Les travailleurs de tout le pays
luttent contre un nouvel
assaut dans la santé
Les gouvernements refusent de protéger la population
- Barbara Biley -
Le 29
septembre, la présidente de l'Association médicale
canadienne, Katharine Smart, a émis une
déclaration intitulée « Nous devons nous mobiliser
maintenant : les systèmes de santé de
l'Alberta et de la Saskatchewan sont au point de
rupture ». Elle y demande, entre autres
choses, des mesures de santé publique efficaces
telles que des « coupe-feux » ou des «
coupe-circuits » pour contrôler de manière
agressive les cas de COVID-19, l'envoi de
travailleurs de la santé d'autres provinces pour
venir prêter main-forte ainsi que le transport de
patients vers d'autres provinces qui ont une
capacité de soins intensifs. Elle a déclaré au Globe
and Mail lors d'une entrevue
téléphonique : « Ce que nous constatons
maintenant, c'est qu'il n'y a essentiellement
aucune capacité de fournir d'autres soins de
courte durée que les soins aux personnes atteintes
de la COVID. Donc, essentiellement, le système de
soins de santé s'est déjà effondré. » Dans sa
déclaration publiée, elle dit : « Nous sommes
maintenant témoins d'une crise sans précédent dans
le domaine des soins de santé en Alberta et en
Saskatchewan - et les patients et les travailleurs
de la santé sont confrontés à des choix et des
conséquences inimaginables. L'assouplissement
précoce des mesures de santé publique a laissé
dans son sillage deux systèmes de soins de santé
qui s'effondrent, et la réalité terrible est
maintenant bien visible. »
L'Alberta offre en ce moment le pire exemple
d'irresponsabilité sociale à cet égard, mais, en
fait, les autres provinces ne font pas mieux.
L'ordre du jour du Parti conservateur uni (PCU) au
pouvoir en Alberta de « garder l'économie ouverte
», quelles que soient les conséquences, est au
service des demandes des monopoles et est rejeté
par tous ceux et celles qui sont aux premières
lignes du système de santé. Le gouvernement n'en a
pas moins déjà rejeté tous les appels à prendre
des mesures de santé publique strictes pour
maîtriser la pandémie.
Kenney lui-même, en réponse aux appels lancés de
toutes parts en faveur de mesures «
coupe-circuit » comme celles qui ont été
mises en place au début de la pandémie, a fait le
commentaire scandaleux qu'il ne le ferait pas
parce que cela « punirait » les gens qui sont
vaccinés. Alors que les travailleurs de première
ligne et les gens de partout font des sacrifices,
assument la responsabilité sociale de se protéger
et de protéger les autres et exigent que le
gouvernement agisse pour protéger tout le monde,
Kenney ne parle qu'au nom des intérêts privés
étroits qui insistent pour que l'économie reste «
ouverte ».
Lorsque le gouvernement provincial a abandonné
pratiquement toutes les mesures de santé publique
au début de l'été, il y a eu une opposition
massive, sous forme de manifestations quotidiennes
et d'appels de la part des travailleurs de la
santé, des médecins, des politiciens municipaux et
du public à renverser cette tendance. Les
conséquences du refus du gouvernement d'agir sont
visibles dans la situation actuelle. Au 1er
octobre, l'Alberta avait le taux d'infection le
plus élevé du pays, près de quatre fois supérieur
à la moyenne nationale, et les décès dus à la
COVID-19 en Alberta sont environ trois fois
supérieurs à la moyenne nationale. La Saskatchewan
connaît une situation semblable.
À la base de la crise des soins de santé se
trouve la crise de la démocratie, que ce n'est pas
le peuple qui est souverain, qui prend les
décisions, La crise de la démocratie
représentative est telle que le peuple n'a pas son
mot à dire sur les questions qui le concernent et
que les gouvernements agissent au nom des riches
et non du peuple, quelles qu'en soient les
conséquences.
Les travailleurs de première ligne et les
professionnels de la santé savent ce qu'il faut
faire et continuent de se battre pour obtenir ce
qui est nécessaire. Il est possible de trouver des
solutions aux problèmes si tout le monde est
informé et participe à l'élaboration des
solutions. Qu'il s'agisse de ressources humaines,
d'équipements ou d'une augmentation de la capacité
hospitalière, les solutions dépendent de la
mobilisation de la classe ouvrière pour qu'elle
unisse tous ceux et celles dont l'objectif commun
est le bien-être de la société elle-même.
(Photos : FO, Radical Citizens' Media)
Cet article est paru dans
Numéro 91 - 4 octobre 2021
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