Les travailleurs d'hôpitaux de l'Ontario continuent de défendre leurs droits avec détermination
Manifestation contre les demandes de concessions
de l'Association des hôpitaux de l'Ontario
le 10 septembre 2021
Les négociations sont rompues entre
l'Association des Hôpitaux de l'Ontario (AHO) et
les représentants des 70 000
travailleurs d'hôpitaux représentés par le Conseil
des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (CSHO) et
l'Union internationale des employés de service
(SIES). Les syndicats ont annoncé par voie de
communiqué de presse le 29 septembre que
l'AHO a refusé d'aborder avec sérieux les besoins
pressants des travailleurs en santé et en
sécurité.
On peut lire dans le communiqué de presse :
« Ces travailleuses et travailleurs, tout en
composant avec l'épuisement et les cicatrices
mentales et physiques de quatre vagues de
pandémie, font face à un assaut violent des
employeurs hospitaliers contre leur salaire et
leurs conditions de travail. Ceux-ci réclament
d'importantes concessions dans le cadre du cycle
de négociations provinciales qui a commencé en
juin et s'est poursuivi jusqu'en septembre. »
Parmi les revendications des travailleurs que
l'AHO a rejetées sont l'accès garanti à de
l'équipement de protection pour confronter la
pandémie et un meilleur appui pour les cas de
violence et de santé mentale.
Les
syndicats rapportent que l'abus à motif racial,
les assauts et le harcèlement sexuels ainsi que la
violence physique contre les travailleurs
d'hôpitaux représentent un problème croissant et
sérieux. Ils ont cité un récent sondage auprès
de 2 658 travailleurs d'hôpitaux de
première ligne dans lequel 66 % d'entre
eux ont affirmé que les incidents violents avaient
augmenté durant la pandémie.
L'autre enjeu que les travailleurs défendent avec
détermination est la protection face à la
pandémie. Michael Hurley, le président du CSHO, a
écrit dans un communiqué de presse : « Tout
au long de la pandémie, les hôpitaux ont refusé de
traiter la COVID-19 comme un virus en suspension
dans l'air et de se protéger contre cette
menace ; cela a eu un impact terrible sur la
sécurité de la clientèle et du personnel. Pour
protéger les membres du personnel, leurs proches
et les patientes et patients dont ils s'occupent
contre la contamination ou la propagation du
virus, il faut absolument leur fournir un
équipement efficace. Au moins 860 patients
ontariens sont décédés du virus contracté à
l'hôpital. »
Sharleen Stewart, la présidente de l'UIES-Santé,
a dit : « Les conditions de travail
abominables dans les hôpitaux de l'Ontario
signifient que les arriérés de chirurgie vont se
poursuivre et que les soins aux patients seront
mis en danger. Le gouvernement provincial et
l'Association des hôpitaux de l'Ontario enfoncent
davantage notre système hospitalier dans le fossé
et nos syndicats ne peuvent tout simplement pas se
plier à leur recul en matière de soutien à la
table de négociation. »
Les travailleurs d'hôpitaux font aussi face à la
loi du gouvernement Ford, la loi 124, qui
décrète un plafonnement des augmentations de
rémunération à 1 % par année pour trois
ans. Pendant tout l'été, les syndicats ont
organisé des actions devant les hôpitaux partout
dans la province en appui à leur campagne pour des
salaires et des conditions de travail acceptables
pour les travailleurs, sous le mot d'ordre «
Respectez-nous. Protégez-nous. Payez-nous. »
Ces actions ont été organisées pour informer les
Ontariens des conditions des travailleurs
d'hôpitaux et pour mobiliser l'opinion publique en
appui à leur lutte à la défense de leurs droits et
des droits de tous. Suite à la rupture des
négociations, les syndicats disent qu'ils vont
doubler leurs efforts pour s'adresser directement
aux Ontariens.
Cet article est paru dans
Numéro 91 - 4 octobre 2021
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