5 mars 2020
La classe ouvrière de l'Alberta
affirme les droits de tous
Franc succès de la Marche
pour ce qui importe
Edmonton, le 27 février
Le gouvernement du Québec impose une
restructuration antisociale en éducation
• Concentration accrue des
pouvoirs entre les mains du ministre
- Geneviève Royer
• Le gouvernement cherche
à éliminer le rôle des enseignants dans la prise
de décision
• Les arguments
constitutionnels contre la loi 40
• Opposition massive des
enseignants à la loi 40
Lockout à la
raffinerie de FCL à Regina
• Les travailleurs de FCL
poursuivent leur lutte déterminée pour une
nouvelle convention collective sans concessions
La classe ouvrière de l'Alberta
affirme les droits de tous
Edmonton, le 27 février
Alors que le gouvernement du Parti conservateur
uni de Jason Kenney présentait son budget
antisocial et antiouvrier le 27 février, des
milliers de personnes se sont rassemblées à la
législature. La Marche pour ce qui importe a été
conçue par un groupe d'enseignants d'Edmonton qui
ont lancé l'appel aux gens d'entreprendre cette
marche. Et c'est bien ce qu'ils ont fait. Des
milliers d'enseignants, des travailleurs de
l'éducation, des parents, des travailleurs de la
santé, des médecins, des jeunes et des étudiants,
des aînés, des artistes, des autochtones et des
travailleurs de tous les secteurs sont venus
parler sur ce qui est important pour eux et la
société.
La marche a débuté au Centre des congrès
d'Edmonton où se tenait le Congrès des enseignants
de la région métropolitaine d'Edmonton, a emprunté
l'avenue Jasper et s'est rendue à la législature.
Beaucoup de gens s'y sont joints alors qu'ils
quittaient le travail ou l'école, et au
moins 10 000 personnes se sont
rassemblées à la législature pour entendre un
orateur après l'autre exprimer la détermination de
leur collectif à s'opposer à l'intensification de
l'offensive antisociale du gouvernement Kenney,
réclamer un plus grand financement des programmes
sociaux, et dénoncer les attaques contre le droit
de parole et le droit de s'organiser qu'on
retrouve dans le projet de loi 1.
La Marche pour ce qui importe s'est aussi tenue à
Calgary et dans toute la province le 29
février, avec autant d'énergie, de détermination
et d'esprit. À Calgary, le premier point de
ralliement a été l'école secondaire Western Canada
, où les éducateurs et les travailleurs du secteur
public ont parlé du droit à l'éducation publique,
du droit des enfants à un avenir et ont dénoncé
les mises à pied qui viennent d'être annoncées à
l'Institut de technologie du sud de l'Alberta. «
Nous avons besoin d'enseignants, de livres, et de
l'argent que Kenney a pris », ont-ils scandé.
Le prochain point de ralliement a été le Centre de
soins d'urgence Sheldon Chumir où les dirigeants
des syndicats de la santé ont parlé de l'impact de
l'offensive antisociale sur ceux qui reçoivent des
soins et sur leurs familles et ont réclamé un
financement adéquat des soins de santé. De
nouvelles personnes n'ont cessé de se joindre et
plus de 2000 marcheurs sont arrivés devant
l'hôtel de ville où une mer de pancartes
exprimaient ce qui importe et les réclamations que
font les gens. Des rassemblements ont aussi eu
lieu le 29 février à Banff, Fort MacMurray, Grande
Prairie, Lethbridge, Red Deer et Slave Lake.
Les prétentions que payer les riches va «
stimuler l'économie », et amener la
prospérité sont en lambeaux. La détermination du
PCU de restructurer l'Alberta afin que tout
vestige d'une autorité publique disparaisse fait
face à un mur de résistance. Les actions de la
Marche pour ce qui importe ont exprimé la
résistance grandissante et le profond engagement
des Albertains à s'opposer à l'entreprise de
destruction de Kenney et à parler en leur nom sur
ce qui leur importe, dont un financement accru de
l'éducation, de la santé et des programmes
sociaux. Félicitations à tous les organisateurs et
à tous les participants !
Calgary, 29 février
Red Deer, 29 février
Grande Prairie, 29 février
Fort McMurray, 29 février
Slave Lake, 29 février
Le gouvernement du Québec impose
une restructuration antisociale en éducation
- Geneviève Royer -
Manifestation à l'Assemblée nationale le 4
novembre 2019. Le projet de loi 40 a été
déposé
le 1er octobre 2019 et adopté par bâillon
le 7 février 2020. (FAE)
Le vendredi 7 février, le gouvernement de
François Legault a forcé par bâillon l'adoption de
la loi 40, Loi modifiant principalement
la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires.
Il s'agit de la 4e loi du gouvernement de la
CAQ adoptée sous cette procédure après la Loi
sur la laïcité de l'État, la Loi visant
à accroître la prospérité socio-économique du
Québec et à répondre adéquatement aux besoins du
marché du travail par une intégration réussie
des personnes immigrantes (toutes deux
imposées le 15 juin 2019), et la Loi
visant à simplifier le processus d'établissement
des tarifs de distribution d'électricité (8
décembre 2019).
La Loi 40 modifie 76 lois, 6 codes
et 2 chartes. Au moment de son dépôt, le
premier octobre 2019, le projet de loi
comportait 90 pages et plus de 300
articles. Cent soixante pages d'amendements ont
été ajoutées par le ministre de l'Éducation quatre
jours avant son adoption forcée, dont un révoquant
sur-le-champ les 600 élus des commissions
scolaires francophones, au lieu de la date prévue
du 29 février.
La loi 40 remplace les commissions scolaires
par des centres de service. Ceux-ci seront
désormais responsables d'affecter le personnel
dans les établissements, de répartir les
subventions entre ses établissements, et
d'approuver leur budget, l'organisation du
transport scolaire, des services de garde, des
services aux élèves en difficulté, etc.
Les conseils des commissaires, qui étaient
l'instance dirigeante des commissions scolaires,
élus au suffrage universel, étaient ceux qui
adoptaient ces décisions. Leur mandat comprenait
d'en informer la communauté.
Ils sont maintenant remplacés par un conseil
d'administration des centres de services dont les
membres ne seront pas rémunérés et devront suivre
une formation obligatoire. Le conseil
d'administration de chaque centre de services
francophone sera composé de 8 parents,
de 4 membres de la communauté, qui doivent
répondre à des critères prévus dans la loi,
et 4 membres du personnel des écoles. Les
centres de services anglophones seront quant à eux
composés d'entre 8 à 17 parents,
de 4 représentants de la communauté et 4
membres du personnel des écoles. Les membres des
deux premières catégories seront, dans les centres
anglophones, déterminés par élection au suffrage
universel. La Loi 40 ne mentionne pas comment
les autres membres des conseils d'administration,
francophones ou anglophones, seront choisis.
La Loi 40 prévoit que c'est le gouvernement
qui « peut, par règlement, déterminer les
modalités, conditions et normes de désignation des
membres du conseil d'administration d'un centre de
services scolaire francophone et des membres du
conseil d'administration d'un centre de services
scolaire anglophone. »
Tout comme c'était le cas sous le régime des
commissions scolaires, l'enseignant, les parents
ou les « membres de la communauté » qui
siègent au conseil d'administration des centres de
services n'auront pas de contrôle sur les
ressources financières devant être allouées à
chacune des écoles composant le centre de service.
La proposition de répartition des ressources entre
les écoles est élaborée par le directeur général
et des cadres, qui eux-mêmes n'ont que peu ou rien
à dire quant aux sommes d'argent que le ministère
met à leur disposition.
Au bout du compte, le principal changement, après
la disparition de postes d'élus au suffrage
universel, est l'augmentation du pouvoir entre les
mains du ministre. Celui-ci peut « prévoir les
critères et les modalités applicables au découpage
du territoire d'un centre de services scolaire
francophone en districts, » et imposer «
qu'un centre de services scolaire cesse d'exister
ou instituer un nouveau centre de services
scolaire [...] et déterminer des objectifs ou des
cibles portant sur l'administration. » De
plus, un ajout de dernière minute juste avant le
bâillon, oblige les villes du Québec à céder
gratuitement des terrains pour construire de
nouvelles écoles. Ceci permet à des gestionnaires
non élus d'intervenir dans la fiscalité des
municipalités et crée des possibilités de
corruption au service d'intérêts économiques
privés.
La Loi 40 est une des nombreuses lois
antisociales des gouvernements qui éliminent les
niveaux intermédiaires de prise de décision du
passé pour concentrer la prise de décision dans
les mains de l'exécutif gouvernemental. Plusieurs
estiment que la loi permettra la privatisation et
la corruption à grande échelle, le ministre ayant
le pouvoir de décider quels sont les services,
comment ils doivent être offerts et quels fonds
publics seront alloués. Par exemple, la question
du partage des ressources entre les centres de
services pourra être confiée à des firmes privées.
Les enseignants du Québec et leurs alliés
demandent un système d'éducation dans lequel
eux-mêmes et tous ceux qui sont concernés par
l'éducation et la direction de la société jouent
un rôle décisif pour l'affirmation du droit à
l'éducation pour tous, au plus haut niveau
possible. En ce moment, une minorité qui s'est
emparée du contrôle de l'économie et de l'État
dicte toutes les décisions en ce qui concerne la
direction de l'éducation et des autres questions
politiques, économiques et sociales. Les membres
de la société organisés dans leurs collectifs, et
en tant qu'individus, doivent trouver les moyens
de priver cette petite minorité d'oligarques de
leur pouvoir d'imposer leur volonté à la majorité,
à l'économie et à la société.
La loi 40 exprime la détermination des
différents gouvernements à nier tout rôle aux
enseignants du Québec dans l'établissement de
nouveaux arrangements de gouvernance dans
l'éducation, bien que les enseignants soient ceux
qui possèdent l'expertise dans l'éducation des
étudiants du Québec et la connaissance de première
main des problèmes qui doivent être résolus.
La loi 40 s'ingère directement dans les
conditions de travail des enseignants sans leur
consentement et sans qu'elles soient négociées.
Elle oblige notamment la formation continue chez
les enseignants et requiert que le directeur
d'école s'assure « que chaque enseignant remplisse
son obligation de formation continue ». La
loi impose unilatéralement une nouvelle condition
pour l'exercice de leur travail, alors qu'ils sont
en pleine période de négociation pour une nouvelle
condition collective.
La
Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui
est très active dans l'opposition à la
Loi 40, a déclaré que toutes les conditions
de travail doivent être négociées. À ce sujet,
elle songe à déposer un recours juridique afin
qu'il soit reconnu inconstitutionnel d'imposer des
conditions de travail. Celles-ci doivent être tout
d'abord négociées en vertu de la Loi sur les
négociations collectives dans les secteurs de
l'éducation, des affaires sociales et des
organismes gouvernementaux.
La loi 40 poursuit la négation du droit des
enseignants de prendre les décisions relatives à
l'exercice de leur travail. Le gouvernement se
donne le droit de prendre les décisions en
fonction de son propre ordre du jour et de les
imposer aux enseignants sans leur consentement et
même s'ils s'opposent à ces décisions.
Les enseignants s'opposent aussi aux attaques
contre la dignité et l'intégrité de leur travail
que fait la loi 40. Par exemple, un des
nouveaux pouvoirs du ministre de l'Éducation est «
d'obtenir plus aisément les résultats des élèves
aux épreuves qu'il impose au primaire et au
secondaire et de communiquer avec les employés des
centres de services scolaires et les parents du
réseau scolaire. »
La loi intensifie la pression qui est déjà
exercée sur les enseignants. Elle permet à un
directeur de modifier les résultats des élèves en
« consultation » avec les enseignants, au nom
de la réussite scolaire. Ceci pervertit
l'évaluation des apprentissages et du progrès que
font les étudiants, et porte atteinte au jugement
professionnel des enseignants et à la qualité des
services en éducation qui ne peuvent être réduits
à des résultats d'examens. La loi crée aussi un
comité d'engagement pour la réussite des élèves,
dont le mandat est de se pencher sur les résultats
des élèves et « de promouvoir, auprès des
établissements, les pratiques éducatives, incluant
celles en évaluation, issues de la
recherche ».
Selon cette loi, la performance d'un enseignant
individuel, et, par extension, la réussite
scolaire des étudiants, doivent être mesurées par
l'adoption, par l'enseignant, de comportements et
de pratiques qui sont prescrits par le
gouvernement. Cela marginalise les conditions de
travail collectives des enseignants, la question
de la taille des classes par exemple, de même que
la formation, l'expérience et la conception des
éducateurs dans l'enseignement et l'évaluation des
progrès des étudiants et dans l'identification de
ce qui est nécessaire pour améliorer l'éducation
de façon générale.
Cela fait plus de 15 ans que les enseignants
demandent que la taille de leurs classes soit
réduite afin qu'ils puissent accompagner et guider
les jeunes dans leur processus d'apprentissage. Le
gouvernement a constamment rejeté cette demande et
prétend plutôt que le succès des étudiants dépend
de l'adoption par le professeur du bon
comportement et de la bonne approche.
Cette loi nie l'expérience et le savoir accumulés
des enseignants, traduits dans leurs
revendications comme celle sur la taille des
groupes, et elle nie l'importance d'avoir des
personnes formées dans les classes pour aider les
étudiants ayant des besoins spéciaux, ou d'avoir
des bibliothécaires compétents et d'autres
personnes capables de guider les étudiants dans
leur apprentissage et dans leurs recherches.
La loi impose des conditions sensées être des
résultats de recherches, auxquelles les
enseignants n'ont pas participé et pour lesquelles
ils n'ont même pas été consultés, individuellement
ou collectivement. Les résultats de cette
soi-disant recherche n'ont rien à voir avec
l'expérience directe des enseignants. En fait, ils
contredisent leur expérience et leur matériel de
pensée au sujet de l'éducation et des besoins de
leurs étudiants.
Les enseignants, qui sont directement
responsables de l'éducation de la jeunesse,
demandent le respect en ce qui concerne l'approche
pédagogique que la société et le gouvernement
adoptent envers la jeunesse et la direction de la
société en général.
L'Association des commissions scolaires
anglophones du Québec va contester devant les
tribunaux la loi 40 qui dicte les modalités
entourant la sélection de parents siégeant aux
conseils d'administration des centres de services.
Selon cette association, ces modalités
contreviennent au droit de la communauté
anglophone de gérer et contrôler les institutions
d'éducation dans la langue de la minorité. Ce
droit est prévu à l'article 23 de la Charte
canadienne des droits et libertés.
De même, la Fédération des commissions scolaires
du Québec soutient que la loi 40, en
éliminant le suffrage universel pour les
commissions scolaires francophones, contrevient à
l'article 22 de la Charte québécoise des
droits et libertés de la personne qui dit
que : « [t]oute personne légalement habilitée
et qualifiée a le droit de se porter candidat lors
d'une élection et a droit d'y voter ».
La Fédération souligne aussi que, comme les taxes
scolaires seront dorénavant prélevées par des
centres de services où personne n'est élu au
suffrage universel, cela contrevient au principe «
aucune taxation sans représentation » garanti
par l'article 53 de la Loi
constitutionnelle de 1867 et applicable
au Québec par le biais de son article 90.
Des présidents des commissions scolaires du
Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, dans une lettre au ministre
de l'Éducation du 7 février, soulignent que «
Seul le ministre pourra élaborer des politiques,
ce qui constitue la plus grande centralisation de
l'histoire du ministère de l'Éducation. Les
régions, les écoles, les petites écoles :
toutes y perdront un pouvoir décisionnel. Gaspé ou
Témiscouata-sur-le-Lac, c'est loin de Québec
lorsque viendra le temps de prendre des
décisions ! Imaginez une politique de
maintien ou de fermeture d'école décidée à
Québec ! Les réalités des régions sont bien
loin des bureaux des fonctionnaires du ministère
de l'Éducation à Québec. »
Depuis le dépôt du projet de loi 40 en
octobre dernier et encore aujourd'hui, alors que
la loi a été adoptée sous le bâillon le 7
février, les près de 100 000 enseignants
du Québec sont très actifs pour dénoncer et
contester la loi et faire connaître à la
population son caractère antisocial. Les
enseignants confrontent le ministre de l'Éducation
partout où il se présente, lui demandant des
comptes de ses activités anti-éducation et
réaffirmant qu'ils ne se laisseront pas
bâillonner.
Les parents ont aussi organisé de nombreuses
actions pour faire échec à la loi et défendre
l'éducation. Dès la présentation du projet de loi,
par le biais de plusieurs organisations, ils ont
demandé au ministre de le reporter afin que toute
la population ait le temps qu'il faut pour juger
de sa pertinence ou pas.
Le 21 février dernier, le mouvement l'École
ensemble, regroupant 4 000 parents, a
annoncé qu'il avait déposé au Comité des droits
économiques, sociaux et culturels de l'ONU, dont
la rencontre a lieu à la mi-mars, un rapport
soutenant que le gouvernement québécois, avec la
Loi 40, intensifie la ségrégation scolaire et
contrevient à ses obligations en matière de droits
de la personne.
Le 9 décembre 2019, les enseignants
manifestent devant les bureaux de la députée
de Soulanges, Marilyne Picard
Le 11 décembre 2019, au bureau de la
députée de la CAQ Nadine Girault dans les
Laurentides
Le 30 janvier 2020, les enseignants
manifestent lors d'une réunion du caucus de la
CAQ.
De gauche à droite, conférence de presse de
Sylvain Mallette, dirigeant de la Fédération
autonome de l'enseignement, le 13
février 2020. Le 21 février, les
enseignants interpellent
un à un le ministre Roberge lors de son passage à
la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Ci-dessus, les enseignants prennent position dans
leur école, à Québec, à Saint-Hyacinthe,
à Montréal et dans l'Outaouais.
Lockout à la raffinerie de FCL à
Regina
Rassemblement le 20 janvier 2020 à
Regina en appui aux travailleurs de la raffinerie
des Coopératives fédérées (FCL)
Les travailleurs des Coopératives fédérées (FCL)
et leurs supporters ont tenu un piquetage lors de
l'assemblée annuelle de FCL à Saskatoon le 29
février et le jour suivant. Ils ont dénoncé la
demande injuste de la compagnie pour des
concessions, le lockout des travailleurs et le
recours à des mercenaires scabs pour faire
fonctionner la raffinerie de FCL à Regina.
La compagnie a mis en lockout les 730
membres de la section locale 594 d'Unifor
le 5 décembre dernier. Dans un geste
antiouvrier provocateur, la compagnie a construit
un camp de plusieurs millions de dollars pour des
mercenaires scabs sur les terrains de la
raffinerie avant le lockout.
Dès le 5 décembre, la compagnie, les
tribunaux et la police de Regina, ont essayé de
rendre inefficace la ligne de piquetage de la
section locale et ont permis à la raffinerie de
fonctionner avec des scabs et un flot constant de
camions.
Tôt le 26 février, les membres de la section
locale ont participé à un piquetage devant les
installations de FCL à Yorkton et ont dénoncé les
procédures judiciaires qui avaient lieu ce jour-là
contre le président national d'Unifor et 14
autres syndiqués à Regina sous de fausses
accusations de méfait. Ces 15 membres du
syndicat avaient été arrêtés peu auparavant lors
d'une attaque de la police contre la ligne de
piquetage tenue à Regina. Cette attaque s'est
produite alors que les travailleurs exerçaient
légalement leur droit de tenir une ligne de
piquetage efficace et d'empêcher les
camions-citernes de pénétrer dans le complexe de
la raffinerie Co-op. L'assaut policier s'est
produit après qu'un tribunal ait émis une
injonction injuste en décembre qui enlevait tout
impact à la ligne de piquetage et permettait à la
raffinerie de fonctionner avec des mercenaires
scabs et aux camions d'aller et venir à leur gré.
Brandissant cette injonction injuste, un juge a
aussi mis à l'amende Unifor deux fois pour
violation de l'ordonnance antiouvrière de la cour.
Les dirigeants de FCL veulent démanteler le
régime de retraite des travailleurs et éliminer le
plan d'épargne-retraite financé de façon
conjointe. Cette attaque revient à l'équivalent
d'une réduction salariale de 17,5 % et
représente un affaiblissement significatif du
régime de retraite à prestations déterminées et
d'épargne-retraite. La compagnie a honteusement
cherché à acheter les travailleurs avec une hausse
de salaire, qui en réalité est juste un peu
supérieure au coût de la vie dans un contrat de
quatre ans, si les travailleurs acceptent les
concessions dans le régime de retraite et
d'épargne-retraite. La compagnie cherche à
accroître ses profits sur le dos des travailleurs
en s'attaquant à leurs pensions. C'est
inacceptable et les travailleurs du pays doivent
appuyer les travailleurs de la Co-op de Regina qui
rejettent ces concessions outrageantes.
Les travailleurs de la section locale 594 et
leurs supporters appellent les Canadiens à se
joindre au boycott national des services d'essence
et d'épicerie de Co-op tant que FCL demande des
concessions antiouvrières, maintient son lockout
injuste et continue d'utiliser des scabs.
D'une seule voix,
disons non ! aux concessions
antiouvrières !
Défendons les pensions des
travailleurs et luttons pour une retraite
en sécurité pour tous !
Appuyons nos collègues qui
luttent contre l'injustice
à la raffinerie FCL de
Regina !
Pour de plus amples informations sur le
boycottage de Co-op et les autres enjeux liés à ce
lockout injuste, visiter boycottco-op.ca.
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
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