Numéro 2 - 16 janvier 2021
Une administration désespérée désigne Cuba
comme État parrainant le terrorisme
Cuba n'est pas un État qui
parraine le terrorisme
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
• Quand
l'agresseur blâme la victime
- Réseau canadien pour
Cuba -
• Non
à la nouvelle décision du gouvernement des
États-Unis d'inclure Cuba sur la liste des États
qui appuient le terrorisme
- Table de concertation de
solidarité Québec-Cuba -
• Cuba
condamne énergiquement et absolument la
qualification mensongère qui veut en faire un
État parrainant le terrorisme
- Déclaration du ministère
cubain des Relations extérieures -
• Les
ultimes salves de Trump-Pompeo nuisent aux
Caraïbes
- Sir Ronald Sanders -
La Marche du 26 janvier sur Delhi
• Les
fermiers indiens s'organisent vaillamment pour
affirmer leurs droits
- J. Singh -
Une administration désespérée
désigne Cuba comme État parrainant le terrorisme
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne la décision de
l'administration Trump, dans ses derniers jours,
de désigner Cuba comme État parrainant le
terrorisme, comme l'a fait le département d'État
américain le lundi 11 janvier. Nous appelons
tous les Canadiens à dénoncer cette désignation
sans fondement et à exiger qu'elle soit
immédiatement retirée. Nous appelons les Canadiens
à exhorter le gouvernement du Canada à se
dissocier de ce geste infâme et appelons la
communauté internationale à refuser de le
reconnaître et à ne pas l'accepter de quelque
façon que ce soit.
Cuba rejette le terrorisme sous toutes ses formes
et manifestations, où qu'il soit commis, par qui
ou contre qui. Cuba a été à maintes reprises
victime du terrorisme d'État américain et des
attaques terroristes orchestrées par des agents et
des agences d'État américains. À
Cuba, 3 478 personnes ont été tuées
et 2 099 vivent avec un handicap à cause
des actions menées par des gouvernements
américains ou perpétrées et parrainées depuis le
territoire américain et avec la connivence des
autorités américaines.
Les États-Unis
n'ont aucune autorité morale pour désigner
d'autres pays comme des États terroristes. Il est
répréhensible que le département d'État le fasse
dans les derniers jours de la présidence de Trump.
L'administration Trump fait beaucoup de choses
impardonnables en plus de son attaque sans
précédent contre le Congrès américain, pour
laquelle le président Trump fait face à une
procédure de destitution pour la deuxième fois,
cette fois-ci accusé d'incitation à
l'insurrection. En outre, des agents provocateurs
payés pour inciter à la violence et perpétrer des
attentats terroristes tiennent le pays tout entier
en otage avec des menaces d'attentats terroristes
contre des institutions fédérales et d'autres
actes de violence contre des individus à six jours
de l'investitude de la nouvelle administration
le 20 janvier.
Le sénateur du Vermont Patrick Leahy a dénoncé la
désignation de Cuba comme État parrainant le
terrorisme, déclarant que « ... le terrorisme
intérieur aux États-Unis représente une menace
bien plus grande pour les Américains que
Cuba ».
Nous soutenons entièrement la déclaration du
gouvernement cubain qui a condamné dans les termes
les plus fermes et sans équivoque cette décision
frauduleuse, arbitraire, injuste et sans fondement
de l'actuelle administration américaine. Nous
réitérons sans équivoque les points
suivants :
- Cuba est largement reconnue par la communauté
internationale comme un pays qui promeut la paix
et la solidarité dans le monde entier. Il
n'appartient pas à une liste d'États soutenant le
terrorisme.
- Cette désignation par le département d'État
américain n'est pas motivée par une quelconque
préoccupation légitime liée au terrorisme ou à ses
conséquences.
- Son but est uniquement de dénigrer Cuba et de
justifier l'imposition de mesures économiques
coercitives plus sévères durant la dernière
semaine de l'administration Trump, en plus des
plus de 230 sanctions unilatérales mises en
oeuvre qui ont causé des dommages irréparables à
l'économie et au peuple cubains.
- Sa véritable motivation est d'imposer des
obstacles supplémentaires à tout rétablissement
éventuel des relations bilatérales entre Cuba et
les États-Unis.
Montrez votre soutien à l'établissement de
relations normales avec Cuba en participant aux
piquetages virtuels contre le blocus américain
multilatéral de Cuba qui ont lieu le 17
janvier.
- Isaac Saney, porte-parole,
Réseau canadien pour Cuba -
À Cuba, le 6 octobre est la journée de
commémorations pour les victimes du terrorisme
d'État.
Le Réseau canadien pour Cuba condamne
vigoureusement et sans équivoque la désignation
trompeuse et hypocrite de Cuba par le régime Trump
comme pays qui parraine le terrorisme. C'est un
acte d'opportunisme et de cynisme flagrant et une
désignation qui est démentie par la réalité. C'est
Cuba qui a été victime de toutes sortes
d'attentats terroristes qui ont été perpétrés avec
la complicité, la participation et le parrainage
de Washington.
Depuis le triomphe
de la Révolution cubaine en 1959, Washington mène
un assaut incessant, à la fois militaire et
économique, contre le peuple cubain, a organisé un
débarquement, perpétré des assassinats et des
attaques terroristes contre des civils et se livre
à un sabotage économique systématique. Beaucoup de
ces actes ont été directement lancés et/ou
planifiés aux États-Unis. Ces actes de terreur
contre Cuba comprennent l'attentat à la bombe d'un
avion de ligne civil cubain en 1976 qui a coûté la
vie à 73 personnes et les attentats à la bombe
dans un hôtel de La Havane en 1997 dont un a
coûté la vie à Fabio Di Celmo, un jeune
Montréalais d'origine italienne. En fait, 3 478
Cubains ont été tués et 2 099 blessés à la suite
de ces actes terroristes.
Cette décision méprisable du régime Trump sent le
désespoir; elle reflète l'échec de Washington à
isoler Cuba dans les relations internationales et
dans l'opinion publique. Cet échec est souligné de
façon poignante par les acclamations, les éloges
et la gratitude internationales que Cuba continue
de recevoir pour son rôle unique dans la lutte
mondiale contre la pandémie de la COVID-19,
illustré par les nombreuses nominations du
contingent médical internationaliste de Cuba, la
Brigade Henry Reeve, pour le prix Nobel de la paix
2021. En effet, c'est précisément Cuba qui montre
au monde un modèle de relations internationales
diamétralement opposé au terrorisme. C'est un
modèle basé sur la création et la promotion de
relations entre pays fondées sur une véritable
solidarité humaine.
Le Réseau canadien pour Cuba se tient aux côtés
de Cuba et du reste du monde pour dénoncer ce plus
récent acte d'agression méprisable contre
l'héroïque nation insulaire. Il appelle le
gouvernement canadien à adopter une position de
principe en rejetant ce deux poids deux mesures
hypocrite, totalement immoral et intéressé qui est
une violation flagrante du droit international.
Malgré cette action inacceptable et grotesque du
gouvernement américain, le Réseau canadien pour
Cuba est convaincu que la justice et la vérité
finiront par l'emporter.
Non à la plus récente
agression des États-Unis contre Cuba !
La justice et la vérité
l'emporteront !
- Table de concertation de
solidarité Québec-Cuba (TCSQC) -
La Table de concertation de solidarité
Québec-Cuba tient à joindre sa voix au reste du
monde pour dénoncer fermement la décision du
gouvernement des États-Unis d'inclure Cuba sur la
liste des États qui soutiennent le terrorisme.
Le 11 janvier, [le secrétaire d'État
américain] Mike Pompeo a annoncé : « Le
département d'État a classé Cuba comme État
soutenant le terrorisme pour avoir apporté son
soutien de manière répétée à des actes de
terrorisme international en donnant refuge à des
terroristes », à neuf jours de la fin de
mandat de Donald Trump et de l'entrée en fonction
du nouveau président.
La TCSQC considère que cette dernière mesure est
un acte de grand désespoir et non de force de la
part de l'administration Trump. C'est un tissu de
mensonges et un acte revanchard de la part des
États-Unis contre Cuba, son peuple courageux et
son gouvernement, refusant depuis la victoire de
la révolution cubaine de 1959 d'établir des
relations d'égal à égal avec Cuba, de respecter la
souveraineté du peuple cubain et son droit d'être.
Que les États-Unis déclarent que Cuba apporte son
soutien à des activités terroristes dévoile à
nouveau son hypocrisie honteuse, alors que les
véritables terroristes sont les États-Unis.
La réalité est que Cuba est victime d'un blocus
inhumain imposé par le gouvernement des États-Unis
depuis plus de 60 ans, ainsi que
d'assassinats, d'attaques terroristes contre des
civils et de sabotage économique systématique, qui
ont fait l'objet d'une condamnation
internationale.
Malgré ces activités de sabotage systématique,
Cuba a gagné le coeur et l'appui des peuples du
monde pour sa défense courageuse de sa
souveraineté, son droit de décider de ses propres
affaires et son internationalisme mondial
dynamique. La Brigade Henry Reeve, entre autres,
qui parcourt le monde pour apporter son aide en
période de calamités naturelles, de tremblements
de terre, de pandémies, etc., est acclamée
internationalement et est maintenant candidate au
prix Nobel de la paix 2021. L'année dernière,
les Cubains se sont rendus dans plus de 39
pays pour porter secours et apporter leur
contribution indéfectible en aidant l'humanité à
vaincre la COVID-19.
Des membres de la Brigade médicale internationale
Henry Reeve se préparent à aller en Afrique du
Sud, le 25 avril 2020.
La TCSQC demande au gouvernement canadien
d'adopter une position de principe et de rejeter
officiellement cette dernière mesure immorale
imposée par le gouvernement américain à Cuba.
Les efforts lamentables de Washington pour isoler
Cuba sont voués à l'échec; ils vont à l'encontre
de l'élan de Cuba et de celui des peuples du
monde, qui exigent des relations entre les peuples
et les pays fondées sur l'avantage réciproque et
des échanges égaux entre les pays, grands ou
petits, qui s'opposent aux ingérences, agressions,
sanctions et blocus contre les peuples et aspirent
à une véritable solidarité humaine et
internationale.
Vive Cuba ! Vive la
solidarité entre les peuples !
- Déclaration du ministère cubain
des Relations extérieures -
Le ministère cubain
des Relations extérieures condamne dans les termes
les plus énergiques et les plus absolus
l'inscription de Cuba, comme le vient d'annoncer
le gouvernement des États-Unis en un acte cynique
et hypocrite, sur la liste mensongère des États
parrainant le terrorisme.
Voilà des mois que les rumeurs couraient au sujet
de la possibilité que Cuba soit inscrite sur la
liste unilatérale par laquelle le département
d'État qualifie, sans le moindre mandat ni la
moindre légitimité, sans aucune véritable
motivation, d'autres États en matière de
terrorisme et de ses séquelles, et qui n'est rien
d'autre qu'un instrument de diffamation permettant
d'appliquer des mesures économiques coercitives
aux nations qui refusent de céder aux caprices de
l'impérialisme étasunien.
L'annonce formulée par le secrétaire d'État
Michael Pompeo prouve l'arrogance d'un
gouvernement discrédité, malhonnête et en
banqueroute morale. La véritable motivation de
cette action est, tout le monde le sait, de
dresser de nouveaux obstacles face à la moindre
perspective de redressement des relations entre
Cuba et les États-Unis.
Cuba n'est pas un État parrainant le terrorisme,
et c'est une vérité connue de tous. Notre pays a
une politique officielle et une conduite
impeccable en ce domaine : il rejette le
terrorisme sous toutes ses formes et
manifestations, notamment le terrorisme d'État,
par qui que ce soit, contre qui ce soit et où que
ce soit.
Cuba est précisément un État victime du
terrorisme. Notre population l'a souffert dans sa
chair, au prix de 3 478 morts et
de 2 099 invalides, par suite d'actes
commis précisément par le gouvernement des
États-Unis lui-même ou perpétrés et parrainés
depuis son territoire avec la tolérance de ses
autorités officielles. Nous rejetons et méprisons,
en tant que Cubains, toute manigance qui vise à
manipuler un thème aussi sensible à des fins
misérables relevant de l'opportunisme politique.
La Havane, le 11 janvier 2021
- Sir Ronald Sanders -
Alors qu'elle se prépare à quitter la
Maison-Blanche et le département de l'État
le 20 janvier, l'administration sortante de
Donald Trump laisse au gouvernement de Joseph
Biden Jr. une politique étrangère parsemée
d'explosifs.
Déjà, une grenade a été lancée dans la politique
qu'Antony Blinken, le secrétaire d'État nommé par
Biden, pourrait chercher à mettre en oeuvre envers
Cuba et, par conséquent, dans la région des
Caraïbes.
Dans les derniers jours de son mandat en tant que
secrétaire d'État et seulement neuf jours avant
que Blinken n'assume ses fonctions à la tête de la
politique étrangère américaine, Mike Pompeo a
désigné Cuba comme État parrainant le terrorisme,
sur la base d'une décision unilatérale des
États-Unis.
Comme l'a déclaré le 13 janvier le Mouvement
des non-alignés (MNA), désigner Cuba comme pays
parrainant le terrorisme est « non fondé ».
Les chefs de gouvernement de la Communauté des
Caraïbes (CARICOM) ont affirmé sans équivoque que
« la conduite internationale de Cuba ne mérite
aucunement cette appellation ».
En adoptant cette politique agressive envers
Cuba, après avoir démantelé la politique élaborée
à grand peine par l'administration Obama pour
tenter de normaliser les relations entre Cuba et
les États-Unis, le gouvernement Trump cherche à
préserver l'appui de Cubains-Américains de la
Floride pour assurer le financement de ses
activités politiques dans les années à venir, mais
aussi pour gagner l'appui de cet État à un
candidat présidentiel que lui-même appuiera — et
qui sera peut-être lui-même, en 2024. Comme
l'a souligné Juan Gonzalez, le prochain directeur
principal du Conseil de sécurité nationale de
Biden pour l'hémisphère occidentale, le fait
d'avoir remporté la Floride dans les élections
présidentielles de 2020 a été la principale
motivation de la politique cubaine de Trump tout
au long de son mandat.
Ce qui est resté dans l'ombre, ce sont les
contre-coups de la politique Trump-Pompeo envers
Cuba pour les pays de la CARICOM. Il y a moins
d'un mois, le gouvernement américain a fait
parvenir un questionnaire aux pays des Caraïbes.
Les réponses à ce questionnaire serviront à
finaliser le rapport annuel sur le trafic d'êtres
humains qui est présenté au Congrès américain. Le
questionnaire de décembre comprenait un volet à la
fois nouveau et inquiétant, spécifiquement en lien
avec les travailleurs provenant de la Chine et de
Cuba.
Puisque tous les pays des Caraïbes ont demandé et
reçu de l'aide essentielle de Cuba en termes de
personnel médical, les États-Unis posent des
questions tout à fait indiscrètes pour un État
souverain, ou pour les États souverains qui ont
signé des contrats. Ces questions sont une
intrusion flagrante dans les droits d'un État. Si
ces questions étaient dirigées vers le
gouvernement des États-Unis, ceux-ci, avec raison,
les rejetteraient catégoriquement.
La traite de personnes est une activité
extrêmement troublante. C'est une activité que
chaque pays devrait combattre avec vigueur. En ce
sens, il est vrai de dire que les pays des
Caraïbes ont oeuvré assidûment avec les États-Unis
pour tenter d'éliminer ce phénomène, lié à ce qui
est devenu la pire forme d'esclavage moderne, et
pour tout faire pour mettre fin à l'exploitation
criminelle de personnes vulnérables, en
particulier les femmes et les jeunes filles.
Cependant, cette tentative de l'administration
sortante de Trump d'inclure les travailleurs et
professionnels de la santé cubains, au service de
gouvernements des Caraïbes, vise à politiser ce
qui n'est rien de moins qu'une noble cause. On
semble vouloir faire en sorte que le personnel
médical cubain soit classé comme « personnes
trafiquées », laissant ainsi entendre que les
gouvernements de Cuba et des Caraïbes
s'adonneraient à des activités criminelles. Pour
pouvoir agir par coercion, les États-Unis ont
recours à l'instrumentalisation d'une politique
contre des pays qui auraient refusé la coopération
contre le crime.
Les ramifications de telles politiques sont très
sérieuses et seront un sujet prioritaire lors des
travaux des pays des Caraïbes avec
l'administration Biden et le Congrès américain, en
raison des dangers qu'elles représentent.
En vertu de la Loi sur le trafic d'êtres
humains (TIP Act,) des États-Unis,
toute aide non-humanitaire ou non-commerciale peut
être retirée de tout pays qui déroge « aux normes
minimales d'élimination du trafic » et « ne
fait pas des efforts importants pour se conformer
à de telles normes ». Bien sûr, ce qui
constitue des « normes minimales » et « des
efforts importants » est entièrement
déterminé par des fonctionnaires du gouvernement
des États-Unis.
Chaque année, le rapport sur le trafic d'êtres
humains procède à un classement des pays selon
qu'ils sont de catégorie 1 (les plus
acceptables) allant à la catégorie 3 (les
moins acceptables). Des quatorze pays indépendants
de la CARICOM, deux d'entre eux — les Bahamas et
la Guyane — ont été cotés catégorie 1
en 2020. Sept pays ont été cotés
catégorie 2. Ce sont : Antigua et
Barbuda, Haïti, la Jamaïque, Sainte-Lucie,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Suriname, et
Trinidad-et-Tobago. Dans la catégorie 2 des
pays à surveiller, il y avait la Barbade et
Belize. Pour des raisons inconnues, la Dominique,
la Grenade et Saint-Kitts-et-Nevis ne se
retrouvent dans aucun classement. Toujours est-il
qu'aucun pays des Caraïbes est au pire niveau — la
catégorie 3.
Cependant, si la présence de personnel cubain
dans les pays de la CARICOM devient un critère
pour que les États-Unis déclarent unilatéralement
un délit pour trafic humain, les relations entre
les États-Unis et les pays de la CARICOM s'en
trouveront ternies, sans raison valable, puisque
la sécurité des États-Unis et leurs valeurs ne
sont aucunement menacées.
L'ajout au questionnaire sur la traite de
personnes d'un volet sur les travailleurs cubains
et chinois était conforme à la position
antichinoise et anti-cubaine de l'administration
Trump au service de l'ordre du jour de sa
politique intérieure.
À quel point les tenants et aboutissants de cette
boîte piégée dont héritera l'administration Biden
sont connus de son département d'État et de ses
équipes de la Sécurité nationale n'est pas clair,
mais les Caraïbes doivent les en aviser sans
tarder. Le prochain rapport sur le trafic d'êtres
humains sera publié et envoyé au Congrès américain
en juin.
La publication américaine, Foreign Policy,
a récemment cité un représentant des États-Unis
selon lequel l'équipe Pompeo fait retentir «
d'ultimes salves pour délibérément nuire à la
politique étrangère de la nouvelle
administration ». Là où les intérêts des
Caraïbes seront touchés par ces « ultimes
salves », la région devra agir de façon
unitaire pour les défendre.
Sire Ronald Sanders est l'ambassadeur
d'Antigua-et-Barbuda aux États-Unis et à
l'Organisation des États américains. Il est aussi
chercheur principal à l'Institut des Études du
Commonwealth à l'Université de London et au
collège Massey de l'Université de Toronto.
La Marche du 26 janvier sur
Delhi
- J. Singh -
Les fermiers de l'Inde poursuivent leur lutte
sans relâche. Ils continuent d'exiger l'abrogation
des trois lois agricoles qui favorisent
l'industrie agroalimentaire à leurs dépens. Ils
ont rejeté l'annonce par la Cour suprême de l'Inde
de suspendre pour l'instant la mise en oeuvre des
trois lois agricoles dont les agriculteurs exigent
l'abrogation. Neuf rondes de pourparlers avec le
gouvernement n'ont rien donné. Le gouvernement
s'obstine dans son refus d'abroger les lois.
Entretemps, la Cour suprême a créé un groupe
d'experts composé en grande partie de personnes
qui soutiennent les lois et de grandes compagnies
agroalimentaires pour mener une consultation
auprès des fermiers pour trouver des solutions aux
problèmes auxquels ces derniers sont confrontés.
Les fermiers considèrent cela comme une autre
manoeuvre de l'élite dominante pour les mettre à
bout puis les attaquer. Ils ont annoncé qu'ils ne
retourneront pas chez eux sans que ces lois ne
soient abrogées. Ils ont annoncé un programme
d'agitation intense qui culminera dans une
caravane de tracteurs à Delhi le 26 janvier,
la Journée de la République de l'Inde.
Ils ont organisé des actions
les 15, 16, 18, 20 et 23,
menant au 26 janvier. Le 6 janvier, ils
ont organisé un rassemblement avec des milliers de
tracteurs, décrits par certains comme un «
avant-goût » de la Marche des tracteurs sur
Delhi le 26 janvier.
Le 8 janvier, l'anniversaire de Chhotu Ram a
été souligné. Il fut un des dirigeants du
mouvement des fermiers contre leur endettement
en 1905, qui a forcé les Britanniques à
abroger la loi dénoncée à cette époque. Pour
souligner cet anniversaire, les fermiers sont
allés dans chaque village de l'Inde et ont discuté
avec les gens pour les mobiliser. Ils demandent
aussi aux gens de se rendre à Delhi le 26, et
de s'y rendre avec le plus grand nombre possible
de tracteurs et de chariots.
Le 13 janvier,
le jour de la célébration du Lohri, des copies des
trois lois anti-fermiers ont été brûlées dans des
feux de joie et les fermiers ont déclaré que ces
lois étaient leur « arrêt de mort ». Lohri
souligne l'arrivée des journées plus longues à la
suite du solstice d'hiver. Il est célébré depuis
des millénaires, possiblement aussi loin que le
Stri Rajyas (l'ère du Royaume des femmes). On
célèbre la mémoire des femmes qui ont découvert le
feu (agni devi) et l'ont maîtrisé. Encore
aujourd'hui, on fait d'énormes feux de joie ainsi
que des offrandes des récoltes d'hiver – le gur, le
sésame, le maïs et la moutarde. Les gens
s'assoient autour du feu, dansent, chantent et
célèbrent la naissance de leur progéniture. Dans
les 500 dernières années ou plus, le nom
Dulla Bhatti a aussi été associé au Lorhi. Dulla
Bhatti a combattu l'oppression d'Akbar. Des chants
traditionnels honorant le courage et la générosité
de Dulla Bhatti étaient chantés dans tous les
campements de fermiers aux abords de Delhi.
Le 18 janvier, à l'occasion de la Journée
des femmes fermières, de grands rassemblements
auront lieu menant au 26 janvier, la Marche
des tracteurs sur Delhi. Les tracteurs dans la
Marche des tracteurs seront conduits par des
femmes.
Le 23 janvier est l'anniversaire d'Azad Hind
Fauj (l'Armée nationale libre), qui était l'armée
du gouvernement provisoire de l'Inde libre,
mobilisée pendant la Deuxième Guerre mondiale et
composée d'expatriés et de prisonniers de guerre
indiens dans l'Asie du Sud-Est. Cet anniversaire
est célébré par un rassemblement de soldats et de
fermiers à l'occasion de la Journée de l'Azad Hind
Kisan (le Jour de la libération des travailleurs
de l'Inde).
Des soldats à la retraite se joignent
aux actions des fermiers.
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Entretemps, le boycottage des produits et des
services d'Ambani et d'Adani se poursuit partout
au pays. Les agriculteurs mettent aussi les gens
en garde contre les « Guerriers de Facebook »
des cellules IT de l'élite dirigeante qui tentent
d'induire le peuple en erreur.
À la frontière Singhu de Delhi, les fermiers
du Pendjab et d'Harayana, qui ont dressé des
campements depuis plus de 50 jours, se sont
rappelés la lutte pluricentenaire contre Delhi.
Ils ont évoqué le soulèvement des paysans contre
Akbar dirigé par Dulla Bhatti, les batailles
contre Nadir Shah et Abdali et leur détermination
à poursuivre leur lutte contre le nouveau Nadir
Shah de Delhi –
Modi et ses acolytes et l'élite dirigeante.
Pendant tout le mois de Poh (du 14 décembre
au 13 janvier est
le mois des Martyrs), ils ont commémoré les
batailles contre Aurangzeb et le courage et le
sacrifice des gurus et de leurs fils. Les uns
après les autres, les orateurs ont honoré la
mémoire d'Ahmad Khan Kharal, Nizam Lohar, Malangi,
Jabroo, Ajit Singh, Chhotu Ram, Bhagat Singh,
Rajguru, Sukhdev, Kartar Singh Sarabha,
Barkatullah, Udham Singh, Rajguru, Sukhdev, Kartar
Singh Sarabha, Baraktullah, Udham Singh, Baba
Sohan Singh Bhkhna, Baba Hari Singh Mrigind, Baba
Bujha Singh et tant d'autres qui se sont battus
pour la cause du peuple.
Plusieurs orateurs ont souligné que tous les
partis politiques de l'establishment ont trahi le
peuple. Le sentiment exprimé est que le temps est
venu de saisir le pouvoir politique sans les
partis de l'establishment, sans les membres de
l'Assemblée législative, les députés et les juges,
qui prêtent serment à l'État que les Britanniques
leur ont laissé entre les mains et qui existe
présentement. Le système actuel de gouvernement de
partis hérité des Britanniques n'a jamais servi le
corps politique indien, mais agit comme gardien du
pouvoir des dirigeants. Des fermiers ont donné des
exemples de comment ils gèrent les postes de péage
et organisent la morcha (résistance) en
comptant sur leurs propres forces. Ils ont aussi
déclaré que la morcha est le Beghampura
en devenir, tel qu'envisagé par Guru
Ravidassji dans son hymne du même nom, pendant le
mouvement bhakti qui a eu lieu aux XIVe et XVe
siècles. Écrit bien avant la Révolution française,
il loue les vertus d'une société basée sur
l'égalité, la liberté et une confrérie
universelle, dans laquelle il n'y a ni
discrimination ni taxes, ni oppression. Il est en
fait l'expression du contenu de la pensée indienne
fondée sur une expérience riche et millénaire.
D'autres ont souligné la pensée indienne héritée
de Guru Nanak qui appelait à une nouvelle société
fondée sur le Sarbat Da Bhalla – le bien-être
de tous.
De nombreux fermiers se sont inspirés des
remarques du Darshan pendjabi sur le devoir de
l'État de garantir le Sukh et le Raksha
de tous (bonheur et sécurité). Si l'État ne le
fait pas, le peuple a alors le devoir de le
renverser. Plusieurs ont dit qu'il ne s'agit pas
uniquement d'une lutte économique. C'est une lutte
pour leur Hond et leur Vajud, pour leur
être même. Ce n'est pas seulement une lutte pour Fasal
(les récoltes), mais pour Nasal (les
générations à venir); pas seulement pour Kanak
(le blé), mais aussi pour Anakh (la
dignité); pas seulement pour Anaj (le
grain), mais aussi pour Samaj (la
société). Des centaines d'artistes et
d'interprètes évoquent les luttes que le Pendjab a
menées. De nombreux artistes de l'ouest du Pendjab
ont aussi exprimé leur unité avec leurs frères et
soeurs de l'est du Pendjab. Certains de leurs
chants se sont propagés rapidement. Selon une
agence de nouvelles, plus de 100 000
Pendjabis sont revenus de l'étranger pour se
joindre à la lutte des fermiers du Pendjab.
La conscience pendjabi pour l'autodétermination
et l'unité des Pendjabis a émergé avec beaucoup de
force dans cette lutte. L'appel de Dulla Bhatti à
l'autodétermination du Pendjab est repris par les
manifestations des fermiers. Plusieurs demandent
la décolonisation du Pendjab, qui a été occupé par
les Britanniques en 1849, dont le joug
néocolonial s'est poursuivi après 1947, avec
la suppression des droits nationaux, sociaux et
culturels du Pendjab et des Pendjabis et qui a
mené finalement à la division brutale de la nation
pendjabie en 1947, de même que de la nation
bengalie.
Le Raj actuel à Delhi a tenté de diaboliser la
lutte des fermiers et les aspirations des
Pendjabis en les associant au terrorisme, mais
cela ne fonctionne pas. Les Pendjabis se sont
soulevés à plusieurs reprises depuis 1947
pour affirmer leurs droits, la quête et les
aspirations du Pendjab. Cela s'est exprimé de
diverses façons. Dans les années 1950, cela
s'est exprimé dans le mouvement pour la langue
pendjabie; dans les années 1970 et 1980,
dans le mouvement pour l'autonomie et le
Khalistan. Cela s'exprime aujourd'hui dans un
appel à un référendum sur l'indépendance du
Pendjab. De nombreux commentateurs soulignent que
cette aspiration et cette détermination ne vont
que grandir, que la lutte des fermiers soit
victorieuse ou soit noyée dans le sang par Delhi.
La fin de l'État des oligarques à Delhi est
inévitable. La gouvernance est intenable sans le
renouveau et la rénovation par lesquels le peuple
s'investit du pouvoir. Mais, comme ce fut le cas
d'Aurangzeb avant elle, l'élite dirigeante de
Delhi préférerait l'effondrement au renouveau.
Elle n'a appris aucune leçon de l'histoire, ni de
l'effondrement de l'Union soviétique et ni de ce
qui se produit aux États-Unis et dans d'autres
pays.
La lutte des fermiers démontre que toutes les
institutions néocoloniales qui ont été imposées à
l'Inde par les Britanniques et leurs
collaborateurs, avant et après 1947, comme le
transfert de l'appareil d'État colonial, comme le
gouvernement, le système parlementaire, le système
judiciaire, les entreprises et le système
électoral et du gouvernement de partis, servent
uniquement les bâtisseurs d'empires, les
exploiteurs et une infime élite dirigeante et
concentrent toutes les ressources naturelles et
humaines entre leurs mains. Dans les 74 dernières
années, neuf monopoles ont acquis plus de
richesses que n'en possèdent les 600 millions
d'habitants de l'Inde pris ensemble. Les droits du
peuple sont violés en toute impunité.
Action à Toronto le 26 décembre 2020 en appui aux
fermiers indiens
On rapporte que les lois anti-fermiers ont été
recommandées par la Banque mondiale il y a 30
ans. Ce document de la Banque mondiale était
intitulé : L'Inde : mémorandum
économique sur le pays, Vol. II
La lutte des fermiers illustre aussi la nécessité
de développer le propre matériel de pensée du
peuple pour que les problèmes auxquels lui et la
société font face soient résolus. Les fermiers,
les travailleurs, les artistes et les
intellectuels, les musiciens et les poètes
pendjabis à la frontière de Singhu expriment et
présentent en public des solutions qui s'inspirent
du Darshan pendjabi, développé depuis des siècles
comme guide à l'action dans les conditions
actuelles. Ils s'inspirent et développent les
concepts et les catégories élaborés par les
révolutionnaires, les combattants, les gurus, les
sufis, les saints, les bhagats et les penseurs du
Penbdjab qui remontent à plusieurs siècles. Ils
rejettent les phrases empruntées d'Europe, des
États-Unis et d'autres endroits. Le Darshan
pendjabi et le Reet pendjabi sont robustes, riches
et capables d'aborder les problèmes du présent et
d'énoncer une vision pour l'avenir. Des centaines
de poètes, de chanteurs, de musiciens, d'écrivains
et de conteurs expriment la quête et les
aspirations du peuple et ses traditions de combat
sur les scènes, dans les médias sociaux, dans les
rues et les parcs des villes et des villages.
La ligne de marche demeure l'appui aux fermiers
de l'Inde et l'unité d'action pour revendiquer
l'abrogation des trois lois agricoles. Tant
qu'elles ne seront pas abrogées, les fermiers
n'ont aucune intention de mettre fin à leur morcha
(leur résistance).
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