Forum ouvrier

Numéro 91 - 4 octobre 2021

Les travailleurs de tout le pays luttent contre
un nouvel assaut dans la santé

Les gouvernements refusent
de protéger la population


Des actions en Alberta en août pour s'opposer aux mesures irresponsables de réouverture
du gouvernement Kenney

Le gouvernement de l'Alberta ajoute les établissements de santé à sa loi sur les « infrastructures essentielles » - Peggy Morton
Les infirmières du Manitoba réclament une action sur la pénurie de personnel et les mauvaises conditions de travail
Les travailleurs d'hôpitaux de l'Ontario continuent de défendre leurs droits avec détermination
Les travailleurs du Nouveau-Brunswick réclament une action immédiate pour régler les pénuries de personnel dans les résidences pour aînés


Les travailleurs de tout le pays luttent contre un nouvel
assaut dans la santé

Les gouvernements refusent
de protéger la population

Le 29 septembre, la présidente de l'Association médicale canadienne, Katharine Smart, a émis une déclaration intitulée « Nous devons nous mobiliser maintenant : les systèmes de santé de l'Alberta et de la Saskatchewan sont au point de rupture ». Elle y demande, entre autres choses, des mesures de santé publique efficaces telles que des « coupe-feux » ou des « coupe-circuits » pour contrôler de manière agressive les cas de COVID-19, l'envoi de travailleurs de la santé d'autres provinces pour venir prêter main-forte ainsi que le transport de patients vers d'autres provinces qui ont une capacité de soins intensifs. Elle a déclaré au Globe and Mail lors d'une entrevue téléphonique : « Ce que nous constatons maintenant, c'est qu'il n'y a essentiellement aucune capacité de fournir d'autres soins de courte durée que les soins aux personnes atteintes de la COVID. Donc, essentiellement, le système de soins de santé s'est déjà effondré. » Dans sa déclaration publiée, elle dit : « Nous sommes maintenant témoins d'une crise sans précédent dans le domaine des soins de santé en Alberta et en Saskatchewan - et les patients et les travailleurs de la santé sont confrontés à des choix et des conséquences inimaginables. L'assouplissement précoce des mesures de santé publique a laissé dans son sillage deux systèmes de soins de santé qui s'effondrent, et la réalité terrible est maintenant bien visible. »

L'Alberta offre en ce moment le pire exemple d'irresponsabilité sociale à cet égard, mais, en fait, les autres provinces ne font pas mieux. L'ordre du jour du Parti conservateur uni (PCU) au pouvoir en Alberta de « garder l'économie ouverte », quelles que soient les conséquences, est au service des demandes des monopoles et est rejeté par tous ceux et celles qui sont aux premières lignes du système de santé. Le gouvernement n'en a pas moins déjà rejeté tous les appels à prendre des mesures de santé publique strictes pour maîtriser la pandémie.

Kenney lui-même, en réponse aux appels lancés de toutes parts en faveur de mesures « coupe-circuit » comme celles qui ont été mises en place au début de la pandémie, a fait le commentaire scandaleux qu'il ne le ferait pas parce que cela « punirait » les gens qui sont vaccinés. Alors que les travailleurs de première ligne et les gens de partout font des sacrifices, assument la responsabilité sociale de se protéger et de protéger les autres et exigent que le gouvernement agisse pour protéger tout le monde, Kenney ne parle qu'au nom des intérêts privés étroits qui insistent pour que l'économie reste « ouverte ».

Lorsque le gouvernement provincial a abandonné pratiquement toutes les mesures de santé publique au début de l'été, il y a eu une opposition massive, sous forme de manifestations quotidiennes et d'appels de la part des travailleurs de la santé, des médecins, des politiciens municipaux et du public à renverser cette tendance. Les conséquences du refus du gouvernement d'agir sont visibles dans la situation actuelle. Au 1er octobre, l'Alberta avait le taux d'infection le plus élevé du pays, près de quatre fois supérieur à la moyenne nationale, et les décès dus à la COVID-19 en Alberta sont environ trois fois supérieurs à la moyenne nationale. La Saskatchewan connaît une situation semblable.

À la base de la crise des soins de santé se trouve la crise de la démocratie, que ce n'est pas le peuple qui est souverain, qui prend les décisions, La crise de la démocratie représentative est telle que le peuple n'a pas son mot à dire sur les questions qui le concernent et que les gouvernements agissent au nom des riches et non du peuple, quelles qu'en soient les conséquences.

Les travailleurs de première ligne et les professionnels de la santé savent ce qu'il faut faire et continuent de se battre pour obtenir ce qui est nécessaire. Il est possible de trouver des solutions aux problèmes si tout le monde est informé et participe à l'élaboration des solutions. Qu'il s'agisse de ressources humaines, d'équipements ou d'une augmentation de la capacité hospitalière, les solutions dépendent de la mobilisation de la classe ouvrière pour qu'elle unisse tous ceux et celles dont l'objectif commun est le bien-être de la société elle-même.

(Photos : FO, Radical Citizens' Media)

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Le gouvernement de l'Alberta ajoute les établissements de santé à sa loi sur les «infrastructures essentielles»


Des travailleurs de la santé manifestent devant l'hôpital Royal Alexandria à Edmonton,
le 26 octobre 2020, pour défendre leurs droits.

Le gouvernement Kenney de l'Alberta a annoncé qu'il allait ajouter les hôpitaux et les établissements de soins de santé aux « infrastructures essentielles » désignées par sa Loi 1 antiouvrière et antisociale, la Loi sur la défense des infrastructures essentielles,. Cette annonce intervient à un moment où les travailleurs de la santé ont averti qu'ils ne pourront pas empêcher l'effondrement du système de soins de santé qui a subi près de trois décennies d'assaut néolibéral. Ils ajoutent que le gouvernement doit immédiatement mettre en oeuvre les mesures que les travailleurs de la santé réclament. Le gouvernement ne se contente pas de faire la sourde oreille aux travailleurs, il étend ses pouvoirs arbitraires pour s'attaquer à leur droit de négocier leurs propres salaires et conditions de travail et au droit de la population d'avoir un système de soins de santé viable.

Le projet de loi 1 a été présenté en février 2020 comme une attaque directe contre les peuples autochtones ne faisant qu'un avec les Wet'suwet'en. En présentant le projet de loi 1, Kenney a clairement indiqué que la législation était spécifiquement en réponse aux actions menées pendant ce mois dans tout le pays pour appuyer la lutte des défenseurs de la terre Wet'suwet'en contre le pipeline du monopole énergétique Coastal GasLink qui traversera leur territoire traditionnel dans le nord de la Colombie-Britannique, sans leur consentement.

La Loi 1 érige en infraction le fait de « sans droit légitime, justification ou excuse, d'entraver, d'interrompre ou de gêner délibérément la construction, l'entretien, l'utilisation ou le fonctionnement d'une infrastructure essentielle de manière à rendre cette infrastructure dangereuse, inutile, inopérante ou inefficace » .

Maintenant, en utilisant comme prétexte les rassemblements « antivax » qui ont eu lieu devant les hôpitaux, les établissements de soins de santé et les hôpitaux seront ajoutés par voie réglementaire à la longue liste des « infrastructures essentielles » que le projet de loi « protège ». En vertu de cette loi, la police peut procéder à des arrestations sans obtenir de mandat ou d'injonction. La loi déclare aussi une infraction toute action visant à aider, conseiller ou ordonner à une autre personne de commettre une infraction à la loi, que cette personne commette ou non l'infraction.

La Loi 1 a déjà suscité une tempête de critiques de la part des peuples autochtones, des travailleurs et de leurs organisations, des organisations de défense des droits humains, des experts juridiques et de bien d'autres, et l'affirmation du gouvernement selon laquelle il « fait respecter la loi et l'ordre » a été accueillie avec le mépris qu'elle mérite. Cette annonce ne fera qu'intensifier la résistance.

L'affirmation selon laquelle cette législation vise les « antivaccins » ne peut être prise au sérieux, pas plus que celle selon laquelle l'objectif est de protéger les soins de santé. La présidente des Infirmières et infirmiers unis de l'Alberta (IIUA), Heather Smith, a exprimé sa préoccupation face au moment choisi par l'Alberta pour effectuer ce changement. Le gouvernement pourrait tenter d'entraver les futures actions syndicales, a-t-elle dit au Edmonton Journal, puisqu'il n'y a pas de manifestations devant les hôpitaux en ce moment.

« Je suis certainement préoccupée par le fait que ce soit l'intention, car, comme je l'ai dit, le moment choisi semble très suspect et déconnecté des véritables activités qui nous préoccupent tous », a-t-elle déclaré. L'IIUA est actuellement en médiation et le gouvernement continue d'exiger que les infirmières acceptent des réductions de salaire et des attaques contre leurs conditions de travail, ce qui ne ferait qu'aggraver la crise de l'embauche et de la rétention des infirmières.

Les contestations de la Loi 1 en vertu de la Charte sont déjà en cours. Elle sera aussi certainement contestée par la population en action pour défendre ses droits humains ainsi que ses droits civils. Lorsque les lois ne reconnaissent pas les droits qui appartiennent aux personnes en vertu de leur humanité, y compris les droits souverains des peuples autochtones et les droits des travailleurs en tant que producteurs de toute valeur sociale, un grave problème se pose. La loi 1 et son extension aux soins de santé sont peut-être légales mais elles aggravent aussi le conflit entre l'autorité et les conditions. Le fait que l'autorité n'agit pas conformément à ce que les conditions requièrent est un sérieux problème auquel sont confrontés le peuple et la société. Ce problème doit être abordé et résolu. Ce n'est pas un problème qui peut être réglé en utilisant la force et la violence au nom de « l'ordre public ».

Que la Loi 1 soit jugée ou non inconstitutionnelle, ce qui est tout à fait possible, cela va certainement à l'encontre de la compréhension moderne de l'objectif d'une loi qui est de servir la cause de la justice. Lorsqu'une loi n'est pas perçue comme étant juste et lorsqu'elle est imposée par des pouvoirs arbitraires dans le but de menacer, d'intimider et de criminaliser ceux qui défendent leurs droits et les droits de toutes et tous afin de les forcer à se soumettre, cela doit être remplacé par un état de droit digne de ce nom.

Si Kenney et ses semblables tentent d'utiliser la Loi 1 pour attaquer les infirmières et les autres travailleurs de la santé qui se sont surpassés au prix de leur propre bien-être pour que le système de santé continue de fonctionner, le gouvernement récoltera la tempête !

Notre sécurité est dans la lutte à la défense des droits de toutes et tous !

(Photos : FO, Friends of Medicare, Radical Citizens' Media)

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Les infirmières du Manitoba réclament
une action sur la pénurie de personnel et les mauvaises conditions de travail


Action devant l'édifice législatif au Manitoba, lors de la journée d'action nationale
des infirmières et infirmiers canadiens, le 17 septembre 2021 (MNU)

Depuis de nombreuses années, le gouvernement du Manitoba fait des coupures dans le système de santé tout en le réorganisant pour l'ouvrir à une plus grande privatisation. Les infirmières font état d'une pénurie de personnel si grave que de nombreux lits et unités d'hôpitaux sont fermés en raison du manque d'infirmières pour y affecter du personnel. Les pénuries étaient déjà importantes avant la pandémie et elles ont maintenant atteint un niveau critique.

Le Syndicat des infirmières et infirmiers du Manitoba (MNU), qui représente plus de 12 000 infirmières et infirmiers dans la province, a signalé le 17 septembre, Journée d'action nationale des infirmières et infirmiers, que plus de 2 200 postes étaient vacants dans la province à ce moment-là, dont environ 1 500 à Winnipeg, et que plus tôt en septembre, sept infirmières ont quitté l'Hôpital Saint-Boniface de Winnipeg en l'espace de neuf jours. La présidente de la MNU, Darlene Jackson, a déclaré qu'elle-même prévoyait prendre sa retraite, « même si je serais restée dans la profession cinq ans de plus si je travaillais dans une situation raisonnable où je n'étais pas obligée de travailler 16 heures à chaque quart de travail ».

Alors que les infirmières sont en manque de personnel et sont obligées de faire des heures supplémentaires excessives, les hôpitaux font appel de plus en plus à des infirmières des agences privées. Les informations fournies au MNU par Soins communs et l'Office régional de la santé de Winnipeg révèlent que le nombre d'heures travaillées par les infirmières des agences a doublé au cours des quatre dernières années, passant de 181 378 à l'échelle de la province pour l'exercice 2017-18 à 368 775 pour l'exercice 2020-21. Rien qu'à Winnipeg, le nombre d'heures travaillées par les infirmières d'agence est passé de 9 493 en 2018-19 à 66 359 en 2019-20, soit près de sept fois plus. Les infirmières d'agence sont mieux payées, ont plus de flexibilité dans leurs affectations de travail et ne sont pas obligées de faire des heures supplémentaires.

Le recours aux infirmières d'agence atténue apparemment la pénurie de personnel infirmier, mais une fois que faire de l'argent est le motif de tout arrangement qui est créé, tous souffrent des conséquences. En ce moment, dans la plupart des cas, les infirmières des agences sont affectées aux étages médicaux et chirurgicaux et non aux zones de haute intensité comme les services d'urgence et les unités de soins intensifs. Cela signifie souvent que les infirmières d'hôpitaux affectées aux étages médicaux et chirurgicaux sont redéployées vers ces unités à haute intensité pour lesquelles elles ne sont pas adéquatement formées, et que leurs places sont prises par des infirmières des agences. Les heures et les conditions de travail deviennent encore plus intenables et tout cela vise à pousser encore plus d'infirmières vers le système privé. Bientôt, toutes ces infirmières vont être poussées à la limite et n'auront plus rien pour se défendre. C'est maintennt qu'il faut s'opposer à cette situation.

Les infirmières s'opposent au détournement des fonds publics au profit d'agences privées et réclament un investissement accru pour recruter et retenir les infirmières et pour améliorer les conditions de travail, notamment l'élimination des heures supplémentaires obligatoires et des réaffectations arbitraires qui rendent les conditions de travail intolérables et poussent les infirmières à démissionner.

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Les travailleurs d'hôpitaux de l'Ontario continuent
de défendre leurs droits avec détermination


Manifestation contre les demandes de concessions de l'Association des hôpitaux de l'Ontario
 le 10 septembre 2021

Les négociations sont rompues entre l'Association des Hôpitaux de l'Ontario (AHO) et les représentants des 70 000 travailleurs d'hôpitaux représentés par le Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (CSHO) et l'Union internationale des employés de service (SIES). Les syndicats ont annoncé par voie de communiqué de presse le 29 septembre que l'AHO a refusé d'aborder avec sérieux les besoins pressants des travailleurs en santé et en sécurité.

On peut lire dans le communiqué de presse : « Ces travailleuses et travailleurs, tout en composant avec l'épuisement et les cicatrices mentales et physiques de quatre vagues de pandémie, font face à un assaut violent des employeurs hospitaliers contre leur salaire et leurs conditions de travail. Ceux-ci réclament d'importantes concessions dans le cadre du cycle de négociations provinciales qui a commencé en juin et s'est poursuivi jusqu'en septembre. » Parmi les revendications des travailleurs que l'AHO a rejetées sont l'accès garanti à de l'équipement de protection pour confronter la pandémie et un meilleur appui pour les cas de violence et de santé mentale.

Les syndicats rapportent que l'abus à motif racial, les assauts et le harcèlement sexuels ainsi que la violence physique contre les travailleurs d'hôpitaux représentent un problème croissant et sérieux. Ils ont cité un récent sondage auprès de 2 658 travailleurs d'hôpitaux de première ligne dans lequel 66 % d'entre eux ont affirmé que les incidents violents avaient augmenté durant la pandémie.

L'autre enjeu que les travailleurs défendent avec détermination est la protection face à la pandémie. Michael Hurley, le président du CSHO, a écrit dans un communiqué de presse : « Tout au long de la pandémie, les hôpitaux ont refusé de traiter la COVID-19 comme un virus en suspension dans l'air et de se protéger contre cette menace ; cela a eu un impact terrible sur la sécurité de la clientèle et du personnel. Pour protéger les membres du personnel, leurs proches et les patientes et patients dont ils s'occupent contre la contamination ou la propagation du virus, il faut absolument leur fournir un équipement efficace. Au moins 860 patients ontariens sont décédés du virus contracté à l'hôpital. »

Sharleen Stewart, la présidente de l'UIES-Santé, a dit : « Les conditions de travail abominables dans les hôpitaux de l'Ontario signifient que les arriérés de chirurgie vont se poursuivre et que les soins aux patients seront mis en danger. Le gouvernement provincial et l'Association des hôpitaux de l'Ontario enfoncent davantage notre système hospitalier dans le fossé et nos syndicats ne peuvent tout simplement pas se plier à leur recul en matière de soutien à la table de négociation. »

Les travailleurs d'hôpitaux font aussi face à la loi du gouvernement Ford, la loi 124, qui décrète un plafonnement des augmentations de rémunération à 1 % par année pour trois ans. Pendant tout l'été, les syndicats ont organisé des actions devant les hôpitaux partout dans la province en appui à leur campagne pour des salaires et des conditions de travail acceptables pour les travailleurs, sous le mot d'ordre « Respectez-nous. Protégez-nous. Payez-nous. » Ces actions ont été organisées pour informer les Ontariens des conditions des travailleurs d'hôpitaux et pour mobiliser l'opinion publique en appui à leur lutte à la défense de leurs droits et des droits de tous. Suite à la rupture des négociations, les syndicats disent qu'ils vont doubler leurs efforts pour s'adresser directement aux Ontariens.

(Photos : CSHO)

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Les travailleurs du Nouveau-Brunswick réclament
une action immédiate pour régler les pénuries
de personnel dans les résidences pour aînés

Les aînés dans les résidences de soins pour aînés sont privés de soins de base à cause d'une grande pénurie de personnel. Par exemple, la présidente de la section locale 5108 du Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente les plus de 225 travailleurs des Résidences Jodin à Edmunston, rapporte que les résidents ne reçoivent pas les 2,89 heures de soins directs quotidiens requis selon les normes du gouvernement provincial. « Il manque tellement de personnel que la moyenne d'heures de soins directs par résident est plutôt de 1,8 heures par jour. C'est honteux et inacceptable », a-t-elle dit. Une autre travailleuse a souligné que pendant la fin de semaine des 11 et 12 septembre, il y avait seulement deux travailleurs pour 30 résidents même si le strict minimum est censé être de 5 travailleurs.

Le syndicat rapporte que des inspecteurs du ministère du Développement social, qui est chargé de surveiller le nombre d'heures pendant lesquelles les aînés reçoivent des soins, n'obtiennent pas un portrait précis de la situation. L'inspecteur assigné aux Résidences Jodin ne fait pas de visites- surprises et chaque fois qu'il se présente la direction fait rentrer plus de personnel. Les travailleurs demandent : « Pourquoi l'inspecteur ne recueille-t-il pas tous les horaires des employés au cours des derniers mois et ne montre-t-il pas au ministre ce qui se passe vraiment ici ? »

Le Conseil des syndicats des foyers de soins du Nouveau-Brunswick (CSFSNB), qui représente plus de 4 600 travailleurs des foyers pour aînés, a organisé une conférence de presse en ligne le 27 septembre pour exiger une action immédiate du gouvernement provincial pour régler la crise de pénurie du personnel en mettant en oeuvre une augmentation salariale de 4 dollars de l'heure pour tous les travailleurs des centres de soins de longue durée. Les dirigeants syndicaux ont souligné que le salaire moyen pour les travailleurs des centres pour aînés membres du SCFP au Nouveau-Brunswick est de 21 dollars de l'heure, un des plus bas au pays. Ils ont mentionné l'action entreprise en Colombie-Britannique et en Ontario et ailleurs pour augmenter le taux salarial pour les travailleurs en soins de longue durée au début de la pandémie, une des mesures prises pour éviter que les travailleurs travaillent à de multiples emplois dans plusieurs centres pour joindre les deux bouts, ce qui n'a pas été fait au Nouveau-Brunswick.

À la conférence de presse, des représentants syndicaux ont dit que la situation que les travailleurs des Résidences Jodin ont rendu publique était la même à Bathurst, à Saint-John, à Woodstock et à plusieurs autres endroits. Sharon Teare, la présidente du CSFSNB a dit : « Les aînés n'ont pas de bains pendant des semaines, ils sont alités toute la journée et meurent même parfois seuls en raison d'une grave pénurie de personnel. C'est de pire en pire à chaque mois. » Il faut souligner que les 2,89 heures exigées par le gouvernement provincial ne sont pas suffisantes. La plupart des intervenants préconisent un minimum de 4 heures de soins directs par jour.

La pénurie de personnel dans les foyers pour aînés s'est aggravée au cours de la pandémie et les travailleurs font face à une situation impossible. Même s'ils continuent de se surpasser dans leurs efforts pour subvenir aux soins dont les aînés ont besoin, ils n'y arrivent pas et les conséquences pour la santé et la sécurité des aînés et des travailleurs sont dévastatrices. La revendication des travailleurs pour une action immédiate du gouvernement pour régler le problème de pénurie de personnel mérite l'appui de tout le monde.

(Photos : FO, CSFSNB)

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