majeurs » et
partis « marginaux ». Cela signifie que, bien que 22 partis politiques
enregistrés aient présenté des candidats à l'élection, seuls cinq ont
été invités à participer aux débats et forums « officiels » organisés
par la « Commission du débat des chefs » créée par Justin Trudeau en
2018. Les 17 autres
partis ont été laissés pour compte et rabaissés devant l'opinion
publique. Tout cela est tout à fait contraire à la notion d'un public
informé participant à une élection équitable.
La 44e élection générale était encore basée sur le scrutin uninominal
majoritaire à un tour, dans lequel les électeurs votent pour le
candidat de leur choix et le candidat qui reçoit le plus de voix
remporte la circonscription. Mais le pourcentage du vote populaire qu'un
parti obtient ne se
reflète pas dans le pourcentage de sièges qu'il obtient. Et ceux qui
n'ont pas voté pour le candidat gagnant ne sont pas représentés au
gouvernement.
En juin 2015, le premier ministre Justin Trudeau a juré que les
élections fédérales de 2015 seraient les dernières à se tenir avec le
scrutin majoritaire uninominal à un tour, laissant entendre qu'un
nouveau système de représentation proportionnelle serait en place pour
la prochaine élection. La
représentation proportionnelle signifie que les sièges sont d'abord
attribués aux partis en fonction du nombre de votes reçus à la dernière
élection. Ce serait une amélioration. Mais Justin Trudeau est revenu sur
son engagement en
février 2017, pas même deux ans après l'avoir pris.
Dans l'élection 2021, les Canadiens ont comme d'habitude été traités
comme de simples spectateurs et une masse votante. Leur seul rôle était
de « choisir un camp ». La « démocratie » signifie donc que chacun vote
une fois tous les quatre ou cinq ans et n'exerce ensuite aucun contrôle
sur ce que
font, disent et décident les partis du cartel.
Même les membres des partis du cartel sont privés de toute voix au
chapitre en ce qui concerne la sélection des candidats ou les prises de
décision. Leurs candidats et leurs députés sont tout aussi impuissants.
La désinformation envahit les médias et personne n'a voix au chapitre
sur ce qui se
passe.
En campagne, les chefs des partis du cartel font des déclarations
ahurissantes. Ils inventent des « enjeux » en fonction du nombre de
votes que cela peut leur rapporter selon les calculs de leurs stratèges.
Ils s'engagent à faire d'énormes dépenses pour « réparer » les choses,
comme si le monde
réel et les personnes réelles n'existaient pas. Ils s'échangent des
attaques personnelles qui n'accomplissent rien. Pendant ce temps, des
analystes et des sondeurs disent à tout le monde ce qu'il faut penser,
avant et après l'élection. Tout cela souligne que les travailleurs
doivent parler en leur
propre nom pour changer la situation en leur faveur dans la période à
venir.
Le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, a joué un rôle
négatif tout au long de l'élection. Sa gestion négligeante de la
pandémie de COVID-19, qui a fait que le système de santé de l'Alberta a
été complètement submergé, a miné la campagne du Parti conservateur. Le
soutien aux
conservateurs en Alberta a baissé d'environ 14 %. Les libéraux ont
repris un siège à Calgary et un autre à Edmonton et le NPD a remporté un
deuxième siège à Edmonton.
Il est très probable que Jason Kenney, qui a littéralement disparu
pendant la campagne, sera pointé du doigt maintenant que les
conservateurs cherchent un
bouc émissaire pour leur piètre performance à l'élection. Non seulement
Jason Kenney est-il le premier ministre le moins populaire du Canada,
mais les fusils sont maintenant braqués contre lui au sein de son propre
parti.
L'idée que les travailleurs ont un véritable choix entre un parti et
un autre lors des élections a été démentie maintes fois. Beaucoup ont
fait remarquer que depuis la Confédération, seuls deux partis forment le
gouvernement et que leurs politiques servent et sont financées par les
intérêts
d'entreprises privées. Le peuple veut avoir le pouvoir de résoudre les
vrais problèmes, et non pas continuer à élire des gouvernements qui
paient les riches.
Il est important qu'après les élections, nous ne soyons pas passifs,
et que nous affirmions constamment notre droit de parler en notre propre
nom, en nous renforçant à chaque étape par des prises de position qui
sont à notre avantage. C'est ainsi que nous pouvons affirmer notre droit
de
participer activement à la prise des décisions importantes qui affectent
nos vies.
Maintenant
que les élections sont terminées et que les libéraux restent
minoritaires, un très bon point de départ pour renverser la vapeur est
d'intensifier le travail dans nos collectifs, dans nos endroits de
travail, nos établissements d'enseignement et nos résidences pour
personnes âgées.
Durant la fraude de faillite de Stelco, qui a duré de 2003 à 2006, et
pendant plusieurs années par la suite, les travailleurs de la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos ont tenu des « réunions du jeudi »
de deux à trois heures au cours desquelles ils se sont informés et ont
ensuite discuté des problèmes auxquels ils étaient confrontés et des
mesures à prendre. Voilà
le genre de démocratie où les gens peuvent s'exprimer en leur propre
nom, participer à la prise de décisions et exercer un contrôle sur leur
mise en oeuvre et assumer les résultats obtenus. Les travailleurs ont pu
s'unir et se donner la confiance nécessaire pour avancer audacieusement
sur la voie
choisie.
Un autre exemple de démocratie digne de ce nom est celui où les
citoyens et résidents, et non les partis politiques, choisissent leurs
candidats parmi ceux qui sont aux premiers rangs de la résolution des
problèmes de la société.
En somme, notre objectif global doit maintenant être de participer
activement à l'édification d'un nouveau Canada qui soit dirigé par les
travailleurs et leurs alliés et qui serve les intérêts du peuple. C'est
possible. C'est nécessaire.
- Pauline Easton -
La prédiction des stratèges du Parti libéral de Justin Trudeau qu'il
pourrait obtenir un gouvernement majoritaire avec des élections en
septembre, et l'arrogance et l'opportunisme crasse de déclencher cette
élection en pleine pandémie, amènent beaucoup de Canadiens à
s'interroger sur le
narcissisme et le manque de jugement des libéraux.
La réalité est que les pouvoirs de prédiction de la classe dirigeante
sont nuls et ce depuis un certain temps. Les sondages sont le plus
souvent erronés et beaucoup de gens se demandent pourquoi. Les sondages
sont si souvent erronés que dans cette élection les sondeurs ont pris
l'habitude
d'ajouter l'absurde avertissement : « ... si nos sondages sont exacts ».
Un
avertissement est une réserve qu'on se donne, comme dans : « Il y a un
certain nombre de mises en garde à faire sur la validité des résultats
de l'évaluation ». En d'autres termes, ne nous tenez pas rigueur de ce
que nous disons.
La raison pour laquelle les prédictions échappent à la classe
dirigeante, y compris à ses services de renseignement, est que les
règles et les normes qui déterminaient le fonctionnement d'un système de
gouvernement bipartite ne sont plus là. L'équilibre au sein du
parlement est révolu depuis
1993. On ne peut plus prétendre que les Canadiens sont représentés soit
par le parti au pouvoir, soit par le parti de l'opposition, et qu'en
élisant l'un ou l'autre, les électeurs peuvent tenir ces partis
responsables.
Lorsque les libéraux et les conservateurs, appuyés par d'autres
partis, ont engagé le Canada dans le « libre-échange » dans le but de
faire des monopoles canadiens les « numéros uns » sur le marché mondial,
la destruction nationale et l'offensive antisociale sont devenues la
norme. L'économie
néolibérale du Canada est maintenant telle que les travailleurs ne
savent même plus qui est propriétaire des entreprises pour lesquelles
ils travaillent, où les décisions sont prises ou qui tire les ficelles
et donne le ton.
L'équilibre parlementaire a disparu à la suite de l'élection fédérale
de 1993, lorsque le Parti conservateur, bien qu'ayant reçu beaucoup de
votes, n'a remporté que deux sièges et que le Bloc québécois est devenu
l'opposition officielle. Après cela, le Parti réformiste a fait un coup
d'État et a
pris le contrôle du Parti conservateur, l'engageant dans une nouvelle
voie virulemment antinationale et antisociale, intégrée à la machine de
guerre des États-Unis et aux rivalités au sud de la frontière. Au même
moment, les luttes de factions au sein du Parti libéral se sont
intensifiées, et les
libéraux ont cherché désespérément à s'accrocher au pouvoir. Depuis le
scandale des commandites, où les libéraux ont été surpris à remettre des
sacs d'argent pour contourner les règles de dépenses électorales, les
scandales se succèdent, impliquant l'argent, la corruption et les
stratagèmes pour
payer les riches. La politisation des intérêts privés a pris le dessus –
il s'agit de confier les fonctions de base de l'État et la prise de
décisions à des intérêts privés étroits comme Deloitte et Touche, KPMG,
UBS, SNC-Lavalin et bien d'autres.
Lorsque les Forces armées canadiennes en Afghanistan ont commencé à
remettre leurs prisonniers de guerre directement aux États-Unis pour
qu'ils soient envoyés dans des sites clandestins et torturés sans même
que le premier ministre du Canada en soit informé, il est devenu évident
que le ministère
canadien de la Défense nationale était désormais sous le commandement
des forces spéciales américaines. Lorsque Jean Chrétien était premier
ministre, il a donné cette fameuse définition de la souveraineté selon
laquelle la capitulation est un geste de souveraineté « si c'est nous
qui décidons » de
capituler. Et même cette définition ne tient plus. La capitulation est
maintenant une chose allant de soi.
Tout cela signifiait la perte de la prévisibilité fondée sur les
règles qui régissaient le fonctionnement des institutions démocratiques.
On ne peut plus compter sur les ministres pour assumer la
responsabilité des méfaits commis dans leurs ministères ou sous leur
responsabilité en démissionnant.
On ne peut plus être assuré que le premier ministre se pliera aux
recommandations d'une commission parlementaire, par exemple sur la
réforme électorale. Les règles relatives aux conflits d'intérêts ne
signifient plus qu'il n'y a pas de corruption parmi les élus et la haute
fonction publique.
Dès que des intérêts privés s'emparent du contrôle du processus
décisionnel et du gouvernement, la quête de contrôle signifie que tout
est permis tant qu'on peut s'en tirer. Les personnes et les choses
deviennent jetables.
Justin Trudeau a fait le « pari » de déclencher une élection générale
parce qu'il veut mettre les intérêts privés étroits de l'industrie de
l'écoblanchiment aux commandes du trésor public. Ces derniers veulent
utiliser les fonds publics pour financer les projets d'infrastructure
qui les servent
et moderniser les industries stratégiques liées à la production, aux
communications et au transport et à l'extraction des ressources liées
d'une manière ou d'une autre aux plans de guerre impérialiste des
États-Unis.
Ces intérêts privés étroits sont regroupés en oligopoles – des
entreprises géantes qui forment des cartels et des coalitions pour
influencer les prises de décisions à tous les niveaux et qui doivent
battre le fer quand il est chaud. Ils n'ont que faire des êtres humains,
des nations, de
l'édification nationale ou de l'environnement social et naturel. C'est
une rivalité à outrance pour le contrôle des nouvelles technologies et
de l'espace.
Il ne peut y avoir aucune prévisibilité dans ces conditions, car tout
est mené par des intérêts privés étroits et leurs serviteurs au
gouvernement. Ce sont eux qui dictent les règles et ils les violent
comme bon leur semble.
Seules
les forces du peuple ont intérêt à faire naître de nouvelles formes qui
leur donnent un pouvoir de décider. Ce n'est qu'alors que la
prévisibilité pourra redevenir une caractéristique de la vie, un outil
dont nous avons besoin pour créer une stabilité et une sécurité pour
nous-mêmes et nos
familles. Participer à la prise des décisions qui affectent notre vie
est un droit humain, car ce n'est qu'ainsi que nous pouvons exercer un
contrôle : en faisant le suivi des décisions prises et en apportant les
mesures correctives lorsque nécessaires, comme lorsque des problèmes
surviennent dans
leur mise en oeuvre ou lorsque les décisions prises s'avèrent erronées.
Selon les analystes, Justin Trudeau a tout simplement perdu son «
pari » de tenir cette élection en temps de pandémie, mais comme il a
tout de même conservé le pouvoir, alors tout n'est pas si mal. C'est
loin d'être le fond de l'histoire. L'incapacité à prévoir les résultats
est l'une des
caractéristiques de la crise de ce que l'on appelle les institutions
démocratiques, ce qui montre la nécessité d'un renouveau démocratique
qui donne du pouvoir au peuple.
- Margaret Villamizar -
À la fin de la campagne de la 44e élection générale, un journaliste a
demandé à Justin Trudeau s'il réexaminerait la question de la réforme
électorale s'il était élu. Justin Trudeau a répondu qu'il restait ouvert
à l'idée de se débarrasser du mode de scrutin majoritaire uninominal à
un tour, même
si ce n'est pas une priorité puisqu'il n'y a pas de consensus sur la
question, et que personne ne l'avait même soulevée avec lui pendant la
campagne jusque-là.
Justin Trudeau a toutefois précisé qu'il considérait le « vote
préférentiel », que le Parti libéral privilégie depuis longtemps, comme
la seule alternative, affirmant que ce système rend les élections moins
conflictuelles. Il continue de s'opposer à la représentation
proportionnelle, a-t-il dit,
car elle donne plus de poids aux petits partis « qui sont peut-être des
partis marginaux ».
C'est le même argument qu'il a donné en 2017 lorsqu'il a tenté de
justifier son refus d'appliquer les recommandations du Comité spécial
sur la réforme électorale visant à rendre la façon dont les votes sont
comptés plus représentative dans l'attribution des sièges à la Chambre
des communes. À
l'époque, il avait affirmé que les « voix extrémistes » qui n'adhèrent
pas à l'un des trois partis de la « grande tente » constituaient la plus
grande menace pour la démocratie canadienne.
« Si nous faisions un changement ou risquions un changement qui
augmente les voix individuelles – qui augmenterait les voix extrémistes
et les voix activistes qui ne siègent pas au parlement pour débattre de
ce qui est dans le meilleur intérêt de l'avenir de l'ensemble du pays,
comme le font les
trois partis actuels –, je crois que nous ouvririons une période
d'instabilité et d'incertitude », avait déclaré Justin Trudeau, ajoutant
que « nous mettrions en péril cette chose qui fait que nous sommes plus
chanceux que quiconque sur la planète. »
Justin Trudeau n'a pas expliqué qui était le « nous » auquel il
faisait référence, mais il était clair qu'il ne pouvait s'agir que de la
minorité privilégiée qui arrive au pouvoir par le système des partis et
qui fonctionne comme un cartel pour s'assurer que le peuple et ses
préoccupations sont
tenus à l'écart.
Il avait averti que des voix « extrémistes » pourraient parvenir à
détenir la balance du pouvoir dans le cadre de la représentation
proportionnelle si elles parviennent à obtenir 10, 15 ou 20 sièges.
Selon lui, « la force de notre démocratie est que nous devons rassembler
les gens dans les grands
partis qui représentent toute la diversité du Canada et qui apprennent à
travailler ensemble. [...] Et c'est pourquoi nous avons un système qui
fonctionne si bien. »
Certains anciens membres de son propre cabinet et de son propre
parti, qui ne sont plus là, compte tenu des événements qui se sont
déroulés au cours des législatures précédentes, ont beaucoup
d'expérience sur la façon dont la « grande tente » n'a pas écouté leurs
opinions. Ils ont été diffamés,
isolés et même expulsés parce que les points de vue divergents sont
tolérés seulement dans la mesure où ils n'entrent pas en conflit avec
les points de vue du premier ministre et de son entourage. En fait,
l'appartenance à l'entourage n'est pas inclusive mais exclusive à
l'extrême.
Dans la dernière semaine de la campagne 2021, CBC Windsor a publié un
article sur ce que la chaîne appelle les candidats des partis «
marginaux et dissidents ». L'article portait sur les candidats du Parti
de l'Héritage chrétien, du Parti marxiste-léniniste et du Parti vert
dans les
circonscriptions de la région, mais il s'agissait d'une variante de la
même ligne. L'article comportait de nombreux commentaires d'une
professeure de sciences politiques qui est l'« experte » à laquelle la
CBC fait appel en matière d'élections pour la région de Windsor. Elle
est également chargée de
recherche à l'Institut Fraser et a rédigé des articles contre l'adoption
de la représentation proportionnelle lorsque celle-ci était envisagée
en Colombie-Britannique. Dans ses écrits, la professeure met en garde
contre le fait que « dans les systèmes de représentation
proportionnelle, les petits
partis, comme les partis marginaux, sont en mesure d'exercer un pouvoir
disproportionné au détriment des préférences de la majorité des
électeurs qui n'ont pas voté pour ces partis ». Pour faire bonne mesure,
elle ajoute que le passage à la représentation proportionnelle
augmenterait probablement
les dépenses et les déficits du gouvernement.
Dans le reportage de la CBC, cette commentatrice a soulevé ce qui a
été présenté comme l'observation d'une tendance chez les électeurs. En
réalité, cela ressemblait davantage à un conseil qu'elle offrait. Elle a
dit que même si les gens peuvent graviter idéologiquement vers un parti
marginal,
quand vient le temps de voter, ils peuvent s'en tenir à l'un des
courants principaux « pour ne pas diviser le vote ».
Cette « nouvelle », dont on entend des variantes à chaque élection,
est l'une des méthodes utilisées pour convaincre l'électorat de ne pas
voter pour les candidats des petits partis ou les candidats
indépendants. Ces variantes sont répétées en continu de manière à être
acceptées sans discussion
comme étant le bon sens. En fait, leur but est de s'assurer que ce qu'on
appelle les grands partis – déjà favorisés par des privilèges de toutes
sortes à cause du financement de l'État, des lois électorales
manifestement injustes et de la promotion gratuite dans les médias –
puissent continuer de
fonctionner sans entrave comme un cartel qui écarte le peuple du pouvoir
ou même empêche des gens d'être élus pour que certaines voix ne soient
pas entendues et certaines préoccupations ne soient pas soulevées au
parlement.
Aucune menace pour le système de partis non représentatif appelé
gouvernement représentatif ne peut être permise. Les discussions sur la
direction de la politique étrangère du Canada, sur l'intégration du
Canada dans la machine de guerre des États-Unis et son soutien aux
guerres des États-Unis,
son adhésion à l'OTAN et à NORAD, les milliards dépensés pour les
préparatifs de guerre et pour payer les riches de multiples façons,
comment tout cela ne profite en rien au peuple canadien et, plus important
encore, qui décide, sont tous des sujets et des discussions considérés
comme des tabous qui ne
doivent pas être brisés.
La lutte pour le renouveau du processus politique afin d'investir les
Canadiens du pouvoir directement, au lieu de porter au pouvoir les
partis, est une lutte importante qui doit se poursuivre. Les forums
politiques qui rassemblent les gens pour qu'ils échangent leurs
expériences et discutent de
la manière d'avancer sont très nécessaires.
Dangereux préparatifs de guerre
- K.C. Adams -
L'inquiétude grandit au Canada devant les nouvelles machinations des
partis cartellisés au parlement pour, une fois de plus, participer au
programme de défense antimissile balistique (BMD) des États-Unis. Les
libéraux et leurs partenaires du cartel des partis font pression pour
détruire l'opinion
publique canadienne qui s'est formée en opposition à la participation du
Canada au programme de BMD des États-Unis. Par exemple, le gouvernement
libéral de Justin Trudeau a annoncé, avant l'élection qu'il a
déclenchée en temps de pandémie, son intention de dépenser plus de 553
milliards de dollars
en préparatifs de guerre au cours des vingt prochaines années. Une
grande partie de ce financement ira à l'économie de guerre des
États-Unis pour acheter des avions chasseurs, des drones armés et
d'autre matériel de guerre.
Cette augmentation des dépenses a été confirmée la veille du
déclenchement des élections, lorsque le ministre canadien de la Défense,
Harjit Sajjan, et le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd
Austin, ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils
conviennent de « moderniser » le
NORAD, le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord,
et décrivent les « domaines prioritaires pour les nouveaux
investissements ».
La déclaration conjointe du 14 août 2021 indique : « Le Canada et les
États-Unis partagent le désir de coordonner la mise en service de
nouvelles capacités pour compléter et à terme remplacer le Système
d'alerte du Nord par des solutions technologiques plus avancées le plus
tôt possible. [...]
Pour assurer une connaissance de la situation efficace, il faut en fin
de compte adopter une approche axée sur un système de systèmes
comprenant un réseau de capteurs canadiens et américains du fond marin à
l'espace. »
Le « système de systèmes » dans le jargon du Pentagone désigne la
défense antimissile balistique (BMD). La modernisation du NORAD comprend
le positionnement de missiles américains au Canada et la militarisation
de l'espace dans le cadre du bouclier antimissile balistique des
États-Unis. Lorsque
la BMD sera déclarée opérationnelle, les États-Unis et leurs alliés de
guerre, y compris le gouvernement canadien, croiront et déclareront
alors qu'« une guerre nucléaire américaine est gagnable » et qu'une
frappe nucléaire préventive pourrait être utilisée. Depuis 2014,
l'économie de guerre des
États-Unis a effectué 17 essais de défense antimissile balistique de son
« système de systèmes » pour « détruire les missiles balistiques
entrants ».
Les partis cartellisés ont sauté sur le train de la « guerre gagnable
». En 2014, l'année où les États-Unis ont commencé les essais de leur «
système de systèmes », un comité parlementaire a donné son appui au
gouvernement pour qu'il se joigne au développement du bouclier
antimissile dirigé par
les États-Unis. Le Comité sénatorial canadien de la sécurité nationale
et de la défense a rapidement approuvé son rapport dans lequel il «
recommande à l'unanimité que, dans le but de protéger la souveraineté,
la sécurité et les intérêts nationaux du Canada, le gouvernement du
Canada conclue un
accord avec les États-Unis pour participer, comme partenaire, à la
défense antimissiles balistiques. »
En 2017, Erin O'Toole, alors porte-parole du Parti conservateur en
matière d'Affaires étrangères et maintenant chef du parti, a déclaré que
le Canada devait adhérer au programme de BMD. Les comités de la Défense
nationale de la Chambre des communes et du Sénat ont rejoint le choeur
pour la guerre
en 2019, et se sont prononcés pour le programme de BMD. Christian
Leuprecht, professeur au Collège militaire royal, a donné un caractère
d'urgence à la demande de rejoindre le BMD, en déclarant à CTV News plus
tôt cette année que les réseaux électriques intégrés États-Unis/Canada
pourraient être des
cibles des missiles balistiques intercontinentaux de la Russie et/ou de
la Chine.
«
Vous pouvez frapper un composant au Canada et avoir un impact
spectaculaire sur tout le continent nord-américain, sur tout le système
nord-américain et sur son fonctionnement », a déclaré Leuprecht.
Aux États-Unis, l'opinion publique contre la guerre est attaquée constamment, comme l'a souligné Mark Muhich dans Counterpunch
en septembre dernier. « Malgré les dépassements de coûts mirobolants,
les échecs répétés des essais, le cynisme de la communauté scientifique,
les
avertissements que la défense antimissile balistique peut être
facilement vaincue avec des technologies de paillettes et de camouflage,
l'opposition bipartisane et les accusations crédibles selon lesquelles
la défense antimissile a relancé une course aux armements nucléaires, la
défense antimissile
balistique trouve sa place dans le Defense Authorization Act année
après année. L'une des principales raisons est le vaste pouvoir de
lobbying des entrepreneurs de la défense, en particulier les
entrepreneurs de la défense antimissile comme Boeing, Lockheed Martin et
Raytheon. Les
entrepreneurs de la défense ont dépensé 58 millions de dollars au cours
des six premiers mois de 2021 pour faire pression sur le Congrès afin de
financer les contrats de défense et de défense antimissile. »
Dans son programme électoral, le NPD indique dans le chapitre « La
défense au pays et à l'étranger » : « Après des décennies de
compressions et de mauvaise gestion de la part des gouvernements
libéraux et des conservateurs, nos militaires se sont malheureusement
retrouvés avec du matériel désuet,
un soutien inadéquat et un mandat stratégique mal défini. [...] Lors de
la passation de contrats pour du nouveau matériel militaire, incluant
les navires et avions de chasse, nous nous assurerons d'un maximum de
retombées et d'emplois. Cela permettra d'assurer la survie des
vigoureuses industries de
la construction navale et de l'aérospatiale partout au pays. »
En utilisant de telles phrases ronflantes sur les avantages
économiques et les emplois comme camouflage, le NPD cherche à se
protéger des critiques qui lui reprochent d'être belliciste en appelant à
l'intégration dans l'économie de guerre et les préparatifs de guerre
des États-Unis et en
participant aux campagnes de propagande anti-chinoise et anti-russe
lancées par les États-Unis. Cela revient à dire que les préparatifs de
guerre et l'injection d'argent dans les cartels militaires dominés par
les États-Unis ne sont pas destructeurs pour l'environnement social et
naturel mais
nécessaires à la croissance de l'économie.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a un programme antiguerre
clair fondé sur les principes. Il appelle tous les Canadiens à se
joindre au mouvement pour établir un gouvernement antiguerre et
construire une économie indépendante qui constitue la base matérielle
pour répondre aux besoins de
toutes et de tous et humaniser l'environnement social et naturel.
Sortons le Canada de l'OTAN et de NORAD!
Opposons-nous à l'intégration à la sécurité intérieure, à la machine de guerre et aux guerres d'agression des États-Unis!
Faisons du Canada une zone de paix!
Note
Le président George W. Bush a retiré les États-Unis du traité ABM
interdisant les missiles antibalistiques en 2001. Depuis, le
gouvernement américain a investi 100 milliards de dollars dans la
construction d'un bouclier antimissile balistique. Cet argent est allé à
Boeing, Raytheon, Lockheed Martin, BAE Systems et d'autres entreprises
de l'économie de guerre. Ces entreprises de guerre sont également avides
de recevoir des fonds publics canadiens et ont envoyé des lobbyistes
pour en obtenir.
Le
gouvernement du Québec fait appel à la Sécurité intérieure des
États-Unis pour lutter contre la
violence liée aux armes à feu
- Geneviève Royer -
Manifestation à Montréal, le 7 juin 2020, contre l'impunité
policière et en solidarité avec les manifestations aux États-Unis contre
la brutalité et l'impunité policières
Le 24 septembre, la vice-première ministre et ministre de la Sécurité
publique, Geneviève Guilbault, a annoncé l'Opération Centaure, la
stratégie du gouvernement québécois pour lutter contre la violence liée
aux armes à feu. Un budget de 90 millions de dollars est alloué pour
financer des projets
dans quatre domaines ciblés d'intervention dont :
1. « une intervention rapide auprès des individus qui font usage d'armes à feu ou qui risquent de le faire;
2. « soutenir l'intervention et le développement des connaissances; et
3. « le suivi et la déstabilisation des réseaux criminels partout au Québec. »
Ce n'est que plus tard dans la conférence de presse que la ministre
Guilbault a mentionné « la collaboration » avec le Homeland Security
Investigations des États-Unis (l'Unité d'enquête de la sécurité
intérieure des États-Unis) dans un programme « sous la coordination de
la Sûreté du Québec »
avec la participation de « tous les corps policiers du Québec [et] de la
Gendarmerie royale du Canada, de l'Agence des services frontaliers du
Canada, de la Police provinciale de l'Ontario, du service de police de la
ville de Montréal (SPVM), du service de police de la ville de Québec
(SPVQ), des
services de police des villes de Laval et de Longueuil ainsi que des
corps de police autochtones sous la direction de l'Association des
directeurs de police des Premières Nations et Inuits du Québec ».
Le gouvernement du Québec ne se donne même pas la peine de cacher
combien il ne s'oppose pas à l'intégration toujours plus grande du
Canada aux pouvoirs de police brutaux des États-Unis. Les États-Unis
ont, « par rapport aux 22 autres nations à hauts revenus, le taux de
meurtres liés aux armes à
feu [...] 25 fois plus élevé que la moyenne[1] ».
Les
peuples du monde sont témoins chaque jour des crimes que commettent les
impérialistes américains tant chez eux que dans les pays où ils
imposent leur présence. Le peuple québécois, qui veut rendre imputable
les pouvoirs de police ici pour leur violence envers les jeunes, les
Autochtones, les
personnes dites racisées, et les travailleurs, ne peut que voir comme
une insulte que la question de vivre en sécurité au pays soit remise
entre les mains des mêmes pouvoirs qui les brutalisent en toute
impunité.
De plus, prétendre que le Homeland Security Investigations se
soumettra à la « coordination de la Sûreté du Québec » est une farce
morbide, sachant que les États-Unis ne se soumettront qu'à leurs propres
règles.
Le peuple québécois aspire à vivre en sécurité et à mettre fin à
toutes les formes de violence. Le peuple, ses organisations et ses
collectifs, se basant sur leur vaste expérience, savent que ce ne sont
pas les armes à feu en tant que telles qui sont la source de violence.
L'utilisation des armes
est plutôt le résultat du chaos créé par l'ordre du jour antisocial où
chacun est laissé à lui-même. Un grand effort est fait pour créer une
opinion publique où chaque aspect de la violence est étudié et où les
propositions pour humaniser la société prédominent.
En faisant appel aux pouvoirs de police ici et à ceux des États-Unis,
le gouvernement du Québec démontre à quel point le peuple québécois
n'exerce pas de contrôle sur toutes les décisions qui affectent sa
sécurité.
Pour lire le communiqué du Cabinet de la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, cliquer ici.
Note
1. « Violences par arme à feu aux États-Unis », Wikipédia
Non au terrorisme et à l'agression des États-Unis
contre Cuba!
Célébrons la contribution de Cuba au bien-être de
l'humanité!
Le Contingent international de médecins cubains spécialisés dans les
catastrophes et les épidémies graves Henry Reeve a reçu le Prix de la
paix des peuples, décerné par 100 organisations et plus de 40 000
personnes de la campagne pour le prix Nobel de la paix pour les médecins
cubains aux
États-Unis.
«
Au cours de cette pandémie de COVID-19, nous avons été très inspirés de
voir comment le personnel médical d'une petite île sous un blocus
criminel a risqué sa propre vie pour en sauver d'autres dans différents
pays à travers le monde », a déclaré Medea Benjamin, cofondatrice de
l'organisation
pacifiste Code Pink.
L'activiste a regretté que la brigade Henry Reeve n'ait pas été
reconnue par le Comité du Prix Nobel et c'est pourquoi il a été décidé
de lui remettre le prix de la Paix des peuples (People's Peace Awards)
qui souligne l'« incroyable solidarité, l'humanisme et les valeurs dont
ils [les médecins
de la brigade] ont fait preuve pendant tant d'années ».
Le Contingent de médecins spécialistes des catastrophes et des
grandes épidémies a été constitué le 19 septembre 2005 à La Havane, à
l'initiative du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel
Castro, qui a alors affirmé que l'on pouvait démontrer comment apporter
des réponses aux tragédies
de la planète.
« Nous montrerons que l'être humain peut et doit être meilleur. Nous
montrons la valeur de la conscience et de l'éthique. Nous offrons des
vies », avait-il dit.
La première situation d'urgence qu'il a rencontrée quelques jours
après sa création a été au Guatemala, où il a assisté la population
touchée par les inondations qui y ont eu lieu en octobre 2005 et aussi
lors du tremblement de terre au Pakistan.
Cuba a été l'un des premiers pays au monde à répondre à l'appel lancé
par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des
Nations unies pour lutter contre l'épidémie d'Ebola en Afrique en 2014
et en 2010 elle a assisté les victimes du séisme dévastateur en Haïti.
Plus récemment, l'assistance offerte par les professionnels de la
Henry Reeve a atteint plus d'une trentaine de pays pour combattre la
pandémie de COVID-19.
Pour sa remarquable carrière, le Contingent, qui rend hommage au
combattant américain tombé dans les guerres d'indépendance de l'île, a
reçu en 2017 le prix Dr LEE Jong-wook de l'OMS, entre autres.
La plus grande des Antilles a une longue histoire en matière de
coopération sanitaire depuis que le 21 mai 1960 elle a offert sa
première aide médicale internationale après le fort tremblement de terre
au Chili.
Tous ceux qui ont participé à la campagne de nomination du Contingent
Henry Reeve pour le prix Nobel de la paix méritent de vives
félicitations. Un message de félicitations publié par l'ambassade de
Cuba en Irlande souligne :
« La campagne avait un objectif qui allait bien au-delà du prix
lui-même. Il s'agissait de faire face à une brutale manœuvre de
propagande hostile entreprise par le gouvernement de Donald Trump contre
la coopération médicale cubaine, qui a même tenté d'intimider les
gouvernements qui ont reçu cette coopération.
« Il s'agissait de mobiliser l'opinion publique internationale en faveur
de la reconnaissance des professionnels de la santé cubains, partis
aider d'autres peuples lorsque la pandémie de COVID-19 faisait des
milliers de morts par jour et que les systèmes de santé s'effondraient.
« Alors que Trump cachait des corps dans des camions frigorifiques et
suggérait l'utilisation de l'eau de Javel comme remède efficace contre
la pandémie, les médecins cubains se sont rendus partout sur la planète
où il était nécessaire de sauver des vies.
« Au total, 57 brigades ont travaillé dans plus de 40 pays.
« Nous ne savons pas combien de candidats au prix Nobel de la paix ont
reçu le soutien d'hommes d'État, de chefs de gouvernement, de
parlementaires, de personnalités internationales et d'innombrables
organisations qui, depuis des dizaines de pays, ont reconnu le travail
de Henry Reeve. [...] le Contingent Henry Reeve a la meilleure des
récompenses possibles : la reconnaissance et la gratitude sincère des
peuples. »
(Prensa Latina, Ministère cubain des Relations extérieures)
Carlos Manuel de Céspedes et ses partisans livrant le Cri de Yara.
Aujourd'hui, le Cri de Yara est célébré pour son importante contribution
historique à l'indépendance de Cuba.
Le 10 octobre est le jour de l'indépendance de Cuba. Il marque le
début de la lutte de Cuba pour son indépendance de l'Espagne en 1868. Ce
jour-là, Carlos Manuel de Céspedes et ses partisans ont proclamé
l'indépendance. Cette proclamation, connue sous le nom de Grito de Yara
(Cri de Yara), a
marqué le début de la guerre de dix ans, connue sous le nom de première
guerre d'indépendance de Cuba. Bien que cette première guerre
d'indépendance se soit terminée par la reddition aux Espagnols en mai
1878, elle s'est avérée un événement clé dans la lutte de Cuba pour son
indépendance de
l'Espagne. Ces événements ont également contribué à l'abolition de
l'esclavage à Cuba en 1886.
L'Espagne a finalement été contrainte de se retirer de l'île lorsque
les représentants de l'Espagne et des États-Unis ont signé un traité de
paix mettant fin à la guerre hispano-américaine à Paris le 10 décembre
1898. Ce traité établissait l'indépendance de Cuba, cédait Porto Rico et
Guam aux
États-Unis et permettait à ces derniers d'acheter les îles Philippines à
l'Espagne pour 20 millions de dollars. Ce traité a été suivi de trois
ans et demi de régime militaire américain, après quoi Cuba a obtenu son
indépendance officielle en 1902.
Aujourd'hui, l'anniversaire est célébré comme une fête nationale, une
journée d'événements culturels et de rassemblements qui célèbrent l'importance de cet événement et ce
que Cuba a réalisé en tant que nation indépendante.
Le 6 octobre est le 45e anniversaire de l'attentat contre
le vol 455 d'Air Cubana par des terroristes anti-cubains soutenus par
les États-Unis. Cet acte haineux de terrorisme a été l'un des
nombreux actes perpétrés contre Cuba avec l'appui des États-Unis des
années 1960 aux années 1990. En 2010, Cuba a commencé à
commémorer cette journée en tant que « Jour des victimes du
terrorisme d'État ». À cette occasion, Cuba commémore ses 3 478
citoyens qui sont morts et les 2 099 personnes rendues invalides par
des actes de terrorisme, 5 577 victimes au total. Ces chiffres ne
comprennent pas les victimes d'autres pays, y compris le Canada, qui
ont été tuées ou blessées dans des attaques terroristes visant
Cuba.
En cette occasion solennelle, le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) transmet ses plus profondes condoléances au
peuple cubain et à toutes les victimes. Il ne fait qu'un avec le peuple
cubain et sa révolution dans son opposition au terrorisme, au recours
à la force et à la « diplomatie coercitive » comme moyen de régler les
différends et les problèmes entre nations et peuples, et dans son appui
aux relations amicales entre tous les pays, fondées sur le respect et
l'avantage réciproques et la défense de la primauté du droit
international tel qu'enchâssée dans la Charte des Nations
unies.
En cette occasion, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
réitère sa condamnation du blocus des États-Unis contre Cuba, blocus
à la fois illégal et condamné à l'échelle internationale. Le blocus est
une atteinte grave aux droits du peuple cubain qui vise le même
objectif ignoble que l'attentat contre le vol 455 d'Air Cubana, c'est-à-dire
la mort et la destruction. Le PCC(M-L) condamne aussi le
gouvernement américain pour avoir rajouté Cuba à sa liste d'« États
qui parrainent le terrorisme » en janvier 2021, citant l'appui de Cuba
au peuple vénézuélien et à l'affirmation de son droit d'être à la
défense de la révolution bolivarienne comme étant un appui au
« terrorisme ». Il condamne l'acte de terrorisme contre l'ambassade
cubaine à Washington le 30 avril 2020, lorsqu'un expatrié cubain
vivant aux États-Unis a tiré plus de 30 coups de feu sur le devant de
l'édifice de l'ambassade avec un fusil d'assaut AK-47. Par chance,
personne à l'intérieur n'a été blessé. Le gouvernement américain n'a
jamais condamné cette attaque qui aurait pu causer des morts, ce qui
était l'intention de l'auteur du crime telle qu'avouée aux policiers.
Aujourd'hui, puisque leur mission de provoquer un changement de
régime n'a pas réussi, d'autres tentatives frénétiques sont en cours
pour inciter une rébellion contre-révolutionnaire à Cuba et contre Cuba à l'étranger, en profitant
des difficultés auxquelles le peuple fait face en raison du blocus
américain pour inciter l'opposition au gouvernement. Les soi-disant
contestataires pacifiques sont incités, financés et utilisés par les
États-Unis et les perturbations n'ont rien à voir avec un quelconque
mouvement politique contre le gouvernement. Le 27 juillet de cette année, à l'aube, trois engins incendiaires ont
été
lancés sur l'ambassade cubaine à Paris. Deux des « cocktails Molotov »
ont touché la façade et l'entrée de l'édifice. Le personnel
de l'ambassade a réussi à éteindre le feu qui avait éclaté et il n'y a
pas eu de blessés. Des familles avec des enfants étaient à l'intérieur
de l'édifice au moment de l'attaque.
Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à exiger des comptes du
gouvernement américain pour tous ces actes de contrerévolution et de
terrorisme. Les Canadiens doivent aussi exiger du gouvernement du
Canada qu'il se dissocie de ces actes d'hooliganisme, de terrorisme et
de violence contre Cuba. Le Canada doit cesser de sanctionner ces
attaques en prétendant qu'elles sont politiques alors que les soi-disant
manifestants pacifiques ne profèrent que des insultes et des
provocations. Il doit cesser d'accuser le gouvernement de Cuba de
totalitarisme, ce qui n'est qu'une diversion pour dissimuler les vrais
responsables de la violence à Cuba. Le Canada doit aussi agir pour
empêcher que le territoire canadien ne serve à renforcer le blocus
illégal.
Le fait qu'en ce moment les États-Unis saisissent l'occasion des
répercussions de la pandémie sur Cuba dues au blocus pour
intensifier leur blocus économique commercial et financier et leur
campagne pour exercer le maximum de pression sur le gouvernement
et le peuple cubains, encourageant la violence et le désordre pour
essayer de justifier une intervention militaire, démontre amplement ce
que signifient démocratie et droits humains pour les autorités
américaines.
Le PCC(M-L) dénonce l'administration Biden, qui propage des
mensonges et la désinformation dans le but de démoniser la direction
cubaine et les sympathisants de Cuba révolutionnaire et incite des
éléments contre-révolutionnaires à mener des actes de violence
comme ceux du 11 juillet. Il appelle le gouvernement canadien à ne
participer aucunement à ces activités ignobles et à plutôt exiger que
les États-Unis mettent fin à leur guerre économique criminelle contre
Cuba. Le peuple cubain doit pouvoir résoudre ses problèmes sans
l'ingérence et les menaces de l'extérieur, ce qu'il est parfaitement capable de faire.
L'anniversaire de l'attentat contre le vol 455 d'Air Cubana rappelle à
point nommé aux Canadiens et aux Québécois la nécessité de mettre
fin à la politique d'apaisement du Canada face à l'impérialisme et au
terrorisme d'État des États-Unis et de voir à ce que le Canada soit
une zone de paix, avec une politique étrangère indépendante qui lui
est propre et qui défend la primauté du droit international. Cela
comprend défendre le droit d'être de Cuba, libre de toute ingérence
étrangère, de terrorisme et de toutes formes d'agressions, y compris
le blocus injuste imposé par les États-Unis.
(Pour voir les articles individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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