Les travailleurs du Nouveau-Brunswick réclament une action immédiate pour régler les pénuries de personnel dans les résidences pour aînés
Les
aînés dans les résidences de soins pour aînés sont
privés de soins de base à cause d'une grande
pénurie de personnel. Par exemple, la présidente
de la section locale 5108 du Syndicat
canadien de la fonction publique, qui représente
les plus de 225 travailleurs des Résidences
Jodin à Edmunston, rapporte que les résidents ne
reçoivent pas les 2,89 heures de soins
directs quotidiens requis selon les normes du
gouvernement provincial. « Il manque tellement de
personnel que la moyenne d'heures de soins directs
par résident est plutôt de 1,8 heures par
jour. C'est honteux et inacceptable »,
a-t-elle dit. Une autre travailleuse a souligné
que pendant la fin de semaine des 11
et 12 septembre, il y avait seulement deux
travailleurs pour 30 résidents même si le strict
minimum est censé être de 5 travailleurs.
Le syndicat rapporte que des inspecteurs du
ministère du Développement social, qui est chargé
de surveiller le nombre d'heures pendant
lesquelles les aînés reçoivent des soins,
n'obtiennent pas un portrait précis de la
situation. L'inspecteur assigné aux Résidences
Jodin ne fait pas de visites- surprises et chaque
fois qu'il se présente la direction fait rentrer
plus de personnel. Les travailleurs
demandent : « Pourquoi l'inspecteur ne
recueille-t-il pas tous les horaires des employés
au cours des derniers mois et ne montre-t-il pas
au ministre ce qui se passe vraiment
ici ? »
Le Conseil des syndicats des foyers de soins du
Nouveau-Brunswick (CSFSNB), qui représente plus
de 4 600 travailleurs des foyers pour
aînés, a organisé une conférence de presse en
ligne le 27 septembre pour exiger une action
immédiate du gouvernement provincial pour régler
la crise de pénurie du personnel en mettant en
oeuvre une augmentation salariale de 4
dollars de l'heure pour tous les travailleurs des
centres de soins de longue durée. Les dirigeants
syndicaux ont souligné que le salaire moyen pour
les travailleurs des centres pour aînés membres du
SCFP au Nouveau-Brunswick est de 21 dollars
de l'heure, un des plus bas au pays. Ils ont
mentionné l'action entreprise en
Colombie-Britannique et en Ontario et ailleurs
pour augmenter le taux salarial pour les
travailleurs en soins de longue durée au début de
la pandémie, une des mesures prises pour éviter
que les travailleurs travaillent à de multiples
emplois dans plusieurs centres pour joindre les
deux bouts, ce qui n'a pas été fait au
Nouveau-Brunswick.
À
la conférence de presse, des représentants
syndicaux ont dit que la situation que les
travailleurs des Résidences Jodin ont rendu
publique était la même à Bathurst, à Saint-John, à
Woodstock et à plusieurs autres endroits. Sharon
Teare, la présidente du CSFSNB a dit : « Les
aînés n'ont pas de bains pendant des semaines, ils
sont alités toute la journée et meurent même
parfois seuls en raison d'une grave pénurie de
personnel. C'est de pire en pire à chaque
mois. » Il faut souligner que les 2,89
heures exigées par le gouvernement provincial ne
sont pas suffisantes. La plupart des intervenants
préconisent un minimum de 4 heures de soins
directs par jour.
La pénurie de personnel dans les foyers pour
aînés s'est aggravée au cours de la pandémie et
les travailleurs font face à une situation
impossible. Même s'ils continuent de se surpasser
dans leurs efforts pour subvenir aux soins dont
les aînés ont besoin, ils n'y arrivent pas et les
conséquences pour la santé et la sécurité des
aînés et des travailleurs sont dévastatrices. La
revendication des travailleurs pour une action
immédiate du gouvernement pour régler le problème
de pénurie de personnel mérite l'appui de tout le
monde.
(Photos : FO, CSFSNB)
Cet article est paru dans
Numéro 91 - 4 octobre 2021
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