Les infirmières du Manitoba réclament une action sur la pénurie de personnel et les mauvaises conditions de travail
Action devant l'édifice législatif au Manitoba,
lors de la journée d'action nationale
des infirmières et infirmiers canadiens,
le 17 septembre 2021 (MNU)
Depuis de nombreuses années, le gouvernement du
Manitoba fait des coupures dans le système de
santé tout en le réorganisant pour l'ouvrir à une
plus grande privatisation. Les infirmières font
état d'une pénurie de personnel si grave que de
nombreux lits et unités d'hôpitaux sont fermés en
raison du manque d'infirmières pour y affecter du
personnel. Les pénuries étaient déjà importantes
avant la pandémie et elles ont maintenant atteint
un niveau critique.
Le Syndicat des infirmières et infirmiers du
Manitoba (MNU), qui représente plus
de 12 000 infirmières et infirmiers dans
la province, a signalé le 17 septembre,
Journée d'action nationale des infirmières et
infirmiers, que plus de 2 200 postes
étaient vacants dans la province à ce moment-là,
dont environ 1 500 à Winnipeg, et que
plus tôt en septembre, sept infirmières ont quitté
l'Hôpital Saint-Boniface de Winnipeg en l'espace
de neuf jours. La présidente de la MNU, Darlene
Jackson, a déclaré qu'elle-même prévoyait prendre
sa retraite, « même si je serais restée dans la
profession cinq ans de plus si je travaillais dans
une situation raisonnable où je n'étais pas
obligée de travailler 16 heures à chaque
quart de travail ».
Alors que les infirmières sont en manque de
personnel et sont obligées de faire des heures
supplémentaires excessives, les hôpitaux font
appel de plus en plus à des infirmières des
agences privées. Les informations fournies au MNU
par Soins communs et l'Office régional de la santé
de Winnipeg révèlent que le nombre d'heures
travaillées par les infirmières des agences a
doublé au cours des quatre dernières années,
passant de 181 378 à l'échelle de la
province pour l'exercice 2017-18
à 368 775 pour l'exercice 2020-21.
Rien qu'à Winnipeg, le nombre d'heures travaillées
par les infirmières d'agence est passé
de 9 493 en 2018-19 à 66 359
en 2019-20, soit près de sept fois plus. Les
infirmières d'agence sont mieux payées, ont plus
de flexibilité dans leurs affectations de travail
et ne sont pas obligées de faire des heures
supplémentaires.
Le recours aux infirmières d'agence atténue
apparemment la pénurie de personnel infirmier,
mais une fois que faire de l'argent est le motif
de tout arrangement qui est créé, tous souffrent
des conséquences. En ce moment, dans la plupart
des cas, les infirmières des agences sont
affectées aux étages médicaux et chirurgicaux et
non aux zones de haute intensité comme les
services d'urgence et les unités de soins
intensifs. Cela signifie souvent que les
infirmières d'hôpitaux affectées aux étages
médicaux et chirurgicaux sont redéployées vers ces
unités à haute intensité pour lesquelles elles ne
sont pas adéquatement formées, et que leurs places
sont prises par des infirmières des agences. Les
heures et les conditions de travail deviennent
encore plus intenables et tout cela vise à pousser
encore plus d'infirmières vers le système privé.
Bientôt, toutes ces infirmières vont être poussées
à la limite et n'auront plus rien pour se
défendre. C'est maintennt qu'il faut s'opposer à
cette situation.
Les infirmières s'opposent au détournement des
fonds publics au profit d'agences privées et
réclament un investissement accru pour recruter et
retenir les infirmières et pour améliorer les
conditions de travail, notamment l'élimination des
heures supplémentaires obligatoires et des
réaffectations arbitraires qui rendent les
conditions de travail intolérables et poussent les
infirmières à démissionner.
Cet article est paru dans
Numéro 91 - 4 octobre 2021
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