2 avril 2020
Opposition à l'utilisation de la
pandémie pour
intensifier l'offensive antisociale
Pour le gouvernement albertain,
la pandémie de la COVID-19 devient
un prétexte pour faire des compressions en
éducation
- Kevan Hunter -
• Les
syndicats demandent au gouvernement de renverser
sa décision de mettre à pied les travailleurs en
éducation
Les
travailleurs du secteur public continuent de
défendre leurs droits et les droits de tous
• Les travailleurs de la
santé de l'Alberta concluent des ententes sur
l'utilisation sécuritaire et efficace de
l'équipement de protection individuelle
- Peggy Morton
• Les mesures prises en
Colombie-Britannique pour protéger les aînés et
les travailleurs dans les résidences de soins à
longue durée - Barbara Biley
• Les travailleurs des
postes aux premières lignes à Halifax
Opposition à l'utilisation de la
pandémie pour intensifier l'offensive antisociale
- Kevan Hunter -
La ministre de l'Éducation de l'Alberta, Adriana
LaGrange, a annoncé le 28 mars que le
gouvernement cesserait de financer les enseignants
suppléants et le personnel de soutien y compris
les éducateurs dans tous les conseils scolaires de
l'Alberta pendant les deux derniers mois de
l'année scolaire 2019-2020. Le programme
scolaire en Alberta de la maternelle à la douzième
année est maintenant fourni en ligne.
Le communiqué du gouvernement n'a pas précisé à
quelles allocations il mettrait fin. L'attaché de
presse de la ministre a ensuite déclaré
que 128 millions de dollars étaient retirés
du budget de l'éducation et « redirigés » dans des
programmes non spécifiés afin de répondre à la
pandémie de la COVID-19. Selon la CBC, un
porte-parole du gouvernement a dit que les
compressions représenteraient une réduction
de 14 % de l'allocation de base en
éducation et de 51 % de l'allocation du
transport.
L'annonce a été faite au moment où les étudiants
et le personnel dans plusieurs conseils scolaires
(dont les plus importants à Calgary et Edmonton)
s'apprêtent à retourner à l'école après la semaine
de relâche. Au cours de cette semaine, les
commissions et plusieurs membres du personnel se
sont concentrés sur comment procéder dans la
période qui vient. Dans certains cas, les
travailleurs de l'éducation ont déjà commencé à
rencontrer les étudiants aux besoins particuliers
chez eux et à organiser l'apprentissage en ligne.
La décision du gouvernement aggrave une situation
déjà difficile d'un système où les travailleurs de
l'éducation font tout ce qu'ils peuvent pour
s'orienter et se préparer au début des cours en
ligne.
Le personnel concerné a été informé qu'il pourra
s'inscrire au programme bonifié d'assurance-emploi
du gouvernement fédéral et à « d'autres programmes
de soutien », ce qui contredit les propos
tenus par la ministre le 15 mars lorsque les
fermetures d'école ont été annoncées et que, se
voulant rassurante, elle avait dit que le
financement scolaire ne serait pas touché et que
le personnel ne serait pas mis à pied. Le 3
mars, le gouvernement s'est empressé d'adopter une
loi exigeant que les conseils scolaires obtiennent
l'autorisation du gouvernement provincial pour
pouvoir avoir recours aux fonds de réserve,
supprimant ainsi cette option.
La décision a été prise sans aucune consultation
avec les syndicats ni avec les conseils scolaires.
Le communiqué de presse a précisé qu'aucun
financement ne serait alloué aux conseils
scolaires pour les enseignants suppléants. Comment
les élèves vont-ils pouvoir bénéficier d'un
enseignement si leur enseignant est malade et ne
peut plus travailler, même de la maison ?
Est-ce que leurs cours seront tout simplement
annulés ? Est-ce qu'aux yeux de la ministre
les enfants ayant des besoins particuliers sont
sacrifiables et ne mériteraient pas l'aide dont
ils ont besoin ? Dans cette crise où les
besoins sont si criants, le gouvernement dilapide
de façon irresponsable de précieuses ressources.
Par exemple, les chauffeurs d'autobus scolaire
pourraient être redéployés pour apporter leurs
sacs d'épicerie, des repas ou d'autres
nécessités aux gens qui doivent rester en
isolement à la maison.
L'irresponsabilité
du gouvernement est telle que la ministre de
l'Éducation ne sait même pas combien de personnes
perdront leur emploi ni même quelles sont leurs
tâches. La présidente du Conseil scolaire des
écoles publiques d'Edmonton, Trisha Estabrooks, a
affirmé que même les conseils scolaires ne
connaissent pas les répercussions de ces
compressions. « Nous avions fait des plans pour
utiliser un très grand nombre de ces membres du
personnel qui seront touchés par la décision
d'aujourd'hui. Nous avons besoin d'eux, »
a-t-elle soutenu.
Le financement scolaire en Alberta se fait en
fonction de chaque école. On subventionne chaque
école selon le nombre d'élèves inscrits ainsi que
d'autres facteurs tels que le nombre d'élèves qui
font l'apprentissage de l'anglais ou ayant des
besoins particuliers. Les directeurs d'école, en
consultation avec le personnel enseignant, peuvent
décider d'avoir de plus grandes classes avec plus
d'éducateurs ou des classes réduites avec moins
d'intervenants. Ces décisions sont prises en
tenant compte des besoins des élèves d'une école
en particulier. La ministre de l'Éducation est
indifférente et ignorante face aux conséquences de
ses décisions qui sont prises en présumant que les
travailleurs de l'éducation sont un « coût »
plutôt qu'une ressource précieuse qui engendre une
immense valeur.
Et comme si cela ne suffisait pas, les autorités
scolaires doivent préparer leurs budgets 2020-2021
pour la date prévue du 31 mai, sans l'apport
du personnel administratif ou de la comptabilité,
et sans savoir quel est le nombre exact de membres
du personnel qui ont contracté la COVID-19.
Toutes les mises à pieds doivent être arrêtées et
inversées immédiatement. Les syndicats doivent
être consultés sur la manière dont le personnel
peut être mobilisé pour fournir le soutien et
l'assistance nécessaires aux étudiants pour qu'ils
puissent continuer de suivre leurs cours. Cela
inclut la fourniture d'ordinateurs, de logiciels
et d'accès à l'Internet à tous les étudiants qui
n'en disposent pas. Un gouvernement qui considère
les travailleurs et les jeunes comme son plus
grand actif identifierait facilement les moyens
par lesquels les aides-enseignants et le personnel
de soutien pourraient constituer un soutien vital
aux familles en temps de crise. Par exemple, tout
aide-enseignant qui serait dégagé de ses
responsabilités habituelles pourrait être
réaffecté au soutien des initiatives de santé
publique, en tirant parti des liens et des
relations qu'il entretient déjà avec les familles
pour veiller à ce que personne ne soit laissé à
lui-même en période de pandémie.
Utiliser la pandémie comme prétexte pour réduire
le financement à l'éducation est inacceptable et
montre que le premier ministre et la ministre de
l'Éducation sont tous deux inaptes à gouverner.
Les enseignants et le personnel de soutien sont à
pied d'oeuvre pour voir comment ils peuvent
fournir aux étudiants ce dont ils ont besoin dans
ces conditions. Ils se font entendre et exigent
que le gouvernement abandonne immédiatement sa
décision qui est à la fois inhumaine, destructrice
et irresponsable. Ils montrent dans les faits où
doit résider le pouvoir décisionnel pour que les
décisions soient prises dans l'intérêt des élèves
et des travailleurs de l'éducation.
Le président du syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP) de l'Alberta, Rory Gill, estime
que jusqu'à 20 000 employés pourraient
perdre leur emploi à la suite de l'annonce que le
gouvernement provincial retire le financement pour
les enseignants suppléants et le personne de
soutien, de même que pour les aides-enseignants, à
l'échelle de tous les conseils scolaires de
l'Alberta pendant les deux derniers mois de
l'année scolaire 2019-2020. Gill a qualifié
cette décision de cruelle et irréfléchie. « Par
une annonce surprise un samedi après-midi, où les
détails manquent, le gouvernement de Kenney vient
de licencier des milliers de personnes qui
s'occupent de nos enfants et les éduquent »,
a-t-il dit. Il a souligné que les
aides-enseignants pourraient devoir chercher un
emploi ailleurs. « Vous ne pouvez pas simplement
mettre à pied des milliers d'aides-enseignants et
vous attendre à ce qu'ils retournent tous à
l'automne dans le réseau », a déclaré Gill. «
Ça va entraîner un exode massif des
cerveaux. »
Depuis le 13
mars, date de la fermeture des écoles, le
personnel de soutien a appuyé activement les
élèves, en aidant aux nombreuses tâches
administratives associées à la décision soudaine
de fermer les écoles, ainsi qu'en établissant des
liens avec les élèves avec lesquels ils ont établi
des relations au cours de l'année scolaire ainsi
que pendant les années passées dans certains cas.
Le président de l'Association des enseignants de
l'Alberta, Jason Schilling, a dit que « Les
aides-enseignants et les autres membres du
personnel qui travaillent dans les écoles sont
vraiment essentiels en ce moment car ils
fournissent un soutien aux élèves et aux
enseignants, et en fin de compte aux parents, pour
la prestation des services éducationnels. Nous
avons un tas d'enfants qui n'ont pas accès à la
technologie et donc les aides-enseignants et les
autres membres du personnel de l'école fournissent
un soutien à ces élèves » , a-t-il dit.
John Vradenburgh, le président de la section
locale 474 du SCFP, qui représente le
personnel d'entretien dans le réseau des écoles
publiques d'Edmonton, a dit à Forum ouvrier :
« Nous ne connaissons pas les détails en ce qui
concerne notre personnel en ce moment. Le
gouvernement comprend qu'il serait prudent de
demander au personnel de soutien d'aider, avec une
nouvelle méthode non testée de prestation à
distance des services éducationnels, et pourtant,
sous le couvert d'une pandémie, ils poursuivent
leur plan global de démanteler les services
publics. Pour l'instant, c'est le secteur de
l'éducation qui est visé. Avec un préavis de 15
minutes aux commissions scolaires et dans un
communiqué de presse public le samedi, ce
gouvernement a montré le peu de considération
qu'il a pour les travailleurs et notre système
d'éducation publique. Tout économiste dira que les
gens qui travaillent sont le moteur de l'économie.
Nous avons entendu des reportages au sujet de
réductions de 128 millions de dollars dans la
province, ce qui représente moins d'un quart d'un
pour cent des dépenses annuelles du gouvernement
de l'Alberta, mais cela affectera très
profondément tant de personnes dans une situation
de pandémie. »
Vradenburgh a souligné que le gouvernement a raté
une occasion de procéder à un nettoyage des écoles
plus en profondeur que ce qui a été fait depuis
longtemps, et qu'en tout état de cause, la réponse
à une pandémie nécessitera plus de temps pour
nettoyer les écoles, pas moins.
Wilma Ellenburgh, présidente de la section
locale 52A d'Unifor qui représente le
personnel de soutien en éducation dans les réseau
des écoles catholiques d'Edmonton a dit à Forum
ouvrier : « Cette décision du
gouvernement de Kenney de retirer des fonds montre
qu'il n'a pas considéré l'impact que cela aura sur
les élèves, les familles et les Albertains qui les
appuient. Les aides-enseignants auraient continué
à travailler jusqu'à la fin de l'année scolaire,
afin que les enfants qui ont des besoins spéciaux
puissent continuer leur école, comme le font les
autres enfants.
« Il y a deux
semaines, nous étions prêts à faire travailler les
membres jusqu'à la fin du mois de juin,
conformément à l'avis de la ministre de
l'Éducation. On m'a demandé de former un groupe ad
hoc pour réfléchir à la manière dont les
aides-enseignants pourraient apporter un soutien à
domicile aux étudiants. Il incombera désormais au
personnel certifié de veiller à ce que le
programme scolaire soit dispensé à tous les
élèves. Cependant, il est important de se rappeler
que bon nombre de ces élèves ayant des besoins
spéciaux comptent sur l'aide-enseignant avec
lequel ils travaillent et à qui ils se confient.
La relation est très différente de celle avec
l'enseignant. Je n'arrive pas à comprendre comment
les conseils scolaires vont gérer cela. Lors de la
prochaine année scolaire, il y aura probablement
une forte réduction du financement.
Le président de l'Association des enseignants de
l'Alberta a dit que « le gouvernement de l'Alberta
a raté une occasion de faire preuve de leadership
pendant une crise en faisant en sorte que des
milliers d'Albertains aient un revenu continu en
cette période très stressante ». Schilling a
déclaré qu'en plus de quelque 20 000
employés de soutien, jusqu'à 6 000
enseignants suppléants seraient touchés.
« L'annonce d'aujourd'hui est très préoccupante.
Les enseignants et les aides-enseignants
travaillent en étroite collaboration pour
faciliter l'apprentissage des élèves », a dit
Schilling. « Leur travail était utilisé pour
soutenir les étudiants qui ont besoin
d'accommodements et ceux qui n'ont pas un accès
adéquat à la technologie. Nous continuons de nous
inquiéter de la façon dont les élèves ayant des
besoins spéciaux seront soutenus pendant cette
période ; de nombreux parents éprouvent des
difficultés et ont besoin d'autant d'aide que
possible. » Schilling a souligné que de
nombreux enseignants suppléants travaillent
presque à plein temps.
La commissaire du conseil scolaire d'Edmonton,
Bridget Sterling, a tweeté la ministre de
l'Éducation LaGrange : : « C'est
incroyablement cruel. Le gouvernement fédéral a
ordonné aux employeurs de garder autant que
possible les personnes qui travaillent. Même votre
gouvernement a demandé la même chose. Et pourtant,
vous placez des milliers de travailleurs sur des
programmes d'aide au moment où ils ont le plus
besoin de leur gouvernement. »
Les travailleurs du secteur public
continuent de défendre
leurs droits et les droits de tous
- Peggy Morton -
Le 27 mars, les Services de santé de
l'Alberta (AHS), le Syndicat des employés
provinciaux de l'Alberta (AUPE), Covenant Health
(CH), l'Association des sciences de la santé de
l'Alberta (HSAA) et les infirmières et infirmiers
unis de l'Alberta (UNA) ont conclu des ententes
conjointes sur l'usage sécuritaire et efficace
d'équipement de protection individuelle (ÉPI) en
réponse à la pandémie de la COVID-19.
Les ententes exigent qu'une évaluation des
risques soit effectuée pour chaque interaction
avec le patient afin de s'assurer que les
travailleurs de la santé de première ligne
disposent de l'équipement de protection
individuelle (ÉPI) spécifique dont ils ont besoin.
« En tant que partenaires dans la réponse à la
COVID-19, nous faisons confiance à nos équipes de
soins de santé de première ligne pour prendre des
décisions appropriées et cliniquement
rationnelles », précise l'entente.
« Les employeurs et les syndicats partagent
l'objectif commun de protéger la santé et la
sécurité des travailleurs de la santé. Durant la
pandémie actuelle de la COVID-19, il est essentiel
que les mesures appropriées soient prises pour
protéger la santé et la sécurité de tous les
travailleurs de la santé pendant qu'ils
fournissent des soins de haute qualité aux
Albertains et prévenir l'exposition à la COVID-19
et sa transmission. Il est essentiel de veiller à
ce que les ÉPI appropriés soient utilisés par tout
le personnel et les médecins, tout en préservant
les fournitures d'équipements spécialisés
lorsqu'ils sont requis pour fournir des soins en
toute sécurité. »
Les syndicats ont fait part de nombreuses
préoccupations concernant les normes appropriées
pour les ÉPI. La réticence de l'AHS à fournir en
cas de besoin des respirateurs N95 bien ajustés
est particulièrement préoccupante. La Fédération
canadienne des syndicats d'infirmières et
infirmiers (FCSII) a établi que les travailleurs
de la santé qui font des prélèvements nasaux sur
des patients qui présentent des cas confirmés ou
suspects de la COVID-19, devraient effectuer une
évaluation des risques au point de service. Si
l'évaluation indique la nécessité d'une protection
respiratoire, au minimum un respirateur N95 bien
ajusté doit être porté. » L'AHS avait répondu
à la demande de l'UNA que cette norme soit
maintenue par une réponse complètement arbitraire
disant que les respirateurs N95 bien ajustés
n'étaient pas nécessaires.
Les ententes précisent également que l'AHS,
Covenant Health et les syndicats travailleront
ensemble pour évaluer l'approvisionnement en ÉPI,
et les employeurs continueront de prendre des
mesures pour garantir un approvisionnement
suffisant.
Félicitations à l'UNA, à la HSAA et à l'AUPE et à
tous les travailleurs de la santé qui ont
activement défendu leurs droits et réussi à
s'assurer que la protection appropriée en ÉPI soit
mise en place. L'AHS et Covenant Care ont reconnu
dans l'accord que le personnel de première ligne
est celui qui est compétent pour prendre des
décisions appropriées et cliniquement
rationnelles. C'était le cas avant la crise
actuelle de la COVID-19, c'est le cas pendant la
crise et ce le sera après.
La pandémie de COVID-19 continuera de révéler
pourquoi la prise de décisions appartient aux
travailleurs de la santé et à leurs collectifs.
Ils ont montré que ce sont eux qui sont compétents
pour prendre des décisions, en fonction de ce qui
est nécessaire pour leur permettre de faire leur
travail en toute sécurité et de protéger leur
santé et celle de leurs patients.
Réunion dans la vallée de Comox sur la crise des
soins pour les personnes
âgées, le 24 février 2020
En vertu de la Loi d'intervention d'urgence qui
a été invoquée le 26 mars par le gouvernement
de la Colombie-Britannique, la médecin hygiéniste
en chef de la province, Bonnie Henry, a émis une
ordonnance d'urgence restreignant les travailleurs
de soins de longue durée à un seul site. Le but de
l'ordonnance est de minimiser la possibilité de
propagation du virus de la COVID-19 par les
travailleurs de la santé qui travaillent dans plus
d'un établissement de soins de longue durée pour
personnes âgées.
Les premiers cas et le plus grand nombre de décès
dus à la COVID-19 en Colombie-Britannique se sont
produits au Lynn Valley Care Centre à Vancouver
nord. En date du 26 mars, 42 résidents
et 19 membres du personnel ont été testés
positifs et 11 résidents sont décédés dans
cette résidence. Des éclosions ont touché des
personnes âgées et des travailleurs dans plus de
dix autres résidences de soins en
Colombie-Britannique, et l'Ontario et le Québec
ont signalé des éclosions dans des résidences de
soins de longue durée.
Le Lynn Valley Care Centre illustre les problèmes
qui existent dans les soins de longue durée, en
particulier dans les résidences détenues et
exploitées par des entreprises privées et non par
les autorités sanitaires. Les propriétaires du
Lynn Valley Care Centre offrent le travail en
sous-traitance, ce qui fait que l'établissement
comprend trois employeurs distincts. Seules les
infirmières sont représentées par un syndicat.
Comme c'est le cas dans toute la province, de
nombreux travailleurs sont à temps partiel ou
occasionnels et travaillent dans plus d'un
établissement, ce qui augmente la possibilité de
transmission de la COVID-19 et de toute autre
maladie transmissible aux personnes âgées d'une
résidence à l'autre. Les salaires et les
conditions de travail dans les résidences détenues
et exploitées par les autorités de santé publique
et dans certaines résidences sans but lucratif
sont les mêmes dans toute la province et sont
régies par deux « accords-cadres », soit la
convention collective régissant les établissements
(couvrant les travailleurs autres que les
infirmières) et la convention collective des
infirmières. Dans de nombreuses résidences
privées, les travailleurs sont organisés et
représentés par des syndicats, principalement le
Syndicat des employés d'hôpitaux (Hospital
Employees Union) et le Syndicat des fonctionnaires
provinciaux de la Colombie-Britannique (BCGEU),
mais les salaires et les conditions de travail
sont nettement inférieurs à ceux des deux
accords-cadres.
En collaboration avec les syndicats, un plan a
été élaboré pour faciliter la restriction des
travailleurs en soins de longue durée à un seul
établissement pendant la pandémie de la COVID-19,
tandis que le gouvernement provincial assume la
responsabilité d'assurer des effectifs en nombre
suffisant et que les emplois des travailleurs sont
protégés. Tous les employeurs ont dû soumettre «
les renseignements personnels et liés à l'emploi
du personnel, y compris leur nom, leurs
coordonnées, leur numéro d'assurance sociale et
d'autres informations » sous forme
électronique à la médecin hygiéniste en chef de la
province avant minuit, le samedi 28 mars.
Certains, sinon tous les aspects de l'affectation
du personnel pour tous les établissements seront
centralisés afin d'assurer des niveaux adéquats et
c'est le du gouvernement qui en prend la
responsabilité Les travailleurs doivent choisir
dans quelle résidence ils travailleront et leur
emploi sera protégé dans les résidences qu'ils
n'ont pas choisies. S'ils souhaitent travailler le
même nombre d'heures qu'ils font présentement dans
plusieurs établissements, ils se verront garantir
le même nombre d'heures de travail dans
l'établissement qu'ils auront choisi.
Cette mesure renforcera considérablement la
protection des personnes âgées et des travailleurs
qui en prennent soin. On ne sait pas exactement si
les mêmes mesures s'appliquent à d'autres
situations, y compris les foyers d'accueil pour
personnes handicapées. Il est clair qu'il existe
d'autres situations de crise dans le système de
santé, comme les soins à domicile où les
travailleurs se rendent au domicile de plusieurs
personnes vulnérables au cours d'une journée, et
la situation des personnes âgées et des personnes
handicapées qui embauchent et gèrent leur propre
personnel de soins avec les fonds des autorités
sanitaires.
Les syndicats qui représentent les travailleurs
de la santé ont été mobilisés dans les discussions
qui ont précédé les ordonnances et continueront
d'être mobilisés dans leur mise en oeuvre.
Jim Gallant, un agent régional des griefs du
Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes de la région de l'Atlantique, a exprimé la
préoccupation des travailleurs et travailleuses
des postes de la Nouvelle-Écosse quant aux dangers
auxquels ils font face alors qu'ils continuent de
travailler durant cette pandémie.
Dans une entrevue avec le Halifax Examiner
publiée le 25 mars 2020, Gallant a dit que de
nombreux postiers de la province craignent de ne
pas avoir un accès continu aux outils nécessaires
pour faire leur travail, notamment des gants en
nitrile ou du désinfectant pour les mains. Il
s'est également dit préoccupé par le niveau de
propreté ou l'absence de propreté dans les deux
principaux centres de tri, celui de la rue Allman
à Halifax et celui dans le parc industriel de
Burnside. Bien que Postes Canada reçoive
régulièrement des plaintes sur la nécessité d'un
nettoyage à fond, a dit Gallant, la nécessité est
beaucoup plus urgente au cours de cette pandémie.
Il a dit : «
C'est une chose quand il y a de la poussière
autour et que les gens souffrent d'asthme et de
choses de ce genre, mais quand cette poussière est
autour de vous et que vous pouvez voir de la
poussière qui est restée là pendant un mois ou
deux mois ou 10 mois, que se passe-t-il si la
COVID-19 est sur le plancher ? » Il a dit que « ce
n'est pas seulement sur le sol. C'est dans les
cages de tri. Vous pouvez voir la poussière qui
s'y accumule et qui ne bouge pas, et la peur
s'installe. »
Gallant a dit que même si Postes Canada a assuré
le syndicat du nettoyage à fond de l'entrepôt, «
cela ne s'est pas encore produit ».
Dans son entrevue, Gallant a tenu à remercier la
grande majorité des clients pour leur appui. Il a
encouragé les gens à aider à protéger la sécurité
des postiers en maintenant une distance suffisante
entre eux et les postiers lorsque ceux-ci livrent
le courrier et les colis. Que ce soit dans la
boîte aux lettres communautaire ou dans le hall
d'un immeuble à appartements, il a dit que les
gens devraient rester à une distance de 2 mètres
ou plus.
« La grande majorité des travailleurs veulent
aller travailler et faire leur travail. C'est une
fierté pour nous d'être des postiers et nous
livrons toujours le service », a dit Gallant.
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